- Tu recommences, de nouveau?! Va-t’en! La vaurienne, un petit diable! Je vais te fermer dans la grange sombre...
Makpal fronce les sourcils, en faisant mine de se fâcher. Mais les paroles menaçantes ne s’arrêtent pas. Et il secoue les poings en vain:
- Est-ce que tu vas cesser, que tu périsse! Les autres se tiennent comme il faut, calmement, et toi...!
La voix éreinte, le regard irrité montrent que Makpal ne plaisante pas. Elle attend une réponse. La question est trop difficile.
Mais il n’y a pas de réponse. Et il y peu d’espoir qu’elle suit. Parce que la coupable de la colère est Makpal et la défendresse est une petite chèvre grise. Elle ne peut pas trouver un terrain d’entente avec sa maîtresse. En se coulant à l’auge de mouton, elle vient de fouler le trèfle frais donné aux agneaux. En tressaillant de sa petite queue, elle remue les pattes de derrière. Elle a l’aire comme si elle tâche de comprendre la situation crée.
Makpal n’a pas le temps de bouger quand la petite polissonne répand les pois de chèvre juste aux petits museaux des agneaux.
- Ah, toi, mon malheur! – Makpal la saisit en travers de son ventre, et la traîne de son auge. – Je peux te gronder ou pas gronder, mais ça ne fait rien!
Et vraiment, la petite chèvre mâche le trèfle d’une manière innocente, en ressemblant à un enfant qui balbutie quelque chose paisiblement, sans faire attention aux reproches de sa mère.
Makpal serre tendrement le petit museau mâchant. C’est l’automne maintenant. La chèvre est grande, et encore grosse. Et aussi avec un chevreau dans le ventre, et elle gambade d’une telle manière.
- Petite polissone, que tu es, une espiègle! – Et elle sourit, parce qu’elle parle avec elle comme avec une personne.
Dans son petit troupeau la petite chèvre ressemble à une gamine capricieuse gâtée parmi les fils timides...
En la laissant aller dans un enclos séparé au coin de la grange, Makpal va vers la vache bariolée.
Au printemps La vache a été primé au mari de Makpal, le forgeron de kolkhoze Sarsen.
La female du tétras a le dos large comme un lit. La vache hollandaise pur-sang ne se plaint pas de sa vie dans l’économie kazakh. En balançant les cornes larges, elle meugle calmement, comme si en saluant, la valeur – le signe de la satiété – monte de ses narines.
Makpal flatte ses flacs, met une brassée de foi dans son auge, en pensant à haute voix:
- Si je pouvais le mêler avec la vannée, - il vaut mieux que tu t’en ailles que donner séparément. – Et elle tourne d’un air confus: si on entend par mégarde – on va la tourner en ridicule!
Mais elle n’a pas de doutes dans son âme que le bétail comprend son langage et en a besoin... Voilà est le petit frère Jaken, le membre des Jeunesses Communistes cultivé, et il est venu du district pour se voir et avant tout il va à l’étable: «... comment ça va?» Les maîtresses russes du kolkhoze «La nouvelle ville» parlent aussi avec leurs vaches, comme avec ses belles-filles!
Makpal emporte le fumier de dessous de la vachet et passe à l’enclos de mouton. Il y a trois grandes grebis et trois agneaux. Makpal a obtenu les brebis pour les journées-travaux, et ils se sont expliqués déjà ici.
Makpal enlève le fumier de dessous de la vache et va à l’enclos de mouton. Il y a trois grandes brebis et trois agneaux. Makpal a obtenu les brebils pour les jours de travail, et ils se sont expliqués déjà là.
C’était la vache de Sarsen et les brebis de Makpal. A qui est-ce que cette petite chèvre appartient? Sarsen ruse:
-Si tu n’avait pas la vache, où est-ce que tu la prendrait?
Mais Makpal est maligne. ... est une vache laitière, et tout le kolkhoze le sait. Et les soins sont de qui? Makpal. Elle a cueilli deux outres d’huile. Elle en a vendu une et a acheté le vêtement. Elle dépensait l’autre avec ménagement – elle a accumulé pour acheter une chèvre. La polissonne est la plus jeune. Qui est-ce qu’elle pouvait gâter, si ce n’était pas elle?
Makpal va prendre de l’eau et donne à boire à la petite chèvre, puis aux agneaux. Et sait chaque mouvement de sa préférée: comment elle renifle, comment elle boit, comment elle écarquillent les yeux et vise de ses cornes pour corner, en regardant dans l’eau sur sa réflexion. Et Makpal se sent bien.
- Je vais aller chez Sarsen...
Sarsen a eu quarante ans. Maintenant il est un homme nécessaire dans le kolkhoze, et récemment il était un petit artisan à domicile, il visitait les auls avec sa petite enclume, bourrée de petit billot, chauffait le fer sur les charbons de la chaudière. Il ne pouvait pas recueillir un instrument considérable. Il avait les ciseaux pour tondre les brebis, les ciseaux simpes et les petits couteaux joujoux , qu’il offrait aux enfants de baï pour amadouer les maîtres, - c’est toute sa «production». Aujourd’hui Sarsen se tient près de la forge flambante avec son jeune assistant. Il règle déjà le dix-neuvième charrue. Au printemps il y avaient dix charrues au kolkhoze. Et le forgeron a fait encore neuf, on peut dire de rien. Sarsen faisait des réparations des moissoneuses et des faucheuses. S’il est nécessaire – il peut mettre ma batteuse en route. Maintenant il a tout l’instrument comme il faut sous la main. On a même acheté une fraise à l’usine voisine...
Ayant venu à la forge, Makpal y a vu le nouveau chef du kolkhoze Assylbek. C’est un homme sensé, cocompréhensif, il s’intéresse à tout.
-Et donc, est-ce qu’on peut se mettre au traîneaux?
- L’hiver va venir vite. Il est temps... – Sarsen répond. – L’ancien chef n’a même pas laissé de traîneaux intacts, que le diable l’emporte!
- Alors, on va de nouveau fabriquer quelque chose de rien... Qui sait, et on peut gagner de l’autorité! – le chef rit...
- On va mettre toutes ces vieilleries en route. Les charpentes sont à vrai dire lourdes.
- Pas de problème. Les traîneaux seront plus stables. Dieu merci, nous avons de bons taureaux. Les taureaux sont créés pour transporter.
Mais Sarsen objecte:
- Le taureau est aussi un être vivant. Il faut l’épargner... Ça va avec les patins, mais on va alléger le reste.
Le chef fait un signe de tête affirmatif, il est d’accord, mais on voit, qu’il n’est pas venu pour ça. Il regarde Makpal d’une façon suspecte.
- Mais voilà quoi, écoutez une nouvelle! – il dit enfin. – La rencontre des hommes d’avant-garde aura lieu dans la région. On doit y envoyer quelqu’un de nous. Nous avons décidé avec le conseil de village... Voilà qui on a décidé d’envoyer – Makpal. Et il faut aller aujourd’hui, maintenant.
Makpal est tout à fait stupéfaite.
-Et qui veillera sur le bétail...
Mais Sarsen ne la laisse pas finir:
-Il y aura quelqu’un, on ne laissera pas. De quoi parler! Va. Ton travail est ta mérite. C’est toi qui dois prendre part à la rencontre, la première de nous tous.
- Bien dit! C’est vrai... – Assylbek s’exclame, réjoui de la résolution de Sarsen. – Honneur à Makpal, honneur à la famille et à tout le kolkhoze.
- Et quoi, je vais aller, et il n’y a rien de spécial! – Makpal faire le brave, en devenant timide dans son âme. Et elle ajoute d’une voix affaiblie: - La chèvre ne laisse pas les agneaux en paix. Est-ce que tu peux faire une barrière plus haute?
- Je vais faire... Va faire tes préparatifs. – Et Sarsen emmène Makpal, ainsi que le chef de la forge.
Assylbek pousse un soupir d’une manière imperceptible, content, que tout s’est passé si simplement. Le forgeron non seulement ne s’oppose pas, mais il équipe sa femme à la rencontre lui-même. Et même comme s’il lui souhaite bonne chance, bien que d’habitude il soit assez taciturne:
- On a le bétail, d’accord. On va veiller sans toi. Va dans la région, même à Alma-Ata. Parviens à tout savoir. Et ne pense pas à nous. On n’a pas faim. Il y a une demie chaudière de lait caillé à la maison. On n’est pas les fainéants! On nous a gagné... et à l’état. N’est-ce pas, ma femme?
-Oui, - Makpal répond, et pense mentalement: qu’est-ce que ça sera? Comment ça sera?
2
Il y a une animation joyeuse dans le village de région Vannovka. Les gens se massent sur la place devant le comité de région. Il y a des femmes dans les jaoulyks blancs hauts, comme les tours, les jeunes gens vêtus en vestons courts, et les vieilles en fourrures de mouton et les malakhayas somptueux.
La place et les rues contigues se sont transformées en une sorte d’exposition. Les maîtres de kolkhoze montrent leurs élevage de chevaux. Les connaisseurs partiaux évaluent les chevaux, sur lesquels les délégués sont venus. Voilà sont deux coursier de couleur grise foncée, ils sont attelé à la télègue, peinte en couleur verte vive. Les croupes rudes et nettoyées des chevaux, qui ressemblent aux coupes renversées, sont luisantes. Les chevaux sont bien soignés et comme s’ils ont trouvé la deuxième jeunesse. C’est l’équipage du kolkhoze riche «La renaissance». Et voilà sont deux beaux chevaux de couleur roux foncé du kolkhoze «De montage». Les trotteurs piaffés, en levant leurs têtes, remuent impatiemment leurs pieds musclés. Ils ne vont céder à personne ni en ce qui concerne la course, ni leurs statures.
Les attelages formants les paires, l’un est meilleur que l’autre, s’alignent le long de la longue rue. Ici et là on voir les chevaux sellés avec les les queues tondues comme ceux qui ont trois ans.
C’est l’après-midi. C’est l’automne clair. Le jour s’éteint peu à peu au-dessus de hautes crêtes d’Alataou. Il est temps d’ouvrir la réunion. En échangeant quelques mots, les dirigeant de région entrent dans le club.
Et la salle est vide. Et elle n’est pas du tout prête à accueillir les invités.
- Je le savais! Je ne suis pas venu plus tôt en vain. Qu’il y ait un seul slogan!
Le secrétaire du comité de district a promené ses regards sur les murs d’un air triste. La salle ressemble à la kibitka d’une femme peu soigneuse. Il y a un rideau au milieu, qu’on utilise d’habitude dans la yourte pour couvrir le lit. Il est considéré blanc, mais il a été blanc il y a longtemps, et maintenant il est jaune de la vétusté, de suie et de boue. Les bouts d’applications, garnies du fil rouge, et qui représentaient les cornes de mouton. se sont conservés jusqu’à ce moment-là
Les murs du club appelaient qu’ils n’ont pas été touchés par un homme cultivé...
Les feuilles de papier, où les ronds et les colonnes sont griffonnés à tort et à travers sont pendues près des portraits, - on doit les considérer les diagrammes, évidemment. Certains calculs de comptable sont griffonnés en gros chiffres juste sur le plâtre du mur. Peut être, c’est le coin du comptable débutant?
- Regardez seulement: c’est son écran. Et il écorche de l’argent pour le cinéma!
On enlève le rideau vite et le roule. Il y a quelques longs bancs dans la salle – loin de la scène.
- Mettons-les plus près, - le secrétaire du comité de district dit et saisit par le coin du banc.
Pas du tout – il est cloué au plancher. Si on veut, la scène peut avancer vers les bancs... Mais les chefs sont les gens jeunes et pas fiers. Mais ils mettent de l’ordre et de la propreté dans la salle eux-mêmes. Les chaises, les tabourets et la table de la présidence, couverte de la nappe d’andrinople apparaissent devant les rangs des bancs. Quelqu’un répare les fils électriques délabrés. Il se trouve qu’on ne savait pas dans le club que la réunion aura lieu ici. Le chef du département agraire le savait, mais il est tombé malade.
La foule des délégués entre dans la salle. Un grand jaoulyk blanc de Makpal flotte au plus profond de la foule, un bechmet noir fuit.
Ayant allongé le cou, Makpal regarde attentivement les gens réunis. Il m’est intéressant, est-ce qu’il y a beaucoup de femmes ici? Il y en a une dans le coin, il y en deux près de la fenêtre... Et les visages rasés des hommes sont partout à la table rouge. «Comme les femmes!» - Makpal pense avec une aversion legère. Elle a rencontré de tels gens avant, mais elle n’en a jamais vu autant. Ell sait que les chefs savants peuvent être comme ça, mais tout de même cela lui fait un peu rire. Elle se détourne et remarque encore une femme dans un jaoulyk près de la porte. La femme sourit à Makpal de loin... C’est sa petite sœur cadette Aïcha de l’aul voisin! Et à peine qu’elles se saluent, elles levent les bras au ciel.
-Tu es une travailleuse de choc?
-Toi aussi?
Elles se mettent à côté et, comme il faut, s’informent des nouvelles l’une de l’autre, de la santé et de différentes affaires à la suite...
-Est-ce que tu as vu le père? – Makpal demande, en montrant en avant. Aïcha regarde le passage entre les bancs et reconnaît son père sur le premier banc d’un côté. Le vieillard robuste à la barbe grise sourit aux filles parcimonieusement, avec dignité – voilà où ils se sont rencontré!
- J’ai deux brebis, une vache, trente lapins, - Aïcha raconte à mi-voix. – Et il était comme ça: une brebis a mis bas les premiers jours de printemps, et avant la récolte, en automne, - de nouveau. Récemment elle est devenue enceinte de nouveau! Elle a dû l’aimer! Elle veut avoir des agneaux trois fois par an. Une véritable travailleuse de choc!
Makpal fait claquer sa langue en étonnement.
Les sœurs rient.
- Et notre vieillard, le vieillard! Il est un valet d’écurie de kolkhoze... Aucun son poulain n’a péri, aucun son cheval n’a été égorgé par le loup. On dit que le troupeau est bien nourri. Il mouche les jeunes.
Une voix inconnue interpelle Makpal de derrière son dos: «Ecoutez!» Elle retourne et voit un jiguite sans barbe au visage plat de garçon.
- Est-ce que vous êtes du kolkhoze «Tempe» - Oui.
- J’ai juste besoin de vous! – le jeune homme dit, en ouvrant son agenda – Quel est le nom du père?
- Est-ce que vous demandez... à propos de mon père ou celui de mon mari? – Makpal s’informe avec précaution, sans encore sentir un malheur.
- De votre mari, bien sûr! Quel est votre nom?
- Le père de mon mari... – Makpal chuchote, en s’arrêtant et en souriant d’un air confus.
Son visage devient tout à fait rouge. Est-ce qu’une femme honnête ose appeler le nom de son beau-père? Qui a décidé de se moquer d’elle si méchamment! Elle lève la tête: Assylbek et le chef du conseil d’aul, en souriant, la regardent du premier rang. Ce sont eux, qui ont envoyé secrètement ce jeune homme! Ah, comme ça, d’acord! Regardons, qui va troubler qui... Et elle prononce à haute voix:
- Le nom du père de mon mari est Kelimbet!
Le jeune homme, après avoit remercier, s’éloigne vers la table tout de suite, et les sœurs se mettent à bavarder, comme si rien ne s’est passé. Elles étaient de grandes amies, comme les jumeaux, avant le mariage dans la maison du père, et Aïcha était habituée à tout demander à sa sœur aînée, et celle-là expliquait tout à sa sœur cadette. Mais la conversation languit. Makpal a un gros cœur, elle se sent d’une manière pas joyeuse et désagréable après qu’elle a prononcé le nom de son beau-père... Pourquoi est-ce qu’Assylbek l’a fait? Un chef si bon...
-Probablement, tous sont les travailleurs de choc ici, et les femmes aussi? – Aïcha chuchotte.
- Il y aaura une sorte d'aïtysse ici, - Makpal devine. – Je voudrais savoir, qui gagnera? Ceux qui sont à la table, les principaux. Ils seront les juges... C’est compris?
La sonnette a tinté, et la salle qui bourdonne, s’est calmée.
La réunion s’est ouverte... Un jeune homme sans moustache, qui s’est approché de Makpal avant, se lève et commence à lire une longue liste. Et Makpal croit entendre son nome et encore un surnom étrange à la manière russe – «Kelikembetova». La réunion approuve cette liste, les gens commencent à se lever des rangs et se mettent à la table rouge. Puis ceux, qui y sont assis, s’attardent, se mettent à checher quelqu’un entre eux et, probablement, ne trouvent pas. Assylbek regarde dans la salle et semble même se fâcher:
- Мakpal, pourquoi est-ce que tu es assise? On t’a choisi dans la présidence, va!
3
Dans la petite maison avec les murs proprement blanchis, dans la pière commune, qui est appelée solennellement un salon, Jakyp avec sa mère Nessibeldi et la jeune fille russe,la maîtresse d’isba Nastya mettent les livres en ordre. La vieille demme ouvre le petit coffre du fils et tous les trois sortent les livres, les papiers, les cahiers.
Jakyp les met en deux tas: dans un tas il y a ce dont il a besoin et dans un autre – ce de sa mère. Il sort une vieille livret de Parti d’aéroclub et jette à la vieille femme. La reliure la fait ravie, elle va offrir ce beau livre à quelqu’un des femmes et elle est déjà prête à le mettre dans sa poche. Mais Jakyp fait des yeux épouvantables.
-Laisse, les gens vont penser que est devenue une komsomole sur tes vieux jours!
Nessibeldi a peur:
- Qu’est-ce qur tu dis?.. Reprend-les plus vite... – et elle tend le livre à son fils de la main tremblante. Jakyp et Nastya rient aux larmes, en plissant le petit visage rose. Elle et Nastya s’amusent souvent ensemble, comme celles du même âge. S’il y a la gaieté à la maison – cela signifie que Nastya est à la maison, et Jakyp se dépêche vers elles pour bavarder et badiner.
Ils attendent les hôtes de la réunion. Le père et les sœurs - Makpal et Aïcha sont là.
La porte frappe, les chers hôtes sont sur le seuil. Ce sont les parents, les habitants de leur aul, les amis. Nastya, les accueille d’une façon gaie et cordiale, comme si elle était de cette maison.
встречает их.
- Quelle fille vous avez! – dit-elle. – Toutes les femmes sont dans la salle, et elle seule est dans la présidence.
- A la place d’honneur... ma fille? – Nessibeldi pousse des oh et des ah, en reganrdant Makpal avec admiration et avec circonspection cachée.
- Oui, c’est ça, juste au milieu, plus haut que les hommes... – Jakyp explique, et tu ne peux dire tout de suite s’il pliasante ou bien il est sérieux. – Maintenant on doit lui offrir un plat avec la tête de mouton!
Soudain il demande à Makpal, en perdant toute décence:
- Quoi, elle a dit le nom du beau-père? J’ai pensé, que tu seras intimidée, tu confondras tout, mais toi, bravo...
- J’ai dit et quoi? – Makpal répond, en rougissant involontairement.
La vieille femme tourne le dos à eux d’une manière sévère.
- Arrêtez! Oh mon Dieu, qu’est-ce qu’ils disent! Donnez le nom du beau-père – une telle honte, et vous ne faites que montrer les dents...
Mais Jakyp ne cesse pas:
-Et toi... et tu n’as pas nommé? Si j’ouvre ton grand secret au grand-père, et tu sauras!
-Quand j’ai... nommé?
-C’est quand elle recevait ma ration, voilà quand!
Et Nessibeldi pouffe soudain dans le poing.
-On a pressé, dit ton nom et c’est tout. Meurs, mais dis.
Jakyp et Nastya rient, et la vieille femme fait la même chose.
- Je dis, comme il faut, son surnom domestique: Molymkan, ce qui signifie «Abondant», mais ce vendeur, un drôle de type, ne comprend pas.
- Ah... vous voyez, il est tellement inexiplicable, ce russe. Chacun sait: la mère n’ose pas dire que son beau-père est Tolymkan, c’est pourquoi elle dit Molymkan, et lui: dis ou je ne vais pas te donner une ration!
- Je n’ai pas cédé tout de même! – la vieille femme triomphe. – La femme d’Abich, que Dieu lui donne de la santé, est venue à temps... c’était elle qui a nommé.
- Voilà, Makpal, - Jakyp dit sévèrement, - quelle belle-fille honnête! Elle peut laisser la famille sans une ration, mais elle ne dit pas le nom du beau-père. Que tu sois la même... réjouir l’administration... Ils demandent – «dis le nom», et tu te tais! On pourrait noter dans le procès-verbal: «quelle femme bien élevée, décente!».
Cette fois-là le vieux Kojyk interrompt le fils et place son mot qui fait autorité de la tête de la famille:
-Elle a un autre grade maintenant. On a noté une autre chose à propos d’elle.
- J’ai dit là et je vais dire ici: le seul accroissement de cheptel n’est pas suffisant. Maintenant il faut améliorer la race.
- Qu’il y ait assez de bétail! S’il y a du bétail, la race existera aussi! – la vieille femme dit avec un soupir dévot.
Mais Jakyp la regarde d’une manière rieuse, comme auparant.
- Attends, qu’il te donne... Tu as prié Dieu toute la vie, et est-ce qu’il t’a donné beaucoup?
Jakyp sort un livre usé du petit coffre. Ses pages sont criblé de l’écriture arabe, il faut encore penser – de la plume d’oie. Les places les plus importantes sont écrites de l’encre rouge. En ouvrant le livre, Jakyp se met à lire d’une voix nasillarde, en montrant le blanc des yeux et en chancelant, comme un mullah:
- Quand tu fais paîre les brebis, soit prudent, quand tu les fais entrer, compte! Quand tu roules le feutre, remercie ton Dieu. Quand tu donne au bétail de l’eau à boire, ne lésine pas, quand tu sales, ne mets pas trop de sel.
- Oui, c’est un livre divin, - les hôtes plus âgés remarquent. – les Saintes Ecritures.
Jakyp est content, que le livre est reconnu. Et il crie d’une voix gaie:
- Notre agronom est tellement fort! Ecoutez, ce qu’il enseigne: il faut élever les chameaux! On ne savait pas sans lui... Demandez: comment? Et voilà comment: avec une prière. Et avec gratitude au Dieu en la personne de son serviteur de culte, est-ce clair? Si tu veux avoir un chameau – donne une brebis au mullah. Voilà pourquoi, toi, maman, tu as tant de chameaux!
Jakyp, en souriant malicieusement, regarde sa mère. Mais Nessibeldi écoute la lécture avec une attention pieuse. Et Makpal ne tient pas:
- Arrête, maman! Et pourquoi est-ce que tu tiens ce livre?
- Comment pourquoi? – Jakyp s’indigne. – L’homme qui ne sait pas les Saintes Ecritures, ne les a pas lues et même ne les a pas tenues dans les maisn, le bétail, gagné par le travail honnête, sera mauvais, comme cochon. Et quand la fin du monde arrive, il deviendra noir lui-même. Essaie de ne pas tenir – il deviendra noir, sans atteindre le déluge universel!
Tous, sauf Nessibeldi, qui se tient col, rient.
- Cache, cache, maman, dans le coffre si le déluge unversel a lieu, - le vieux Kojyk conseille.
- C’est le mullah rusé a écrit.
Maintenant Nessibeldi se laisse sourire. Et tout de même elle s’obstine:
-Non, ne dis pas comme ça, il y a beaucoup de bonnes prières ici: «Choram islam», par exemple, ou «Aktayak». Il arrivait que quand tu lisais, l’âme tremblait.
- Quoi encore! Surtout à l’âge de trente ans et après un long jeûne! – Jakyp se rappelle les jours «heureux» d’«Aktaï».
- Qu’elle soit maudite, cette prière! – Makpal ajoute, qui n’a pas aussi oublilé les joies de la piété. – Comme on y dit: «Qui n’observe pas le jeûne, celui-là sera pendu; qui ne prie pas, on lui coupera la langue». Quelle sagesse...
- Les russes ont un pope, les kazakhs ont un mullah, ils sont tous les mêmes! – Nastya dit, en concluant la discussion comme d’habitude.
Et Nissebildi mentionne avec bonhomie :
- Elle m'élève toujours comme ça.
Nastya est une jeune fille forte. Sa famille vient de la Kirghizie, quelque part près de Karakol. Nastya habite à la maison de Nessibeldi. Et la vieille Nessibeldi dit souvent ce que Nastya a dit: ce que Nastya raconte, la vieille recommande aux autres femmes. Et pour qu’il n’y ait pas de doutes, elle peut même pleurer:
- La mère avec le père de la pauvre se donnent du mal toute la vie chez les richards. Il y a six enfants dans la famille – tous travaillaient. Notre Nastya n’évite pas les kazakhs. Il arrive qu’il peut arriver la nuit à la maison, gèle en route, vient chez moi sous la couverture, comme son propre enfant. Et quelle fillette intelligente, elle sait tant de conseils utiles.
Et d’habitude on écoute Nastya volontiers. Elle sait expliquer un livre, un journal, et un mot, et une affaire d’une manière simple, brève et claire.
En préparant le thé, Nessibeldi sort dans l’antichambre et voit son petit-fils de six ans Elubaï. En entrouvrant la porte sur le perron et en se cachant derrière la porte, Elubaï taquine le coq batailleur, mais, ayant aperçu la grande-mère, se jette vers elle.
- Je vais te raconter un petit vers! – Et il balbutie tout de suite, en se hâtant et en mangeant les mots:
Notre grand-père Lenin nous appelle accomplir un exploit:
Faire les études,
Faire les études,
Aspirer à l’avant.
C’est aussi l’école de Nastya.
-Agis comme ça, mon cher, ainsi... – Nessibeldi dit à son petit-fils, en pensant comment ces paroles ressemblent aux discours batailleurs et sensés de Jakyp.
Et encore elle pense que tout le vieux dans son âme est comme «le poil mort» sur le corps des chèvres pendant la mue. Et ainsi que «le poil mort», les vieilles choses muent, bien que Nessibeldi ne soit pas déjà jeune elle-même.
Pour le thé Nessibeldi sert la beurre, apporté par Makpal, coupe le pain et demande à Nastya, sans se gêner de son intérêt:
- Et est-ce qu'il y aura un concert? Nastya fait un signe de tête affirmatif.
- On va tous aller, et vous, apa, obligatoirement.
- Comme moi, on va y aller en toute la famille, - Nessibeldi consent et commence à étouffer du rire encore une fois, en se rappelant comment on l’a conduit au spéctacle. – Mais c’était elle, vraiment, la jeune femme de Baïjumenov. Il est assis dans la salle lui-même, la regarde, et tout d’un coup elle se jette sur son cou:
«Je t’aime, je suis la tienne pour toute la vie!» Oï! C’est tellement amusant...
En mettant la piala de côté, la vieille femme rit, en tremblant de tout son corps, sans pouvoir plus raconter, et il est impossible de se retenir du rire, en la regardant.
Personne n’a remarqué quand Nastya s’était eclipsée quelque part. Nessibeldi desservit la table. Makpal et Aïcha les aident.
Soudain la porte s’ouvre avec claquement, tous se retournent à la fois.
Une femme ronde au visage blanc se tient sur le seuil, elle est vêtue d’après tous les canons des vieux temps: une longue robe à froncis, un bechmet kazakh et un jaoulyk, haut comme un tour.
Seule Nessibeldi la reconnaînait et la salue:
-Bienvenue, cher Madame!
La jeune étrangère s’incline profondément, à la manire ouzbek, en mettant les mains sur la tête. Puis elle proponce d’une voix de tonnerre, comme si elle roule de petites pierres dans la bouche:
- Bismilla r-rakhmet! Remerciemet au Dieu! Nessibeldi est impassible.
- Que Dieu te donne un fils, chérie!
- Je vais donner au monde moi-même! – Nastya irritée parle d’une voix de basse. Tous rient.
Et Aïcha, qui est sustout liée à la maîtresse d’isba gaie, pense: ce serait bien si Nastya met vraiment au monde un petit-enfant à Nissebildi. Il semble que ce sera ainsi. A la différence de Makpal, Aïcha a eu assez de malheur chez la belle-mère, qui vivait selon de vieilles coutumes, et Nastya courageuse, indépendante lui est aussi chère que sa sœur. A la réunion Aïcha n’a rien dit, pas comme makpal, mais à la maison, ainsi qu’en publix elle absorbe toutes les nouvelles choses avec avidité; un sentiment de la liberté, joyeux, chatouillant, comme le vent leger, remplit tout son être, et elle rit gaiement, legèrement et heureusement...
La réunion finit vers le déjeuner de la journée suivante. L’instant de faire ses adieux vient. On entend des souhaits de bon voyage de tous les côtés. Neuf personnes des délégués vont dans la région, cinq personne vont à la réunion républicaine à Alma-Ata, Makpal est parmi ces cinq personne. Tout à fait rouge, elle est déjà assise dans le camion qui est prêt à se mettre en marche. Et selon tous les indces, elle devra de nouveau donner le nom de son beau-père...
- Comme tu t’es produit ici, alors tu dis là ainsi! – Aïcha dit, sans laisser les mains de sa sœur. – Et que Dieu te donne un fils! – Aïcha ajoute timidement.
-Je vais mettre un enfant au monde moi-même! – Makapl répond avec rire. La voiture se met en marche.
1934