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Yesenberlin Iliyas «Couvre par ton bouclier» 

20.06.2014 1730

Yesenberlin Iliyas «Couvre par ton bouclier» 

Язык оригинала: «Couvre par ton bouclier»

Автор оригинала: Eyesenberlin Iliyas

Автор перевода: not specified

Дата: 20.06.2014


    La pluie faible   d'automne tombait sans cesse. Personne ne voulait pas sortir de la gare et être trempé en attente  du train, qui retardait  déjà  de trois bonnes heures. Seul  Atymtay sortait à tout moment sur le quai désert, dans les flaques grêlées. Ayant  boité au bord du quai, il s'arrêtait    pesant  sur une béquille, et regardait au côté où  dans la pluie continue, comme dans les crépuscules gris, se voyaient  vaguement  les contours du sémaphore de station. Les gouttes froides ruisselaient sur ses pommettes maigres  creusées, pénétraient derrière le col serré de la tunique  — Atymtay  ne remarquait pas cela...
       La femme ne demandait  rien, quand Atymtay revenait. Ayant jeté un coup d'œil rapide au  mari vexé à cause d'une longue attente, elle  se détournait  tout de suite, serrait contre le coeur un petit Khassen,  l'embrassait  fort aux pomettes  roses, au front  rond  propre, aux yeux, lui  avec embarras, même avec frayeur regardait  la mère. Et non seulement  au petit, à Atymtay il était  tout drôle, quand il regardait ces caresses  impétueuses, au vu et au su de tout le monde..
      Avec le sentiment  confus Atymtay allait de nouveau au quai.
      Quatre ans il passa au front,  finit la guerre par le commandant de la compagnie; les balles et des éclats d'obus  le ménageaient  Mais tout avant la victoire il tomba  à l'hôpital et reçut son exeat seulement en septembre. Les médecins assuraient que le pied blessé guérira avec le temps. Un petit boitement restera, probablement, mais en effet, à Atymtay non dans le cirque danser  sur  la corde  raide.. Ainsi on lui disait aux adieux. Et voici, avec une  béquille sous le bras et deux rangées des ordres et des médailles sur la poitrine, Atymtay  partit à la maison. Il alla non  directement chez  soi  à la mine, où il travaillait avant la guerre comme un contremaître de forage, mais  d'abord il vint pour prendre  la femme et le fils, qui après son départ au  front vivaient dans la ville. Jusqu'à la mine  d'ici il n' y a qu'un saut.
       Atymtay allait prendre la femme et le fils, mais qu'est ce qu'il savait d'eux?. Sa belle femme, sa Bibigaycha aux yeux noirs  écrivait les premiers deux ans soigneusement, et bien que  le  coeur  d'Atymtay  ait serré à cause de  ses plaintes contre les difficultés  et des pénuries de type différent , il lui fit mal  tout à fait, quand les lettres  cessèrent  de venir. À vrai dire, les amis lui écrivaient. À propos de ceci et cela,  de Bibigaycha — aussi. Entre autres. Bibigajcha travaille, on écrivait, dans un grand établissement comme  comptable, et elle vit, en général, pas mal , bien, de sorte qu'à lui, le combattant, on n'a rien à s'inquiéter de la femme. D'autant plus que le chef de cet établissement lui-même se montre préoccupé par la famille du vétéran de la guerre ...Certains  même appelaient son  nom: Alchinbek Aydoungaliev.
       Atymtay sentait  que quelque chose n'allait pas, en lisant et  relisant les lettres, pleines  des allusions secrètes. Mieux il s'inquiéterait moins, ce chef attentif. Mieux! Mieux!. — pensait-il.
       Peut-être, le plus juste pour lui, Atymtay, —oublier pour toujours  Bibigaycha. Mais il ne pouvait pas... Il ne pouvait ne pas penser du fils, le premier-né, qui après dix jours après le départ au  front elle lui  fit naître et  appela, comme il demandait, Khassen...
        Il  rechercha  une maison, et  dans la maison une chambre, où  elle demeurait, et  entra.. Sans  frapper. Elle s'écarta du miroir, se retourna et cria. Qu'est ce qui effraya ainsi Bibigajcha — lui-même?. Ou sa neuve béquille grinçant un peu?. Probablement, elle avait l'intention d'aller quelque part; elle portait  une robe élégante noire, et les cheveux, récemment et bien lavés, par une vague goudronnée tombaient sur les épaules. Il les aimait, ces cheveux, si  longs, si  épais , si  mous et vaporeux, — ils étaient les  mêmes... Et ses yeux les mêmes — immenses, noirs, comme le minuit... Ils semblaient  même  plus immenses encore, que d'habitude, — maintenant, quand au fond des pupilles se cacha  la peur.
      Atymtay   cherchait par le regard, où s'asseoir, et s'affaissa sur le tabouret , qui se trouvait tout  à droite du seuil.
      Bonjour, Bibigaycha, —  dit-il , ayant gardé le silence. — Voici je revins — il  tenta de faire sourire. À vrai dire, je faillis perdre la  jambe. Mais ce n'est rien.. Plusieurs y  restèrent  pour toujours. — la plaisanterie était  maladroite, lourde.
     Oui... Plusieurs... — Bibigaycha ne savait pas que répondre, et elle se perdit définitivement.
     Il se taisait longtemps. Puis il se mit à parler d'une voix enrouée, sans regarder  Bibigaycha:
     Que puis-je dire ... Tu sais toi-même, comment je t'aimais. Et tu m'aimais aussi — plus tôt... Mais maintenant il ne s'agit pas de cela. Je vins pour prendre  toi et le fils. — Atymtay  remarqua dans le coin, tout près de la fenêtre, le lit d'enfant. — où est-il?
       —   Khassen viendra bientôt du jardin d'enfants...
       —  L. — Sa voix devint ferme, saccadée. —  Alors. Je  vins prendre les deux. Si tu es d'accord — mets-toi . Demain nous partirons ensemble pour la mine. Si non, rends moi le fils...
      Bibigaycha voyait, avec quel effort lui  se laissent  ces paroles  préméditées et apprises par coeur. Elle attendait — des accusations terribles, des reproches... Mais pas de son plus prononcé par Atymtay. Soudain, elle voulut se jeter à ses pieds,  éclater en sanglots, enfoncer le visage dans ses bottes crottées, pleurer,  demander pardon ... Elle se retint à peine.
      — Demain, Atymtay, — dit-elle doucement , — demain tu auras la réponse.
      — Bien.
       À ce moment-là  la porte s'ouvrit avec un bruit, dans la chambre se précipita un gamin bronzé avec une mèche de cheveux drôle sur le dessus.
     —  Maman! Maman .. - Il se précipita à Bibigaysha, en s'empressant de lui raconter quelque chose, et soudain il fut gelé  quand il vit un étranger en uniforme  militaire.
      — Tu ne sais pas, qui vint chez nous, Khassenjan?. C'est ton père, approche-toi de  lui.
      — Qui? — Khassen  fixa  les yeux curieux à Atymtay. Il  le regardait en face près d'une  minute — d'un œil scrutateur, intensivement, comme un adulte. Ensuite son regard  glissa plus bas, s'appuya à la poitrine, où scintillaient les ordres et les médailles. Les pupilles de Khassen  tressaillirent, s'allumèrent. Il  marcha chez Atymtay et  tendit la main: — Bonjour...
      Il fit  tout très solidement, avec une dignité - et "bonjour" il  prononça, et la paume il  tendit, mais confondit seulement — au lieu de droite gauche. Atymtay  éclata de rire, s'illumina, tira le  fils,  serra contre la poitrine. Le coeur de Bibigaycha  se serra, elle se détourna pour cacher les larmes.
      Le petit, on voit, se gênait encore Atymtay. Il  tenta de se dégager des embrassements paternels. Atymtay, sans retenir, le baissa sur le plancher. Mais le garçon ne s'enfuit pas - il se trouvait devant un homme inconnu, qui était son père, et avec une  curiosité l'examinait, comme  en soi il comparait à quelqu'un à part.
      Tu as  une béquille, et  l'oncle Alchinbek n'a pas...    prononça-t-il  d'un air pensif.
      Atymbay   pâlit un peu.
      — L'oncle Alchinbek est plus haut de toi, — continuait Khassen. — il  porte un manteau noir...
      Cependant Khassen lui-même, il  semble, fut affligé des découvertes, qu'il  fit, parce qu'il  cria  avec triomphe:
      — Et  par contre tu as tant d'ordres!. Personne  n'a pas de tels! Tu es un héros? Tu battais des fascistes?.
      Atymbay   sourit. Mais les mots "l'oncle Alchinbek"  ne sortirent de sa tête.
Demain je viendrai en même temps, — dit-il sèchement à  Bibigaycha. — Décide toi, mais seulement pour toi-même. Khassen  partira en tout cas avec moi.
      Il  sortit  sans dire adieu.
      Le lendemain Bibigaycha  dit qu'elle — est d'accord.
       Maintenant ils étaient assis à la gare, attendaient le train. La femme et le fils étaient près, il les emmenait avec lui-même — tout  arriva notamment comme il voulait. Mais comme un serpent qui rampe tranquillement pendant  la  nuit froide dans une yourte chaude, de plus en plus loin,  plus profond avec chaque minute, — pénétrait dans son âme une alarme, le pressentiment du malheur grave, inévitable.
     Enfin le train  arriva, on  annonça qu'il est temps de monter. Аtymtay clopinait  avec les valises en avant, après lui — Bibigaycha avec Khassen aux bras. Atymbay ne voyait pas son visage, mais il comprenait qu'elle pleure. «Avec les larmes commencer une vie nouvelle — et quoi  plus loin?.» —  pensait-il. «Reste ici!» — on voulait crier, se retournant. Mais on devait signaler à l'instant le départ. Quelqu'un  aida  Atymtay à  monter les bagages dans le wagon.
Atymtay  mit les valises sur la couchette inférieure,  reprit haleine,  enleva la capote mouillée de la pluie et de la sueur . Bibigaycha était retenue  dans les portes du compartiment, sans descendre des mains  Khassen.
     — Passe, —  dit Atymtay, — voici nos places.
      —Un instant... elle  serra le fils contre le coeur,  embrassa aux deux joues et  transmit à Atymtay: — Tiens le  une minute... Il semble, on m'apporta quelque chose ... Bibigaycha ne finit pas, se mit à courir vers la sortie.
      Atymtay  vit derrière la fenêtre la voiture, «emka». Elle était derrière l'enceinte de la gare, tout de suite près des portes avec l'inscription «Sortie à la ville». À la rencontre de Bibigaycha s'ouvrit la portière arrière. Et elle  claqua la  laissant monter dedans.
      La cloche de station   tinta  sourdement. Et comme si  à sa réponse  la pluie tomba à torrents avec une nouvelle force,  fouetta sur le vitre de la fenêtre de wagon,  frappa sur le quai, sur les flaques commençant à bouillonner, sur le  haut noir brillant faiblement  d'«emka».
      Atymtay espérait, attendait — jusqu'à la dernière seconde. Et quand le train frémit convulsivement  et, ayant cliqueté des tampons, avança lentement le long du quai — à contre-coeur, comme prêt à n'importe quel instant s'arrêter, — Atymtay croyait encore: à l'instant  la portière  d'«emka» s'ouvrira, Bibigaycha se jettera directement, à travers les flaques, sautera sur le marchepied du wagon... Mais «emka» n'ouvrit pas, ne fit descendre  Bibigaycha. Atymtay ne vit que  le mouchoir blanc  dans sa main   — il se montra pour un instant, flotta, s'élança à la poursuite du train — et  disparut. La voiture se retourna rapidement, et renâcla par la fumée bleue,  jeta la boue et roula à la direction   de la ville.
      Khassen,  des premières minutes  observant avec enthousiasme les constructions près de la gare scintillant de plus  de plus  vite après la fenêtre , seulement maintenant  remarqua que Bibigaycha  n'est plus à côté .
       — Et la mère est où ?. — il remua avec inquiétude aux genoux  d'Atymtay et  appela: —  Maman! Maman!.
     «Maintenant moi, je suis  tout  à toi: et la mère, et le père...» — pensa Atymtay.
      Le garçon  pleura.
Atymtay  lui   caressa une mèche tendre de cheveux mou sur le haut. Il  frappa par l'ongle sur le vitre:
     — Regarde, la locomotive de manoeuvre...
     Khassen  pleurait tout plus haut. Atymtay se perdit. Il ne s'habitua pas encore à être un père...
Le fleuve Yesil, depuis longtemps, tu est gentil au Kazakh, 
Comme mes larmes — ta vague   bleue ..
La steppe verte  s'épanouit autour de toi,
 Seulement ma poitrine est pleine de  tristesse ...

I

      Ah, Yesil,Yesil...  Combien de chansons   était composé  de lui aux temps anciens  à travers toute  Sary-Arka,  combien de chansons- à travers toute  l'espace de steppe! Amères étaient  des paroles, la mélodie était  triste — amère était  la vie du peuple,  triste  était le destin. Mais Yesil coulait, courait au milieu des herbes  différentes, vertes  scintillait au soleil par une vague transparente, comme si la ceinture  bleue perdue. Dans l'âme  des gens   il devenait plus  clair à  la vue d’Yesil, et on pensait:  tout passera , tout s'oubliera — et les misères, et les tristesses, et les malheurs...
      Oh, le printemps!. Quel printemps venait à Yesil!.
      Des congères denses  tassées vers la terre n'avaient pas encore le temps de fondre,  comme les eaux troubles  murmuraient  aux ravins rapides, et  sur les rives en pente douce poussaient déjà, tendaient vers le soleil des tiges fortes,  juteuses. Il était assez deux-trois jours chauds pour que fleurissent,  éclatent  par des feux les prairies de steppe. Du sud revenaient les oiseaux migrateurs, le haut ciel sonnait de leurs voix. Et quoi se passait sur les lacs, sur le fleuve Yesil?. Il paraît, tous les canards, les oies,  les cygnes  aux ailes blanches, tant nombreux ils sont par la terre, s'empressaient ici, sur le vaste espace libre, et gazouillaient, craquetaient de l'aube précoce au  crépuscules tardifs du printemps. La tête était étourdie de la tisane odorante  des herbes, à travers elle  se sentaient les odeurs tendres des fleurs  de steppe — des perce-neige, des violettes, des tulipes...
      Quel  printemps venait à tes bords, Yesil!.
Des autres temps sont maintenant, des autres  printemps. Et Yesil — il devint  aussi autre... Où on ne jettera un coup d'oeil, à quel côté ne se tournera — partout les champs frais labourés noirs  avec une vapeur bleue. Les lacs et les anses, il  semble, bouillonnent et sont en train de déborder —  tant de  volaille élevée dans les incubateurs y s'ébrouent. Le vent passent en coup au dessus de  la steppe, et le grondement continu incessant des moteurs s‘y fait entendre, n'importe d'où il  souffla...
      Tout devint autre ici... Même le printemps.
      Et particulièrement — le printemps de cette année.
      Excessivement précoce et chaud. En  mi-avril on commença la campagne des semailles, dans quinze jours sur les champs il y avait des blés verts égaux. Le long des accotements de routes et dans les rues  du bourg Altyn Aray  les buissons de l'aubépine commencèrent  à verdir, les germes de kazot et de l'absinthe se poussèrent  violemment en haut.  Dans la boulaie, dans un tayalnik dense, qui s'étend dans une plaine d'inondation, bien avant le mois de mai  rompirent les bourgeons, jaillirent de  jeunes pousses.
Les blés, les arbres, les herbes — tout se mit  unanimement  à la croissance. Cela réjouissait et alarmait. Les champs du  sovkhoze  de terre vierge Altyn Aray  sont dans la zône de steppe ,  non protégée contre le vent sec  ...
      Sur le terrain d'Aksenguir on  prolongeait le labourage. Le tracteur К-700 —   une masse énorme grouillant sourd, — il semblait, nageait le long de l'océan noir, sans aucun effort en traînant après lui-même les charrues.     La  terre grasse humide s'étendait derrière eux  par une large bande.
      Devant le tracteur, en tentant de lui barrer le chemin, un jeune agronome de sovkhoze Khassen  se jetait de tous côtés sur l'étalon échauffé. Son étalon ne l'écoutait pas, faisait un écart, et le tracteur traînait tout en avant, obstinément, sans diminuer la marche. Khassen sentait son impuissance double, et son visage — bronzé, oblong, fin, semblable à celui de l'Indien — était déformé maintenant par le dépit et la colère.
      — Kareke!. Que  faites vous, Kareke! Mais on dit   — ne pas labourer des charrues à versoirs!.
     — Il m'est égal!. — sans regarder Khassen,  cria Karabay de la cabine et se courba vers le gouvernail.
     — Kareke!. Je vous dis pour la dernière fois...
     —   Eh bien, écarte-toi!. — De petits yeux profondément enfoncés, de Karabay s'allumèrent par une rage gaie, — écarte -toi, j'écraserai!. Et alors je ne  gagnai rien avec votre labour à plat!. Et il tourna  le volant, le tracteur  rampa directement à l'étalon ronflant.
      —   Alors qu’Ougryoumov parle  avec vous!.
En se mordant les lèvres, Khassen  fouetta le  cheval et galopa à la direction du  bourg.
      Le tracteur  avança de nouveau dans la même  direction, en labourrant la terre, en arrachant des socs aigus les couches grasses, luisant au cisaillement.
      Les mécanisateurs se reposaient après le souper. Quelqu’un fumait, ayant étendu  près du feu le corps  fatigué et  se pâmant de la flamme chaude, quelqu’un sommeillait, ayant fourré sous la tête le chandail: par le temps des dures épreuves du printemps le labour ne cessait pas jusqu'à l'aube, toute  la nuit , et  des remplaçants ne suffisaient pas  pour tous.
Goubanov finit  le souper  le dernier. Près du feu se  serrèrent, en libérant la place pour le chef d'équipe. Il s'assit,  sortit de la poche une blague à tabac — tous savaient que Porfiriy Mikhaylovitch ne reconnaît pas les cigarettes, — il fit la cousue-main et  alluma de la tige seche de la tabylga. Il n'était pas encore vieux, mais figurer parmi les personnes  âgées, peut-être, il  était trop tôt, — au moins, lui-même, il  trouvait ainsi, et personne ne discuterait avec lui, en regardant sa figure trapue, solide, encore pas courbée. Cependant plusieurs tractoristes, sans parler des béjaunes gamins-mécaniciens de remorque, qui pouvaient être ses fils, et le respectaient non seulement pour le caractère ouvert droit, non seulement pour l'expérience et le savoir-faire, mais aussi pour l'âge. Il sentait cela, avec tristesse en jetant des coups d'oeil parfois aux  jeunes visages autour.
       — Quoi, les gars, —  dit-il , en prisant un tabac, — notre Anatoliy, paraît-il,  rejeta des laptis ?...
       — Jamais de la vie je ne portais pas les laptis , —  répondit à la manière le gars blondasse s'étant accroupi un peu  loin du feu, sur la bâche. C'est  Ramazan qui couche  et ne respire pas. Et nous avec Mikolka  nous avons l'intention d'aller déjà à la belle-mère aux crêpes.
      — Aux crêpes? Et qu'est ce qu'il y a    avec la norme,  Mikola ?.
     — Et  rien chez lui avec la norme... Une norme et demie il accomplira  jusqu'au matin ...
        — Eh bien, alors on peut et à la belle-mère.
        — Mais il ment tout! — Mikola étant assis à côté de Goubanov, jura du dépit. — pourquoi vous l'écoutez, Porfiriy Mikhalytch!. Jusqu'à quelle belle-mère?. Il faut labourer , labourer, pendant que la terre  est humide, mais  à lui tout — les crêpes et la belle-mère!.
      — C'est juste. — Goubanov  tapa le gars nerveux sur le genou. — le jour du printemps, dit-on, nourrit toute l'année . Et chez nous sur la terre vierge — aussi la nuit du printemps...
      — Et la terre  est bonne, — intervint  le troisième tractoriste, comme un maître diligent amassant des tisons  au feu . — on la  prendra à  la main,  elle est comme du beurre, au moins — beurre le pain ..  Et combien d'elle  ici !  Si celle-ci  qui   est pour  notre équipe, transférer à l'Estonie, tout  mon kolkhoze  se placerait. sur elle..Je  pense  ainsi— que plus tôt les Kazakhs  faisaient avec elle, avec cette terre?
      Goubanov fuma,  garda le silence.
      — Comment  te dire, Youkhan qu'est ce qu'on  faisait... En général -  rien, on venait à bout. Les Kazakhs en effet, s'occupent de l'élevage  depuis longtemps, et  le vaste espace est nécessaire au bétail . Je  vins à ces endroits en effet, en année  cinquante quatrième. La terre était encore vierge , les herbes — à mi-corps, et là, dans le bas-fond, un grand aul kazakh se trouvait. Du bétail en une quantité innombrable, surtout  les chevaux... Chaque matin à l'abreuvoir vers le lac presque une demi-mille était amenée — les juments, les poulains... Et tout à un pelage, noir moiré...
       — Regarde ! — quelqu'un poussa un cri. — et maintenant où  sont eux?  Les chevaux et cet aul ? On l'effraya, non ?
      Goubanov  répondit non à la fois.
      — Peut-être, c'est  ainsi. On effraya. Est ce que c'est  une plaisanterie — on amena à la steppe de terre vierge à la fois soit dix, soit vingt mille tracteurs! Oui ici la terre tremblait et gémissait quoi là les auls!.
      — Et les Kazakhs?.  Comment  ils acceptèrent  cela — ceux qui vivaient ici ?
      Goubanov  garda le silence de nouveau.
      — Si tôt, si tard, mais  seulement tous les gens comprennent le bonheur. Il ne s'agit seulement des  tracteurs, si comprendre. En effet, ici ni  beaucoup, ni  peu, mais  la deuxième révolution, on peut dire, vint à la steppe kazakhe. Le peuple .. Il  sentit à la fois que la terre vierge lui  apporta. Mais il y avait aussi ceux ...
      — Lesquels ? Il s'avère, les mécontents étaient aussi ?.
       — Il y avait des mécontents. En effet, pas les seuls,  tracteurs, je dis.. Ici  tant de gens arrivèrent — une autre  langue, et d'autres habitudes, coutumes...
Est-ce  comment, Porfiriy Mikhaylovitch... Les gens- tous les nôtres, les soviétiques, est-ce que ce n’est pas  ainsi ?. Et vous parlez— une langue, des habitudes... En effet, pour un profit commun, pour   tout le peuple!. se firent   entendre quelques voix.
      — Et moi est ce que  je discute, non?.  éclata de rire Goubanov. — seulement  prenez en considération. Les Kazakhs vivaient et vivaient par ces terres, beaucoup de siècles vivaient, pas moins, peut-être, que les Slaves sur Dnepr. Avec les étrangers ils se battaient, ils versaient  le sang, n'est pas?. Ici tout  leur est cher, ici chez eux les grands-pères et les trisaïeuls sont enterrés. Je vis une fois  un vieillard —  il pleurait tout comme un  petit enfant , quand  le mazar, où est  la tombe de son père,  était  démoli par nos tracteurs. Et quoi faire? Le secteur le plus étroit de la rivière,  plus confortable pour un pont on  ne trouvera  pas... Eh bien, un  aksakal  celui-là  —  il n'avait pas aucune idée à propos du pont, pour lui seulement le mazar  conserver.. Mais  en effet, il avait raison... Voici, les gars, il s'avère: on  ne cassera pas le vieux —  on  ne construira pas le nouveau. Et casser — fait toujours mal ... Et la terre vierge aussi on élevait des chevaux, on faisait paître les brebis , et  ici — laboure  la terre ...
      — C'était dès le  début, et ensuite?. Ensuite comment?.
      — Et ensuite ?. Ensuite quoi. Tout devint  sur sa place. Un  milliard de pouds!. Cela, à votre guise, comment ? Ici au crieur seulement tenir sa langue au chaud. Le pain-plus cher à toutes les époques de l'or...
      — C'est ainsi, Porfiriy Mikhaylovitch, —  accepta Youkhan d'un air pensif.  — on parle — l'homme ne vit que de pain. Il était difficile de se séparer de cela,  qu’on habitua:  des chevaux, du  vaste espace de steppe, tant  de chansons étaient écrits par  les Kazakhs , et soudain — le labour, les tracteurs.. Sur le tracteur  on  ne prendra pas le galop pour la fiancée. Un homme a besoin  non seulement du profit, lui... Comment dire cela.. La beauté lui est encore nécessaire, voici quoi!.
       — Et  comment... Oui, en effet, le champ au blé n’est pis, que la steppe  au stipa. Ici une autre  chose: on ne peut pas tuer la beauté  en vain, mais il y avait.
       — Qu'est ce qu'il y avait, Porfiriy Mikhaylovitch ?
      — Il était le cas...—Goubanov, d'habitude, ne  répondit à la fois,  garda le silence, comme en décidant de soi,vaut-il  raconter, remuer l'ancien, et encore pas trop agréable l'ancien, s'il n'est pas plus facile tout simplement de l'oublier?. Mais la conversation s'engagea sérieux, on attrapait chaque mot de sa part, on se pressait plus près, on tâchait de ne rien oublier. Goubanov  se décida.
      —Il y avait un monde fou: de bons gens, laborieux,mais y étaient des empocheurs, rouleurs et criminels vrais. Il arriva le cas..Il y a chez nous Katchan, si pas celui-ci...La honte suffirait pour toutes des années.
       Qui est  Katchan ?.Ventru, il administre une  ferme d'élevage des porcs  ?.
      — Lui-même...
      — Voici vraiment on  ne pensera pas de lui! — quelqu'un  éclata de rire.
      — On  pensera,  on  ne pensera  pas, mais il s'agissait ..
       Et Goubanov  raconta une histoire, qui se  passa dans le  sovkhoze Altyn Aray aux  premières années de la mise en valeur de la terre vierge. Cette histoire était partiellement  oubliée , et lui  avant tout partiellement connue d'une main car Katchan gardait de l'autre en silence pour des raisons évidentes...      
       Cette histoire mémorable pour tout le bourg. avait lieu  ainsi.
       Ignat Frolovitch Katchan administrant la ferme des porcs récemment créée, malgré qu'il soit déja tard, ne se couchait pas. Sa femme travaillait  cette nuit-là  dans le camp d'équipe, et Ignat Frolovitch, grâce à  la solitude et au  silence, il  comptait sur un boulier, calculait quelques recettes et dépenses.
      On  frappa à la porte.
      Ignat Frolovitch  cessa de claquer et prêta l'oreille: qui est-ce, et encore à un tel temps?.
      On frappa de nouveau.
      Кatchan  sortit   de la table, s'approcha de  la porte. Les planches grinçait sous lui  — Ignat Frolovitch était de haute  taille  et assez fort.
— Qui  est ce qui le dieu  apporta ?.
— Oui, le vôtre, ouvre — ne crains pas...
— Quel est le vôtre ?.Quel est  le nom ?. Ignat Frolovitch  prit une hache  de derrière le  four : il ne faut jurer de rien...
      — Oui, je dis, le sien. On m'invitait en visite en   automne passé... Ou on  n'oublia, qui t'aidait à vendre au  marché les carcasses des porcs ?.
      — Et voilà de quoi  il s'agit.. — Ignat Frolovitcht se rappela en effet un gars maigre roux, avec un visage d'ivrogne, avec qui il fit  par hasard une connaissance au marché municipal. Alors il donna vingt cinq roubles  à ce gars, et aux adieux il  dit: Viens, dit-on, chez nous au sovkhoze, sur la terre vierge aux mains habiles  le travail se trouvera toujours. Et il  donna une adresse. De sorte qu'il n'y ait  pas de tromperie: il invitait, et   le visiteur   vint. Seulement pourquoi pendant la nuit?
      —Il  pourrait pendant la journée..A la ferme d'élevage des porcs ou au bureau, il y est mieux parler  de l'affaire.
      — Mais  je pensais pendant la journée , mais je n'eus le temps...
Katchan  piétina près du seuil,  ensuite agita d'une main,  sortit  le crochet de la  penture solide,  clouée au jambage de porte.
      Le gars maigre rouge feu , sa connaissance  de l'année passée  entra, mais pas seul: encore quatres avec lui étaient ,  Ignat Frolovitch les voyait pour la première fois. Tous dans les robes ouvrières, dans les mains — les boîtes improvisées, pareilles à celles-là, où les charpentiers portent l'outil.
      — Toi, le père, une hache  mets à  sa place , —  sourit  le roux. — tu n'en a pas besoin, et nous aussi.Tu fais  mieux nous nourrir et  fais le  plein d'essence , si tu  trouves.Notre  chemin  était assez long, on  eut faim. Ne sois pas timide, ne sois pas timide, le père. il  tapa sur l'épaule de Katchan, dont le visage  avec  chaque  mot devenait de  plus en plus pâle , — nous sommes aussi des gens  de travail, mais nous pensons non seulement  de l'État, mais de nous-mêmes . Plus court, nous sommes les charpentiers , nous travaillons  selon le contract pour que l'argent soit à la fois à la patte...
      Sur la terre vierge à cette époque-là il y avait beaucoup  de tels travailleurs au noir. Katchan était en train de se calmer, mais il  pensa: s'il dit  la vérité , pourquoi là, derrière la porte, il s'appela seul?. Non, il y a  quelque chose d'une façon suspecte...
      À tout hasard Katchan  mit  une hache sur le banc à côté du four, ayant estimé que atteindre  à lui il réussira à n'importe quel moment. D'ailleurs, le roux    leva la hache, la  tourna,  et comme en jouant  dans les mains et la  transmit à un ami.
      — Est-ce qu'on accueille  ainsi les visiteurs ?.   cligna de l'oeil le roux. —  Eh bien, mets la table...
      — Ignat Frolovitch se dirigea vers la porte, en voulant sortir à la cour, mais le roux, comme par mégarde, se leva devant lui sur le chemin. On n'a  pas besoin  des soins superflus, — dit -il avec sourire.- Il nous suffira ce qu'il y a  dans la maison.
      Katchan ne doutait pas déjà quel genre de "visiteurs" étaient chez lui. Et il ne  commença pas  à discuter. Il  sortit du fourneau une casserole avec la bouillie froide, mit  sur la table un morceau  de saucisson fumé, le pain, une grande tranche du lard,  coupa de l'oignon; de la valise se trouvant sous le lit, il  sortit quelques bouteilles de  vodka.
       Les yeux des gars brillèrent.
      — Voici c'est à notre manière, le père! — Le roux  frotta avec plaisir les mains. — je  savais plus tôt que tu  n'es pas quelque grigou , tu trouveras, quoi offrir à mes amis du  chemin ...Tu as assez d'argent,on ne mangera pas  ta part...
Katchan versa de  la vodka dans les verres, en tâchant de ne pas clapoter devant.
      —A la table venez, — invita Ignat Frolovitch et, quand on  but le  premier  verre , comme entre autres il dit :
      — Quel argent avons  nous... Est-ce que pour  les porcs de sovkhoze tu feras fortune? Et de sorte quoi... Ici les gens se trouvent de tels, qui dans les coffres  cachent. de l'argent..
      Et le premier verre il  goûta un peu, et pour la  deuxième fois, ayant dit : «Ta santé, Mikita!» — il ne but jusqu'à la fin, bien qu'il  ait trinqué  avec tous  le verre sur le verre, avec le tintement.
      —Ta santé , je dis. Tu m'aidas bien alors. Notre directeur m'exprima une  reconnaissance pour la recette  ...
      — Ne dis pas des bêtises, ne tourne pas les cerveaux... —coupa  un des gars, noiraud, avec le tatouage sur le bras . — Nikita disait, tes porcs étaient, pas  de sovkhoze. Probablement, et à la foire tu n'oubliais pas d'amener quelque chose, eh?.
      —Donc, je suis administrateur de  la ferme d'élevage des porcs, quoi  me dire?. On vendait "à gauche", mais de  l'argent — à la caisse, jusqu'au  dernier kopeck. Et est ce qu'on gagnera  beaucoup de la viande de porcs?. Une autre chose  Karabay...
      Il semblait, qu'il s'enivra tout à fait :
     — Voici  la croix, jusqu'au  dernier kopeck ... Voici Karabay...
     —Attends, — le roux  lui  secoua une épaule. —  de quoi tu parles des bêtises?. Quel Karabay ? Dis clairement!
     — Un tractoriste, —  balbutia Katchan ivre . — Pour la campagne les semailles et  le moisson  il décrocha de tels moceaux — tu diras ouf... Et tout dans un   coffre bardé de fer, plein d'argent ... Et le coffre dans le coin, à droite, si entrer  dans la chambre.  La femme, et les enfants —  il tient dans la famine, mais il accumule des roubles. Et chez moi quoi? Si quelqu'un boit, chez celui-là seulement de l'économie que le poux dans la poche et la puce à la chaîne... Toute ma richesse — dans elle, maudite... — Katchan  remplit de nouveau les verres.
     On parlait, le père de Karabay était autrefois le mollah. Pour cette raison,ou  pour une autre , mais Karabay excitait, orientait les Kazakhs familiers à lui contre la ferme d'élevage des porcs — à quoi bon  elle au sovkhoze? Seulement salir la terre .. Pour cette raison entre lui et Katchan une fois  une  bagarre faillit  arriver. Et maintenant Ignat Frolovitch détournait le malheur de soi,  en mettant au lieu de sa tête celle de Karabay.
      — Où, dis tu, est  sa maison ?
      —Tout près du chemin, à l'entrée... On remarqua, exactement, quand on roulait chez moi ... Au solitaire il se trouve, à côté...
       — Le chien dans la cour ?.
      — Le chat chez lui, et non le chien... Mya-ou-ou...
Katchan soudain  laissa tomber la tête  sur la table  et se mit à ronfler, sifflant au nez.
       Noiraud, avec le tatouage sur le bras, se leva  le premier.
       — On y va!
       — Avec celui quoi faire ? — demanda un des amis  . —Couper une fois  pour les adieux ?.
       — Ne vaut pas la peine...  dit le roux, — Quand il se réveillera, notre  trace sera disparue.
        La porte se ferma après "les visiteurs"  Katchan  leva la tête , ne croyant pas encore qu'il  échappa au danger. Mais Ignat Frolovitch se réjouissait peu de temps: quoi, si quelqu'un voyait, comment "les visiteurs" sortaient de sa cour?  Le juge d'instruction démêlera une affaire vivement,  et alors ne pas passer à lui, Ignat Frolovitch, du  moins , un bon délai...
      Ignat Frolovitch prudemment, — qui sait, si "les visiteurs" ne l'épient pas, —sortit de la maison,  ferma après soi le portillon, en tâchant pour qu'il ne grince pas par mégarde, et à côté, à côté, s'en alla-se mit  à courir vers la maison de Goubanov, en connaissant que Goubanov avec l'équipe au petit jour avait l'intention d'aller au champ, à la fenaison.
       — Porfiriy Mikhaylovitch, — se mit à parler vite, sans effort ayant frappé à Goubanov, qui se réveilla déjà et se préparait à se lever, — fais lever ses gars ... Le Malheur! Quelques gens vinrent  chez moi, exigèrent  de la vodka, demandèrent  Karabay  — ils cherchent sa maison  ... Que le malheur n'arrive pas!.
      — Lesquels ?.
      — Je remarquai les couteaux chez tous et fusil à canon court chez l'un...
      — Quand ils  partirent ?
      — Oui, tout à l'heure,tout à l'heure..
       Goubanov  n'interrogeait plus rien. Il  reunit les gars de l'équipe, saisirent, à qui quoi sous la main  survinrent, et en courant vers la maison de Karabay.
       Chez Karabay il était calme, la porte sous clef, dans les fenêtres il fait sombre. En état d'ivresse les bandits ne trouvèrent  pas sa maison à la fois, et près de dix minutes passèrent, avant qu'ils se montrèrent non loin.
En agitant la faux, comme  le sabre, Goubanov se jeta  le premier à la rencontre, dans l'obscurité se firent entendre les cris, les jurons, le coup de feu — la balle retentit  au dessus de la tête de  Porfiriy Mikhaylovitch.
       — Attention, les gars! —  cria-t-il. — Au détour, ils ne s'éloigneront en tout cas, l'aube bientôt...
       Mais les bandits  partirent. à tel côté-là où leurs voix devinrent plus bas et le piétinement moins lourd,  le moteur gronda, dans l'obscurité les phares  éclatèrent  rudement— ils étaient avec une voiture. Personne  n'eut le temps de se  remettre, comme les cambrioleurs de nuit s'enfuirent du bourg de sovkhoze.
      Le matin au  lieu de l'incident le milicien de quartier  arriva, on  communiqua à propos de l'arrivé au centre du district, du centre du district on  rapporta à la gestion  regional  de la milice, plus court — pendant qu'on se mit à chercher,  les bandits  eurent le temps de s'échapper On disait, quelques mois après on les  pinça quelque part déjà en dehors de la république.
S'étant rappelé cette histoire, Porfiriy Mikhaylovitch  conclut d'un air sombre:
       — De toute évidence, qui veut que son front soit mis sous  la balle de bandit? Oui, il n’y avait pas d'issue. Ici il ne s'agit pas seulement de Karabay. Ici, une telle scélératesse eut lieu, on n'eut pas de place où  de la honte les yeux cacher. Il y aurait des rumeurs,  murmurant, dit-on, les Russes des Kazakhs coupent sur la terre vierge ...
       — Quels Russes ?. Que vous dites, Porfiriy Mikhaylovitch ?.  sursauta Gricha se taisant jusqu'ici, le gars  encore  très jeune. — s'ils sont  les Russes et nous les Russes, ainsi nous devons répondre pour n'importe quel bandit ?. Quelle bêtise!.
      — La bêtise, la bêtise, seulement qui sait, un imbécile s'accrochera pour cette bêtise-ci, comme tu trouves,  et ajoutera, et étalera, et gonflera — et, tu regardes, déjà non le bandit  attaqua un homme honnête, mais  une  nation à  la nation, un  peuple au  peuple. Voici comme il arrive, mon cher...
On garda le silence.
      —  Il est intéressant, Porfiiriy Mikhaylovitch, —  dit quelqu'un, — pourquoi ces bandits visitèrent  d'avance  ce Katchan? Il est étrange quand même...
      — Qui sait pourquoi, -  répondit Goubanov. — Seulement alors personne de nous ne  pensa pas à cela.
       On se  réjouit que Katchan  parla à temps des bandits, et  on  sauva un homme... Voici que Karabay lui-même  rappelle, comment tout était...
       Porfiriy Mikhaylovitch  se tourna vers le tractoriste, qui était assis ici, près du feu, d’un air maussade,  sans prononcer un mot, écoutant la conversation, qui le concernait plus que de tous les autres.
       Il se mit à parler seulement après avoir  senti  le regard de Goubanov. Et il  se mit à parler d'une manière, que  personne n'attendait.
       — On sauva, on sauva... Qu'on ne sauve pas mieux! —  cria-t-il d'une  voix grêle éreintée.
      — Comment ainsi —on  ne sauverait pas mieux ?. s'étonna Goubanov. — as-tu  toute ta raison, Karabay?
      — Et ainsi! On en a marre! —  cria Karabay. Son  visage s'empourpra, refleté de la flamme chaude. — On invente une chose , après  une autre, on  n'aura pas le temps de s'habituer!  Et tous les précepteurs, les chefs, tout met le doigt aux yeux ...A nos salaires qui pense ?...
      — Eh bien, laisse cela , —  objecta Goubanov tranquillement. — vraiment à qui- qui, mais à Karabay il ne faut pas se plaindre  des salaires, Karabay  ne quitte rien du sien...
      — Quand les salaires étaient, alors on ne se plaignait pas, Porfiriy Mikhaylovitch, tu sais! Et maintenant quoi? On établit le labour à plat , au lieu des sous-soleuses  les charrues à plat, et ces  charrues à plat  ont quels embrayages ?.On travaille  une heure , tout la journée la réparation!  Quel  salaire sera?.
      — Ekh, Karabay, Karabay, aimes tu  troubler l'eau! Comme si  les charrues à plat ne sont pas  identiques chez tous , les embrayages sont identiques! —  soupira Goubanov. — Mais , notre équipe est mise sur le terrain expérimental, tu peux comprendre cela ? Et toi, la tête sage, tu  devinas: au lieu de charrue à plat une   sous-soleuse tu accrochas, et encore avec l'agronome tu te pris de querelle!. Eh bien, à propos  du salaire, moi et toi nous savons -   nous ne gagnâmes moins, contrôle selon les normes. Voici quoi par rapport à  la terre une attitude de maître est nécessaire, nous  commençames  à oublier cela. Le  temps vint — intelligemment, économiquement  travailler, et  tu répètes seulement: le salaire et le salaire...
       — Et tu ne m'apprends pas, Porfiriy Mikhaylovitch, comment  être un maître!   —  leva la tête  Karabay. — La  terre est la mienne ,  et moi je suis un maître sur elle!.
       — Non, ce n'est pas moi  qui t'apprends, la science apprend, une agronomie, mon cher, —  répondit avec discrétion Goubanov. — Si nous n'introduirons pas l'assolement avec une prairie temporaire et  nous ne passerons pas au  labour à plat, nous, peut-être , nous n'aurons rien à faire bientôt. La terre périra, l'érosion l'étranglera,  la terre sera perdue..
      — Sera perdue?. Pourquoi elle était cent ans — et elle ne fut pas perdue? Mille ans elle était et ne fut perdue?  Sans nous elle n'était pas perdue  — avec nous sera  perdue?  Pourquoi nous arrivâmes  ici ? Pourquoi  nous levions la terre vierge ? La terre connaissait du maître , chez lui elle n'était pas perdue!.
Goubanov se leva, jeta  le mégot au feu . Tous attendaient qu'il répondra à Karabay, il sentait cela. Il pourrait, lui  Porfiriy Mikhaylovitch,  dire beaucoup de choses  à Karabay, mais celui-là ne  voudrait pas le comprendre en tout cas...
      Le silence était long, pénible, se faisait entendre seulement le crépitement des branches sèches  s'éteignant dans le feu, et le  piaillement plaintif  de quelque oiseau nocturne. Il faisait froid  de la steppe, mais personne ne se levait pour ajouter au feu une brassée-autre. Les mots de Karabay pesaient chacun comme une pierre lourde. Tous comprenaient qu'il avait en vue - Karabay même, lequel  ils  trouvaient comme leur camarade, laborieux,un homme simplet, mais un peu fermé et cachottier. Et voici Karabay ouvrit son coeur!.
      — Après une telle conversation et on a aucun désir de monter dans  le tracteur ,  -  coupa le silence  Mikola, celui-ci, qui voudrait  chez la belle-mère aux crêpes.
      — Tu vois, quelle affaire...
      — Le profiteur! —  éclata Ramazan.
       Une algarade de Karabay lui était particulièrement désagréable. Quoi, si ses amis décideront, comme s’il pense ainsi aussi ?.
      Un jeune tractoriste, d'habitude tranquille, retenu, se confondait, en recherchant les mots propres:
      — Le profiteur!. «La terre, la terre...» Pas la terre lui est  nécessaire. Le salaire lui est nécessaire!. De la terre  il  se mit à parler... Où le rouble est plus long, là et "la terre"... La Merde!. —  cria-t-il, en s'approchant de Karabay, — la Merde toi,  compris?. Et pourquoi pour une telle merde il fallait mettre la poitrine sous les balles de bandit ?. Il ne fallait pas, Porfiriy Mikhaylovitch!.
      On calma à peine Ramazan, on le fait asseoir sur la salopette ouatinée, on lui  fourra une cigarette dans les mains tremblants.
      — Je ne sais pas, — se mit à parler Goubanov, en apportant à Ramazan un petit charbon du feu  serré entre des bûchettes, — je ne sais pas, Karabay, jusqu'ici tu  étais un gars pas  mauvais .. Peut-être, chez toi cela échappa simplement sans se donner le temps de réfléchir... Et peut-être, il y a longtemps tu  portais tout  en toi-même, et tu  gardais le silence... Eh bien, pas dans cela est l'affaire. Retiens, Karabay, nous vivons tous sous le ciel, et la terre pour nous tous —est une seule  la Russie, l'Ukraine, l'Estonie, la Moldavie... Et si tu es un homme honnête, tu es partout chez soi,  sur la terre soviétique. Tu entendais, probablement, parler  tels mots : «la terre appartient à celui qui la travaille»?. Entendre tu entendais, mais comprendre tu ne compris pas. Mais  il faut, il serait temps de comprendre, Karabay...
      — Qu'il  roule de l'équipe, et nous nous en passerons! —  brilla méchamment  des yeux  Ramazan.
      — Il est temps de se mettre au travail, les gars, — se leva Goubanov. — Il suffit, on parla...
      Après Goubanov vers les tracteurs  avancèrent  les autres.
      La steppe s'illumina: au-dessus de l'horizon;   une immense lune  claire  jusqu'à l'invraisemblance émergeait.
      Karabay resta seul  près du feu  s'éteignant.
      Soit il ne vit jamais rien de tel après de longues années de la vie municipale, soit en effet le matin fut exceptionnellement bon, mais Fiodor Ivanovitch Ougryoumov avec un plaisir particulier. - ainsi, sans aucune affaire — se promena d'un bout à l'autre dans la rue centrale du bourg ajoutant encore le dernier sommeil, et  sortit au champ.
      Il aimait se lever de bon matin, avec le soleil. Il lui plaisait l'air épais moite, accourant par les vagues de la steppe n'ayant pas le temps de se chauffer. Il aimait  les couleurs, si  claires, légères partout à cette heure: le haut ciel un peu  verdâtre; Yesil, comme si couvert du verre fin, dans les reflets de lumière changeantes de l'aube; le brouillard bas fibreux rampant au dessus de la terre labourée... Et le silence, tel serein, qu'il semblait, à personne et à rien n'est pas donné l'agiter, violer...
     Aujourd'hui, le silence était au-dessus de la steppe et du bourg de sovkhoze. La campagne des semailles était presque finie,   le répit court vint, quand les gens pouvaient ne pas se lever avec les premiers coqs . En passant le long d'une large rue bordée de l'orme, Fiodor Ivanovitch ne rencontra personne. Mais lui-même, il était content qu'il  ne changea  l'habitude. S'il lui arrivait ne pas se réveiller à temps de l'aube, ensuite tout le jour chez lui ne disparaissait pas une telle sensation, comme il   oublia quelque chose de très important, —  oublia,  perdit...
      «Le printemps, —  pensait Fiodor Ivanovitch, en marchant lentement le long du champ fumant de la vapeur, — le printemps... Seulement ici tu le sens réellement... Cela non chez nous à Moscou... (Il  disait encore d'habitude :« Chez nous à Moscou », lui-même  sans le remarquer.) Non comme chez nous à Moscou, où on habilla  le pardessus de demi-saison, changea le chapeau pour la casquette, décolla les fenêtres — et  à toi tout le printemps... On l'attend et là, certes, mais  est-ce que comme ici?. Pour une année en avant tous les espoirs, toutes les joies et les malheurs — tout  dépend. de lui.. Qu'est ce qu'il  nous apportera ?»
      Il s’accroupit,  prit  une poignée de terre et se mit  la frotter entre les doigts.
     —  Eh bien, dis moi , laquelle est toi,  la terre-mère, — répétait-il, en se rappelant qu'autrefois, dans la jeunesse lointaine, son père répétait  aussi exactement. Ce n'était pas  ici, certainement, non sur la terre vierge, mais  dans la  région d'Orel... Et ces mots  le père, probablement, entendait de son  père... -  Eh bien, dis... -  répétait Fiodor Ivanovitch, en examinant sur les paumes les mottes noires molles : — eh bien, dis, laquelle est  toi, la terre-mère. — et il  lui était agréable qu'il répètait notamment ces mots.
      Kazybay Tleoukabakov   remarqua encore de loin sur le monticule une figure grosse du secrétaire de l'organisation  de base du parti. Lui-même, il se tenait à peine de la fatigue sur le cheval . Les yeux aux vaisseaux rouges étaient troubles et pleuraient. Il s'approcha  d'Ougryoumov d’un pas et  descendit lentement  du cheval. Ayant vu devant lui-même un directeur du sovkhoze, Fiodor Ivanovitch  souffla délicatement de la paume quelques petites mottes, lesquelles  jusqu'à cela il examinait attentivement, et se leva.
       —Je félicite, Fiodor Ivanovitch! — Tleoukabakov lui  tendit la main calleuse rugueuse. — Les semailles sont terminées, sur les terrains les plus lointains on sema cette nuit les derniers hectares.
       — Je félicite, —  dit Ougryoumov. — toi, entre autres, regarde, toi. Eh bien, quel extérieur as tu ...
      — Rien, —  repoussa Tleoukabakov. — je ne dormais pas deux jours, voici et  l'extérieur... Maintenant je dormirai bien.
      — Et les tractoristes comment ?. En effet,  chez Goubanov étais tu ?.
      — Je  parvins au petit matin.On subit aussi... Tleoukabakov  agita de nouveau par  la main et du même ton que plus tôt,  dit : — Rien, ils dormiront à leur aise.
- Ils dormiront à leur aise, —  accepta Ougrioumov. — Et  à toi qu'est ce qu'il fallait là ? Ou tu  n'as pas de confiance à  Goubanov?.
      — Comment je n'ai pas de confiance ?. J'en ai. Et en tout cas autrement on ne peut pas. Que les gens penseront du directeur ?. S'ils ne dorment pas, et il — dort?.
Le soleil se leva déjà au-dessus de  la steppe. La terre comme respirait: le voile leger pénétré des rayons  solaire, tremblait et s'agitait au-dessus d'elle.
      — Regarde,  quelle beauté! — ne se  retint pas Ougryoumov et par un  geste large   montra à l'est. Il  avait près de  cinquante ans   et même plus, si juger des rides rapides,  coupant tout le visage. Mais maintenant il souriait, ayant étendu la bouche, — eh bien, il avait l'air d'un gars!
Тleoukabanov promena  la tête après lui, cligna des paupières  gonflées. Sur son visage  rien ne se  refléta pas. Toute la vie il  vécut dans la steppe, et il vit tant de couchers et de levers  qu'ils  cessèrent  de l'inquiéter il y a longtemps.
      — Je ne savais pas que tu es  un romantique, —   souria  d'un air un peu sec Tleoukabakov, — moi je suis aussi un romantique... Mais cela quand je vois la terre  labourée ou les épis mûrs...Et encore  mieux — le grain en tas...
Ougryumov   ne répondit rien...
      Il  vint à Altyn Aray  il y a quatre mois, au début de janvier. D'abord il  examina МТF ( produits laitiers produits agricoles) et il resta  content. Tout lui plut là: un long bâtiment de l'étable avec les murs blanchis et les cloisons, avec les planchers propres curetés; le local de l'étable clair protégé contre le froid , où il  vit  les veaux au front blanc bien nourris avec les yeux étonnés convexes. Tout près s'allongèrent   semblables selon la propreté et l'ordre aux laboratoires les bâtiments laitiers, les ateliers des plantes fourragères, les fermes avicoles. Une visite du parc des tracteurs, des ateliers, du  garage  réjouit un nouveau secrétaire de l'organisation de base du parti.  Où il  jeta un coup d'oeil, dans tout se faisait sentir l'économie solide habilement réglée. Tout était en ordre avec le plan du production et des finances pour l'année passée dans le sovkhoze. Les dépenses du travail et des moyens matériels, les délais  des travaux champêtres  et ceux de service, itinéraires pour chaque culture  — tout était enregistré sur le papier, et marqué sur les bordereaux, contresigné et scellé. Tout était  compté, pris en considération, mené à chaque équipe.
      Et, cependant, le sovkhoze  était en arrière selon un principal point. Il y a longtemps étaient rendus  exploitables destinés à lui quarante mille hectares de la terre vierge, mais  la collecte globale des grains tombait  chaque année, la fertilité baissait. Cela avait ses raisons.
      Avant tout — les conditions naturelles. Les massifs principaux de la terre de sovkhoze se trouvaient dans la zone des vents secs de steppe. Le sol était soumis à soufflage, par le vent était emportée une  partie la plus fertile, les semailles étaient couvertes par le sable. Le labour à versoirs et les délais précoces des semailles aux années de sécheresse menaient aux pertes dans la récolte. Le blé, qu'on s'empressait de semer en avril, brûlait de la sécheresse de juillet, était envahie par la folle avoine.
      Ougryumov  visita tous les champs avec un jeune agronome de sovkhoze. Ensuite tous les deux  ils passaient les jours entiers se fermant dans le cabinet. Khassen Atymtaev feuilletait devant le secrétaire de l'organisation de base du parti ses inscriptions, déployait les cartes des sols faites par lui, chacune par des dimensions comme une bonne nappe. Ici on indiquait en détail les particularités de chaque champ, chaque lopin de terre. Ils choisissaient longtemps, cherchaient le terrain nécessaire, ce n'était pas facile: là le superflu de l'azote, ici le manque du phosphore, au troisième lopin  le haut contenu du potassium, mais manquent  d'autres composants...
      Enfin on s'arrêta  sur le terrain d'Aksenguir. Là on   décida de passer les semailles avec l'application de la  nouvelle technique  agricole. Ici la composition du sol ne s'écartait pas ni au meilleur, ni au  pire : le champ typique, moyen selon tous les paramètres principaux. L'essentiel de la  technique agricole nouvelle pour le sovkhoze consistait  au traitement de la terre au labour à plat , où par  la charrue spéciale, plus exactement, à plat on  coupait la couche parallèle à la surface pas plus profondément que vingt centimètres. Le chaume était conservé. Et c'était le principal: la structure du sol ne se détruisait pas, les restes végétaux la consolidaient, en conservant de l'érosion éolienne. Les charrues à plat devaient être appliqués et pour le traitement des terres en jachère. Et les jachères propres dans les conditions arides de la terre vierge jouaient un  rôle important pour l'accumulation de l'humidité et la lutte avec les mauvaises herbes.
      L'érosion éolienne ne menaçait pas à un tel champ. Cela  prouvait l'expérience de l'institut de l'agriculture de Chortand, près de Tselinograd. Mais une chose— l'institut, les terrains modèles, labourés selon toutes les règles de la science agricole, l'autre chose — les champs du sovkhoze  ordinaire... À Altyn Aray une expérience semblable se réalisait pour la première fois.
      Une affaire  était difficile, en outre des connaissances elle demandait du risque. Ougryumov le comprenait bien. Et lui-même, il était à Altyn Aray d'un homme nouveau —il n'enfonçait  ni de premiers piquets , ne mettait  ni de  tentes  — il  vint, comme on dit, «quand tout était prêt». Du succès de l'affaire entreprise dépendait, le succès de  son travail ultérieur dans le sovkhoze. Mais Ougryoumov eut   l'occasion de risquer assez souvent dans  la vie, et bien que  son destin ne le gâte pas, en tout cas — il n'avait de sympathie pour les anses calmes  ...
      Kazybay Tleoukabakov ne cherchait pas des anses calmes. Aux jours de tempête de neige de février en cinquante quatre, quand le bruit du moteur s'engouffra  au gémissement des orages de steppe de vieille date,   Kazybay, un  communiste de trente ans, l'ancien combattant qui  finit devant la guerre le lycée technique agricole arriva ici avec un échelon avancé. Ses mains  enfoncèrent le premier piquet à la terre pétrifiée du froid  — dans l'endroit de la future propriété du sovkhoze, où Kazybay était nommé  d'un directeur. Et quand ensuite, quelques années après, il passait le long de  la rue de la Paix, de  la rue de l'Amitié, de  la rue Communiste — dans le bourg on aimait de beaux noms sonores, — quand il répondait aux questions habituelles des correspondants, quand se produisait devant les pionniers, en parlant de tel  hiver mémorable, lui-même il ne croyait pas: est-ce que sur ce monticule, où est maintenant une école, alors s'arrêta leur colonne de «TchTZ»(Usine de tracteurs de Tcheliabinsk)?. Les gars et les jeunes filles, transis de froid jusqu'aux os malgré les courtes pelisses et les bottes de feutre, descendirent des remorques, raflaient des pelles et des pinces  ... Sur le terrain nettoyé de la neige, il  prononça un  court   discours  — ne  prononça pas , mais  cria pour que son  discours ne soit pas étouffé  par le vent...
      On parlait tant de  tout cela ensuite, on écrivait, on se rappelait que lui-même, il doutait parfois: s'il  y avait tout  en fait ?. Oui, il y avait ,  il y avait!. Malgré  le froid,  la chaleur,  la fatigue,  les  simples faiblesses humaines, il menait après soi, attaquait,commandait, fit sueur ,sang et eau des gens, le premier chef n'avait pas  pitié de soi  et remplissait du but mis devant lui. Il était constamment ensemble avec des gens, parmi eux, il partageait  des malheurs , des joies ,  des infortunes communs - et les gens le croyaient, le suivaient.  Ainsi  le sovkhoze Altyn Aray se relevait, et avec lui se levait de concert le directeur Kazybay Tleoukabakov. Cependant le temps changeait, apparaissaient de  nouvelles tâches. Кazybay tournait comme un écureuil en cage pour ne pas être en arrière des autres, accomplir tout ce qu'il lui fallait. Les cultures fourragères?. Il faisait partie de la marche pour les cultures fourragères. La tenue complexe du ménage? Il s'empressait d'introduire la tenue  complexe. La mécanisation des procédés à haute intensité de travail aux fermes ?. . Et dans une telle affaire Altyn Aray tiendra bon!.
       Le problème consistait pas dans ces campagnes. Chacune d'elles avait son grain rationnel, son  sens utile et opportun. Le problème était dans ce qu'une campagne dépassait l'autre. Кazybay était  pressé de rattraper,  ne saisissait pas l'essence de l'affaire et dans la décision des questions épineuses se tenait à la partie spectaculaire.  Les années passèrent, lui-même ne remarqua pas, comment il devint un homme âgé, avec les cheveux très gris , avec un regard fatigué intense des yeux autrefois  passionnément  gais, brillants.
Mais  le temps courait, courait...La période d'or passait pour le sovkhoze , quand tout était réduit aux rythmes précipités: «Labourer, semer, moissonner!» L'agriculture demandait du  système sévère examiné des actions fondées sur une expérience avancée, du maniement délicat avec la terre.
      Les temps  changèrent , et Kazybay, le directeur permanent du  sovkhoze, resta  Kazybay tout  même, qu'il était dans les années anciennes de la mise en valeur de la terre vierge. S'il y aura des connaissances pour plaider la cause aux nouvelles bases? S'il réussira à examiner l'essentiel de toutes ces cultivations herbicides, des produits chimiques, des délais du  plantage des fèves, de la rotation des cultures et le diable sait quoi  encore?. Tout se mélangea, s'embrouilla  dans sa tête. Réellement il ne savait qu'une chose: prendre d'assaut forteresse. Auparavant  c’était assez.
       Кazybay   commença à s'énerver. Sur son visage  maigri: aux traits creusés, de plus en plus souvent apparaissait une expression du désarroi, du  mécontentement maussade. Le caractère droit, ouvert de Tleoukabakov changeait aux yeux. Il devenait dur, insociable, suspect.
      L'anxiété se glissa dans le coeur de Kazybay, et, en l'étouffant, pendant ces jours du printemps il restait  longtemps dans la selle, galopait de l'équipe en équipe, courait sur les champs, mais il ne lui devenait pas plus facile. Il examinait la surface de la terre labourée séchant du  faible vent, puisait de la main la terre, froissait, versait — de la paume sur la paume, et il lui semblait que la terrre non ordinaire,collée aux mottes dures, la terre sûre et fidèle était dans sa poignée, et la poussière menue perfide qui seulement  attend le vent sec pour avec le premier coup de vent monter en toute hâte au ciel, troubler l'air, s'envoler, partir aux pays étrangers.
       Kazybay sentait  le  danger  menaceant   au- dessus des champs... Et dans cela il ne se trompait pas.
      Ils restèrent debout,  échangèrent  quelques phrases, le secrétaire de l'organisation de base du parti et le directeur. Mais la conversation cette fois  n'eut pas  lieu. En regardant Tleoukabakov, Fiodor Ivanovitch se  sentit soudain  coupable devant lui en  quelque chose.  Il fut gêné par son élan enfantin: Kazybay était  presque deux jours dans la selle et dans la selle, ce n'est pas aucun désir d'admirer   la beauté de la nature environnante ... En outre il voyait que Tleoukabakov  est contrarié par quelque chose, fâché, et grimper dans l'âme avec les questions Fiodor Ivanovitch n'aimait pas. Une minute viendra —il racontera tout, lui-même,  pensa-t-il. Bien qu'il  puisse arriver là, dans l'équipe chez Goubanov?.
      Et Tleoukabakov  était fâché et contrarié en effet par une chose, qu'il  entendit   à l'équipe de Goubanov. Et il voulait en  parler  avec Ougryoumov, mais Kazybay éprouvait quelque confusion, la gêne, elles lui empêchaient de commencer la conversation inévitable et, à total, tout à fait naturel - pour le directeur et le secrétaire de l'organisation de base du parti. Cependant Kazybay  décida d'attendre, la remettre, jusqu'à chez lui-même tout ne s'arrangera pas, ne cessera pas.
      Ils firent  leurs adieux, se  mirent  d'accord de se rencontrer dans le bureau. Kazybay monta sur le cheval, agita de la main à Ougryoumov et mit le cheval au trot au bourg. Mais aussi chemin faisant à la maison, et ensuite, pendant la journée, il se rappelait Goubanov, avec qui eux ensemble ils déblayaient autrefois la neige dans la  steppe pendant la tempête de neige, — là, où maintenant est une école...
      Porfiriy Mikhaylovitch Goubanov vint sur la terre vierge de la région de Saratov. Là, dans le village Bolchiye Zaproudi, depuis longtemps vivait une grande  famille des Goubanov. Personne ne savait,  d'où  était un tel nom du village: il n'y avait  pas ici ni des étangs, ni des barrages, ni  même on ne voyait  tout près d'une vraie rivière .
      Le père de Porfiriy, Mikhaïl Goubanov, dès le premier mois de la guerre était au front; en quarante trois  à la maison on apporta «le certificat de la mort»: en défendant la Patrie, le sergent Goubanov  périt  vraiment non  loin de la maison - près de Stalingrad... Le même  jour, quand  sur le seuil apparut le facteur  rural une tante Dounya boiteuse baissant les yeux, tous les soins de la mère malade et de deux petites soeurs entassèrent  sur les épaules de  Porficha de quinze ans.
      Dans le kolkhoze du temps de guerre, entre les femmes et  les vieillards, - tels gars  comme lui, étaient comme des hommes pleinement habilités. Le premier tracteur de Porfiriy était un vieux  "Kharkov" de kolkhoze, avec lui il  travailla jusqu'à  la fin de la guerre. Ensuite il changea de place  sur le tracteur à chenilles, il  apprit à diriger le combiné — et il resta pour la vie un mécanisateur.
Dès l'enfance Porfiriy Goubanov savait, qu'est-ce que c'est le blé, si   difficilement il est donné aux gens. La région, où se trouvait Zaproudi, souffrait souvent de la sécheresse. Quand dans d'autres endroits, dans le voisinage, était  tout simplement l'été sec, ici les champs se trouvaient noirs, brûlés, séchés par les vents chauds. Par contre s'il était  le printemps humide, si l'hiver était neigeux, en plein été il y avait beaucoup  de pluies, la terre n'était pas séchée, les champs abondaient des épis de blé.
      D'ailleurs, même en été aride la terre donnait une  récolte pas mauvaise— aux neiges abondantes aux mois d'hiver. Les champs kolkhoziens se croisaient par les bandes de  plantations forestières, en ordre sévère, dans chaque quatre cents - cinq cents mètres. Elles modéraient la force du vent, retenaient la neige sur les champs. Mais quand l'été  sans pluie était  de la suite de l'hiver sans neige, les champs se trouvaient morts, le kolkhoze était dans la misère. À vrai dire, pendant  un tel temps l'État l'aidait du pain, et des semences, cependant aux années  de mauvaise récolte pour tout le pays Zaproudi éprouvait une misère.
De sorte que Porfiriy savait   tout non selon des livres et des articles, quel sens est dans les mots «le problème des céréales», et il  décida aller à la terre vierge, sans attendre  la vie facile. Il avait moins de trente ans, il était marié, il avait  deux garçons-jumelés, de trois ans. Avec lui ensemble encore quelques cours  partirent au Kazakhstan.
      Non, il ne cherchait pas  la vie  facile, de longs roubles -  à ses mains habiles, l'expérience et l'application, il pourrait gagner ces roubles dans n'importe quel endroit. Comme plusieurs, il était attiré ici par la nouveauté, le grandiose des tâches,  saisit  et  passionna l'élan, qui  agita tout le pays. Ayant vu les vastes espaces des steppes étendues de l'horizon à horizon, il  douta d'abord : «Est-ce que toute cette terre donnera la récolte ?.» Et ensuite, après le premier sillon, il la  confia,  cette terre. Et il lui semblait alors que jusqu'ici il cherchait seulement et attendait sa propre affaire à lui-même — maintenant  rien à chercher plus, voici elle, son affaire principale  dans  la vie!
      Il y avait tout — les joies, et les échecs. La première récolte, le premier croûton craquant avec douceur sur les dents de la miche de terre vierge — qui ne le retint  pas ?. Et  le premier milliard de  la terre vierge?.Goubanov le fêtait ensemble avec tous et il était  fier des fruits du travail de ses propres  mains. Et quand il était dur il  ne geignait pas, ne quémandait pas, ne gueulait pas , ne faisait pas des valises, ne couraient  comme un lapin — où ? De quoi ?. De la  propre terre ?. Elle était sa terre, cette terre, il vécut avec elle , s'habitua, et pour ses amis elle était aussi la leur. Et comment autrement ? Si non pour elle son père versa le sang?. Si non pour elle, non pour  cette terre, coulaient les gouttes salées de la sueur du front de Porfiriy Goubanov — en automne, et au printemps ?
Il ne pensait jamais entendre que cette terre — lui était  étrangère... Les paroles de Karabay furent  à lui, comme on dit, au creux de l'estomac.
       Au petit matin, quand  à Goubanov il restait à passer  le dernier parcours, le directeur du sokhoze  vint à l'équipe.
      «Voici un homme inquiet», —  sourit Goubanov de  soi. Il descendit du tracteur et  s'approcha de Kazybay, qu'il  sauta déjà du cheval.
      Тleoukabakov était content, gai. Et quand Goubanov lui  raconta comment vont les affaires dans l'équipe, il  crut encore plus: les délais indiqués dans  le sovkhoze  étaient accomplis, les travaux du printemps approchaient de la fin.
       Goubanov  hésita un peu.
       Кazeke , — dit-il, — j'ai voici  une question...Eh bien peut-être il n'est pas  maintenant  le temps...
        — Pas  une , mais dix — à chacune je répondrai, —  plaisanta Tleoukabakov.
       — Comment les Kazakhs se rapportent à la terre vierge?.
       Que signifie — comme se rapportent ?.
 Oui ainsi... Goubanov continuait, en choisissant prudemment les mots. — à chaque peuple... Comment   dirais-je. Ses habitudes, son âme... Ses traditions.
       Mais  la terre vierge  changea  beaucoup,  retourna beaucoup, en effet, de tous les côtés à la steppe les gens  déferlèrent, des millions —pas  centaines, mais mille.
       Et il y a longtemps à des telles réflexions te heurtas-tu, Porfiriy Mikhaylovitch ?. éclata de rire Tleoukabakov,  en regardant Goubanov  avec une surprise.
       Oui plus tôt on n'eut aucune occasion, Les soins étaient  les autres, — d'un air pareil  lui souria Goubanov — mais en sérieux, Kazeke...
Eh bien, si c'est sérieux, alors je répondrai. La terre vierge est une technique, une fois. La terre vierge est une culture, deux. La terre vierge — cent maisons au lieu de la yourte, le gaz au lieu du fumier séché, ce sont  les vêtements — comme  dans la ville, le salon de coiffure — comme dans la ville, le palais de la culture pour deux millions de roubles — tu  ne trouveras pas encore dans chaque ville  un tel... Et que tu mystifies la tête à moi, comme si tu ne sais pas, qu'est-ce que c'est la terre vierge ?.
       Moi, ce n'est pas de cela, Kazeke... Moi, à propos  des gens, à propos des  différents peuples - qui se  mélangèrent  sur la terre vierge... Peut-être, les Kazakhs se sentent offensés  ?. Cela peut-être, ne plaît pas à eux?.
       — Toi, voici de quoi...
      Tleoukabakov se taisait longtemps,  en pensant intensivement, avant de répondre.
      — Je te dirai ainsi, Porfiriy Mikhaylovitch. Quand moi, à côté du Russe ou l'Ukrainien,  j'allais à l'attaque, je n'observais pas, qui est avec moi côte à côte: le Russe, l'Ukrainien ou le Kazakh. À nous il était important: de casser  et supprimer l'ennemi, il était chez nous pour tous l’un. Compris ?. Et maintenant chez nous est  une cause commune, et nous allons aussi à l'offensive... Tu comprends que je veux dire ?. Et si tu comprends, expose... Tleoukabakov  jeta un coup d'oeil d'une manière suspecte au visage de Goubanov  . — Pouquoi tu décidas  m'interroger de  cela?
      — Mais non, —  dit Goubanov. — tout simplement. On voulait savoir votre opinion .
      Sur cela il  coupa la conversation  .
      Et ensuite il  vit, comment, ayant remarqué le directeur, à lui se jeta Ramazan et à côté  rapidement  et chaud, ayant  une extinction de voix, lui parlait  kazakh  quelque chose, en montrant là-bas, où était audible le tracteur de Karabay.
      Goubanov  jura.
      Qui te demandait, Ramazan...  pensa-t-il . Qui demandait.
Il savait le caractère irrépressible de Kazybay, qui ne se retenait pas et dans la colère tranchait témérairement.
       Goubanov ne se trompa  pas.
      Ayant attendu, tous les moteurs s'éteignirent, Tleoukabakov ordonnait de réunir l'équipe. D'ailleurs, il ne s'échauffait pas, ne bouillait pas, comme dans la jeunesse, Goubanov  le remarqua. Au contraire, il semblait tout à fait tranquille, et sa voix ne tremblait pas, était égale, quand il  appela chez lui-même Karabay et  indiqua la place à côté de lui.
       — Tu n'es pas le frère à moi, non le beau-père, Karabay, —  dit-il  , et son visage  devint sombre. — tu n'es pas le fils à moi . Non le gendre. Et même pas le parent éloigné. Pourquoi j'ai honte, Karabay ? Pourquoi j'ai honte aujourd'hui de regarder en face de ces gens ?. Et j'ai honte, Karabay. Devant Youkhan. devant Mikola j'ai  honte, devant tous... Et Goubanov Porfiriy Mikhaylovitch — comment  je lui  regarderai  aux yeux? Et pour quoi je  dois être honteux, Karabay ?. Pourquoi dois-je  avoir honte?. Tu te tais ?. Tu ne sais pas quoi dire?. Alors je te dirai, Karabay. Pour un tel, comme toi, chez nous dans le sovkhoze il n'y a pas de  place. Pour un tel comme toi je ne troverai  qu'un mot...
      Tleoukabakov ne prononça qu'un seul mot en   kazakh,  prononça  hautement, d'une manière saccadée, et dans sa gorge se fit bouillonner cela:
      Ket!.

II

       Le petit Khassen pleurait longtemps et inconsolablement au  jour ancien-là, lequel lui  rendit le père et  priva pour toujours de la mère.
      — Maman , où es tu ?. — il criait et s'arrachait, sans savoir où. Il lui semblait encore que la mère  se cacha de lui simplement pour de bon, comme il arrivait, quand ils jouaient à deux. Il attendait qu'à l'instant elle regardera, se jettera vers lui, l'embrassera, couvrira de baisers, en répétant : «mon petit sot, de quoi tu eus peur?. Je suis  ici, avec toi. Où je disparaîtrai de toi, le nigaud ?.» Mais cela  n'arriva pas. Fatigué, affaibli des larmes, il s'endormit enfin aux genoux du père .
       Atymtay  mit prudemment le fils côte à côte, sur la couchette, ayant mis sous  lui la capote, et  réfléchit.
      Il avait l'intention d'aller  au bourg minier chez soi, mais comment  il se montrera maintenant aux camarades ?. Le mari quité. Certes, personne  ne lui dira rien ouvertement, mais quel  genre de l'homme  es tu  que la femme te  quitta? Et encore ta femme?. Eh bien,  la mère, qui quitte son enfant ? Selon les notions kazakhes, ce n'est pas  du tout une  femme, c'est un monstre! Quand même, au fond de l'âme Atymtay aimait encore, probablement, Bibigaycha et il  ne voulait pas la déshonorer devant les gens...
       Il pourrait revenir à l'aul natal. Mais il n''y a longtemps  d’une personne vivante des parents, des frères et des soeurs. On réussit à se déshabituer d'Atymtay — qui s'en réjouira là, trop d'eau s'écoula depuis qu'un jeune djiguite  partit de ces bords avec la besace derrière le dos, dans les recherches du bonheur aux endroits étrangères. Et est-ce qu'une honte  est moins- de revenir là-bas sans femme, avec le fils mineur aux bras ?.
       Enfin Atymtay  décida de partir au sud, à l'aul , où le père de Bibigaycha vivait. Autrefois, comme il y avait  une habitude   chez les Kazakhs dès les temps anciens, le vieux Ondassyn disait, en mariant sa fille unique : «si chez vous un garçon naît , amenez-le chez moi. Il sera à moi au lieu de ma Bibi. Moi-même, je l'élèverai. Et il ne me quittera pas, comme elle  fit cela...» Il souriait, ses derniers mots sonnaient comme une plaisanterie, mais  s'y cachait un reproche amer... 
         Le  vieillard avait à cette époque-là soixante-dix ans, bien que ni de l'aspect, ni de  l'esprit il ne ressemblait  pas au vieillard décrépit. Il était sage, le père de Bibigaycha, —  le philosophe un peu,  l'akyn un peu, mais  en général  — un vieux homme, ayant vu beaucoup  de son âge, mais Ondassyn était sévère,  très sévère — par rapport à soi, et par rapport  aux gens, on  tenait compte de son  opinion ,  on  avait peur de lui, en préférant de se tenir  plus loin du vieillard... Et la fierté lui empêchait de chercher de la proximité avec ceux qui l'évitait. Voici il vivait dans l'aul, comme à l'écart, comme un ermite...
       Аtymtay   réveilla le fils, quand le train s'approchait à une grande gare de croisement, il  dit qu'ils iront chez le  grand-père, là la mère les attend, probablement. Khassen se ranima, s'empressa, en aidant le  père à faire les bagages. À la station ils  achetèrent un billet pour  un autre train allant au sud. Khassen ne pleurait plus, demandait seulement sans cesse :
      — Bientôt nous viendrons ?. Et la mère est déjà là?. Et le grand-père — lui est lequel ? Lui est comme le père Noël dans notre jardin d'enfants?.
      Atymtay, ne supportant pas le mensonge, se débrouillait tant bien que mal, en répondant au fils. Quoi à  faire? L'enfant le croyait, était gai, et insouciant, en se réjouissant de la rencontre prochaine avec la mère et le grand-père...
       Le train les  conduisit à la petite ville, de  là par le chariot en chemin ils parvinrent  à l'aul.
      Le grand-père se réjouit tellement  de l'arrivée du petit-fils que dès le début oublia même de demander à propos de la fille. Il  saisit le petit dans les bras ,  leva sur les épaules — Khassen riait, serrait par les genoux le cou noueux du vieillard, tirait pour une longue barbe blanche, la roulait sur les doigts, même  mordit le bout,  essaya — quel est  le goût  de la barbe ? Ensuite le grand père l'amena au poulain de la  propre jument  et  dit que ce poulain — vivant, vraissemblable, avec la crinière et la queue, avec les narines tremblantes, — maintenant ce poulain  est à lui, Khassen! Lui-même il  mit le petit-fils sur le cheval, le  soutint sur le dos étroit osseux, l'aida à s'accrocher au garrot — et Khassen devint plus haut soudain que le grand-père, et plus haut que le père, le plus haut!.
       Le vieux et le petit, pensait Atymtay, en souriant. Voici vraiment qu'exactement est  exactement: le vieux et  le petit...
Mais Khassen, ayant saisi son sourire, soudain  devint inquiet,  tourna par la tête de tous les côtés.
      — Et la mère où ? — demanda-t-il  au grand-père.
       Maintenant seulement Ondassyn se rappela  la fille,  regarda Atymtay— avec confusion, d'un air interrogateur.
      Atymtay lui répondit:
Bientôt, le fils, ta mère viendra bientôt. Va jouer, voici à toi et les camarades, ils t'attendent il y a longtemps...
      En effet, à côté de la maison, sans se décider d'entrer, deux gamins se tournaient, les mêmes aux yeux noirs, aux pommettes saillantes, comme Khassen. On voit, ils étaient pressés  de faire connaissance avec le visiteur.
Courons, Khassentchik, —  répondit  l'un d'eux. — nous te montrerons des petits chiens de notre Boribarsa. Ils ouvrirent  hier les yeux et rampent déjà.
Comment  résister ici? Khassen s'enfuit avec de nouveaux amis regarder des petits chiens.
       Ils restèrent  à deux, Atymtay et le vieux Ondassyn.  Le temps de répondre à vint la question, laquelle le vieillard ne posa pas.
      Il s'avéra maladroitement chez nous, —  soupira Atymtay d'un air sombre . — nos chemins s'éloignèrent ...
      Qui  fit cela ?
      Аtymtay ne  répondit pas   à la fois.
      La guerre... il  prononça d'un air pensif. Et il  répéta déjà fermement : — La guerre.
      - Il y a longtemps ça  arriva ?
Oui, comment dire... Peut-être, il y a  deux ans, comme il n'y avait plus de lettres de la part   d'elle.
      Les deux  gardèrent  le silence.
       — Donc la blessure se serra déjà?.
       — Il y avait une guerre, il ne s'en fallait pas de beaucoup de la blessure...            Seulement maintenant elle commença à faire mal  réellement...
       Ondassyn étant  assis  baissa la tête. Ses doigts  s'enfoncèrent  à la barbe et tressaillaient. Il tentait de trouver quelques mots, mais ne les trouvait pas.
      — Comment penses tu vivre plus loin  ? — demanda-t-il enfin.
      — Je veux aller aux géologues. Pendant que j'embauche , Khassen vivra chez vous.
      — Oui, oui .. —   murmura le vieillard. — Tu fais correctement ... Quand deux âmes  ne fusionnent pas  à une— il n'yaura pas de  bonheur... Vivre ensemble et regarder séparément — seulement l'un l'autre tromper... Et le fils laisse -moi. Je ne pus pas élever la fille, son coeur à faire  fort  .. Sans mère elle grandissait, mais, on voit, à la fille personne ne remplacera la mère... Par contre du  petit-fils je ferai un djiguite. Il sera un homme digne, et un bon Kazakh...
Atymtay  ne retint pas le sourire.
      —Tu ne me crois pas ? Tu ris que je dis — je le ferai  un bon  Kazakh ?.   Ne ris pas, toi. Le bon Kazakh - est un tel Kazakh, qui aime la terre, les herbes, les prairies, les lacs, les rivières et le bétail. Et encore il doit aimer les proches. Alors il ne s'écartera  pas de la voie directe.
       — Bien, —  dit Atymtay. — je laisserai Khassen chez vous, et  plus loin on verra.
      Longtemps les deux se taisaient.
      — Si un homme  fait  mal, tôt ou i tard  le dieu  le  punira, —  dit Ondassyn.                 — Probablement, il était difficile de se séparer à celle-ci de Khassen, quand même — une mère...C'est  la première punition. la  première...
       Sur cela la conversation s'acheva.
       Аtymtay  partit  dans  trois jours.  Pendant  ces jours il  sut que non loin de l'aul, où  vivait Ondassyn, une expédition de prospection géologique travaille, elle cherche les phosphorites.
      Khassen resta après tout sans la mère et sans le père.
Par contre un grand père était avec lui ! Et si  bon — que seulement dans les contes de fée   des tels se rencontrent, et encore pas  souvent! En effet, le vieux Ondassyn rigoureux, même sévère par rapport aux gens, se  changea  depuis qu'il commença à vivre à deux avec le petit-fils. Ses rides maussades  sur le vissage se  déplissèrent, aux  yeux  ternes, comme couverts de cendres,  s'allumèrent  des feux auparavant  éteignants . Toute sa longue vie il rêvait du fils.  Il  se réjouissait maintenant du  fils que le dieu - il  trouvait — au moins à la fin  fit grâce,  lui  offrit le petit-fils.
       Et le petit-fils se trouva exceptionnellement tendre et intelligent. Il s'attacha vite au grand-père, cependant celui-là le gâtait avec modération et intelligence et se dégourdissait. Vers sept  ans Khassan savait distinguer le buisson de pêche des broussailles d'аltagane, l'odeur de l'absinthe de l'odeur du thym.A l'âge de dix ans il entendait ce que les autres n'entendaient pas , — dans les chansons des oiseaux, dans le clapotement des vagues, au sifflement du vent du défilé de montagne. Ici, à l'écart du bruit et de  la vanité des grandes villes, il  commença à comprendre peu à peu, comment la vie des herbes, des arbres, des animaux est diverse et riche. Il ne vallait rien à deviner, dans quelles broussailles le canard aux  plumes rouges fait les nids, sur quelle pente on peut rechercher l'oignon sauvage...A l'âge de sept ans il galopait déjà sur l'étalon lui offert  par le grand père. Tous les garçons de l'aul  étaient ses amis. Il n'oublia pas  sa mère, mais chaque année elle se rappelait le moins souvent.
       Beaucoup d'anciennes traditions et de légendes il entendait du grand-père, les autres  restèrent chez Khassen au coeur pour la vie. Et surtout — la légende sur les grains du blé.
      Les gens, le grand-père lui racontait,  apprirent  à semer le blé aux temps anciens-anciens, encore jusqu'au déluge universel. Et nos ancêtres vivants dans ces endroits, semaient aussi et cultivaient le blé, qui ne craignait pas ni la chaleur torride, ni les sécheresses. Et voici, avant d'arriver au déluge, le prophète Noukh Paygambar  appela chez lui-même le vieux Kazakh et  dit qu'à tout vivant par la terre menace la destruction .
— Merci à toi, Noukh Paygambar que tu me  prévins à temps, —  dit  le vieillard. — Si on réussira, j'essaierai d'une façon ou d'une autre me sauver...
Et  Noukh Paygambar sage dit  :
— Si tu te sauveras, après le déluge tu commenceras une vie nouvelle. Et comment  vivre, si ni le  bête, ni l’animal  domestique - ne survivra pas?. Et la pluie — en effet, l'eau coula sur la terre, il ne la restera pas  dans le ciel, — d'où être à la pluie alors, aux herbes, et aux gramens ?. Voici prends  avec toi les grains du blé, qui ne craint pas ni la chaleur torride, ni les sécheresses. Les grains te seront utiles.
       Le vieillard avec la vieille cuisirent un plein sac  de galettes,  prirent son fils unique et montèrent au sommet de la montagne d'Ouloutaou — à cette époque  la montagne était plus haute par toute la terre.
Le déluge universel arriva, et tout  périt sous ses vagues. Le vieillard avec la vieille et le fils survécurent seulement sur le sommet d'Ouloutaou , et encore Noukh Paygambar nageait quelque part - sur l'eau  orageuse dans une arche, et avec lui — les paires de toutes bêtes  et de  tous oiseaux...
       Combien de jours et de semaines se prolongeait le déluge — personne ne sait, mais le vieillard avec la vieille et le fils, en étant assis sur cette montagne, tout matin mangeaient  un petit morceau de la galette, et voici la dernière galette leur restait dans le sac.
       Alors le vieillard dit au fils :
       — Nous avec la vieille, probablement, mourrons de la famine bientôt. Eh bien,  nous vécûmes le nôtre. Et tu es jeune encore, il te faut vivre plus loin. Voici à toi notre dernière galette, tâche de passer jusqu'au printemps.
Ensuite le vieillard  mit la main dans le sein,  sortit un petit sac, cousu  du cuir , et  rendit au fils.
       — Dans ce sac, — dit-il , — une poignée de grains de blé... Regarde ménage ces grains, quoique tu te sentes mal. Resteras-tu vivant  — tu sèmeras. Et toi-même, tu n'auras faim, et les gens te diront  merci.
       Et  il parlait ainsi que le fils n'osa pas  désobéir. Le vieillard avec la vieille moururent. Et leur fils  resta seul. Chaque matin il prenait  une pincée et quand il mangea la moitiée de la  galette , voici l'eau commença à reculer.  Au pied de la montagne Ouloutaou il  sema  ces grains et il  commença à attendre, quand  sera la récolte . Pendant qu'il attendait — il mangea  la deuxième moitiée de la   galette, il partageait une miette pour trois jours .
       Et le soleil méchant du ciel brûlait, et le vent-vent sec brûlait la terre, et le blé poussait et poussait, mûrissait,  récoltait en sève d'or. Une moisson abondante était faite par le fils. Quoi il  laissa  à soi, quoi il distribua aux autres   —  il  suffit à tout le monde . Et l'on commença à cultiver le blé   sur cette terre  — de la poignée dans le sac du  cuir, qui le vieillard garda chez soi sous le coeur   et transmit au fils  ...
       Cette légende  était ensuite souvent rappelée  par Khassen, et chaque  fois elle  se découvrait   une  nouvelle sagesse, un nouveau sens...
       Quand Khassen eut   dix ans, Atymtay travaillait déjà comme le porion dans  la mine des phosphorites de Karataou.. Il  n'était pas toujours marié  et il  invita pour l'hiver chez lui Ondassyn avec le petit-fils. Ils vinrent.
       Khassan  commença à aller  à l'école russe.  Il s'habitua  facilement à la vie du bourg minier, se lia d'amitié avec de nouveaux camarades. Mais le vieux Ondassyn s'ennuyait de l'aul.  Il lui était inconfortable  dans un appartement à trois pièces d'Atymtay, avec le chauffage à vapeur, la salle de bains,  la toilette - plus gentiment   lui  semblait  la propre maisonnette crépie d'argile , avec le four dans le coin et le chalet de nécessité derrière la cour, cloué des planches et des  feuilles de placage! Il n'est pas facile de  changer  les habitudes, quand on vit la vie. Il arrivait, avant de se diriger à la toilette, le vieillard tendait sur la tête le malakhay de renard , une salopette ouatinée chaude , exactement comme chez lui dans l'aul, et seulement  le rire  modulé du petit-fils l'obligeait à se remettre.
       — Ekh, Khassenjan, — soupirait Ondassyn, — soixante-dix ans — non dix ans, il t'est bon de s'amuser du grand père...
      Quand dans la maison il y avait un visiteur, il ne pouvait pas se retenir des questions:
      — Tu n'es pas  de l'aul voisin ?. Comment est  l'hiver là, dans nos endroits ?. Comment vivent les Bozhbantsy, les Kangly, les Jantascy ?.
      S'il arrivait  que le visiteur était de génération des autres endroits, Ondassyn changeait de sujet.
      Je sais, je sais, — disait-il, en effet, je n'y étais pas moi-même .  Je n'y étais pas moi-même , mais j'entendais parler, comme si chez vous on n'aime pas koyrtpak... Cela comment ?. Est-ce qu'on  le comparera, par exemple, avec... Comment   lui... Oui, avec le bortsch ... Et le nom est tel que la langue on cassera,  si l'on prononcera — et on ne voudrait plus, — plaisantait Ondassyn, se moquait de la nourriture, que Atymtay apportait de la cantine minière, — les bortschs et les soupes, les côtelettes et les schnitzels, le ragoûts et les rumstecks — où vraiment  au  vieillard  à retenir  et prononcer  tous ces noms étranges!. Une autre affaire — koyrtpak.
       Le vieillard aimait tout ce que lui  entra dès l'enfance dans le coeur: la steppe, la chanson, la dombra, les contes de fée, les dastans; le vent sec d'été et la tempête de neige d'hiver —  il semblait, il les aimait aussi. Et tout ce que ne coïncidait pas avec sa représentation du monde, était complètement rejeté par lui, mauvais et bon.
       Une fois — Khassen était déjà étudiant — Ondassyn  entendit que sur la Lune  débarqua un cosmonaute américain. Le petit-fils se réjouissait: le premier homme — sur la Lune!.
       — Le premier. Quoi que le premier. grognait le vieillard.
       —Tu es mécontent ?
       — Pourquoi je suis  mécontent. Seulement en effet, la Lune — ce n'est pas notre terre...
       — Certes, la Lune — non la Terre! Eh bien, quoi ?.
       — La Lune... -  soupira le vieux Ondassyn et  baissa pieusement la voix. — la Lune — elle est sacrée... Il n'y a rien dans le monde plus parfaitement que la Lune ... Tu comprends ?. Les akyns  chantaient, les chansons écrivaient, les légendes. Les belles femmes célèbres étaient avec quoi comparées dans toute la steppe?. Avec la lune. Et quelle lumière elle offre aux gens pendant la nuit ?. Chez les Kazakhs de l'ancien temps  on trouvait comme le péché , si quelqu'un déféquera, s'étant mis face à la lune. Et maintenant les Américains marchent. Soudain ils  se mettront en tête — directement là, sur la lune, égoutter la nouille?. Ou lâcher un juron?. Ce sera bon, comment tu penses?.
      Khassen se  perdit. De quoi il pouvait consoler le vieillard dans sa tristesse?. Mais non les cosmonautes étaient la raison de ce qu'il se désagrégeait, tombait en ruines le monde du grand-père, - tout autour changeait, et pour Khassen les changements eux-mêmes avaient un air habituel dans cette vie, avec qui il vivait.
      Et une fois le vieux Ondassyn  tomba en désarroi, ayant appris que le sovkhoze voisin  était entièrement  devenu  celui   des céréales.
     - On abîmera toute la terre ,  et on la priva des jus, et de la beauté!.  balbutiait-il  sévèrement.
       Comment c'est  on privera des jus et de la beauté ?.  —objectait  Khassen . —on  sèmera le blé, on fera une grande  récolte.
      — Tu  devins sage ,  le savant, tu saisis de quels mots  — le bien-être, le bien-être! -le  singeait le vieillard. — А qu'est-ce que c'est le bétail pour la steppe, tu sais cela ? Sur le pâturage pâturent les brebis, les vaches, les chevaux, tout l'été  pâturent, mille bêtes. Ils coupent par les sabots l'herbe,ils engraissent la terre  par le fumier. En autre été dans un tel endroit l'herbe pousse  encore plus épais. On  veut semer le blé  — et le blé  poussera. La terre ne vieillit pas du fumier des bêtes , conserve la jeunesse, reprend des forces. Seulement pendant le tebenevka de l''hiver  on ne peut pas laisser pâturer les chevaux chaque année sur le même champ. Eux par les sabots avec les vieux herbes et de jeunes pousses couperont, jusqu'aux racines atteigneront. C'est pourquoi les Kazakhs changent le lieu pour le tebenevka. Et le sovkhoze   de travailleurs agricoles sème le blé sur le blé, il prend tous les jus de la terre. Une telle terre ne vit qu'à grâce à  la pluie , et sans  pluies  en été — et la terre est perdue, la récolte  périt.
      Certes, non pour une année  une telle terre sera perdue, comme la nôtre — fertile,de bonne récolte, —disait  le vieillard  à Khassen, -  seulement, si d'année en année on ne donne pas la possibilité de se renouveler par l'herbe, elle perdra la force. Alors elle sera  lèvée, balayée par le vent  dans le ciel , mais  dans les steppes il n'y a pas un  jour sans vent. Pense toi-même... Ondassyn retirait du petit-fils le chapeau, menait  sur  la tête par les doigts pas  pliants , tortus, semblables à de vieilles branches. —Pense toi-même, si frotter ainsi  ta tête et repasser — sur elle les cheveux pousseront ? Voici et la terre... Il lui faut donner le repos , il faut le blé remplacer par l'herbe, il faut pâtre les chevaux et les brebis sur elle  — la terre demande beaucoup, alors elle donnera beaucoup.
    Khassen   discutait  avec le grand-père, mais il retenait ses mots, et l'essentiel —il  s'accoutumait à sentir que la terre est un être vivant, qui répond au soin et à la caresse... Et beaucoup de cela, de quoi le grand-père parlait, Khassen  entendait puis des professeurs connus, des savants-spécialistes, bien que ce soit , il est clair, une science moderne agronomique avec de la théorie, et pas  simplement les instructions du vieillard illettré, dont derrière les épaules  il n'y avait rien, excepté l'expérience acquise par des générations...
       D'ailleurs, Ondassyn lui apprit à sentir et aimer  non seulement la nature. Comprendre les gens, de voir leurs forces et leurs faiblesses , de ne pas pardonner le mensonge et la bassesse , indulgemment se rapporter aux erreurs — tout cela  emprunta graduellement Khassen du grand-père.
      Ondassyn, comme il savait, élevait le petit-fils et pensait qu'il  connaît son coeur, ses pensées  pas  pis, que les siens.  C'était ainsi,  seulement à une exception. Le vieillard ne devinait pas , et Khassen n'en parla jamais avec lui que dans la mémoire la mère ne s'y éteignit pas jusqu'à la fin pendant toutes ces années. La mémoire de la mère et Alchinbek Aydoungaliev, dont il se souvenait comme dans le rêve de nuit — vaguement, vaguement. Définie, consolidant d'une année à l'autre, était  une haine, que Khassen éprouvait envers  cet  homme . Il  priva Khassen de la mère,  de sa caresse,de  sa tendresse - ce que faisait heureux cette tendre enfance - là... Et chez Khassen   ne disparaissait pas, mais, au contraire, avec chaque année devenait plus fort le désir de venger  un jour — pour lui-même, pour le père, pour la mère, — il se  présentait qu'elle, comme le renard rouge dans une chausse-trape, elle  tomba  dans les  réseaux d'Alchinbek.
      Il entendis dire, comme si Alchinbek Aydoungaliev n'occupe pas il y a longtemps un ancien poste responsable que la cause  considérable de cela était  qu'il quitta son  ancienne famille ("décadence morale") et se mariait avec Bibigaycha.
     Khassen entendait parler aussi, comme si Aydoungaliev vit à Alma-Ata, il  devint   une autorité de premier plan dans la science agricole, son nom est prononcé avec respect... Tout cela  Khassen savait. Il  pensait qu'il allait   finir une école secondaire de dix classes et il ira à Alma-Ata entrer à l'institut. Il recherchera là enfin la mère, l'embrassera, et ensuite — entre quatre yeux  - il se rencontrera avec Alchinbek... Il se rencontrera comme un homme avec un homme, et Alchinbek retiendra cette rencontre pour la vie!
       Mais ils  se rencontraient  beaucoup plus tôt. Et non à Alma - Ata, mais  dans le sovkhoze Altyn Aray
       Le massif forestier , où se trouvait le sovkhoze, était la patrie d'Atymtay. Ses frères et les soeurs  vivaient ici. Cette année-là, quand Khassen finissait l'école secondaire de dix classes, le vieux Ondassyn  décida de présenter au petit-fils les parents paternels, lui montrer les endroits, où prenait source sa racine.
      Aux vacances d'hiver il amena Khassen   à la steppe d'Yesil.
Le sovkhoze de la terre vierge Altyn Aray était  créé  dans son temps à la base de deux kolkhozes kazakhs. C'est pourquoi, excepté de grandes surfaces  occupées par les céréales,    de nombreux troupeaux de brebis et des troupeaux de chevaux étaient conservés dans le sovkhoze— les deux kolkhozes plus tôt étaient célèbres  par les juments laitières  et les chevaux ambleurs rapides. Selon une ancienne tradition, seulement  pendant  ces mois-là, quand la steppe était couverte de la neige profonde, on placait les chevaux  à l'enclos, l'autre temps ils étaient en tebenevka.
       Alors on ne prit   pas  encore des décisions précoces de la réduction de l'élevage de chevaux, et les chevaux —la beauté des steppes kazakhes — pâturaient sur les vaste espaces de plusieurs sovkhozes...
        Le directeur d'Altyn Aray  Kazybay Tleoukabakov, le proche parent d'Atymtay,  dans sa maison, le premier accueillit  le vieillard avec le petit-fils.
       Le soir, devant le beshbarmak fumant, il parla aux visiteurs du début de la terre vierge, des jours  difficiles et maintenant déjà  lointains, quand était conçu le sovkhoze  Altyn Aray.
       — Nous, les directeurs des futures sovkhozes, étaient reçu par le  secrétaire du Comité Central du Parti Communiste  de la  république Léonid Iliitch Brezhnev. Il  expliqua en détail, quelles tâches se posent devant le peuple soviétique dans la mise en valeur des terres vierges. Penser seulement, dans les années à venir  nous devions lever  presque vingt millions d'hectares!.
       Quand j'entendis ce chiffre, — racontait Tleoukabakov , — j'eus le souffle coupé : vingt millions!. Et chaque hectare labourer, semer, cultiver, récolter ... Voici en effet, quelle affaire  était  prévue! Et  qu'est ce qu'il y avait pendant ce temps à cet endroit ? Deux kolkhozes  kazakhs mal équipés — ni de la technique, ni des gens, ni du logement...
       Quoi cacher, il y avait un moment, quand je me perdis,je  pensais — nous ne surmonterons pas. Au front un tel ne m'arrivait pas, mais  il  arriva voici! Je  perdis  la foi à moi-même.. Je ne sais pas, comment   tout s'arrangerait chez moi plus loin, s'il  n'y avait lieu  la conversation avec un homme... — Kazybay  garda le silence,   sourit  en soi à quelque chose et continuait : — Je vais chez lui — et je ne sais pas : quoi je commencerai, quoi je finirai... Et lui à moi : vous, il dit, ne vous inquiétez pas, le camarade Tleoukabakov, vous pensez que selon votre affaire seulement  vous vîntes ?. Cela pour nous — une seule cause commune. Voici d’elle  nous parlerons  tranquillement, de notre affaire commune... Et il  commença à parler,  montrer sur la carte — ici la terre vierge s'étendit, et ici dans  les steppes le canal passera, de l'Irtych à Karaganda, ici — selon Vakanay - les sovkhozes de culture du riz seront mis, et là de nouvelles villes se dresseront, les stations électriques, les centres industriels... Je  connaissais  tout plus tôt, j'entendais dans les discours, je lisais  dans les journaux, et seulement une affaire — dans les discours, mais   une autre  chose - voici entre quatre yeux: comme est la même carte — et n'est pas la même , et les chiffres sont  les mêmes — et ne sont pas les mêmes ...
 Ensuite  il dit:
«Et  votre sovkhoze est  où, le camarade Tleoukabakov ?»
       Je  cherchai, je  trouvai  environ le lieu, où est Altyn Aray ,  il dit : «Il est correct, seulement à gauche un peu» — et il  mit  le point  là et  écrivit d"un crayon: Altyn Aray. Et il me regarde. Lui — à moi, Et  moi — à ce point sur la carte. Et j'eus  honte de moi--même. La carte — voici elle, si grande , et le point — petit, tu ne  regarderas pas fixement  — tu ne remarqueras pas. Quoi toi, je pense, Tleoukabakov, avec  ce seul  point  tu ne peux pas arranger?.
       Et il dit :
       «Maintenant je vous écouterai, le camarade  le directeur, — vos exigences,  propositions ?... Par tout, que nous pourrons, aiderons...»
       Et il tint la parole,il  aida.
       Et avant la campagne des semailles dans notre sovkhoze vint...
Maintenant à tous, qui étaient près de  la table, les anciens habitants d'Altyn Aray, fut clair, de qui parlait  Kazybay. Tous se  ranimèrent, se mirent  à parler comment le sovkhoze était visité par un des premiers chefs de la république. Pour la première fois alors Khassen   entendis  le nom d'Asylbek Akhmetjanov pendant une conversation amicale à la  table. Il était  étonné que les paroles étaient comme de l'homme  bien connu, même familier — à cela  n'empêchaient pas ni les titres, ni les postes, qu'il occupait. Mais encore plus  Khassen serait étonné , si l'on  lui dirait  qu'un jour — un des plus difficile dans sa vie — quand lui, comme à son temps Kazybay Tleoukabakov, il viendra pour un  conseil  et une aide à cet homme.
       Mais ce jour était encore loin...
Et pour le moment la conversation commune, elle passait d'un bout de la table à l'autre , la porte s'ouvrit  largement   et après les nuages de la vapeur froide deux  entrèrent  dans la maison. Les deux étaient grands, aux courtes pelisses de mouton  chaudes,  aux bottes de feutre, aux malakay de renard . Sur chacun — la  cartouchière, sous  les bras— les fusils dans les fourreaux. On voit à la fois — les chasseurs.
        — Assalaoumagalaykom, — saluèrent-ils.
        — Ouagalikomassalam, — répondaient les hommes assis. — Passez, assoyez-vous au thé...
       Les entrants se dévêtirent. Le maître du logis se leva, prit  d'eux les courtes pelisses, les malakay,  mit dans un coin des fusils. Les visiteurs  retirèrent  les bottes de feutre, les mirent  près du seuil. L'un des visiteurs, le géant à larges épaules avec le visage  grêlé, était bien connu à  tous, il était le chef du service de district de la milice. Son ami...  Les regards se fixèrent sur lui . C'était un homme âgé, mais  solide bien fait, bronzé, avec de beaux  traits réguliers. Ses cheveux noirs bouclés étaient un peu   gris.
       Les visiteurs se placèrent au  dastarkhan.
      — Quelle bonne fortune vous amèna à nos endroits, Alcheke ? —  demanda assez sèchement  Kazybay. — Il y a longtemps on  vous ne voit pas.
      Au mot "Alcheke" le coeur de Khassen  frappa,  il détourna les yeux.
       Le vieux Ondassyn était assis impassible, immobile, comme une idole découpée en bois.
      — Oui voici, je vins à la chasse d'hiver. Seulement quelle  la chasse  maintenant?. Depuis que les tracteurs  hurlèrent, tous les loups fuirent  . D'ailleurs, une meute ,  nous rencontrâmes  non loin du bourg...
     Est-ce qu'il faut   — venir d'Alma-Ata chasser les loups, —  prononça le maître, ayant haussé les épaules. Sa femme aux yeux noisette  mit précipitamment les pialas avec le thé devant les visiteurs. — Probablement,  vous n'avez pas  d'autres soins, plus graves... On dit, maintenant vous  êtes un grand savant , Alcheke, un professeur...
      — Comment dire — grand non grand, mais de la science je m'occupe en effet.
      — Oui, oui, de la science...hocha la tête  Kazybay . — Avec votre tête... Certes, la science. Et comment ça va  à Alma-Ata ? Qu'est ce qu'il y a de nouveau à  la  maison ? Tous sont vivants et sains ?. — continuait-il  à poser des questions traditionnelles dictées en bonne règle — comment est   notre  Bibigaycha ?
      Khassen   tressaillit. Il se rappelait, il se rappelait le visage  soigné de ce bel homme... Ou il semblait seulement qu'il  se rappelait ?. Comme dans le brouillard, il se balançait devant lui, vacillant, vague...
      — À cause d'elle je me  trouvai ici. On voulait se distraire-Alchinbek  garda le silence et dit doucement :—J'ai un malheur . Bibigaycha mourut, elle venait de décéder  récemment des couches...
      Comme on frappa par le couteau    dans le coeur de Khassen.
Il ne poussa pas  un cri — il  gémit. Le bol vide  tomba de ses mains.  Khassen ne  remarqua cela , et personne ne remarqua — tous tâchaient de ne pas regarder à son  côté...
       Il ne  comprit pas, comment il se trouva à l'entrée. Les larmes l'étranglaient. Les larmes et la colère. Il voulait  —  pénétrer dans la maison et devant tout le monde tuer cet homme. Il s'appuya par le front au  jambage gelé. Il eut des battements aux tempes, la gorge était  saisie  — ni éclater en sanglots, ni crier... Qu'est ce qui était plus fort en  lui maintenant — la haine contre  Alchinbek ? La pitié de la mère ? La pitié de soi ?. Il sentait une chose: pour la première fois dans lui se réveilla une  bête, violente, impitoyable...
       En calmant à peine le tremblement dans tout le corps, il  revint  dans  la chambre. Jusqu'à lui  arriva la dernière phrase Alchinbek:
       — Jusqu'à la dernière minute elle s'ennuyait de Khassen...
Alchinbek   coupa  ses mots, ayant vu que Khassen  revint. Mais il ne  leva pas  sur lui les yeux, il ne put pas ..
       — On ne  protégea pas  donc ma fille...  dit Ondassyn. Il  dit doucement, doucement, comme s’il ne dit pas  — les lèvres  bougèrent  seulement. Mais de l'huile était ces mots-de l'huile qu'on versa au feu chaud méchant  lequel   flamboyait dans la poitrine de Khassen.
       — Je  ne protégeai pas...  accepta docilement Alchinbek.
       Un  esprit de décision de Khassen devenait plus fort. Mais comment   lui, un  gars de seize ans, venger Alchinbek -  un  savant , un professeur  connu, comme dit Kazeke...
       Les yeux de Khassen  glissèrent  sur le  fusil dans le coin, reculèrent,  revinrent ..
       À ce moment-là le radiotélégraphiste de sovkhoze  entra dans la chambre,  prit de la poche un feuillet du papier,  redressa,  transmit  à Tleoukabakov:
       —Par la  radio on communiqua qu'à notre côté avance le cyclone, la force du vent — six points. Le Sovkhoztrest exige une action immédiate pour sauver le bétail ..
       — Il ne manquait plus que cela, —  grommela Kazybay, en se penchant sur le feuillet. — Alors, le plateau Karajal  est en danger. Et là nos troupeaux. Si le blizzard sera prolongé, seront détruits tous les montants. Le vent les coincera dans les tourbillons de Karasou. Alors... Il  agita  la main -alors tous nos chevaux seront  péris.
      — Jusqu'à Karasou presque cent kilomètres, —dit  le chef de la milice.
      — Eh bien, quoi ? — se tourna vers celui-ci Kazybay. — le  blizzard  sera dans trois jours — et la fin. Le cheval ne réussira pas à s'opposer à un tel vent.Il  ira, où le vent chassera. Les troupeaux seront à Karasou dans trois jours, même  plus tôt.
      — Oui, jusqu'à Karasou il n'y a aucune   butte . La steppe nue, lisse, comme la paume — le vent ne sera  pas arrêté, les chevaux ne  se cacheront pas ... La neige et la neige...
      — Il faut prévenir les gardiens de chevaux, —  dit Kazybay, en se levant de table. — peut-être, j'aurai le temps. Alors nous chassons les chevaux aux endroits de saule d'Yesil . — Il s'habillait déjà, en donnant pendant la marche des instructions au radiotélégraphiste: — Informe tous le schefs d'équipe, les administrants des fermes, qu'ils ferment les enclos, les bergeries, stockent le fourrage... Transmets à la radio pour que tous sachent —est le cyclone...
      J'irai avec vous, Kazeke, — dit le chef de la milice, en retirant avec hâte du portemanteau sa courte pelisse.
      — Moi aussi, — se leva  Alchinbek. Après cela qu'il   comprit qu'à la table devant lui est assis le père de Bibigaycha, il ne pouvait  pas probablement attendre comment quitter  cette maison, et vraiment rester entre quatre yeux avec Ondassyn il n'avait aucune  force .
      — Ata, je veux aller avec eux! -  échappa brusquement de la bouche de Khassen.
      Le vieillard  jeta un coup d'oeil fixe au  visage du petit-fils, pâle, avec une lèvre mordue .   Le désespoir, le désarroi et quelque résolution étrange obstinée  luttaient en  lui. Ondassyn  pensa qu'il ne pourra pas en tout cas  retenir  le garçon.
       — Bien, va, —  dit-il. — va, peut-être cela adoucira ta douleur... Mais habille toi  plus chaudement et  selle ma jument, elle subira n'importe quel blizzard.. Prends voici... Il  versait  à Khassen dans  la poche une poignée de kecheks, irremplaçables à la steppe, surtout dans de telles mésaventures. Et encore, excepté de kecheks, Ondassyn  mit à  Khassen dans la main quelques comprimés de l'aspirine — le seul médicament, à qui le vieillard croyait pieusement et portait toujours sur  soi.
      Khassen ne s'opposait pas. Il  prit l'aspirine,   enfonca  son chapeau,  enroula  une écharpe autour du cou, et, continuant à s'habiller en courant, se jeta. Comme les cavaliers n'échauffaient  les chevaux, pas moins de deux heures passèrent , avant qu'ils parviennent à cet endroit, où pâturaient les troupeaux de chevaux de sovkhoze. Le vent se renforçait, au visage  volaient  de  lourds flocons de la neige, l'orage de neige commençait. Chasser les troupeaux à côté d'Yesil, vers les saules côtiers, il  était tard. Il restait à suivre  le vent, en ralentissant, autant qu'il soit possible, le mouvement des troupeaux.
       Seulement maintenant  Khassen comprit des conversations fragmentaires des aînés , que le lac de Karasou — «l'Eau noire» menaçait les troupeaux. Ce lac de steppe ne se glaçait pas en hiver le plus féroce. Comme dans l'entonnoir à goulot étroit,  l'eau y bouillait ,  les tournants tourbillonnaient, et le long du bord une  bande  lugubre noire n'était jamais  glacée  — si est-ce pourquoi que dans ce lieu  un passage les eaux chaudes  se frayait, ou pour quelque autre raison inconnue exactement   à personne. Il arrivait que les orages neigeux, comme au piège, coinçaient les troupeaux entiers à Karasou, où  une mort certaine  les  attendait.
      Y compris les gardiens de chevaux et ceux qui étaient avec Tleoukabakov, tous se rassemblèrent dix personnes. On décida que six,  interconnectés des lassos, avanceront de  la chaîne  devant le troupeau, en retenant sa pression. Deux prendront les places de deux côtés pour opposer aux chevaux se disperser de tous côtés dans  la steppe, et encore deux — derrière le troupeau. Au tourbillon de neige, en général, dans  la steppe les loups tournaient, il fallait attendre leur attaque de l'arrière, du côté du  vent, —pour  protéger contre les loups le troupeau on  mit Alchinbek et Khassen.
      Mais Tleoukabakov  vit qu'Aydoungaliev est assis à peine sur le cheval. Il se courba,  serra par les mains  une arcade de la selle, il semblait, il n'entendait rien, il ne tentait pas d'examiner ce qui se passait autour.
      — Alcheke qu'est ce qu'il y a avec vous?. — cria Tleoukabakov, ayant arrêté le cheval à côté de son cheval.
      — Les bagatelles, —  répondit Alchinbek. — Probablement, je fus transi de froid  à la chasse... Sa voix sonnait faiblement, en plus le vent étouffait les mots.
      Tleoukabakov s'approcha d'Alchinbek tout près, ôta  la moufle, toucha  le front d'Aydoungaliev — la paume comme si par la chaleur était  brûlée.
«Comment je ne  remarquai pas  plus tôt ?. avec le dépit  pensa Tleoukabakov. — Et celui-ci est bon... Il eut  une  malchance de  nous suivre!.»
Mais, ayant jeté un coup d'oeil à la figure triste d'Alchinbek, il  eut honte de ses idées.
      — Le professeur  tomba  malade, — dit-il  aux gens qui l'entourèrent. — que  ferons- nous?. Jusqu'au  sovkhoze il ne  parviendra pas , à un tel vent...
Un des gardiens de chevaux  mit sur le professeur une grosse pelisse de mouton, l'autre par le lasso  attacha Alchinbek à la selle. Quelqu'un se mit à parler du médicament — si on aurait maintenant au moins quelque chose à portée de la main...
      À peine Khassen  entendit qu'est ce qui  arriva avec Alchinbek, comme il  se  rappela  tout de suite  à propos des  comprimés de l'aspirine. Sa main tendit  vers la poche, mais  resta  suspendue. Non, décida-t-il , non... Mieux... Qu'il  crève, succombe au froid, comme le chien vilain, — lui, Khassen, ne bougera pas le doigt pour l'aider. C'est le destin, —  pensa-t-il  par les mots du grand père, le  destin même punit des gens méchants — tôt ou tard...Lui, Khasen, ne l'empêchera pas...
        Il se dit ainsi, il s'inspira ainsi. Mais le   triomphe vindicatif  n'apporta le soulagement. Au contraire, quelque chose de mesquin, indigne il  sentit   dans la joie méchante, et comme si la voix du grand père  il  entendit  sur l'oreille : «La punition pas  telle est mérité par cet homme... Pour une grande faute et un grand  châtiment est nécessaire ... Ne humilie toi pas par la vengeance menue, Khassenjan...»
       Personne ne cherchait à savoir, d'où chez Khassen est l'aspirine; les gardiens de chevaux se rapportèrent   avec une approbation particulière aux comprimés , — on voit, comme le vieux Ondassyn, ils savaient le prix par leur  propre expérience . Le chef de la milice   poussa de la force deux comprimés  à la bouche d'Alchinbek , les autres il  rendit à  Khassen pour que celui-là répète la même procédure dans une heure.  Sans croire  personne, il  ferma personnellement  le touloupe immense du professeur,  enroula Alchinbek de long en large par le lasso chevelu, encore une fois,  l'attacha fortement  à la selle. On demanda  à Khassen de le surveiller.
      Le chef de la milice lui  transmit le fusil d'Alchinbek, en ayant retiré le fourreau et ayant chargé des cartouches les deux canons.
      — Si tu remarqueras des loups, tire, ne dors pas, —  dit-il à Khassen, et il  fixa le fusil à sa selle devant, enroulant  les chiens de fusil par le bokebay de duvet: C'est pour que tu  ne touche par hasard le chien de fusil et ne tireras nous tous au lieu des loups... Et il  tapa  Khassen sur l'épaule.
      Tous  prirent  leurs  places. Six gardiens de chevaux expérimentés se chargèrent du plus difficile — ayant tendu les lassos, ils allaient devant le troupeau. Тleoukabanov  et le chef de la milice protégeaient le troupeau à droite et à gauche. Derrière, étant de retard, traînaient Khassen avec Alchinbek.
      Le blizzard ne s'affaiblissait pas. Le vent  se précipita de derrière par les vagues élastiques, battait au dos, mais soudain, ayant changé de direction, il  soufflait de côté, jettait des flocons mous, couvrait  les yeux par la neige. Mais la tempête ne se calmait pas et dans le coeur de Khassen. Il ne  décida encore, comment il agira  avec l'ennemi. Récemment il était prêt à tuer cet  homme,  causant tant de malheur à   son père, à lui-même et, probablement, à  sa mère aussi. Et quoi?. Comme le guide du derviche aveugle, il  entraîne  maintenant Alchinbek après  lui-même, il sauve de la mort!.
       Dans la main de Khassen — la bride de son cheval. Il vaut  desserrer le poing — et une figure d'Alchinbek encombrante, faible, bouchée avec la neige  disparaîtra dans l'orage. Cherche-le dans  la steppe!.
       Khassen se présentait, comment il laissera  la bride  et s'éloignera au galop loin... Et le grand père?. Que  dirait-il, ayant appris cela?. En sauvant de la mort un homme, que  tu détestes, tu prouves la générosité de l'âme, —  parlait-il ainsi. En sauvant un homme, qui tu  détestes et qui te déteste, tu prouves la générosité, et le courage de l'âme... Le vieux Ondassyn parlait ainsi. Un remords — voici une punition supérieure pour le criminel, un châtiment supérieur. Quoi en  comparaison avec les tourments de la conscience — la mort ?. Si non la libération des souffrances?. Tuer celui qui à toi est détesté, on peut seulement dans le cas où ton ennemi menace à ta vie ou la liberté de ton peuple, — ainsi, il arrivait, le vieux Ondassyn parlait au petit-fils.
       Et le professeur emmitouflé au touloupe, enroulé par les cordes, attaché à la selle, — qui il menaçait maintenant ?. L'épouvantail par l'épouvantail, il  est assis sur le cheval et sue de l'aspirine...
      Le blizzard siffle, enrage. Il  est noir  autour.  Les paupières de Khassen gonflèrent , devinrent plombées , les cils gèlent. Le vent, la steppe, le troupeau  de chevaux en avant — quoi cela, une réalité  ou un rêve ?.
      Il  apparaît à Khassen, comme si non selon la steppe, mais  dans l'océan noir il nage , comme si les vagues  noires s'écroulent sur lui , couvrent au-dessus de la tête, en emportant à l'abîme... Non, ce n'est pas l'océan,ce  sont des tourbillons blancs qui chassent à la steppe le troupeau, comme si roulent selon le champ lisse la graine de pois. Ni de  la colline, ni du bas-fond sur toute la voie, ni la  protection, ni l'abri — roule la graine de pois selon la steppe plate, roule sur la terre ronde... Si cette nuit s'achèvera un jour  ? Si  le matin arrivera ? Si le jour viendra... Il semble — ni le matin ne viendra pas, ni le jour n'arrivera pas...
       Plusieurs fois il s'approchait d'Alchinbek, fourrait  à sa bouche quelques comprimés. Il paraît, Aydoungaliev commençait peu à peu à se remettre. Il sua bien ensuite, dans la selle il se tenait plus ferme, plus droit . «Le visage  de la maladie se  tourna vers la vie», —  pensa Khassen par les mots du grand père.
       La fin vient à tout dans le monde  —  cette longue nuit d'hiver s'acheva. Il commença à faire le jour. L'aube gris se fraya un passage à travers le blizzard. Le vent se calma un peu. Le troupeau avançait maintenant plus lentement, les chevaux s'arrêtaient, en recherchant sous la neige les buissons secs de l'herbe. Khassen, en les regardant,  sentit aussi la famine. La courte pelisse   durcit sur lui, gela, Khassen  parvint  à peine à la poche bourrée de kecheks ,  sortit le morceau ,  mit sur  la langue. Le kechek de mouton  sucré savoureux  fondait dans la bouche. Khassen   fourra  de nouveau la main dans la poche, se rappela  Alchinbek et  tourna  son  cheval vers  lui...
      De temps en temps vers eux arrivaient — soit Kazybay, soit le chef de la milice, soit quelqu'un des gardiens de chevaux. S'étant persuadé que tout va bien, ils criaient quelques mots, en tâchant de crier plus fort que le vent, et revenaient aux chevaux.
      La neige tombait moins,   parfois, il semblait à  Khassen qu'entre lui et le troupeau  apparut le mur dense. Mais tout de même,  il grandit à la steppe, il ne s'inquiétait pas qu'ils avec Alchinbek seront en arrière, seront dépistés. Trois centaines de chevaux laissaient derrière une large bande de la neige ameublie des sabots. De la façon comment  allait  sa jument, Khassen sentait qu'elle s'avance par le chemin percé par le troupeau.
     Après la nuit sans sommeil les yeux se collaient, Khassen surmontait à peine la somnolence. Quelques fois , cependant, il faillit  tomber de la selle. S'étant oublié pour une minute par le rêve, il  saisit soudain dans le gémissement du vent polyphonique le son lent, comme si glacé sur une note. L'adolescent se  secoua,  écouta. Le son se répéta — long, triste. Le loup se faisait entendre , en convoquant une meute. Enfin et tu  apparus,  pensa Khassen. Mais tu es encore solitaire et au solitaire tu n'iras pas au troupeau protégé par les gens... Khassen  prêta l'oreille de nouveau. Oui, toute la même voix, lente, sourde, ainsi hurlent les mâles-meneurs. Cependant lui  répondit la deuxième voix — plus courte, plus plaintive. Donc et toute une meute  - est quelque part non loin.
      Le chef de la milice  entendit aussi les loups. Il  arriva chez Khassen,  sauta du cheval,  arracha du fusil un bokebay et  suspendit le fusil à deux canons vers la selle, en bas par la bouche.
— Le blizzard faiblit, —  dit-il, — Mais se réunissent les loups... Tu remarqueras tout près — donne le coup de feu.
      En effet, l'orage comme si cessait. Khassen regardait de tous les côtés, mais  ne remarquait rien de suspect. Son  coeur devint plus tranquille. Selon l'inexpérience il ne connaissait pas que maintenant, quand l'hurlement de loup  cessa, avec chaque seconde le danger s'accroissait . Les loups se réunirent  à la meute et déjà quelque part marchaient à pas de loup derrière le troupeau. Voici que pouvait signifier l'accalmie...
      Soudain le cheval de Khassen  tressaillit,  leva la tête et   renâcla quelque peu étrangement. De ce côté, d'où le vent  soufflait ,  donna le tourbillon neigeux. Le cheval d'Alchinbek s'élança de coté, Khassen laissa tomber la bride — et dans l'instant  perdit Alchinbek de vue.
     Les chevaux à la steppe sentent mieux le danger. Khassen entendait qu'à l'orage la bande de loups,  courant  du côté non venteux, commence à ramer par les pattes la neige, en aveuglant  par le tourbillon levé une  victime définie. Quoi, si maintenant l'affaire va notamment ainsi ?. Le cheval sous Alchinbek jeune, les loups  sentirent la viande savoureuse grasse... Khassen  frappa le cheval, huhula et  alla au grand train là-bas, où se cacha Alchinbek.
      Hâtivement il  oublia à propos de  fusil à deux canons et se  rappela de lui  seulement une minute ou deux après, quand  rattrapa Alchinbek. Seulement ici lui, sans se viser,  appuya sur les chiens de fusil — une saccade. Le coup de feu  retentit avec fracas par le doublé, Khassen était  cassé  douloureusement à l'épaule, deux langues de feu courtes s’élancèrent  des canons. Khassen  vit à travers le dépôt neigeux, comme quelques ombres sombres se  jetèrent de côté et  disparurent... Oui, les loups!
       D'ailleurs, ils ne se  sauvèrent, paraît-il, après les coups de feu de Khassen, s'écartèrent seulement, s'égarèrent  à la meute, comme si délibéraient avant une nouvelle tentative... Le chef de la milice. arriva à Khassen  Il  fit au hasard quelques coups de feu. Peut être, la balle accidentelle et  trouva  un des loups - d'une manière ou d'une autre, mais de ce côté arriva le rugissement...
       Plus eux ne se montraient pas.
       Vers la nuit le vent s'affaiblit tout à fait. Et  le matin, quand leva le soleil, les kolkhoziens vivant tout près de Karasou,  découvrirent  près du bord du lac le troupeau inconnu. Les chevaux pâturaient paisiblement, en déblayant la neige par les sabots; de ceux qui les protégeaient, veillaient deux gardiens de chevaux et le chef du service de district de la milice, les autres dormaient d'un sommeil de plomb, se casant  directement  sur la neige.
       Le vieux Ondassyn, ayant entendu, comment se comportait pendant l'orage son petit-fils, se taisait longtemps, en tiraillant des doigts le bout de la longue barbe,  dit ensuite:
       — Alchinbek  te retiendra pour toute la vie, mon cher, Khassenjan... Et toi-même,  retiens toi aussi — quel était  tu cette nuit-là, ce jour-là...
       Khassen  retint .
       Et quand il y a quelques ans, après l'institut, Khassen  vint  à Altyn Aray  comme  un agronome diplômé, ici l'on accepta comme  le sien: les gens n'oublièrent pas  que étant écolier il participait au sauvetage du troupeau de sovkhoze.  Le directeur du sovkhoze  Kazybay Tleoukabakov se rappelait cela aussi. Et ce souvenir soit  adoucissait, soit,  au contraire, envenimait dans son âme  l’amertume, qui apparaissait chez lui maintenant — quand, comme il lui semblait, entre lui et Khassen se leva Ougryoumov qui les  sépara...

III

      Après la rencontre avec Ougryoumov au champ, après le bourg de sovkhoze, Tleoukabakov  retourna  à la maison, se reposa un peu et à la voie du bureau se promena dans les fermes. Ainsi chez lui était établi: avant de procéder à l'exécution des devoirs quotidiens, il devait quand même en passant jeter un coup d'oeil sur la  basse-cour turbulente, lamentant sur toutes les touches , se voir avec les porchères graves, rester , écouter des trayeuses inquiètes,ayant la langue bien affilée,  éternelement  mécontentes de quelque chose  ...
       L'administrateur  de la ferme d'élevage des porcs Katchan l'amena   examiner  une annexe  pour les porcelets finie  tout à l'heure.
         Ici il sentait  par le copeau résineux de pin, les blancs de céruse, et dans de larges fenêtres par les colonnes obliques passaient les rayons  solaires vifs.
       — Bravo, Ignat, —  loua Tleoukabakov. — Ici chez toi au moins une maison de repos ouvre, le sanatorium... Et les voliges pour les mangeoires  pris-tu ?.
       — Ainsi en effet, comme on dit... On a la tête  — et les voliges seront!.  sourit d'une manière rusée Ignat Frolovitch, ayant brillé par les yeux gonflés.
Tleoukabakov considérait toujours cet homme désagréablle quelque peu , mais , c'est vrai : faire le ménage Katchan savait, et le directeur du sovkhoze   devait le  prendre en considération  en premier lieu.
       — Eh bien, eh bien, —acquiesça  Tleoukabakov  , — tu sais ton affaire...
       — Avec votre aide, Kazeke, avec votre aide... Et en effet, par quoi on commençait , si se rappeler ?. On commençait ensemble, ensemble et on  finira, on voit, ainsi, Kazeke...
       — Finir ?. De quoi cela tu
imaginas, Ignat Frolovitch ?.
      — Oui il y a de  différentes  rumeurs  ... Pas pour rien chez nous  on  envoya, dit-on, le camarade  Ougryoumov. À un  homme  nouveau et cette chose -là  n'est pas bon , et cette chose-ci  n'est pas bon... Le coeur sent, de différents gens vous  êtes avec lui, Kazeke...
 Tleoukabakov  se rappelait  une conversation matinale  avec Ougryoumov.
       — Différents, différents, —  grommela-t-il, — seulement, peut-être, et il est bon que différents...
       — Ne dites pas, Kazeke, ne dites pas... —  soupira Ignat Frolovitch. — de différents gens, mais  l'affaire commune... Ici vraiment, il y aura  quelqu'un qui vaincra , il s'avère toujours ...
        Et les soupirs de Katchan, et les regards sympathisants, même quelque peu,   compatissants, qu'il jetait au directeur,  troublèrent,  fâchèrent  encore plus Tleoukabakov. Ils le   fâchèrent  jusqu'à cela qu'il ne  trouva pas  à la fois que répondre. Et ensuite Ignat Frolovitch lui  tendit quelque papier à propos des fourrages,  demanda de signer, et revenir à la conversation sur Ougryoumov était tard.
      Le soleil se leva déjà assez haut, quand il s'approchait de la ferme laitière. Les travaux de matin s'achevaient, les trayeuses dans les blouse  blanches se  croisèrent  par le cercle près de l'entrée à l'étable et parlaient haut, en se préparant à aller à la maison.
      Toi, Glacha, avec  Pestrouchka sois plus prudente, — disait Ayjan, la femme kazakhe âgée avec un  bon  visage mou. —  Pestrouchka — avec le caractère...
De rien, elle ne blessera pas à coups de cornes, — riait Glacha. — moi vers elle avec caresse... La  première, elle  remarqua Tleoukabakov et joignit  les mains :      — Le directeur!
      Où?.Aujourd'hui toute la nuit il  était au champ... Ayjan se tourna au côté,  d'où  Tleoukabakov s'approchait, et après elle se tournèrent  les autres trayeuses . Notre Kazeke  est résistant, —  hocha la tête Ayjan compatissante. — Ni de sommeil , ni de repos il ne sait  pas...
      - Aux autorités le sommeil et le repos ne sont pas  nécessaires!—  éclata de rire une jeune trayeuse Nastya. —Alors, qui  nous élèvera, les cerveaux remettra?. Bien qu'à vrai dire, nous sommes pour notre Kazybay maintenant sans intérêt... elle  loucha sur Glacha  et  sourit au poing.
      Et toutes les femmes, comme d'ordre,  regardèrent   Glacha, qui, ayant levé haut les mains replètes blanches, remettait avec hâte le fichu.
       — Il est clair,  quel est son intérêt ...
       — Et de quoi le sommeil  ne le prend pas...
       — Oui qu'est  ce qui  vous n'est pas  clair, les jacasses ? —  éclata Glacha, même les bouts de ses petites oreilles regardant de dessous du fichu bien serré, rougirent  par la chaleur. — qui comment  et  moi, peut-être, simplement  je n'aime pas marcher par le souillon! .
       — Il suffit , une jeune fille , dire les blâgues ! On sait, où tu marques...
       —  Eh bien, vous tous!
       Glacha  se troubla définitivement. D'autant plus que pour les plaisanteries bagarreuses et les piques certaines  il y avait des raisons.
       Il y a trois ans dans l'accident de la route  périt la femme  de Tleoukabakov, Marjan. Depuis ce temps-là il était veuf. Les enfants étaient déjà adultes, un fils travaillait dans la ville à l'usine, l'autre étudiait à Alma-Ata. On parlait, comme si le directeur admire Glacha...
       Quand Tleoukabakov s'approcha plus près, les voix et le rire s'apaisèrent. Le directeur  salua strictement, d'un air sec comme il faut aux autorités. Les trayeuses — où  disparaissait  leur bavardage  récent  — lui répondaient timidement, avec hésitation , ainsi elles  se tenaient d'habitude, quand la conversation ne concernait pas le travail.
       Glacha  s'éloigna à côté, sans souhaitant attirer sur elle -même l'attention, mais c'est pourquoi tous   la regardaient de temps en temps.
       — Comment ça va ? — demanda le directeur  .
       — Oui, tout est en ordre, — Ayjan, qui depuis peu de temps  exécutait  les devoirs   de l'administratrice de la ferme se dépêcha de répondre. — seulement voici les copines veulent savoir, quelle  sera cette année la ration pour nos vaches? Comme si sur la callosité frottée on  pressa au directeur.
       — Et à elles, aux vaches , le fourrage simple maintenant n'est pas de goût?.grommella -t-il  mécontent. Mais ici Kazybay  remarqua Glacha . — Entre autres, — il continuait déjà plus mollement, — ce printemps la moitié du terrain d'Aksenguir était semée par les plantes fourragères. S'il sera la moisson abondante , et pour votre ferme suffira.
       — Pourvu qu'il soit ... Chez nous en effet, le ménage aux stalles, sans maïs, sans légumineuses il est  impossible pour nous ..
       — Sans légumineuses!. avec  irritation inattendue   saisit le directeur. — A chacun  sa chanson!. Et sans les blés — on peut ?. L'essentiel pour nous — est un problème des céréales, il est  clair?. Et tant que nous ne la déciderons pas...:—Kazybay  s'arrêta court pour la  deuxième fois:  les yeux bleus de Glacha le regardent  avec  un reproche mou.
       Pour cacher la confusion, Tleoukabakov avec la sévérité soulignée s'adressa à Ayjan :
       Allons, l'administratrice , montre ta  ferme,
 si je trouverai le désordre...
       Le directeur se dirigea à l'étable, Ayjan avec les trayeuses  suivaient à peine  après son pas large.
       Sur  la place  restèrent  seulement Glacha et son amie la plus proche  Nastya.
Et quoi à toi ce Kazybay?.La Perche et la perche. Tu pourrais trouver quelqu'un  plus jeune . Eh , Glachenka, bien que tu sois divorcée, que  tu sortes dans  la rue , que tu  agites par la main  les gars accourront de tous les côtés!
      Tu es  stupide, Nastya... — Glacha  soupira. — La perche, tu dis... Et je le regarderai voici , quel  est pauvre, maigre, séchant des soins l ...Et je penserai, comme il viendra à sa maison  , et là personne  à laver une chemise ..
       Quoi lui?  Qu'il  se marie!
      Chez toi tout est simple, Nastenka. Qu'il  se marie.. Et  si ce n'est pas  le destin ? — Elle sourit  coupable, hocha  par les épaules replètes, arrondies : — Seulement moi — tu veux croire, tu ne veux pas, Nastenka, — je n'y suis pour rien...
       Тleoukabakov, avant de passer à son   cabinet, se dirigea au comité du parti.
La pièce oblongue à  une large fenêtre pouvait se montrer à première vue tout à fait traditionnelle: aux murs - les feuilles avec la propagande évidente, au  milieu —  les tables  mises par la lettre «Т» avec  une nappe rouge tachée par-ci par-là de l'encre. Dans les cadres simples sévères — les portraits de Marx, Engels, Lénine... Tout comme dans n'importe quel comité du parti.
       Mais et ses différences étaient remarquées ici . Un mur était destinée entièrement aux diagrammes dessinés sur le papier de Whatman et aux schémas, aux cartes bigarrées du sol: des terrains fonciers du sovkhoze , des dessins avec la représentation agrandie : des grains germants et des épis mûrs. Aux angles et sur l'appui de la fenêtre vaste — des gerbes séchés  du  blé, des tiges du maïs, des fèves, du pois. La table est comblée des livres de la technique   agricole et de  la culture des champs. Les livres — et derrère  des portières de vitre de l'armoire. Du côté de l'entrée — le lavabo, tout près  sur le clou la serviette  de gaufre propre. Il paraît que le secrétaire de l'organisation de base du parti vient ici directement du champ et, avant de procéder aux affaires, lave longtemps les mains, en raclant des paumes  crottées...
       Tleoukabakov  vint trop tard: avant son arrivée chez le secrétaire de l'organisation de base du parti il  avait lieu une conversation avec Karabay. Ougryoumov  n'entendait encore rien sur l'histoire d'hier dans l'équipe de Goubanov et  invita chez lui  le  tractoriste , ayant appris de Khassen à propos de  leur querelle.
       La conversation n'était pas très agréable.
       — Je lui  dis — n'empêche pas, pars du chemin! — criait avec emportement Karabay, en sautant à chaque instant de la chaise, où Ougryumov le  fit asseoir.         — Karabay travaille — n'empêche pas Karabay!. N'apprends pas, comment labourer  la  terre , — Karabay lui-même t'apprendra!. Un agronome dit une chose, le nouveau  venu — exige! et Karabay ?. Karabay doit écouter ?. — Ne simulez pas le nigaud, Karabay. En effet, on vous  expliqua, qu'est-ce que c'est  le labour à plat, pourquoi elle...
       — Et si rien ne donnera par ce votre  labour  à plat?. Alors quoi ?.
       — Nous allons chercher de nouvelles voies, de nouveaux moyens. En tout cas — nous chercherons et nous trouverons.
       — Sur la chimie espérez ?. Karabay rit d'un air âcre. Le vent soufflera —et toute la chimie en l'air, avec la terre de plus!
       Nous trouverons quelque chose, excepté la chimie, mais  nous ne laisserons pas périr  la terre. Ne laisserez pas?. Et vous allez  la creuser, frotter  à la poudre  par l'agrotechnique ?. Je laboure la terre-mère quinze ans , je sais , quelle était  elle, et   quelle   devint elle!.
       Vous quoi,vous  ne croyez pas à notre affaire, Karabay ?.
       Quinze ans on vous croyait, et maintenant...
       Je ne crois pas! —  devant le visage d'Ougryoumov  Karabay agita une casquette froissée huilée avec une tache noire de mazout sur la visière. — Je ne crois pas pour que cette terre devienne mieux! Tard!. On  perdit la terre!
Voici comme vous vous mirent  à parler, Karabay!. — Ougryoumov se promena à travers la chambre.  Je  pensais que  vous êtes  trop paresseux pour  travailler la terre à la nouvelle manière... Comment vous, avec une telle humeur,vous  travaillez encore ici ?.
       Et je ne vais  plus! Travaillez vous-même , et pour Karabay et dans un autre endroit le travail se trouvera!.
       Ougrioumov n'eut  le temps de rien  répondre  — la porte après  Karabay  claqua avec éclat, ayant arraché par un coup de vent  la serviette du clou.
Ougryoumov mit  la serviette,  accrocha à  l'ancienne place et s'arrêta devant la fenêtre — maussade, fâché, mécontent plus de soi, que  de Karabay. Et il était debout  longtemps, sans se bouger, ayant accroché les  mains derrière  le dos  ...dans son âme il  était mauvais.
      Il arrivait tout dans  la vie de Fiodor Ivanovitch. Il ne se trouvait pas malchanceux, le chançard — aussi. Le fils du pauvre paysan, dans la jeunesse il était un militant de village, participait à la collectivisation. Une fois la nuit les koulaks lui  tirèrent  une balle à une gauche épaule  de fusil  à canon court.  Ensuite il gardait quelques années ce petit morceau du plomb et était fier qu'il  souffrit  aussi dans les batailles de classe pour le pouvoir soviétique — pas pendant  la révolution, pas pendant  la guerre civile, pour laquelle il n'eut  le temps  de naître...
      Il y avait le temps orageux. Les périodes quinquennales, Magnitka, Dneproges... Et, à la manière du temps,  monta rapidement en haut le chemin direct, sur lequel  il marchait, en se soumettant à la volonté du parti : d'abord par la personne promue à un poste plus important — le secrétaire du comité de district, ensuite — l'auditeur de Timiryazevka, enfin — le premier secrétaire du comité du parti de l'arrondissement... Mais plus loin chemin comme si s'appuya à la rupture, et tout  vola les quatre fers en l'air. Ougryoumov  refusa de reconnaître pour «l'ennemi du peuple» un homme du même village qui  devint  un savant connu et dans le passé - était le  même garçon du paysan, lequel était lui-même. Ougryoumov était  licencié,  exclu du parti...
        Quelques mois après on l'embaucha comme le chef de  l'économe à un petit trust des produits ménagers. Qui sait, comment sera plus loin son destin, si pas la guerre. Ougryoumov  partit au front par un soldat,  revint  par un officier, le communiste. Cependant l'éclaircie, se trouva courte. La guerre gronda, et les mérites de front de Fiodor Ivanovitch s'obscurcirent bientôt... Seulement après les congrès du parti,  changeant beaucoup dans la vie du pays, Ougryoumov se sentit rappelé à la vie. On le  fixa à poste dirigeant dans le Ministère de l'Agriculture. Mais ici il y avait de nouveau un malheur: la femme d'Ougryoumov  tomba grièvement   malade. Les médecins insistaient sur le changement du climat, et Fiodor Ivanovitch  accepta sur la première proposition du ministre, qui à propos de sa question  contacta le Comité Central du parti. D'abord on recommandait  Ougryoumov par le secrétaire de l'organisation de base du parti à Altyn Aray...
       Apparemment, Fiodor Ivanovitch, ayant éprouvé tant d'injustice et d' offenses, devait s'acharner, devenir incrédule. Il arriva autrement. Les émotions personnelles l'apprirent à  comprendre une âme d'autrui , compatir à  la douleur d'autrui et lui répondre. Et en demandant des autres,  avant tout il s'imposait des exigences sévères.
       Il était mécontent de la conversation avec le tractoriste.Il  ne  trouva des mots, ne  réussit pas  à persuader... Il ne se retint pas. «Comment vous pouvez encore travailler  avec une telle humeur...» Voici Karabay  fit claquer la porte...
       Ougryoumov  marcha vers le lavabo,  retroussa les manches et  jeta de l'eau  au visage . Ensuite il  se  savonna  et  commença à frotter les joues et le cou — avec quelque acharnement violent,  renâclant et  grommelant sans cesse quelque chose à lui-même sous le nez...
       Avec un  bruit  la porte. s'ouvrit . Ougryoumov  tourna vers elle le visage   écumeux. Sur le seuil était un directeur du sovkhoze.
       Je voyais, Fiodor Ivanovitch,  Karabay sortait de  chez toi. Il quoi, il était  se plaindre à moi ? Pour ce que je lui  dis — va t'en!. Qu'il aille! Chez nous il n'a rien à faire!.
       Il  regardait Ougryoumov avec  soupçon, jusqu'aux oreilles dans l'écume savonneuse, et, s'étant persuadé seulement que celui-là en effet ne comprend rien, il s'assit  et lui  raconta de l'incident de nuit.
       Ougryoumov sans s'empresser  acheva  de se laver,  essuya soigneusement le visage , les mains,  ferma la chemise sur une large  poitrine .  Il  passa vers la table, s'assit, retira  d'un verre noir en plastique un crayon bon  aiguisé,  toucha une ardoise du crayon , comme en contrôlant pour quelque chose, s'il n'est pas cassé... Devant lui tout le temps était  le visage   de Karabay —  non méchant, avec de petits yeux, se gravant profondément,  il voyait sa casquette froissée à la boule, une tache répandue de mazout sur sa visière...
       — On ne peut pas le licencier, Kazybek, — enfin  prononça-t-il.
       Ougryoumov  jeta le crayon dans  le verre , et celui-là  frappa sur le fond  plastique , comme s'il  mit un point.
       Cela  dis- tu , le secrétaire de l'organisation de base du parti?.,
       — Oui, c'est  moi , je  dis, le secrétaire de l'organisation de base du parti.
      Tleoukabakov se taisait longtemps, il  écoutait Ougryoumov. Bien que lui-même, il   sache tout : que Karabay — un vieux défricheur que ses mains — les mains ouvrières sages, sont beacoup plus sage, que la tête... Tleoukabakov  écoutait le secrétaire de l'organisation de base du parti, mais   il pensait comment ce matin lui, le directeur du sovkhoze , devant toute l'équipe de Goubanov  dit  à Karabay:
       «Ket!» — on dit ainsi chez les Kazakhs au chien sale : «Va-t'en!.» Que maintenant de lui, du directeur, on déciderait dans cette équipe ?.
       — Embaucher et licencier — une affaire du directeur, —  dit-il - en fronçant les sourcils.
       — De l'organisation du parti aussi.
       — Le sovkhoze ne se passera pas sans  Karabay ?.
        — Se passera. Par contre il ne se passera pas sans le sovkhoze, sans nous.
       — Comment je vais regarder  aux yeux  des gens?.
        — Les gens comprendront tous,  je me charge de cela. Et  comment regarder  à leurs  yeux  — tu dois en   penser , pas Karabay.
        Le directeur allait sévèrement à pas mesurés , en se recueillant, encore prêt à discuter avec Ougryumov, mais  déjà plus  pour la forme .. À ce moment dans  la chambre  fit irruption, en grondant par les bottes forgés, Оmeltchenko , le chef  d'une des équipes des travailleurs agricoles. De petite taille, trapu, aux larges épaules — on dit tellement: qu'en long qu'en travers, — lui, il semblait, il se frayait à peine un chemin  à la porte,  accrocha en passant  le lavabo, toucha  le tabouret et  produit en général tant de bruit que lui-même , probablement, se troubla, et, en saluant, il  tâchait de parler doucement, mais sa voix, s'étant habitué au  vaste espace de steppe, ne n'avait pas lieu   évidemment dans la chambre: encore un peu — et les vitres  tinteraient de la basse savoureuse d'Omeltchenko .
       — Tu finis, Petrovitch ?  sourit involontairement Ougryoumov.
       — Et  comment!. — Omeltchenko loucha sur la chaise et s'assit prudemment sur le bout,  comme en craignant d'écraser. On  pourrait et plus tôt, mais  que tu feras —soit  il ne suffit pas  des semences de maïs, soit du pois...
      — Quelles semences ? — s'étonna Tleoukabakov, — Du maïs? Du pois?. Chez vous sur le terrain en effet, par le plan seulement le blé ?.
       — Vous êtes  en retard, le camarade  le directeur, vous êtes en retard, —  rit Omeltchenko, mais il coupa tout de suite le rire, ayant senti sur lui-même le regard s'allumant par la colère de Tleoukabakov. — Il y a une décision de l'organisation du parti: trois mille hectares...
       Tleoukabakov se tourna rudement vers le secrétaire de l'organisation de base du parti, il  voulait dire quelque chose, mais, s'étant retenu, il  jeta à  Omeltchenko:
       — Laisse-nous seuls, Petrovitch...
        — C'est possible.. — Le chef d'équipe   regarda au désarroi Tleoukabakov,  Ougryoumov, se leva et, en tentant de ne pas gronder des bottes — qu'il réussissait mal , — il  sortit, ayant fermé étroitement  la porte après lui.
       — Vous ou moi est ici le directeur?. Tleoukabakov   expira difficilement.
Vous, — la voix d'Ougryoumov sonnait paisiblement, mollement, même comme si en s'excusant . — mais vous n'étiez pas, Kazeke, vous partiez dans la région. Et le temps n'attendait pas. Nous  pensâmes, conseillâmes et  décidâmes que vous n'objecterez pas contre l'opinion de tout le collectif.
       Qui descend le plan — vous ou la région ?.
       Eh bien, quoi ? Nous le  reconsidérâmes en tenant compte des conditions locales.
       — Et cette votre "révision" se passa à l'État de la réduction des céréales sur trois mille hectares ?. N'est-ce pas trop vous prenez sur vous-même, le camarade Ougryoumov ?
       — Pas trop. L'année prochaine il faut réduire encore le minimum de cinq mille , — Ougryoumov  répondit imperturbablement. — Pour les herbes.
       — Oui ?. Les yeux de Tleoukabakov se  rétrécirent. — Et une  orientation du centre ?... Elle n'existe pas pour vous?.
       L'orientation  du centre — ce n'est  un dogme. Il faut s'approcher de chaque hectare de la position des possibilités réelles... — Ougryoumov tâchait de parler tranquillement. Bien que la conversation entre lui et le directeur commence pas trop avec succès, le secrétaire de l'organisation de base du parti était content de cette conversation. À quelque chose malheur est bon: Tleoukabakov est  fâché, blessé et exprimera son attitude  aux événements dans le sovkhoze  sans se cacher, en  direct et sincèrement. — Vous en effet,vous savez pour perdre la terre avec une couche fertile à deux-trois centimètres à l'érosion éolienne il suffit  une année, mais  pour la restaurer, avec la plantation multiple des herbes, il faut  des dizaines d'années. Nos terres sont exposées à l'érosion, une mesure spéciale ici est nécessaire. Oui, on  veut ou  on  ne veut pas, mais  il nous faut aller à la réduction des superficies ensemencées, et un appui principal faire sur la fertilité...
       — Je ne sais , comment vous comprendre. Tleoukabakov se leva. — je suis un soldat du parti. Je m'habituai à croire aux organismes supérieurs . Je m'habituai à accomplir leurs orientations, et pas agir à sa guise, ne pas faire l'anarchie. Vous... Vous, le camarade Ougryoumov, vous n'eûtes pas  le temps comme il faut regarder tout autour, et déjà combien de bois on cassa! J'entends seulement — le comité du parti, le collectif... Alors le directeur à vous pourquoi?. Conférez, décidez...
       — Quand à l'affaire se met un collectif ce n'est pas ainsi vraiment mal... Une pelisse taillée par le conseil commun, ne sera pas courte, — à mon avis, il y a chez les Kazakhs un tel proverbe ?
      Vous, dites moi, Kazeke, une autre chose, éclata de rire Ougryoumov. — Comment   nous être avec les travailleurs du plan de region? Un de ces jours on  reçut d'eux une nouvelle orientation: semer en supplément près de la Butte jaune cinquante hectares du blé. C'est la  même chose que  sur le vent jeter les semences !. N'ira pas le blé dans cet endroit!
       — Et vous n'exécutâtes pas  l'instruction ?
       — Non, nous n'executâmes pas, le camarade  le directeur, nous n'executâmes pas. On  décida à tout hasard avec Khassen que nous sèmerons non cinquante, mais  deux hectares, et non par le blé, mais  pour la première fois par le mil...
      — Beaucoup vous prenez  en charge, le camarade Ougryoumov!  Trop!.
      Je  veux simplement que tous comprennent que la terre — est un  patrimoine national. Public!.
      Voici notamment! Et c'est pourquoi il faut en presser tout ce qu'elle peut  donner au peuple!.
      Ainsi seulement un consommateur peut raisonner, et non le maître ..
De toute cela, —dit  Tleoukabakov , — je compris une chose: on ne peut pas vous laisser en aucun cas au lieu de moi.
      Ougryoumov  resta pantois: votre volonté...
      Tleoukabakov restait  quelques minutes, en pensant de quelque chose. Probablement, il se rappelait une rencontre avec Katchan, ses  mots «qui de qui»... Cependant il ne dit plus rien à Ougryoumov et sortit en se taisant .
      «C'est révoltant quand même, —  pensa Fiodor Ivanovitch, étant resté seul.                — De nouveau
       Ce conflit comme restant  aux  dents entre le directeur et le secrétaire de l'organisation de base du parti, est  comme dans un mauvais roman...  Est-ce que sans lui ne pas se passer?  Le conflit entre les gens avec une différente conception du monde, le conflit idéologique,  il est clair. Et chez nous quoi ?.»
       Dans quelques jours  Tleoukabakov était convoqué dans la région au  cours mensuel pour les directeurs des sovkhozes.
      Il  fixa Ougryoumov par son assistant..
Depuis ce temps-là, comme il resta pour le directeur, Fiodor Ivanovitch passait rarement au bureau, en étant tout le temps au champ. Une fois, quand il devait pour quelque temps jeter un coup d'oeil au «sien», c'est-à-dire au  cabinet directorial, , chez lui  entra Ayjan administrant la ferme laitière et avec elle le vieillard le berger .
      Ougryoumov, en se dépêchant de finir avec les papiers,  jeta  regard interrogateur sur Ayjan.
      — Voici ce vieillard, — dit sévèrement Ayjan, en indiquant au berger, — ce vieillard  retomba en enfance tout à fait.
Il ne veut pas   accepter les brebis, on  les amena du sovkhoze  de Bouden...
      — Quoi je  ferai, avec ceux-ci, ces brebis ?. — s'échauffait, agitait les mains le berger. Est est-ce que  ce sont des brebis ?. Les Thai aux yeux de grenouille, et non les brebis! — il  frappa sévèrement avec le bâton au plancher et coupai : — je n'accepterai pas!.
      Et  il a raison en effet, —  soutint  le vieillard Ougryoumov. — Nous  décidâmes d'élever une  race d'Edilbaev.
L'année passée on prit une autre décision , — Ayjan objecta obstinément .
Ougryoumov   fit une grimace.
        —  Il fallait supprimer une ancienne décision, une fois nous  choisîmes  une race d'Edilbaev...
       — Vous  coordonnerez avec le directeur, —  dit Ayjan. — Et pour le moment il n'y a pas d'autre orientation...
       — Voici, voici!. —  l'interrompit le berger, en s'adressant au secrétaire de l'organisation de base du parti. - Toujours ainsi! S'il arrive quelque chose — une orientation!. La formaliste elle, le camarade le secrétaire de l'organisation de base du parti, voici qui!. La formaliste!. — le vieillard, on voit,  apprit depuis peu de temps ce mot et il  était content au cas encore une fois de le prononcer, pour le caractère convaincant.
      — La formaliste?. Je suis  membre du comité du parti, je suis responsable   pour l'élevage du sovkhoze, le camarade  аksakal, dit strictement Ayjan, en faisant savoir au berger que bien qu'il soit  vieux, cher homme, mais on doit se tenir à sa place.
      — Tu réponds ?. Et les moutons qui  va  paître  — moi ou toi ?.-Le  berger  se tourna vers Ougryoumov:-Le camarade,  le comité du parti, donne moi des brebis kazakhs, mais  ceux aux yeux de grenouille, aux yeux de grenouille  qu'on chasse à la cantine !. Qu'on fasse le bechbarmak  d'eux!.
       — On  trouva voici une issue! — s'indigna Ayjan.
       — Les brebis de Boudennov laissez, chargez à quelqu'un d''autre. Et à propos de ceux d'Edilbaev  nous nous mettrons d'accord ensuite, — conclut Ougryoumov .
       Ayjan  regarda victorieusement le vieillard. Le berger reconduit les yeux. Il était son mari.  Son nom était Zykriya. Leur fille unique termina récemment  l'institut à Alma - Ata, elle travaillait à Altyn Aray  comme  zootechnicienne...
Le père, et le grand-père, et l'arrière-grand-père de Zykriya étaient les bergers. Dès dix ans il devint  aussi le berger.. Par le garçon il soignait    les agneaux  et les chevreaux de bai, étant devenu grand, il  paissait les troupeaux d'aul, ensuite — de kolkhoze...
        La vie du berger et l'habitude de la solitude  laissèrent l'empreinte sur son caractère. Le vieillard était extérieurement sévère, peu verbeux — seulement les circonstances particulières, comme d'aujourd'hui, pouvaient le faire perdre l'équilibre. Il s'habitua à se contenter de peu: les bottes du cuir d'œuvre, la chemise de la cotonnette brute, la pelisse   de mouton — voici tout ce que lui fallait. Sa nourriture faisaient le kechek,  irimshik  et airan. Par contre dans l'affaire le vieux Zykriya était le maître. Il savait, où et quand pâtre les brebis, de quelles herbes ils engraissent,en quel lieu il est nécessaire de les protéger de la shytra , fatale pour le troupeau , où il faut chercher le  bidaik , de qui devient plus vif la progéniture. Pour cinquante ans  de la vie du berger de Zykriya personne n'entendait pour que son brebis périsse de la disette de fourrage ou pour qu'on mette bas, apportent moins d'agneaux, qu'il était supposé.
       Mais beaucoup étaient convaincus  que Zykriya fermé, insociable, ne s'intéresse  à rien, excepté ses brebis.  En fait, les choses étaient loin de cela...
Trois importants événements eurent lieu chez Zykriya pendant sa longue vie (au moins, lui-même, il trouvait ainsi).
      Le premier — quand à l'âge de vingt sept ans il se mariait avec Ayjan de dix-sept ans, la fille du même pauvre  berger, comme  Zykriya lui-même.Le  deuxième — quand après dix ans, Ayjan lui  fit naître une fille Merouert, unique, «la pupille de l'oeil», comme disent les Kazakhs. Le troisième événement était le retour de Merouert d'Alma-Ata: on envoya la jeune fille  en qualité de zootechnicienne à Altyn Aray, et il fallut à Zykriya dire adieu à l'aul natal.
       Si les premiers deux événements lui  apportèrent la joie, à propos du  dernier on  ne diras pas le  même.  Cependant Zykriya se résigna: la pupille est une pupille, ne pas vivre à l'oeil sans pupille... Et le vieillard  passa chez la fille à la terre vierge.
       Zykriya se mariait  à  l'époque, quand à  la vie d'aul  fit irruption le vent frais:  apparaissaient partout les kombedi — «koschi», on établissait «les yourtes rouges», il y avait une lutte pour la liquidation de l'analphabétisme. Le berger acceptait par le coeur tous les changements,cependant lui-même , il resta  comme si au bord du flux orageux, seulement de faibles gouttelettes  volèrent  jusqu'à celui-ci... Аyjan  alla au likbez — Zykriya  compta honteux de se trouver derrière le  pupitre avec la propre femme . Аyjan  adhéra  au parti — Zykriya  refusa : si à lui convenablement aller à toutes les  réunions et aux cercles, comme il n'a pas de confiance de la femme, craint, quoi qu'elle ne  s'enfuie de lui ?. Mais tout cela ne leur empêchait pas  de vivre en complète harmonie et à la concorde : Аyjan  jouait  le premier rôle. Zykriya reconnaissait docilement sa supériorité et se soumettait. Ils   vécurent  encore mieux entre eux-mêmes, quand  Merouert naquit.
      À vrai dire, au fil des ans — non un abîme,  mais une certaine fente se forma quand même entre «la femme compétente de parti» et «le mari illettré sans-parti». Mais aussi ici une issue  était trouvée : dans la société, parmi les gens, en général, prédominait Ayjan, à la maison, dans les affaires familiales elle obéissait au mari. Ainsi ils vivaient.
       Dans l’âme   Zykriya regrettait qu'il  n'apprit   en son temps à lire et à écrire  et enviait la femme, qui s'abonnait à de différents journaux et  revues, et les lisait mentalement d'habitude... Mais cette envie  passa, quand  grandit Merouert.
Ne pas perdre de l'œil  la fille, il l'écoutait, en s'étonnant de celui-là, combien de toutes sortes de choses se passent dans le monde, et lui, Zykriya, voyait toute la vie seulement  — ses brebis, sa maison... Maintenant avec l'aide de Merouert,  semblant  si  mystérieux, lui  devinrent  accessibles les revues et les journaux, qu'Ayjan  recevait de la poste . Mais  surtout il lui plaisait, quand en été, à la steppe, à côté du troupeau de moutons pâturant , Merouert lui lisait de gros livres — "Botagoz", "Slouchach", «Le Soldat du Kazakhstan», «Chemin de Abai»...
      Parfois il posait à la fille des questions inattendues.
        Une fois Zykriya lui  demanda, pourquoi Abay — si  intelligent,  savant, un brave homme, — pourquoi lui, ayant rencontré la famille du pauvre Seita, ne  devina lui offrir une - deux vaches ou la jument ? En effet, cela ne coûtait rien à faire pour Abay, à sa richesse ?.
       — Et quoi lui faire  avec tout les autres pauvres Kazakhs? — objectait  Merouert.        — Qu’atteindra Abay, en sauvant une famille ? En effet, il rêvait de voir heureux tout le peuple.
       Zykriya  n'accepta pas :
        — Un grand homme   pense du grand, mais la générosité de son âme doit se manifester et dans le petit. Est-ce que tu ne me lisais pas sur Lénine?. et avec tous les détails il  répéta le récit comment aux années de famine au malade Lénine les chasseurs sibériens apportèrent les petits tétras, et Lenine toute le volaille ordonna de transmettre à l'orphelinat, aux enfants orphelins.
       Même une ailette il ne laissa à soi, voici quel était  homme... Il  pensait aussi du grand, il savait seulement que le grand se forme.du petit ..
      Alors, tranquillement , discrètement  Zykriya faisait une  leçon à la fille, ajoutait à l' écrit dans  de gros livres son esprit et son expérience.
     Et  quand Merouert fut diplômé de l'institut,  déjà il ne l'apprenait tant, combien il  écoutait et demandait.
       — Et quoi, au communisme il n'y aura pas de langue kazakhe? Des chansons,des kui ?. cherchait à savoir Zykriya de la fille.
      Merouert ne riait pas de ses questions, naïves, maladroites. Elle sentait que son père illettré intéresse non seulement du traintrain de la vie  actuelle.
       — Le communisme sera construit à la base de l'épanouissement complet des cultures nationales, —  répondait-elle, en étant fâchée sur elle-même pour ce qu'elle  ne sache  pas trouver des mots plus faciles, plus  claires, — Le meilleur et  des Kazakhs,  et  d'autres peuples restera et le pire mourra, disparaîtra...
       — Donc, le temps lui-même choisira qu'est ce qui est bon, et indiquera qu'est ce qui est  mauvais, —  précisait à la manière le vieux Zykriya. Et tout de suite il posait une nouvelle question: — Et pourquoi un grand  chef  dit que la dombra et le beshbarmak ne sont plus  nécessaires?. Tout le peuple aime écouter les chansons et les kui avec la dombra. Et le beshbarmak ... Qui aime le pilaf, qui le lard, qui le chachlyk, et à qui le beshbarmak...Le  bechbarmak-aussi une bonne nourriture...
       — Je ne sais pas que cet homme pensait, — disait Merouert. En effet, une  question  est si épineuse — comment  les gens vivront au communisme, ici et beaucoup n'est pas clair à de grands savants. Et  un tel homme , probablement,  voulait montrer  qu'il  est le plus sage, pour une mille années il voit en avant... Ou il est simple, — riait Merouert, — il est simple,  son  estomac est  faible, et les médecins lui  interdirent  sévèrement la nourriture carnée, voici il  se fâcha  contre  notre  beshbarmak qui est  coupable de rien...
       Quand Merouert  invita les parents chez elle  au sovkhoze, Zykriya hésitait longtemps. Le kolkhoze kazakhe Alga  Basse déjà erra vers le sud, ayant laissé au sovkhoze Altyn Aray  la partie des pâturages — sous les semailles. Sur l'ancien dzhaylyau il y avait une yourte solitaire du berger Zykriya. Et il ne savait pas encore, si suivre à lui le kolkhoze, ou passer chez la fille.
       ...Déjà  et la yourte était presque démontée, déjà et le char attelé par le cheval bai  était chargé jusqu'au bord de différents biens domestiques, mais Zykriya, en passant  autour de la  carcasse nue de l'habitation ancienne, aucunement nе pouvait décider, de quel côté  est son chemin. Seulement il se tirait sévèrement pour les bouts des moustaches blanches, hérissait les sourcils en broussailles  et, en cachant le désarroi, regardait d'un air sombre la femme, qui se mit  au chemin et à un blanc zhaulyk et le pourpoint  de velours noir était assise sans se bouger sur un grand coffre ferré par les feuillets multicolores du fer-blanc.
       — Tu veux aller chez toi au kolkhoze — va, je ne te retiens pas , — répétait Ayjan, — Va...  Je n'irai pas avec toi Je ne peux pas quitter la fille unique!.
       — Comprends toi, la vieille obstinée, — se fâchait Zykriya, — les  jeunes ont leur propre   vie,   nous—la nôtre
       — Il n'y a pas chez moi de vie sans fille!
       — Toi quoi, peut-être, sur les vieux jours divorcer avec moi tu décidas ?
        — Je me divorcerai! Disons, nos chemins se  séparèrent à la fin de la vie...
        — De toi et non cette chose -là on peut attendre encore... Zykriya  cracha dans un moment de colère. Il  fit une tentative de passer d'un autre côté: — moi toute la vie je pâturais les brebis , nous vivions toujours parmi les parents. Est-ce que sur les vieux jours se séparer  d'eux, comme un brebis du troupeau?. Est-il possible que tu  entrepris ?.
        — Avec la fille je veux vivre, — répétait Ayjan. — je veux soigner le petit-fils.
        — А si elle épousera  le  Russe ? — Zykriya   regarda la femme avec espoir. Il lui semblait que contre un tel argument à celle-ci ne pas résister.
        — Qu'elle épouse le Russe! — ne cédait pas Ayjan. — Et j'apprendrai le petit-fils en tout cas à parler kazakh!
         —C'est exact, tu apprendras et au diable,  quoi tu voudras, —  grommela Zykriya. — Eh bien, voici, ce Russe nous invitera en visite, il  m'offrira le porc    — alors quoi ?
       — Comment — quoi ? Ne mange pas, si tu n'aimes pas!
       — Comment cela — ne mange pas ? Toi quoi, tu veux que j'offense le maître?.  
       — Et lui, peut-êtrre, il sera plus sage que toi, il comprendra: à chaque peuple ses habitudes et ses coutumes...
      —Par rien ne pas pénétrer Ayjan!
Zykriya  implora :
       —  Pense toi, enfin, — comment à  moi vivre sans un vaste espace de steppe, sans dzhaylyau!. Et  moi, je ne sais rien à faire — seulement les brebis pâtre!.
      — Tu apprendras.
      — Tard déjà apprendre!.
      — Rien n'est trop tard. Les porcs pâtre tu  réussiras ainsi...
      — Quoi ?. — entra en fureur Zykriya.
      Mais Ayjan ne remua de l'oeil,  prévint   seulement -soigneusement, presque tendrement — le mari s'approchant sévèrement:
      — Quoi cela chez toi là sous les pieds ?. Le tisonnier?. Regarde ne trébuche pas.
      Zykriya  perdit la boule de la surprise, s'appuya sur la terre,  leva le tisonnier,  tripota dans les mains.
      — Traîne n'importe où... —  murmura-t-il  confus. Cependant il se rappela ici que chez lui avec la femme une querelle. — tout juste au tisonnier je trouverai une affaire!. Il le  leva d'un air belliqueux au-dessus de la tête, comme en allant jeter à Ayjan, mais celle-là  sourit  seulement : pas frapper — par son doigt pour toute la vie Zykriya ne la toucha pas .
      Au moment où comme de dessous de la terre, à côté de la yourte apparut Merouert.
       — Bonjour, la mère, bonjour, le père, —  dit elle, en sautant facilement du cheval.
      — Ce vieillard obstiné  conçut  nous séparer, la fifille, —  dit Ayjan, ses yeux se remplirent de larmes . - Je ne veux pas vivre plus longtemps avec lui ...
      — Ne pleure pas, la mère, —  dit Merouert, en embrassant tendrement Ayjan.    — je ne te laisserai nulle part. — ensuite elle s'adressa à Zykriya : — Et vous, le père, devenez raisonnable.  En effet, pas toute la vie être fourré  à vous à  la steppe...
       — C'est  comment  — «être fourré à la steppe» ?. se renfrogna Zykriya. — Et cela tu me dis ?. La fille du berger ?. La petite-fille du berger ?.
      — Non ainsi vous ne me  comprîtes pas , le père, — corrigea Merouert — Vous passiez l'hiver et l'été au   pâturage, et maintenant... Et elle ajouta mollement: — vous, le père, pourriez travailler à la ferme du bétail de sovkhoze...
      — Oui je n'ai rien à respirer là, je m'asphyxierai du fumier à  cette  votre ferme du bétail! — Zykriya  se redressa fier . —je suis  un berger, mon affaire — les brebis pâtre!. Et je ne te conseille pas d'oublier à toi, de quoi toute la vie s'occupait ton père. Une fois le dieu ne me  donna pas  le fils...
      Merouert  savait bien cette plaie chez le père. Par les coutumes kazakhes, on trouvait la fille dans la famille  comme un  visiteur temporaire : elle se maria — et disparut sans laisser de traces.  Tout à fait autrement — le fils, l'héritier... Elle voulait se fâcher, mais se maîtrisa.
      —  C'est pourquoi je  mis à parler de la ferme du bétail qu'à vous  cette affaire  est proche, — dit-elle  d'une manière conciliante. — Et chez nous dans le sovkhoze  les jeunes  venus , voici à eux transmettre notre expérience, nos traditions.
      — Qu'ils  regardent, qu’ils apprennent, —  sourit Zykriya. — Et je pâtrai les brebis, comme plus tôt je  pâturais.
      — Mais  quels brebis tu pâtras chez nous ? Privés, non?
      — Quand même!.
      Zykriya se rebiffait encore, en comprenant qu'il  arriva, doit être, la fin de sa vie du berger. Une chose servait de la consolation: il aura  peu de goût pour ce genre de travail à Altyn Aray - il reviendra à l'inverse au kolkhoze, personne par la force ne le retiendra... Maintenant on ne voulait pas plus discuter , on ne voulait pas offenser la fille. Il tomba par hasard chez lui de la langue sur le fils, et maintenant le dépit brûlait Zykriya. Il laissa tout aller— et  accepta...
      Mais pas un mot ou pas un  regard le vieux Zykriya  n'exprima pas de la joie particulière, quand il s'installait dans une nouvelle maison. En se taisant seulement, il  se promena avec savoir-faire dans l'appartement, où tout ne ressemblait pas  à la yourte habituelle pour lui, et il  commença à refaire le ménage  sophistiqué à une ancienne manière.
       Après le souper  Zykriya  changea de place au divan,  plus proche vers la fenêtre, et  dirigea le regard à la steppe. Une  nostalgie et une tristesse inconsolable se figèrent dans ses yeux. C'était la fin de juin - une époque où tout dans le désert   sent bon, quand les herbes imprégnés des jus se lèvent à la poitrine... Pour la première fois Zykriya se trouva en plein été non là, sous un haut ciel, bleu , dans les étincelles d'or solaires, mais  — sous le toit  bas, comme si   pressant à  l'âme , entre quatre murs... Confortable, propre la maisonnette se présenta à un vieux berger par quelque chose comme un carreau étroit, où plantent des oiseaux attrapés.
        Dans la nuit Zykriya dormait mal et voyait les rêves. IL  rêvait sur Sary-Arka, ses pâturages sans fin, ses collines lilas  ses brouillards ardents tremblants. Comme dans l'enfance lointaine, fumaient de légers voiles  dans les camps de nomades, l'air transparent devenait trouble de la poussière levée par les troupeaux aux jambes légères, s'étendaient par terre, scintillaient les ombres des cavaliers et  des aigles royaux vigilants, volant  à la poursuite du renard rouge. Devant lui se levaient les contours arrondis des yourtes, des stipas  argentés, qui faisait balancer le vent, la flamme jaune des trombes sablonneuses précipitées au ciel... Il y avait des caravanes des chameaux, criaient d'une voix gutturale les femmes. Ayant levé les lances aiguës, filaient les djiguites, et sur une haute note sanglotait une voix de quelqu'un... S'il n'y avait pas cette voix du Zykriya ?.
       Tout dans la sueur Zykriya se réveilla. Il était couché avec les yeux ouverts, regardait à l'obscurité — épaisse, immobile, inanimée.  Les étoiles n’y scintillaient pas, la lune ne l'éclairait pas  nageant doucement dans le ciel.  Il semblait à Zykriya, qu'on couvrit de l’oreiller de coton lourd  sa tête, on  écrasa  par le genou vers la terre... Il s'asphyxiait.
       Zykriya se retournait longtemps  en tâchant de ne pas faire du bruit, ensuite, il s'habilla,  trouva à tâtons la porte et sortit de la maison à la cour. L'aube était proche. La steppe respirait de la fraîcheur au point du jour. Zykriya    aspira avidement  l'air frais,  couvrit   les yeux... Quand Merouert et Ayjan se levèrent le matin, ils  virent  que leur vieille yourte se trouve au milieu de la cour. Dans elle,  directement  sur l'herbe chiffonnée, ayant jeté les mains sous la tête, ronflait paisiblement le vieux Zykriya...
       Non, il n'avait rien   contre la vie nouvelle, qui vint à Sary-Arka natal pour lui par chaque sentier, chaque coteau . Il était content et pour la fille, et pour la femme Ayjan vieillissante  — elles  étaient heureuses, ayant trouvé leur  place solide dans cette vie. Mais  Zykriya lui-même souffrait, s'ennuyait de l'aul de steppe, de tout, dont maintenant il était privé. Et une fois le vieillard décida de parler avec Fiodor Ivanovitch assistant   Tleoukabakov, — parler, le persuader que dans leur sovkhoze il est nécessaire de s'occuper de l'élevage des brebis.
       C'était la première rencontre du vieux Zykriya avec le secrétaire de l'organisation de base du parti.
       Ougryoumov était assis  dans son cabinet, à la table comblée des papiers, de classeurs, de livres; il était préoccupé et écrivait simultanément quelque chose, répondait aux coups de téléphone, donnait  des indications courtes aux gens, qui apparaissaient à chaque instant dans la chambre et aussi s'empressaient quelque part,  demandaient quelque chose... Zykriya  se perdit. Il s'assit sur le bout du tabouret, en face d'Ougryoumov, il lui semblait, si inaccessible, et dans la confusion il froissait respectueusement un  tymak de renard roux enlevé de la tête.
        — Donc vous étiez un berger? — Déjà pour  la troisième ou quatrième fois  (tout  le temps on  interrompait) redemandait Ougryoumov.
       — Le berger, toute la vie par le berger...
       — Et avec les loups, probablement, on eut l'occasion de  se rencontrer. seul à seul?. — Fiodor Ivanovitch   examina avec  curiosité  une  figure puissante de Zykriya.
       — Il y avait le cas...
       — Et maintenant aux laboureurs on décida  aller ?
       — Non, je veux rester le berger... Je parlais  déjà...
        — Oui, oui, vous parliez  cela... — Ougryumov  raya quelque chose dans le calendrier de bureau et avec un embarras gai s'adressa au vieillard : — Qu'est ce qu'on va  faire  avec vous  dans un tel cas?. Le sovkhoze   chez nous  est agricole, il n’y a pas de  brebis. Seulement les  vaches et  un peu de porcs...
       —Il y a partout beaucoup  de porcs maintenant, —  avec une allusion sombre  dit Zykriya, - Ils se reproduisent eux-mêmes, sans une surveillance humaine...
       Ougryoumov  éclata de rire, se renversa sur le dos de la chaise, comme pour qu'il voie mieux le vieillard. Il est simple -  simple, mais pas si  simple, comme il  se montra  au début!
       — Voici notamment, mon cher aksakal, —  au ton  de Zykriya  plaisanta-t-il, — les porcs surveiller,  il est nécessaire un oeil humain. Peut être, sur cette chose-là  nous nous mettrons d'accord ? Le porcher — est une  profession honorable, nécessaire dans notre économie...
       Zykriya sauta,  enfonca l'ouchanka. À lui, Zykriya, oser de proposer un tel ?. D'une  récente confusion  il ne restait pas de  trace. Il se retint   à peine de ne pas cracher à lui-même sous les pieds, ne pas frotter le crachat, ne pas commémorer le diable , qui  poussa le secrétaire de l'organisation de base du parti rire à ses cheveux gris!.
      — Qu'est ce qu'il   arriva, l'aksakal ?. se perdit Ougryoumov.
      — Qu'est-ce qui ne va pas?. Zykriya   tarda avec  dignité, comme si en supputant, vaut-il  répondre au secrétaire de l'organisation de base du parti après tout qu'il entendit  tout à l'heure .— Qu'est-ce qui ne va pas?. Et quoi tu me proposes, le tamyr ?. Je sais, où quelle herbe grandit! Je sais, comment pâtre les brebis , les chevaux!. Et toi à moi... Tu, quoi,  perdis l'esprit ?.
      Ougryoumov  éclata de rire. Une telle tournure inattendue l'égaya, et il se déconcerta.
       —On fit un faux pas, le camarade  le secrétaire de l'organisation de base du parti! — il répétait , en frottant le haut de la tête. — On fit un faux pas,on   fit une gaffe! — et ensuite, ayant ri , ordonnait de ne pas faire entrer personne  au cabinet et s'occupa  de Zykriya. — Eh bien, quelle  tâche vous me donnâtes , l'aksakal ...Est ce qu'il ne vous vaut mieux quand même revenir à votre kolkhoze?
En effet, nous...
        — J'entendais cela , —  dit Zykriya, — il n'y a pas chez vous de place pour tels, comme moi. Je sais tout, et je serais  content de revenir, seulement voici la femme n'est pas d'accord! — il s'adoucit un peu, ses yeux devinrent  plus chauds. — et  je  ne discute pas avec elle. Quand on a dans la famille un enfant,  chez nous on appelle «la pupille de l'oeil». Comme l'oeil sans pupille, tant  et nous avec la vieille sans Merouert...
       — Donc vous êtes le père de notre zootechnicienne ?.
       — Je suis  le père de Merouert...
       — Tout cela est égal. Pour vous  Merouert, et pour nous encore et le zootechnicienne, —  sourit Fiodor Ivanovitch. — une bonne fille est chez vous,  soigneuse, non quelque midinette. Bien que... — il  cligna de l'oeil à Zykriya. — De telles ne sont de défaite ...
       — Merouert — une  fille de son  père, — avec une  dignité  dit Zykriya. — Pour elle je ne m'inquiète pas. — il s'assombrit de nouveau. — l'autre me dérange: pourquoi vous ne voulez pas avoir  dans le sokhoze  des brebis  d'Edilbaev?.
      Le vieillard  apprit  qu'àu  sovkhoze on décida d'acheter aux voisins  trois cents  brebis pour la stabulation. Cela lui  inspira une idée — d’aller  chez           Ougryoumov avec une  proposition. La race Edilbaev est sans prétentions résistante, apte pour les parcours lointains. Ces brebis ne demandent pas presque aucunes dépenses pour le soin. À vrai dire, pour le troupeau le berger expérimenté est nécessaire... Donc, Zykriya  vint  proposer les services.
       — Et  les pâturages?. — avec  doute   prononça Ougryoumov, en commençant à céder aux persuasions du vieillard. — en effet, chez nous toute la terre est labourée...
       Mais chez Zykriya  une réponse  était prête pour tout. Les bords d'Yesil ? Et  La Butte Jaune ?. Il  nomma  encore quelques terrains, à de différentes raisons non utilisés pour le champ labouré. Pendant  ce temps où le  vieux berger  vécut  à Altyn Aray, il  fut partout, il  observa,  il essaya — et il  ne demandait maintenant qu'une chose: qu'on  lui donne d'abord une centaine et demie  de brebis d' Edilbaev...
       Non, on ne refuseras pas de bon sens au vieillard... Ougryoumov   promettait à Zykriya de réfléchir, d'examiner sa proposition et il  retint la parole.
Une seule chose  était à craîndre  à Zykriya, qu'au lieu  des brebis d'Edilbaev, lesquels  il pâtait toute la vie, on lui  amenerait  quelques métis. Et quand les craintes se  justifièrent , il s'indigna, s'obstina — alors Ayjan et  amena le mari à Ougryoumov...
      Et dans quelques jours dans  le sovkhoze on amena le troupeau de brebis de la  race d'Edilbaev. Zykriya était content.  Avec  fierté il  montra les brebis à Merouert, convaincu qu'il  se  passa de son aide, il obtint tout par ses forces . Et Merouert, était heureuse du père,  souriait en elle seulement: à quoi bon expliquer que sans  soutien du zootechnicien de sovkhoze on  ne se  passa pas  ici?.
       Quand Merouert  vint au sovkhoze Altyn Aray  d'Alma-Ata, Khassen n'était pas dans le sovkhoze. Il était sur le terrain lointain, là, où. des froids féroces de janvier  endommagèrent les semailles d'hiver . . À l'approche des  journées chaudes et ensoleillées il fallait de toute urgence  semer des cultures de printemps.
       Le printemps était déjà au beau milieu. Desséché, noirci du soleil vif de steppe, Khassen arrivait vers la propriété centrale. Le cheval sous lui traînait à peine, même la proximité de la maison ne le réconfortait pas. Mais avant le bourg il  se secoua soudain,  hennit joyeusement. Khassen se remit aussi, il  regarda tout autour. Et il vit non loin quelques jeunes juments avec les poulains — tout ce que restait  du troupeau célèbre d'autrefois. Ils étaient  chassés par un djiguite tout  jeune  dans le bonnet de renard avec le haut de velours rouge.  Lui, il était assis sur l'amblier, en tenant dans la main un long kuruk, Khassen  remarqua que le djiguite est assis dans la selle   gracieusement en quelque mesure,  l'amblier porte sans effort son corps flexible et leger. Le gardien de chevaux s'égala à Khassen.
       Bonjour !. Probablement, des terrains lointains ?.
       Sa voix était chantante et sonore, mais Khassen était  trop fatigué pour examiner le visage scintillant devant.
       Il  rendit le salut à contre-coeur et  confirma: oui, du terrain lointain...
Seulement quand l'amblier fut en avant, quand entre Khassen et le cavalier était déjà quinze mètres , il prêta attention que sur le dos du djiguite , en mesure à la course de l'amblier, se balancent,  se battent en plein vent deux nattes noires  serrées ...
      Khassen se rappela que, quand il partait pour le champ, dans le sovkhoze on  attendait l'arrivée de la jeune fille-zootechnicienne. On  parlait, elle était déjà ici l'année passée pour les stages avant le diplôme  — la bonne tête et belle, comme on dit — jolie, tout simplement magnifique! À celle-ci, on parlait, non à la ferme il faudrait  aux génisses et  aux porcs, — à celle-ci prendre part dans le tournage des films, jouer seulement de rôles principaux!.
      Elle,  pensait  Khassen. Une telle... D'ailleurs, alors il ne découvrit rien d'extraordinaire dans elle, peut-être, des vêtements grossiers pour hommes, la combinaison saisie à la taille avec une large courroie... Un seul qu'il retint: comment   librement elle se tenait dans une selle. Une  telle  position se rencontre seulement chez les jeunes filles kazakhes traditionnellement des auls  d'élevage de chevaux.
      Khassen était  si  fatigué, épuisé pendant  le jour qu'il parvint  à peine au lit et  dormit sans se réveiller   presque  toute la journée. Ensuite il se mit en ordre,  examina tout  les journaux, qui vinrent  à son absence,  relut les lettres de ses camarades condisciples,  reçues pour le même temps, et vers le soir il se  rasa,  repassa le costume et se dirigea à la maison de la culture pour jouer  le parti-autre aux échecs. En recherchant quelqu'un des joueurs d'échecs, il  jeta un coup d'oeil dans  la salle, où il y avait une répétition. Il  jeta un coup d'oeil — et  oublia les échecs,  tout dans le monde...
      Une  jeune fille chantait. Elle était d'une taille  probablement,  moyenne, mais elle se montra à  Khassen extraordinairement mince au milieu de la vaste scène.. Il  pénétra plus près,  trouva un  fauteuil libre  — presque toutes les places étaient occupées aux premiers rangs  — et jusqu'à la fin il  ne détachait pas les yeux de la figure aiguisée. Une taille fine, une petite poitrine à peine vue et une ligne harmonieuse coulante des cuisses... Et les yeux!. Deux tourbillons noirs! Mais voici ce ne sont pas  déjà des tourbillons, mais  des précipices tournant  la tête   — après le mouvement de la mélodie ils changèrent, maintenant ce sont des yeux du chamelon trébuchant sur de faibles jambes, — tendres, doux, innocents... Deux nattes, que  Khassen   retint encore cette  fois-là, quand il  prit la jeune fille pour le gardien de chevaux!. Ils tombaient au dessous des genoux, en touchant des bouts étalés des jambes droites, fortes...
Khassen  souriait — d'un  sourire confus, niais. Certes, c'est leur nouveau zootechnicien: Khassen ne fut  pas longtemps dans le sovkhoze, mais il  connaissait toutes les jeunes filles sur le bout du doigt...
       Et comment elle chantait!.
       Sa voix  était basse, profonde, douce, comme le velours noir.

Que tu verras par le coeur,
tu ne verras pas par l'oeil,
Que tu sentiras par le coeur,
tu ne comprendras pas par l'esprit...

       ...Elle chantait et en effet  bien, Merouert. Elle chantait tellement, comme si cela  pas du tout une chanson , composée par quelqu'un, — il semblait, la mélodie et les paroles se naissent les mêmes dans son coeur . Non  Khassen seul, tous écoutaient Merouert, sans  laisser passer un   mot, un son. Et il craignait qu'elle va   finir voici chanter, et il avait  un tel sentiment, comme si la chanson s'interrompra  —et  s'interrompra   sa vie...
       Merouert le remarqua et  sourit. Ensuite elle finit chanter,  descendit de la scène,  regarda  autour — et s'assit à côté de Khassen. Ils écoutaient, comment les autres se produisent, et à Khassen semblait que tout cela est dans le rêve.
      Après la répétition ils  sortirent  ensemble du club et comme si  facilement, librement, leurs langues se  délièrent ,  — comme cent ans ils étaient familiers l'un avec l'autre.      
       — J'entendais, vous firent vos études  aussi à Alma-Ata, — dit Merouert.- Nos instituts et les foyers étaient dans la même  rue, et nous ne  nous voyions jamais...Il est  étrange ,  n'est-ce pas ?.
       — Très! —  convint Khassen. C'est seulement maintenant lui vint à l'esprit - ce qui est ridicule, vraiment: là, à Alma-Ata, de vivre tant d'années - et ne  pas connaître que  Merouert était tout près ! .
       —- Donc, nous avons un tel destin - rit Merouert -,  se rencontrer sur la terre vierge... А moi, entre autres, je connais certains vos professeurs...
      — Qui ?
      — Chez nous plusieurs faisaient les cours... Le professeur Aydoungaliev, par exemple... Il faisait chez nous la culture des plantes. En effet,  bien que nous soyons les zootechniciens, mais nous passions l'examen de la culture des plantes, et de l'agriculture...
      Khassen  n'entendait pas, de quoi  plus loin parlait Merouert.
       Alchinbek Aydoungaliev! De nouveau!.
       Si pouvait Khassen penser qu'entendra de Merouert ce nom!.
       Depuis  Khassen  entra à  l'institut agricole, seulement une fois  il eut l'occasion de  se rencontrer face à face  avec Aydoungaliev. Quand Khassen apparut  au cabinet du professeur, Alchinbek l'accepta avec la plus grande cordialité, et fit asseoir immédiatement  dans le fauteuil, était prêt d'écouter, s'il faut — aider... Mais Khassen  vint avec un seul but: savoir où sa mère fut enterrée ...
       Le cours spécial, que faisait d'habitude Aydoungaliev, écoutait Khassen chez un autre professeur.  Il  se heurtait à Aydoungaliev quelque part dans le couloir, dans le vestibule d'institut, saluait poliment et tâchait plus vite de disparaître.                     Probablement, et le professeur n'éprouvait pas un  désir spécial de se rencontrer avec Khassen. Il semble, déjà au  dernier cours  Khassen entendit dire  des rumeurs  de quelques potins.  Comme si le professeur Aydoungaliev  courtisa une étudiante, qui fait ses études  au  vétérinaire. Plus loin opinions se séparaient. Les uns disaient que l'étudiante veut passer bail avec  le professeur, même si celui est plus âgé de deux fois : ce n'est pas grave! En effet, un tel bel homme, malgré les années! Et le savant! Et avec le nom!
       Les autres affirmaient que tout va  juste au contraire. L'étudiante, pour qui se passionna le professeur, s'avéra un gros morceau. On disait que cette zootechnicienne là — pas du tout de ces papillons légers, qui voleront sur le feu vif, et ensuite rampent par terre, ayant brûlé les ailettes bigarrées...
Khassen   se  rappelait ces commérages. Il ne leur attachait un sens  à cette époque-là , Aydoungaliev  et ses  passades avec  quelque sotte de la vétérinaire  ne le concernait pas ... Mais maintenant il  devina à demi-mot  qu'il s'agissait  alors de Merouert...Il   devina et s'ennuya de la conjecture personnelle.
       — Vous écoutiez ses cours ? —  demanda-t-il, en se surmontant. — Comment  il lut ?.
      — Qui ? Alchinbek Aydoungalievitch ?.
      On le trouvait comme un des meilleurs professeurs. Il est un tel érudit,si  éloquent ... Et en général — un tel homme intéressant!. Toutes nos filles en étaient amoureuses, folles!
      — Et vous aussi ?.
       — Et moi — aussi! — Merouert  rit. — à vrai dire, un peu, un tout petit peu.
       — Et vous êtes sûr qu' un tout petit peu ?. En effet, il est si  intéressant...  Et le plus important - jeune . ....
        —Et vous — un aiguillon, il s'avère !.-Merouert  se tut en colère . Mais elle, on voit,  ne voulait pas longtemps bouder  Khassen.—Il  viendra bientôt à Altyn Aray —  dit-elle, — alors vous-mêmes, vous verrez tout... - Dans la voix de Merouert se fit entendre le dépit. Comme si Khassen la fit   revenir par mégarde  à la question anxieuse, pas encore décidée  jusqu'à la fin .
       — Que veut-il ici, chez nous dans le sovkhoze ?
       — J'entendais, le professeur  fit  ici  un champ du blé expérimental supportant la sécheresse. Ainsi on me parlait. . Mais en effet, vous êtes un agronome et vous devez  tout savoir mieux  que moi.
       — Je sais seulement que le cher  professeur  est trop  en retard   déjà pour  la campagne des semailles.
       — Oui ?. Mais en tout cas il viendra...
       — Pour ne pas tarder à faire quelque chose d'autre?.
        Merouert    jeta un coup d'oeil   surpris à Khassen. Il semble , elle était prête à se vexer sérieusement.
       Khassen  se mordit la langue.
       Il accompagnait Merouert à la maison. Revenir chez soi il ne voulait pas. il errait lentement  le long de la rue centrale, déserte, sombre à cette heure avancée. Il  sortit à la steppe. Et la bonne moitié de la nuit il errait au delà  du village , en pensant de Meoruert,  d’Alchinbek , de lui-même ...
       Et Merouert ?. Que pensait-elle ce soir?
       ... Pour la première fois elle  vit Alchinbek Aydoungaliev, quand elle était à la dernière année d'étude. Il était son anniversaire — Merouert avait vingt deux ans. Elle apparut au cours dans la plus belle robe de laine noire,  avec une finition élégante des dentelles blanches. Les gars de son groupe, ayant appris, de quoi il s'agit,  se précipitèrent  pour les fleurs,  firent  asseoir Merouert derrière la table de devant, à côté de la chaire, mirent  devant elle un bocal  avec un bouquet de tulipes, les premières de ce printemps . Il ne se  passa pas   de plaisanteries habituelles. On demandait que Merouert organise, eh bien, pas le banquet, mais le souper de camaraderie  obligatoirement  et pour qu’ à ce souper il soit, certainement, à  quoi trinquer,  quoi boire pour sa santé. Le responsable Japar, maigre et long, comme la perche, avec qui on soutient la corde avec le linge, menaçait de ne pas aller à la cantine pour que vers le soir se donner de l'appétit et se préparer manger un mouton entier...
       En général, il était gai, tous faisaient du bruit, rivalisaient dans l'esprit, félicitaient Merouert, et personne ne  remarqua, comment la pause entre les cours s'acheva et dans l'auditoire  entra Aydoungaliev. Encore jeune, svelte, avec poivre et sel dans les cheveux épais, il se trouvait près de la chaire et attendait patiemment, quand  le boucan cessera et les étudiants prendront les places. Il ne  dit pas un mot au sujet du désordre, il  fit semblant de ne  rien remarquer, il  retint  seulement le regard sur les tulipes se trouvant devant Merouert... Elle se   glaça: maintenant il s'indignera — quelles   libertés, et encore aux cours du professeur connu?. Mais Aydoungaliev  sourit seulement et, il  sembla à  Merouert, il  hocha la tête  légèrement.
      Ce jour-là il faisait la conférence inaugurale pour le cours spécial.
       La culture des plantes... Que dire, un sujet pas trop fascinant!. Mais les paroles du professeur coulaient harmonieusement, librement. Sa voix de baryton se remplit d'inspiration et vibrait sur les notes basses, s'arrêtait dans une pause significative, trouvait le renfort à un geste comme involontaire, mais  exactement compté. En parlant  de la terre-nourrice, de sa couverture verte, de la nature, le professeur  citait  par coeur Tiouttchev, Abay, Fet et ressemblait à un artiste, qui, indépendamment du rôle, était  persuadé d'art  de tenir irrésistiblement la salle.
        Меrouert écoutait le professeur, mais  cela ne lui empêchait pas de penser de quelque  chose de sien . Il arriva: soudainement elle était emportée quelque part dans des  rêves obscures , vagues . De quoi? .. Elle ne serait pas pu répondre, elle -même.Tous les étudiants, il semblait, étaient pris par le cours, — tous, excepté la jeune fille étant assise en face... Le professeur se sentit piqué . S'étant tu soudain, il  fit une pause et s'adressa à Merouert :
       — Où  nous nous  arrêtâmes ?. Oui, oui, je vous demande, la belle  avec les tulipes!
       Меrouert se troubla,  rougit. À cet instant  ses joues ne cédaient pas aux pétales de feu des tulipes. Mais l'émotion  donna seulement de la  force et de la sonorité à sa voix tendre de poitrine.
      — Vous  lûtes le fragment du poème d'Olzhas Souleimenov «la Terre, salue un homme», —  dit-elle ,  regardant  le  professeur. en face — Et jusqu'à cela on parla que tout par la terre est créé par les mains  de l'homme ...Меrouert  répéta mot à mot la phrase prononcée par Aydoungaliev, et  ajouta brusque:—et plus loin, probablement, vous aviez l'intention de  passer aux raisonnements sur la belle terre aux principes du cours spécial de la culture des plantes.
      Aydoungaliev était confus. Oui, il en effet il voulait passer au sujet du cours d'introduction... Mais quel genre de l'ironie ?. D'où un tel ton moqueur ?.
      Les étudiants souriaient, en échangeant des coups d'oeil . Ils savaient que Меrouert  — est non seulement une jeune fille la plus jolie dans  le cours. Et en ce qui concerne des  connaissances elle pouvait rivaliser avec n'importe quel gars, et son caractère si  rêveur, exalté, pouvait  devenir  décisif et ferme, quand  des circonstances y obligeaient. À la différence des jeunes du même âge, elle comprit qu'il ne suffisait pas que les passants s'oublient à la regarder dans la rue que pendant les soirées presque la moitié de l'institut la courtise ... Меrouert  prenait au  sérieux les gens, elle-même, son  propre avenir et, comme il arrive souvent à ceux qui sont très doué de la nature, elle cherchait dans la vie non ce qu’était donné facilement, ce qu’allait aux mains, mais  au contraire, ce que demandait du  travail, de  la persévérance, des efforts des forces mentales. Merouert chantait, dessinait, on lui  prédisait après l'école secondaire une école d'art. Mais, en dépit de tous les conseils, elle  choisit la faculté vétérinaire. De ses proches  gens ce choix  approuva , peut-être, seulement le père...
       Au début Alchinbek Aydoungaliev ne devinait pas, avec qui il a une affaire.  Lui, le connaisseur des coeurs féminins, il  pensait que devant lui une  naïve  ordinaire d'aul ... Eh bien,non  sans un caractère rébarbatif, non sans morgue, il est clair... Et cependant — où à celle-ci,une jeune fille  naïve, ne voyant rien dans  la vie, lui résister ?.
       Plus obstinément  Merouert l'évitait, plus séduisante  lui présentait la victoire. Conformément aux images  de l'Est classique, il  comparait  Merouert à une belle biche, et il se comparait —  au lion à la crinière  épaisse, qui la poursuit... Mais la biche  échappait tout le temps.
       Aux regards expressifs du professeur  Merouert répondait, en effet, par un sourire très gentil, mais — et rien de plus.
      Alors Aydoungaliev  avança tout droit. Il lui  proposa la main et le coeur.
      Eh bien, quoi Merouert ?. A vrai dire , elle se perdit...
      Elle savait pour ce moment-là sur le professeur tout: qu'il est  veuf qu'il à  près de cinquante ans qu'il est  sur le bon pied dans le milieu scientifique. Si elle acceptait de devenir  sa femme, et son futur serait assuré. Oui quel!. Au lieu du foyer d'étudiants avec une pièce aux quatre lits elle se trouvera dans un appartement luxueux de professeur, dans la maison sur la  principale avenue de la ville. Ses camarades de cours, diplômés de l'institut, partiront aux sovkhozes, aux auls éloignés, et elle ?. Les théâtres, les magasins, les maisons de couture, les salons  de coiffure - tout à côté, il faut parcourir sur l'asphalte, en frappant des talons hauts! Les robes, les toilettes, les bijoux —à  quelle jeune fille c'est indifférent ?. Et si ajouter une auto personnelle  et une maison de campagne quelque part dans la montagne ?. Si elle aura enclin  à ce que Merouert trouvait comme une vocation — qu'y a-t-il?. Elle, la femme du professeur Aydoungaliev, entrera au cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat, peut-être, elle soutiendra une thèse de candidat. . Et elle  jettera un coup d'oeil un jour aux lieux  natals, qu'on  l'admire, qu'on  en soit fier — ceux qui se rappelle Merouert par la gamine aux pieds nus?.
      Probablement, et non dans les peintures si épaisses se présentait Merouert le futur tout à fait accessible à elle maintenant, en tout état de cause, elle  réfléchit..
       Cependant est-ce qu'elle rêvait de ces choses-là autrefois! À une telle vie elle se préparait ?. Est-ce qu'après les paragraphes secs des manuels ne lui semblaient pas de vastes espaces de steppe prenant l'esprit ?. Les collines bleues  semblables aux vagues figées ?. Les herbes bigarrées du printemps?. Est-ce qu'elle ne s'accoutuma à une idée qu’elle  reviendra là-bas, à la steppe natale pour continuer l'affaire de ses ancêtres, seulement  autrement, au niveau des connaissances  scientifiques modernes? Quoi maintenant ?. Aux réunions du komsomol, dans  le tumulte des discussions estudiantines, que  chez eux dans le foyer étaient parfois  longtemps après minuit,  les paroles sonnaient bien souvent : «la terre kazakhe», "le peuple", «le devoir devant le peuple»... Si ce ne sont que les paroles  pour elle, alors comment  elle réussira à accomplir sa dette en  souffrance de la fille ?.
       Mais Merouert pensait non seulement de cela.
       Que signifiait pour elle Aydoungaliev ?. Si elle est capable d'aimer par cet amour, de qui rêvait encore par la gamine, en lisant «Kozi-Korpesh  et Bayan Slou», «Romeo et Julliette» ?. Oui, Merouert rêvait de l'amour haut, sublime, comme un vol de la flèche  chaude,  appelant vers la bataille , tendre, comme la mélodie de la dombra dans  la nuit étoilée...A quoi mentir, l'attention du professeur lui était agréable. Il était encore beau, svelte, plein  des forces, et les années, ayant tracé des plis rudes sur le visage , donnaient seulement à tout l'aspect d'Aydoungaliev un  charme courageux... Мerouert  n'exagéra pas, en disant  à Khassen que toutes les étudiantes de son cours en tombaient amoureuses. Mais une chose— tressaillir et rougir, comme elles, quand le professeur s'adressera  à toi avec une question, et ensuite décrire aux amies, comment  il  jeta un coup d'oeil, et quoi il dit, et comment il  sourit, — ici et ce n’est même un amour, mais simplement une imagination, un jeu avec soi ... Et autre, tout à fait une autre chose  — se décider devenir sa femme.
      Oui, Merouert se perdit. A l'âge de vingt deux ans la jeune fille la plus fougueuse et exaltée devient assez raisonnable, quand il s'agit de son futur. Elle ne s'empressait pas avec une réponse définitive. Quand le professeur  fit à elle  une proposition, elle était occupée par le diplôme d'études supérieures.  Dès le matin Merouert  pénétrait dans la bibliothèque et passait sur les livres jusqu'à la clôture. Cela continuait  trois mois. Elle se soutint   avec une mention très bien . Maintenant il fallait décider quelque chose, et Merouert ne pouvait pas comprendre toujours les sentiments. Elle ne répondit au professeur ni   "oui " ni " non", elle  annoça qu'elle doit encore réfléchir. Et que  le professeur n'insiste pas, ne presse pas — elle ira chez les parents, au lieu  d’affectaion, encore une fois elle  pèsera tout, et lui... Il lui faut avoir un peu de patience...
Que faire ?. Аydoungaliev   accepta. D'autant plus que Merouert reçut le  bulletin de placement  à Altyn Aray non sans sa participation  secrète: dans ce sovkhoze   Aydoungaliev avait l'intention d'éprouver une sorte du blé, on  lui  chercha  un  terrain pour  le champ d'essai... Peut-être, tout se formait même vers le meilleur.
       En faisant  des démarches pour Merouert, le professeur pouvait supposer le moins  que notamment à Altyn Aray  elle se rencontrera avec Khassen. Déjà ensuite, après un certain temps, lui  se  rappela un proverbe : «Si l'on perdit quelque chose fais coupable  non  l'ennemi et non le diable mais  soi-même...»
      Khassen  et Merouert attendaient   l'arrivée du train à la halte. Depuis qu'ils firent  connaissance, la semaine passait. Khassen  rencontrait Merouert encore deux fois, mais maintenant il lui semblait qu'il la voit pour la première fois — si  mince, dans la robe à la mode du nylon léger... Elle tenait dans  les mains un  bouquet de tulipes de steppe à peine ouvertes.
      À vrai dire, Khassen était  un peu agacé qu'elle  se  revêtit du nylon pas du tout pour lui, ramassa  des tulipes et alla à  la halte... D'ailleurs, lequel  «un peu agacé», cela le  tourmentait tout à fait. Bien que quel droit il ait pour  la jalousie? Qu'elle   rencontre le professeur, c'est leur affaire personnelle  et lui, Khassen, cela  ne concerne pas du tout...
      Mais le plus fâcheux consistait en ce que lui, Khassen, se trouva ici à cause d'Alchinbek Aydoungaliev. Le professeur  informa de son arrivée le sovkhoze par le télégramme , et Ougryoumov  confia Khassen de saluer sur la terre vierge la célébrité de la capitale.
      Quant à Merouert, elle comprenait, pour quelle raison se trouva ici Khassen, cependant elle ne voulait pas beaucoup qu'il voie, qui est ce qui  elle rencontre. Merouert était confuse maintenant de son aspect trop de gala et se grondait pour ce qu'elle ait cédé   à la vanité stupide féminine. Pour cacher la confusion personnelle, elle aspirait à se tenir librement, même d'une manière  impertinente un peu, et cela, à son tour, troublait Khassen.
      Et encore j'aime dessiner, — continuait Merouert la conversation commencée, en scintillant coquettement d'immenses yeux  noirs. — si je voulais, je pourrais entrer à l'école Sourikov...
      — C'est dommage, — à son ton  lui répondait Khassen. — les peintres - ce ne sont pas nous,  de simples mortels ......
     — Et les peintres femmes ?.
      Les peintres femmes — surtout... Maintenant je me trouverais à   cette halte oubliée par Allah, et  vous passeriez devant dans le rapide — quelque part à Moscou ou Paris, ouvrir l'exposition personnelle...
      Ah, non l'exposition n'a pas d'importance... A Moscou , la première chose que je voudrais c'est courir pour acheter de la crème glacée .... Chez vous dans le sovkhoze  je m’ennuyai  beaucoup de la crème glacée!.
      Si tôt?.
      Les deux  éclatèrent  de rire.
      Entre autres, vous dessinez ou peignez à l'huile ?
      L'un et l'autre.
       Maintenant il est clair, pourquoi  la dernière fois vous aviez une tache noire entre les sourcils. Mais il me semblait que vous faites la propagande parmi nos jeunes filles de la culture indienne...
       Soudain  Merouert s'attrista,  soupira.
      — Quel  peintre. de moi.. Simplement un  badigeonneur.
      —  Non, c'est bon...
      —  Être un  badigeonneur ?
      — Savoir dessiner... Vous dessinez quelque chose maintenant ?
      — Je tente...
      — Quoi ?
      —  Tout est très simple. La steppe... Le coucher... À côté du cabaret se  réunirent  les tractoristes...
      — Et comment ?. On réussit?
      — On   réussit, quand ce que tu peints, t'inquiète...
       — Et les tractoristes  ne vous inquiètent pas ?. À moi cela,vous savez, plaît même ... Que personne de nos tractoristes  ne vous inquiète... Mais la steppe doit  réussir  chez vous?
      — Elle, tout juste , ne réussit  pas chez moi.
      — Comment ça ?.
       — Vrai. Elle  chez moi... ne respire pas, comme on dit   chez les peintres. Ne respire pas... Est morte, comme le drap noir...
      — Et  si retoucher les freux ?. Les peintres toujours représentent quelque chose  pour ranimer le tableau...
      — À quoi ici les freux...  dit Merouert tristement, sans accepter la plaisanterie. — Simplement la steppe  changea, tout est  autour labouré. Je discute avec le père, je persuade, et moi, je ne peux pas m'habituer. Comme si quelqu'un  prit et me vola un  rêve le plus intime.
       — Un rêve ?
       — Oui, je rêvais ainsi voir comment à la steppe de l'horizon à horizon ondulent les herbes vertes, parmi eux — les troupeaux de moutons, passent en coup de vent les chevaux, pâturent les troupeaux de vaches. Cela vous est ridicule?. Et en effet, moi, je suis  une fille du berger et je m'habituai dès l'enfance aux animaux...
       — Non, cela ne me fait pas du tout rire. Seulement si vous voyez ici au lieu de l'herbe et des brebis la mer des épis  d'or - est-ce que c'est mauvais ?
       C'est aussi d'une belle manière, je ne discute pas... Mais un homme... Comprenez, en effet, les hommes — comme les cygnes. Mon père dit que les cygnes, qui se réunissaient plus tôt chez nous sur les lacs   envahis par les roseaux le long de la rive quand la mer artificielle apparut dans les lacs  cessèrent  d'apparaître. Apparemment — quel vaste espace! Et les cygnes doivent être plus nombreux !. Mais  ils sont absents... Je veux dire quoi que nous n’admirions les mers du blé, nous ne nous réjouissions des récoltes, mais quelque part dans le coin le plus secret du coeur chez nous, les nés à la steppe, se gardera pour toujours la tristesse de ces vastes espaces de stipa. Est-ce que je n'ai  pas raison ?.
      — Non, déjà  nos enfants n'auront pas de cette tristesse . Pour eux  se montreront plus poétiques d'autres paysages. Ceux que nous créons...
       — Vous raisonnez comme un agronome, Khassen. Excepté le blé, vous ne voulez rien savoir... Dans cela est votre faiblesse.
       — Et je trouve — la force. Ne pas être triste du passé irrévocable, mais  être un  réaliste et regarder courageusement   au futur. Vous trouvez que c'est une faiblesse ?.
        Probablement, vous avez raison ...  Vous avez raison encore une fois... Vous savez, plus tôt il me semblait que la lutte entre le vieux et le nouveau  est une lutte, un  désaccord entre les vieillards et nous, les  jeunes. Mais  en fait ce n'est pas du tout ainsi. La lutte est  dans l'âme  de chacun , il est jeune ou  vieux. Qu'est ce qui est  absorbé avec le lait de la mère —  il n'est pas facile de changer ainsi...
      Je comprends, Merouert, de quoi vous voulez parler. Par tous les siècles et les siècles on s'occupait de l'élevage, et entre eux il y a des tels,  qui sont malades  maintenant pour leur  steppe libre. Mais par leur esprit et ils comprennent : on ne peut pas être figé, s'arrêter à une place, le temps change, avance, et notre peuple doit se changer et s’avancer avec lui. Et le pain... Je vous raconterai une fois  une  légende, que j'entendait de mon grand-père. Elle  s'appelle : «La légende sur le grain de blé»... Khassen  garda le silence. — J'ai  un bon grand-père, Merouert.
      J'appris beaucoup de lui...
      Merouert  regarda attentivement Khassen. Un haut front, des pommettes fermes, un regard tranquille ouvert... Et cet agronome, qui se  montra à elle  seulement par un gamin exalté, commençait lui plaire. Et surtout Merouert  ne voulait pas  pour qu'il voie, comment elle se rencontrera  avec le professeur...
Le professeur... Quoi chez elle est commun  avec lui?
Pourquoi elle vint  ici ?.     Pourquoi jusqu'à ce temps -là elle ne  refusa pas — mais le fit attendre la réponse ?. Peut-être, la semaine passée elle se rappelait plus souvent Khassen, qu'Aydoungaliev.
       Eh bien, et Khassen? Comment  est-il  envers  elle? Il faut examiner cela encore. Et pour le moment — quoi  faire, il faut rencontrer Alcheke, quand même de la politesse simple. Seulement voici Khassen...
       De loin le grondement lourd du train s'approchant se fit entendre,
       — Khassen, je  veux vous demander... elle  hésita, — Si vous ne pourriez pas...
       — Ordonnez, Merouert. — Khassen s'allongea, ayant claqué d'un ton badin des talons. — Arrêter le soleil ? Vous apporter du gin dans une bouteille magique?
      Merouert éclata de rire:
      — Vous  devinâtes presque, Khassen. Je demande quelques bouteilles, seulement non avec le gin, mais  avec le champagne, du wagon-restaurant... Le père veut inviter quelqu'uns des parents. Et encore. Il serait bien de prendre une boîte de bonbons de Moscou, cela vraiment pour moi personnellement.
       — J'écoute et obéis... Seulement comment faire avec mon visiteur ?.
       — Rien ne lui arrivera, qu'il attendra un peu...
       — Et c'est vrai...
       Vers la halte  roula le convoi et s'arrêta. Khassen se mit à courir vers le wagon-restaurant, et Merouert se dépêcha vers le wagon à banquettes rembourrées, lequel  était indiqué dans le télégramme.
       Quand elle vit Aydoungaliev, il se trouvait déjà sur la raie damée de la terre remplaçant le quai, — haut, semblable au sportif, dans un costume impeccablement cousu. À deux pas de lui il y avait une grande valise en cuir, toute  dans les courroies et les éclairs, avec les étiquettes de différentes villes et des pays. Mais il semblait, le professeur  oublia la valise,  tout dans le monde —  avec la jouissance il aspirait le faible vent volant de la steppe et regardait le buisson du lilas solitaire, on on ne sait par qui planté ici ...
       Soudain il  lui sembla   gentil et touchant, ce professeur âgé, ainsi  admirant avec abnégation le buisson lilas... Меrouert s'approcha de lui et  tendit la main :
       — Bonjour, Alcheke.Soyez le bienvenu...
       Aydoungaliev se tourna, et vit Merouert et brilla tout.
       — Merouert ?.  Je suis si content que vous décidâtes de me   rencontrer...
       Merouert se troubla, sans connaître quoi dire.
       — Et moi,   vraiment je n'espérais pas, je  pensais...
       Le professeur ne   finit pas.
       — Comment vous alliez ? — l'interrompit  Merouert. — Tout est bien ?
       — Qu'est ce qui peut arriver avec moi  ? Et vous m'attendiez ? Vous vous inquiétiez ?.
       Certes, — Merouert  salua vaguement, —  tout arrive dans le chemin... Elle  chanta d'un ton badin le couplet de la chansonnette d'enfant :
La locomotive ne se retint pas ,
Descendit  sous la pente,
Et le chaton  rit,
Commença à lécher la queue!.
       Les deux éclatèrent  de rire.
       —Comment vous vous  installèrent  dans le sovkhoze  ? —  demanda         Alchinbek, en s'orientant de tous les côtés. — Quels  sont  les gens ici ? Les enthousiastes des terres vierges ? Ou les habitants temporaires, les amateurs des longs roubles?.
      Merouert n'eut le temps de répondre. Khassen s'approcha d'eux, en serrant contre le coeur à deux mains les achats.
      — Bonjour, Alchinbek Aydoungalievitch...
      Le professeur  représenta sur le visage  la joie :
      Qui je vois! Khassen ?. Et toi ici ?.
      Merouert   regarda avec embarras un jeune agronome.
      — Et Khassen me disait que vous n'êtes pas familiers!.
      Le professeur   haussa  les épaules  d'un air vexé:
      — Quant à moi, je ne me trouve pas comme étranger à Khassen...
      Il  embrassa d'un regard en cachette un jeune homme du corps  athlétique ,  son visage pas   beau, plutôt rustaud, même sévère, mais attirant par des traîts courageux. Il  remarqua   avec quelle expression  Merouert le regardait de temps en temps... «Ainsi, ainsi ...» —  répéta en soi   plusieurs fois Alchinbek. Il ne comprenait pas encore que tout cela signifie, mais dans le  coeur  bougea  l'alarme.
      De tous seulement Khassen semblait tout à fait imperturbable.
      — Le camarade  Ougryoumov est très  occupé aujourd'hui, —  expliqua-t-il , — et il me demanda de vous rencontrer. Je ne savais pas que vous êtes rencontré par notre zootechnicien.
     Merouert  saisit dans les derniers mots  de Khassen le reproche, mais ne répondit rien  
      — Et  le père ? — s'adressa brusquement le professeur à  Khassen, — il est aussi ici, à Altyn Aray ?.
      — Non, —  dit Khassen. — Il est à la mine phosphorique de Karataou. Jusqu'à la pension il voudra passer peu probablement chez moi. Et ensuite — qu’ est-ce que  lui faire là, seul?
     Soudain Alchinbek tout se  serra quelque peu, se ternit.
      — Oui, oui, je comprends...  murmura-t-il . — Une fois  nous  nous voyions dans ces endroits...
     Le professeur ne mentait pas: il se rencontrait à la mine de Karataou  avec Atymtay. Et sa mémoire  conserva  bien tous les détails de cette rencontre malheureuse...

      Karataou — on appelle ainsi la périphérie des contreforts de nord-ouest de Tien-Shan. Il existe  ici un gisement unique des phosphorites découvert il y a plus de cent ans  par le naturaliste connu, le membre de la Société  géographique russe  N.A.Severtsov, venu à cette région avec les premiers détachements des troupes du général Tchernyaev. Depuis ce temps-là dans les pays situés au pied des monts de Karataou on menait les travaux de prospection; avant la révolution ils avaient un caractère épisodique, mais dès les  années trente ils acquirent une  méthode et une envergure. De puissants gisements  des minerais des phosphorites découverts ici  fit Karataou par la deuxième base dans le pays selon les stocks des engrais minéraux après  des apatites de Khibiny. Pendant la Guerre nationale à Karataou on  commença la construction du plus grand combinat. Son dépôt de matières premières était la mine de Tchoulaktaou.
       Voici ici, à ces endroits  , vint le commandant de la compagnie de fusiliers-voltigeurs, le lieutenant-chef Atymtay, ayant laissé aux  soins du grand-père le petit fils...
      Étant revenu à la profession d'avant-guerre, il  s’embaucha  au détachement de prospection géologique par le maître-foreur. Les recherches  des gisements des phosphorites avait lieu  dans une ville  Dzhamantas, à vingt kilomètres d'une jeune ville des mineurs, apparue récemment  — Karataou.
       Deux blessures tourmentaient Atymtay. Une d'elles, comme les médecins dans l'hôpital supposaient, guérit assez vite. Аtymtay  rejeta la béquille et se mit  à marcher sûrement sur la terre pierreuse de Karataou  , bien que le boitement facile chez lui reste  pour la vie. La deuxième blessure ne se  cicatrisait pas, ne se serrait pas et devenait au jour le jour plus  insupportable.
       «Tu es jeune, —parlaient  les amis, —Tu es un homme ... Sois ainsi un djiguite , bon sang, un  maître de ton  destin! Il y a peu de femmes  dans le monde ?. Tu trouveras encore à toi-même selon le coeur. Choisis. Parmi celles  qui t'admirent, seront recherchées et mieux de Bibigaycha! Et oublie la. La femme infidèle, la mère qui quitta le fils — elle est  indigne pour en penser même!.»
      Et Atymtay  tentait d'oublier, ne pas penser.
         Parfois il réussissait — dans la conversation avec les amis, avec un verre du vin. Il y avait le cas , il était attiré par  quelque femme, en effet, il  était encore jeune , plusieurs femmes voulaient avec lui  joindre la vie. Mais tout s'achevait par la tristesse et la solitude. Quand il n'avait tout à fait de force, il partait pour  quelques jours chez Khassen.  Le travail venait en aide— il ne savait pas faire quelque chose à moitié de force, sans se donner entièrement.
       L'expédition de Dzhamantas  devint peu à peu une  mine, Atymtay y était  fixé  par le chef du terrain. Les réunions de planification, les conférences techniques, la lutte pour la production augmentée...  Les autorités minières le  respectaient et appréciaient, et  les camarades  par une vieille habitude l'appelaient — «la foreuse boiteuse»...
      Tout juste cette année-là, quand le gisement de Dzhamantas était mis en exploitation, Alchinbek Aydoungaliev y vint. Il " se promotionnait" de nouveau. On lui demandait de préparer le compte rendu détaillé pour le Conseil des ministres de la république sur une large utilisation des ressources minérales du Kazakhstan dans l'agriculture. Аydoungaliev  faisait connaissance à la place avec les possibilités réelles, définissait les perspectives, faisait les conclusions... Et les conclusions dépassaient toutes attentes. Il s'avéra que dans dix — quinze ans  les phosphorites de Karataou assureront quarante   pour-cent des besoins des engrais minéraux de tout le pays, — certainement, aux rythmes correspondants de la production et du  traitement. Si prendre en considération que la superficie ensemencée au  Kazakhstan est égale environ à trente millions d'hectares, pour elle serait assez de la  moitié des engrais produits par le combinat de Karataou...
       En recueillant les données, Alchinbek sentait la participation personnelle  aux grandes affaires, aux perspectives captivantes, avec qui le pays vivait à cette époque-là. Il présentait déjà, comme il lira un exposé — probablement, devant l'auditoire étroit, étroit et très considérable... Et s'il ne lira pas alors son "compte rendu" volumineux relié à cuir artificiel, il se trouvera en tout cas chez les gens les plus responsables dans la république...En bref, il travaillait assidûment, en mettant de grands espoirs en avenir — non seulement du combinat de Karataou...
       Ayant l'intention d'aller à Alma-Ata, Alchinbek  visita pour la dernière fois toutes les mines et revenait de la plus  lointaine, où on venait de mettre une mine en production.  À côté d'Aydoungaliev était assis un assistant de  l’ingénieur en chef  du combinat. La voiture était conduite par le chef du terrain Atymtay. Il jetait des coups d'oeil parfois au miroir sur la pare-brise et y voyait le  visage  d'Alchinbek content, rose, haut en couleur. Chaque fois les doigts d'Atymtay  serraient plus le volant, et  la haine, comme le lasso tressé du crin, serrait plus fortement la gorge. Il savait, qui est assis  derrière lui.
       À la différence d'Atymtay, Alchinbek ne devinait pas,  avec qui le cas le mit   en contact.. Il ne voyait jamais le mari de Bibigaycha, et le nom, que portait Atymtay, n'était pas  vraiment si  rare chez les Kazakhs...
      La voiture roulait  par le chemin irrégulier, couvert des fondrières. Atymtay  pressait du moteur, combien il  pouvait. Les impulsions rudes, le cahotement fou — tout cela semblait,  lui faire seulement le plaisir.  De tous les côtés scintillaient les buissons cachectiques du bayalish et kokpet, au  nord partait la steppe grise lisse, vers le sud étaient vues les chaines de montagne  lilas du Petit Karataou.
       Il était presque le coucher du soleil. Jusqu'au combinat il restait encore cinquante kilomètres du  chemin désert, sans  aucun aul en passant.
       Probablement, ceux qui s'installèrent  sur le siège arrière, s'habituèrent, prirent  patience,  pour  le cahotement et maintenant tout le temps ils bavardaient de quelque chose. L'assistant de l'ingéneur en chef , un bon boulot aux yeux ronds confiants , pendant  le voyage court se lia d'amitié avec  le visiteur d'Alma-Ata, probablement lui flattait  la sincérité, que se  permettait Alchinbek ...
Atymtay   écouta.
       —...Alors  je décidai  que sera mieux, si elle renonce à son  fils, — parlait Aydoungaliev. Ses mots sonnaient sourd et indistinctement, Atymtay  devait s'efforcer pour les analyser. — Une nouvelle famille...
       Mais l'enfant... Le boulot se perdit évidemment. — à l'enfant personne ne remplacera la mère...
       — Et les enfants, qui grandissent avec la belle-mère ou le beau-père, ils sont heureux, à votre avis?. Non, il faut couper le noeud à la fois...
       Atymtay tourna  la voiture sur la butte rapide et  il faillit de se graver presque par la tête au verre de devant.
      — Si on ne peut pas plus doucement ?. —  implora le boulot. Et — déjà à Aydoungaliev:- Et elle ?. est ce qu'elle  accepta  ?
      —Pas  à la fois...
      — Mais...
      — Vous connaissez mal les femmes, mon cher... Pour elles...
      Plus loin Atymtay n'entendit pas.
      Son  coeur  frappait, comme un marteau piqueur embrayé à pleine  capacité.
      — Et le garçon ?. Le père ?.-Vous depuis ce temps-là, vous  ne vous  rencontriez  pas ?
      — Non, — ayant gardé le silence, Aydoungaliev  répondit. —  Je voyais le garçon une fois... mais  le mari — non. Il  ne faisait pas savoir de  lui..
      «Et! Ainsi tu veux que je fasse savoir de moi-même ?. Eh bien, attends, tu feras connaissance maintenant !» Atymtay  appuya  par à-coups sur le frein.
      — Je vous demande de descendre de la voiture, —   dit-il  sans se retourner.
      Aydoungaliev  était assis de côté, près de la portière.
      — Pourquoi ?.
      — Et plus vite... Il faut ainsi.
       Je vous en prie ...
       Sans rien comprendre, Aydoungaliev  ouvrit la portière et descendit  docilement. À peine il  toucha par un pied  la terre, comme Atymtay  mit les gaz, la voiture s'élança en avant. Aydoungaliev tomba. Tout se passa en un instant. Que criait Alchtchinbek  resté sur le chemin, Atymtay n'entendait pas déjà.
       — Arrête!. Que tu fais ?. se mit à hurler, s'étant remis, l'assistant de l'ingénieur en chef .
       Atymtay  se courba seulement vers le volant. La voiture allait à toute vitesse, en sursautant  les fondrières, le boulot malheureux se  jetait   du côté à l'autre.
      — Toi quoi, tu devins  fou ?. il  saisit Atymtay pour les épaules.-arrête la voiture, on te dit!.
      —  Calmez vous, — pressa Atymtay entre les dents.
      — Arrête, de grâce!. En effet, la nuit bientôt... Qu'est ce qu'il fit à toi  ? On ne peut pas laisser un homme dans  la steppe!.
      —Lui et non cela ,il  mérita, —  jeta court Atymtay.
      — En effet, il périra!
      — Qu'il périsse!
      — On ne peut pas ainsi! C'est  un meurtre!
      — Si vous voulez, restez avec lui.
      — Quoi ?. —  avala de travers le boulot. — le dieu voit, je fis tout qu’est ce qui est  dans mes forces. — il se rejeta en arrière, s'enfonça  dans  le coin...
      La voiture volait par la flèche  à la brume couvrant de l'ouest.
        Cette nuit-là, Alchinbek  éprouva plus que pour toute la vie. Il naquit  dans la campagne, son père était un professeur, plus tard — un  directeur de l'école de l'aul. Alchinbek  était un des meilleurs élèves, en effet, il prenait plus  par l'application et par  la diligence, que par les talents  et l'esprit. Il était plus capable  surtout pour les objets, qui demandaient de la mémoire. Il retenait facilement les vers, les noms des montagnes et des rivières, des astres, les dates historiques, surpassait les autres dans les sciences naturelles, la biologie. Le père  décida que son fils réussira au  futur, si deviendra non un astronome, mais , pour ainsi dire,un agronome. Alchinbek  était d'accord avec  lui..  Cependant il grandit  dans la famille du professeur, non du laboureur, non de l'éleveur du bétail,  les livres lui remplaçaient beaucoup de ce que les autres  étudiaient de l'expérience personnelle  de l'enfance..
     Mais quoi qu'il en soit, il  entra à l'institut agricole.
       S'étant habitué à primer à l'école, Alchinbek y était parmi les meilleurs. Il était stimulé par l'amour-propre, la mauvaise volonté de se perdre, devenir imperceptible dans la masse des camarades. D'ailleurs, est ce que des camarades?. Alchinbek se tenait à l'écart, il avait des condisciples  de cours, il n'avait pas de camarades...
      Après son institut, le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat l’attendait. Alchinbek le finit   en  mille neuf cents trente sept.
       Tout juste à cette époque-ci Alchinbek se trouva dans les pays natals. Il était énergique, actif, constant et tomba vite   à l'œil  des autorités. En région, où il travaillait dans les organismes agricoles, on passa avec succès une campagne des semailles, on moissonna bien.
       Dès cet automne était  commencé l'essor  de sa carrière.
Quand les autres tombaient, il savait se tenir debout et — non seulement,  mais  faire un  pas en avant. Alchinbek  avait  toujours de la chance dans n'importe quelles circonstances. Il expliquait ce coup de chance incessant à ce que partout, où il était  mis, il travaillait honnêtement, consciencieusement et sans avoir pitié de soi, de ses forces — pour le devoir ,  pour la cause commune.
        La guerre commença. Pour ce moment-là il présidait la gestion agricole de la région et avait de la réservation, du  cabinet personnel, de la secrétaire et la ration. Il ne se gelait pas  dans les tranchées, il ne se jetait pas vers l'ouest aux champs des batailles  enfumés, grondants, il partait rarement aux  champs kolkhoziens ,  s'il  partait, alors  au  troïka copieux engraissé, en compagnie de l'escorte entière, à qui, il arrivait, prenaient part le chef de la milice régionale, et le procureur régional. Cependant ici Alchinbek ne ménageait pas les forces. «Tout pour le front! — il répétait. — tout pour la victoire!.» Il soulignait de plus que «l'arrière – est le même  front» et que «la victoire est forgée non seulement au front, mais aussi à l'arrière».
     Et voici à cette époque Alchinbek Aydoungaliev se rencontra avec Bibigaycha. Il savait plaire aux femmes et était celui qui s'amourache facilement. La conquête des coeurs féminins pour lui n'était jamais une affaire complexe, mais, ayant vu Bibigaycha, il  tomba amoureux pour tout de bon. Elle  paya de retour. Il  quitta la femme avec deux enfants, cela lui  donna le droit de demander à Bibigaycha pour qu'elle se sépare du fils. Elle  céda...
       À vrai dire, ici la fortune  tourna le dos à Alchinbek. Son ancienne femme s'adressa aux instances de parti avec une plainte. La réputation sans tache d'Alchinbek  chancela. Le temps  était sévère. Aydoungaliev fut  démis du travail dirigeant — pour la corruption morale. Il se trouva en disponibilité. Mais pour quelque temps. L'intuition, l'expérience et de larges liens l'aidèrent  à rechercher une nouvelle voie dans la  vie et à avancer d'un pas assuré  sur elle.  Cette voie — s'appelait la science.
       Les capacités naturelles, la force de pénétration, la persévérance, le travail de longue date dans la sphère de l'agriculture, enfin — le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat fini autrefois, — tout y  marcha, tout fut utile maintenant  à Alchinbek! En outre il possédait d'une  qualité la plus précieuse: il distinguait correctement l'essentiel du secondaire.
       L'expérience acquise dans la région , lui donnait la possibilité de choisir le  principal problème à l'ordre du jour pour l'agriculture  et de   s'y accrocher. Notamment — s'accrocher et ne pas quitter jusqu'à ce que lui, ce problème, qu'il  leva, le levait, Alchinbek, un-deux degrés  plus haut... Ainsi, par exemple, le truisme sur l'utilité des engrais minéraux servait à lui du sujet des interventions innombrables, des exposés, des articles, il  créa à  Alchinbek le nom de la haute compétence scientifique vivant de l’air  du  temps, avec le progrès technique, avec les besoins du pays... Le candidat ès sciences Aydoungaliev devint dans  quelques années  déjà le docteur ès sciences, le chef de la chaire, le professeur...
Mais. Il ne faut pas penser qu'Alchinbek en  fut satisfait. Les titres ?. Les fonctions ?. Non, la science est encore et la gloire, peut être — l'immortalité dans la mémoire de la postérité reconnaissante!  Cependant ici on  se passera des exposés et des articles, dans lesquels se répètent les vérités bien connues, quelque grande découverte  y est nécessaire... Et Alchinbek se concentra  à propos d’une nouvelle sorte du blé pour les champs de terre vierge du Kazakhstan.
       Le blé supportant la sécheresse, résistant, capable de tolérer les conditions rigides climatiques ... À sa base on metta une sorte locale aborigène du blé  blanc de Tokraoun autrefois rendue  célèbre, et  à présent presque disparaissante   Elle possédait un puissant système des racines et aux années de sécheresse, quand les autres sortes  brulaient complètement , elle donnait une récolte. Alchinbek  s'occupa de son amélioration, l'adaptation aux conditions de la zone du nord, aux  sols légers souffrant de l'érosion éolienne.. A l'aide d'une grande quantité d'engrais minéraux et par voie de l'application de divers moyens  agrotechniques il espérait qu'il  réussira à obtenir du blé en pleine sève même  à    l'humidité basse. Alchinbek  croyait au succès. À vrai dire, le  blé  blanc de Tokraoun était connue bien avant qu'il se mette aux expériences. Mais quelle importance, proprement, cela avait ? S'il cultive une  sorte améliorée d'un tel blé plus ou moins ferme, personne ne se serait avisé de fouiller le passé, reprocher au professeur le plagiat. Pourvu que recevoir une nouvelle sorte!.
       ...Ce temps, quand le professeur se heurta à Atymtay, jusqu'au blé était encore loin, Alchinbek s'occupait des engrais minéraux, interprétait comment ils sont utiles au sol, et il  écrivait un article après l'autre , — entre autres, et sur  les phosphorites  de Karataou..
       Quand la voiture s'éloigna , ayant recouvert de la poussière Alchinbek allongé au milieu du chemin , il ne savait pas quoi penser.
       Qui ce chef du terrain ? Évidemment quelque toqué! Mais comment on lui confie  une telle fonction ?. Mais non, Aydoungaliev ne permettra pas de plaisanter   idiot! Il lui montrera, ce gredin!. Mais Alchinbek était peu de temps subi par  la fureur. Il était seul dans la steppe déserte.  La nuit approchait . La colère  recula,  elle était succédée  par la peur...
        Alchinbek  tenta de se rappeler qu'est ce qui  se passa dans la voiture. Il parlait à l'assistant de l'ingénieur en chef ... Voici en effet, quel vilain homme  était  ce boulot! Il ne tenta pas  d'arrêter la voiture, roula  à deux avec ce fou... Ou les deux décidèrent  de le jouer un peu ?. Et ils reviendront bientôt ?. Non, il ne paraît pas...
      Alchinbek  s'avança chemin faisant, à côté , où  disparut la voiture, mais il  passa  un tout petit peu — et s'arrêta. Il se rappela, de quoi ils parlaient avec le boulot...  Et plus tôt quelqu'un racontait à Alchinbek que le mari de Bibigaycha  travaille dans  la mine de Karataou, seulement il  fit sourde oreille à cela.  Pour quelle raison à lui s'intéresser au destin d'Atymtay ?. Et voici Atymtay  apparut devant lui, dans la steppe sourde, — comme le châtiment cruel envoyé en vengeance par le sort lui-même!.
     Il commençait  vite à faire sombre ,  de la steppe des bouffées d'air froid venaient. Les étoiles vives disséminées à travers le ciel, intensifiaient seulement le sentiment de l'impuissance et de la solitude. Par quoi  s'achèvera cette aventure idiote ?
       Autrefois Alchinbek lisait qu'à l'époque tardive du paléozoïque dans ces lieux se trouvaient des variétés des dinosaures gigantesques, les ichtyosaures, et  dans les montagnes de Karataou habitaient les serpents de proportions épiques. Et aux temps assez récents, quand les auls kazakhes erraient sur  les contreforts de Karataou, il arrivait à eux  des accumulations monstrueuses des serpents pénétrant par les cols à l'abreuvoir, vers de nombreux lacs épars sur la plaine—Biylikol, Akkol, Kzylkol. Ils s'entrelaçaient dans la boule  immense vivante, et elle  roulait en avant, en soulevant après elle  des tourbillons de la poussière, — toxique, grouillant par la multitude des corps de serpent tendus ,  se tordant ...
      La nuit était toujours sombre, de tous les côtés Alchinbek étaient entouré par la noirceur ténébreuse. Il allait, en distinguant à peine, en tâtant plutôt devant lui-même le chemin. Mille étoiles le regardaient sans scintiller, indifférentes, froides, comme des yeux de serpent. Mille têtes de serpent, il semblait à  Alchinbek, se cachèrent  dans l'obscurité et tendent vers  lui, en se balançant sur les cous fins souples. Et à chaque pas il avait un tel sentiment, comme s'il marchera à l'instant sur la vipère. Il  savait que tout cela— seulement une imagination produite, mais il se dominait à peine pour ne pas crier de la peur...
      Ensuite à lui  se fit entendre en effet un hurlement court , semblable à l'aboiement  saccadé  des chiens de l'aul. Il cessa,  disparut , se fit entendre plus près...Le pleurnichement triste, plaintif  du chacal ,cela sonnait à droite, à gauche, et — il est étrange — Alchinbek  était même content de cette voix vivante, avec elle  il ne se sentait pas si  solitaire. Mais le chacal pleurnicha et  disparut, trop peureux pour continuer la poursuite...
      Il allait et pensait de Bibigaycha. «Tu me  privas de la seule joie à la vie —de  mon fils! Tu n'attendras pas la joie — il n'y aura pas chez moi un enfant de toi!» Ainsi elle criait, ayant découvert qu'elle devint  enceinte. Il lui semblait que Bibigaycha  décida encore une fois de piquer, de  le blesser, il  répondit rudement: «Tu ne veux pas — ne mets  pas au monde, ne menace pas seulement. à moi... Tu ne me priveras pas de la joie, j'ai déjà — deux...» Bibigaycha se fâcha toute rouge définitivement :«tu trouves comme tes fils ces deux, qui portent maintenant le nom de leur mère?»
       Alchinbek  garda le silence, se retint . Il sortit de la maison, errait à Alma-Ata, en choisissant les ruelles calmes peu habitées. La tristesse le pressait, pour la première fois  Alchinbek devint malade qu'il  perdit tout lien avec les garçons, ils ne  le rappellent pas, l’oublièrent , même le nom chez eux — un autre...
      Mais il lui était pas moins amer de comprendre  que Bibigaycha  sa  Bibigaycha, pour qui  il  donna  tout -ainsi il s'habitua à penser, — ne souhaite pas avoir de lui un enfant... À vrai dire, il était sûr que c'est simplement une  lubie  suivante...
      Ils étaient heureux deux ans, quand l'amour passionné sans réserve de Bibigaycha adoucissait les infortunes écroulées sur Alchinbek. Mais ensuite Bibigaycha  commença  de plus en plus souvent à se mettre à parler de Khassen. Pendant  le thé de matin elle racontait les rêves de nuit et avec cela mentionnait invariablement le fils. «Probablement, il s'ennuie, le pauvret... Non en vain je vis  en rêve,
       Comme s'il court, tend en avant les menottes et crie: «Maman ! . . Maman ! » Ou: « Khassenchik tomba  probablement malade , je voyais — maigre, pâle  était  chez le papi à genoux et gémissait , gémissait...» Ou: «Probablement, il  se fâche contre moi, ne peut pas pardonner. Je l'appelle,  l'appelle, et il se détourne...» elle soupirait : «Comment  il me pardonnera, en effet, je le  quittai, quittai..» Les conversations semblables étaient  rompues par les larmes, qui faisaient perdre définitivement  la patience  d'Alchinbek: il ne supportait pas les larmes des femmes. Elle inventait les rêves ou en effet ils venaient à elle  presque chaque nuit ? En tout cas, on voit, elle espérait qu'Alchinbek s'apitoiera, lui proposera de prendre Khassen chez lui-même... Mais Alchinbek  résista. En réponse aux larmes et aux  allusions il faisait semblant, comme s'il  ne comprend rien.
      Et Bibigaycha s'ennuyait  chaque année de plus en plus , elle  pensait de plus en plus de Khassen... Qu'est ce qu'elle  fit d’elle-même, quand elle était enceinte,  il restait inconnu  pour Alchinbek, il était  connu seulement aux médecins, qui disséquaient son corps. Elle mourit dans l'hôpital, au  neuvième mois de la grossesse...
        Mais cela  avait lieu  plus tard, et maintenant Alchinbek se rappela seulement ce qu'elle  dit avant son voyage à Karataou. Elle n'en veut pas un enfant...Elle  ne veut pas, parce qu'il la sépara de Khassen...
Et, cependant, pourquoi il ne permit pas à Bibigaycha de prendre le garçon ? En effet, et ainsi ce n'est pas un secret pour personne qu'elle était mariée, avait le fils. Ou Alchinbek ne souhaitait pas que la présence de Khassen rappelle cela ?. Mais  pas trop cruellement il se comporta ?. Pour la première fois pour   toutes les années en  lui   bougea quelque chose de semblable aux remords.
        Il ne se rappelait pas, s'il  allait longtemps cette nuit-là —  et où ?. À quelle direction ? Au-dessus du   col du Grand Karataou la lune  regarda,  flotta au-dessus  des montagnes, comme un globe immense pourpre  gonflé du sang...
        Au point du jour Alchinbek était  réveillé par le bruit du moteur.  L'assistant de l'ingénieur en chef vint le prendre — déjà avec un autre «willis» et avec un autre chauffeur. Il serait revenu plus tôt, mais Atymtay, par le chemin à la mine, conduisait exprès la voiture lentement et à toutes les persuasions répondait : «Je sais, vous  retournerez le prendre... Qu' au moins une nuit il soit  dans  la steppe, là à lui personne n'empêchera de penser à quelque chose...»
       Alchinbek,  en effet, réfléchit quelque chose  en solitude. Mais cela ne l'empêcha à l'arrivée à Karataou faire un tel bruit que la direction et l'organisation du parti de la mine étaient obligée d'accepter d'examiner une affaire personnelle du communiste Atymtay. Quoi  là — une affaire personnelle! Aydoungaliev  menaçait par le ministère public, en affirmant que cela était presque une  tentative directe du meurtre!.
       À Karataou à cette époque il y avait Asylbek Akhmetjanov
       Il  fit beaucoup dans le passé pour le développement  du gisement de Karataou et  par la suite il venait ici souvent, étant  au courant de la construction du combinat. On le connait  bon ici,  et il connaissait plusieurs — de vue  et de  nom.
       Ayant entendu l'histoire scandaleuse absurde, Akhmetjanov  invita chez lui Atymtay, avec qui il  fit connaissance, quand Atymtay travaillait le foreur. Que faire ?.Il fallut raconter  tout ce  qu’est ce qui  précédait cette nuit.
Akhmetjanov  garda le silence,  pensa — et ne dit rien. Mais, laissant aller  Atymtay, il invita   chez lui  Aydoungaliev. Il était laconique dans la conversation avec lui :
       — Cessez immédiatement le remue-ménage de souris. C'est mon conseil. Vous devez vous réjouir que vous vous  débarrassâtes  , à l'essence, par une petite frayeur, bien que vous  soyez  dignes de la punition plus sévère.
       Alchinbek   comprit  que beaucoup  est connu à Akhmetjanov...
Le même jour il  partit  pour Alma-Ata.
       Le  professeur Aydoungaliev retint  pour la vie sa seule rencontre avec Atymtaev. D'autant plus que depuis ce temps-là Asylbek Akhmetjanov  commença  à montrer du  froid pour  lui , et pour Alchinbek cela signifiait beaucoup plus, que la question , sera puni ou non  Atymtay...
       Maintenant, sur la halte, en demandant à Khassen de son père, le professeur se rappela involontairement une histoire ancienne. Mais tout de suite il  tâcha de se délivrer  des idées désagréables. Qui veut encore une fois revenir au passé, qui peut provoquer dans l'âme  seulement le dépit ?.
       Il regardait Khassen, observait sournoisement Merouert. Le couple qui convient, on  ne dira rien, — il  reconnut en soi. Le  coeur d' Alchinbek se serra. Non sans raison il éprouvait toujours l'hostilité, en pensant de ce gamin.
L'hostilité, seulement l'hostilité... Ce qu'ils sont les ennemis, le professeur Aydoungaliev  sentit seulement maintenant...
       Le premier mai et la fin de la campagne des semailles se mêlèrent à Altyn Aray à une fête gaie bruyante.
       Dans la journée tous   du plus petit au plus grand se réunirent sur une place principale  du bourg, Ougryoumov  inaugura  le meeting achevé par la remise des récompenses et des prix, et  vers le soir dans le jardin une célébration bruyante commença . Le lilas  bouillit déjà, se couvrit  d'écume des fleurs  extrêmement précoces , le feuillage épais  couvrit  les branches des ormes, fermés au-dessus  des sentiers tortueux et de larges avenues. À travers la verdure savoureuse fraîche transparaîssaient les guirlandes des fanions rouges, des pans avec les slogans. Dans les parterres  levèrent  haut les têtes bleues  les iris tendres...
       Ayant oublié des tenues de travail  imprégnées du diesel-oil ,  de l'odeur de la benzine, la jeunesse endimanchée se dispersa dans  le jardin.  Se faisait entendre partout le brouhaha, le rire, les accords des guitares. La fanfare s'installa sur  l'estrade ayant à peine le temps de sécher  de la peinture   —elle présentait le programme préparé en hiver. Dirigeait Youkhan, le tractoriste de l'équipe de Goubanov, — l'Estonien grand blond, dans la chemise blanche, mouillée  de la sueur avec "le papillon" noir sur le cou . Sans ménager ses forces, Ramazan agissait avec zèle par les assiettes de cuivre , faisait le roulement de tambour, faisait sauter et saisissait à la volée les baguettes de tambour, comme le percuteur vrai. À côté des paires tournant sur le bal en plein air Ayjan et Glacha causaient, ricanaient sur quelque chose avec les jeunes filles-trayeuses...
       Le peuple  plus solide, plus âgé s'installa  à côté de la maison de la culture, derrère  les petites tables, qu'aujourd'hui du buffet on exposa en plein air. On était assis ici par les familles entières : les petits suçaient les bonbons, craquaient du biscuit et le verre après le verre, avec la jouissance ne diminuant pas, ils  absorbaient le kriouchon et la limonade; les adultes sirotaient «jigoulevskoye», en abondance livré au buffet du district, et causaient lentement. Il était particulièrement populeux derrière la petite table de Goubanov. Tout juste devant la fête son ami ancien de Saratov  envoya à Porfiriy  Mikhaylovitch le mets délicat rare pour la terre vierge — le colis avec le hareng saur, et maintenant Goubanov  offrait avec hospitalité. Devant lui il y avait une assiette avec des tranches rosâtres, entièrement transparentes  du poissillon sec nettoyé de la pellicule, et quand son stock s'appauvrissait,  Goubanov ayant cligné de l'oeil d'une manière rusée, on ne sait d'où, comme par enchantement, mettait le nouveau.
       Le vieux Zykriya  avec le visage pensif et  sérieux, semblable à akyn Kenen, à la barbe blanche, trônait d'un air imposant derrière une des petites tables  Il laissait tomber parfois les mots, saluait plus et écoutait — imperturbable,  bienveillant également envers tous autour. Tout près de lui, déjà sous un bon degré, devant   la bouteille commencée était assis Katchan — pourpre, étuvé, comme si tout à l'heure du bain, fouetté par le balai de bouleau.   Chétive, petite, comme si séchée - la femme regardait avec alarme Ignat Frolovitch.  Autour tout faisait du bruit et se réjouissait,  mais  ses yeux étaient pleins de souffrance  calme, cachée comme  devenue habituelle .
       Ayant choisi une allée  plus tranquille, se promenaient le professeur Aydoungaliev et Ougryoumov sous la main avec la femme rappelant une maîtresse âgée, dans un costume sévère bleu foncé et la tête aux  cheveux lisses grisonnant.
       —  Par ailleurs, une fois j'avais l'occasion de voir   qu'est ce que c'est une érosion éolienne, — disait Ougryoumov —  Quelques années avant la guerre j'allais avec un groupe de spécialistes au Canada... Il semblait, la terre se dressa, où le  haut, où le dessous — ne pas comprendre, un dépôt total gris, après lui on ne voit pas le soleil. Le vent souffle, la poussière, le sable — tout se mélangea, mille hectares se  levèrent  et étaient suspendues  en l'air... On ne peut pas admettre pour que le même malheur arrive et chez nous sur les champs. Ce printemps nous  commençâmes les travaux expérimentés sur le terrain d'Ansenguir... Vous devez voir ce terrain...
       Et  sur le bal en plein air la gaieté battait  son plein À vrai dire, Merouert — si  élégante, belle , ne pas lever les yeux de dessus —  s'attrista quelque peu parmi les amies... Pourquoi elle ne danse pas, pourquoi s'ennuient ses immenses yeux  noirs ?. D'ailleurs, non loin d'elle, dans le cercle  des gars -  mécanisateurs, est Khassen , en racontant  quelque chose,  il  regarde à tout moment Merouert. Mais s'il ne lui est pas temps de s'approcher d'elle, prendre par la main et emmener vers les dansants, se mélanger avec la cohue totale!.
       À côté de la maison de la culture Ougryoumov  hocha un peu la tête, en indiquant au visiteur au vieillard le  berger, et ils se dirigèrent  vers Zykriya. On leur  mit immédiatement les chaises, une jeune serveuse avec une couronne blanche   accourut vivement au secrétaire de l'organisation de base du parti, mais Ougryoumov  dit qu'il ne faut pas rien pour le moment , et elle, en souriant malicieusement à quelque chose,  revint  à la petite table voisine.  Varvara  Mikhaylovna, la femme d'Ougryoumov, quitta  les hommes et  alla se promener dans  le jardin.
       — Et bien, l'aksakakal, nous allons élever les brebis ? — s'adressa d'un air protecteur Aydoungaliev  à Zykriya.
       — Nous allons , nous allons, — se ranima le vieillard. À lui, probablement, était flatteusement que près de lui s'assit un visiteur de la capitale. — Notre secrétaire de l'organisation de base du parti   comprend tout correctement, les brebis auront ici un vaste espace...  Avec approbation il  regarda Ougryoumov.
       — On peut tenir les brebis chez nous sur le pâturage jusqu'à l'automne avancé, —  confirma Ougryoumov.
       — Et qui va les pâturer ? — s'informa Aydoungaliev. — Chez vous dans le sovkhoze , je vois, principalement la jeunesse russe. À celle-ci les voitures sont  plus proches, que les brebis. Et les vieillards, qui veulent se reposer, je ne remarque pas du tout ...
        — On verra là, —   répondit  Ougryoumov. — l'initiative est nécessaire...
Zykriya hocha la tête , en acceptant. Le mot "l'initiative"  lui n'était pas clair, cependant tout ce que le secrétaire de l'organisation de base du parti disait, Zykriya  se présentait maintenant juste, coïncidant avec ses propres idées.
       — On verra.  répéta -t-il  après Ougryoumov et  ajouta avec sympathie : — on dit , chez toi  à Moscou tu  étais  un grand homme ?...
       — Un grand homme , un  petit homme — ce ne sont pas de tels paroles, cher Zykriya, —  sourit Ougryoumov, — Voici une fonction  chez moi était là responsable, cela exactement. Mais pas la fonction, mais je  regrette Moscou. J'aime Moscou... — il  soupira. — mais que faire, il fallut partir. Il y a une telle mauvaise chose — l'épuisement nerveux... Voici les médecins m'ordonnaient d'emmener la femme de la vanité municipale, lui accorder pour un certain temps un repos absolu...
        Zykriya n'entendit jamais parler d'une telle maladie étrange, mais il  ne se décida pas  d'interroger. Il  caressa seulement à la méditation la barbe,  plaisanta:
       — Il s'avère, tu aimes  beaucoup sa femme  ?
       — J'aime, — Ougryoumov  répondit sérieusement. — et et bien que   je me rappelle souvent  Moscou, mais vos steppes  aussi me plaisent.
       Les yeux du vieillard s'illuminèrent:
C'est bon... Si un homme  aime le vaste espace, donc on donna à son âme les ailes pour  voler haut..
       Le professeur  sourit, il voulait dire quelque chose, mais il était  interrompu par Katchan :  lui, on voit, il n'avait pas de patience  de prendre part à la conversation.
       — Un homme excentrique, —   pointa-t-il son doigt à Zykrija , — j'offre du  saucisson, et il ne prend pas...Il a du dégoût ,, Et ?.
       Ses pupilles ivres troubles s'arrêtèrent  sur Ougryoumov.
       — Il n'a  pas du dégoût,  simplement une telle coutume, —  répondit avec discrétion Ougryoumov.
       Katchan  garda le silence, se renfrogna, comme si  avec  méfiance en réfléchissant à propos des  paroles du secrétaire de l'organisation de base du parti, et  visa par la fourchette à l'assiette, où étaient les cercles du saucisson coupés.
Ayant saisi un moment, quand entre le vieux berger, le visiteur et Ougryoumov  la conversation renoua , la femme de Katchan le tendit par  la manche :
       — Tu mangerais un peu, tu mangerais  quelque chose, Gnat, —  murmurait-elle, — tout le temps , tu bois et  tu bois... Devant le peuple on a honte...
      —  Tais-toi , la vieille!.-Katchan jura entre les dents. — le temps viendra —  encore on m'apprendra !. Tous apprendront!.
Il  prononça les derniers mots  doucement, regardant autour de soi  en cachette de tous les côtés, elle se tut dans la frayeur ..
        Bientôt vers la petite table, où étaient assis Zykriya avec le secrétaire de l'organisation de base du parti et Aydoungaliev, s'approchèrent Varvara Mikhayovna et Glacha. Elles se connaissait  et maintenant, s'étant rencontrées dans le parc, se passionnèrent  pour la conversation. Varvara Mikhaylovna parlait à Glacha de Moscou, et Glacha, qui n’était pas là, l'écoutait, en rêvant un jour de se trouver dans cette ville surprenante, entendre, comment sonnent  sur la Place rouge les horloges à carillon, se promener dans la rue Gorki bouillant par le peuple, voir des musées, des expositions, des théâtres - tout ce , qu'elle connaissait seulement dans  les livres et les films!. Son visage   rougit, les yeux brillaient. Le professeur Aydoungaliev  retint  sa petite paume chaude dans sa main et - laissa tomber  avec un regret évident... Mais tout de suite il ne perdit pas  sa présence d'esprit,  céda la place et s'assit côte à côte...
       Sur l'estrade la fanfare  mit sur les chaises ses instruments de musique et  partit se reposer, entre-temps le gars-opérateur de cinéma adroit  connecta le radio-phono. Se fit  entendre la musique légère, rapide, rythmique.
       Khassen s'approcha de  Merouert.
       — Permettez ?.
       — Est-ce que vous dansez le twist ?. — elle  fit semblante de s'étonner.
       — Je  sais même lire et écrire, — plaisanta Khassen.
       — Il se trouve, vous atteignîtes  beaucoup! —  éclata de rire Merouert.
       Ils sortirent  au milieu du cercle. Quelques minutes le terrain était vide — tous admiraient, comment librement et d'une belle manière cette paire dansait.
       — Je suis  triste on ne sait pourquoi aujourd'hui, — laissa tomber Khassen.
       — Et vous voulez rire ?.
       — Au moins — sourire.
       — A qui ?.
       Ah, Merouert, Merouert... À qui encore il peut sourire ?. Seulement à celle-ci... Mais quoi elle sait de lui ? De son amour ?. Qui et comment expliquera, pourquoi soudain à toi quelque personne est plus chère dans le monde ? Pourquoi elle pour toi maintenant —est  une seule ?. Tu aimes — et c'est tout. Ne demande pas, personne ne donnait encore la réponse à ces questions .  Répondre pourrait le coeur — mais lui est sans dire un mot. Les mots sont donnés à la raison, mais elle  n'a rien à dire... Et, cependant, ils sont inséparables — la raison et le coeur, le sentiment et l'esprit. Au moins — pour Khassen... C'est pourquoi  si anxieux , si pénible  pour lui est cet amour...
       Il comprenait que non en vain se tord ici le professeur Aydoungaliev... Il a  des plans sans doute. Mais l'essentiel non en  lui. Khassen  sentait, de quelle inquiétude, de quelle révolte est plein  le coeur de la jeune fille, et si prendre en considération, comment  fort et perfide  peut être   cet homme  terrible ...
       Khassen pensait souvent de sa mère, de sa lettre écrite devant la mort. Chaque mot dans elle, chaque ligne il se rappelait  par coeur. Et maintenant, quand il dansait avec Merouert et ne pouvait pas se délivrer des pensées d' Alchinbek, devant ses yeux émergeaient les feuillets chiffonnés, usées  sur le pli, écrites à la  hâte, les lignes courant en biais. Dans plusieurs lieux  ils se répandaient, rongées par les taches  transparentes-violettes, — là, où tombaient ses  larmes...
       «Mon cher, ma joie! —  écrivait-elle. — peut être, ayant vu que cela est écrit par ta mère, qui te quitta  quand tu étais  un petit enfant, tu ne liras pas plus loin, tu chiffonneras, tu déchireras ma lettre, tu jetteras au panier... Je ne me vexerai pas, je   méritai cela , tu as raison. Tu  dois me mépriser, même détester. Mais je ne te demande qu'une chose — écoute-moi. Peut être, alors au lieu de la haine tu sentiras la pitié. Crois , on peut détester seulement celui qui ne comprend pas sa faute, qui vit dans un accord avec sa conscience noire. Et la mère, quioque qu'elle   soit, en tout cas tôt ou tard elle comprendra qu'elle fit, et alors sa vie se transformera en souffrance totale...
       Ne me maudis pas, aie de la pitié — au moins aie de la pitié -un tout petit peu, plains moi, je ne demande rien de plus. Plains  — et lis cette lettre jusqu'à la fin. Ce sera une  seule joie, que j'emporterai avec moi-même à la tombe. Je serai déjà là, quand tu recevras une enveloppe avec cette lettre. Je n'ai  plus de force  à vivre, je  dois me punir pour ma faute, m'acquitter pour tout—envers moi-même.
       Oui, il m'était difficile de choisir, à quoi  se décider: te quitter  et rester avec Alchinbek ou quitter Alchinbek et rester avec toi... Cela me demandait Alchinbek... Je me  décidai... Je pensais  du bonheur non du tien, non du sien, et il me semblait qu'alors heureuse je serai seulement avec Alchinbek. Mais il s'avéra  autrement. L'amour de la mère est plus fort, que l'amour de la femme... Plusieurs femmes, qui perdaient pour de différentes raisons leurs maris, même  ceux qui aimaient par l'amour le plus passionné, le plus dévoué, trouvaient ensuite la consolation dans un nouvel amour, la nouvelle famille... Mais la mère?. Par qui elle remplacera l'enfant, qu'elle  perdit ?. Je m'ennuyais tellement  de toi, mon garçon!. Cette tristesse  tua bientôt dans moi l'amour envers Alchinbek. Il  devint coupable de mes larmes, de  mon chagrin. Un homme , pour qui je quittai le petit chameau   aux yeux noirs!. Je me méprisais et ne pouvais pas pardonner à  Alchinbek qu'il se servit de mon amour aveugle. Je le détestais  et je  décidai que je n'aurai jamais de lui un enfant. De quoi  encore à moi, à une faible femme, lui venger ?  Je m'ennuyais de plus en plus, tellement je voulais te voir , serrer contre le coeur, toucher par les lèvres ton petit front, tes petites joues  potelées ... Non,  de cela je n'osais pas et rêver. Mais  jeter un coup d'oeil sur toi, seulement  de loin, seulement  par un oeil!. J'e m'inspirai qu'il sera plus facile à moi, si je te vois au moins une fois. J'étais poursuivie chaque minute par cette idée, elle se transforma pour moi en quelque hallucination,  torture. Enfin je vins en secret à notre aul.  En  ce moment  tu avais  neuf ans...
      Cela avait lieu pendant  la fête de la révolution d'octobre. S'étant  déguisée  en djiguite, je t'attendais dans la rue. Les gens, allaient devant , tous s'empressaient pour  le meeting, sur la place de kolkhoze. Soudain vous vous montrâtes   — toi avec le papi,   mon père. Tu portais un malakhay de renard avec le haut de velours rouge . Tu avais un tchapan noir  du velours côtelé, ceinturé d'une large courroie de soldat, — probablement, ton père t'offrit ... Le papi te menait par la main, et  te disait quelque chose, racontait quelque chose . Je voulais te regarder de  plus près, je m'approchai  à pas de loup... Et je faillis crier, je faillis m'élancer  vers toi! Tu étais tout le même, mon fils, comme il y a cinq ans, — même bronzé, avec le même minois ouvert et un haut front un peu convexe... Seulement tes yeux — si  immenses, innocents d'enfant — étaient  si  sérieux, un tel chagrin était en  eux, que je ne rencontrais pas et chez les adultes... Les jambes me manquèrent , je me retins  à peine pour ne pas tomber, je m'appuyai contre le mur... À cet instant j'éprouvai non un allégement, pour  lequel j'allais, au contraire! Seulement maintenant je sentis en plein relief  ma faute personnelle. C'est  moi qui étais coupable  de ce que tu avais de tels yeux. En effet, auparavant  tu étais un garçon gai, espiègle et vif, comme tous les enfants, — plus tôt, avant la séparation avec moi... Je pleurais. Vous  passâtes devant. Il me semblait, ton papi me reconnut, mais il ne s'arrêta pas. Il  jeta un coup d'oeil seulement à mon côté, se détourna et te  barra de moi. C'était dans son caractère, sévère, non capable de pardonner. Sois moi trois fois sa fille — il voyait dans moi seulement une mère criminelle, qui quitta le fils...  Demander lui, implorer, il était en vain , il m'arracha du coeur. Après ce  notre première et seule rencontre je ne m'adressais pas à lui. Je pense, et pour lui il était plus facile de ne pas se voir avec moi. Si je me mis  à parler avec lui dans la rue, au vu et au su de tout le monde , il serait mort de honte...        Tels étaient eux tous , les vieillards respectant les lois sévères des steppes. Et je  partis, ne  l'ayant pas plaint et ne t'ayant pas caressé. Je partis en me taisant, je me  résignai pour toi au destin, j'interdis mes sentiments — je savais que mon père réussira à t'élever mieux, que moi. Tu grandiras sans une  tendresse maternelle, mais tu seras courageux, honnête... Il ne put pas élever d'une telle sa fille , c'est vrai .. Mais en effet, les pères traitent les filles dans les familles kazakhes comme de petits enfants, jusqu'à elles ne  deviendront les adolescentes, et  plus loin ils se gênent d'apprendre  et  n'osent pas du tout punir. On croit  que l'éducation des filles — est une affaire de la mère. Je grandissais sans la  mère et j'étais privée  d'une  école sévère du père. Peut être, c'est pourquoi il y avait dans mon caractère une flexibilité, une veulerie, une défaillance. Mais je parle de tout cela non pour rechercher la justification à mes  actes.
       Je revins chez moi, mais maintenant partout avec moi étaient  tes yeux. Où je  jetai un coup d'oeil, ils étaient  devant moi — tristes, sérieux, non d'enfant... Ils me regardaient avec  reproche, condamnaient... Je ne pouvais jamais me cacher d'eux! Parfois il me semblait que je deviens folle. Alors je  commençai à demander à Alchinbek pour qu'il permette de te prendre chez nous à la maison. Il n'acceptait pas. Je ne sais pas de quoi il était guidé. En tout cas, chez moi  se dissipèrent  les restes — non de l'amour, qui n'étaient pas il y a longtemps, mais  du respect simple de cet homme . Autrefois j'étais stupide, confiante, non capable de résister  à la première impulsion.. Je ne réussis pas  à sentir que le  principal dans l'âme d'Alchinbek  — un égoïsme  terrible dirigeant chaque son pas. Je compris cela trop tard, quand   on ne peut pas déjà rien corriger, ni rendre, ni expier...
       Tu liras cette lettre, quand je  n'existerai pas déjà dans le monde. Je sais que cela ne sera pas   pour toi un grand chagrin, j'écris  tranquillement de la mort . Ton amour envers moi  eut le temps, probablement, de s'éteindre ou s'affaiblir; en tout cas, il n'est pas semblable déjà à cet amour,  comment  tu m'aimais dans la petite enfance. C'est clair. Pour les mères leurs enfants ne changent pas avec l'âge. Même quand on est vieux, ils restent pour elles  d'anciens petits enfants. Par contre pour les enfants  leurs mères ont l'âge. Et ils se tourmentent moins, quand apprennent leur mort, étant devenu les adultes. Il serait ainsi, si entre eux  rien ne se  passa pas. Et maintenant, après tout  ce qui  arriva, tu ne seras pas désolé  particulièrement.
      Mais tu ne dois pas penser que de ma mort est coupable seulement Alchinbek. Non, moi-même, je m'embrouillai, je ne  me retins pas  et je perdis  la vie...
      Encore je veux parler quelques mots de ton père. C'est un homme juste, honnête, le brave homme. Je le quittai non parce que je m'en  trompai, non! J'aimai  simplement un autre, et le sentiment  prit le dessus sur la raison et le devoir . Il arrive ainsi. Oui, j'aimais Alchinbek... Un jour toi-même, tu éprouveras  ce sentiment et tu me comprendras... Tu comprendras — et si tu ne pardonneras pas (cela   moi , je ne demande pas), au moins tu auras pitié...
        Il est bon que tu étais élevé chez le papi. Il  réussit à éduquer en  toi non seulement le courage et  l'honnêteté — il  réussit à éduquer, j'en suis sûre, à  comprendre d'autres gens — leur joie et leur chagrin... Et si tu serais élevé par Alchinbek ? Peut être, tu serais devenu avec le temps un  savant, même, comme lui-même... Et  un homme ?. Eh bien, si  tu grandirais le  même, comme Alchinbek, qui jamais ne donnera  rien pour l'autre? Chez cet homme  un spasme mort,  toujours, par  n'importe quelles voies, il obtient...»
       Et Khassen  revint à l'esprit la dernière phrase dans la lettre, et Merouert  remarqua, comment son visage s'efforça et  devint  sombre soudain.
       —Qu'est-ce qui vous prend? —  demanda-t-elle et ralentit avec étonnement et involontairement le rythme de la danse.
      Brusquement pour lui-même Khassen  répéta à haute voix :
       — «Chez cet homme  un spasme mort...» Est-ce qu'il et en effet obtient toujours ?.
       — Vous de quoi, Khassen ?.
       Les sourcils fins de Merouert se  redressèrent  avec embarras . Mais selon le regard fixe qui  brilla soudain de dessous de  ses cils épais, il  sentit qu'elle  devina, de quoi, plus exactement — de qui il parle...
       Tout simplement  ... Je balbutie toutes sottises... Cela m'arrive... Khassen  tenta  de sourire avec insouciance.
       Ils s'en allaient les derniers du bal en plein air . Merouert  prit paisiblement Khassen pour la main et  dit.
       —Il est temps... Vous m'accompagnez ?
       — Certes!
        Si sa maison se trouvait pas tout près... Si ainsi aller et aller  avec elle l'un à côté de l'autre, en touchant un peu par la main  son coude tendre frais...
       Devant la maison elle  demanda soudain :
       —Khassen, tu te marierais avec la jeune fille, qui tu aimes et qui est d'accord de t'épouser, mais non selon l'amour, mais  selon quelques motifs quotidiens ? Nous admettons, tu connaîtrais cela... Quelle serait ton attitude ?
       —Je ne me marierais pas.
       —Pourquoi ? En effet, tu l'aimes ?.
       —Cela fait quoi ? Si elle ne sera heureuse avec moi , et j'obligerais mon amour à se taire.
       Anxieux pour Khassen était ce printemps — son premier printemps dans le sovkhoze Altyn Aray. Et non seulement parce qu'ici il se rencontra avec Merouert...
       À la violation de tous les délais, ce printemps arriva extraordinairement tôt. L'eau fondue passa, n'ayant pas eu le temps d'imbiber le sol de l'humidité. Et  depuis ce temps-là, quand s'acheva la campagne des semailles et sur les champs  commencèrent à verdir les premiers germes du blé, sur Altyn Aray  ne tomba  pas  aucune pluie. Les cirrus légers fondaient quelque part haut, dans le bleu faisant  mal aux yeux. Ils pouvaient, probablement, émouvoir un poète rêveur, inspirer un peintre, mais Khassen regardait le  ciel par un regard maussade du laboureur...  Lui,  sa terre demandait l'autre, les nuages bas lilas, gonflant par l'humidité lourde, rampant lentement au-dessus  des champs, grouillant: par les bruits  du tonnerre gai du printemps!. Mais ils n'étaient pas.
       La terre était tarie. Il fallait un peu serrer entre les doigts une boulette grise, semblant ferme , et elle éait émiettée ici à la poussière.  Khassen  comprenait: avec la chaleur d'été soufflera le vent sec — et alors tout est perdu. Il sera particulièrement  mal aux terrains exposés à l'érosion. Le seul sauvetage dans ces conditions — la pluie...
       À vrai dire, le terrain d'Aksenguir  traitée d'une manière nouvelle, était dans une sécurité relative. ... Mais, premièrement, c'était la première expérience des labourages à plat, comment  elle  fera  preuve encore pour les champs du sovkhoze. Et, deuxièmement, même en cas de la chance, en effet, Aksenguir — est un  seul terrain, à la superficie ensemencée du sovkhoze   — sont les dizaines de mille hectares. Et il s'agit non seulement du sovkhoze Altyn Aray. L'été passé en Ukraine et dans les régions  des terres noires de la Russie  était aride, le  Kazakhstan et la Sibérie ravitaillaient en réalité par le pain le pays . Et cette année?. Il semblait à Khassen, les champs d'Altyn Aray  regarde tout le peuple soviétique —les champs semés par le blé, lui, un jeune agronome du sovkhoze Altyn Aray ...
       La lutte avec l'érosion, pensait Khassen, les actions agrotechniques, le traitement de la terre à plat, l'assolement juste, une large introduction du système de plantes fourragères... Comme un agronome, lui avec Ougryoumov défendait tout cet ensemble fondé sur les acquisitions de la science moderne. Alors, au plus fort pendant des discussions avec Tleoukabakov il rejetait complètement ses arguments et à tout le respect il  trouvait le directeur du sovkhoze  un homme  ayant du retard,   incapable de prendre des décisions indépendantes, un interprète irréfléchi des directives descendues "par dessus"... Qui sait comment il   appelait de lui-même Tleoukakov !. Mais si comprendre, Tleoukabakov avait raison aussi. un Grand blé est nécessaire à tous... Et  la mise en œuvre de l'assolement avec prairie temporaire, en réglant  dans le futur la croissance des récoltes, diminue pour le moment les superficies ensemencées...
       Du début du printemps  Khassen, ne partageant encore avec personne ses  idées,  commença  à observer le massif de la rive gauche d'Yesil . Il était là la steppe, bordée du fleuve  par la chaîne des collines peu élevées, entourée d'elles  de tous les côtés, comme du  fer à cheval. Les terres étaient ici défraîchies , tout à fait utiles pour le traitement, mais les utiliser étaient d’une affaire pas facile.  Les collines ne protégeaient pas la vallée contre les vents  soufflant impitoyablement en  hiver et en été, la terre s'humectait pour l'essentiel aux frais de l'eau fondue , et dans les années sans neige elle était  seche  et dure comme la pierre.
       Cependant Khassen  réfléchit et  conclut qu'un long isthme, une barrière naturelle pour le débordement du printemps d'Yesil, on peut percer par les bulldozers, l'aplanir, quand même dans une petite partie. Alors au printemps l'eau d'Yesil  irait à la vallée, et la terre sera assurée par l'humidité.
       Sans entrer dans les détails, il  expliqua son idée à Goubanov,  l'opinion  de qui il prenait surtout  en considération, et il l'amena sur le bord. Porfiriy  Mikhaylovitch se promena sur l'isthme,  arracha dans quelques endroits  le sol,   essaya, mesura des yeux — il  résulta que dix puissants bulldozers doivent  travailler ici  un mois.
       Mais Khassen ne s'empressait pas de communiquer  les plans à la direction du sovkhoze .
       Sur l'isthme se trouvaient  les chmovya et les sépulcres  kazakhs à demi détruits,  où étaient  enterrés les grands-pères et les arrière-grands-pères, comme on dit, jusqu'au septième genou. Diriger là les bulldozers ?.  hésitait Khassen . Certes, s'il fait cela, personne ne protestera ouvertement. Mais dans l'âme ...
Et non seulement ce que penseront de lui les gens, troublait Khassen. Tout de même devant lui il y avait un cimetière, où reposaient les restes et de  ses ancêtres, et  parmi eux, probablement, il y avait beaucoup de bons gens...
       Chez les Kazakhs, le peuple nomade, n'était pas  développé aux temps anciens le culte  funéraire. Ils ne construisaient pas   des pyramides fières et éternelles comme chez les Egyptiens, ne construisaient pas, à la façon des Romains, des panthéons pompeux . Même des tumulus n'entassaient-ils  pas sur les tombes, comme c'était fait par leurs ancêtres — les Kipchaks . Ici et là sur tout l'espace de la steppe sont dispersés des mazars simples pisés  avec le croissant invariable en haut. Les tribus nomades  errant ne pouvaient pas les soigner, réparer, soutenir en ordre nécessaire, mais  celui qui selon une volonté méchante les détruisait, trouvaient un sacrilège , pour un tel homme  il n'y avait pas de place à la steppe...
       Il faut que notamment sur un  bord gauche d'Yesil  se trouvent les mazars  de quelques tribus kazakhes!.
      Une fois vers  le soir Khassen se rencontra ici, sur  le bord gauche , avec Ougryoumov, qui revenait du centre du district  et, ayant remarqué une figure solitaire de Khassen, ordonnait de freiner le gazik.
      Un jeune agronome  partagea avec celui-ci de la crainte au sujet de l'été aride et se mit à parler de la nécessité de l'utilisation de nouvelles terres. De la première connaissance il éprouvait la confiance à Ougryoumov capable d'écouter attentivement , sans interrompre, et sans rien cacher exprimer son propre opinion.         Mais maintenant il  semblait soudain à  Khassen que le secrétaire de l'organisation de base du parti ne le comprendra pas, en rira, reprochera l'inclination aux traditions anciennes... Et lui, en craignant cela, eut recours  au  ton un peu ironique, en parlant des liens inattendus, qui se  trouvèrent  entre l'érosion éolienne, le système de plantes fourragères, l'agriculture d'arrosage et d'anciens sépulcres...
        Mais Ougryoumov n'étaient pas trompé par l'intonation de Khassen. Et quand  ils revenaient chez soi dans le gazik, il  renoua la conversation commencée à côté des mazars  démolis à moitié en ruines.
       On ne peut  dans toute affaire décider sans réfléchir... En principe tu as raison: il faut mettre en valeur de nouvelles terres. Les mazars , absolument, il faut démolir un jour pour faire couler l'eau, mais... Oui, le frère, tu me  donnas une tâche pas  simple ..
       Le fait est qu’une  tâche pas  simple, Fiodor Ivanovitch, —  saisit Khassen, en se réjouissant de leur accord intérieur.
       Mais tout de même non en vain on dit que la terre vierge — une sorte de révolution pour la steppe kazakhe. Et le peuple lui-même, fait exactement   les révolutions, est-ce vrai, Khassen ?. Et le peuple comprendra finalement qu'il n'y a pas d'autre issue- il est nécessaire de démolir les mazars, les sacrifier ..
       Quel était ce matin!.
       Toute la nature, jusqu'au dernière petite  tige, jusqu'à la  dernière  sauterelle stridulant incessantement dans l'herbe encore verte , il semblait, triomphait et se réjouissait de la vie. L'odeur  épais de miel avec l'addition amère de l'absinthe   se répandait dans  la steppe. Apparaissaient au loin les sommets bleus des monts. Chantaient les oiseaux... Sur le sentier frayé par le champ du blé, était le professeur Aydoungaliev habillé dans le costume  clair, de la coupe sportive, extraordinairement le rajeunissant, et dans quelques pas de lui — Merouert, dans une robe simple  du  coloris gai  avec un grand album pour les dessins et les esquisses sous le bras.
        Le professeur — sans cravate, avec le col déboutonné de deux boutons de la chemise très blanche  — soit, clignant  des yeux  et s'étant rejeté  en arrière la tête, regardait fixement l'horizon bleu , soit s’inclinait au-dessus de la tige du  blé frayée  de la terre et regardait Merouert, comme en l'invitant et à admirer les germes pointus,  luisant lustré au soleil.
       Combien de temps  je suis détaché de toute cela!.  disait-il , en entourant d'un  geste large la steppe, — Et  en effet, tout ici —le  mien, le  mien!. N'importe quel feuillet, n'importe quel buisson me semble  natal!. Pourquoi non ici, mais  là, — il  agita quelque part à l'écart des monts, — là, dans ces auditoires étouffants, dans les laboratoires tristes, pourquoi là, et non ici je dois passer la vie ?. J'envie, je vous envie, Merouert gentille!.
       Le professeur se précipita en avant, tout en accélérant les pas, et  monta presque en courant  sur la colline peu élevée, vers qui menait le sentier. Merouert, en riant, allait après lui. Elle s'habitua à un certain pathétique propre à Aydoungaliev, mais si excité, si exalté elle  le voyait, peut-être, pour la première fois. D'ailleurs, elle était surexcitée presque, elle avait une humeur de fête; un tel matin!. Et le  professeur la faisait rire un peu, mais en général  il  semblait assez gentil...
       Du sommet de la colline la steppe avait un air encore plus immense. À droite elle était coupée par Yesil, repliant par l'arc argenté négligemment esquissé, et après lui — les prairies claires et de nouveau les espaces infinis des champs...
        Aujourd'hui Alchinbek  voulait chanter, s'amuser, il n'éprouvait pas il y a longtemps une  sensation d'un tel vaste espace et de la volonté. Il  écarta les bras  et, en dirigeant lui-même, chanta le  premier que  vint à l'esprit :
Copernic  travailla pendant quarante ans,
Pour prouver la rotation de la terre.
Fou! Pourquoi il ne soûla pas ,
Ensuite, il n'y avait pas de doute ...
Merouert  rit. Alchinbek  coupa la chanson d'étudiant qu'il arrivait à chanter  et au succès invariable, dans l'entourage de la jeunesse d'institut. Avec la jouissance il prêtait l'oreille au rire changeant de Merouert et  souriait —à elle, à la  steppe, au soleil, à la fleur de rencontre, au buisson piétiné par le pied ... Ayant passé encore quelques pas, il s'arrêta soudain.  Lentement, presque en prière, s'agenouilla. Devant lui s'étalait le tapis  bigarré des tulipes de steppe. Les autres s'épanouirent  déjà,  étalèrent et étaient semblables à de petits flambeaux. Les autres, en se balançant sur les tiges fines élastiques , couvraient à peine  les boutons serrés bleus. Les troisièmes, ouvrant à moitié les pétales ponceau, ressemblaient aux lèvres fraîches intactes. Près d'une   minute en se taisant Alchinbek les contemplait, du ravissement il n'y avait pas de  mots... Ensuite sa main tendit,  cassa prudemment la tige...  Arracha la deuxième fleur qui  était  côte à côte... Et il allait plus loin... Plus loin, sans analyser, Alchinbek ramassait toutes les fleurs de suite, en s'empressant, en se grisant de leur multitude. Dans ses mains était  déjà une brassée  de tulipes, et il ne pouvait pas s'arrêter. Et quand enfin il se leva des genoux et se redressa à contre-coeur, quand, en chancelant, comme si s'étant enivré, il  s’avança plus loin,  encore quelques fois il regarda en arrière pendant la marche, en regrettant  que derrière, il y avait tant de tulipes, qu'on ne peut pas   couper, emporter était au-dessus de ses forces...
       Et Merouert ?. Où est- elle ?. Alchinbek  regarda de tous les côtés. Sur son visage  accourut un ombre gris. De son expression clarifiée  il ne restait pas de  trace. Ayant baissé la tête, il errait  vers la rivière. Il s'arrêta sur le  bord,  regarda tout autour encore une fois et  fixa les yeux dans  l'eau. Là, dans la profondeur transparente solaire, sur le sable jaune noircissaient des courbes de serpent des souches, entre elles  resta suspendu un banc de la poissonnaille. Indolemment, à peine considérablement, s'agitaient de longs fouets des algues.
       Alchinbek  tressaillit : directement    du fond fluvial   la réflexion de la jeune fille  le regardait.. Si connue.. Mais dans ses yeux largement ouverts il n'y avait pas de vie, le visage  pâle immobile semblait mort. Les taches sanglantes, en hésitant, flottaient sur lui...
       C'était Merouert. Elle s'approcha à pas de loup tout doucement du professeur par derrière et maintenant se trouvait, en souriant, côte à côte, sur le monticule, ayant serré vers le menton un bouquet de tulipes.
       Alchinbek  repriе haleine, soulagé. Qu’est ce qui  lui  apparut ?. Voici elle, Merouert, vivante, fine, presque impondérable... Alchinbek , informé à propos des images de la poésie orientale, ici de lui-même la compara avec peri...
       — Quel miracle!.  échappa involontairement de Merouert à la vue de la brassée de tulipes dans les mains d'Alchinbek .
       — Elles sont les vôtres...
       Il lui  tendit les fleurs.
       — Quand je vous vis pour la première fois, vous aviez aussi des tulipes...  Rappelez-vous ?. Elles se trouvaient devant vous, sur la table, mais vous étiez plus belle  que chacune d'elles .. Je pensai tout de suite que j'apporterai un jour à vous un bouquet... Je devais  attendre longtemps, pour que cet instant arrive...
Merouert  serra les tulipes contre le coeur et s'enfonça dans  elles  par le visage ...
Ayant cédé aux demandes du professeur, Merouert  consentit à partir à la veille avec lui pour  cette promenade. Aujourd'hui elle se leva tôt, et  eut le temps d'aller aux fermes,  finit les affaires urgentes. Il y avait en avant une longue journée de dimanche. Mais quand elle, étant revenue chez soi,  changea de costume et  regarda par la fenêtre, Alchinbek l'attendait  déjà. Et soit un matin extraordinaire, si  frais, généreux pour les peintures vives, soit les tulipes, qu'arrachait pour elle le professeur, s'étant agenouillé, soit le souvenir du cours, quand  elle  vit Alchinbek pour la première fois, mais jamais il ne lui semblait pas encore si attrayant, provoquant la sympathie — et par le maintien invariablement courageux, et par l'émotion authentique, de qui s'interrompit  soudain sa voix, et la volonté — sacrifier tout pour son amour...
       Merouert naïve confiante! Elle pensait que seulement dans elle seule —est  la raison de cette animation joyeuse, qui remplissait le professeur ce matin... Et lui, en regardant, comment elle était, ayant noyé les joues flambantes dans les tulipes ponceau, il triomphait parce qu'il  se sentait d’un veinard, d'un élu du destin, dépêchant d'exécuter  n'importe quelle sa volonté, toujours et dans tout!.
Si pouvait être autrement ?.
      Dans  la même minute, quand pendant la soirée de premier mai vers la petite table, derrière laquelle il était assis avec Ougryoumov et Zykriya, s'approchèrent   Varvara  Mikhaylovna et Glacha, dans lui se réveilla et se mit à parler impérieusement le désir... Il était assez «à lui d'embrasser d'un regard  une figure bien faite de Glacha , sa haute poitrine, le repli des fortes cuisses rapides...Il était assez de toucher  sa main replète blanche... Il  appela par le doigt une serveuse — et bientôt sur la table il ne restait pas de place, que l'on pourrait couvrir de la paume : le champagne, le cognac, le chocolat, les bonbons, les hors-d'oevres... Tout, de quoi était riche à ce jour férié le buffet de la maison de la culture du sovkhoze,  apparut sur la table, d'autant plus qu'une serveuse adroite   voulait ne pas se moucher du pied devant le visiteur notable, de qui à Altyn Aray  déjà chacun  eut le temps d'entendre parler..
       — Je dois rémunérer quand même dans un petit degré pour la cordialité, dont ici on m'entoura, — disait Alchipbek à Fiodor Ivanovitch., un peu perdu- et la journée aujourd'hui quelle quelle journée!. Il  tira habilement  le bouchon du champagne,  rapprocha une boîte avec les bonbons de Glacha. Elle se gêna, se perdit d'abord de l'attention du professeur et  goûta seulement le vin, cependant  céda ensuite et  vida.
       Alchinbek, comme on le sait, était éloquent et dans la vie il  vit beaucoup, il  voyagea — et dans le pays, et à l'étranger, il ne trouva aucune difficulté  de passionner  avec la conversation n'importe quelle compagnie, en plus il était  chauffé par ce  qu'il était assis côte à côte de  Glacha qui ne détacha pas  les yeux ingénus charmés de lui...
       Une chose  lui gâtait l'humeur: Кatchan, qui se  joinit sans gêne à eux et se grisait de plus en plus, mais partir ne partait pas et ne souhaitait pas céder à aucunes persuasions de sa femme. Et si l'affaire se limitait à ce qu'il renversait le cognac doré arménien  le verre après le verre dans sa gorgée insatiable! Alchinbek  faisait une grimace, mais supportait. Mais non ,  cela était peu à  Katchan. Il parlait tout le temps des plaisanteries insolentes et  clignait de l'oeil au professeur d'un air moqueur , en faisant un signe de tête  à Glacha . Ivre- ivre, mais  quelque chose il  sentit?.
Ayant saisi un moment, il se glissa entre Glacha et Alchinbek.
— Le docteur... — marmotta-t-il, en remuant difficilement la langue. — le docteur... Ou comment  là  toi... Le professeur... mets-toi bien cela dans la tête : Glachka — non de ton champ  est  la baie...  Compris ?. — il  serra ainsi   l'épaule qu'Alchinbek faillit  pousser un cri . — Et toi n'y braque pas les yeux...  se tourna Katchan vers Glacha. — Chez eux là, à ceux-ci... Dans les serres... Ses baies sont cultivées...
       Enfin intervint  Ougryoumov,  emmena  Katchan à côté, lui  dit doucement quelques mots — et celui-là soutenu par la femme,  regagna ses pénates, aux adieux ayant enveloppé Glacha  d'un  regard oppressant, pressant de plomb.
Cet épisode  maladroit n'empêcha de passer le reste du soir dans une conversation aisée, ensuite Ougryoumov avec Varvara Mikhaylovna  partirent à la maison, Alchinbek  alla accompagner Glacha. Peut-être, si leurs voies se seraient croisées, ils pourraient se rencontrer: : Merouert avec Khassen et le professeur Aydoungaliev avec Glacha... Mais Alchinbek, en accompagnant la nouvelle connaissance,  choisit précautionneusement un long chemin...
       Dès ce soir deux semaines  passèrent. Ils se rencontraient - soit sur le bord d'Yesil dans le petit bois, non loin de la propriété du sovkhoze. Et combien de gars ,  combien d'hommes  s'oubliaient à regarder Glacha inabordable!. Mais le professeur Aydoungaliev... Il était de droit comme un enfant gâté de la fortune!.
       Cependant, maintenant, ce matin, pour lui il y avait seulement Merouert...
       L'état d'Alchinbek lui fut transmis. Ils étaient seuls, Merouert, les seuls— dans le monde, les  seuls— par la terre immense, heureuse embaumée!. Elle voulait s’animer, polissonner, folâtrer tout à fait comme un enfant, on voulait sauter, crier — comme ça, parce qu'en tout cas personne ne verra, n'entendra pas, et l'air libre de steppe serre et gonfle la poitrine...
       Et maintenant déjà elle-même — variable et facile, soit soudain attristée  pour une seconde, soit éclatante  par la joie impétueuse, soit brusque, soit figée comme pour la photo prise en courant, — maintenant elle, Merouert, recueillait les tulipes, et elles , ramassées récemment , inondaient de la lumière chaude sa poitrine, les épaules, le visage.  
       Alchinbek, rajeunissant, heureux il la suivait,  son chaque regard,  geste.
Merouert  admira une fleur — et il n'avait pas de force  aussi de se détacher d'elle                         Ses yeux s'attristèrent — et Alchiibek s'obscurcit. Elle  éclata de rire — et son visage répondit à elle  par un sourire...
       Merouert s'assit sur une pierre chauffée  par le soleil, ouvrit son album. Alchinbek se  percha ici,  jeta un coup d'oeil à travers  son épaule,  examina le dessin. Un homme est heureux différemment, — il se mit à parler mollement, en craignant d'effrayer  par une phrase imprudente un sentiment joyeux possédant Merouert. — Prenez-nous, les citadins. Nous nous  habituâmes à mesurer la vie avec  de grandes catégories. Nous sommes contents, en sentant notre participation dans  de grandes affaires, — nous inventons les fusées, nous apprivoisons les éléments, nous tentons de brider et diriger au cours  utile l'énergie de l'atome... Mais quelles sont nos principales catégories ici  par rapport  au  rayon de soleil, qui brille maintenant dans vos cheveux? .. Avec ce brin d'herbe, qui s'accrochaient à votre robe? . II regarda lentement autour, comme en lui donnant la possibilité de suivre son regard. — le monde est immense, illimité, mais y est réellement belle  seulement une vie nouvelle. Vous remarquiez , comment se transfigure une chambre meublée d’une manière la plus luxueuse, à peine on  y apporte un bouquet de fleurs de champs ordinaires ? Pourquoi ?. Mais  seulement parce qu'elles sont vivantes et  nous rappellent la vie, qui est autour de nous... Et voici, jetez un coup d'oeil, la terre, où nous nous trouvons maintenant, est si belle. ... Cependant si plusieurs sont capables de sentir cette beauté ? On ne  la remarque  pas... Et maintenant comparez votre dessin...- Il  tourna un peu son visage  vers la steppe. — Regardez là-bas,  à mon avis, vous  dessiniez notamment cet endroit ... Regardez . En effet, le soleil n'éclaire pas simplement ces collines lilas, il s'enfonça  à elles par ses rayons. Et ces fleurs ? Non, elles  ne sont  pas simplement  — blanches, rouges, bleues , comme chez vous sur le dessin, mais  elles représentent toute une gamme des peintures, elles intègrent toute l'harmonie mondiale! Merouert regardait devant elle, comme si pour la première fois elle voyait le paysage habituel.
       — Mon Dieu,  vous parlez si bien! Et en  vérité — tout  autour est si  beau ! Tout le vivant!. Elle  fixa désespérément les yeux sur ses dessins, — Et ici... Quelle fausseté! La charogne!. — Merouert  arracha de l'album quelques feuillets, et dans une seconde dans ses mains  restèrent seulement les  petits morceaux. Elle  sauta, les jeta à la rencontre du vent et  descendit sur la terre   silencieuse , désolée.
       Alchinbek, n'ayant pas tressailli, observait Merouert. Dans ses yeux clignés on pouvait même saisir quelque jouissance étrange,  et maintenant comme s’il l'admirait, son acharnement, sa fureur, son désespoir d'enfant...Il  attendait une minute pour se mettre à parler de nouveau.
       — Il faut  non seulement aimer la terre, —  prononça-t-il , ayant passé légerement de la paume sur  sa tête baissée, — il faut  encore et comprendre. la terre.. Je vous apprendrai  à cela... J'apprendrai à comprendre et estimer la vie... Et non seulement tout dans son ensemble, mais  chaque instant, qu'elle comprend... Chaque instant... Nous ne savons pas estimer ces instants rapides volants... Pour nous il y a d'habitude seulement ce qui était hier, et ce qui sera demain, nous vivons, pour lier le passé au futur...  Et en fait il est seulement aujourd'hui, il est seulement maintenant... Il faut comprendre cela, Merouert gentille, et comprendre par tout le coeur, par toute âme...   Seulement alors vous pourrez découvrir toute la beauté de l'infini dans l'espace, mais, hélas,  du monde fini dans le temps - fini  pour chacun de nous ... Et la terre, et pour nous, nous-mêmes - tout passera, tout  sera d'un  coup, comme il est écrit dans un  livre,  même vieux, cependant loin de  stupide livre...
       Sa voix  berçait, berçait Merouert, roucoulait au-dessus d’elle. Elle  sourit, comme dans un rêve, et  contre toute attente elle rappela  Khassen: et qu'est ce  qu'il répondrait au professeur ?. Elle  tenta de se  présenter cela — et ne  put pas. Alchinbek s'avança d'elle  plus près,  caressa la main, tendit un peu vers lui. Leurs lèvres se  rencontrèrent, et Merouert  ferma les yeux.
       De derrière de la colline, du côté du chemin, se fit entendre le claquement des sabots. Merouert s'éveilla,  repoussa Alchinbek. Non, le cavalier  passa en coup de vent plus loin vers le sovkhoze ... Soit ce Khassen, elle le reconnaîtrait  à la fois...
       Le professeur  tenta de l'embrasser de nouveau, mais l'épaule, où glissait sa main, était rigide et ne  répondit à sa caresse. L'élan inconscient passait, s'éteignit. Merouert regardait devant elle d'un regard  froid, dégrisé , en évitant de rencontrer avec le regard d'Alchinbek. Ainsi ils étaient assis en se taisant, et Alchinbek, mordant le brin d'herbe, il était perplexe qu'est ce qui  se passa avec Merouert, avec son humeur.
Et la question, qu'elle lui posa brusquement,  sonna pour lui étrangement:
       — Dites, Alcheke, pourriez-vous vous marier avec une jeune fille, en connaissant que vous l'aimez, et elle sera malheureuse avec vous ?
       — Et moi ?.
       — Et vous, probablement,vous  seriez heureux, si vous aimez...
Alchinbek   garda le silence,  jeta un coup d'oeil de biais sur Merouert,  sourit.
       — Pourquoi... —  répondit-il. — je me marierais et je ferais de manière que mon bonheur devienne son bonheur...
       Merouert  attendait environ une telle réponse. Et, en se levant de la terre, elle  pensa: «Et Khassen...» Elle  tenta de se rappeler dans l'exactitude les mots, par lesquels Khasen  répondit à sa question.
       Elle n'eut pas  le temps de se rappeler ses mots, n'eut pas  le temps de se secouer, repasser un peu la robe chiffonnée. Dans son visage fouetta par l'élan soudain on ne sait d'où le vent foudroyant. Merouert  retint à peine sur la tête un foulard,  serra par les genoux le bas monté en haut.
       Après la première onde du vent  frappa la deuxième...
Le ciel était toujours bleu . Et le soleil rayonnait aussi  tout vivement. Mais le vent ne s'apaisait pas. Il filait avec un sifflement fin de brigand, en serrant vers la terre les tiges d'herbe. De jeunes saules au-dessus d'Yesil  se jetaient de tous les côtés, se déchiraient, cassaient les branches, comme les femmes embrassées par la terreur, et baissaient par les sommets jusqu'à la terre. La rivière bouillonnait par les crêtes blanches, prêt à jaillir, inonder les bords.
       Merouert et Alchinbek ne tentaient pas de crier plus fort que le vent. Leurs mots étaient portés quelque part, la respiration était lourde , ils n'entendaient pas l'un l'autre. Ayant courbé la tête, semblable au boeuf, visant par la corne à l'adversaire, allait  le professeur, après lui — Merouert, en couvrant des mains le visage , avec les nattes se battant après le dos. Il semblait, le vent soufflant à la rencontre, la  soulèvera à l'instant, jetera en haut, emportera, comme le feuillet arraché de la branche...
       Ils  parvinrent  à peine au bourg.
       Vers le soir le ciel  devint sombre; de l'horizon à horizon il était plein de  nuages  noirs, brumeux.La nuit approcha  — sans lune, sans une étoile unique . Mais aucune  goutte de la pluie ne tomba  sur la terre,  l'éclair n'étincela aucune fois, le tonnerre avec le fracas sourd ne retentit pas , le messager de l'orage s'approchant. Seulement le vent soufflait sans cesser — froid, pénétrant quelque part du nord-est. Il  enrageait toute la nuit. Et le matin le bourg de sovkhoze, et les champs des environs ressemblaient au fond de la chaudière gigantesque, où  bouillait le sable. Il s'enroulait par les tourbillons, partait en toute hâte en haut par les tourbillons, fumait dans l'air — dans dix pas l'espace semblait serré par l'écume grise, comme la fenêtre — par le store dense. Les voitures, comme les aveugles, roulaient comme en tâtonnant  devant elles-mêmes le chemin, malgré les phares allumés en plein   jour. Seulement Zykriya fit sortir le troupeau de l'enclos et chassa les brebis obstinément effrayés, trébuchant au défilé de montagne  abondant par les herbes de tous les côtés fermé du vent...
       Avec les interruptions brèves le vent faisait un esclandre au-dessus d'Altyn Aray pendant  sept jours. Il cessa aussi brusquement, comme il  commença.
      Ce matin Merouert était à la ferme. À vrai dire, pendant la débauche de l'élément le bétail aux stalles  était dans les conditions assez supportables, mais avec la livraison  des fourrages il était difficile. Les ouvriers et les chauffeurs se fatiguèrent, ils étaient à bout de forces pendant cette semaine, et Merouert était fourbue. Les pommettes de son visage  comme si séchèrent   et se creusèrent , et les yeux entourés des cercles bleus, semblaient encore plus immenses  et  plus noirs, que plus tôt...
       Étant sortie de l'étable, Merouert s'appuya par l'épaule contre le mur et  écouta le silence soudain. Elle  eut le temps de s'en déshabituer. Il sonnait dans les oreilles  encore, les yeux, eux-mêmes,  étaient clignés , en se défendant du vent et de la poussière. À côté de l'étable  des dunes entières  du sable fin  étaient amoncelées; les toits des maisons, les jardinets, le chemin — tout semblait recouvert  par le coton jaune gris.
       Est-ce que tout s'acheva ?. Et S’il  s'acheva ?. —  pensa Merouert. Elle  tenta de présenter les champs ensablés, avec les tiges enterrées  dans le  sable, noyées  à la poussière jaune , encore récemment si vertes, savoureuses,  réjouissant l'oeil. Même imaginer un tel il était terrible!    Chez elle se serra le coeur à l'idée de Khassen...
       Et, comme en réponse à son pressentiment amer, à la périphérie du bourg  Khassen apparut. Il était à cheval  et allait lentement. Le cheval sous lui marchait à peine. Khassen  se dirigea directement vers le bureau. Merouert, l'ayant remarqué, se dépêcha là-bas. Ayant vu de la fenêtre  Khassen, Ougryoumov sortit à sa rencontre . De larges traces, que laissaient ses bottes, étaient tout de suite versées du sable, en faisant  des entonnoirs superficiels oblongs.
       Khassen, était complètement couvert  de la croûte de la poussière comme  par une cuirasse fine. Son visage  semblait d'être charbonné, les lèvres s'enflèrent  et se  fendurent, les yeux d'habitude clairs, avec une discrétion tranquille, regardaient lugubrement, désespérément.
       — Les semailles sur le plateau de Karassor sont perdues, — dit-il d'une voix enrouée.
       — Tu eus le temps d'être là  ? — demanda Ougryoumov  .
       — En deux jours je fis le tour de  tous nos champs... — Khassen avait un tel aspect, comme il était  coupable de la tempête  sablonneuse, de la perte des semailles à  Karassor, de tous les malheurs écroulés au sovkhoze .
       Il tâchait de ne pas regarder ni Ougyoumov, ni  Merouert.
La vive douleur fendut Merouert. Et quelque part dans la profondeur de son âme naquit  un  mouvement soufflé non par la raison, mais par l'instinct  réveillé de la fille des steppes. Sans dire un mot, elle s'approcha du   cavalier et, comme  aux temps anciens  les femmes kazakhes le faisaient, elle l'aida  à descendre du cheval, en soutenant sous les bras.
       Khassen   sourit avec reconnaissance et avec étonnement...
 «... La Terre, ses couches profondes, les bois, l'eau —est  notre principal patrimoine national. Cependant — si bien nous gérons  cette richesse ? Si toujours  nous la  traitons  avec soin ? Si nous pensons de sa multiplication, et par conséquent de tels  générations, qui viendront après nous  ?.
        ... Dans notre conscience s'enracina profondément  une  idée la plus pernicieuse, une sorte de préjugé, comme si la terre est héritée de nos ancêtres, elle est  quelque chose d'immuable, de  permanent. Nous oublions bien souvent que le sol, qui forme la couche supérieure et sa couverture très fine, est une structure vivante en voie de développement. Elle apparaît dans les conditions spéciales et est exposée à l'influence des facteurs géologiques, du climat, du temps, des  êtres  vivants et des plantes.
       ... Le Sol — c'est-à-dire sa couche féconde— peut s'épuiser, être ruinée, peut finalement périr, si celui qui la ménage , ne prend en considération la nature, les lois biologiques. Contrairement à l'air et à l'eau, le sol n'a  pas de capacité de la restitution. À la différence des plantes, il n'a pas de l'autorécupération . Ses ennemis — l'eau, le vent, les tremblements de terre, les mains incapables ou négligentes de l'homme . Si le sol perd deux-trois centimètres de sa couche, pour sa restitution dans les conditions naturelles  on demande centaines et mille années.
      ... Pour l'Ukraine et plusieurs régions  de la Russie le principal fléau est une érosion d'eau lavant  la couche arable des millions des hectares des terres noires fertiles. Pour le Kazakhstan, où en rapport avec de la mise en valeur  de la terre vierge on fait  le labourage total des espaces immenses   des steppes autrefois  intactes, le désastre principal est une érosion éolienne.
      ... Aux périodes de la sécheresse d'été le sol souffrant du manque de l'humidité, est soumis facilement à l'action des vents. Cependant pas moins dangereux sont les mois du printemps, quand pendant la tenue des travaux de champs les vents atteignent  la plus grande force et la durée. Privé de la couverture végétale, le sol est tout à fait sans protection et se transforme facilement en masse pulvérisée. Cette masse saisie par le courant d'air, forme des tourbillons, se lève vers le ciel par des flux totaux, avance en masse; les semailles faibles du blé et d'autres cultures ne peuvent pas  résister à cela, elles périssent. En hiver le vent met à nu le sol, enlève la neige de lui  qu’est qui, naturellement, se reflète par la suite sur la récolte...
       .... Dans la zone des steppes les vents sont capables de provoquer les tempêtes poussiéreuses. Les particules menues du sol sont transférées sur mille kilomètres, étant montées en air , ou passées par terre, en couvrant  les terrains travaillés, les semailles. Si avec l'érosion à vent n'est pas  menée  une lutte constante, les tempêtes poussiéreuses peuvent devenir pour la terre une  tragédie véritable. Dans certains endroits ils se répètent chaque année...»

  (Des résumés d'étudiant  Khassen faits pendant  la lecture des articles et des livres del'académicienA.I.Baraev, de l'écrivain de V.Tchivilikhin, de l'agronome, de l'économiste connu  et du militant du parti sur la terre vierge  F.T.Morgoun).

       Dans dix jours la tempête poussiéreuse  passa de nouveau au-dessus d'Altyn Aray.
       Et de nouveau au-dessus de la steppe rayonnait paisiblement le soleil, et le ciel était propre,  serein bleu , sans aucun nuage . Peu audible murmuraient les herbes, soufflait le vent.   Tranquillement coulaient les eaux d'Yesil pénétrées du  soleil.
       Vers le midi le soleil  pâlit soudain, se ternit, se couvrit par le voile roussâtre. Un peu plus tard, dans l'après midi , il se  transforma en tache jaune trouble  avec les bords  flous. Cependant toujours dans les champs chantaient  les alouettes, stridulaient les cailles. Les chiens de sovkhoze sommeillaient paresseusement devant  les portes cochères. Bourdonnaient les guêpes... Personne ne sentait l'approche du nouveau mauvais temps.
       Seulement vers le soir il devint difficile de respirer. L'air devint  dense. Peut être, parce que le jour baissait déjà, les broussailles du talnik sur le bord d'Yesil semblaient noires, les branches devinrent  flasques, comme si par dessus sur eux quelque chose pressait... Mais  passa la nuit, et il  n'était pas de nouveau ni de la tempête, ni  de la pluie.
Le matin approcha . Le soleil  acquit quelque nuance  brune lugubre. La steppe dans les alentours du bourg n’apparaîssait pas sous différentes couleurs  par les peintures vives fraîches, ne respirait pas le vaste espace  libre, tout dans elle s'apaisa, se mit sur ses gardes. Dans l'air immobile, dans les herbes ternies se faisait sentir la condamnation étrange...
       Tous  remarquèrent  que le vieux Zykriya ne chassa pas  les brebis à la gorge, et  les ferma dans les bergeries.
       Soudain l'eau d'Yesil commença à noircir, les vagues transparentes  écumèrent, clapotèrent. Ce jour-là vers le minuit sur le bourg il y avait un grondement total, le fracas, le sifflement, comme si mille diables hurlaient de différentes manières...
       ... Et ainsi — sept jours.
       Partit de nouveau pour le voyage triste par les champs de sovkhoze  Khassen. La tempête poussiéreuse supprima environ la moitié des semailles, parmi les survivants, seulement un peu  endommagés était  un terrain d'Aksenguir et le champ expérimental du professeur Aydoungaliev semé par la nouvelle sorte du blé et situé de la partie sous le vent, après la terre submersible d'Yesil .
      Si la terre perd deux-trois centimètre de la couche du sol, pour sa restitution à la nature sont nécessaires  centaines,  et mille années... Quand Khasen voyait devant lui-même les champs blessés, déformés par la tempête, il lui semblait, il entend comment gémit la terre, comment elle crie de la douleur, supplie de l'aide. Il était un fils de cette terre, le fils consanguin, et elle  sans défense devant la terrible catastrophe, se tourna vers lui, en cherchant les sauvetages...
      Mais est-ce que les tempêtes poussiéreuses s'écroulaient seulement sur les champs d'Altyn Aray? Et est-ce que d'une année en année ce désastre ne devenait pas de plus en plus terrible ?. Il y a quinze ans dans ces endtoits se produisit  une grande bataille, la bataille victorieuse pour la mise en valeur  de la terre vierge.           Lui, Khassen, était petit à cette époque-là, il observait tout du côté .  Ce qui était à faire ici maintenant, pour sauver la terre de la catastrophe,  ne cédait pas, peut-être, selon la difficulté au passé dans ces années lointaines pour Khassen.  Lui, les gars  de son âge devaient  commencer une nouvelle bataille, obtenir  une victoire, montrer, de quoi eux-mêmes sont capables...
       Ainsi il pensait, ainsi il sentait . Il savait   que l'on ne peut pas se contenter ici des demi-mesures, de l'application partielle des techniques agricoles modernes ou de l'amélioration des sortes du blé ensemencé. Dans la lutte avec l'érosion éolienne il faut s'appuyer sur toute la puissance de la science agricole, appliquer toute l'expérience accumulée par elle.
      Encore en hiver avec Ougryoumov ils  réfléchirent à un large plan de la lutte avec l'érosion éolienne. Les deux se présentaient bien le danger et les montants de ce désastre, mais le considéraient  particulièrement des livres, des chiffres, des récits des habitants locaux sachant  de leur expérience, qu'est-ce que c'est — «les tempêtes noires». Cependant seulement maintenant les deux et Fiodor Ivanovitch, et Khassen — se  rencontrèrent  avec l'ennemi face à face...
Ce qui était entrepris par eux plus tôt, était  maintenant seulement de la première tentative, du début. Déjà non les essais, non les expériences, non les projets  généraux les inquiétaient : il fallait agir catégoriquement, courageusement, mobiliser toutes les forces et les possibilités, en assumant un risque... Les deux sentaient que la lutte est prévue pas facile, mais ils ne soupçonnaient pas encore, quelles difficultés les attendent en avant...
       Selon la  proposition d'Ougyoumov la conférence était convoquée à la fois après le retour des cours du directeur du sovkhoze .
       Outre de la direction y assistaient le professeur Alchinbek Aydoungaliev et les activistes de sovkhoze. L'exposé de l'agronome en chef Khassen Atymtaev concernait essentiellement le  suivant. Il est nécessaire de cesser le labourage total des superficies ensemencées, passer à l'assolement. Aux vents desséchants doivent opposer un assolement juste  sur les champs, des  techniques avancées du traîtement  du sol, les semences sélectionnées donnant de meilleurs résultats dans les conditions locales. Le système de plantes fourragères de l'agriculture, les principes  qui étaient élaborés en son temps  par Williams, une large application des engrais minéraux, l'utilisation rationnelle des terres , la création systématique des bandes forestières protectrices...
       — Certes, —conclut son discours  Khassen, — il ne sert à rien  de transférer sur nos champs tous les  astuces prévues par Williams  pour d'autres zones. Cependant beaucoup, y compris, les plantations d'arbres faites par Dokoutchaev pour la lutte avec l'érosion dans la steppe Kamennaya , nous devons utiliser et chez nous-mêmes... D'une manière ou d'une autre,  si nous ne partirons pas par la suite de l'ensemble des recommandations de la science agronomique, si nous tenterons aussi, sans tout système, mener l'économie, nous nous trouverons bientôt avant la catastrophe .
      Selon l'idée de Khassen, une grande partie de la superficie ensemencée était affectée aux cultures annuelles, encore une partie —aux herbes vivaces. La terre est travaillée par la methode du labour à plat   visée à la préservation du chaume et de la couche supérieure.. Sur toute la surface des champs de sovkhoze dans cinq ans à venir  les plantations d'arbres  sont faites , les bandes sont plantées par tous les quatre cents — cinq cents mètres. Sous les semailles on emploie  en grandes quantités les engrais minéraux et organiques.
      — Et vous présentez clairement, de quelles échelles vous  allez entreprendre une  affaire? — demanda le professeur Aydoungaliev avec un sourire sincèrement indulgent.
      — Tout à fait, — coupait froidement Khassen. — Mais cela notamment une affaire, et non une fantaisie.
       — Eh bien, nous examinerons encore tout , — dit avec le même sourire indulgent Aydoungaliev et se tut.
      Le silence vint. Par le premier le rompit le directeur du sovkhoze .
      — Tout cela est bon, tout cela, probablement, et correctement du point de vue de la science, — prononça Tleoukabakov lugubrement . — Mais en effet, il s'agit de la réduction des superficies ensemencées, et encore de quelle réduction... Khassen savait ainsi que par cela il commencera, mais une idée de l'utilisation de la rive gauche d'Yesil , encore jusqu'à la fin non clair pour lui-même, il  décida pour le moment  de tenir en lui-même. Qui  nous permettra de réduire les superficies ensemencées ? — Tleoukabakov continuait. — L'année avant-dernière au devoir selon le labourage du champ labouré en automne de vingt mille hectares vers le premier  septembre nous  labourâmes seulement sept. Et le cinq septembre j'avais déjà dans la poche une réprimande de la gestion agricole de la région. En ce qui concerne  un  agronome en chef de ce temps-là, on le  licencia simplement. C'est Matveev, le mari ancien de notre Glacha... Il fut remplacé par Nourjanov, jeune, inexpérimenté , lui aussi il ne  manifesta pas de  la promptitude,  ajouta seulement deux mille — et sur la tête on ne le   caressa pas , avec lui eut lieu la même histoire  qu'avec Matveev.
       — Mais  Nourjanov  avait raison , il s'avère , — se fit entendre la voix basse de Goubanov. —Il  ne voulait pas risquer en vain — et il  faisait bien. En effet, au printemps tout ce champ labouré en automne les tempêtes noires  levèrent en l'air.
C'était par hasard. Сes tempêtes noires pourraient ne pas être. —objecta Tleoukabakov. — Alors nous donnerions au pays du blé de deux-trois quintaux plus de chaque hectare. En effet, il  serait bien, comment tu trouves, Porfiriy Mikhaylovitch ?.
      — On ne donna pas  ainsi...
      — On pouvait donner. Non, au besoin actuel des grains  nous n'irons pas à une telle réduction des semailles du blé. Il faut chercher d'autres voies.
      — Quelles ?. — Khassen interrompit avec emportement le directeur. —  Vous les savez ?. Alors dites, et  nous écouterons.
      Peut-être, il  prononça cela trop rudement, mais devant les yeux de Khassen il y avait un tableau lugubre des champs ensablés...
      Il n'est pas difficile de dire, — se leva de la place Aydoungaliev. — on peut dire tous, n'importe quels mots, on peut dire... Et un spectacle magnifique, que nous  présenta  si pittoresquement mon jeune collègue sur la science agronomique, —il n'est pas vraiment difficile de décrire  ce spectacle magnifique. Un peu  d'ardeur, un peu de fantaisie... Mais nous sommes des réalistes. Les plantations d'arbres ?. Parfaitement. Et, cependant, même là, où il y a des bandes forestières, elles  ne donnent pas la garantie contre des tempêtes noires. Par exemple, dans les régions des terres noires. Cela se confirme par les faits. L'assolement avec prairie temporaire ?. Et cela pas encore un sauvetage. Les engrais minéraux ?. Mais notre agriculture, malheureusement, elle les reçoit en quantités tout à fait insuffisantes. Le traitement de la terre du labour à plat ?. Il  demande des instruments spéciaux, la reconstruction de tout le procès du travail. De sorte qu'en fait tout va beaucoup plus difficilement, que vous dépeigniez cela, mon jeune ami... Aydoungaliev décroisa les bras  avec sympathie, comme  en parlant à Khassen: « Je regrette beaucoup, mais mon devoir demandait que je parle tout...»
       — D'une manière intéressante... Ougryoumov frotta par les doigts  la racine du nez,  sourit — soit  ironiquement, soit d'un air perplexe. — que vous proposez?
       — Nous ne nous empresserons pas, cher Fiodor Ivanovitch, il y a le temps pour tout, —  rit bénignement le professeur. — mais maintenant, pour ne pas dire plus, le système de Vasiliy Robertovitch Williams  est un peu vieilli...
       — Non, c'est un mensonge! — ne  subit  Khassen.
       —Admettons, faites comme vous voulez, —  accepta encore plus bénignement Alchinbek. — Mais  ce n’est pas absolument une issue, et l'assolement avec une prairie temporaire, et des plantations d'arbres. Le directeur du sovkhoze  à raison, dans nos conditions actuelles cela    est, premièrement, peu avantaguex, nous ne pouvons pas réduire les semailles des céréales, et deuxièmement, c'est une entreprise pour de longues années. Si elle apporte des résultats, mais   les dépenses pour elle mèneront pour ce moment-là notre sovkhoze à la ruine...
       — Voici notamment, —grommela  Tleoukabakov  
       — Nous avons d'une autre expérience, — le professeur continuait avec assurance, comme s’il se trouvait à la chaire devant les étudiants. De plus lui, il semblait, il  est orienté un peu indulgemment par rapport à  l'auditoire insuffisamment préparé pour la conversation sérieuse, et il cherche avec peine les mots plus faciles,  plus accessibles, bien que pas toujours cela lui réussisse. - nous devons d'une manière créatrice comprendre les acquisitions des agriculteurs américains, ainsi que des canadiens. Fiodor Ivanovitch me racontait quelque peu qu'il observait dans les années trente  la situation critique des fermiers canadiens, dont sur les terres s'écroula alors une érosion éolienne. J'ajouterai à cela que chaque année les pertes de l'érosion éolienne  aux États-Unis faisaient aussi à cette époque-là quelques milliards de dollars. Mais dans ces pays on  surmonta ses conséquences. On surmonta grâce à l'application des règles sévères agrotechniques. Les Américains  commencèrent à appliquer le paillage du  sol, l'implantation  des pentes, l’engazonnement  des ravines, l'agriculture  des bandes et d’autres  moyens  contre l'érosion. En  aide à eux vinrent les engrais chimiques, le labour à plat, les cultivatrices et encore une série de moyens pour  les traitements alternatifs du sol . En outre, on prit de lois strictes pour la protection de la terre ....
       — Quelles lois ? —demanda  quelqu'un des mécanisateurs — il est intéressant de connaître.
       — Je peux raconter, —  sourit le professeur.
       Merouert était assise très mal à l'aise  à la conférence.  Pourquoi
Khassen n'était pas  consulté  par  le professeur, quand il préparait l'exposé ? En effet, Aydoungaliev est compétent dans tous les domaines — et dans la culture des plantes, et dans les techniques agricoles ... Il écrasera Khassen, collera  au mur. Merouert examinait le visage  pâli du gars ,  ses yeux brûlant d'un air morose, dirigeait le regard sur Alchinbek, comme toujours svelte, d'un aspect soigné , indulgent-poli, et sentait, jusqu'à quoi leurs forces sont inégales... Mais, en prêtant l'oreille à cela, de quoi les deux parlaient, elle se persuadait encore et de l'autre. Aydoungaliev aspirait de  blesser Khassen plus malade , l'exposer par un rêveur frivole, un esprit chimérique, mais et simplement d’un ignorant... Pourquoi ?. Non, de la vérité éclaircie dans la discussion, il semblait à  Merouert, pensait le professeur, non   de la terre,  pour le sauvetage de laquelle tous se  réunissent ici......
       — Oui, au delà de l'océan on accepta des lois sévères sur la protection des sols, — continuait cependant Aydoungaliev. —elles  prévoient le système entier des mesures économiques  forcées . Si un fermier viole, pour ainsi dire, des règles définies du traitement de la terre, si cela  amena à l'érosion et  causa le préjudice au voisin, il est respponsable des dommages.  Le tel  est un principe de base.
       — Tiens!. — il était  entendu de la salle. — En vertu de telles lois personne  ne violera pas des règlements .. À soi est plus cher...
      — Exactement!.
      — Mais  là  il y a encore et d'autres lois! —  échappa de Khassen.
      — Lesquelles ? se tourna rapidement vers lui le professeur.
      —Et voici un telle, par exemple... Khassen se leva et se mit à parler, en regardant directement en face d’Aydoungaliev. — Le fermier canadien peut travailler la terre comme il trouvera bon, mais il est engagé seulement à avoir dans ce cas dans chaque deux cents mètres des bandes forestières par la largeur pas moins de quinze mètres, ainsi qu'à border du bois toutes les frontières du terrain. Voyez, le camarade  le professeur, là on ne néglige pas aussi les plantations d'arbres!.
       — Le gaillard! — on soutint  Khassen dans la salle. —Il  poursuit aller son chemin!
        Le rire se fit entendre.
        — Il fait correctement, — remarqua quelqu'un. — au Canada on a ses lois, chez eux la terre est privée, et  chez nous commune... À qui nous infligerons une amende ? A nous mêmes , non ?.
         — Et quoi ? Tu fis  tort — réponds ainsi,  et par la poche aussi... Au moins tu es un simple tractoriste , au moins un directeur...
       — Au moins un ministre!.
       Et qu'il en soit ainsi, que  le ministre assume la responsabilité, s'il donne  des instructions incorrectes !.
       — La gestion de l'agriculture régionale le protégera...
       Tous  rirent  de nouveau.
       — Moi aussi pour les lois sévères sur la protection de la terre, —  dit Ougryoumov, quand le rire était tu . — Et au fil du temps,  nous devons prendre ces lois. Mais l'essentiel quand même est dans l'autre. La terre est commune chez nous , c’est vrai, mais il faut encore apprendre à se sentir des  maîtres.
       Professeur Aydoungaliev était  un  peu troublé par le fait que la dernière partie de son discours fut froissée.
       - Tout à fait juste  -  tomba-t-il  d'accord avec Ugryoumov -. Je voulais juste souligner à quel point sont diverses des mesures de la lutte pour la terre.. Et,  en choisissant les plus efficaces, nous ne devons pas nous accrocher aux actions qui ne reçurent pas de soutien du temps. D'autant plus que les plantations d'arbres sont  chères, et beaucoup d'années passent , avant qu'elles soient capables de donner un effet nécessaire...  En outre, il faut  un personnel spécialement formés, et où est-il? .
       Le professeur s'assit.
       Une jeune voix de quelqu'un  demanda avec étonnement:
       — Et quel genre de mesures  ?
       — Hé, le frère, il faut connaître le passé, —lui répondit  une  basse profonde, comme si  bourdonna exprès dans  toute la salle . — Il y avait une telle décision en mille neuf cents quarante  huit ,  la transformation de la nature, elle  prévoit des plantations à travers le pays ......
       — Il y avait une telle décision ?.  demanda  la même voix naïve. — qui la viola?
       — Volontarisme!.
       — Comment...
        Oui, c'est vrai! Et toi-même,  est-ce que tu  oublias, comment on falgella à la réunion  «des partisans de l'assolement» ?. Et l'assolement avec prairie temporaire brade les terres arables, dit-on, fais, laboure et   sème le blé sur le blé! Les engrais minéraux viendront en aide !. Il y avait un tel?.
       — Alors dans tous les journaux on écrivait ainsi. Moi — quoi ?.C’est   tout  des journaux...
       — C'est justement ça, «des journaux»... Et la tête chez toi est superflue, non?.
       La salle se ranima de nouveau.
       Oui, oui,  pensa Merouert, en effet, et le professeur... Il semble, il se produisait aussi contre l'assolement avec prairie temporaire...Il  écrivait les articles...En quarante huit?. Comment il  se rapportait à la décision signée par Staline, alors? En effet, probablement, il  soutenait, il  préconisait...
Elle  pensa soudain que maintenant et plus tôt pour Aydoungaliev l'essentiel était — un jeu des mots. Non les persuasions, pour lesquelles  de vrais savants allaient sur le feu, mettaient les têtes sur le billot, mais — les mots, les mots... Hier —les uns, aujourd'hui — les autres... Merouert voyait devant elle  le visage d'Aydoungaliev  tranquille, impassible, les cheveux soigneusement peignés,  comme  spécialement pour la solidité, les cheveux poivre et sel, les joues lisses, sans ride unique,  ce qui semblait peu naturel pour son âge...  Elle  eut   peur on ne sait pourquoi.
       Le directeur frappa  par le bouchon en verre sur la carafe.
       — On rit  — et il suffit , —dit- il d'un air sombre , en restaurant  le silence dans la salle, — Ici il est peu ridicule, si un  agronome en chef du sovkhoze   pense seulement , comment  réduire les superficies ensemencées...
       Maintenant se leva Ougryoumov.
        — Je trouve la proposition de notre jeune agronome régulière, — il se mit à parler sans s'empresser, en pesant chaque phrase. — hier nous pensions peu du demain et maintenant nous voyons, de  quel malheur pour nos champs il  s'avéra. Il serait criminel de répéter la même erreur. Oui, nous perdrons aujourd'hui pour  faire demain  une récolte garantie, et la faire à une et demie - deux  fois plus de chaque hectare. Je veux remarquer que je n’y  vis pas les contradictions spéciales, de quoi  parlaient ici notre agronome et le cher  professeur  Aydoungaliev.  Certainement, nous devons utiliser tout le plus précieux dans l'expérience des fermiers canadiens. Mais en utilisant les méthodes contrôlées par les expériences de plusieurs années de la lutte avec l'érosion, élaborées par nos savants de Kazakhstan, en particulier —de l'institut de l'agriculture à Chortand. Un  agronome en  chef du sovkhoze  part des recommandations de l'académicien Baraev et fait  tout à fait correctement. Le traitement de la terre à plat fit des preuves  sur le terrain d'Aksenguir, lequel  souffrit  peu des tempêtes poussiéreuses. Le système de plantes fourragères donne aussi dans nos conditions un résultat positif. La disposition des champs en bandes et une série d'autres méthodes  agrotechniques, dont plusieurs , à propos, sont assimilées  et au Canada. A propos de quoi est une discussion ?. Pour autant que je  sache , elle s'echauffa autour de la question sur les plantations d'arbres. Mais aussi ici, il me semble,  les deux parties ont raisons. Oui, les bandes forestières protectrices, naturellement, sont pas  à bon marché, et  un effet sensible donnent dans un long temps, il faut en  partager l'opinion du professeur Aydoungaliev ... — il  fit une pause, et le professeur hocha la tête avec satisfaction . — Cependant ce n'est pas encore une raison pour rejeter toute pensée de plantations  d'arbres. Ici notre savant se trompe.
       — Dans  quoi ?.fit entendre la voix d’Aydoungaliev mécontent, ayant froncé les sourcils.
       — Je tâcherai d'expliquer maintenant, — continua aussi tranquillement Ougryoumov. — les Canadiens et les Américains disposent de grands massifs forestiers naturels . Mais, en employant une technique agricole contre érosion , ils ne négligent  pas aussi des plantations  d'arbres , bien qu'à celles-là empêche la propriété privée de la terre. D'autant plus que chez nous, au Kazakhstan de steppe, il est important de protéger contre les vents un espace ouvert sur centaines de kilomètres . Et  qu'est ce qui  se passe en fait ? Avant le départ pour Moscou je m'intéressai à cela et reçut des données  voici lesquelles.... -     Ougryoumov  sortit de la poche le carnet bien usé ,  feuilleta,  trouva une place nécessaire. — Ainsi voici. Le plan de la plantation  des zones forestières au Kazakhstan était accompli en 1950 sur quatre cinquième, en 1956 seulement sur un cinquième, en 1962 seulement sur un dixième, mais  ces dernières années et il n'était pas du tout accompli...
        — Eh bien, les affaires!.- gémit quelqu'un.
        — Et en quoi est  la raison ? —demanda  Ougryoumov   et n’eut pas  le temps de répondre, dans la salle se fit entendre :
        — Volontarisme!.
        Les petits rires se  firent  entendre.
        — Eh bien, en général, une bonne réponse, — continua Ougryoumov . — nous agitons souvent  les poings après le combat... En 1943 je me trouvais près d'Orel.On  ne commençait pas encore la bataille de Koursk. Il y avait une guerre, les territoires immenses de notre pays étaient encore sous le talon de l'ennemi. Et voici ce temps le parti prend une décision sur les affaires forestières. Et quelle décision! Des millions d'hectares de bois pour la protection  de l'eau, pour la   protection du sol et d'autres bois surtout  précieux étaient  détachés à la zone avec un régime spécial. Plusieurs savants, les plus grandes autorités de l'économie forestière travaillaient sur cette décision. Pourquoi rejeter tout fait par eux? Et je pense de l'autre, en se rappelant ce fait surprenant. Quelle force, quelle foi dans la victoire, quelle aspiration au futur!. Les gens au front, dans les tranchées, sous les balles, mais  le pays se soucie de la prospérité des  descendants de ces gens! Du lendemain,  de l'après-demain de notre peuple!
      Khassen bouleversé des paroles d'Ougryoumo , et ne  remarqua, comment de lui échappa plein d'indignation: et  à ce  temps -là quelqu'un courtisa  les femmes des autres!.
       —   Quoi ?. Aydoungaliev   sursauta. Où disparaissait son impassibilité,  son éloquence de professeur!. Le visage d' Alchinbek s'empourpra, s'altéra de la rage.               — Le gamin!. — cria-t-il . — Pour sa mère, pour sa mémoire claire aurais-tu honte prononcer de tels mots!.
       Toute la salle devint  muet. Et Khassen, lui-même n'attendait pas ce qu'il arriva. Il se troubla, se plia , ayant baissé la tête, il était prêt à échouer de la honte à travers la terre...
       Merouert ne comprit ni  l’exclamation acharnée de Khassen , ni la réponse du professeur, mais  sentit seulement qu'entre eux il y a quelques relations très complexes, partant au passé. Sans connaître encore, dans quoi est le fond de l'affaire,  d'avance elle était au côté  de Khassen. Cependant  elle se sentit  maladroitement pour ce que lui  — et exactement, qu’il  fit  tout en gamin! — il échoua.  Jusqu'à la douleurMerouert  se mordait les lèvres, en tâchant de ne pas regarder à son côté ...
       Comment mener la réunion plus loin ?. De quoi vraiment expérimenté, un homme tout vu, était Ougryoumov, mais  il  se perdit,  coupa son intervention. D'un seul homme , qui  se contrôla, était le directeur du sovkhoze  Kazybay Tleoukabakov. Il connaissait l'histoire de Khassen et le rôle joué dans sa vie par le professeur Aydouigaliev.
       Tleoukabakov s'adressa au secrétaire de l'organisation de base du parti :
       — Vous  finîtes, Fiodor Ivanovitch ?
       — Presque, — dit Ougryoumov  , en ayant rassemblé ses idées. - Je trouve qu'au temps prochain  nous devons préciser toutes les actions de la lutte avec l'érosion et solliciter un appui des autorités supérieures.
       — Arrêtons nous  sur cela, —    conclut vaguement le directeur.
       Les jours difficiles  arrivèrent  pour Khassen.
N'importe où qu'il soit allé , de  quoi  qu'il se soit occupé   — le poids  apparu chez lui dans l'âme  après la conférence ne passait pas. Il ne voulait  pas penser d'Alchinbek, mais dans la tête restèrent  coincés ses mots: le gamin, l'esprit chimérique, le rêveur... Est-ce qu'il a raison ? Et les propositions de Khassen — seulement une utopie naïve ?. L'avant-projet du labourage du champ  en automne pour une année prochaine  est déjà reçu. Par comparaison avec actuel il est augmenté de cinq mille hectares. De quoi alors parler  avec le directeur ? En effet, il ne veut pas rien voir ce qui est plus loin du  plan !. Il a raison de son côté. Dans le plan est  absent une telle colonne : "Les rêves" ou «Les idées  de demain», par contre il y a  d'autres colonnes: les hectares, les quintaux, le labourage du champ pour les semailles du printemps, la récolte...
       Dans un tel état —de  l'incertitude, des doutes, des méditations anxieuses — une arrivée inattendue du père trouva Khassen .
       Il y a longtemps on ne voyait pas Atymtay dans les pays natals. Qui le rappelait, celui-là était content, il y a plusieurs années, de l'embrasser, d'amener chez soi , de  faire asseoir sur la place d’honneur  destinée au visiteur... Mais, il est clair, Khassen se réjouit surtout de l'arrivée d'Atymtay . Dans le coeur, était  gravé pour toujours le jour, quand lui, le petit, il accourut en toute hâte à la maison et ,soudain, il remarqua près du seuil, sur le tabouret, un inconnu étrange à une capote militaire   et avec une béquille serrée entre les genoux. Il  resta dans la mémoire de Khassen, comment ensuite il examinait les ordres et les médailles sur la poitrine paternelle, comment avec étonnement  il regardait les yeux  brillant  des larmes  et tentait de s'habituer au mot sonnant d'une manière étrangère «аtа»... Mais il s'habitua vite. Et dès ce jour le père revenu du front devint  pour lui non simplement un père, mais d'un homme  le plus fort, le plus courageux,  le plus extraordinaire par la terre... Cette sensation d'enfant restait à Khassen pour la vie.
       Le destin pour  les deux étaient  ainsi qu'ils se voyaient  rarement et, peut-être , c'est pourquoi partiellement  dans leurs relations, en outre des sentiments de parenté, signifiait beaucoup le sentiment de l'amitié masculine, de camaraderie , du  respect mutuel dicté pas du tout de ce que l'un était le père, et l'autre — le fils...
      Et maintenant, ayant vu le père, Khassen сomme si du côté,
regardait cet homme  au  visage simple, rustaud, maigre, à la figure maigre, svelte comme chez un jeune homme, peu verbeux, mais aussi ne cachant pas ses pensées, les exprimant directement, même  rudement , en regardant l'interlocuteur en face ..Khassen  pensait, en l'observant que le père et en fait — est exceptionnellement un fort caractère entier.  Tant d'années passèrent, mais  il n'était pas toujours  marié . Probablement, il aimait beaucoup la mère de Khassen — et  continuait à l'aimer malgré tout. Le chagrin ne le  brisa pas, la trahison n'irrita pas , ne transforma pas  en un homme  perdu confiance. En juger des faits, à Karataou , on estimait sa conscience, ses connaissances, son expérience. Sur sa poitrine , là, où autrefois un petit Khasen touchait prudemment les récompenses de combat, maintenant brillait un ordre neuf du  Drapeau Rouge du Travail...
Atymtay ne vit  jamais rien  de tel ici, dans les places restées dans la mémoire dès l'enfance : les champs labourés d'un bout à l'autre, les maisonnettes d'ordre des ouvriers de sovkhoze, des  peupliers et des bouleaux froufroutant le long des rues,  le palais de la culture dans le centre du bourg...
       Atymtay admirait  aussi  son fils, en apercevant dans les traîts de son visage , dans  la manière de parler, dans les mouvements séparés — soit lui, soit, Bibigaycha... Mais il remarquait que Khassen est inquiété, contrarié par quelque chose, bien qu'il  tente de cacher cela.
       Une fois ils étaient assis sur le bord d’Yesil. Le soleil coucha  déjà, approchait le soir. L'eau dans la rivière semblait immobile, lisse, comme le verre coulé. Au-dessus d'une haute descente vers la rivière, avec un sifflement en coupant l'eau, passaient en coup de vent  les hirondelles.
       — Je veux tout  demander, quel poids est dans ton coeur ? —  prononça Atymtay. —pourrais-je  t'aider, ou non, en tout cas la parole prononcée  à haute voix, facilite l'âme... Je sais de moi-même ,   comment on se sent, si à personne on ne peut pas ouvrir son âme  et on  porte tout en soi  ...
      Khassen , attendant cette conversation, ne  commença à  rien cacher du père. Dans cet état, qui eut lieu  dans le sovkhoze , étaient coupables les prédécesseurs de Khassen, mais pour l'ultérieur la faute sera jeté sur lui. Et  quelle raison  de ses efforts ? De la conférence, qu'on  passa ?. Dans la voix de Khassen se faisaient entendre soit la tristesse,soit  la méchanceté, presque la fureur — contre ceux qui ne  voulaient pas le  comprendre.
       — Lequel suis-je agronome  en chef  après tout cela , le père ? —  conclut Khassen ses paroles confuses. — J’irai travailler comme  berger chez Zykriya, il sera  plus de  profit de moi !...
       — Eh bien, un bon berger vaut mieux qu'un mauvais agronome, —  sourit Atymtay. — Seulement en effet, et  le berger a  des difficultés. Sur elles tu tombera — où  tu te reculeras, Khassenjan ?.
       —  Ne pas me reculer, je veux me battre, le père!
       —C'est déjà mieux. En  quarante et un on  disait au front : «Nulle part où se reculer, derrière nous est  Moscou». Et maintenant toi-même, tu dis : «Nulle part où se reculer, derrière est la terre », — à qui tu la laisseras ? Et un autre agronome ?.
       Les deux étaient silencieux.
       — Alors, qu'est-ce que faire , mon père?
       — Voici et moi, je pense que faire... À mon avis, votre secrétaire de l'organisation de base du parti a raison, il faut demander de l'aide  aux organisations régionales, au ministère... Mais des mesures, selon tes mots, il faut  prendre d'urgence.  Moi à ta place j'écrirais une lettre directement à Asylbek Akhmetjanovitch et je  demanderais me recevoir...
       — Et il me recevra ?.
        — Toi en effet, non de toi-même, tu  as l'intention de te soucier, ainsi ?. Et vous chez vous-même dans le bourg, et nous au combinat à Karataou, et les chefs de la république dans une grande maison sur la place à Alma-Ata — tous font la même affaire... Je pense, Asylbek Akhmetjanovitch te comprendra. Oui, à propos,  en effet, et il arrivait à Altyn Aray , dit-on, et avec Kazybay  ils se connaîssent, — une fois votre directeur était reçu chez  lui ...
Justement , — se rappela Khassen, — j'entendais déjà en parler autrefois . C'est un bon moment?. En effet, on  résout là des problèmes aux échelles de toute la république... Et encore  si grands, comme le nôtre...
       Et tu sais , comment il est compétent de tout,    comment qu’est ce qui concerne   notre république ?. Oui, c'est clair. Il avait seulement trente deux ans, de sept ans plus âgé  que toi, quand il devint un dirigeant. Depuis ce temps-là tous les changements se passaient devant  ses yeux, avec sa participation. Tu sais ce qu'il y avait au Kazakhstan en  mille neuf cents quarante  deux?.. Alors, toutes les ressources  étaient  mobilisées pour donner au pays cent quarante millions de pouds de blé. Et maintenant ?. Le Milliard — penser seulement, comparer! — le milliard de pouds! Il y avait le temps, quand nous passâmes cinq ans   pour la construction d'une usine de ciment à Chimkent, et maintenant on dépense chaque année aux  investissements plusieurs millions de roubles!. J'ai une occasion de  mener   un cercle d'études politiques,  je nommerais encore des chiffres, ils sont  chez moi dans la tête, mais  tu les connais...  Quoi notre peuple obtint pendant ces années , est-ce que l'érosion surmonter  c'est au-dessus de nos forces ?. Voici je dis: tu  n'en pourrais  plus - va... Peut-être, et à Asylbek Akhmetjanov cette rencontre sera  utile en quelque chose . Tu vois devant toi-même  un sovkhoze , devant lui — toute la république. Peut être, tout juste aux échelles de la république il faut entreprendre quelque chose et... Mais il  est entrepris déjà!
       Khassen dit  avec un grand allégement:
       —Bien, le père. Je penserai... — Et pour la première fois au cours des derniers jours il  sourit.
       — Et maintenant-la deuxième question, qui t'inquiète... Sur les mazars... Tu vois, moi déjà, comme à la réunion des membres du Parti, il se mit à parler — la première question, la deuxième question... Eh bien, de  tels, on voit, nous sommes les originaux: tout sur les affaires, et non  que tout simplement rester assis à dastarkhan . Ainsi voici. Moi, Khasenjan, je ne te comprends pas très bien. Quel   problème est pour toi, et pour les hommes  de ton âge?. Vous êtes  les jeunes gens  courageux, — et, pas ainsi ?. Et soudain — une telle timidité, quand il s'agit de l'affaire du passé ... C'est  pour nous, commençant à vivre, de l'obscurité séculaire se réveiller dans les années trente, —  c'était un problème pour  nous.. Et vous ?. Probablement, tu lisais le livre de Sattar Eroubaev "Mes pairs", il  était pour nous un livre de chevet...
       — Certes, je  lisais.
       — Tu te rappelles, un héros  principal pense:  creuser une mine là, où la tombe de sa soeur, ou refuser ?. C'est clair: un gars  de l'aul, comme on dit, ne terminait pas les académies...Et vous, qui terminèrent  les académies et les instituts?.
       — Nous pensons aussi, le père, — se secoua Khassen. — nous ne voulons pas offenser les notions formées pendant  des siècles... En violant les traditions, on peut  blesser l'amour-propre du peuple, sa fierté...
       — Bien, moi-même, je parlerai avec les aksakals, —  répondit Atymtay.
       ...Dans le sovkhoze   on apprit  qu'un agronome en chef eut une idée de  démolir les vieux mazars  sur un bord  gauche d'Yesil . La population kazakhe fut troublée, surtout les vieillards et les vieilles. Karabay  les excita .  Il  ne partit pas du sovkhoze,il  ne menaça pas, il resta dans la même équipe de Goubanov et, il semblait , il s'apaisa,
Il se sentit coupable devant les camarades. Même l'excuser il demandait, se référait à un mauvais caractère et au diable  maudit , qui éternellement lui tire  la langue stupide... Et il avait  une mine piteuse, qu'est  ce que faire! — on pardonna Karabay... Mais, ayant appris les intentions de l'agronome, lui — où en chuchotant , et où à haute voix—.  les vieux gens ont l'oreille dure — il transmettait cette nouvelle.
       Les aksakals  soupiraient,  hochaient  les têtes incrédulement : «Toi en effet, tu es chez nous un  premier tractoriste, Karabay... Comment  et dans cette affaire à toi, le premier ne pas être ..» A quoi Karabay  prévoyant répondait invariablement: Le premier je ne serai pas. Qui  menera son bulldozer le premier là-bas, le dieu le punira . Le mollah de l'aul voisin prévient  ainsi ». Rusait Karabay, biaisait, en laissant pour lui-même  le trou:  le premier il  n'ira pas, le dieu punira le premier, mais le  deuxième... A propos  du deuxième le mollah garde le silence...
       Et voici une fois Atymtay ayant parlé d'avance avec Ougryoumov, qui était content de son soutien, réunit les vieillards et les vieilles dans la salle de lecture du palais de la culture, Karabay y  vint  aussi , se cacha dans le coin lointain, après la collection de papiers.
       Les aksakals se  renfrognèrent , quand Atymtay finit  son discours. Fâchés, ils  étaient assis, froncés, les hommes  tiraillaient les barbes, les femmes enfoncèrent leurs zhaouliks blancs sur les yeux , ils avaient honte de regarder l'un à l'autre.
       —Que  taisez-vous ,  les chers ? —  dit Atymtay. — Dites, ne vous  gênez pas. Il n'y aura pas votre accord — personne ne touchera les mazars ...
       —Qui  empêchent-ils ?. —  soupira tristement un des vieillards. — il y avait tant d'années et plus loin qu'ils restent...
        Tant d'années ils n'empêchaient pas, et maintenant ils empêchent, — lui  objecta  Atymtay. — L'érosion éolienne... L'assolement avec prairie temporaire... Les superficies ensemencées... L'élargissement des terres arables... Jusqu'à la dixième sueur expliquait-il, persuadait, prouvait, mais les vieillards résistaient  avec acharnement:
       — Le péché démolir les tombes des ancêtres ..
Pourquoi les autres n'eurent  peur d'un tel péché ? —objectait  Atymtay. — Vous quoi,  vous êtes mieux ?.
       —Nous n'entendîmes  pas parler que  quelque part les tombes des ancêtres étaient démolis.
       — Si pour le profit national —on  démolit! Les mers artificielles combien de cimetières inondèrent! Non seulement les cimetières — les églises, et les lieux sacrés de l'eau sont couverts!.
       — Peut-être, c'est  vrai , mais en effet, ce sont  — des autres... Pas nous...
       — Donc si les autres, et ainsi à ceux-là tous les péchés, et nous —nous sommes sacrés, à nous la faveur de dieu ?. s'impatientait Atymtay. — il s'avère  ainsi ?. Non , nous vivons ensemble,  le pain nous partageons  en parties égales — et partageons les péchés  en parties égales!.
       On discutait longtemps. Enfin Zykriya  dit:
       — Je pense, les ancêtres nous pardonneront...
       — Et le dieu?.cria  irréconciliablement quelque vieille. — le dieu ne pardonnera pas!.
       — Et le dieu pardonnera, —  prononça Zykriya. —  en effet, pour le blé nous donnons notre consentement... Et il n'y a rien par la terre plus sacré du pain. Le livre saint  — le Coran, on croit un grand péché — le laisser tomber ou salir. Et dans le Coran est écrit : si le pain est haut et on ne peut pas l'atteindrre  par un autre  moyen, mets sous les pieds le Coran... Voici qu'est-ce que c'est le pain. Et qu'il soit en  abondance  chez tous les gens .
       — Si le dieu le veut, nous sommes d'accord, —  dit le plus vieux  aksakal .       — Seulement qui conduira  le  premiers là-bas le tracteur ?. En effet, Karabay dit que le mollah... Les premiers qu'ils aillent  les gars  russes , les  nôtres ne peuvent pas ...
       — Hé, non!. —  hocha la tête Atymtay. —  nous n'obéirons pas le Mollah. Lui, quoi bon, il annoncera ensuite que ce sont les Russes qui  détruirent  les tombes kazakhes.  Nous-mêmes, nous  devons aller les premiers! —  Encore au début de la conversation il  remarqua  Karabay dans le coin . — À mon avis, le tractoriste  Karabay ne refusera pas...
       C'est exact, — on soutint  Atymtay, non  pour rire, non  sérieusement. — Là  le père de Karabay repose. S'il faut, il réussira à intercéder pour le fils devant le dieu. En effet,  et dans la vie il était  le mollah , et dans l'autre monde, probablement, non  le dernier au compte...Karabay se  recroquevilla , son visage devint gris, comme une feuille de papier, dont   il essayait de se couvrir. La rumeur lancée par lui dans le sovkhoze , contre lui se tourna... Mais comment faire, où disparaître ?.
       Un jour après, deux bulldozers  firent  du bruit à côté d’Yesil. Sur un d'eux était  Karabay, le deuxième était conduit par Atymtay, lui-même , pour un tel événement il décida de faire comme au bon vieux temps: autrefois il eut l'occasion d’avoir rapport aussi au tracteur.
       Les vieux  Kazakhs sortirent sur le bord. En se taisant et tristement ils regardaient, comment s'écroulent les restes des lieux d'hivernage tortus, comment, en soulevant les tourbillons de la poussière sèche grise, tombent  les murs fendus des mazars . Aux cendres  se dispercait tout  qu’est ce qui  conserva  encore le temps de leurs souvenirs, et leurs yeux -clairs, comme chez les bébés nouveau-nés, — clignotaient souvent et pleuraient...
       — Oh, saints ancêtres, —  soupira Zykriya, — aidez nous, faites pour qu'à la place, où vous reposiez, on cultive un bon blé!
       ...Et dans  un an, quand sur la rive gauche  s'étendit  la mer entière des épis verts, plusieurs aksakals, et parmi eux et Zykriya, se rappelaient le proverbe : «Où il y avait une  épine - là une épine  et poussera , où il y avait une rose et là s'épanouira une rose».
Selon tout il  résultait que les ancêtres - et en effet étaient  sacrés...
       Après la conférence, où en public Alchinbek avec Khassen se prirent de querelle, Merouert  commença à éviter le professeur. Tout de son côté provoquait en elle une hostilité. Son éloquence lui semblait fausse, l'enthousiasme — artificiel, les assurances fougueuses de l'amour —un intérêt masqué.
       ... Avec la confusion et le dépit elle se rappelait la promenade avec Aydoungaliev, les tulipes, qu'il recueillait pour elle, les mots inspirés sur de beaux instants volants, qu'il faut piéger pour jouir de la vie... Comment  il est bon qu'alors un cavalier chemin faisant  passa au galop!
Mais  pourquoi ils détestent ainsi l'un l'autre, le professeur et Khassen ?. Elle sentait que l'hostilité entre eux est apparue non aujourd'hui et non hier...
       Une fois Merouert  rechercha Khassen tout près de la propriété de sovkhoze. Le jour baissait. La chaleur torride pendant sur les champs toute  la journée , s'adoucit, du côté d'Yesil  venaient des bouffées du vent frais. Khassen  était assis près du pied du mont, ayant entouré des mains les genoux, et il regardait à la steppe, sombre, concentré.
       Merouert s'approcha de lui et se laissa tomber  côte à côte.
Elle voulait  le secouer, égayer, au moins — faire chasser une humeur maussade, obliger à sourire. Elle  arracha un brin d'herbe et  chatouilla par le bout derrière son oreille. Khassen ne remua pas.
       — Qu'est ce qui avec toi, Khassen ?
       — Rien.
       —Tu ne  veux pas me voir ?
       — Je suis toujours content de toi, Merouert.
      — Il n'est pas perceptible ... De quoi tu penses ?
       — De ce que le soleil est brûlant  et brûlant, et il ne pleut pas toujours , et si de nouveau le vent s'abattra...
       Plus loin il ne pouvait pas continuer.
       — Khassen, — dit-elle, ayant gardé le silence, — explique moi qu'est ce qu'il y avait  plus tôt entre toi et le professeur ?
       Khassen  s'assombrit encore plus. Ses yeux se  rétrécirent.
       — Cela vaut la peine?.
       — Je dois connaître.
       — Pourquoi ?
       Elle ne répondit pas,  mit sa  petite paume forte à son épaule. Et ferme comme le fer l'épaule  céda graduellement, se détendit sous sa main ...
       Il lui  raconta tout ce qu'il savait à propos d'Alchinbek Aydoungaliev, tout ce qu'il voyait  et il se rappelait. À vrai dire, il omettait quelques détails — ce que jusqu'ici serraient surtout son âme .  Le  temps passa , quand il était d'un enfant, — maintenant Khassen se sentait  d'un homme et ne souhaitait pas provoquer  la pitié de lui-même . Donc Merouert  entendit seulement l'essentiel. Mais quand Khassen lui parlait de la lettre de Bibigaycha, dans ses yeux étaient  les larmes.
Elle voyait devant elle-même le garçon dans le tchapan à longs pans, ceinturé d'une large courroie de soldat...Elle  voyait la mère, qui marche à pas de loup après lui le long de  la rue, entre  les maisonnettes crépies d'argile aux toits plats, et n'ose pas de s'approcher plus près...Elle  la voyait au milieu du luxe devenant odieux de l'appartement de professeur, — comment elle, en se cachant du mari, écrit cette dernière lettre dans la vie.
       Un homme  terrible, elle pensait d'Alchinbek. Et il lui semblait  encore plus terrible   à l'idée qu'en effet, et elle-même pouvait se trouver là, dans le même appartement, en tête à tête avec le même homme... Mais    claquèrent les sabots  sur le chemin ,  passa au galop  le cavalier — et maintenant elle bénissait deux fois l'inconnu, qui l'obligea à se remettre à temps!
       Et Khassen ?. Il ne parla un mot de l'orage, qui eut lieu  autrefois dans ces endroits, fit le silence sur ce comment on l’adjoignit pour protéger la vie précieuse du professeur  enveloppé au  touloupe  du berger  et comment  ils étaient attaqués par les loups... De cela, certainement, Khassen ne parlait  pas.
       — Mais comment, comment ainsi... répétait avec confusion Merouert. Elle ne pouvait pas encore reprendre ses sens  après tout ce qu'elle entendit   tout à l'heure. — En effet, ce n'est pas un  scélérat, pas   quelque monstre . En effet, c'est un savant, un professeur mérité, un homme respecté. Un instructeur de la jeunesse, un professeur de la vie... Oui, oui, Khassen, nous le considérions ainsi , quand il entrait à la chaire, citait des vers, raisonnait sur la terre natale. Sur ce que nous, les fils et les filles de cette terre, devons la faire encore plus parfaite et plus heureuse ... Et lui-même ?. Voici quoi je ne peux pas comprendre, Khassen. On peut prendre et perdre donc une autre personne... Une femme. Une femme... La mère séparer du fils, la faire pour toujours malheureuse — et après toute cela vivre comme si rien  n'arrivait  ? Et ne pas éprouver aucuns tourments,  supplices  de l'âme?. Et la conscience ?. Elle est où, Khassen ?. Tu te rappelles, tu disais, ce sont  en effet, tes mots — on ne peut pas être heureux, si tu fais mal à l'autre. Il s'avère qu'on   peut, Khassen ?. . Au moins ou de tels, comme Alchinbek ?. Mais même pas dans cela est l'essentiel . L'essentiel — comme, on dit, un homme  peut avoir un tel coeur — et en même temps — le talent, l'esprit, faire d'importantes découvertes, développer la science ?. En effet, voici, par exemple, le blé, par lequel  Alchinbek  sema le terrain expérimenté... Si lui... Comment ainsi, Khassen ? Donc  les gens comme celui-ci  peuvent faire aussi le bien ?...
       — Non, —  dit Khassen et  sourit. — il n'arrive pas ainsi.
       — Mais comment?.
Khassen ne  répondit à sa question. Mais il pourrait!.
Il pouvait... Mais il  ne voulait pas...
       ... À cette époque, quand il était encore un garçon et avait seulement intention d’aller apprendre à devenir agronome, le vieux Ondassyn lui  raconta une légende sur un grand déluge, sur Noukh Paygambare sage, sur le vieillard avec la vieille, qui  conservèrent    pour le fils  un petit sac de cuir avec les grains...
       —C'était  il y a longtemps , —  alors lui  dit, le grand-père Ondassyn , — et qui sait, il y avait ou il n'yavait pas ... mais  écoute voici ce que je vis par mes propres yeux ...
       Pendant la guerre Ondassyn travaillait à la mine à Karaganda  d'un  gardien dans  le stock de bois. Son remplaçant  était aussi un vieillard, originaire de Sary-Arka. Là, dans l'aul, vivait sa vieille. De temps en temps elle venait, amenait au vieillard — soit un peu  de viandes , soit de farine . Et lui, un brave homme, rendait tout à la chaudière commune. Mais  Ondassyn remarqua seulement  chez le vieillard un petit sac . Et quoi dans ce petit sac  — personne ne savait, le vieillard en  gardait le silence. Mais il  ne perdait pas  de l'œil ce petit sac.
       Et voici  une fois on apporta au vieillard «kara kagaz » — «le papier noir»: son fils  périt au front. Dès ce jour le vieillard  sentit que   il restait lui vivre peu de temps. Et quand la vieille   vint le voir , en présence d'Ondassyn il lui  transmit ce sac secret . «Au printemps, —  dit-il  — ou tu sèmeras toi-même, ou tu porteras à un homme fidèle ». Et ensuite il expliqua à  Ondassyn:
— Chez nous à Tokraoun on cultive  deux sortes du blé. L’une  sur la terre submersible de la rivière, son  grain est grand, blanc, on  l'appelle «Tokraounyn ak bidayi » — «le blé blanc de Tokraoun». Une autre sorte on cultive  sur le plateau. Par la dimension ce blé est plus menu du premier, qu'on cultive  à la terre submersible, par contre il subit n’importe quel  climat sec . Mais notre  région est essentielement  d'élevage, on prêtait peu d'attention  à conserver des sortes. Maintenant ces sortes   disparurent presque  tout à fait dans ces endroits . Quand  la guerre commença  , moi seul , je   semais le blé sur le plateau et presque tout le blé  je  remettais au  stockage  de blés. En partant pour Karaganda, je  laissai  à la vieille le dernier sac, elle le moulut à la farine. Et dans le sac  que  je gardai pour moi , —il  était tout   ce qui  restait du blé de Tokraoun , à qui n'est pas terrible n'importe quel vent sec...
       Non  en vain le vieillard attendait la mort. Au printemps la femme  vint et ne le  trouva pas  aux vivants. Et elle-même, elle  traînait  déjà à peine les pieds . Elle  alla à la tombe,s'affligea, pleura,  et ensuite vint à Ondassyn. Il  transmit à la vieille un malakhay usé, un tchapan en   troues , qui  après le mari  restèrent, et  demanda, comment  elle agit  avec ce blé. Une vieille femme  dit que par le conseil de gens experts elle partit dans la ville, y  trouva  «le plus grand chef», qui administrait le blé, et lui  remit le petit sac . On  appelait le chef — Alchinbek ...
       Quand Khassen  apprit une information  de la nouvelle sorte du blé, qu' Aydoungaliev va éprouver sur le champ de sovkhoze, il se rappela le récit du papi Ondassyn.  En juger par de nombreux signes, c'était le même blé de Tokraoun ... Mais il y a longtemps, comme on dit, passèrent  dans l'autre monde le vieillard, plus que l'oeil gardant le petit sac, la vieille et le grand-père Ondassyn, — que tu expliqueras ici, que tu prouveras ?. Et ensuite,  décida  en soi  Khassen, l'affaire, finalement, est non dans "la découverte ", non dans la gloire, qu'il apportera à Alchinbek Aydoungaliev, mais dans ce qu'il y aura une sorte, de laquelle ont besoin ainsi les régions arides. Voici quoi l'essentiel.
       Et maintenant, dans la conversation avec Merouert, il ne  commença pas aussi à remuer  le passé. Il y avait encore une raison, pour laquelle il ne voulait pas le  faire: que ne pense  pas Merouert que son but — noircir le professeur, accuser encore d'un péché... Si elle aura l'occasion d'entendre sur cela, qu'elle entendra non de Khassen...
      Il ne dit rien.
      Mais aussi ce qu'apprit Merouert sur le professeur Aydoungaliev, était assez. Ébranlée, perplexe elle était assise à côté de Khassen. Et quand enfin Merouert rassembla ses pensées, elle voulait  dire si beaucoup à  Khassen!.
Mais, s'étant rappelée les paroles fleuries d'Alchinbek, elle  sentit soudain une répugnance insurmontable envers les paroles, quoi que sincères  elles soient , quoi que d'une belle manière elles sonnent ...
       Elle  prit simplement sa main dans la sienne,  serra,  étreignit  les doigts et ne laissait  pas longtemps...
      Mais pour Khassen cela signifiait maintenant plus de n'importe quelles paroles...
       Et quoi   entre-temps Alchinbek ?  Comment il se sentait après la conférence, qui s’avéra pour lui par un scandale inattendu ? Qu'est ce qu'il  fait maintenant, en suivant, comment part de plus en plus loin de lui Merouert?.
       Mais pas trop grand espace est  lui  fixé dans notre histoire? Est-ce que dans le même sovkhoze il y a peu d'hommes dignes et plus intéressants ? Pourquoi presque dans chaque chapitre nous recourons au professeur Aydoungaliev ? Mais le problème: il arrive  parfois dans la vie que les circonstances  assignent une place très importante à un homme  insignifiant, et il faut jusqu'à un certain temps suivre patiemment le développement des événements, que tu n'as pas le droit de modifier...
       Quant au champ expérimental, le professeur Aydoungaliev était content des résultats.La nouvelle sorte donna  des blés verts excellents, les germes supportaient fermement la chaleur torride et le manque de l'humidité du sol, même la tempête sablonneuse et celle-là les  ménagea: le terrain expérimenté était  sur la pente douce de la colline affaiblissant la force du vent. Et ici la fortune ne  tourna pas  le dos   au professeur.
       Merouert ?. Peut-être, Alchinbek espérait en  victoire plus facile. Mais à quel prix la victoire trop facile? En particulier sur la femme?. Il y a un peu de caractère , d’obstination,  un peu de ruse  permis et même nécessaire dans un tel jeu... Pourquoi  ne pas faire sentir à cette fille arrogante que chez le professeur apparurent  des autres passions ? Qu'il y aura des femmes, capables d'estimer ce  qu'elle  négligea si inconsidérément ?
       Environ ainsi, en réfléchissant à Merouert, se présentait le professeur ses relations avec Glacha. Cependant non seulement les projets lointains amusaient Alchinbek. Ou il ne se trouvait pas comme un vrai homme, dans l'épanouissement des forces ?... Et «de beaux instants», qui forment la vie ? Est-ce que Glacha — jeune, à la poitrine abondante, fraiche, le teint de lis et de rose — est-ce qu'elle ne convenait pas, comme on dit, pour commencer un  des tels
" beaux instants»?.
       Et  quoi  Glacha elle-même ?. Oui, quoi — Glacha... Pour elle Alchinbek était un homme d'un autre monde  inconnu à celle-ci, du monde éloigné, séduisant... Le savant de la capitale, le professeur, la célébrité... Cette  soirée  de premier mai elle, ne se croyant pas encore,  remarqua, comment il ne détache pas d'elle  ses yeux allumés , comment il  tâche de lui rendre service, manifester l'attention... Cela l'nquiétait agréablement et troublait. Qui est-elle en comparaison avec lui, après tout! Une simple  trayeuse. Ensuite il l'accompagnait, et il était intéressant de l'écouter ainsi. Chez soi elle ne pouvait pas s'endormir, se retournait dans le lit solitaire et attendait, attendait une nouvelle rencontre.
       Tout était insolite à Glacha — une affabilité molle, et un chic de la capitale, et une galanterie expérimentée de professeur...
      Il est plus aîné presque de deux fois ?. Et alors? .  Donc est dans elle, Glacha, quelque chose, pour quoi il la choisit,  préféra aux autres. Un homme mûr, solide, non quelque gamin , qui est prêt à poursuivre n'importe quelle jupe...
En plus il était si  persistant , si  insatiable ... Elle se laissa,  céda. Et pour la première fois son corps se réveilla, pour la première fois. Glacha se sentit réellement par une femme. Ainsi contre toute attente  fit irruption dans sa vie l'amour,  emporta la tête. Les jours devinrent une attente pénible de la nuit, et les nuits — les nuits rapides d'été — une joie insatiable de femme, un bonheur non éprouvé.
       Une fois  elle parla à Alchinbek de son  mariage malchanceux.
       — Alors je viens aux terres vierges, du nord, de Arkhangelsk, encore très jeune et stupide étais-je. Et lui, on l'envoya   chez nous dans le sovkhoze  après l'institut. Il était si propre  si  ponctuel,  il venait au club  —  essuyait la poussière du banc par le journal.. Chez nous à cette époque-là la maison de la culture n'était  pas encore construite, dans le club se trouvaient les bancs simples,   peints du minium. Eh bien, voici, je le vis.Il  est assis,  lit le livret  jusqu’au moment où la lumière  avant le film dans la salle ne sera pas éteinte. ..   Il n'était pas semblable à personne de nos gars— un tel original. Certaines  filles se mettaient  à rire, d'autres  flirtaient. Il me plaisait  qu'il est si modeste, lit de gros livres, on n'entend pas  de mots vulgaires de lui ...
       Eh bien, voici. Nous nous  mariâmes, il est temps de nous procurer l'économie pour que et la maison , et tout soient comme chez les gens. Mais  lui : «quant à moi, il  dit, cela ne sert à rien, moi selon tournure d'esprit — je suis  romantique».       Et la nuit, il arrivait, moi au lit, et lui aux livres.
       Et ainsi il devenait chez lui  que dans les livres tout est juste, comme il faut, et qu'en fait — alors tout est autrement. Moi à lui : «Mentent, Mitya, tes livres, et il ne faut pas à cause d'eux donner le cafard et tomber dans le désarroi;». Mais  lui: « ne dis rien, tu ne comprends»... Et tout à fait, il s'échauffait, il  parlait de la vérité et de la conscience...
       Nous vécûmes peu  avec lui , je n'eus  pas  le temps de l'apprendre bien. Mais je ne veux pas dire en vain, il était un homme  honnête, tout il tâchait mais non pour lui-même, mais pour les gens, pour l'affaire il se tourmentait. Seulement  lequel de lui un agronome en chef? Ici où pour la gorge prendre, où par le poing sur  la table frapper  pour faire peur, mais  chez lui — quoi ? Ni de force, ni de caractère., si à juste titre, à lui avec les cours se produire ou les livres dans la bibliothèque  donner, là il se trouverait à la place. Kazybay   à la conférence de lui rappela — de Marveev, dit-on, du devoir selon le champ labouré en automne il ne vint  à bout, c'est pourquoi on le destitua. Mais  il ne dit pas que Marveev parlait aussi des tempêtes noires , qu'il faut ménager la terre, semer  les herbes vivaces, de cette chose-là et commencèrent   chez lui les désaccords avec les autorités — dans le district  et dans la région.  On discuta une fois, on discuta deux fois — et soit il perdit la foi , soit  il n'eut   de courage  prouver plus loin, je ne sais pas... Et quand on sent une faiblesse en homme , on ne donnera de  grâce. Il s'inquiétait beaucoup, lui tout, il  noircit , même il abandonna les livres . «Non, il  dit, ce n'est pas pour moi,  on voit»... Et il  partit pour la ville. Et aux adieux il dit: «J'en ai assez, je guéris du romantisme...»
       — Et toi ?. Pourquoi il ne te prit avec lui  ?
       — Il appelait, il  persuadait... il écrivait des  lettres ... Moi-même, je n'allai pas.
       — Tu  désaffectionnas ?
       — Je  cessai d'avoir pitié.Si on  aime quelqu'un, après lui  au bout du monde on  ira. Moi je ne l'aimais pas, j'avais pitié  seulement. Et quand il décida de partir je me fâchai. Va-t-en, je pense, si notre vie n'est pas selon ton gré ... Dans la ville une autre femme tu trouveras, ensemble les livres vous lirez, de la conscience et de la vérité vous parlerez.
       —Contre les vaches, donc tu  échangeas le mari  ?. Et il ne t'est pas ennuyeux ?
       — Avec les vaches ?. Avec elles  on  ne s'ennuieras pas.. Alchinbek fut saisi de la chaleur du corps chaud de Glacha.
       — Quoi, ainsi tu n'aimais personne depuis ce temps-là ?. En effet, probablement, plusieurs te courtisaient  ici?.  demandait-il jalousement.
        — Il  suffit des chiens mâles partout, mais à moi  pour vivre, un homme est nécessaire...
       Après certain temps Glacha  dit :
       — Il est chez nous dans le sovkhoze  Katchan,  il administre la ferme..
       — Comment, je me rappelle...
       — Il  me  cherche toujours . Il est un homme terrible , surtout ayant bu la chopine. On bavarde  différent . On dit, en prison il était longtemps, après la prison il vint  sur la terre vierge chez nous ...
       — Toi quoi,tu  le crains ?.
       — Oui, je ne crains pas pour craindre, mais il apprendra  voici de toi — et il  égorgera.
       —Il est comment  — égorgera ?.
       — Et tout  simplement. Par le couteau il  égorgera. Ou par la hache il entaillera...
       Alchinbek attendait que Glacha éclatera de rire à la plaisanterie. Mais la lune inondait la chambre de la lumière vive , il voyait bien devant lui-même le visage de Glacha — calme, perdu.
       Probablement, elle  remarqua le désarroi; qui  obligea Alchinbek à s'asseoir, ayant laissé pendre du lit de longs pieds  nus.
       — Ne crains pas, —   sourit- elle, —  en effet, non toi, il m'égorgera... Il attendra , quand  tu partiras, et il guettera quelque part...
       Quelques sottises ,  pensa Alchinbek, cherchant sous le lit les babouches. On entaillera par la hache, on égorgera par le couteau... Finalement, il y a une milice...
       Glacha se mit à pleurer  soudain .
       Ses larmes  calmèrent  brusquement Alchinbek.
 «Elle prend de biais , — comprit-il avec allégement . — on sait son idée derrière la tête...»
       — Je t'emmènerai, —  dit-il. — nous partirons ensemble!. Tu entends ?.Il n'y a personne à te  craindre, jusqu'à ce que je sois  avec toi!.
       Il se promena dans la chambre .
       Quelque chose  froufrouta,  commença à bouger dans les buissons derrière  la fenêtre, Le professeur fut glacé,  les yeux de Katchan ivres, troubles, cruels  apparurent de l'obscurité...
       De la fenêtre directement  sous ses pieds se  jeta un ombre noir silencieux ... Il  poussa un cri, n'ayant pas eu le temps de comprendre que c'était tout  seulement un chat de maître...

 IV

       Mais Glacha  cette nuit-là se rappela non en vain Katchan...
Quand  la mise en valeur de la terre vierge était commencée, y jaillirent  non seulement les enthousiastes-komsomols ayant soif de l'héroïsme et des exploits de travail, non seulement les communistes, les ouvriers, qui comprenaient clairement une vérité simple et sévère: le blé  est nécessaire au pays... Se  jetèrent aux steppes de terre vierge les amateurs du long rouble et du profit bon marché,  emparés, pour ainsi dire, par «la fièvre de Klondike» . Bientôt plusieurs d'eux partirent pour des autres places, il y avait  beaucoup de tels, qui  trouvèrent  ici pour eux-mêmes une voie juste dans la  vie. Cependant Ignat Frolovitch Katchan fut non de tels-là et non des autres...
       Les rumeurs vagues se répandaient  sur lui, sur son passé sombre.On  parlait, comme si avant la terre vierge il passa un  délai considérable  quelque part près de Magadan... Comme s'il se  trouva dans ces pays  après la guerre, révélé aux liens avec des partisans de Bandera .. Mais  exactement  personne ne savait rien. Et  Ignat Frolovitch lui-même gardait le silence de la vie personnelle, bien qu'il y ait, de quoi lui parler...
       Et commencer alors il fallut non de la bande de Bandera, où, comme il lui semblait par la suite,  le destin- scélérate  le mena,  jeta — il faudrait commencer considérablement du plus tôt...
       Katchan naquit et grandit   dans les pays d'amont de la Kouban, où à ces temps lointains  sur  la partie droite de la vallée s'étendaient  largement des villages de cosaque, et sur la gauche, entre les contreforts de montagnes, se  cachèrent, se groupèrent  la saklia vers la saklia, les auls des Circassiens.
        Le père d'Ignat, Frol Petrovitch, était un maître solide, aisé, et on   le surnomma   Katchan pour la tête semblable à la  tête du chou. Son corps conformément à la tête: ce n'est à s'y méprendre — le sac non embrassable avec le grain...
       Frol Petrovitch  fit fortune particulièrement pendant la Nep (nouvelle politique économique). Vers 1927 son économie  grandit, à la façon du chêne branchu: quelques paires de  bœufs aux cornes rapides , achetés aux Allemands-colons, de gros chevaux  puissants, les porcs de race, le moulin à eau,  la maison à cinq murs sous le toit de fer rouge , et l'essentiel — la terre, vingt dîmes de la terre noire grasse, près de la rivière-même... Dans cette aisance, n'ayant  besoin de rien, grandissait Ignat. Son père était un homme sévère, cruel, mais pour son  seul héritier il ne  lésina pas . Et le coursier chez Ignat était le plus crâne dans le village, et les vêtements — à la manière municipale. Et bien qu'Ignat ait à cette époque-là seulement seize ans, pour lui on trouva déjà  une fiancée, de la même famille économique solide : non avec les salariés agricoles, non avec les misérabless   rêvait  de s'apparenter  Frol Petrovitch...   
       Mais soudain... Comme les nuées  lourdes  flottèrent  dans le ciel clair. Et là et le tonnerre  éclata. Furent perdus les bœufs, et de gros chevaux de trait, et  la maison à cinq murs. Tout le bien de Frol Petrovitch dépossessé on  transmit dans le  kolkhoze, et lui-même, regrettant seulement de ce qu'il n'eut pas  l'occasion à la fin d'offrir au secrétaire de la cellule du Parti communiste la balle du fusil à canon court, —  Frol Petrovitch lui-même avec une petite famille et les restes de biens domestiques était expédié par le colon — au-delà de l'Oural.
       Chemin faisant  Ignat réussit à  laisser  en arrière l'échelon, tromper la garde et se cacher. Il ne voyait jamais plus ni le père, ni la mère — il craignait de se renseigner, et il  n'éprouvait pas un besoin particulier. Dans sa vie actuelle pleine  d'hésitations, de peur, de crainte Ignat n’eut l’occasion  jusqu'à cela  de rester pour longtemps dans un endroit.
       Où il n'arrivait pas de se trouver à lui! Il faisait flotter le bois sur le fleuve  Kama, il menait le troupeau de  bétail à travers  les steppes d'Astrakhan, il sortait avec les pêcheurs sur le chalutier à la mer d'Okhotsk...Il  travaillait comme le  coiffeur, le cuisinier, il administrait les stocks..Il ne  mangeait de la vache enragée, il mangeait  pas pis  que les autres, même mieux, par le rouble , par la centaine il  remettait «pour le jour noir»...il  vivrait, peut-être , et tout à fait bon, si  pas  le mirage, lequel même aux instants des plus grandes chances lui couvrait  inattendu  les yeux.  Il  semblait, apparaîssait  à Ignat Frolovitch tout le même : la maison sous le toit de fer rouge , de gros bœufs aux cornes rapides, les porcelets roses, comme si par l'aube  baignés - et le champ paternel  aux épis de blé en pleine sève...
       Et quand, appelé à l'armée,  tout au début de la guerre il se trouva dans la captivité, quand, se montrant  pour «un vrai Ukrainien»,il  servait dans les unités de batko  Bandera, il rêvait de ces yeux., les mêmes.. Comme si elle ne ressemblait  par rien aux jeunes filles de Kouban,  noires à la Bohémienne,  animées, vives , mais Katchan se rappela soudain celle qui qu'autrefois on lui nomma comme  fiancée... Comme si l’on frappa par le couteau à  Katchan:  en effet, la vie  passa... Quand ? Comment ?. Il ne  remarqua pas. Il tout cherchait, tout piégeait  le bonheur, remettait les roubles et les billets de cent roubles, acquit  une maison, se procura une économie, — et pour quoi, à  quoi bon  lui maintenant?. Voici elle, Glacha, —  parcourut  devant, agita le bas bariolé — et par le sourcil clair ne  remua pas  à son côté . Essaie arrête-la, dis - par l'argent je couvrirai, du nylon du  capron  j'attiferai , non par la trayeuse - par la reine dans ma maison tu seras! Elle rira, éclatera de rire, encore et  appelera d’un vieux birbe...
       A Ignat Frolovitch toute sa vie devint ennuyeuse—et  ancienne, et actuelle. Et sa maison devint vide et froide, et la femme obéissante, multipatiente à son chaque mot ,  et les gens autour, dont il s'habitua à se cacher, et la terre arrosée de sueur  de ces gens, — tout, tout devint  pour lui étranger, détesté. A qui  maintenant  seulement Katchan n'enviait pas! Aux premiers — qu'ils sont  jeunes, tout est chez eux en avant, aux autres — qu'ils ne se réjouiront pas , en regardant leurs enfants grandissant , aux  troisièmes — qu'ils marchent courageusement  avec une âme ouverte dans  la vie... Lui seul, Katchan, est privé du bonheur!
Rarement,sinon que pendant  les fêtes, Ignat Frolovitch, buvait plus tôt; mais  maintenant, en cherchant de la délivrance des pensées sombres, il étouffait la tristesse tardive par la vodka. Il était  terrible, dangereux  en état d'ivresse...
       Une fois, déjà après ce quand Glacha se divorça  avec son " romantique", Katchan la guetta dans un endroit  désert. Elle se dévissa de ses mains, se  sauva. Une autre fois, s'étant  bien enivré , il  tenta d'ouvrir devant elle l'âme, mais Glacha seulement par des yeux sauvages ronds y  jeta un coup d'oeil  et ne  commença pas  à écouter. Il  commença à la poursuivre. Devant tout le monde Glacha répondait par une plaisanterie tant bien que mal, à l'occasion elle faisait allusion à la femme de Katchan, cela le mettait surtout en fureur . Quelquefois il lui menaça  du  couteau, s'il  remarque avec quelqu'un, et selon ses yeux en  verre de la fureur, Glacha  comprit: en effet, vraiment  — il égorgera...
       Quels sont  les secrets dans le bourg ?. La poule dans la cour voisine passera la nuit — et ce sera  connu le matin  à toute la rue.  Katchan entendit  parler, comme si pendant la nuit Glacha  va quelque part de la maison. Avant tout il  pensa du directeur du sovkhoze . Mais si c'est comme ça ?. Et cette nuit-là, quand Glacha  passa chez Alchinbek, Ignat Frolovitch dès le soir était de service en face de ses fenêtres, en attendant que voici - s'éteindra  la lumière et il verra, à quel côté elle  se  dirigea. Mais jusqu'au matin  la fenêtre de Glacha ne s''éteignait pas. Et seulement quand à l'aube une entrée de service sortant à la cour grinça   et la porte  claqua  doucement, et après  l'ampoule s'éteignit  dans la fenêtre, Katchan  comprit que  Glacha l'empauma,  et non à travers  le portillon, mais  par derrière, par le potager,elle  revint chez soi...
       Il voulait  casser la fenêtre, faire irruption à la chambre, battre, l'échiner jusqu'à la semi-mort. Mais soudain elle couche en effet avec Kazybay?. Ignat Frolovitch se gardait toujours d'aller  contre la volonté des autorités.
       Il revenait chez soi, plein de méchanceté. Probablement, et cette fois il la  déchargerait sur la femme résignée. D'autant plus qu'à Ignat Frolovitch même et les poings démangeaient, quand il  vit  le portillon non fermé de l'intérieur, et ensuite et la porte facilement ouverte du coup de la botte... Il se jeta  dans la chambre à coucher. Le lit était soigneusement couvert , la chambre — était  vide...
       Par contre sur la table dans la chambre Ignat Frolovitch vit  une note:
«Je n'ai plus  de forces pour vivre plus loin avec toi. Adieu».
       Elle se dépêcha, pensa-t-il. Même la signature n'était  pas mise par elle... Eh bien, tant mieux. Tant mieux, si ainsi.
       Mais tout de suite  il fut  embrassé de l'inquiétude. Il  sauta,  prit la hache dans l'anti-chambre  et  revint  à la chambre à coucher. Ici il enleva et monta  par la hache la planche couvrant l'appui de la fenêtre. Non, tout était en ordre,la  cachette et son contenu — dans  son entier...Katchan   remit  la planche sur une vieille place,  frappa sur  la tête sortant du clou par la tête de hache.
La maison était calme. Seulement la souris griffait quelque part sous le plancher, creusait le trou.
       Et soudain Katchan voulut — ne pas crier  d'une voie perçante, ne pas éclater en sanglots de la tristesse serrant la gorge, mais  — hurler lentement, longuement, d'un hurlment de ventre, comme les loups hurlent  par le froid d'hiver à la steppe...
       Ce matin Merouert  rencontra deux fois  Soultan Bekov.
       La première fois, s'étant levée tôt, elle partit jeter un coup d'oeil sur le pâturage sur la terre submersible d'Yesil, où, au dire du père, on pouvait pâtre le troupeau jusqu'à l'automne avancé. À la périphérie du bourg le chemin de Merouert était croisée par un coureur dans le maillot de corps blanc et le pantalon  d'entraînement bleu. Il courait  du côté de la   steppe — au  pas assuré, élastique, ayant bombé la poitrine, ayant serré les coudes,  en regardant directement avec attention devant lui-même. Selon son extérieur  il paraissait qu'il est prêt à surmonter sans répit une bonne centaine de kilomètres.Et il  surmontera — coûte que coûte, si à la voie quelques circonstances imprévues seulement n'empêchent pas...
       Merouert    remarqua  à part soi   que  le sportif a un beau visage   énergique, les cheveux noirs se tordant, le nez busqué, et les muscles comme si roulent  sous la peau couverte du hâle uniforme   de bronze. Il avait à peu près de vingt sept — vingt huit ans. Probablement, il fait simplement de la gymnastique,  pensa Merouert.
       Elle entendait parler hier que dans le  sovkhoze  vint  quelque représentant de la région . Soit un  moniteur, soit  un travailleur plus responsable—  elle ne  retint pas. Seulement qu'on appelle Soultan Bekov et qu'auparavant   il était un étudiant d'Aydoungaliev, un des favoris du professeur. Par cela il s'expliquait, probablement, pourquoi le visiteur  souhaita  descendre dans la maison, où demeurait  Alchinbek.
       Sur le chemin de retour elle les  rencontra ensemble  en  effet. Ils allaient dans  la rue, en parlant de quelque chose , — les deux hauts, sveltes et, malgré la différence dans l'âge, se ressemlant étonnamment par quelque chose Merouert  se  rappela encore un détail. On disait, comme s'il y a deux ans notamment  Soultan Bekov  licencia un  agronome en chef du sovkhoze Matveev, le mari de Glacha, et puis et  Nourjanov, remplaçant  Matveev... Меrouert se sentit quelque peu mal, anxieusement dans l'âme . Elle voulait tourner le coin, mais le professeur la remarqua déjà et allait avec le visiteur à sa rencontre.
       Il  présenta l'un à l'autre.  Soultan Bekov  examinait Merouert avec un intérêt ouvert. Elle  rougit, se  troubla. Elle était fâchée par ce regard sans gêne; en dehors de l'admiration involontaire par la belle jeune fille y transparaissait une assurance trop évidente d'une  irrésistibilité personnelle... Меrouert  dit qu'elle est occupée,elle s'empresse à la ferme, et  elle  dit adieu assez froidement aux deux.
       Il faudrait rechercher Khassen, prévenir... Mais de quoi ? En effet, il est stupide de se partager  par quelques pressentiments obscurs — lui est un homme et cela il ne comprendra pas...
Et  dans la deuxième moitié de la journée , avant la soirée , elle eut de nouveau   l'occasion de se rencontrer  avec  le visiteur venu, déjà dans le cabinet de Tleoukabakov. Et se rencontrer non entre quatre yeux .
       Quand on invita Khassen chez le directeur, où il était attendu par  Soultan Bekov, cela n'alarma pas du tout  un jeune agronome. Au contraire, Khassen était content que chez eux vint un représentant de la gestion régionale, un homme experte en agriculture. Eux,  sans doute, ils se feront entendre, et les résultats seront   utiles à l'affaire. D’une telle manière optimiste était orienté  Khassen encore  et de ce que  Soultan Bekov et lui appartiennent à une génération, quelques années de la différence non au compte ... Et si ainsi, alors une approche de la vie, de l'affaire chez eux doit environ être identique. Ce n'est pas  Tleoukabakov, avec qui tu ne te mettras pas d'accord bientôt... Et ensuite, Khassen savait déjà quelque chose sur Bekov. À la rencontre des promus on le  mentionna   comme un élève digne de l'institut,  justifiant brillamment les espoirs des professeurs. À vrai dire, on  lui prédisait une voie directe à la science, lui — provisoirement, provisoirement! — tourna  d'elle et recourut à la pratique. Mais un Grand blé est nécessaire au pays, — et cette tâche la plus essentielle lui   Soultan Bekov,  eut si chaleureusement à coeur qu'il  laissa le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat,  laissa Alma -Ata   et se dirigea là , où appelait son devoir civique...
       Approximativement d'une telle manière de lui parlait le rapporteur, et  Soultan Bekov étant assis dans la présidence, resserré, élégant, dans le costume  formel noir, faisait  un signe de tête modestement, quand de la tribune on s'adressait directement à lui...
       Et maintenant il semblait tout à fait naturel à Khassen que, ayant entendu sur les difficultés, auquelles  se  heurta le collègue cadet,  Soultan Bekov se dépêcha dans le sovkhoze  pour lui donner le soutien de camarade .
      À vrai dire,quelque chose alarma  tout de suite  Khassen , quand il entra dans le cabinet de Tleoukabakov. Étaient assis ici Ougryoumov , le Kazeke  Aydoungaliev lui-même, mais personne de l'actif de sovkhoze n'était — ni des chefs d'équipe, ni des mécanisateurs, ni des administrants des fermes. Pourquoi ? Dans de tels cas d'habitude on les invitait... Dans le coin, entre l'armoire et le coffre-fort de fer peint en  couleur brune épaisse, se  réfugia Merouert — quelque accablée , fatiguée. Qu'est ce qu'il ya avec elle ?. Étrange  lui sembla  et  Soultan Bekov étant derrière  la table, dans un fauteuil directorial... En général  qu'est ce qu'il y était  étrange ? Le visiteur... Mais quelque peu il était assis, comme si par tout l'extérieur il  faisait sentir que la table, et le fauteuil cela — non pour lui, des autres tables et les fauteuils il s'habitua  ... Bien qu'en même temps et Khassen ne pouvait lui rien reprocher  —on ne  voyait pas d'une expression négligente sur son visage . Et quand même quelque chose  griffa,  accrocha  Khassen, obligea  à s'efforcer intérieurement.  
        Bekov salua l'agronome  par un signe de tête ,  indiqua au banc se trouvant en face, de l'autre côté  de la longue table.
        — Je vous connais par correspondance, —dit  Bekov avec un froid subtil. — Alors ne perdons pas le  temps  en vain. D'autant plus qu'il me faudra venir encore à deux sovkhozes voisins... Il  regarda court Merouert, comme en s'excusant pour un ton trop d'affaires, et encore en présence d'une telle jeune fille jolie... Rapportez, Atymtaev.
       Khassen  atttendait un peu autre accueil... Mais en effet, non pour le bechbarmak  ils se  croisèrent , à la fin des fins. Une affaire est une affaire... Il  se  rappelait  les paroles dites autrefois par le vieux Ondassyn: «si tu prouves, ne pense pas, comment  se rapporte à toi l'écoutant. La vérité dans tes paroles se défendra , sache seulement   l’exposer clairement et simplement».
        Et Khassen commença. Il parlait sans se dépêcher, en détail, en se référant aux chiffres, aux conditions de temps, à  l'état du sol. Il s'arrêta particulièrement en détail aux entreprises, indiquées dans le sovkhoze . Personne ne l'interrompait. Et peu à peu Khasen se passionna...  
       Soultan Bekov écoutait indulgemment l'agronome, souriait d'un sourire poli, ennuyeux , comme si tout cela il y a beau temps lui est connu, comme s'il sait d'avance  chaque mot de Khassen. Mais rien à faire,  telle est sa fonction — il est engagé à écouter. Il  écoute, ainsi soit-il...
      À une  seule  place , il interrompit Khassen— quand celui-là racontait que près  de la Butte Jaune, à titre du coup d'essai, on  sema deux hectares par le mil, et voici on résulta  tout à fait encourageant...
       Ici  Soultan Bekov   arrêta Khassen par un mouvement de la main  peu visible .
       - Je sais, je sais, je visitai ce terrain... Mais, autant que je sache, on vous y  proposa  non deux, mais  cinquante hectares? Donc  il  serait plus juste ne pas se répandre ici sur vos  acquisitions, mais  compter,  combien de grains vous manquerez à l'État. Et cela arrivera... il  claqua du  stylo à bille multicolore et calcula vite  dans son carnet. — il arrivera , si prendre  cent cinquante pouds de l'hectare... Environ sept mille pouds. Voici quelle perte  vous portâtes à l'économie nationale!
       Soultan Bekov braqua à Khassen  un regard fixe.
— Mais en effet, la  région   planifia de semer toute cette surface  par le blé. Et nous pour ne pas risquer à l'aveuglette, nous voulions définir, pour quoi cette terre convient...   
       Nous  entendîmes cela. Mais une fois vous vous  chargeâtes d'une telle initiative, et  vous la mèneriez   à bon terme. Nous ne sommes pas  contre l'initiative aux places. Mais nous sommes contre ce que quarante huit hectares de la terre étaient vides, et l'État subissait les pertes!.
       — La terre n'était pas vide. Là dès le printemps  pâturaient  nos brebis d'Edilbaev. Il faut aussi prendre cela en considération ...
       Et nous prenons en considération. Seulement ce n'est pas  déjà  votre mérite... Soultan Bekov  sourit à Merouert. nous en parlerons encore  spécialement. Probablement, nous inviterons  quelqu'uns  de vos travailleurs dans la région  pour entendre et soutenir une initiative raisonnable... Mais maintenant il s'agit des   grains. — Il   montra par le geste que la question est vidée. — Continuez.
      Khassen retourna à l'idée, sur laquelle  on l'interrompit. Probablement,  Soultan Bekov  remarqua,  à quel point  attentivement attrape Merouert chaque mot du jeune agronome, et pensait remettre  à sa place par sa remarque. Cependant Khassen sans moindre confusion, au contraire, avec une  pression encore plus grande continuait à exposer un ensemble de mesures agrotechniques examinées avec Ougryoumov.
       — On ne peut pas prendre en considération seulement aujourd'hui, —  conclut-il — à partir des conditions locales, nous  élaborâmes un ensemble entier, dont la mise en œuvre demandera du temps, du travail et des dépenses supplémentaires. Mais son efficacité se fera sentir déjà dans les années à venir.
       Par ces mots il  finit et s'assit.
       Bekov sourit:
       — Le futur, certainement, nous intéresse. Les plans à long terme, les perspectives, les pronostics - tout cela est bon... Cependant le blé est nécessaire au pays. Et non demain, mais  aujourd'hui. Vous assurerez les livraisons planifiées du blé cette année ?
       — Dans quel état sont nos champs, vous voyiez, vous-mêmes.Peu probablement que nous réussirons à accomplir cet avant-projet, que la région nous prédétermina. Seulement  je peux promettre fermement... — Khassen regardait Bekov bien en face, — nous ferons toute  la moisson sur les champs de sovkhoze jusqu'au dernier épi.
       — Pour nous peu de telles promesses!
       Khassen était prêt à sauter à l'instant, mais il se retint.
       — Vous demandez les promesses ou le blé?.
        - Le blé nous est nécessaire, le blé, le camarade l'agronome en chef.. Mais  jusqu'ici vous, probablement, ne comprîtes pas cela!.
       Le stylo, que Bekov jeta  sur la table, - roula  et  tomba à terre,  ayant tinté  sourd par le corps métallique. Personne ne s'inclina pour le relever.
       Le silence tendu restait en l'air dans le cabinet. Меrouert craignait de lever les yeux sur Khassen. Elle était sûre que ce ne sera pas la fin...
Tous se taisaient, en attendant que dira plus loin une autorité régionale. Et Bekov traînait, comme si en aggravant  l'alarme. par le silence
       -Vous n'avez pas de chance avec les agronomes, —  enfin il s'adressa à Tleoukabakov. —L'un bavardait beaucoup en  rien faisant, l'autre agissait à sa guise, troisième...
       Il soupira et est resta pantois:
       -Certes, si aux sovkhozes au lieu des spécialistes expérimentés on envoie  les gens arrachés à la vie, nous en sommes coupables  au premier chef, les travailleurs de la gestion régionale... Mais je pense, il n'est pas tard de corriger notre erreur...
       Il  promena  les yeux autour, comme en cherchant l'approbation. Mais il  se piqua contre le regard perçant de Merouert.
       - Il est clair, — ayant adouci le ton, continuait  Soultan Bekov, —  pour celui qui  quitta récemment le banc d'étudiant, une haute obsession originale est propre ... Mais parfois elle empêche  de reunir correctement le rêve et la réalité raisonnable, et  c'est pernicieux pour l'affaire...
       Il  finit aussi catégoriquement, comme il commença :
       — Je crois nécessaire de licencier le camarade  Atymtaev de la fonction de  l'agronome. en chef. Nous le transmettons à l'économie expérimentale, qui part dans un des districts  de notre région.
       De nouveau le silence se fit.
       Khassen, il semblait, ne comprit pas  le sens des paroles , il était assis sans se bouger, ayant serré sur la table les poings, comme si'il  se préparait seulement au combat s'approchant.
       Le premier Ougryoumov  rompit le silence total:
       — Je me  mépris ou  compris incorrectement ce que vous parlâtes de Khassen Atymtaev...
       — Je répète: le camarade  Atymtaev doit être licencié du travail dans le sovkhoze .
       — Pour quoi ?
       — Pour l'incompréhension des tâches principales.
       — Quelles tâches peuvent être chez l'agronome, excepté la lutte pour la terre, pour la récolte?.
       — Et est-ce que la réalisation du plan des livraisons de blés — sa tâche non principale ?
       — Permettez, permettez... Dans la voix d'Ougryoumov  retentit le métal. — parler de  l'arrêt des livraisons de blés il est trop tôt, bien que nos possibilités cette année, comme vous-mêmes, vous vous  persuadâtes, soient très limitées. Mais pour les livraisons de blés est responsable  non seulement un agronome en chef, mais nous, toute la direction du sovkhoze , y compris le directeur et moi, le secrétaire de l'organisation de base du parti. Et ensuite, une raison principale...
       — Oui, oui, en quoi est la raison principale ?.
       — Vous ,on ne sait pourquoi, préférez ne pas la mentionner obstinément. Je parle de l'érosion éolienne . Qui est coupable de ce qu'elle s'écroula sur nos champs?. Il faut le  comprendre sérieusement, le camarade Bekov! Mais maintenant il s'agit d'Atymtaev, et vraiment il n'y est pour rien. Tout juste à son initiative nous allons commencer le travail contre ce désastre!.
      — Vous dîtes tout ?
      — Tout.
— Alors je vous répondrai, pourquoi Atymtaev mérite d’être licencié, — Bekov  sentit, à qui par la question «qui  est coupable ?», vise Ougryoumov, mais il   fit semblant cependant qu'il ne  comprit pas cela. Dans sa voix unie se faisait entendre la supériorité de l'homme  comprenant l'impartialité personnelle. — ainsi voici... L’une des raisons de l'état , qui eut lieu  chez vous — le printemps précoce. L'agronome,  bien qu’il soit peu compétent, est engagé à prendre toutes les mesures pour conserver  l'humidité, pour en assurer les premiers germes quand même. Qu'est ce que fit Atymtaev  dans ce sens? Presque  rien.
       Du point de vue du spécialiste, c'est  déjà non une faute, mais  presque un crime. Plus loin, Atymtaev  passa  un traitement de la terre  à plat  sur le terrain d'Aksenguir, et là immédiatement  on peut attendre une  récolte pas mauvaise. Pourquoi cette mesure   à propos recommandée par nous, n'était pas employée   et sur d'autres terrains? Y compris sur le terrain de Karasor, où les semailles sont perdues entièrement? Il ne suffit de labourage ? Il fallait nous  signaler dans la région.
       Cependant et ce n'est pas tout . J'écoutais patientement Atymtaev, quand il parlait des autres mesures agrotechniques. J'écoutais attentivement,  patiemment. Mais je n'entendis pas de lui un mot sur l'augmentation du rendement, sur l'introduction des nouvelles sortes. Et cela à l'époque où chez vous dans le sovkhoze  est éprouvé une sorte du blé supportant la sécheresse créée par le professeur Aydoungaliev! Par quoi expliquer une telle dissimulation étrange ? Personnellement cela m'est incompréhensible... Et après tout le dit couvrir les erreurs par les plans des futures mesures?. Non, dans une telle économie, comme la vôtre, sont nécessaires non les rêveurs  inactifs, les esprits chimériques , mais  les gens expérimentés, connaissant , qu'est-ce que c'est le blé!
       — Soultan Bekov, en clgnant les yeux, regarda Ougryoumov: Maintenant il vous est clair, pourquoi Atymtaev doit être licencié ?
       — Aux  arguments, qui vous semblent sérieux, je pourrais répondre par les antiarguments pas moins sérieux, —  répondit obstinément Ougryoumov. — Mais l'essentiel maintenant non en cela...
       — Et en quoi ?
       — Atymtaev  commença à travailler seulement. Il a une  tête claire et une envergure puissante.  Vous ne devez pas si rudement poser la question sur ses erreurs supposées ou valables.
       Bekov objecta  avec  sourire  à Ougryoumov:
       — Fixer et licencier  les agronomes de sovkhoze — est ma compétence. En cela je ne suis pas responsable devant l'organisation de base du parti. En cas de besoin on me corrigera ailleurs.
       — Mais tout de même nous ne vous permettrons pas cela, —  sourit à son tour Ougryoumov.
       — Qui est «nous»? Bekov  redemanda ironiquement.
       — Nous - c'est moi, le secrétaire de l'organisation de base du parti, et le camarade Tleoukabakov, le directeur, et des  autres employés du sovkhoze. Je pense que le comité de district ne sera pas de votre côté. En général, il me semble, vous oubliez que passèrent  les temps, quand les questions économiques se décidaient sans prendre en considération  l'opinion des organisations du parti. Leur rôle est restauré à présent, et ne pas comprendre cela...-Ougryoumov  haussa les épaules fâcheusement.
       — Cela m'est connu pas plus mal, qu'à vous. ..
       Bekov se  tourna vers Tleoukabakov et en se taisant attendait qu'il dira.
       — Je suis d'accord avec le camarade  Ougryoumov, —répondit  Kazybay avec la droiture ordinaire  —pour quoi acccuser Khassen de tous les péchés, quand moi-même, je suis responsable de tout en premier lieu ? Et  il travaille chez nous, comme on dit, il n'y a pas longtemps.
       Bekov  rougit. Il rougissait lentement — d'abord son cou au-dessus du col de la chemise très blanche , comme si ,on ne sait pourquoi, devenu  étroit;    ensuite la peinture  commença à inonder ses joues, ses oreilles, le front — et soudain d'un homme responsable , comme si prédestiné de décider du sort des autres gens, lui  aux  yeux de tous  se  transforma en gamin perdu, ayant fait une gaffe, ne connaissant pas, comment se débrouiller de la situation, où il s'englua brusquement.
       Son regard se mit  à courir, s'agita et enfin s'arrêta sur Aydoungaliev gardant une impassibilité olympique.
       Alchinbek vint  en aide à son élève.
       Ce n'est pas  mon affaire d'intervenir dans les questions liées aux effectifs, —  prudemment se mit-il à parler — cependant comme un homme intéressé dans le  succès de votre sovkhoze, je veux dire qu'un agronome plus expérimenté ici est nécessaire. Évidemment, le camarade  Bekov a raison, en trouvant utile de transférer  Khassen dans une économie expérimentale... Malheureusement, j'observe peu de temps le travail d'Atymtay sur le poste de l'agronome en chef, mais je peux affirmer en toute assurance: Khassen  a de l'amour envers  la terre, le désir de travailler, et plusieurs d'autres  qualités précieuses. De lui sera un  spécialiste excellent, s'il passe une bonne école pratique, particulièrement а l'économie, laquelle  appela le camamarade  Bekov ...
       Alchinbek   hésita et avec un sourire clair ouvert  jeta un regard circulaire aux assis dans le  cabinet.
       Mais d'autre part, à mon avis, licencier  Atymtaev maintenant notamment il serait irraisonnable. Il faut examiner cette question dans la région, sans s'empresser, en détail et sous tous les aspects, — j'ai en vue non seulement Atymtaev, mais aussi en général les affaires dans le sovkhoze ... Et  après  vraiment et prendre une  décision en conformité  .. De mon côté  je promets  de plus d'aider  tout que dans mes forces...
       Pendant que parlait Aydoungaliev, Soultan Bekov  eut le temps de se remettre. La peinture laissa son visage , le col  de la chemise  devint de nouveau ample dans les limites raisonnables , l'intonation   résolue, un peu négligente dans la voix revint.
        - Bien, — dit-il, — nous examinerons cette question dans la gestion. Restez au poste, — il s'adressa à Khassen. — Mais  préparez vous qu'il faudra à vous quitter le sovkhoze . Quand on examinera votre question, je communiquerai. — il se  tourna vers Merouert: — Je pense que vous viendrez aussi chez nous. — il  sourit d'un air protecteur. Votre initiative sur  la création du pâturage d'été pour les moutons sur les terres du sovkhoze étant vides des céréales, mérite tout à fait un soutien de toutes sortes. Nous recommanderons votre initiative aux autres sovkhozes...
       Merouert  coupa d'une manière provocante :
       — Je n'irai pas!
       Bekov  leva les sourcils :
       —Et pourquoi ?
     —Et puisque il n'y  aucune initiative  ici. Et je  n'y suis  pour rien. Simplement mon père — un vieux berger, voici il  fit tout  de quoi il s'occupait toute la vie. Si vous avez besoin encore d’une "coche", l'inviterez. Et de concert vraiment et ma mère. Ils  déployeront une telle discussion   devant vous  sur ce qu'il  vaut mieux dans les conditions de l'économie des céréales — l'élevage à pâturage d'été ou celui aux stalles ,  probablement ils délieront  l'esprit à quelqu'un...
       Bekov  n'attendait pas la résistance, et encore si hardie, de cette jeune fille tendre et fragile de l'extérieur...
       — Eh bien , — dit-il , - il faut inviter vos parents... Avec vous, —   ajouta-t-il , en faisant savoir qu'il  ne refuse pas du sien.
       Bekov  se  leva. Tous se levèrent  aussi après lui. En disant adieu, il  donna la main à Ougryoumov et Tleoukabakov.
       — A bientôt dans la gestion, — prononça Bekov avec la pression.
Il ne remarquait pas Khassen tout simplement. Ainsi que son propre  stylo, qui roula  sous la table  et scintillait faiblement du bout aigu comme de la balle.

       L'acharnement... Peut-être, on  n'appellera pas plus exactement l'état de Khassen.
       Les tempêtes noires cet été ne savaient pas miséricorde. Non une fois ils s'écroulaient sur les champs du sovkhoze, et dans les trombes sales-jaunes, gonflant précipitamment, tourbillonnant sur la terre du sable et de  la poussière à Khassen apparaissaient des visages  sinistres d'Alchinbek Aydoungaliev et de Soultan Bekov. Et quand dans les nuits le bourg tressaillait et gémissait sous les coups du vent, à lui se faisaient entendre leurs voix. Ils ululaient, sifflaient, riaient aux éclats: Khassen — le rêveur vide, l'esprit chimérique, le gamin...
Mais tôt, trop tôt ils décidèrent  comme s'ils  vinrent  à bout déjà ,  enlevèrent  — d'un clic, comme l'osselet sur les bouliers de bureau!.
       Dans le sovkhoze  le répit court passa. La  fenaison se fit. Khassen eut plus de soucis . Dès le matin il plongeait dans les affaires , importantes et secondaires, mais au même degré  urgentes. Dans leur flux on pouvait se perdre, se noyer avec la tête. Mais Khassen n'éprouvait jamais encore   d'une telle passion gaie et méchante! Il se mettait à tout,  il avait des forces pour tout , et tout chez lui résultait — merveilleusement!
       Et d'ailleurs pour quoi  s'étonner ?. À peine dans le sovkhoze on  apprit, comme on dit, tout se sait tôt ou tard , —  pourquoi venait  Soultan Bekov, les gens eux-mêmes se  précipitèrent à l'agronome,  Khassen sentait à chaque pas leur soutien cordial chiche de paroles.
      À côté de lui, le coude vers le coude, se trouvait Ougryoumov sûr, tranquille. Et Kazybay Tleoukabakov, en regardant le visage d'un jeune homme brûlé par le soleil de steppe,  rude, desséché , chez lequel  brillaient seulement les dents et les albumines des yeux. Il souriait, en se rappelant sa propre  jeunesse ..
       Apparemment, Khassen entreprit une tentative tout à fait désespérée. Il partit à Karataou et Djamboul — se soucier des engrais minéraux, en complément de la ration pauvre, que le sovkhoze  recevait  d'habitude.
       Dans  la direction on l'écouta   avec une grande sympathie, se référèrent cependant à de petits fonds, aux capacités de production limitées et dans l'immédiat défini on ne promettait rien. Voici dans cinq-six ans la république sera approvisionnée en engrais au superflu, et pour le moment... Mais Khassen ne pouvait pas  attendre, jusqu'à ce que cinq -   six ans passeront. Selon  le conseil du père  il alla au comité du parti, au comité du komsomol, il  se produit à la réunion  convoquée d'urgence. Non à Soultan Bekov, mais aux gars ouvriers simples , les  mêmes, comme lui, Khassen parla  des tempêtes noires qui  inondèrent  les semailles, du malheur, qui oblige aux mesures immédiates pour le sauvetage de la terre... Qu'est ce qui  c'était — un exposé ?. Un cours au sujet «L'érosion éolienne» ?. Ou un appel à l'aide, qui  échappa de son coeur ?. Parmi les mineurs il n'y avait pas de spécialistes en agriculture, mais  on comprit Khassen, on confia à tout ce qu'il  dit.
       Dans huit jours à Altyn Aray  on reçut un télégramme. On y communiquait, combien de tonnes d'engrais minéraux et à quel délai seront expédiées pour le sovkhoze souffert de l'érosion. «À compte de la production en sus du plan...» Plus loin il y avait des signatures des membres de l'équipe de jeunes. Ils prenaient plus de  place que l'autre texte.
       Maintenant on pouvait compter que la fertilité sur les terrains des semailles augmentera de deux-trois quintaux de l'hectare. Et cela permettra de libérer  de l'assolement des surfaces  supplémentaires, les semer par les  herbes vivaces... Même Tleoukabakov commença peu à peu à céder, reculer devant les arguments raisonnables de Fiodor Ivanovitch et de l'impulsion obstinée de Khassen.
       En outre on supposait la partie des engrais utiliser en automne pour  les plantations d'arbres.
       Mais voici il devint clair  le maillon le plus faible dans  les plans,  lesquels  préconisait furieusement Khassen . Les plantations d'arbres... Premièrement, d'où et comment livrer la quantité nécessaire de plants ?. Deuxièmement, où obtenir les gens, qui comprennent cette affaire ?. Troisièmement,  quoi il  comprenait dans la sylviculture  Khassen, lui-même?. Le cours spécial selon les afforestations dans les conditions de la zone  de steppe, écouté dans l'institut, se limitait aux informations très générales non utiles pour les recommandations concrètes.
       Seulement maintenant Khassen vit distinctement toute la complexité du conçu. Mais l'idée qu'Alchinbek se trouva et là avec ses avertissements sarcastiques (si vous présentez, quelle affaire on entreprit  ?. »), seulement une idée sur cela et Khassen était prêt à ne pas dormir, ne pas manger, filer au bout du monde pour obtenir  les plants,  persuader, prouver, trouver les gens nécessaires!.
Il arrivait, jusqu'au matin il passait sur les manuels de  la sylviculture. Heureusement, chez Khassen était  recherché l'adjoint — Goubanov , un homme  des connaissances les plus diverses et inattendues.Il s'avéra qu'encore chez lui-même dans  la patrie, près de la Volga, Porfiriy Mikhaylovitch participait à la plantation des bandes forestières. Maintenant dans la soirée ils se croisaient pour parler des dimensions et de la forme des creux, de la fertilisation pour les plants, comment  protéger les arbres immatures des  ennemis jurés — du gramen rampant, dont le buisson  est capable d’étendre les racines rapaces sur la surface immense, de laiteron rose insidieux, suçant les jus terrestres  près de cinq mètres de profondeur .... Khassen  saisit  la proposition de Goubanov — régler l'enseignement «minimum de sylviculture» aux habitants du bourg. Et bientôt sous  la direction de Porfiriy Mikhaylovitch auprès de la maison de culture le cercle pour les adultes  commença le travail, à l'école on  organisa simultanément le cercle pour les enfants - des élèves des  classes supérieures. Il était conduit par le professeur de la biologie Valentina Serguéévna Golikova, qui avec les élèves plantait en son temps  le jardin de sovkhoze. A tous les  deux aidait dans quelque chose un boursier envoyé par Alchinbek étant   parti à Alma-Ata pour observer le champ d'essai .
        Peu après dans tout le bourg se faisait entendre : "les bandes  ajourées ",
 "peu  ajourées"," simples "," doubles "," d'échecs »... Qu'est ce qui réunit les gens plus que le malheur commun, le danger commun?. Pour Altyn Aray un tel malheur était les tempêtes noires. Les gens autrefois impuissants devant elles ,  sentirent en eux-mêmes les forces pour le combat avec l'ennemi ancien.
      En finissant les études, les membres du cercle connaissaient, comment préparer à l'automne le matériel d'atterrissage  viable, comme travailler le sol, comme passer la cultivation pour la lutte avec les mauvaises herbes. Ils savaient et que tout cela —  seulement le commencement afin d’obtenir la croissance des arbres sur la terre exposée aux sécheresses — il est péniblement difficile qu'il faut attendre les résultats pendant les années et les années...
Ils savaient. Cependant la terre elle-même apprenait les gens à la patience, l'obstination et la sagesse. La terre leur disait que non pour «de beaux instants» naît et  vit un homme. L'éternité — son sort...
      D'ailleurs, dans la fièvre incessante de ces semaines Khassen pensait le moins  de l'éternité. Et ce soir-là, quand chez lui  passa Merouert, il s'attarda dans  la direction, en choisissant les papiers nécessaires pour le  voyage de demain au centre du district . Là il lui fallait se mettre d'accord avec la gestion de l'économie forestière sur les plants et leur livraison opportune à Altyn Aray.
Il fouillait dans l'armoire, en feuilletant les classeurs, et, sans se retourner,il parla à travers  l'épaule: "Entrez", quand on frappa à la porte. Selon les pas légers, comme si volants  il  comprit que c'est Merouert, — son allure  Khassen  ne confondrait pas avec  aucune  d'autre..
       En effet, c'était elle  — bronzée, mince, dans la robe  blanche courte saisie à la taille de la ceinture rouge . Dans la main  Merouert tenait un gros livre en couverture grise.
       — Bonjour, —  dit-elle et  sourit non sans astuce, ayant remarqué, comme Khassen l'examine avec étonnement   — de la tête à courroies blanches élégantement reliées sur les nu-pieds. — ou tu ne me reconnaîs pas ?. En effet, nous  nous rencontrons si rarement...
       — Simplement  tu as  un air de fête..  murmura Khassen. Et il  demanda jalousement : — Où cela tu te dirigeas  ?
       — Chez vous, le camarade l'agronome en chef, —  affecta de la gravité  Merouert en soi.
       — Chez moi?
       — Oui, et pour une affaire urgente.
       —Assieds-toi, raconte... s'alarma Khassen , jeta les classeurs,  rapprocha  la chaise à Merouert et s'assit en face . Qu'est-ce qui ne va pas?.
       Les affaires vont ... Merouert  soupira profondément,  leva les yeux vers le plafond,  regarda l'ampoule pendant au milieu de la chambre  avec un long cordon, — et, n'en pouvoir plus à continuer le jeu,  éclata de rire gaiement. — il y avait ce que je veux te voir coûte que coûte!.
       Khassen  écarquilla  les yeux sur elle,  fit des "hum" de réticence niaisement — et  éclata de rire à son tour.
      Ainsi près d'une   minute ils étaient assis l'un contre l'autre et riaient.
Et en effet, vraiment, —  dit Khassen, — quand nous nous voyions pour la dernière fois ?. Tu  bronzas, comme le négrillon... Comment vont tes affaires?
— Et tu  maigris, comme si tout le sovkhoze tu traînes sur toi-même... Merouert, comme du côté,  regarda fixement  Khassen, et son visage confirma une expression préoccupée, comme chez la mère ou la soeur aînée, — Tu veux savoir comment vont  mes affaires ?. La fenaison, de quoi encore à m'occuper... Il est bon que  le père a du flair  juste pour les terrains de fenaison. Où la bande  du pâturage à côtier des saules, où   la petite île est couverte de l'herbe -rien il n'oubliera pas... Oui, voici encore — récemment je  réussis  une affaire ...
       — Laquelle?
       — Toi en effet, tu entendais parler  que ces endroits étaient célèbres plus tôt par les troupeaux de chevaux—pas n’importe quels, mais de vrais chevaux de Birjansalov makpal kara ... Quand on dit qu'il ne vaut pas  à s'occuper sur la terre vierge de l'élevage de chevaux, tous les troupeaux  disparurent. Et quelle  steppe sans piétinement des coursiers, sans hennissement d'appel des poulains?
       — Et le koumis ? Et la viande de cheval ? Mais , à propos, il est achète  par plusieurs États, la France, par exemple...
       — Bon...Alors, je  recueillis dans  les auls lointains des juments vendues par le sovkhoze et deux étalons. Non, il n'était pas si simple de  persuader Kazeke, en effet, ils coûtaient une  forte  somme d'argent, mais merci à Fiodor Ivanovitch — les deux , nous fîmes entendre raison  au directeur...
       — Donc nous aurons notre propre  troupeau ?.
       — Tu es content ?. — rayonnait Merouert.
       — Moi ?. Oui , C'est un vrai cadeau pour le sovkhoze !
       — E pour toi ?.
       — Et pour moi!
       — Eh bien, c'est une bonne chose, —  dit Merouert. — Et cela encore un cadeau pour toi... Elle tendit à Khassen un  livre, lequel elle tenait  jusqu'à cela à genoux, le nom en bas.
       Khassen prit avec embarras  un gros volume des mains de Merouert et lit  sur la couverture «Léonid Leonov. Le bois russe».
       C'est pour ainsi dire, en souvenir de la bande forestière dans ta vie... — En voyant que Khassen  ne comprend toujours rien, Merouert elle-même  feuilleta la première page.
       — «A l'occasion de ton vingt-cinquième anniversaire», —lut  à haute voix Khassen. Et seulement maintenant enfin il comprit, de quoi il s'agit. Et pourquoi Merouert aujourd'hui est si élégante, solennelle, et pourquoi elle le rechercha notamment ce soir... Comment elle  apprit, comment elle n' oublia pas, si lui-même, il  oublia ?.
       Et Merouert ne lui fit pas  se remettre :
       — Tiens des télégrammes... On me les donna à la poste, je  demandai...
       Un télégramme avec des félicitations était du père, l'autre — des camarades de cours.
       Mais  Khassen, les ayant parcouru, s'attrista tout à coup.
       — Vingt cinq...   prononça-t-il gravement. — vingt cinq... Dans un an — vingt six...
       — Vingt sept, et vingt huit, vingt neuf, et trente... —  rit  Merouert. — ainsi on peut compter à cent.
       — Et tu es sûr  qu'au moins  à vingt six moi je serai encore un  agronome  en chef?.  prononça Khassen  d'un air sombre.
       Меrouert sentit qu'il sous-entend .
       — Ils n'oseront pas, Khassen!
Elle  sauta de la chaise et maintenant elle se trouvait devant lui, ayant serré de petits poings, toute  — un alarme, toute — une volonté de protéger, ne pas laisser offenser, s'il faut — protéger par elle-même.
       — Ils n'oseront  pas, Khassen!.
       Elle  remarqua, comment il  sourit.
       —Ils  n'oseront pas ?. De  tels, comme  Soultan Bekov,  oseront tout... Si je pourrai — voici une question.
       Il se  promena dans la chambre , en répétant :  «s’ils pourront — voici une   question!» Et avec chaque fois, en prononçant ces mots, sa voix sonnait tout plus fermement, plus durement.
      — S'ils  pourront — voici une question!. — Khassen s'arrêta devant Merouert,  serra ses épaules par les paumes,  jeta un coup d'oeil au visage, pâle, ému, plein d'attente.
       — Je  ne céderai pas si simplement, —  dit Khassen, — nous regarderons encore, qui gagnera !. — il continuait, ayant gardé le silence : — Une fois le père me conseilla: «Il ne sera plus de forces  — adresse -toi  directement à Asylbek Akhmetjanov...» Je lui  écrivis une lettre détaillée. La réponse est absente encore, mais Akhmetjanov   peut laisser sans réponse..
       — Tu espères...
       — Je crois: aux tempêtes noires on mettra  fin, tôt ou tard. Et il vaut mieux plus tôt, que plus tard.
       — Peut-être, c’est  beaucoup plus difficile qu'il  était  à Napoléon de  conquérir la moitié de l'Europe..
       — Mais  en effet, je suis un agronome en chef, —  plaisanta Khassen. Et il ajouta : — Encore...
      Derrière les fenêtres s'assombrissait vite, dans la chambre avec chaque minute s'épaississaient les crépuscules.
      Il  embrassa Merouert, et elle ne fit pas  une tentative de se dégager.
       La rencontre avec le camarade Akhmetjanov, laquelle  avec un tel espoir et impatience Khassen attendait , se  passa au  début d'août.
       Ce jour-là à Alma-Ata  un orage éclata, violent et court comme en été. L'averse qui  jaillit sur la ville cessa soudain, quelque peu tout à coup, et tout de suite apparut  le soleil, se répandait par les étincelles vertes sur le feuillage mouillé, allourdi,  éclata sur l'asphalte noir de la pluie, et  commença à briller, se mit  à sauter sur les  les côtés luisants des voitures . Alma-Ata était   renouvelée, claire, même comme si  confuse un peu de sa jeune beauté éblouissante.  
       Seulement les aryks remplis, bouillonnant de l'eau trouble rappelaient l'orage  apaisé.
       Le camarade  Akhmetjanov reçut  Khassen chez lui dans un  cabinet -chambre étroite tendue à la longuer, avec des meubles couverts du maroquin vert. Le visage d'Akhmetjanov avait un air un peu fatigué, malgré le sourire, avec lequel  il se leva à la rencontre de Khassen, et une vive  poignée de main ferme virile ,  «Probablement, il  travaille beaucoup ou étudie tard dans la nuit », —  pensa Khassen, ayant enveloppé d’un regard une  pile de livres considérable sur la table, à côté de la lampe avec le pied rapidement replié, sous l'abat-jour mat.
       — Eh bien, un jeune homme, assoyez-vous   ici et racontez, —dit  Akhmetjanov  simplement. —Je  lisais votre lettre, je  compris  l'essentiel, mais je veux vous écouter. — Il  indiqua au visiteur à la chaise derrière une longue table pour les conférences  se trouvant au milieu du cabinet  et s'assit à côté . Ils étaient divisés seulement par un angle.
        Plus tôt Khassen voyait une haute figure d'Asylbek Akhmetjanov seulement de loin, en passant devant la tribune dans la colonne de fête des étudiants , et maintenant, s'étant trouvé à côté de lui, il  se perdut involontairement, se  troubla.
Akhmetjanov, évidemment,  comprit son état.
       — À propos, — dit-il, en aidant à Khassen à surmonter la gêne, ce n'est pas   votre père travaille à la mine à Karataou ?
       Khassen  fit un signe de tête.
       — Nous nous connaissons un peu ... Un brave homme et un communiste honnête à cheval sur les principes. À vrai dire, le caractère chez lui est chaud... — Akhmetjanov  sourit, comme s'il   se  rappela quelque chose.
       Khassen pensa au père et le  présenta tout à coup si clairement, comme s'il  apparut maintenant —le  troisième — dans ce cabinet...
       — Le père sait une situation  dans notre sovkhoze , il  me  conseilla de m'adresser à vous... — il regarda les yeux calmes, spirituels d'Akhmetjanov et  ajouta, s'enhardissant: — si on n'aura  plus de force...
       Akhmetjanov  éclata de rire non comme si gaiement, mais  avec bienveillance :
       — Et, on voit, il s'avéra- on n'eut pas de force?
       — Il s'avéra, —  avoua d'un air sombre Khasen.
       Et plus loin...Plus loin  Khassen ne remarqua pas, comment il parla sans discontinuer. Avec chaque  parole son discours  sonnait tout plus librement, plus sûr , la timidité récente  disparut. Il se retenait seulement dans une chose: quand il mentionnait des adversaires. Il ne voulait pas humilier, il ne voulait pas étaler les offenses, avoir un air plaignant devant Akhmetjanov. Cela  Khassen craignait le plus possible. Il parlait de l'érosion  éolienne, des tempêtes noires... Il s'agissait du principal — du destin de la terre. Qu'est ce qui  en  comparaison avec cela est le destin du Khassen ou de   Soultan Bekov  même?.
       Comme s’il se mit en quatre, exprima tout qu'il  réfléchit d'avance, apprit  et répéta une quantité innombrable  de fois en soi— dans l'avion, chemin faisant  à Alma – Ata, et hier soir dans l'hôtel, presque jusqu'à l'aube s'étant tourné au lit, et ce matin, en passant selon les rues baignées par l'orage... Il  dit tout qu'il  voulait qu'il  devait parler, — presque tout. Dans sa tête se tournait une question, brûlait la langue...
       Continuez, —   l'approuva Akhmetjanov. Il écoutait Khassen attentivement, sans interrompre, et il semblait à Khassen  qu'il compare tout le temps à quelque chose, confronte ses mots. — Continuez, —  répéta-t-il, ayant saisi l'indécision maîtrisant Khassen. — Dites ce que vous avez dans  votre esprit.
       Et Khasen se  décida.
       — Il m'est incompréhensible, —  prononça-t-il d'une manière saccadée, — est-ce que tout cela n'est pas connu à la gestion  de la république?  Admettons, aujourd'hui une telle situation fut  créée seulement chez vous, à Altyn Aray, mais en effet, demain, au laisser-faire semblable, dans le malheur peut être toute la terre vierge ?.
       Il attendait qu'Akhmetjanov sera fâché à propos de la question, ou s’offensera — bien que  Khassen lui-même, en le posant,  ne souhaite pas du tout cela — ou il  provoquera, au moins, quelque mécontentement. Il attendait et craignait, mais au fond de l'âme il était persuadé  que  cela ne se passera pas. Qu' Akhmetjanov, avec ses yeux sages pénétrants, son savoir-faire d'écouter et aller  au fond des choses, il  comprendra tout correctement.
       Et il ne se trompa pas.
       Selon le visage d'Akhmetjanov on voyait que la question de Khassen lui  plut  —et  la question, et  Khassen lui-même. Maintenant il regardait son interlocuteur avec intérêt encore plus vif, et le sourire sur ses lèvres était provoqué par la question non elle-même — plutôt par un emportement de la jeunesse, avec lequel Khassen le posa .
       — Peut-être, par le caractère vous ressemblez  au père...  dit-il, en faisant allusion à la véhémence de Khassen, peut-être, non seulement à elle.
       Akhmetjanov  garda le silence, regarda par la fenêtre, derrière laquelle   le feuillage frais  bouillait par la verdure savoureuse et se voyait la ligne  des montagnes majestueusement  courbée, avec les sommets blancs couverts de neige.
       — Vous croyez ainsi , nous ne savons pas qu'est ce qui  se passe aux places ? Nous demeurons les bras croisés ?. Mais est-ce que vous ne connaissez   pas la décision, prise il y a deux ans ? Il s' agit    justement  de la nécessité de la lutte avec l'érosion, d'une large introduction  des techniques  agricoles modernes - non seulement sur la terre vierge, mais dans  tout le Kazakhstan...
      Khassen  objecta obstinément:
      —Je sais. Mais une chose — la décision, et l'autre — comment on  l'accomplit dans  la vie... Ce sont des choses  différentes.
       — Juste, dans n'importe quelle affaire le contrôle est nécessaire. Mais en fin de compte de qui dépend le succès de l'affaire ? Est-ce que non des gens eux-mêmes, qui en  sont liés directement ?. Et ici il semble à plusieurs qu'un vieux chemin courbe vaut mieux qu'un  nouveau chemin  droit. — Dans la voix d'Akhmetjanov  retentit le dépit, —  Soultan Bekov le même, probablement,  étudia la décision de la lutte avec l'érosion éolienne  — de la ligne à la ligne il  étudia. Mais il vit seulement d'aujourd'hui .  L'été pluvieux se fit, la terre vierge  donna une bonne récolte — et on peut ne pas penser des tempêtes noires, marcher ayant bombé la poitrine, le héros par le héros. Il y avait  une année mauvaise, il ne suffit pas d'humidité sur les champs,  soufflèrent les vents secs — eh bien, que, peut-être, l'été suivant on ait de la chance . Et  si non ?. Si une année, et deux, et trois il sera ainsi ?. Alors  Soultan Bekov saisira la tête, se rappellera la décision, confessera les erreurs. Et la terre ? De ces confessions ça n'avance à rien. — Akhmetjanov se  renfrogna. — Il y a chez nous des gens : «jusqu'à le grain de poussière ne tombera  pas, par l'oeil ne clignotera pas», — les Kazakhs parlent de  ceux. Ou : «le fou ne se rend pas que le loup est au-delà du col  jusqu'il ne mange le brebis »...
       — Alors déjà il  sera tard...
       C'est pourquoi des décisions seules, d'un contrôle par dessus on n'obtiendra pas tout . Décident  les gens — pensants, énergiques , capables de défendre le point de vue non verbalement, mais en actes.-Akhmetjanov se  leva, se promena dans le cabinet. —il ya  deux ans se fit  une automne difficile dans les régions  du nord. La livraison du blé  à l'État était en danger. Alors à Koktchetav vint le camarade  Brezhnev , et à Rybatchye  , près de Borovoye, se  réunirent  les militants du parti. La conversation était  responsable, sérieuse... Léonid Iliitch  fixait les tâches non seulement, mais aussi exprimait ses idées, ses considérations concrètes... Après son départ nous avec les secrétaires des comités de district avec les crayons dans les mains comptâmes,  précisâmes nos réserves,  prîmes  des mesures — pour la réalisation du plan, et pour le développement ultérieur de l'économie des céréales dans le pays. et les résultats ?. Vous connaissez, doit être que la région de Koktchetav, qui donnait autrefois à peine trente millions de pouds des grains, remet maintenant à l'État à cinq fois plus. S’il n'y avait  pas chez nous des gens, qui connaissent l'affaire et savent ne pas se ménager, est-ce que nous obtiendrions de tel succè ?.-             Akhmetjanov s'assit  et  en se taisant quelques instants, regardant Khassen en face  . — Vous en effet... Vous pouviez vous résigner, arriver à la conclusion : pourquoi détériorer  les relations avec le directeur ? Avec la région  ? Se faire les ennemis ?. Et vous voici — ne vous résignâtes pas , vous  risquâtes...
       — Est ce que j'obtins beaucoup ?.  remarqua lugubrement Khassen.
       — Alors, qu'est que vous  voulez que tout chez vous résulte sans accroc ?.  sourit tristement Akhmetjanov, cependant ses yeux se firent plus chauds. — ainsi dans  la vie il n'arrive pas... Mais il y a un parti, il mettra tout selon les places...            L'essentiel — dans l'autre : de tels, comme vous, nous avons beaucoup . Les gens  apprirent  à penser de manière d'État, largement. Vous entendîtes , comment on supprima l'érosion éolienne , par exemple, dans la région  de Pavlodar ?. Et non seulement là...
       Il se  mit à parler — en détail, en appelant les noms, en citant selon la mémoire des chiffres, et Khassen, en l'écoutant, sentait que partout, dans  toute la république, a lieu  une vraie bataille pour la terre — la bataille, qui vient de commencer  encore à Altyn Aray.
       Sonna le téléphone, Akhmetjanov  leva  le récepteur,  salua,  écoutait près d'une  minute, dit ensuite : «Maintenant je suis occupé, chez moi le camarade  de la terre vierge».
       — Oui, ainsi voici... il  chercha,  tâta une idée coupée. — Les difficultés... Mais  chez qui elles sont absentes ? — Akhmetjanov  garda le silence et soudain, ayant jeté un coup d'oeil de biais sur Khassen, baissa  confidentiellement la voix:           - Tu penses, je n'ai pas de ces difficultés  ? Il suffit...
       Il semblait à Khassen, qu'il  lui  cligna même  de l'oeil — soit malicieusement, soit tristement —  voici ainsi, le frère!. D'ailleurs,  peut-être, il lui semblait seulement...
       Akhmetjanov se rappelait qu'autrefois il venait à Altyn Aray , et maintenant il  interrogeait  longtemps Khassen sur les gens, sur Ougryoumov, sur Tleoukabakov, avec qui, il y avait le temps, il parlait  du sovkhoze   seulement au début de la vie...
       Il se rapporta avec approbation à ce qu'à Altyn Aray sans attendre les indications par dessus, on  procéda à la mise en valeur des nouveaux lopins de terre, il  rit  de l'histoire avec des mazars ,  souligna instamment qu'en rapport avec non la mise en valeur des ressources locales aux labourages annuels une signification  particulière est acquise à la lutte pour la croissance de la fertilité de chaque hectare.
       Ensuite Akhmetjanov se mit à parler de la question des nationalités.
       — En effet, chez vous, comme dans tout le Kazakhstan, travaillent les gens des différentes nations, traditions, habitudes... Si unanimement vous vivez ? S'il n'y a pas d'échos des humeurs chauvines ? Il n'arrive pas des  attaques nationalistes ?.  Rappelez vous, le fondement de notre système,de  notre existence - l'internationalisme, le respect de toute nation,de  tout peuple  ....
Khassen, en répondant aux questions détaillées d'Akhmetjanov, ne  commença à mentionner une algarade de Karabay, le cas insignifiant et il y a longtemps oublié.
       À la fin de la conversation Akhmetjanov  téléphona au Ministère de l'agriculture et d'autres départements, où Khasen pensait s'adresser après le soutien des actions passées dans le sovkhoze .
      — On vous aidera , —   dit Akhmetjanov, en disant adieu, — travaillez tranquillement.  Sans grande joie nous décidons à la réduction des superficies ensemencées — c'est clair, la population dans notre pays grandit impétueusement, et dans  le marché international le blé s'apprécie au poids d'or... Mais nous accéderons aux désirs de vous. Prenez en considération seulement — si dans trois - quatre ans vous ne réussissez pas...
        Il  regarda fixement Khassen en face , au lieu d'ordinaire dans tels cas «alors s'en prenez à vous-même», il  finit :
       — Mais je crois que vous obtiendrez le succès.
       Dans quelques jours, ayant fini toutes les affaires à Alma-Ata, Khassen partit chez soi dans la région. De la ville, non en attendant l'autobus, il parvint par la voiture allant dans le même sens au centre du district , mangea dans le salon de thé rural et, en tenant dans la main une valise  bourrée des achats,  monta   par la niveleuse menant  dans la direction d'Altyn Aray .
       Le dernier temps il eut de la  chance,  ainsi que Khassen ne s'étonna pas , ayant remarqué une auto de marque "gaz"du directeur , revenant au sovkhoze. Il s'étonna ayant  vu dedans Tleoukabakov,  Ougryoumov et Goubanov, — plus exactement , quand la portière devant lui s'ouvrit  Khasen vit leurs visages.
Non  tous les trois n'étaient pas contents de la rencontre avec lui, non, mais cette joie s'éloigna  sur le deuxième plan, était assourdie , s'obscurcit... Devant quoi ?. Quelque chose  arriva dans le sovkhoze  à son absence ?.
       Oui, il arriva. notamment aujourd'hui, au jour de son arrivée. Dans la première moitié du jour...
        Sur la terre submersible d'Yesil   s'alluma le kurai épais, desséché  pendant  l'été ardent . Après lui  commencèrent  à fumer,  craquèrent les côtiers des saules. Le feu soufflé  par le vent s'élança vers le champ, où  mûrissait le blé: sur ce terrain une équipe de Porfiriy Mikhaylovitch devait  bientôt — la première  dans le sovkhoze  —se mettre   à la moisson...
       C'était  dimanche. L'équipe, ayant fini la préparation champêtre  vers la moisson , partit la veille le soir pour le bourg. Sur le champ  restèrent les deux : Ramazan ,  qui devait régler le combiné, et Tolia Chtcheglov  fixé comme son remplaçant. Dès le matin ils se mirent au travail, et vers le midi  Chtcheglov, un pêcheur passionné  partit  vers Yesil  contrôler la ligne. Et voici, en rêvant aux perches vives, battant à portée de la main  avec les nageoires roses  sous  l'abdomen jaune, Tolia  allait sous  le grand soleil au méandre d'Yesil , quand par le vent jusqu'à celui-ci  fut senti  l'odeur âcre  du brûlé. Ensuite il  vit  la fumée, ensuite — la flamme, par une large bande  avec des zigzags de serpent approchant vers le champ...
       Chtcheglov rebroussa chemin. Les deux avec Ramazan ils emmenèrent le tracteur,  accrochèrent la charrue et s'avancèrent vers le champ — à propos, de ce champ expérimental du professeur Aydoungaliev... Il était encore d'avance labouré pour  le cas de l'incendie, mais le vent fort  flottait les étincelles, cassait les branches flambantes, déchirait les tiges du jonc, seches, brûlantes, comme la poudre, ...Chtcheglov  était au volant,  Ramazan sur la charrue, ils  dirigèrent  le tracteur le long du coupe-feu pour l'élargir, protéger le blé contre le tourbillon de feu...
       Il restait à passer tout à fait un peu, quand sur Ramazan  commença à fumer le blouson. Il fumait,  il  brûlait, mais ils  passèrent quand même jusqu'à la fin de la bande, et alors Tolia Chtcheglov  sauta du tracteur et se  jeta à l'aide de Ramazan. Mais ici  sa combinaison huilée. éclata.
       Il n'avait  pas de force d'arracher les vêtements et  tomba sur la bande labourée. Ramazan  se  jeta vers le camarade,  commença  à éteindre la flamme — par les mains, la casquette, des mottes de terre fraiches , crues, labourées par la charrue de la terre...
       Ici Porfiriy Mikhaylovitch les  trouva. Dès le matin ce jour-là et sans toute raison , il   était tourmenté par une inquiétude étrange, par l'alarme, — n'ayant pas patienté jusqu'au soir, il partit à son équipe. Et à tout propos...
       Tolia  et Ramazan étaient  transportés à l'hôpital de district. Après le pansement dans  la chambre chez  eux  personne n'était admis,   le médecin apparut:.
       — Les gars forts... prononça-t-il , en essuyant du front une transpiration épaisse. Il répéta quelques fois: — Les gars forts, forts ... À vous, — il  se  tourna avec  sourire vers Goubanov, — le premier  demandait de rappeler pour qu'on  enlève obligatoirement la ligne avec l’hameçon, le deuxième... il s'adressa au directeur et au secrétaire de l'organisation de base du parti, — le deuxième   plaisante tout le temps qu'il  reviendra encore   à son orchestre et jouera sur le tambour...
       Telles étaient les nouvelles. La moitié du chemin  Khassen écoutait seulement, interrogeait et voyait instamment devant lui-même —  les langues de feu, la flamme rampant par terre, le tracteur solitaire dans la steppe déserte, les gars  dans les tenues de travail flambantes... Et les bandes blanches sur les mains  brûlées de Ramazan - ces mains, par lesquelles il  faisait sauter si adroitement et saisissait à la volée les baguettes faciles de tambour — ce soir-là, quand lui avec Merouert, seuls au milieu du terrain, ils dansaient le twist ... Et Tolia Chtcheglov?. Un tel gars blond, calme, imperceptible, timide,  et ses yeux aussi clairs, de l'azur transparent, comme l'eau à Yesil ...Une chose le faisait différent, distinguait des autres — celle de la passion de pêche, il s'occupait éternellement des lignes, des lignes à l'hameçon , et quand Khassen s'envola à Alma-Ata, Tolia le demandait d'amener  le fil de pêche, allemand ou japonais, fin, le zéro-un ou le zéro-deux...  Khassen oublia hâtivement  le fil de pêche  et seulement maintenant s'en   rappela avec  honte et  dépit de soi, bien que, certes, qu'est-ce que c'est le fil?. .La bagatelle, la bêtise, la lubie, à la  fin des fins, Khassen  avait honte, était fâché non à cause de lui , non puisque dans les va-et-vient et les soins il ne  jeta pas  un coup d'oeil, n'eut le temps de passer un moment à "Articles de sport", mais à cause  qu'il n'était  pas avec les gars  — là, sur le champ... Voici où il lui fallait se trouver, quand ils luttaient avec le feu!.
       Et maintenant, en étant assis dans l'auto de marque "gaz"  cahotante , entre Goubanov et le secrétaire de l'organisation de base du parti, — Tleoukabakov était assis en avant, à côté du chauffeur, — Khassen éprouvait un sentiment stupidement oppressant de la faute — parce que lui-même, il est sain et sauf, et ses mains  si fortes, et le corps sain, solide, et la peau  n'est pas brûlée par la flamme, et comme s’il se remémorait  l'air d'Alma-Ata mou, dorlotant, ruisselant ... Et tout ce qu'il  éprouva, ressentit à Alma-Ata, maintenant éloigna quelque part, se ternit, perdit l'importance — en comparaison de ce qui se  passa ici, sans lui...
      Mais notamment tout ce qu'était lié à Alma-Ata, intéressait maintenant le secrétaire de l'organisation de base du parti, le directeur, et Goubanov, qui était au courant de toutes les affaires de sovkhoze. Alors le deuxième mi-chemin on interrogeait et écoutait Khassen. Et lui, en  restaurant les détails, jusqu'aux  plus petits, bon gré mal gré comme  de nouveau il éprouvait  — et la rencontre avec Akhmetjanov, et l'émotion, qui l'embrassa en passant vers un grand bâtiment blanc dans le centre de la ville, — Khassen s'arrêtait presque devant chaque automate , soutirait de la poche une pièce de monnaie de cuivre et buvait  le verre après le verre de l'eau froide, bouillant par les bulles en argent, — buvait  jusqu' il y avait des kopecks... Et ensuite, la nuit, dans la chambre d'hôtel, on ne sait pourquoi  il  rêvait, comme si Akhmetjanov  refusa de le recevoir  et Khassen prouvait quelque chose au secrétaire dans la salle de réception, insistait, demandait; enfin le voisin le réveilla  et  dit sévèrement que par le bredouillement et les cris  Khassen ne lui lassait pas dormir...
       Tout cela, certainement, était les bagatelles, Khassen s'en rappela en même temps, mais il   parlait de l'essentiel —pendant  la rencontre. Et il est étrange: non là, à Alma-Ata, mais  maintenant, dans  une auto de marque "gaz" roulant sur  la niveleuse , Khassen commençait à sentir  une importance des nouvelles amenées par lui.
       On l'écoutait différemment. Fiodor Ivanovitch était intéressé par l'essentiel de la conversation avec Akhmetjanov, et il saluait avec approbation, en écoutant Khassen, —il saluait, comme s'il   ne doutait pas pour une minute et plus tôt que tout se passera notamment ainsi comme  se passa.Goubanov réfllichissait déjà des perspectives ultérieures, faisait des conclusions. Tleoukabakov demandait des détails, chacun d'eux lui semblait important: comment ils étaient assis ? Côte à côte ? Derrière une table ?. Quelle mine avait Akhmetjanov ? Comment il parlait - avec quelle intonation ? Il se renfrognait?.Il  riait ? Kazybay s'affligea, ayant appris que la mine  d'Akhmetjanov était fatiguée, et il  s'éclaira, quand il  entendit qu'Akhmetjanov s'en  rappelle bien, son arrivée à Altyn Aray. Plusieurs fois il  répéta avec un plaisir particulier  les paroles d'Akhmetjanov — le fou ne se rend pas que le loup est au-delà du col jusqu'il ne mange le brebis....
       — Bon, bon... Il y a chez nous de tels gens —avant que les autorités n'indiquent  pas , par ses propres  yeux on  ne confiera pas que le loup pénétre au  troupeau ...
       Si seulement il pensait de Soultan Bekov de plus ?. Ou, en se rappelant les discussions avec Ougryoumov et Khassen, il  confessait qu'il n'avait pas raison ? Ni Fiodor Ivanovitch, ni Khassen ne précisaient pas — pourquoi ?. Les deux ménageaient l'amour-propre de Kazeke, et son caractère ils connaissaient assez.
Tel était le caractère de Kazybay: honnête, un vieux sabreur, on   ordonnera : «Au feu!» —il ira au feu, on ordonnera : «A l'attaque!» —il  ira à l'attaque, on ordonnera : « Tenir jusqu'au bout!» — il tiendra ... Mais Kazybay est prudent et irrésolu , quand il n'y a pas encore d'ordre clair exact. Quand au lieu de l'ordre rendu par dessus, il y a une initiative de dessous , et encore qui sait, comment on  se rapportera à celle-ci "en haut"...Kazybay contrôlera cent fois , contrôlera et ne confiera pas, et trouvera la multitude d'objections, de craintes, de ruses, et, combien de fois ne prouve, il  ne se décidera pas avant qu'il  n'y ait pas encore de l'ordre... Mais à peine il est reçu — et non l'ordre même, mais  une allusion, un conseil : «Sois plus courageux, Kazybaj! Agis!» — et rien de plus  il ne faut pas  à  Kazybay. Il créera de tels miracles  —que  tout le monde  dira ouf seulement! Et l'esprit naturel, et les forces sans se fatiguer, se réveilleront alors en Kazybay —et lui-même  brûle, et il  inspire des autres..
       «Eh bien,  Kazybay, —  pensait  Fiodor Ivanovitch, en riant, —  déjà, on voit,   on ne peut pas te  changer..  Et faut-il ? Chaque homme  a ses défauts, ses forces, Tleoukabakov — n'est pas une  exception... Et maintenant, quand tout s'élucida et on nous dit : «Travaillez tranquillement, arrivez venez à ses fins», —  Tleoukabakov se dévoiliera  et montrera — c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes...
       On dit, dans le caractère de l'homme  les défauts  servent comme  de la suite des dignités, pensait. Ougryoumov  Et ainsi chez Kazeke... Mais rien n'est terrible, si l'affaire est décidé  par le collectif... Et en fin de compte il   décide tout...»
       Khassen  ne savait pas, de quoi  pense  Fiodor Ivanovitch, mais leurs idées se croisaient, quand, en regardant de l'auto de marque "gaz", ils examinaient les champs étendus jusqu'à l'horizon. Un demi-ciel était embrassé par le feu chaud du soleil couchant, et le champ brillait, étincelait, prêt, il semble, d'éclater sous les rayons purpurins dorés...Le  champ, où demain  la bataille pour le blé commencera... Commencera ?. Ou elle  commença déjà aujourd'hui ?. Quelque part là, au bord d'Yesil , quand ces deux conduisaient le tracteur à la rencontre du feu?
        La moisson  vint.
        Quoi dire, pour Altyn Aray, l'année fut non des faciles, mais sur mille hectares étendirent les champs de sovkhoze, et sur ces terrains, que l'érosion éolienne ne toucha pas, la récolte était pas mauvaise.  Aksenguir justifia les espoirs: le chaume épais  consolida la terre,  protégea  les semailles, et le blé y  était  par le mur égal.
       Sur  toute la terre vierge la récolte était au-dessus de la moyenne. Des autres régions  souffrirent sérieusement de la sécheresse, cependant dans la plupart des régions il pleuvait et il  faisait  du soleil dans les limites raisonnables. On attendait que les sovkhozes  y dépasseront  le plan selon les livraisons de blés, si le temps ne trompe pas et avec la récolte  sera  dans les délais serrés. En effet, un vieux proverbe paysan : « Vante toi par la récolte, quand les grains aux coffres à blé seront remplis »— comme si l’on composa pour la terre vierge. La pluie tombera à torrents, le froid précoce surviendra  — et s'habilleront les champs du blé mûr par le linceul blanc...C'est pouquoi  tout le pays  fait les  efforts pour que par les rythmes les plus rapides passer la moisson , ne pas manquer les jours clairs chauds, qui sont   d'habitude ici au début de l'automne. Les dizaines de mille combinés et d'autos roulent continuellement ici, l'échelon après l'échelon, de l'Ukraine et la Kouban, de la Biélorussie et la Moldavie — de tous les côtés de la terre soviétique. Les étudiants, les  ouvriers, les employés  quittent les auditoires d'institut, les ateliers d'usine, les institutions, oublient pour un certain temps les soins habituels — la terre vierge appelle! La terre vierge demande les ouvriers! La terre vierge ne peut pas attendre!
       Comme dans  années passés, à Altyn Aray   on devait envoyer une grande quantité de gens et de la technique de récolte. Encore par expérience des années d'étudiant, la pratique passée dans les sovkhozes, Khassen savait que sans aide supplémentaire il est impossible de faire  la récolte sur la terre vierge. En effet, il s'agit de la moisson sur les surfaces gigantesques, à l'échelle des millions d'hectares. Ici le sovkhoze rare viendra à bout par les propres forces . Mais le fait est que cette aide se fait  souvent à un prix fou. En effet, parfois, pensait Khassen, à un sovkhoze   on  amenera  tant de peuple, sans tenir  compte des besoins réels, sans tenir compte des possibilités d'embaucher tout,   cela joue les inutiles. Au contraire. Pour tous les frais il faut payer de la caisse de sovkhoze...
       Quand Tleoukabakov  communiqua à  Ougryoumov et Khassen que sur la station Atbasar doivent arriver les gens et la technique pour les sovkhozes proches , y compris pour Altyn Aray , Khassen lui-même eut l'intention d'aller là-bas .
       — Mais nous demandons beaucoup moins de gens et de voitures, que figure dans l'instruction , -  dit-il. — Selon la situation  actuelle il suffit deux cents personnes, dix combinés et trente camions. Il faut télégraphier cela à Soultan Bekov...
       Tléoukabakov  regarda d'un air préoccupé   Ougryoumov.
       — Je pense aussi qu'il suffit cela, —soutint le secrétaire de l'organisation de base du parti un  agronome en chef. — il faut mobiliser les propres forces ,  les partager  correctement. On décide non par la quantité, mais par l'organisation, Kazeke...
       Après une certaine hésitation Tleoukabakov  accepta:
       — Peut-être, vous avez raison ... Cette année seront de grandes dépenses pour les  techniques  agricoles et les plantations d'arbres , il faut ménager chaque kopeck... Il ne sert à rien d'envoyer  un télégramme au camarade  Bekov. Lui-même, il sera demain à Atbasar, Khassen  se mettra d'accord avec lui à la place.
       Khassen  sourit:
       — Je tâcherai...
       Il n'éprouvait pas de joie de la rencontre prochaine évidemment...
       À la station, où Khasen vint  le lendemain, il y avait un vrai attroupement.        Les voies ferrées étaient combles  des convois  infinis. Il y avait le déchargement de la technique, des combinés, des autos. Directement à côté des chantiers de déchargement des autos faisaient son  plein d'essence et, en s'allongeant aux colonnes, partaient à la profondeur de Sary-Arka. Les étudiants semblables aux touristes insouciants, dans les jeans, avec les sacs à dos et les guitares invariables, envahirent  la place de la gare. Les habitans de Kouban, graves, lents ,  les Moldaves aux moustaches abondantes, les habitans de près de la Volga sveltes,forts , les habitans de Poltava   avec une petite ruse invariable dans les yeux — qui n'était pas seulement ici, à la cohue  de station tracassière!. Et tout le peuple trempé, passé  pas   une récolte  unique de la terre vierge, habitué aux vents, et  au soleil, et aux pluies d'automne, détrempant les chemins...
       Khassen  après de longues recherches  tomba sur  Soultan Bekov à côté du comité du parti  du district. Celui-là  vint  à Atbasar pour un jour, avec le but d'inspection,   sa" Volga" noire  neuve se trouvait devant  le perron du comité du parti du district, et lui-même, entouré des gens, donnait quelques instructions.
       Ayant remarqué Khassen, il arrêta à demi-mot  la conversation. Sur son  beau vissage  impérieux, dans ses yeux clignés se  jeta un désarroi — léger, à peine perceptible, — Bekov se maîtrisa tout de suite.
      — Eh-eh, voici et les hommes d'Altyn  Aray ! — il  tendit  la main à Khassen  et  sourit, ayant brillé largement des dents côte à côte égales. — Vous avec les voitures ?.
      — Avec moi huit voitures.
      — Pourquoi il y a si peu ?. s'étonna Bekov. — nous prîmes soin pour que votre sovkhoze soit assurée par la technique et les gens en premier lieu. — il  mit en relief significativement «nous prîmes soin». — Les moissonneuses destinées à vous, encore à la voie, mais  les gens vous pouvez emmener...
       — Deux cents personnes sont  assez pour nous. Je voyais,  les étudiants de l'institut agricole d'Alma-Ata se déchargeant  maintenant. Ils étaient à Altyn Aray dans les années passées, plusieurs peuvent travailler comme les conducteurs de moissonneuse-batteuse et les chauffeurs. Bien les diriger de nouveau chez nous. Et de la technique il nous faut  recevoir dix combinés et trente camions.
       — Et c'est tout ?.
       — Il nous suffit.
       — Vous subtilisez de nouveau quelque chose, Atymtaev, —  haussa les épaules Bekov.-. Subtilisez, subtilisez, — répéta-t-il, en examinant Khassen ainsi, comme s'il  cherchait après ses mots quelque mauvais tour caché.
       — Simplement nous voulons rationnellement utiliser les fonds économiques, —  expliqua imperturbablement Khassen. — Et avec la récolte chez nous cette année n'est pas lerch .
       — Qu'exactement, exactement, — avec un soupir ironique   confirma Bekov, — la récolte chez vous en effet  une larme de chat, très peu... Ainsi peut-être vous refuserez tout à fait des moissonneuses?.  
       — Non, nous ne refuserons pas du tout. Il nous faut  terminer la récolte le plus vite possible .
       — Je comprends...dit  Bekov, en continuant à examiner Khassen d'une manière aussi suspecte  . — Je comprends... Eh bien.. — Il se  tourna vers un homme en veste en cuir  se trouvant côté  à côte: - Donnez au camarade  Atymtaev tout qu'il demande, autrement... — dans lui soudain se fit sortir une bile longtemps retenue, — autrement lui, de quoi bon, il s'adressera de nouveau à Alma-Ata...
       Khassen  répondit froidement :
       — Je pense que je n'aurai plus besoin de cela ...
Le même jour, quand  Khassen fut reçu par Asylbek Akhmetjanov,  on téléphona  d'Alma-Ata de la gestion  régionale, en conseillant de ne pas faire des obstacles au jeune agronome de sovkhoze d'Altyn Aray . Et non seulement ne pas faire des obstacles, mais aussi  lui prêter une assistance constante.  Soultan Bekov, qui était bien vu jusqu'à cela dans la gestion,  reçut  une suggestion sévère, elle  le  prit au dépourvu, pour ainsi dire... Mais Bekov était de la nature un homme intelligent, sachant comparer et peser les faits. D'une part, les mesures  de Khassen  rencontrèrent  un soutien complet "en haut", de l'autre — Bekov se rappelait les mots d'Ougryoumov sur  ce que pour l'agronome se lèvera tout le sovkhoze ...Se reculer à temps dans ces circonstances était le plus raisonnable.
Mais Khassen, il semble, n'apprécia pas ses pas  vers la réconciliation...
       — À propos, j'espère, vous nous permettrez d'entendre votre zootechnicienne, —  cligna les yeux Bekov. — Il faut répandre une expérience avancée dans d'autres sovkhozes... N'oubliez pas de lui transmettre mon salut.
Khassen  voulait répondre qu'il  ne se porte garant de  sa mémoire, mais il se  retint. Bekov se  tourna et se  dirigea vers la voiture.
       Pendant la première semaine de la moisson  le temps était  clair, sec, ensoleilllé, la  récolte à  Altyn Aray  battait  son plein. Toute la journée  sur les champs se faisait entendre le grondement fort des combinés, sur des  aires d'équipe  un après l'autre roulaient   les camions- bennes, en secouant des carrosseries, pleines des grains chauds du soleil. Ici on les chargeait sur les voitures de bord, chacune avec deux-trois remorques, et les voitures — et dire plus justement, les convois automobiles entiers — partaient à l'élévateur. Le travail passait  jour et nuit. Et quand à la place du soleil ,comme si succombé de grands travaux, flamboyé d'adieu  par le coucher, une obscurité du soir venait, quand dans le ciel par les terrains larges s'allumaient les étoiles, tout le même grondement égal, mesuré était dans  la steppe, et la multitude de phares brillait de tous ses côtés.
       Non une odeur d'absinthe amère, torturant l'âme , comme aux temps anciens, répandait  le vent sur les vaste espaces de Sary-Arka; maintenant les dizaines
d’autres odeurs   s'y  mélangèrent ensemble — du chaume frais, de la benzine,du métal  chauffée par le soleil, de l'odeur des grains, — l'odeur de la récolte  s'étendait au-dessus de  la steppe.
       Mais on se prolongeait ainsi peu de temps. Le ciel fut  voilé par les nuages poilus, la pluie   se  mit à tomber— menue, malléable, froide. Vers tous les malheurs qui revinrent  cette année-là au sovkhoze  maintenant s'ajouta  l'automne précoce. Les blés non moissonnés  trempaient sous la pluie, penchaient à la terre, les combinés s'arrêtèrent, les voitures, chargées des blés battus, dérapaient chemin faisant à l'élévateur. Les gens se  tapirent aux wagons champêtres.  Personne n'était pas  réjouie du répit obligé, de la possibilité de dormir à son aise  en récompense  des nuits sans sommeil. Même les chansons d'étudiant bagarreuses, lesquelles   aux périodes d'activité ardente de la récolte se faisaient entendre soit  ici, soit là, en aidant remonter le moral, disperser la fatigue et le sommeil fermant les paupières , se taisèrent  maintenant pour ne pas causer une tristesse superflue...
       Et, cependant, se dissipèrent  seulement les nuages denses et apparaîssait le soleil, seulement —pour quelque temps — le vent   séchait les blés, comme le travail sur les champs se recommençait. Dans les vallées, où le blé n'eut pas encore entièrement  le temps de mûrir, on  commença à faucher , avec l'espoir que les pluies cesseront, le temps sera beau , et alors on pourra commencer le battage des rouleaux.
      Mais quand les jours clairs longtemps attendus   arrivèrent  en effet, à Altyn Aray  vint l'instruction : immédiatement lancer tous les combinés  pour intensifier  des stockages de blé.
       Probablement, pour d'autres sovkhozes une telle instruction  soit juste, mais elle ne prenait pas en considération les conditions crées  à Altyn Aray.  Тléooukabakov  convoqua une brève conférence  pour décider: conformément à l'instruction  passer au travail direct des combinés et remettre à l'État le blé cru ou toujours continuer la récolte   séparée. Dans le dernier cas le risque était grand: si  le temps se change , le blé  non battu  peut germer,  et même se trouver sous la neige. Cependant en cas du succès on pouvait compter sur le gain considérable: le blé mûrira aux rouleaux, sa qualité devint meilleure, et c'est avantageux dans une mesure  égale et à l'État et au sovkhoze.
       Si ce n'était étrange , mais Goubanov, d'habitude prudent,circonspect, cette fois le premier  proposa — de risquer. Il était sûr des mécanisateurs de sovkhoze, de ce qu'ils  pour quelques jours  faucheront le blé  resté. Après  cela tous les combinés passeront  au  battage — et  alors aie le temps  seulement de transporter le blé à l'élévateur.
      Khassen et Ougryoumov  soutinrent Goubanov. Тleoukabakov, qui était resposable en  premier chef ,  céda à contrecoeur.  Une telle décision lui se donna  le plus difficilement. Il risquait deux fois: et à cause du blé, et des complications avec les autorités. Même si la récolte  s'achèvera avec succès, il pressentait des ennuis inévitables les premiers temps , des coups de téléphone, des réprimandes, des préventions terribles, qui s'abbattront sur lui demain... Khassen, probablement, avait en vue notamment ce risque, quand il dit :
       — Nous tous, nous   risquons, Kazeke... Qui dans une mesure plus  grande, qui la  plus petite... Mais   Anatoly et Ramazan risquaient le plus...
       Ses mots firent   leurs effet sur Kazeke. Et quand dans un jour  on commença   en effet faire  des coups de téléphone d'abord inquiétés, étonnés, et ensuite les voix des autorités inflexibles exigèrent que les habitans d'Altyn Aray  procèdent d'urgence au stockage du blé, Tleoukabakov  assuma fermement tous les coups.
       — Encore cinq jours, — il répétait.
       Et le matin :
       — Encore quatre jours...
       Et le lendemain :
       — Encore trois....
       Sur les champs sortait tout le bourg : les femmes — les mères des familles nombreuses, les ouvriers des ateliers, les retraités, les écoliers. Les gens allaient après les combinés, après les moissonneuses, cassaient au cône les épis pour qu'ils ne pourrissent pas par la terre crue. Dans les aires, ensemble avec les étudiants,ils  pelletaient, vannaient les montagnes du blé. Par la troupe on faisait sortir  les camions coincés dans la boue, aplanissaient  les chemins , comblaient les accotements cassés des pierres, de la terre, de  la paille.Goubanov avec les mécanisateurs  vingt heures par jour ne descendaient pas des combinés. Lui-même, il  noircit, se  sécha, les yeux se creusèrent   et étaient rouges —  de la sueur mordante, du vent et du manque du sommeil. Quand au volant  il était remplacé par  Youkhan, il semblait à Goubanov, la terre  se bat et tremble sous lui, comme le train du combiné. Il fermait les yeux, mais il voyait devant lui  le champ sans bornes , il s'agitait, brillait et ridait, comme la houle maritime...
       De pair avec le puissant "Kolos" de Goubanov roulait  "Sibiriak" de Ramazan et d'Anatoly Chtcheglov, Porfiriy  Mikhaïlovitch le transmit à Karabay, ayant dit:
       — Tu seras travailler sur lui... Le seul — pour les trois...
Каrabay  se perdit,  resta bouche bée. Dans l'équipe on lisait à haute voix le numéro du journal de district, dans lequel on parlait de l'acte héroïque des tractoristes qui faillirent   achever leurs vies  par la mort. De quoi lui, Karabay,  mérita le droit de leur combiné ?.
       Quand "Sibiriak "  sortit au champ, sur lui devant, à la place la plus visible, on collait les portraits  d'Anatoliy  et de Ramazan découpés soigneusement du journal. Et Karabay, extrêmement sérieux, concentré, était assis dans la cabine et de la confusion  ayant enfoncé la casquette sur les yeux, regardait, sans tourner la tête,  directement  devant lui-même...
       Ces jours Khassen  oublia, qu'est-ce que c'est le sommeil, la fatigue ou la famine. La première moisson dans sa vie — le premier baptême du feu du jeune agronome! Jour et nuit on le voyait au champ, aux aires, dans les autoateliers. Mais les gens aimaient qu'il ne se jette pas sans aucun résultat, ne s'échauffe pas en vain —il est égal, retenu, infatigable.
       Il  oublia la nourriture et le sommeil, mais il se rappelait Merouert. Elle travaillait comme comptable  sur le chantier de chargement. Ils réussissent rarement à échanger  bref, mais il était assez pour les deux en passant de rencontrer du regard , sourire l'un à l'autre, saluer... Seulement une fois, quand près de lui il n'y avait personne , Merouert  dit :
       — Tu devins  si  beau, Khassen... Toutes les étudiantes t'admirent, je  remarquai...
       Il  décida qu'elle plaisante: il avait une odeur  de la sueur  de l'étalon comme si fatigué   de la course , les cheveux se  collèrent, les lèvres se crevassèrent.
       Il  dit :
        —С'est toi tu devins  encore plus belle, que plus tôt...Tu as les yeux  — comme les étoiles dans le ciel sans lune...
       — Tu me moques , —  dit Merouert.
        Elle  avait un fichu gris de la poussière, sur les pieds —  les souliers élargis par l'usage avec les talons cassés, sa tendre voix de poitrine   s'endurcit et était  enrouée du refroidissement — les nuits étaient froides  et des engueulades avec les chauffeurs.
       Elle se semblait laide.
       Elle  dit :
       — Tu sais, à quoi  je rêve, Khassen ?. Quand s'achèvera la  récolte , nous prendrons  deux ambliers et nous nous enfuirons à la steppe. Personne ne sera, seulement toi et moi... Et encore la lune.  Obligatoirement, je veux que  la lune brille... Tu jouais un jour à «kyz kouou » ? Non ? Moi aussi. Mais  je veux tellement  — quand même une fois!.
       — Oui, —  dit Khassen, —  obligatoirement!. Quand nous finirons la récolte  et nous ferons les plantations d'arbres...
       — Et le champ labouré en automne ?.  éclata Merouert. — tu  oublias qu'il faut encore faire ensuite le champ labouré en automne!.
       — Je n'oubliai rien, — riait Khassen.-regarde, et toi n'oublie pas «kyz kouou»!.
Et le jour vint, quand tous les blés  étaient fauchés , les combinés passèrent au battage.
      Pour la première fois pendant  tout ce temps Kazeke  leva le récepteur sans résistance intérieure.  Soultan Bekov  téléphona.
       — Écoutez, le camarade Tleoukabakov, chez vous on embrouilla quelque chose   dans le bulletin... — il nomma   le chiffre. — vous quoi, vous fîtes de tels approvisionnements du blé   en trois jours ?.
       — Le bulletin est juste, — Tleoukabakov  dit. — Personne n'embrouilla rien.
       Le silence long suivit.
— Eh bien, quoi, s’il est ainsi, cela vaut beaucoup  mieux, qu'on   attendait de vous... Transmettez  à vos tavailleurs d'Altyn Aray  qu'il sont  les gaillards...Une  pause courte. — et  à Atymtaev — aussi... Dites, je regrette que je  m'échauffai, quand nous nous voyions pour la dernière fois.
       — Je transmettrai, —  dit Kazeke, — je transmettrai absolument.
       Il semblait, non seulement Bekov- la nature elle-même par rapport à Altyn Aray changea la colère en douceur. Il y avait  l'été chaud , l'été indien. dans l'aire centrale s'élevaient les tas dorés. Les voitures transportaient jour et nuit le blé à l'élévateur. Mais Khassen pensait, en regardant les colonnes de voitures allongées chemin faisant pensait que de ce blé serait  plus de deux fois davantage, s'il n'y avait pas de tempêtes  noires, qui au printemps et au début de l'été s'écroulèrent aux champs de sovkhoze.
Et seulement un homme  — le seul, peut-être, dans tout Altyn Aray  — n'éprouvait pas une  joie commune, il  n'éprouvait pas un sentiment victorieux, si douloureusement après plusieurs alarmes et les échecs.
       Et si cela s'avéra dans ses forces, non le soleil inonderait des rayons d'automne transparents  dans la steppe sans bornes, où  étaient entendues sonorement les voix des écoliers, sortant choisir des épis, — soit cela dans ses forces, il  pleuvrait  à torrents incessamment ... Mais qu'il pouvait, Ignat Frolovitch Katchan administrant la ferme d'élevage des porcs de sovkhoze ?. Il faisait   ce qui était ordonné : il tuait des porcs, livrait selon les équipes la viande fraîche, souriait par un sourire aigre, en se mettant  en conversation avec ceux qui jusqu'à l'épuisement travaillaient au champ, il répétait  aux cuisinières:
       — Nourrissez, nourrissez nos héros... Pour que la sauce soit plus grasse, la bouillie concentrée...
       Il répétait , et seulement Glacha, qui travaillait dans la cuisine d'équipe et voyait de temps en temps Katchan, devinait qu'est ce qui est  chez lui dans le coeur.. Mais ce n'était pas connu à personne, excepté elle. Et Merouert ne savait pas  — elle ne pensait pas de Katchan, en rêvant de la nuit de clair de lune, de deux ambliers galopant sous la lune... Et Ignat Frolovitch lui-même ne supposait pas encore, si inattendu et  terrible se croiseront  leurs voies...
       Il y avait tout, comme rêvait Merouert.
       Et la lune nageant haut dans le ciel.
       Et la steppe, jusqu'aux bornes, à la façon de la coupe, remplie du      rayonnement  de perles brumeuses.
       Et deux ambliers  bleus  de  lune   avec courtes crinières coupées,  inclinant les têtes de fatigue.
       Au pied de la colline, ayant étendu l'imperméable sur le tas  de foin desséché, étaient Khassen et Merouert affaiblis, épuisés, à bout de forces par l'élan, qui  ferma leurs embrassements il y a une minute...
      Меrouert  rejeta la tête à l'épaule de Khassen,  sourit et, comme en ayant honte du bonheur,  ferma les yeux. Les deux se taisaient, en écoutant le silence de nuit de  steppe, la chaîne fermée des monts scintillant au loin.
       Il leur semblait que dans ce silence, dans le repos serein se dissolurent,  fondurent toutes les souffrances humaines et les alarmes que nulle part par la terre il ne restait pas ni le chagrin, ni les larmes, ni les  soins oppressant l'âme..
       Ils étaient heureux cette nuit, la première et dernière nuit de leur amour!.
       Et encore avant que brûla  à l'ouest le coucher purpurin et à l'est se  condensèrent   les crépuscules, Merouert et Khassen dans un grand galop allaient à toute vitesse selon  le vaste espace de steppe sur les ambliers dépassant le vent.
«Kyz кouou» — «le baiser de la jeune fille»!. Qui inventa ce jeu ancien, comment la steppe elle-même ?. Peut être, un jeune djiguite, projetant d'arracher le baiser à la belle femme fière, qui ne l'admettait pas tout près à elle-même ?. Ou quelque polissonne acharnée entreprit pour la première fois  pour exciter un jeune homme  trop timide,   échauffer, passionner pour elle-même — et puis, à tout le monde, offrir  lui, au vainqueur, le baiser malicieux et chaud?
       Quoi qu'il en soit, mais centaines d'années galope sur  la steppe la belle femme imperceptible et le djiguite chasse après elle le cheval, en rêvant de la récompense!.
       ... Egalement forts étaient les ambliers de Merouert et Khassen. Le succès dépendait seulement de l'art des cavaliers. Enfin le cheval de Khassen se  trouva à côté du cheval de Merouert. Elle  regarda en arrière,  vit Khassen rattrapant, son visage  échauffé par la course longue , riant, plein  de l'impatience  —  poussa un cri —  éclata de rire —  fouetta le cheval par le kamcha! Mais tard!.Khassen  s'inclina déjà ,  entoura déjà de la main  la taille souple,  souleva,  attira chez lui-même et se serra ferme par les lèvres contre ses lèvres. Et elle, s'étant affaiblie instantanément, comme   à contre-coeur répondit à son baiser.
       Maintenant leurs chevaux couraient côte à côte. Меrouert ne laissait pas la selle, mais il semblait, elle  resta en l'air, saisie par une main forte et délicate...
Longtemps ils  galopaient ainsi selon  la steppe, ivres du vaste espace, de la course précipitée , des embrassements forts. Tout était oublié, tout  cessa d'exister pour eux. Ils étaient à deux, seulement à deux dans tout l'univers, et cela pour eux la lune pâle transparente remplissait par la lumière en argent, pour eux froufroutaient les herbes qui  commencèrent à verdir après les pluies d'automne pour eux scintillait devant un large méandre d'Yesil ...
       Seulement quand les chevaux fatigués  сommencèrent à aller au pas, ils s'arrachèrent l'un de l'autre. Khassen  s'arrêta près du  pied de la colline, devant le tas de foin oublié dès l'été ,  sauta sur la terre et  saisit dans  les mains  Merouert.... Et maintenant ils étaient couchés, en écoutant la respiration l'un  de l'autre,  le silence serein de nuit  les  entouré  de tous les côtés,  le hennissement tempéré des chevaux pâturant non loin.
       Khassen s'enfonça  par le visage aux cheveux abondants de Merouert, ils avaientt une odeur   fine et  tendre, comme la steppe  recueillit et leur  offrit les parfums d'automne. Khassen se rappellera longtemps ces minutes, et  longtemps — toute la vie! — il lui semblera que Merouert est à côté de lui, elle sommeille doucement à son épaule, et les cheveux mous chatouillent ses joues et son cou...
       Et son chaque mot  sera rappelé à Khassen, le rire modulé, et les mains le caressant.
       — Tu sais, —   dit-elle, s'étant soulevé sur le coude, — tu sais, je veux dessiner... Je pense il y a longtemps de ce tableau et je le vois presque devant moi-même...
       La steppe dorée, les herbes d'automne, selon elles parcourt le petit vent... Le soleil brille, le soleil non vif aveuglant d'été, mais mou, tendre, lequel  il est  en septembre... Et la colline verte à pente douce , sur elle des brebis, ils sont semblables aux pierres dispersées au pied , — noires, blanches, grises, brunes... Parmi elles  — le vieillard le berger, peut être —mon  père. Il  regarde  devant lui-même en face de moi, de  toi, de chacun — d'un air pensif et avec espoir, comme s'il  attend quelque nouvelle importante et joyeuse... Tu comprends ?
       En effet, la vie - est toujours un espoir, une attente du meilleur... Et les brebis, la steppe, et les rides sur le visage  du vieillard sont comme une éternité elle-même, qui vit d'espérance... Je veux que chacun, qui regardera ce tableau, se  sentirait   heureux, comme moi-même, quand j'en pense...
       — Oui, —  dit Khassen, j'en suis sûr, ainsi il sera... Mais ce tableau, à mon avis, manque  quelques détails. Par exemple, le chien-loup, qui garde les brebis, — en effet, après la colline se  cacha, probablement, un loup ?.
       —  Tais toi!.-Merouert  couvrit  ses lèvres de la paume. Tu abîmeras tout par le chien-loup!. elle riait, mais dans sa voix se faisait entendre une offense.
       — Et encore, — dit Khassen, — à côté du vieux Zykriya il faut mettre un petit petit-fils jouant avec l'agneau... Que tu penses à ce sujet ?.
       Et riait de nouveau Merouert, et de nouveau elle couvrait la bouche à  Khassen —non par  la paume  mais par les  lèvres...
       — Je ne savais pas plus tôt qu'un homme peut être si  heureux, — disait Merouert. — j'écoutais les chansons, chantait... Mais maintenant, il semble, je  chanterais   tout à fait à la nouvelle manière... Tout à fait autrement, non ainsi... Probablement, demain j'irai le long de la rue, et tous me regarderont et envieront : «Elle est si heureuse..» En effet, et moi-même, j'enviais ainsi, quand je regardais Glacha. Il y a quelques jours  nous faisions  ensemble  les plantations d'arbres — sales, noires, toutes dans la terre. Et soudain tu  viens et tu dis qu'Alchinbek  vint, recherche Glacha. Tu remarquas à cela son visage?.
       Un matin, encore par la gamine, je  sortis à la steppe avant l'aube — et  vis, comment s'épanouissent les tulipes. Tout à l'heure le pétale était caché encore au bouton — et soudain le bouton  bouffa, et  directement  de son coeur, à la rencontre du soleil,  éclata,  échappa la languette de feu... Si  cela on me   raconterait, je ne confierais pas, mais moi-même, par mes propres   yeux je voyais, comment tout le champ  éclata, devindra  vermeil des tulipes!.
       Donc, je me rappelai ces tulipes, quand je  vis Glacha  à ce moment... Elle comme si elle  n'allait pas, mais elle volait, planait au-dessus de  la terre, son visage  brillait, ses yeux rayonnaient ainsi... Je pensai que si soudain le soleil  s'éteindrait, autour il serait clair  de ces yeux.
        — Et seulement penser qu'à tout est une raison — Alchinbek... Tu ne trouves pas que son bonheur sera bref ? Même si lui , comme il  promet, il se mariera  avec elle?
       —Je ne sais pas...
       — Et je sais, je suis presque persuadé. Et à ta place j'essaierais de lui expliquer cela.
      — Probablement, tu as raison. Et moi-même, je voulais faire cela, mais... Tu diras, c'est une faiblesse, une pusillanimité, peut être — tant pis... Mais je ne pouvais pas me décider à cela! Tout cela est égal que prendre et faucher un tel  champ des tulipes, qui s'épanouit tout à l'heure! Elle est jeune, belle, les doigts de fée , et il n'y  a pas de   bonheur ... Elle me  raconta un peu de mariage, il me semblait, son mari était un homme pas  mauvais , mais  au coeur en effet, tu n'ordonneras pas... Et voilà tout à coup — Alchinbek! Peut être, c'est son erreur et elle regrettera encore, et peut être, et non... Mais je n'en  pensais pas alors , si dire la vérité. Simplement — je n’osai pas — de faire éteindre ses yeux . Je veux tellement  qu'elle soit heureuse!
      — Mais Alchinbek — non cet homme , qui lui est nécessaire.
      — Possiblement ,  même probablement... Mais — je ne sais pas qu'est ce qu'il y avait avec moi, Khassen. Je veux  que tous soient heureux, — probablement, parce que moi-même, je suis si heureuse , et en effet, c'est honteux — quand tu es heureuse, et quelqu'un  à côté  — non ?. Voici je pense — peut être, Alcheke se changea ? En effet, le temps et l'expérience ne passent pas sans laisser de trace, en effet, en moi — quelque chose  changea, s'épanouit , quand je te vis? En effet, et dans le plus mauvais homme  il y a toujours quelque chose de bon, je le crois , Khassen! Et j'ai pitié de   ceux-là, chez lesquels ce bon est coincé à l'intérieur,  opprimé, blessé... À propos, tu connais bien Katchan ?
       — Pas trop. Je n'ai pas un désir particulier connaître .
       — Moi aussi, mais il ne s'agit pas de cela. Glacha m'en parla aussi , et j'entendai quelque chose plus tôt et... En effet, il aime Glacha !
      — Voici une nouvelle!.
      — Pour toi — une nouvelle, toi  un homme, tu ne remarques pas cela, et la moitié du bourg sait  cela depuis longtemps... Et voici je le regarde, comme il sourit, et ses yeux y  sont méchants, détestants... Bien que pour quoi à lui détester — moi, toi, les autres ?. Mais l'impression est une  telle, comme s'il a sur le visage  un masque, et un   sourire, et des plaisanteries, et des mots, qu'il prononce, — tout cela est un  masque. Et  dans lui — les trous pour les yeux, et ses yeux sont tels qu'il est clair à la fois : tout le reste — seulement le masque, et même, j'ai peur , si je me présente  qu'est ce qui est après lui... Mais je le regarde et je pense : eh bien, et si un homme n'était jamais heureux simplement ? Peut-être, il voulait, il voulait être heureux, aspirait à cela, et ensuite soudain il  comprit que le bonheur —est  tout à fait dans  l'autre ?. Et pour le moment il comprit — la vie  passa,  passa rapidement, par rien tu ne la rendras pas ? Voici il se fâche contre tout, envie, déteste... Et en fait — lui , simplement, il  ne savait jamais qu'est-ce que c'est le vrai bonheur. En effet, peut être ainsi ?. Et j'eus soudain une telle pitié , quand je  pensai ainsi...
       —Une petite sotte...—Khassen   caressa   la tête de Merouert, comme d’une petite fille. — tu  trouvas de qui avoir pitié. Moi, en effet, aussi j'entendais parler quelque chose de Katchan, et quand je le vois, il me semble que c'est un loup, qui se cache derrière la colline... Voici, je te  conseillai — de dessiner un chien-loup, un tel,  tu sais, un bon chien de berger de steppe ...
       —Non Khassen, je ne suis pas  si stupide, comme tu penses... Moi-même, je dis  Glacha que pour elle, et pour Alchinbek il vaudra mieux, s'ils partent plus vite. Tu sais, en effet, une fois Katchan menaçait   Glacha du couteau.
       —Ça, c'est trop. Et tu  confias ?.
       —C'est  vrai , Khassen. Et récemment, quand il parvint  que Glacha part avec Alchinbek, il la guetta et... Tu ne croiras  pas, Khassen...
       — Oui ici, je vois  la plus vraie  série noire... Raconte, j'écoute.
       — Tu te moque  de nouveau, Khassen!
       — Mais non...Alors, une fois dans  la nuit obscure , quand tout Altyn Aray  était fut la proie  du  sommeil profond, le scélérat Katchan s'approcha à pas de loup d'une jeune belle femme Glacha et dans ses mains un long couteau courbe  brilla...
       — Khassen!.
       — Continue.
       — Je ne te dirai plus un mot!.
       — Embrasse- moi...
       — Pour rien au monde!
       — Tu te  vexas ?
       — Encore quoi!.
       — Alors, je t'embrasserai...
       — N'ose pas!
       — Réconcilions-nous...
       —  N'ose pas...
       — Je t'aime, Merouert!. Eh bien, et maintenant tu achèveras ton histoire terrible sur Katchan ?
       — Je ne veux pas. Je ne veux pas penser de personne, excepté toi.
       — Moi aussi...
       — Et ensuite, tout cela n'a pas déjà d'importance . En effet, ils partent, Glacha et Alchinbek...
       — Oui, il semble, leur départ est fixé pour demain ?
       — Je veux tellement  que Glacha soit heureuse!
       — Moi aussi.
       — Mais, en effet, tu n'aimes pas Alchinbek.
       — Pour quoi je dois  l'aimer ?.
       — Tu lui souhaites du mal ?
       — Non, je ne lui souhaite pas de mal...
       — Tu es  gentil... Tu es beaucoup plus  gentil, que moi, Khassen.
       — Simplement — je t'aime, Merouert... C’est toi qui  me  fis  un tel.
        — Le mensonge. Tu es  — fort, Khassen. Et les  forts sont toujours gentils.
       —C'est toi qui me fis  fort.
       — Autrefois dans l'enfance je rêvais, comme dans le conte de fée, à rencontrer un batyr courageux, puissant ... Je regardais la lune — et elle me semblait par un bouclier, le batyr  le  perdit  dans le combat... Le bouclier  resta, mais lui, il est couché quelque part au milieu de la steppe, haché par les ennemis, perdant son sang... Tu es  — mon  fort,  mon  courageux, mon bon batyr, Khassen... Et la lune ?. En effet, c'est vrai , elle est semblable au bouclier, fondu  du cuivre,  chiffonné, haché dans les batailles ?
       — Offre le moi , Merouert...
       — Je te le remets, mon batyr!.
       ... Ces mots dits comme si sérieusement et  interrompus tout de suite par le  rire, — ces mots sur le  bouclier se seront rappelés  par Khassen, quand dans deux jours il se réveillera le matin du cri, du mugissement de la foule allant à toute vitesse le long de la rue  et il sortira de la maison:
       —Qu'est-ce qui arriva?..
       Il entendra à la réponse :
       — On  tua!. Une jeune fille on tua, notre zootechnicienne !.
       Et ensuite il se rappellera bien des fois encore ces mots lui dits  par Merouert,  Merouert gentille, naïve, rêvant  du bonheur pour tous les gens par la terre...
       Merouert pas seule  remarqua, comment Glacha rayonna de joie, ayant appris une nouvelle de l'arrivée d'Alchinbek. Cela ne fut  caché et de Katchan. Il travaillait dans la même équipe de plantation d'arbres, avec Glacha et Merouert...
Les femmes âgées seules  restèrent  aux fermes, tous les jeunes  sortirent  au champ, pour planter une bande  forestière.  Goubanov y  apportait  des plants sur le tracteur à chenilles avec la remorque double. Katchan l'aidait dans le chargement et le déchargement.
       Les femmes y  travaillaient à la main. Des voitures de plantation d'arbres étaient  peu nombreuses , on les expédia aux terrains éloignés. Il fallait faire tout: faire les creux, nettoyer la terre des racines des mauvaises herbes,  planter, damer le sol. Il pleuvait, le sol est détrempé,  mais aux jeunes  bouleaux un tel temps était au  profit. Glacha pressait les amies: il serait bien d'avoir le temps de faire des plantations, pendant qu'il pleuvait . Si après il fera du soleil , pour une  semaine-deux semaines les racines se fraieront un passage dans la terre, des plants  deviendront plus forts  et  au printemps pousseront . À elle , la native du nord forestier, c'était clair. Il en résulta  en quelque sorte que les femmes la  reconnurent  pour le chef d'équipe. Personne ne se plaignait, bien que faute d'habitude du travail avec la pelle  chez plusieurs les ampoules se gonflèrent  sur les  mains ,  les callosités sanguines  apparurent.
       Quand Khassen vint à l'équipe, on  l'entoura, en prenant les moufles en grosse toile, qu'il  réussit à obtenir pour les femmes. Il  dit Glacha qu'à la direction il  rencontra Aydoungaliev: celui-là en demandait, priait de transmettre qu'il l'attend...
       Ces derniers temps Merouert se lia d'amitié avec Glacha.  Les conversations  intimes étaient entre elles, quand toutes les inquiétudes du coeur se partagent  pour les deux ...Merouert  savait que Glacha attend un enfant, elle  lisait les lettres tendres, que lui envoyait le professeur, mais elle les croyait beaucoup moins, que l'amie, et elle craignait,  craignait pour elle.
       — Va, —  dit-elle à Glacha, — moi, je serai  ici au lieu de toi... Porfiriy Mikhaylovitch va tout juste à  une  propriété centrale , pars avec lui...
       Et il ne semblait pas étrange à personne  que Glacha  partit avec Goubanov. Quelqu'un  devinait, de  quoi il s'agit ,  aux autres une intuiition féminine soufflait qu'il y en a une raison particulière: il était  assez de voir  le visage de Galcha  rougi, perdu de la joie,  confus!.
       En un instant elle fit le foulard plus serré, mit en ordre  les cheveux,  essuya par l'herbe mouillée  les tiges des bottes de caoutchouc, collées de la terre  et voulait déjà gravir la remorque, quand Goubanov  dit :
       — Ta place est dans la cabine... Et à la remorque qu'Ignat  aille..
       On ne sait pas pourquoi  éclata soudain le rire: soit était ridicule Ignat Frolovitch dans son imperméable à longs pans, jusqu'aux  talons, qui  durcit de l'eau et de la boue, soit on  remarqua, comment il est sombre et  noir, en s'installant à la remorque, en enfonçant sur  les sourcils la casquette et  en montant  un haut col... Mais quoi qu'il en soit, toute l'équipe, ayant oublié la pluie bruinant sans arrêt,  entourée le tracteur et, en riant, pressa Katchan des plaisanteries des femmes piquantes, comme les aiguilles fines,  jusqu’au moment quand  le moteur  ne  fit du bruit , en couvrant les voix...
       Longtemps ils allaient selon   la steppe d'automne triste, flétrie  — Glacha avec Porfiriy Mikhaylovitch dans la cabine, et Katchan — dans la remorque, s'étant serré le dos contre le bord cassé, cahotant. Il lui semblait que toute la vie voici et il va à la remorque, après la joie d'autrui, le  bonheur.d'autrui..
       Et le soir il  vit le professeur avec Glacha . Au vu de tout le monde , sans se cacher, ils allaient le long de la   rue principale du bourg, à la rencontre d'Ignat Frolovitch — le professeur Ajdoungaliev, comme rajeunissant, dans le  manteau court au-dessus des genoux,  à  de nombreux  boutons métalliques, aux pattes  sur de larges épaules, et côte à côte — Glacha dans le mantelet blanc à dessin, de dessous de qui par les feux bleus, comme les bleuets sur la prairie du printemps, brillaient ses yeux ... Alchinbek , ayant passé en avant, l'aidait, en balançant sur une planche mise  sur les pierres  pour  passer à travers  la flaque près  de la cantine, rendue impraticable, détrempée par les chauffeurs, qui tournaient ici en voitures. Peut-être, Glacha n'avait aucun besoin d'aide , pour qui par une affaire habituelle et facile — était de sauter à travers  cette flaque sans toute aide — , mais, on voit, à elle  son soin faisait  plaisir, et à Alchinbek , à son tour, il était agréable de la manifester. Les deux étaient si occupés l'un de l'autre , en passant  la flaque sur la planche  balançante, prête  à glisser à tout instant des pierres qu'ils ne  remarquèrent pas  Ignat Frolovitch, attendant avec une  patience sombre, avant que  la voie devant lui se libère.
       Et  quand ils se trouvèrent  l'un à côté de l'autre,  Glacha faillit  pousser  un cri, s'étant heurté contre le regard lourd oppressant d'Ignat Frolovitch,  elle s'approcha de l'épaule d'Aydoungaliev, en cherchant de la protection, et le professeur se renfrogna. d'un air mécontent. Et  ses pattes  tressaillirent ...
Ils  passèrent plus loin le long de la rue , Katchan, ayant souri,  marcha sur la planchette, qui  fléchit, se tassa sous lui presque jusqu'à l'eau. Et ayant fait quelques pas, il sauta soudain d'elle  directement  à la flaque et  allait  dans  elle, en pataugeant le liquide, en enfonçant à la cheville des bottes immenses. Étant arrivé au bout , il s'attarda,  jeta un regard dans le dos du  professeur et  Glacha — et donna un coup de pied de toute la force par la pointe de la botte   à la planche  non coupable de rien.
       Et le soir il était assis seul dans la maison vide et odieuse,  et pensait: de quoi?. Devant lui sur l'assiette était  le pain coupé en tranches , une  tête d'oignon   coupée en quarts ,  dans   le bocal  — le  sel gros devenant humide. Au milieu de la table se trouvait un  demi-litre, et aux bords — deux petits verres du gros verre coulé, un — devant Ignat Frolovitch, l'autre — devant une chaise vide au   dos replié. Avec ce deuxième verre, plus tôt que boire, trinquait Ignat Frolovitch, et il  sentait l'oignon et remettait, en clignant de l'oeil  on ne sait pas à qui.Ses  soirées passaient ainsi.  Et  Ignat Frolovitch s'y  rappelait beaucoup, beaucoup de  ce,  qu'il ne racontait  à personne, ayant peur  non de la honte —de  la publicité... Mais maintenant il apparut comme si un interlocuteur sûr — sur la table vide, devant le verre  versé jusqu'aux bords, attentif par un mot il n'interrompra pas, silencieux, — ne trahira pas... Plus court, un tel notamment, duquel toujours rêvait Ignat Frolovitch.
      Pour quoi ?. —  pensait-il ce soir-là. Pourquoi au certain — et le bonheur, et la veine, et la chance dans tout, et les femmes s'attachent  à eux, comme les mouches au miel, collent, et à l'autre — pas de chance, pas de lumière,  pas de joie ... Comme si une ampoule, dans laquelle est  brûlé le filament: en apparence — est intacte, et tu observeras  de plus près— et ne pas réparer.. Voici et la maison, et l'économie, et de la galette mise  de côté,  attend  dans un lieu  secret , et à quoi bon tout ?. Si pas lui , mais  ce professeur fait passer Glacha  sur  la planchette étroite, pour les doigts  la tient ? Mais  elle, la sotte, et elle se serre contre celui-ci, ainsi de  l'épaule s'approche  de lui,  de l'épaule,  des lèvres, et de  sa poitrine blanche, en temps que lui, Ignat Frolovitch, est de service devant sa fenêtre  toute la nuit, jusqu'aux premiers coqs ?.
       Pour quoi ?.
       Selon tout on voit , pas en vain il vint, le professeur, non seulement admirer  du blé, — il emmènera Glacha, se prendra pour une femme. Et lui, Katchan,comme il  était, ainsi et restera à la ferme, avec les porcelets et avec les porcs, avec les pour-cent d'augmentation de viande  et les plans sur  la mise bas...        Brûle eux par le feu vif, ces pour-cent et ces plans! Brûle elle par le feu, une telle vie!.
       La nuit était déjà tardive, et un demi-litre est bu, et les petits verres  sont vidés, et Ignat Frolovitch tout était assis, en s' envenimant  le coeur.Soit il  se voyait  comme les tempêtes noires s'abattirent, couvrirent  les champs,  ensablèrent  le bourg plus haut  des tubes, et sur  sa place monta une dune jaune, mouvante. Il apparaissait: la guerrre éclata, et tous les hommes et des jeunes gens étaient tués, et les femmes avec les jeunes filles  se  noyèrent  par les larmes , s'affaiblirent du  cri ... Eh comme si , pas la guerre, que   même les granges éclatent,  flambent  par le feu gai, et avec eux les fermes, les  maisons, que le gémissement et les pleurs se fassent entendre jusqu'au ciel, comme à cette époque, quand non par les charrues —par  les obus et par les mines on labourait la terre et les espoirs sucrés chauffaient l'âme d'Ignat Frolovitch,  marchant sur elle  avec l'automate allemand dans les mains...
       Et il lui semblait encore : sur la chaise devant lui est assise  Glacha, ayant mis sur la table les mains replètes  blanches, tout rose, chaude d'un petit verre, de l'autre, et le fichu d'angora couvre ses épaules rondes, dorlote un haut cou, taquine Ignat Frolovitch, en accourant par une vague  blanche bouillonnante  sur la poitrine  abondante de Glacha...
       Mais Ignat Frolovitch lève la tête, s'arrache par le menton au poing jeté sur la table — et encore plus tristement , encore plus ténébreux il devient dans son  coeur : il est vide sur la chaise avec le dos replié, comme si  le dos ricanant, il est vide sur la table, seulement les miettes de pain se répandaient selon la toile cirée et l'oignon coupé sur quatre parts, sent amèrement, et dans le bocal  — le sel gris devenant humide...
       Et se couche au lit Ignat Frolovitch, tombe par le bloc — sur les draps froids frileux, sur l'oreiller en pierre non battu par les pains attentives de femme , non chauffé par la chaleur vivante. Et il est clair, jusqu'au  grincement des dents, il voit le même lit et le corps chaud , frais de Glacha, selon qui erre la main de cet étranger .
       Ah, il y avait le temps, ils étaient — sous un mur, dans un fossé profond   couchés  agonis à zéro  d'après l'ordre commun — et ces Asiates, et les Caucasiens , et les Kazaps aux cheveux châtains clairs et les Juifs, et les Khohlis de la même région de Poltava  ou  près du Dnepr,— là, dans le fossé, il y avait une internationale complète!.
       Quelques jours passèrent . Toujours au pair avec Goubanov Ignat Frolovitch transportait les plants à l'équipe, chargeait , déchargeait, fichait aux creux par les racines,  et la pelle aux mains il prenait, versait du sol pour qu’un jeune arbre  soit droit et ferme . Mais au  jour le jour toute la vie devenait plus insuportable, comment  il vivait jusqu'ici. A quoi bon  à lui ces arbres, ces bandes ?. Les champs , que  les   protégeront ? A quoi bon  à lui ce sovkhoze ? Cette terre ? Et où d'elle disparaître ? Où est elle, une autre terre, et qui là attend ? Ou un seul chemin  lui resta — et il n'y a pas d'autre chemin  pour  lui sur cette terre maudite? Ayant rapproché sur la nuque le capuchon, Katchan  regardait par un long coup d'oeil  lent   dans le ciel — gris, bas, larmoyant par la pluie.
       Et quand il  devint  connu que Glacha doit partir avec le professeur, quand les amies — qui avec une envie legère, qui de grand cœur — l'entourèrent, pressèrent  de questions, de conseils, de  souhaits de l'amour et du bonheur, Ignat Frolovitch se trouvait, en appuyant  sur la pelle, avec un sourire figé, avec les yeux tristes morts, —  un tel  il  resta dans la mémoire de Merouert qui en  parla  à Khassen.
       Lui-même, il  croyait à cela ou non, ou il voulait éteindre seulement, écraser, transformer en poussière  sa joie, voir, comment changera, remplira de la peur son visage —   peut-être  cela et voulait Ignat Frolovitch, quand  il lui  dit à сôté  — doucement,  avec tout  le même  sourire comme découpé du  fer-blanc ferme:
       — Je n'empêcherai pas ton bonheur, seulement et toi à la fin  tu m’offres   une nuit quand même... J'attendrai, et si  tu ne viendras pas — tu ne me caresseras pas aux adieux, —  alors mon couteau embrassera ton professeur sous la cinquième côte...
        Le sang s'enfuit — cela  et attendait-il ! — des joues de Glacha, elle eut  une éruption des cendres grises  aux lèvres.
       — Pourquoi  lui ?. Mieux coupe moi ...
       — Vivante non morte tu m'es nécessaire...
       Le lendemain, toute la nuit elle passa n'ayant pas fermé les yeux, Glacha  raconta  tout Merouert.
       À la différence de Khassen, qui ne  prit pas  au sérieux ses mots, Merouert, ayant le temps d'observer Katchan,  sentit ici non une menace en l'air. Et Glacha l'inquiéta - son  visage était si confus, perplexe , un  regard était si éteint...
Elle  embrassa  l'amie, se  serra à  la joue de Glacha mouillée des larmes.
       — N'aie pas peur , — dit-elle, — il ne te  fera rien, n'osera pas. Et n'essaie pas  de   lui demander, de t'humilier... Partez avec Alchinbek pour Alma-Ata. Et avec celui-ci, moi-même, je parlerai! —  conclut catégoriquement Merouert.
       Inutilement, Glacha tentait de la retenir. Ayant choisi  une minute convenante, Merouert  demanda tout droit à Ignat Frolovitch, comment il faut comprendre ses mots ? Comment  il peut! Comment il ose!.
       Mais Katchan et  ne lui permit pas de finir —  il jurait tellement  et prêtait  serment, et ces gens  méchants ne proféreront  pas  de quelles  calomnies au sujet de lui , qu’ils ne mentiront  pas!. Et on vit jamais que lui, Katchan, toucha par  le doigt quelqu'un, non  que par le couteau! Est-ce que le marcassin ou marcassine, et c'est non selon son propre gré , mais  selon  les besoins de sovkhoze...
Меrouert  croyait, et ne croyait pas, et — le plus étrange —elle éprouvait  en quelque sorte  la pitié  envers cet homme, bien que — pourquoi ?. Elle ne pouvait l'expliquer.
       — Regardez, Ignat Frolovitch, —   dit-elle , en partant, — si chez nous dans le bourg quelque chose arrive, je sais,  qui doit être responsable .
Par un long coup d'oeil  tendu  regardait Katchan après elle , et Merouert, comme en sentant  ce regard  sur elle et en lui résistant,  marchait  droite, mince, ayant levé la tête et ne se  tourna jamais.
      Eh bien, attends, la chienne... en serrant les dents,  murmura Katchan.
Le même jour, le soir, pas tranquille  totalement après la conversation avec Katchan, Merouert rechercha  Ougryoumov et Tleoukabakov, qui sur le terrain lointain dirigeaient les plantations d'arbres.
       Ougryoumov dit :
        —Le  passé de Katchan m'est connu. Le passé lourd. Mais je ne pense pas  qu'il ne soit pas changé pas pour tant d' années.
       — Et  tu entendais le conte de fée sur le serpent et la grenouille ? — Tleoukabakov  objecta, — Non ?. Le serpent pria la  grenouille pour qu'elle la transporte à travers  la rivière . La grenouille répond : «Je transporterai, mais  tu me mordras en passant». «Pourquoi à moi te mordre ? — Le serpent dit. — en effet, moi et alors je me noyerai».La grenouille accepta , elle le  mit  sur son dos et  nagea. Et au  milieu de la rivière  dit le serpent : «Je n'ai plus  de forces à supporter», — et mordit la grenouille. Les deux se noyèrent...
       — Une chose compliquée — la psychologie, —  éclata de rire Ougryoumov. — Seulement en effet, un homme  - est non le serpent, et ils ont  une psychologie  différente....
       Mais quoi qu'il en soit, trois nuits, jusqu'au départ de Glacha , après la maison de Katchan, après son chaque pas on observait , bien que, certainement, Ignat Frolovitch, lui-même, ne l’ait pas soupçonné...
       Et le  troisième jour  Glacha et Alchinbek partirent  avec succès. Presque tout le sovkhoze sortit les accompagner. Glacha  riait et pleurait  et croyait que le bonheur attende ...La  dernière  — et le plus chaleuressement  — elle  embrassa Merouert...
       Et soudain le lendemain matin, quand, il semblait,que  les émotions et les alarmes soient déjà en arrière ...
       Cette nuit Ignat Frolovitch eut un accès d'ivrognerie, mais l'ivresse ne le prenait pas. Au contraire, comme si  plus raisonnable il devenait avec chaque petit verre . Il lui  était terrible de ce bon sens  invincible, de la clarté, dont il  se présentait sa fin inévitable et simple.
       Mais en dehors de cette fin claire et simple il était encore et ce, sur quoi  il  était difficile de se décider même maintenant. Les allumettes se cassaient, raclaient et éteignaient tout de suite, l’une après l'autre, — soit elles devinrent humides dans la cuisine sur le rayon, soit la main de Katchan tremblait, ne pouvant pas les  allumer. Mais voici ils éclatèrent, le paquet vers le paquet, mis dans la dalle soigneusement,— l'argent se trouvant tant d’années sous la planche de l'appui de la fenêtre, .. Un rouble après un rouble , un  tchervonetz après  un tchervonetz — Ignat Frolovitch fricotait, rusait , savait mener sa barque, n'est reconnu par personne, pas dévoilé... Ils ne rendirent pas   service à Ignat Frolovitch, qu'ils ne rendent service à personne ...
       Mais regarder, comment s'ébat la flamme derrière le bouchoir de fonte, il ne pouvait pas et  sortit de la maison. L'essentiel était fait, cependant...

       Et quel matin était au-dessus de  la terre!. Меrouert , qui marchait tout été à l'aube vers Yesil se laver, ne se retint pas  et cette journée. Tôt elle se  réveilla, s'habilla,  jeta à travers l'épaule une serviette, et regardant d’un coup d'oeil au ciel — propre, haut, dans le bleu épais, —  prit l'album pour les esquisses. Les pluies  incessantes,  semblant infinies s'achevèrent,   au lieu d'elles  le temps clair sec vint. Si pour longtemps ?. Mais maintenant Merouert ne réfléchissait pas à cela.  Le vent vif brusque soufflait  de la steppe. Le chaume aux reflets dorés était sur le champ .Yesil  brillait, en aveuglant les yeux.. Pendant les pluies il est monté , l'eau y est trouble. Mais maintenant il  est  bleu — aux pieds  de Merouert.
      Elle était longtemps à côté d'Esil ...
      Ignat Frolovitch la vit ici.
Il marchait d'une allure ferme mesurée vers Yesil, et  sa tête  était toujours raisonnable et  claire. Tout lui était   étranger ici — le soleil qui  embrassa les saules du côtier, la terre, sur laquelle  il allait, de grandes gouttes de la rosée, étincelant par les feux gais sur l'herbe fânée, près du  sentier... Mais, probablement, parce qu'étranger éveillait toujours en lui une avidité, un désir de posséder, — pendant  ces minutes, pour la première fois peut-être de toute la vie, tout à coup  Ignat Frolovitch sentit nettement , comment est beau et clair  le monde, avec lequel  il n'est plus lié de rien  ...
       Il est beau et clair.. Ah, s’il  pourrait, s'il aurait de la  force  — souffler, éteindre  ce soleil! L'arracher au ciel, jeter dans Yesil  pour qu'il grésille et  éteigne,  balance sur l'eau par le tison  noir brûlé ! S'il pourrait-  brûler les talnlks roses  de l'aube , qui levèrent  au ciel les branches tristes, nues , — comme si dans l'espoir d'un nouveau feuillage, qui les couvrira de nouveau au printemps!. S'il pourrait   — piétiner, transformer cette terre en pierrre, en désert  pour qu'à jamais tout  mort devienne son ventre et ne fasse pas naître plus — ni la tige, ni l'épis!. S'il pourrait , s'il aurait de la force  — ne pas laisser rien  sur cette terre aux gens, qui y vivront, quand lui, Katchan, mourra, disparaîtra, comme disparaîtront  les traces de ses bottes lourdes, renforcées par le fer — sur le dernier sentier dans sa vie...
       Mais il n'avait pas cette  force!
       Et ici il  vit Merouert...
        Elle semblait si  fragile, fine, légère, — là, sur un haut bord d'Yesil , — qu'il ne s'étonnerait pas , peut-être, si le vent la leverait et la porterait au-dessus du fleuve, de  la steppe, aux airs, comme un fil d'araignée en argent ..
Et soudain, comme si ayant cassé le barrage,  frappa le sang, par les impulsions, passa dans tout le corps d' Ignat Frolovitch . Le sang, l'ivresse, un état d'hypnose aveugle. Il se  rappelait , comment  la nuit passée devant sa maison deux cavaliers allèrent   au galop sous la lune claire et battaient sonorement par  la terre sèche les fers à cheval des ambliers rapides, semblables aux ombres noirs... Battaient les fers à cheval, par l'argent se dissipait  — comme si les rayons de lune sonnaient — le rire de la jeune fille, et lui faisait écho une basse solide ... Ils passèrent  rapidement le long de la rue , allèrent  au galop devant, disparurent, fondurent  dans le silence de nuit... Comme un fantôme du bonheur étranger  passa en coup de vent à côté de sa maison — imperceptible, inaccessible...
       Fragile, fine était le  cou de  Merouert, les doigts d'Ignat Frolovitch le   serrèrent  sans effort, quelque chose  craqua seulement  sous ses paumes —  Merouert ne poussa même un  cri. Sans dérober le regard,  la regardait Ignat Frolovitch enchanté  de  la dernière crampe du corps tremblant, des albumines bleuâtres, figées dans les cils épais de ses yeux...
       Quand  Khasen y apparut, sur le bord dYesil se  réunit déjà la moitié du bourg. Katchan  était assis par la terre, figé, semblant au cadavre. Les gens le regardaient avec horreur ..
       — Khassen...  dit doucement  quelqu'un.
       La foule  se bougea, s'écarta, en le laissant passer  vers Merouert...
Et il vint  de nouveau chez elle, quand les gens  apportèrent  Merouert à la maison,  baignèrent  son corps et le mirent  dans l'angle droit sur le tapis rouge.
Khassen  baissa  lentement  au chevet,  baisa Merouert au front — et soudain il s'affaiblit,  tomba, roula sur  le tapis, poussa des sanglots, comme un enfant...
       Pendant cette journée  se  voûta, se courba Zykriya, se  sentit par le vieillard cacochyme  faible.
       Le  premier il allait après le cercueil de la fille, en s'appuyant lourdement sur le bâton, sans lever les yeux ternes de la terre.
       «La terre vierge... Tu apportes aux gens le blé, tu leur offres la vie et le bonheur...  pensait-il, — Pourquoi à moi tu te  tournas par le chagrin,tu  m'enlevas la seule joie, la pupille de mon oeil, ma Merouert ?.»


L'épilogue


        Trois ans passèrent.
Une fois  le soir d'été Khassen se  leva d'habitude sur une haute colline située tout près du bourg de sovkhoze
       Il aimait ce lieu . La steppe s'étendait  largement, dans tous les coins, Yesil  bleuissait à droite.. À gauche, ayant contourné le pied de la colline, partait au loin la bande  des jeunes bouleaux. Leurs troncs s'éclaircissaient à travers le feuillage encore transparent, —il  semblait à  Khassen, le vent porte  vers lui son bruissement, pêle-mêle avec le bruissement du blé rafraîchi par les pluies récentes. Il  s'agitait, en roulant  par de longues vagues, il paraissait que tout le champ respire doucement et calmement dans le sommeil..
       Ici on pensait  bien. De la vie, de la terre, de son destin... Et souvent, quand Khassen gravissait cette colline, lui revenait à l'esprit une  histoire du peuple Mayas, habitant l'Amérique du Nord  il ya deux  mille ans et demie. Ce peuple  créa de beaux palais,  construisit des pyramides gigantesques, ne cédant pas par la grandeur et la puissance aux égyptiennes, son calendrier  témoignait de la connaissance profonde et exacte du mouvement  des astres. Mais les savants étaient intéressés plus par les étoiles, que par  la terre. Ils découvrirent les lois parfaites de l'harmonie architecturale, mais  la charrue la plus simple leur était inconnue. Les grains   du blé les gens enfonçaient dans  la terre par la fin aiguisée du bâton.
       Le sol privé du traitement élémentaire, s'épuisa, s'étiola,  périt. Le peuple, en cherchant le salut, était obligé de quitter le pays condamné à la famine, laisser les villes, les villages et partir au nord. Si  peu d'autres exemples, semblables à cela,  l'histoire conserva?
       Khassen y venait, quand il fallait réfléchir, décider quelque chose d'important, consulter avec soi. Il était ainsi plus tôt, et ensuite, quand on le  fixa d’un directeur d'Altyn Aray . Ces dernières années le sovkhoze se redressa,  se refit. Par le travail obstiné on réussit à arrêter le malheur, menaçant à ses champs. La terre répondait par de hautes récoltes au soin et à l'attention... Le vieux Ondassyn  apprenait autrefois Khassen à se rapporter à celle-ci comme envers un être vivant, qui répond à la caresse — par la reconnaissance, à la cruauté —par  la colère et la vengeance. Il avait raison, le papi Ondassyn...
       Le dernier temps Khassen commençait à dresser les plans pour l'avenir — la construction  du système d'irrigation... Mais aujourd'hui ses pensées étaient de l'autre.
       D'Alma-Ata le télégramme vint, — comme devinait Khassen envoyé non sans au su  d'Asylbek Akhmetjanovitch, suivant attentivement  les succès des habitans d'Altyn Aray. On offrait à Khassen un emploi au Ministère de l'Agriculture. Ougryoumov conseillait d'accepter la proposition: «de tels sovkhozes  comme Altyn Aray , dans la république il y a des  dizaines, et tu as  des connaissances, de l'expérience... Tu réussiras à les aider. Va». De la même opinion était  et Tleoukabakov, sans offense cédant à un jeune agronome son ancien poste  et maintenant administrant la ferme de l'élevage du bétail. Cependant Khassen ne décida pas  encore pour soi...
        Beaucoup le  rapprochait  avec Altyn Aray , avec la terre, à qui il rendait tant de forces.  Ici il  éprouva  l'amertume de la défaite, et la joie de la victoire, le premier amour, et la perte terrible... En effet, et le blé, qui par les vagues vertes reluisait là, en bas, était non simplement le blé... Il s'appelait — "Merouert". Ayant appris la perte de Merouert, Alchinbek  proposa d'appeler par son nom la sorte cultivée par lui, mais non de lui, non  d'Alchinbek, elle rappelait  à Khassen.
Il savait que c'est  — le blé de Tokraoun, et les gens simples, hônnetes le  sauvèrent, conservèrent  les semences dans un petit sac cousu du cuir , malgré la guerre et la famine...
       Et une seconde fois il était sauvé par les tractoristes de sovkhoze, Anatoliy et Ramazan... L'un d'eux, comme plus tôt, travaillait dans l'équipe de Porfiriy Mikhaylovitch Goubanov, l'autre faisait ses études  dans le lycée technique...
       Probablement, ainsi que son père Atymtay, Khassen  était fidèle  , était dévoué à un amour. Et d'ici, de la colline, il lui semblait que non le blé froufroute en  vent, mais  Merouert, même, lui parle, entend ses pensées, chuchote les conseils...
       Mais non seulement chez Khassen toute la vie était bouleversée  par la perte de Merouert. Après peu de temps à Altyn Aray  vint  Glacha. Le destin ne la gâtait pas par son bonheur, ayant lié à Alchinbek. Leur fils mourit, étant né à peine, et  Glacha elle-même, de plus en plus, se sentait  étrangère dans l'appartement de professeur, parmi la multitude d'objets  chers et beaux . Par qui  était elle ici ?. Aussi — un objet, un  jouet, un  plaisir pour les passions ne s'éteignant pas encore  du mari vieillissant?. Elle était attirée  par la liberté, par les champs, par les gens, parmi lesquels elle pouvait vivre indépendamment et simplement. Mais le principal: ayant entendu sur la perte de l'amie, elle se  persuada qu'elle  est coupable de sa mort. Est-ce que pas  elle  poussa Merouert contre Katchan ?. Pas elle  alluma dans son âme une jalousie méchante ?. S'il n'y avait pas Alchinbek, Merouert ne périrait pas ...
       Étant revenue  à Altyn Aray , elle se jeta  aux pieds de Kassen . «C’est moi, — disait-elle, en sanglotant, c'est à cause de moi...» Khassen la  leva et  dit ce  qu'il  pensait depuis longtemps:
       — Chacun d'entre nous ne sauva pas Merouert... Mais le plus c’est moi-même, je  suis coupable...
       Mais tous ses mots, toutes les consolations étaient vains...
        Après Glacha à Altyn Aray  apparut  Alchinbek. Sombre, silencieux, pâli.  Ou la nature parlait, ou la mort de Merouert surmena son âme ?. Mais pour la première fois, il semblait, il n'était pas préoccupé par la vanité menue quotidienne, pour la première fois ses pensées  étaient infiniment occupées par quelque chose de plus important, que plus tôt... Et en errant longtemps dans la solitude selon la steppe, au bord d'Yesil , il etait  dans ce lieu , où entre les algues brunâtres et les souches, courbant  dans la profondeur transparente, lui  apparut la réflexion de Merouert, et non les tulipes, mais  le sang, les taches sanglantes nageaient sur son visage ...
       En regardant le professeur, Khassen se rappelait les mots d'Ondassyn: «La punition de l'homme  — est en lui-même...» Et quand une fois Alchinbek  dit à Khassen qu'il voudrait appeler une nouvelle sorte du blé par le nom de Merouert, — quand il  prononça cela, comme s'il   demandait un conseil ou une approbation, Khassen  pensa que devant lui est  déjà un autre Alchinbek...
        Lui-même, il  dit à Glacha que quitter Alchinbek maintenant elle n'a pas de droit, et lui-même, il les accompagnait  vers cette halte, où aux temps anciens-anciens, il lui semblait, qu'avec Merouert ils allaient au devant d'Aydoungaliev venant d'Alma-Ata...
       Sur le bord d'Yesil , sur la colline, se voyait un mazar de la pierre blanche, presque une copie d'un des anciens mazars. Chaque soir venait ici le vieux Zykriya avec sa Ayjan, ils y  restaient  jusqu'au coucher du  soleil. Ayjan pleurait, en essuyant les larmes par  le bout du châle, Zykriya regardait tristement et en se taisant  à la steppe vide. Quand le soleil couchait, les deux  courbés, vieillissants — cheminaient doucement à la maison.
       Cette fois, eux, ayant remarqué Khassen, ils  s'approchèrent.
       — Chyragym, —  entendit Khassen,  leva la tête et s'éveilla de ses pensées.
       Comment  ils se changèrent!. Zykriya, blanc comme un cygne, était semblable à son propre ombre. Et sa Ayjan ?.
       Il ne restait rien d'une jeune femme ancienne, pleine de  forces.
       Khassen  se leva précipitamment.
       — Reste assis, reste assis, le fils, —  prononça d'une voix enrouée Zykriya.            — Pardonne-nous que nous te dérangeâmes... Mais je  veux te demander... Aujourd'hui nous allions à la tombe de notre fille et  nous rencontrions  chemin faisant un mollah du district  voisin. Il  dit... vieillard se tut , seulement ses lèvres bougeaient sans bruit.
       — Que le mollah  dit ?.
       — Il  dit... — continuait à peine Zykriya, —  dit qu'il  prévenait plus tôt... Qui touchera les mazars  des ancêtres, celui-là sera puni par le dieu. Et toi,il dit, tu n'obéis, tu bénis sur cela les gens... Voici le Dieu, toi et ton Khassen  punit. Il vous  enleva Merouert. — Le vieillard s'asphyxiait. — est-ce qu'il a raison? Il paraît, le dieu  me  punit en effet pour ce péché...
       Combien de  méchanceté dans les gens!. Est-ce qu'au mollah était peu de souffrances de ces vieillards, et il se dépêcha de remplir du poison leur blessure inguérissable!.
       — Ne croyez pas le mollah! — Khassen  prit Zykriya par  la main et la serra prudemment. — si la mort de Merouert — est une affaire du dieu, pourquoi en même  temps il punit, et il crée le bien ?. Est-ce que ce blé, — il montra par un geste large  autour, — n'est pas  le don du ciel, pour me servir des termes du mollah ? Меrouert est périe, mais son nom sera maintenant pour toujours chez les gens dans toutes les bouches.Non, pas le dieu, mais  Katchan  tua Merouert. Non le péché vous fîtes, mais  une bonne affaire, et la terre vous rend  le bien pour cela...
       Les vieillards regardaient sur le champ du blé, les larmes coulaient  par ses joues.
       Ils firent ses adieux,  partirent.
       Khassen resta seul.
       Il savait déjà qu'il  ne partira nulle part d'ici. Il ne pourra pas...
Comment on interprétera son refus, si l'on sera d’accord avec lui?. Si l'on comprendra que pour lui partir maintenant d'ici — signifiait manquer cette terre, trahir Merouert ?.
       Il était assis longtemps sur le mont.  Les crépuscules se condensaient autour, et sur le ciel émergeait la lune, immense, pourpre, en touchant le bord de la ligne noire de l'horizon. Khassen se  rappelait les paroles de Merouert sur le bouclier du batyr .
       — Offre le moi..
       — Je t'offre ce bouclier, mon batyr..
       Non, il pensait, les tempêtes noires , ce ne sont seulement le sable et la poussière. Et la méchanceté noire et la haine, qui sont vivantes encore dans les coeurs humains ? Est-ce qu'elles ne menacent pas, ne rêvent pas de perdre tout bon et beau par la terre ? Le chagrin à celui qui oubliera cela!
       La lune se levait lentement, chageait  de couleur aux  yeux,  pâlissait, remplissait de  l'argent.
       — Je t'offre ce bouclier , mon batyr..
       — Je le prends, Merouert!.
Il lui  sembla: elle  dit, et il  répondit..