Le pâturage de notre aul se trouve non loin du marais qui s`appelle Korjoun-tomar. Il s'appelle ainsi parce qu`il a en effet la forme de korjoun - le bissac. La petite petite île ouverte divise ce marais. Au milieu il y a un petit lac, couvert de kourak. Et ainsi il s son deuxième nom - Kourakty. Notre aul se trouve sur la partie orientale. La source jaillit de dessous. Les enfants sont du matin au soir près de la source, ils se baignent, s'ébrouent et les plus courageux et grands, ils arrivent à parvenir par le ruisseau au lac où kourak est partout, comme un mur total. Dans ces broussailles, directement sur l'eau les mouettes construisent des branches sèches et du jonc sec les radeaux - nids. Avec mon frère, bien qu` il soit plus aîné à quelques années, mais nous sommes de la même taille – on balade souvent dans les joncs. C`est tout à fait superficiel là. Nous trouvons les oeufs dans le fourré, on peut rencontrer le plus souvent des nids abandonnés et des coquilles.
- Les petits doivent être déjà sortis de la coque, - nous disons.
Mais parfois on a de la chance et on trouve dans le nid nageant les petits œufs, des oeufs oblongs et des oeufs bigarrés-bigarrés.
Maintenant l'aul a erré tard sur le pâturage d`été . Dans deux ou trois jours on a eu le temps de fouiller tout Korjoun-tomar. On a obtenu cependant un peu d`oeufs ont obtenu.
Le lac tout petit, Kara-kouga, adhère à la côte. Lui aussi, il est superficiel. Entre les joncs, de dessous du marais, comme les bosses de chameau, les petites îles sortent des petits morceuax. Les canards-sarcelles nichent par-dessus.
Ils remettent les oeufs tard et c'est parce que, n`importe quand on vienne sur le pâturage d`été, on trouve toujours les oeufs frais. On les recueille beaucoup chaque année. Les canards construisent les nids dans la place imperceptible, quelque part au bout des morceaux et ils couvrent les oeufs d`herbe ou du jonc.
Il est tout à fait proche de l'aul à Kara - kougi, cependant il y a environ trois verstes quand même, de cette sorte qu`on ne revienne à la maison que le soir. Auparavant nous, les enfants, toute la bande y partait pout tout le jour, mais maintenant il n`a y pas de temps.
On a décidé de nous dégourdir. Notre professeur est le mollah du propriétaire foncier et personne ne peut comprendre s`il est jodgea ou sart. Il a le visage gris et la barbe pointue. Les moustaches sont soigneusement rasées, les sourcils sont froncés et de cette manière il semle qu`il a quatre yeux.
Je ne savais pas encore alors ce que c'est que le mollah bon et ce que c'est que le mollah mauvais. Mais ces enfants qui apprenaient déjà disaient: ce mollah est très sévère.
Je suis cadet dans la famille. Probablement c'est pourquoi elle me gâte plus que d'autres. Quand nous avons déménagé du lieu d'hivernage à la yourte, elle m'a ammené chez le mollah et a dit :
- Moldeke (manière de traiter polie), voici lui, mon cadet. Il est tant craintif et timide. Ne le punissez pas beaucoup...
Tous les jeudis, s'il y a du beurre fondu, la mère cuisine des galettes très fines et invite le mollah. C`est moi qui va le chercher toujours. Et quand il vient, ma mère lui donne chaque une pièce en cuivre de cinq kopecks de cuivre et dit tendrement:
- Moldeke, bénissez votre élève...
Après cela Allah me chérissait des coups. Les autres élèves invitaient le mollah tous les vendredis.
Et seulement Toulibaї ne l'invitait jamais. Le père de Toulibaї travaille comme valet de ferme dans l'aul voisin chez le propriétaire foncier Ermaganbet.
Et sa femme et deux enfants vivent dans notre aul dans yourte fumée et percée de troues. Nous sommes tous parents.
La mère de Toulibaї trait les vaches chez Ermaganbet. Toulibaї est un gamin est capricieux, il n'obéit presque pas à sa mère. Probablement, elle voulait le punir pour la désobéissance, c'est pourquoi quand elle l'a amené pour la première fois chez le mollah elle a dit :
- S`il n`obéit pas, bats - le, ne regrette pas! La viande est la tienne, les os sont les miens.(On disait ainsi quand on amenait l`enfant chez le mollah. L`expression signifiait: "Fais comme tu veux")
Nous sommes assis côte à côte. Les capacités de Toulibaї n'étaient pas plus mauvaises que les nôtres. Mais on ne sait pourquoi le mollah l'a pris en grippe dès le début. Il le grondait quand il voulait, à tout propos: «Imbécile!», «Brute». Puis il lui a commencé à tirer les oreilles. C`était Toulibaї qui a senti le premier des vingt élèves les coups du mollah. Vers le soir nous avons longtemps et hautement bachoté par coeur. Le grondement était partout dans l'aul.
A l'heure du namaz au déclin du jour, quand on a laissé les juments laitières, le mollah interrogeait les élèves. C`était Toulibaї qui repondait le premier. S'il répondait, tout se passait bien. Si non le mollah le fouettait . Mais Toulibaї avaient un bon trait: n`importe combien de temps on le battait, il ne se décourageait pas et pleurait tout à fait peu de temps.
Sur le pâturage d`été les auls s'installent non loin l'un de l'autre. L'aul de ma soeur aînée se trouvait seulement après le col. Une fois nous y sommes allés avec ma mère, nous y avons passé la nuit et nous sommes revenus le jour suivant. Si nous serions venus un peu plus tard, j`aurais pu manquer mes cours. Mais c`était le temps de déjeuner et la mère a dit:
- Va étudier.
Je n'ai pas objecté, je me suis reposé un peu un jour sans bachoter. J`ai pris le bréviaire sali sous le bras et sans me dépêcher, je suis allé chez le mollah. Soudain quelqu'un m'a appelé. Je me suis tourné: Toulobaї!
- Quoi, tu vas chez le mollah? - il a accouru et a repris haleine difficilement. - La mère est tombée malade aujourd'hui et plus le veau a disparu...Je l`ai recherché avec des difficultés...
Le mollah avait une habitude de battre ceux qui étaient en retard. Je n'ai rien à craindre: la mère a prévenu hier. Mais Toulibaї avait la raison assez douteuse et on pouvait imaginer ce qu`il pouvait attendre.
Je l'ai regardé aux yeux:
- Le mollah va te battre!
Il n'a pas répondu. On marche sans rien dire. On pouvait entendre le grondement en se renforçant et en s'éteignant. Il est même ennuyeux d`entendre. Que faire?
Nous sommes entrés. Moi, j`étais en avant, Toulibaї était derrière moi. Nous avons salué poliment. Le mollah était assis sur les talons et ayant mis le livre sur les genoux, écrivait quelque chose avec une plume d'oie. Il a jeté un coup d'oeil sur nous en dessous et a fixé le regard sur Toulibaї. Quand le mollah se fâchait, les bouts de ses moustaches, coupées et rasées au milieu, se gonflaient et bougeaient. Il s'est passé et cette fois - ci. Il a remis le livre sur le coffre et a demandé :
- Pourquoi tu es en retard?!
Toulibaї en se taisant s'est agenouillé, s`est plié, ayant pris la pose obéissante et a ouvert le bréviaire. Plus qu`il se taisait plus que le mollah se fâchait:
- Pourquoi te tais - tu?! Bien, couche - toi ici!
Avec le fouet avec le bout bifurqué le mollah a indiqué sur la place à côté du coffre.
Toulibaї n'a pas bougé. Le mollah avec l'acharnement lui a donné un coup du fouet. J'étais assis côte à côte. Un bout du fouet m'a touché sur l'épaule,moi, j'ai sauté et a glapi. Alors Toulibaї s'est mis à hurler à pleine voix: «Moldeke!»
Les autres élèves qui se sont apaisés avec curiosité au début, jetaient des coups d'oeil sur nous, mais dès que le fouet s'est mise à siffler au - dessus des têtes,ils sont restés le nez fourré dans le livre et ont nasillé.
Toulibaї sanglotait. Cette fois - ci il ne pouvait pas se retenir.
- Lis! - grognait le mollah et lui tournait l'oreille, fouettait sur les joues, mais Toulibaї a pleuré jusqu'au soir.
Vers le soir le mollah a commencé à interroger et a obligé à lire par coeur. Moi, je n'ai rien appris. «Imbécile!» - le mollah a crié et a levé la main avec le fouet. Et alors je me suis mis à pleurer! Je pensais: l`âme va me quitter... Mais le mollah a decidé de ne pas me battre. Tous ont été laissé aller chez eux mais moi et Toulibaї, nous sommes restés.
Nous sommes assis et les deux nous pleurons... Seulement avant le coucher du soleil le mollah nous a laissé partir. Nous nous sommes mis à courir de la joie, comme nous nous somnes debarassés du malheur terrible. Toulibaї sanglotait encore. А côté de l'aul il a essuyé les yeux avec la manche:
- Tu viendras demain ?
- Et toi ? - j'ai demandé.
- Moi, non! J'accepterai le baptême mais je ne viendrai plus chez le mollah!
Ayant dit cela, il a éclaté en sanglots de nouveau. De la pitié les larmes ont jailli de mes yeux.
***
Depuis ce temps-là Toulibaї ne s'approchait pas tout près au mollah. La semaine ou l`autre il flânait dans l'aul, le père ensuite est venu et a dit: «Eh bien, si tu ne veux pas apprendre, tu iras pâtre les brebis!» D'après ce qu'on dit, le père de Toulibaї, il l`a rendu aux pastoureaux.
L'été serein s`est passé vite. La fenaison a commencé. Chacun qui avait la possibilité, mettait une masure et partait à la steppe. Nous n`avions pas une telle possibilité. Pendant la fenaison chaque année, nous déménagions vers la rivière. On allait le faire maintenant. Mais la question sur mes études ultérieures a apparu. Certains conseillaient: «Laisse-le chez le propriétaire foncier . Qu' il finisse faire des études». Mais la mère - je le sentais - elle n`amait pas cette idée. Alors je me suis obstiné, je me suis mis à hurler. Enfin ils ont décidé de me prendre avec eux.
Nous avons demandé au propriétaire foncier une paire des boeufs pour le déménagement. On a démonté la yourte. Avec nous encore quarante cinq familles sont parties. Vers le soir le territoire de campement s'est mis en route. J'ai sellé le cheval bai qui a été offert quand il était encore poulin par le gendre et ensemble avec le vieillard Tanirbergen ai conduit le troupeau des vaches. Il faisait trop chaud. Il y avait un tourbillon de poussière. On a parvenu bientôt à la plaine d'Alakoul. Vers l'est du chemin il y avait une petite île où kouga noir. Là à la débandade le troupeau des brebis pâturait. Je me suis ennuyé d`aller par le pas triste après les vaches qui cheminaient paresseusement, j'ai frappé avec mes talons le cheval et il a galopé. Les brebis qui étaient au bout du troupeau se sont jetés de côté avec frayeur et ici du côté du lac le beger s'est montré. Il agitait les mains et criait aux brebis: «Chaї - Chaї!»
- Toulibaї! - j'ai crié.
Comme nous nous sommes réjouis en voyant l'un à l'autre! Il était aux pieds nus et sans cheval; les lèvres étaient enflées et fendues. Quelque friperie pendait sur les épaules, les restes du chapeau était des lambeaux.
Toulibaї а commencé à interroger sur l'aul, sur les gamins. Il examinait et louangeait mon bai. Il y avait la douleur et l'envie dans ses yeux. «Oui... Toi, tu as de la chance!» - je l`ai lu dans ses yeux.
Et soudain je me suis rappelé: il avait le même regard quand nous deux, punis par le mollah, revenions chez nous avant le coucher du soleil. Et alors il n'a pas prononcé ces mots. Mais en tout cas je les ai devinés. Je me suis trouvé longtemps près de la petite île de kouga noir. Le territoire de campement est déjà parti loin. Nous n'avons pas parlé de rien clairement. Cependant, il semblait qu`on ne puisse pas se décider à se séparer.
- Pourquoi tu ne pâts pas les brebis à cheval ? - j'ai demandé.
Soudain, il me semblait que cela soit très gai si on galopait à qui arrivera le premier.
Il a soupiré:
Et j'ai compris : n'ayant pas donné le cheval, le propriétaire foncier a offensé Toulibaї pas moins, que le mollah. Cependant alors il pouvait dire: «Je me ferai baptiser, mais je n'irai pas chez le mollah!». Et dire maintenant: « Je vais créver de la famine mais je ne pâtrai pas les brebis du propriétaire foncier», - lui, il ne pouvait pas le dire. Mais il n`a pas eu le courage de le dire...
Je suis allé après le territoire de campement. Je me suis levé bientôt sur la crête du col et a regardé en arrière. Après le troupeau, allant lentement au lac, Toulibaї traînait tristement et me regardait tristement...