20.06.2014 1733
Yesenberlin Iliyas «Couvre par ton bouclier»
Негізгі тіл: «Couvre par ton bouclier»
Бастапқы авторы: Eyesenberlin Iliyas
Аударма авторы: not specified
Дата: 20.06.2014
La pluie faible d'automne tombait sans cesse. Personne ne voulait pas sortir de la gare et être trempé en attente du train, qui retardait déjà de trois bonnes heures. Seul Atymtay sortait à tout moment sur le quai désert, dans les flaques grêlées. Ayant boité au bord du quai, il s'arrêtait pesant sur une béquille, et regardait au côté où dans la pluie continue, comme dans les crépuscules gris, se voyaient vaguement les contours du sémaphore de station. Les gouttes froides ruisselaient sur ses pommettes maigres creusées, pénétraient derrière le col serré de la tunique — Atymtay ne remarquait pas cela...
La femme ne demandait rien, quand Atymtay revenait. Ayant jeté un coup d'œil rapide au mari vexé à cause d'une longue attente, elle se détournait tout de suite, serrait contre le coeur un petit Khassen, l'embrassait fort aux pomettes roses, au front rond propre, aux yeux, lui avec embarras, même avec frayeur regardait la mère. Et non seulement au petit, à Atymtay il était tout drôle, quand il regardait ces caresses impétueuses, au vu et au su de tout le monde..
Avec le sentiment confus Atymtay allait de nouveau au quai.
Quatre ans il passa au front, finit la guerre par le commandant de la compagnie; les balles et des éclats d'obus le ménageaient Mais tout avant la victoire il tomba à l'hôpital et reçut son exeat seulement en septembre. Les médecins assuraient que le pied blessé guérira avec le temps. Un petit boitement restera, probablement, mais en effet, à Atymtay non dans le cirque danser sur la corde raide.. Ainsi on lui disait aux adieux. Et voici, avec une béquille sous le bras et deux rangées des ordres et des médailles sur la poitrine, Atymtay partit à la maison. Il alla non directement chez soi à la mine, où il travaillait avant la guerre comme un contremaître de forage, mais d'abord il vint pour prendre la femme et le fils, qui après son départ au front vivaient dans la ville. Jusqu'à la mine d'ici il n' y a qu'un saut.
Atymtay allait prendre la femme et le fils, mais qu'est ce qu'il savait d'eux?. Sa belle femme, sa Bibigaycha aux yeux noirs écrivait les premiers deux ans soigneusement, et bien que le coeur d'Atymtay ait serré à cause de ses plaintes contre les difficultés et des pénuries de type différent , il lui fit mal tout à fait, quand les lettres cessèrent de venir. À vrai dire, les amis lui écrivaient. À propos de ceci et cela, de Bibigaycha — aussi. Entre autres. Bibigajcha travaille, on écrivait, dans un grand établissement comme comptable, et elle vit, en général, pas mal , bien, de sorte qu'à lui, le combattant, on n'a rien à s'inquiéter de la femme. D'autant plus que le chef de cet établissement lui-même se montre préoccupé par la famille du vétéran de la guerre ...Certains même appelaient son nom: Alchinbek Aydoungaliev.
Atymtay sentait que quelque chose n'allait pas, en lisant et relisant les lettres, pleines des allusions secrètes. Mieux il s'inquiéterait moins, ce chef attentif. Mieux! Mieux!. — pensait-il.
Peut-être, le plus juste pour lui, Atymtay, —oublier pour toujours Bibigaycha. Mais il ne pouvait pas... Il ne pouvait ne pas penser du fils, le premier-né, qui après dix jours après le départ au front elle lui fit naître et appela, comme il demandait, Khassen...
Il rechercha une maison, et dans la maison une chambre, où elle demeurait, et entra.. Sans frapper. Elle s'écarta du miroir, se retourna et cria. Qu'est ce qui effraya ainsi Bibigajcha — lui-même?. Ou sa neuve béquille grinçant un peu?. Probablement, elle avait l'intention d'aller quelque part; elle portait une robe élégante noire, et les cheveux, récemment et bien lavés, par une vague goudronnée tombaient sur les épaules. Il les aimait, ces cheveux, si longs, si épais , si mous et vaporeux, — ils étaient les mêmes... Et ses yeux les mêmes — immenses, noirs, comme le minuit... Ils semblaient même plus immenses encore, que d'habitude, — maintenant, quand au fond des pupilles se cacha la peur.
Atymtay cherchait par le regard, où s'asseoir, et s'affaissa sur le tabouret , qui se trouvait tout à droite du seuil.
Bonjour, Bibigaycha, — dit-il , ayant gardé le silence. — Voici je revins — il tenta de faire sourire. À vrai dire, je faillis perdre la jambe. Mais ce n'est rien.. Plusieurs y restèrent pour toujours. — la plaisanterie était maladroite, lourde.
Oui... Plusieurs... — Bibigaycha ne savait pas que répondre, et elle se perdit définitivement.
Il se taisait longtemps. Puis il se mit à parler d'une voix enrouée, sans regarder Bibigaycha:
Que puis-je dire ... Tu sais toi-même, comment je t'aimais. Et tu m'aimais aussi — plus tôt... Mais maintenant il ne s'agit pas de cela. Je vins pour prendre toi et le fils. — Atymtay remarqua dans le coin, tout près de la fenêtre, le lit d'enfant. — où est-il?
— Khassen viendra bientôt du jardin d'enfants...
— L. — Sa voix devint ferme, saccadée. — Alors. Je vins prendre les deux. Si tu es d'accord — mets-toi . Demain nous partirons ensemble pour la mine. Si non, rends moi le fils...
Bibigaycha voyait, avec quel effort lui se laissent ces paroles préméditées et apprises par coeur. Elle attendait — des accusations terribles, des reproches... Mais pas de son plus prononcé par Atymtay. Soudain, elle voulut se jeter à ses pieds, éclater en sanglots, enfoncer le visage dans ses bottes crottées, pleurer, demander pardon ... Elle se retint à peine.
— Demain, Atymtay, — dit-elle doucement , — demain tu auras la réponse.
— Bien.
À ce moment-là la porte s'ouvrit avec un bruit, dans la chambre se précipita un gamin bronzé avec une mèche de cheveux drôle sur le dessus.
— Maman! Maman .. - Il se précipita à Bibigaysha, en s'empressant de lui raconter quelque chose, et soudain il fut gelé quand il vit un étranger en uniforme militaire.
— Tu ne sais pas, qui vint chez nous, Khassenjan?. C'est ton père, approche-toi de lui.
— Qui? — Khassen fixa les yeux curieux à Atymtay. Il le regardait en face près d'une minute — d'un œil scrutateur, intensivement, comme un adulte. Ensuite son regard glissa plus bas, s'appuya à la poitrine, où scintillaient les ordres et les médailles. Les pupilles de Khassen tressaillirent, s'allumèrent. Il marcha chez Atymtay et tendit la main: — Bonjour...
Il fit tout très solidement, avec une dignité - et "bonjour" il prononça, et la paume il tendit, mais confondit seulement — au lieu de droite gauche. Atymtay éclata de rire, s'illumina, tira le fils, serra contre la poitrine. Le coeur de Bibigaycha se serra, elle se détourna pour cacher les larmes.
Le petit, on voit, se gênait encore Atymtay. Il tenta de se dégager des embrassements paternels. Atymtay, sans retenir, le baissa sur le plancher. Mais le garçon ne s'enfuit pas - il se trouvait devant un homme inconnu, qui était son père, et avec une curiosité l'examinait, comme en soi il comparait à quelqu'un à part.
Tu as une béquille, et l'oncle Alchinbek n'a pas... prononça-t-il d'un air pensif.
Atymbay pâlit un peu.
— L'oncle Alchinbek est plus haut de toi, — continuait Khassen. — il porte un manteau noir...
Cependant Khassen lui-même, il semble, fut affligé des découvertes, qu'il fit, parce qu'il cria avec triomphe:
— Et par contre tu as tant d'ordres!. Personne n'a pas de tels! Tu es un héros? Tu battais des fascistes?.
Atymbay sourit. Mais les mots "l'oncle Alchinbek" ne sortirent de sa tête.
Demain je viendrai en même temps, — dit-il sèchement à Bibigaycha. — Décide toi, mais seulement pour toi-même. Khassen partira en tout cas avec moi.
Il sortit sans dire adieu.
Le lendemain Bibigaycha dit qu'elle — est d'accord.
Maintenant ils étaient assis à la gare, attendaient le train. La femme et le fils étaient près, il les emmenait avec lui-même — tout arriva notamment comme il voulait. Mais comme un serpent qui rampe tranquillement pendant la nuit froide dans une yourte chaude, de plus en plus loin, plus profond avec chaque minute, — pénétrait dans son âme une alarme, le pressentiment du malheur grave, inévitable.
Enfin le train arriva, on annonça qu'il est temps de monter. Аtymtay clopinait avec les valises en avant, après lui — Bibigaycha avec Khassen aux bras. Atymbay ne voyait pas son visage, mais il comprenait qu'elle pleure. «Avec les larmes commencer une vie nouvelle — et quoi plus loin?.» — pensait-il. «Reste ici!» — on voulait crier, se retournant. Mais on devait signaler à l'instant le départ. Quelqu'un aida Atymtay à monter les bagages dans le wagon.
Atymtay mit les valises sur la couchette inférieure, reprit haleine, enleva la capote mouillée de la pluie et de la sueur . Bibigaycha était retenue dans les portes du compartiment, sans descendre des mains Khassen.
— Passe, — dit Atymtay, — voici nos places.
—Un instant... elle serra le fils contre le coeur, embrassa aux deux joues et transmit à Atymtay: — Tiens le une minute... Il semble, on m'apporta quelque chose ... Bibigaycha ne finit pas, se mit à courir vers la sortie.
Atymtay vit derrière la fenêtre la voiture, «emka». Elle était derrière l'enceinte de la gare, tout de suite près des portes avec l'inscription «Sortie à la ville». À la rencontre de Bibigaycha s'ouvrit la portière arrière. Et elle claqua la laissant monter dedans.
La cloche de station tinta sourdement. Et comme si à sa réponse la pluie tomba à torrents avec une nouvelle force, fouetta sur le vitre de la fenêtre de wagon, frappa sur le quai, sur les flaques commençant à bouillonner, sur le haut noir brillant faiblement d'«emka».
Atymtay espérait, attendait — jusqu'à la dernière seconde. Et quand le train frémit convulsivement et, ayant cliqueté des tampons, avança lentement le long du quai — à contre-coeur, comme prêt à n'importe quel instant s'arrêter, — Atymtay croyait encore: à l'instant la portière d'«emka» s'ouvrira, Bibigaycha se jettera directement, à travers les flaques, sautera sur le marchepied du wagon... Mais «emka» n'ouvrit pas, ne fit descendre Bibigaycha. Atymtay ne vit que le mouchoir blanc dans sa main — il se montra pour un instant, flotta, s'élança à la poursuite du train — et disparut. La voiture se retourna rapidement, et renâcla par la fumée bleue, jeta la boue et roula à la direction de la ville.
Khassen, des premières minutes observant avec enthousiasme les constructions près de la gare scintillant de plus de plus vite après la fenêtre , seulement maintenant remarqua que Bibigaycha n'est plus à côté .
— Et la mère est où ?. — il remua avec inquiétude aux genoux d'Atymtay et appela: — Maman! Maman!.
«Maintenant moi, je suis tout à toi: et la mère, et le père...» — pensa Atymtay.
Le garçon pleura.
Atymtay lui caressa une mèche tendre de cheveux mou sur le haut. Il frappa par l'ongle sur le vitre:
— Regarde, la locomotive de manoeuvre...
Khassen pleurait tout plus haut. Atymtay se perdit. Il ne s'habitua pas encore à être un père...
Le fleuve Yesil, depuis longtemps, tu est gentil au Kazakh,
Comme mes larmes — ta vague bleue ..
La steppe verte s'épanouit autour de toi,
Seulement ma poitrine est pleine de tristesse ...
I
Ah, Yesil,Yesil... Combien de chansons était composé de lui aux temps anciens à travers toute Sary-Arka, combien de chansons- à travers toute l'espace de steppe! Amères étaient des paroles, la mélodie était triste — amère était la vie du peuple, triste était le destin. Mais Yesil coulait, courait au milieu des herbes différentes, vertes scintillait au soleil par une vague transparente, comme si la ceinture bleue perdue. Dans l'âme des gens il devenait plus clair à la vue d’Yesil, et on pensait: tout passera , tout s'oubliera — et les misères, et les tristesses, et les malheurs...
Oh, le printemps!. Quel printemps venait à Yesil!.
Des congères denses tassées vers la terre n'avaient pas encore le temps de fondre, comme les eaux troubles murmuraient aux ravins rapides, et sur les rives en pente douce poussaient déjà, tendaient vers le soleil des tiges fortes, juteuses. Il était assez deux-trois jours chauds pour que fleurissent, éclatent par des feux les prairies de steppe. Du sud revenaient les oiseaux migrateurs, le haut ciel sonnait de leurs voix. Et quoi se passait sur les lacs, sur le fleuve Yesil?. Il paraît, tous les canards, les oies, les cygnes aux ailes blanches, tant nombreux ils sont par la terre, s'empressaient ici, sur le vaste espace libre, et gazouillaient, craquetaient de l'aube précoce au crépuscules tardifs du printemps. La tête était étourdie de la tisane odorante des herbes, à travers elle se sentaient les odeurs tendres des fleurs de steppe — des perce-neige, des violettes, des tulipes...
Quel printemps venait à tes bords, Yesil!.
Des autres temps sont maintenant, des autres printemps. Et Yesil — il devint aussi autre... Où on ne jettera un coup d'oeil, à quel côté ne se tournera — partout les champs frais labourés noirs avec une vapeur bleue. Les lacs et les anses, il semble, bouillonnent et sont en train de déborder — tant de volaille élevée dans les incubateurs y s'ébrouent. Le vent passent en coup au dessus de la steppe, et le grondement continu incessant des moteurs s‘y fait entendre, n'importe d'où il souffla...
Tout devint autre ici... Même le printemps.
Et particulièrement — le printemps de cette année.
Excessivement précoce et chaud. En mi-avril on commença la campagne des semailles, dans quinze jours sur les champs il y avait des blés verts égaux. Le long des accotements de routes et dans les rues du bourg Altyn Aray les buissons de l'aubépine commencèrent à verdir, les germes de kazot et de l'absinthe se poussèrent violemment en haut. Dans la boulaie, dans un tayalnik dense, qui s'étend dans une plaine d'inondation, bien avant le mois de mai rompirent les bourgeons, jaillirent de jeunes pousses.
Les blés, les arbres, les herbes — tout se mit unanimement à la croissance. Cela réjouissait et alarmait. Les champs du sovkhoze de terre vierge Altyn Aray sont dans la zône de steppe , non protégée contre le vent sec ...
Sur le terrain d'Aksenguir on prolongeait le labourage. Le tracteur К-700 — une masse énorme grouillant sourd, — il semblait, nageait le long de l'océan noir, sans aucun effort en traînant après lui-même les charrues. La terre grasse humide s'étendait derrière eux par une large bande.
Devant le tracteur, en tentant de lui barrer le chemin, un jeune agronome de sovkhoze Khassen se jetait de tous côtés sur l'étalon échauffé. Son étalon ne l'écoutait pas, faisait un écart, et le tracteur traînait tout en avant, obstinément, sans diminuer la marche. Khassen sentait son impuissance double, et son visage — bronzé, oblong, fin, semblable à celui de l'Indien — était déformé maintenant par le dépit et la colère.
— Kareke!. Que faites vous, Kareke! Mais on dit — ne pas labourer des charrues à versoirs!.
— Il m'est égal!. — sans regarder Khassen, cria Karabay de la cabine et se courba vers le gouvernail.
— Kareke!. Je vous dis pour la dernière fois...
— Eh bien, écarte-toi!. — De petits yeux profondément enfoncés, de Karabay s'allumèrent par une rage gaie, — écarte -toi, j'écraserai!. Et alors je ne gagnai rien avec votre labour à plat!. Et il tourna le volant, le tracteur rampa directement à l'étalon ronflant.
— Alors qu’Ougryoumov parle avec vous!.
En se mordant les lèvres, Khassen fouetta le cheval et galopa à la direction du bourg.
Le tracteur avança de nouveau dans la même direction, en labourrant la terre, en arrachant des socs aigus les couches grasses, luisant au cisaillement.
Les mécanisateurs se reposaient après le souper. Quelqu’un fumait, ayant étendu près du feu le corps fatigué et se pâmant de la flamme chaude, quelqu’un sommeillait, ayant fourré sous la tête le chandail: par le temps des dures épreuves du printemps le labour ne cessait pas jusqu'à l'aube, toute la nuit , et des remplaçants ne suffisaient pas pour tous.
Goubanov finit le souper le dernier. Près du feu se serrèrent, en libérant la place pour le chef d'équipe. Il s'assit, sortit de la poche une blague à tabac — tous savaient que Porfiriy Mikhaylovitch ne reconnaît pas les cigarettes, — il fit la cousue-main et alluma de la tige seche de la tabylga. Il n'était pas encore vieux, mais figurer parmi les personnes âgées, peut-être, il était trop tôt, — au moins, lui-même, il trouvait ainsi, et personne ne discuterait avec lui, en regardant sa figure trapue, solide, encore pas courbée. Cependant plusieurs tractoristes, sans parler des béjaunes gamins-mécaniciens de remorque, qui pouvaient être ses fils, et le respectaient non seulement pour le caractère ouvert droit, non seulement pour l'expérience et le savoir-faire, mais aussi pour l'âge. Il sentait cela, avec tristesse en jetant des coups d'oeil parfois aux jeunes visages autour.
— Quoi, les gars, — dit-il , en prisant un tabac, — notre Anatoliy, paraît-il, rejeta des laptis ?...
— Jamais de la vie je ne portais pas les laptis , — répondit à la manière le gars blondasse s'étant accroupi un peu loin du feu, sur la bâche. C'est Ramazan qui couche et ne respire pas. Et nous avec Mikolka nous avons l'intention d'aller déjà à la belle-mère aux crêpes.
— Aux crêpes? Et qu'est ce qu'il y a avec la norme, Mikola ?.
— Et rien chez lui avec la norme... Une norme et demie il accomplira jusqu'au matin ...
— Eh bien, alors on peut et à la belle-mère.
— Mais il ment tout! — Mikola étant assis à côté de Goubanov, jura du dépit. — pourquoi vous l'écoutez, Porfiriy Mikhalytch!. Jusqu'à quelle belle-mère?. Il faut labourer , labourer, pendant que la terre est humide, mais à lui tout — les crêpes et la belle-mère!.
— C'est juste. — Goubanov tapa le gars nerveux sur le genou. — le jour du printemps, dit-on, nourrit toute l'année . Et chez nous sur la terre vierge — aussi la nuit du printemps...
— Et la terre est bonne, — intervint le troisième tractoriste, comme un maître diligent amassant des tisons au feu . — on la prendra à la main, elle est comme du beurre, au moins — beurre le pain .. Et combien d'elle ici ! Si celle-ci qui est pour notre équipe, transférer à l'Estonie, tout mon kolkhoze se placerait. sur elle..Je pense ainsi— que plus tôt les Kazakhs faisaient avec elle, avec cette terre?
Goubanov fuma, garda le silence.
— Comment te dire, Youkhan qu'est ce qu'on faisait... En général - rien, on venait à bout. Les Kazakhs en effet, s'occupent de l'élevage depuis longtemps, et le vaste espace est nécessaire au bétail . Je vins à ces endroits en effet, en année cinquante quatrième. La terre était encore vierge , les herbes — à mi-corps, et là, dans le bas-fond, un grand aul kazakh se trouvait. Du bétail en une quantité innombrable, surtout les chevaux... Chaque matin à l'abreuvoir vers le lac presque une demi-mille était amenée — les juments, les poulains... Et tout à un pelage, noir moiré...
— Regarde ! — quelqu'un poussa un cri. — et maintenant où sont eux? Les chevaux et cet aul ? On l'effraya, non ?
Goubanov répondit non à la fois.
— Peut-être, c'est ainsi. On effraya. Est ce que c'est une plaisanterie — on amena à la steppe de terre vierge à la fois soit dix, soit vingt mille tracteurs! Oui ici la terre tremblait et gémissait quoi là les auls!.
— Et les Kazakhs?. Comment ils acceptèrent cela — ceux qui vivaient ici ?
Goubanov garda le silence de nouveau.
— Si tôt, si tard, mais seulement tous les gens comprennent le bonheur. Il ne s'agit seulement des tracteurs, si comprendre. En effet, ici ni beaucoup, ni peu, mais la deuxième révolution, on peut dire, vint à la steppe kazakhe. Le peuple .. Il sentit à la fois que la terre vierge lui apporta. Mais il y avait aussi ceux ...
— Lesquels ? Il s'avère, les mécontents étaient aussi ?.
— Il y avait des mécontents. En effet, pas les seuls, tracteurs, je dis.. Ici tant de gens arrivèrent — une autre langue, et d'autres habitudes, coutumes...
Est-ce comment, Porfiriy Mikhaylovitch... Les gens- tous les nôtres, les soviétiques, est-ce que ce n’est pas ainsi ?. Et vous parlez— une langue, des habitudes... En effet, pour un profit commun, pour tout le peuple!. se firent entendre quelques voix.
— Et moi est ce que je discute, non?. éclata de rire Goubanov. — seulement prenez en considération. Les Kazakhs vivaient et vivaient par ces terres, beaucoup de siècles vivaient, pas moins, peut-être, que les Slaves sur Dnepr. Avec les étrangers ils se battaient, ils versaient le sang, n'est pas?. Ici tout leur est cher, ici chez eux les grands-pères et les trisaïeuls sont enterrés. Je vis une fois un vieillard — il pleurait tout comme un petit enfant , quand le mazar, où est la tombe de son père, était démoli par nos tracteurs. Et quoi faire? Le secteur le plus étroit de la rivière, plus confortable pour un pont on ne trouvera pas... Eh bien, un aksakal celui-là — il n'avait pas aucune idée à propos du pont, pour lui seulement le mazar conserver.. Mais en effet, il avait raison... Voici, les gars, il s'avère: on ne cassera pas le vieux — on ne construira pas le nouveau. Et casser — fait toujours mal ... Et la terre vierge aussi on élevait des chevaux, on faisait paître les brebis , et ici — laboure la terre ...
— C'était dès le début, et ensuite?. Ensuite comment?.
— Et ensuite ?. Ensuite quoi. Tout devint sur sa place. Un milliard de pouds!. Cela, à votre guise, comment ? Ici au crieur seulement tenir sa langue au chaud. Le pain-plus cher à toutes les époques de l'or...
— C'est ainsi, Porfiriy Mikhaylovitch, — accepta Youkhan d'un air pensif. — on parle — l'homme ne vit que de pain. Il était difficile de se séparer de cela, qu’on habitua: des chevaux, du vaste espace de steppe, tant de chansons étaient écrits par les Kazakhs , et soudain — le labour, les tracteurs.. Sur le tracteur on ne prendra pas le galop pour la fiancée. Un homme a besoin non seulement du profit, lui... Comment dire cela.. La beauté lui est encore nécessaire, voici quoi!.
— Et comment... Oui, en effet, le champ au blé n’est pis, que la steppe au stipa. Ici une autre chose: on ne peut pas tuer la beauté en vain, mais il y avait.
— Qu'est ce qu'il y avait, Porfiriy Mikhaylovitch ?
— Il était le cas...—Goubanov, d'habitude, ne répondit à la fois, garda le silence, comme en décidant de soi,vaut-il raconter, remuer l'ancien, et encore pas trop agréable l'ancien, s'il n'est pas plus facile tout simplement de l'oublier?. Mais la conversation s'engagea sérieux, on attrapait chaque mot de sa part, on se pressait plus près, on tâchait de ne rien oublier. Goubanov se décida.
—Il y avait un monde fou: de bons gens, laborieux,mais y étaient des empocheurs, rouleurs et criminels vrais. Il arriva le cas..Il y a chez nous Katchan, si pas celui-ci...La honte suffirait pour toutes des années.
Qui est Katchan ?.Ventru, il administre une ferme d'élevage des porcs ?.
— Lui-même...
— Voici vraiment on ne pensera pas de lui! — quelqu'un éclata de rire.
— On pensera, on ne pensera pas, mais il s'agissait ..
Et Goubanov raconta une histoire, qui se passa dans le sovkhoze Altyn Aray aux premières années de la mise en valeur de la terre vierge. Cette histoire était partiellement oubliée , et lui avant tout partiellement connue d'une main car Katchan gardait de l'autre en silence pour des raisons évidentes...
Cette histoire mémorable pour tout le bourg. avait lieu ainsi.
Ignat Frolovitch Katchan administrant la ferme des porcs récemment créée, malgré qu'il soit déja tard, ne se couchait pas. Sa femme travaillait cette nuit-là dans le camp d'équipe, et Ignat Frolovitch, grâce à la solitude et au silence, il comptait sur un boulier, calculait quelques recettes et dépenses.
On frappa à la porte.
Ignat Frolovitch cessa de claquer et prêta l'oreille: qui est-ce, et encore à un tel temps?.
On frappa de nouveau.
Кatchan sortit de la table, s'approcha de la porte. Les planches grinçait sous lui — Ignat Frolovitch était de haute taille et assez fort.
— Qui est ce qui le dieu apporta ?.
— Oui, le vôtre, ouvre — ne crains pas...
— Quel est le vôtre ?.Quel est le nom ?. Ignat Frolovitch prit une hache de derrière le four : il ne faut jurer de rien...
— Oui, je dis, le sien. On m'invitait en visite en automne passé... Ou on n'oublia, qui t'aidait à vendre au marché les carcasses des porcs ?.
— Et voilà de quoi il s'agit.. — Ignat Frolovitcht se rappela en effet un gars maigre roux, avec un visage d'ivrogne, avec qui il fit par hasard une connaissance au marché municipal. Alors il donna vingt cinq roubles à ce gars, et aux adieux il dit: Viens, dit-on, chez nous au sovkhoze, sur la terre vierge aux mains habiles le travail se trouvera toujours. Et il donna une adresse. De sorte qu'il n'y ait pas de tromperie: il invitait, et le visiteur vint. Seulement pourquoi pendant la nuit?
—Il pourrait pendant la journée..A la ferme d'élevage des porcs ou au bureau, il y est mieux parler de l'affaire.
— Mais je pensais pendant la journée , mais je n'eus le temps...
Katchan piétina près du seuil, ensuite agita d'une main, sortit le crochet de la penture solide, clouée au jambage de porte.
Le gars maigre rouge feu , sa connaissance de l'année passée entra, mais pas seul: encore quatres avec lui étaient , Ignat Frolovitch les voyait pour la première fois. Tous dans les robes ouvrières, dans les mains — les boîtes improvisées, pareilles à celles-là, où les charpentiers portent l'outil.
— Toi, le père, une hache mets à sa place , — sourit le roux. — tu n'en a pas besoin, et nous aussi.Tu fais mieux nous nourrir et fais le plein d'essence , si tu trouves.Notre chemin était assez long, on eut faim. Ne sois pas timide, ne sois pas timide, le père. il tapa sur l'épaule de Katchan, dont le visage avec chaque mot devenait de plus en plus pâle , — nous sommes aussi des gens de travail, mais nous pensons non seulement de l'État, mais de nous-mêmes . Plus court, nous sommes les charpentiers , nous travaillons selon le contract pour que l'argent soit à la fois à la patte...
Sur la terre vierge à cette époque-là il y avait beaucoup de tels travailleurs au noir. Katchan était en train de se calmer, mais il pensa: s'il dit la vérité , pourquoi là, derrière la porte, il s'appela seul?. Non, il y a quelque chose d'une façon suspecte...
À tout hasard Katchan mit une hache sur le banc à côté du four, ayant estimé que atteindre à lui il réussira à n'importe quel moment. D'ailleurs, le roux leva la hache, la tourna, et comme en jouant dans les mains et la transmit à un ami.
— Est-ce qu'on accueille ainsi les visiteurs ?. cligna de l'oeil le roux. — Eh bien, mets la table...
— Ignat Frolovitch se dirigea vers la porte, en voulant sortir à la cour, mais le roux, comme par mégarde, se leva devant lui sur le chemin. On n'a pas besoin des soins superflus, — dit -il avec sourire.- Il nous suffira ce qu'il y a dans la maison.
Katchan ne doutait pas déjà quel genre de "visiteurs" étaient chez lui. Et il ne commença pas à discuter. Il sortit du fourneau une casserole avec la bouillie froide, mit sur la table un morceau de saucisson fumé, le pain, une grande tranche du lard, coupa de l'oignon; de la valise se trouvant sous le lit, il sortit quelques bouteilles de vodka.
Les yeux des gars brillèrent.
— Voici c'est à notre manière, le père! — Le roux frotta avec plaisir les mains. — je savais plus tôt que tu n'es pas quelque grigou , tu trouveras, quoi offrir à mes amis du chemin ...Tu as assez d'argent,on ne mangera pas ta part...
Katchan versa de la vodka dans les verres, en tâchant de ne pas clapoter devant.
—A la table venez, — invita Ignat Frolovitch et, quand on but le premier verre , comme entre autres il dit :
— Quel argent avons nous... Est-ce que pour les porcs de sovkhoze tu feras fortune? Et de sorte quoi... Ici les gens se trouvent de tels, qui dans les coffres cachent. de l'argent..
Et le premier verre il goûta un peu, et pour la deuxième fois, ayant dit : «Ta santé, Mikita!» — il ne but jusqu'à la fin, bien qu'il ait trinqué avec tous le verre sur le verre, avec le tintement.
—Ta santé , je dis. Tu m'aidas bien alors. Notre directeur m'exprima une reconnaissance pour la recette ...
— Ne dis pas des bêtises, ne tourne pas les cerveaux... —coupa un des gars, noiraud, avec le tatouage sur le bras . — Nikita disait, tes porcs étaient, pas de sovkhoze. Probablement, et à la foire tu n'oubliais pas d'amener quelque chose, eh?.
—Donc, je suis administrateur de la ferme d'élevage des porcs, quoi me dire?. On vendait "à gauche", mais de l'argent — à la caisse, jusqu'au dernier kopeck. Et est ce qu'on gagnera beaucoup de la viande de porcs?. Une autre chose Karabay...
Il semblait, qu'il s'enivra tout à fait :
— Voici la croix, jusqu'au dernier kopeck ... Voici Karabay...
—Attends, — le roux lui secoua une épaule. — de quoi tu parles des bêtises?. Quel Karabay ? Dis clairement!
— Un tractoriste, — balbutia Katchan ivre . — Pour la campagne les semailles et le moisson il décrocha de tels moceaux — tu diras ouf... Et tout dans un coffre bardé de fer, plein d'argent ... Et le coffre dans le coin, à droite, si entrer dans la chambre. La femme, et les enfants — il tient dans la famine, mais il accumule des roubles. Et chez moi quoi? Si quelqu'un boit, chez celui-là seulement de l'économie que le poux dans la poche et la puce à la chaîne... Toute ma richesse — dans elle, maudite... — Katchan remplit de nouveau les verres.
On parlait, le père de Karabay était autrefois le mollah. Pour cette raison,ou pour une autre , mais Karabay excitait, orientait les Kazakhs familiers à lui contre la ferme d'élevage des porcs — à quoi bon elle au sovkhoze? Seulement salir la terre .. Pour cette raison entre lui et Katchan une fois une bagarre faillit arriver. Et maintenant Ignat Frolovitch détournait le malheur de soi, en mettant au lieu de sa tête celle de Karabay.
— Où, dis tu, est sa maison ?
—Tout près du chemin, à l'entrée... On remarqua, exactement, quand on roulait chez moi ... Au solitaire il se trouve, à côté...
— Le chien dans la cour ?.
— Le chat chez lui, et non le chien... Mya-ou-ou...
Katchan soudain laissa tomber la tête sur la table et se mit à ronfler, sifflant au nez.
Noiraud, avec le tatouage sur le bras, se leva le premier.
— On y va!
— Avec celui quoi faire ? — demanda un des amis . —Couper une fois pour les adieux ?.
— Ne vaut pas la peine... dit le roux, — Quand il se réveillera, notre trace sera disparue.
La porte se ferma après "les visiteurs" Katchan leva la tête , ne croyant pas encore qu'il échappa au danger. Mais Ignat Frolovitch se réjouissait peu de temps: quoi, si quelqu'un voyait, comment "les visiteurs" sortaient de sa cour? Le juge d'instruction démêlera une affaire vivement, et alors ne pas passer à lui, Ignat Frolovitch, du moins , un bon délai...
Ignat Frolovitch prudemment, — qui sait, si "les visiteurs" ne l'épient pas, —sortit de la maison, ferma après soi le portillon, en tâchant pour qu'il ne grince pas par mégarde, et à côté, à côté, s'en alla-se mit à courir vers la maison de Goubanov, en connaissant que Goubanov avec l'équipe au petit jour avait l'intention d'aller au champ, à la fenaison.
— Porfiriy Mikhaylovitch, — se mit à parler vite, sans effort ayant frappé à Goubanov, qui se réveilla déjà et se préparait à se lever, — fais lever ses gars ... Le Malheur! Quelques gens vinrent chez moi, exigèrent de la vodka, demandèrent Karabay — ils cherchent sa maison ... Que le malheur n'arrive pas!.
— Lesquels ?.
— Je remarquai les couteaux chez tous et fusil à canon court chez l'un...
— Quand ils partirent ?
— Oui, tout à l'heure,tout à l'heure..
Goubanov n'interrogeait plus rien. Il reunit les gars de l'équipe, saisirent, à qui quoi sous la main survinrent, et en courant vers la maison de Karabay.
Chez Karabay il était calme, la porte sous clef, dans les fenêtres il fait sombre. En état d'ivresse les bandits ne trouvèrent pas sa maison à la fois, et près de dix minutes passèrent, avant qu'ils se montrèrent non loin.
En agitant la faux, comme le sabre, Goubanov se jeta le premier à la rencontre, dans l'obscurité se firent entendre les cris, les jurons, le coup de feu — la balle retentit au dessus de la tête de Porfiriy Mikhaylovitch.
— Attention, les gars! — cria-t-il. — Au détour, ils ne s'éloigneront en tout cas, l'aube bientôt...
Mais les bandits partirent. à tel côté-là où leurs voix devinrent plus bas et le piétinement moins lourd, le moteur gronda, dans l'obscurité les phares éclatèrent rudement— ils étaient avec une voiture. Personne n'eut le temps de se remettre, comme les cambrioleurs de nuit s'enfuirent du bourg de sovkhoze.
Le matin au lieu de l'incident le milicien de quartier arriva, on communiqua à propos de l'arrivé au centre du district, du centre du district on rapporta à la gestion regional de la milice, plus court — pendant qu'on se mit à chercher, les bandits eurent le temps de s'échapper On disait, quelques mois après on les pinça quelque part déjà en dehors de la république.
S'étant rappelé cette histoire, Porfiriy Mikhaylovitch conclut d'un air sombre:
— De toute évidence, qui veut que son front soit mis sous la balle de bandit? Oui, il n’y avait pas d'issue. Ici il ne s'agit pas seulement de Karabay. Ici, une telle scélératesse eut lieu, on n'eut pas de place où de la honte les yeux cacher. Il y aurait des rumeurs, murmurant, dit-on, les Russes des Kazakhs coupent sur la terre vierge ...
— Quels Russes ?. Que vous dites, Porfiriy Mikhaylovitch ?. sursauta Gricha se taisant jusqu'ici, le gars encore très jeune. — s'ils sont les Russes et nous les Russes, ainsi nous devons répondre pour n'importe quel bandit ?. Quelle bêtise!.
— La bêtise, la bêtise, seulement qui sait, un imbécile s'accrochera pour cette bêtise-ci, comme tu trouves, et ajoutera, et étalera, et gonflera — et, tu regardes, déjà non le bandit attaqua un homme honnête, mais une nation à la nation, un peuple au peuple. Voici comme il arrive, mon cher...
On garda le silence.
— Il est intéressant, Porfiiriy Mikhaylovitch, — dit quelqu'un, — pourquoi ces bandits visitèrent d'avance ce Katchan? Il est étrange quand même...
— Qui sait pourquoi, - répondit Goubanov. — Seulement alors personne de nous ne pensa pas à cela.
On se réjouit que Katchan parla à temps des bandits, et on sauva un homme... Voici que Karabay lui-même rappelle, comment tout était...
Porfiriy Mikhaylovitch se tourna vers le tractoriste, qui était assis ici, près du feu, d’un air maussade, sans prononcer un mot, écoutant la conversation, qui le concernait plus que de tous les autres.
Il se mit à parler seulement après avoir senti le regard de Goubanov. Et il se mit à parler d'une manière, que personne n'attendait.
— On sauva, on sauva... Qu'on ne sauve pas mieux! — cria-t-il d'une voix grêle éreintée.
— Comment ainsi —on ne sauverait pas mieux ?. s'étonna Goubanov. — as-tu toute ta raison, Karabay?
— Et ainsi! On en a marre! — cria Karabay. Son visage s'empourpra, refleté de la flamme chaude. — On invente une chose , après une autre, on n'aura pas le temps de s'habituer! Et tous les précepteurs, les chefs, tout met le doigt aux yeux ...A nos salaires qui pense ?...
— Eh bien, laisse cela , — objecta Goubanov tranquillement. — vraiment à qui- qui, mais à Karabay il ne faut pas se plaindre des salaires, Karabay ne quitte rien du sien...
— Quand les salaires étaient, alors on ne se plaignait pas, Porfiriy Mikhaylovitch, tu sais! Et maintenant quoi? On établit le labour à plat , au lieu des sous-soleuses les charrues à plat, et ces charrues à plat ont quels embrayages ?.On travaille une heure , tout la journée la réparation! Quel salaire sera?.
— Ekh, Karabay, Karabay, aimes tu troubler l'eau! Comme si les charrues à plat ne sont pas identiques chez tous , les embrayages sont identiques! — soupira Goubanov. — Mais , notre équipe est mise sur le terrain expérimental, tu peux comprendre cela ? Et toi, la tête sage, tu devinas: au lieu de charrue à plat une sous-soleuse tu accrochas, et encore avec l'agronome tu te pris de querelle!. Eh bien, à propos du salaire, moi et toi nous savons - nous ne gagnâmes moins, contrôle selon les normes. Voici quoi par rapport à la terre une attitude de maître est nécessaire, nous commençames à oublier cela. Le temps vint — intelligemment, économiquement travailler, et tu répètes seulement: le salaire et le salaire...
— Et tu ne m'apprends pas, Porfiriy Mikhaylovitch, comment être un maître! — leva la tête Karabay. — La terre est la mienne , et moi je suis un maître sur elle!.
— Non, ce n'est pas moi qui t'apprends, la science apprend, une agronomie, mon cher, — répondit avec discrétion Goubanov. — Si nous n'introduirons pas l'assolement avec une prairie temporaire et nous ne passerons pas au labour à plat, nous, peut-être , nous n'aurons rien à faire bientôt. La terre périra, l'érosion l'étranglera, la terre sera perdue..
— Sera perdue?. Pourquoi elle était cent ans — et elle ne fut pas perdue? Mille ans elle était et ne fut perdue? Sans nous elle n'était pas perdue — avec nous sera perdue? Pourquoi nous arrivâmes ici ? Pourquoi nous levions la terre vierge ? La terre connaissait du maître , chez lui elle n'était pas perdue!.
Goubanov se leva, jeta le mégot au feu . Tous attendaient qu'il répondra à Karabay, il sentait cela. Il pourrait, lui Porfiriy Mikhaylovitch, dire beaucoup de choses à Karabay, mais celui-là ne voudrait pas le comprendre en tout cas...
Le silence était long, pénible, se faisait entendre seulement le crépitement des branches sèches s'éteignant dans le feu, et le piaillement plaintif de quelque oiseau nocturne. Il faisait froid de la steppe, mais personne ne se levait pour ajouter au feu une brassée-autre. Les mots de Karabay pesaient chacun comme une pierre lourde. Tous comprenaient qu'il avait en vue - Karabay même, lequel ils trouvaient comme leur camarade, laborieux,un homme simplet, mais un peu fermé et cachottier. Et voici Karabay ouvrit son coeur!.
— Après une telle conversation et on a aucun désir de monter dans le tracteur , - coupa le silence Mikola, celui-ci, qui voudrait chez la belle-mère aux crêpes.
— Tu vois, quelle affaire...
— Le profiteur! — éclata Ramazan.
Une algarade de Karabay lui était particulièrement désagréable. Quoi, si ses amis décideront, comme s’il pense ainsi aussi ?.
Un jeune tractoriste, d'habitude tranquille, retenu, se confondait, en recherchant les mots propres:
— Le profiteur!. «La terre, la terre...» Pas la terre lui est nécessaire. Le salaire lui est nécessaire!. De la terre il se mit à parler... Où le rouble est plus long, là et "la terre"... La Merde!. — cria-t-il, en s'approchant de Karabay, — la Merde toi, compris?. Et pourquoi pour une telle merde il fallait mettre la poitrine sous les balles de bandit ?. Il ne fallait pas, Porfiriy Mikhaylovitch!.
On calma à peine Ramazan, on le fait asseoir sur la salopette ouatinée, on lui fourra une cigarette dans les mains tremblants.
— Je ne sais pas, — se mit à parler Goubanov, en apportant à Ramazan un petit charbon du feu serré entre des bûchettes, — je ne sais pas, Karabay, jusqu'ici tu étais un gars pas mauvais .. Peut-être, chez toi cela échappa simplement sans se donner le temps de réfléchir... Et peut-être, il y a longtemps tu portais tout en toi-même, et tu gardais le silence... Eh bien, pas dans cela est l'affaire. Retiens, Karabay, nous vivons tous sous le ciel, et la terre pour nous tous —est une seule la Russie, l'Ukraine, l'Estonie, la Moldavie... Et si tu es un homme honnête, tu es partout chez soi, sur la terre soviétique. Tu entendais, probablement, parler tels mots : «la terre appartient à celui qui la travaille»?. Entendre tu entendais, mais comprendre tu ne compris pas. Mais il faut, il serait temps de comprendre, Karabay...
— Qu'il roule de l'équipe, et nous nous en passerons! — brilla méchamment des yeux Ramazan.
— Il est temps de se mettre au travail, les gars, — se leva Goubanov. — Il suffit, on parla...
Après Goubanov vers les tracteurs avancèrent les autres.
La steppe s'illumina: au-dessus de l'horizon; une immense lune claire jusqu'à l'invraisemblance émergeait.
Karabay resta seul près du feu s'éteignant.
Soit il ne vit jamais rien de tel après de longues années de la vie municipale, soit en effet le matin fut exceptionnellement bon, mais Fiodor Ivanovitch Ougryoumov avec un plaisir particulier. - ainsi, sans aucune affaire — se promena d'un bout à l'autre dans la rue centrale du bourg ajoutant encore le dernier sommeil, et sortit au champ.
Il aimait se lever de bon matin, avec le soleil. Il lui plaisait l'air épais moite, accourant par les vagues de la steppe n'ayant pas le temps de se chauffer. Il aimait les couleurs, si claires, légères partout à cette heure: le haut ciel un peu verdâtre; Yesil, comme si couvert du verre fin, dans les reflets de lumière changeantes de l'aube; le brouillard bas fibreux rampant au dessus de la terre labourée... Et le silence, tel serein, qu'il semblait, à personne et à rien n'est pas donné l'agiter, violer...
Aujourd'hui, le silence était au-dessus de la steppe et du bourg de sovkhoze. La campagne des semailles était presque finie, le répit court vint, quand les gens pouvaient ne pas se lever avec les premiers coqs . En passant le long d'une large rue bordée de l'orme, Fiodor Ivanovitch ne rencontra personne. Mais lui-même, il était content qu'il ne changea l'habitude. S'il lui arrivait ne pas se réveiller à temps de l'aube, ensuite tout le jour chez lui ne disparaissait pas une telle sensation, comme il oublia quelque chose de très important, — oublia, perdit...
«Le printemps, — pensait Fiodor Ivanovitch, en marchant lentement le long du champ fumant de la vapeur, — le printemps... Seulement ici tu le sens réellement... Cela non chez nous à Moscou... (Il disait encore d'habitude :« Chez nous à Moscou », lui-même sans le remarquer.) Non comme chez nous à Moscou, où on habilla le pardessus de demi-saison, changea le chapeau pour la casquette, décolla les fenêtres — et à toi tout le printemps... On l'attend et là, certes, mais est-ce que comme ici?. Pour une année en avant tous les espoirs, toutes les joies et les malheurs — tout dépend. de lui.. Qu'est ce qu'il nous apportera ?»
Il s’accroupit, prit une poignée de terre et se mit la frotter entre les doigts.
— Eh bien, dis moi , laquelle est toi, la terre-mère, — répétait-il, en se rappelant qu'autrefois, dans la jeunesse lointaine, son père répétait aussi exactement. Ce n'était pas ici, certainement, non sur la terre vierge, mais dans la région d'Orel... Et ces mots le père, probablement, entendait de son père... - Eh bien, dis... - répétait Fiodor Ivanovitch, en examinant sur les paumes les mottes noires molles : — eh bien, dis, laquelle est toi, la terre-mère. — et il lui était agréable qu'il répètait notamment ces mots.
Kazybay Tleoukabakov remarqua encore de loin sur le monticule une figure grosse du secrétaire de l'organisation de base du parti. Lui-même, il se tenait à peine de la fatigue sur le cheval . Les yeux aux vaisseaux rouges étaient troubles et pleuraient. Il s'approcha d'Ougryoumov d’un pas et descendit lentement du cheval. Ayant vu devant lui-même un directeur du sovkhoze, Fiodor Ivanovitch souffla délicatement de la paume quelques petites mottes, lesquelles jusqu'à cela il examinait attentivement, et se leva.
—Je félicite, Fiodor Ivanovitch! — Tleoukabakov lui tendit la main calleuse rugueuse. — Les semailles sont terminées, sur les terrains les plus lointains on sema cette nuit les derniers hectares.
— Je félicite, — dit Ougryoumov. — toi, entre autres, regarde, toi. Eh bien, quel extérieur as tu ...
— Rien, — repoussa Tleoukabakov. — je ne dormais pas deux jours, voici et l'extérieur... Maintenant je dormirai bien.
— Et les tractoristes comment ?. En effet, chez Goubanov étais tu ?.
— Je parvins au petit matin.On subit aussi... Tleoukabakov agita de nouveau par la main et du même ton que plus tôt, dit : — Rien, ils dormiront à leur aise.
- Ils dormiront à leur aise, — accepta Ougrioumov. — Et à toi qu'est ce qu'il fallait là ? Ou tu n'as pas de confiance à Goubanov?.
— Comment je n'ai pas de confiance ?. J'en ai. Et en tout cas autrement on ne peut pas. Que les gens penseront du directeur ?. S'ils ne dorment pas, et il — dort?.
Le soleil se leva déjà au-dessus de la steppe. La terre comme respirait: le voile leger pénétré des rayons solaire, tremblait et s'agitait au-dessus d'elle.
— Regarde, quelle beauté! — ne se retint pas Ougryoumov et par un geste large montra à l'est. Il avait près de cinquante ans et même plus, si juger des rides rapides, coupant tout le visage. Mais maintenant il souriait, ayant étendu la bouche, — eh bien, il avait l'air d'un gars!
Тleoukabanov promena la tête après lui, cligna des paupières gonflées. Sur son visage rien ne se refléta pas. Toute la vie il vécut dans la steppe, et il vit tant de couchers et de levers qu'ils cessèrent de l'inquiéter il y a longtemps.
— Je ne savais pas que tu es un romantique, — souria d'un air un peu sec Tleoukabakov, — moi je suis aussi un romantique... Mais cela quand je vois la terre labourée ou les épis mûrs...Et encore mieux — le grain en tas...
Ougryumov ne répondit rien...
Il vint à Altyn Aray il y a quatre mois, au début de janvier. D'abord il examina МТF ( produits laitiers produits agricoles) et il resta content. Tout lui plut là: un long bâtiment de l'étable avec les murs blanchis et les cloisons, avec les planchers propres curetés; le local de l'étable clair protégé contre le froid , où il vit les veaux au front blanc bien nourris avec les yeux étonnés convexes. Tout près s'allongèrent semblables selon la propreté et l'ordre aux laboratoires les bâtiments laitiers, les ateliers des plantes fourragères, les fermes avicoles. Une visite du parc des tracteurs, des ateliers, du garage réjouit un nouveau secrétaire de l'organisation de base du parti. Où il jeta un coup d'oeil, dans tout se faisait sentir l'économie solide habilement réglée. Tout était en ordre avec le plan du production et des finances pour l'année passée dans le sovkhoze. Les dépenses du travail et des moyens matériels, les délais des travaux champêtres et ceux de service, itinéraires pour chaque culture — tout était enregistré sur le papier, et marqué sur les bordereaux, contresigné et scellé. Tout était compté, pris en considération, mené à chaque équipe.
Et, cependant, le sovkhoze était en arrière selon un principal point. Il y a longtemps étaient rendus exploitables destinés à lui quarante mille hectares de la terre vierge, mais la collecte globale des grains tombait chaque année, la fertilité baissait. Cela avait ses raisons.
Avant tout — les conditions naturelles. Les massifs principaux de la terre de sovkhoze se trouvaient dans la zone des vents secs de steppe. Le sol était soumis à soufflage, par le vent était emportée une partie la plus fertile, les semailles étaient couvertes par le sable. Le labour à versoirs et les délais précoces des semailles aux années de sécheresse menaient aux pertes dans la récolte. Le blé, qu'on s'empressait de semer en avril, brûlait de la sécheresse de juillet, était envahie par la folle avoine.
Ougryumov visita tous les champs avec un jeune agronome de sovkhoze. Ensuite tous les deux ils passaient les jours entiers se fermant dans le cabinet. Khassen Atymtaev feuilletait devant le secrétaire de l'organisation de base du parti ses inscriptions, déployait les cartes des sols faites par lui, chacune par des dimensions comme une bonne nappe. Ici on indiquait en détail les particularités de chaque champ, chaque lopin de terre. Ils choisissaient longtemps, cherchaient le terrain nécessaire, ce n'était pas facile: là le superflu de l'azote, ici le manque du phosphore, au troisième lopin le haut contenu du potassium, mais manquent d'autres composants...
Enfin on s'arrêta sur le terrain d'Aksenguir. Là on décida de passer les semailles avec l'application de la nouvelle technique agricole. Ici la composition du sol ne s'écartait pas ni au meilleur, ni au pire : le champ typique, moyen selon tous les paramètres principaux. L'essentiel de la technique agricole nouvelle pour le sovkhoze consistait au traitement de la terre au labour à plat , où par la charrue spéciale, plus exactement, à plat on coupait la couche parallèle à la surface pas plus profondément que vingt centimètres. Le chaume était conservé. Et c'était le principal: la structure du sol ne se détruisait pas, les restes végétaux la consolidaient, en conservant de l'érosion éolienne. Les charrues à plat devaient être appliqués et pour le traitement des terres en jachère. Et les jachères propres dans les conditions arides de la terre vierge jouaient un rôle important pour l'accumulation de l'humidité et la lutte avec les mauvaises herbes.
L'érosion éolienne ne menaçait pas à un tel champ. Cela prouvait l'expérience de l'institut de l'agriculture de Chortand, près de Tselinograd. Mais une chose— l'institut, les terrains modèles, labourés selon toutes les règles de la science agricole, l'autre chose — les champs du sovkhoze ordinaire... À Altyn Aray une expérience semblable se réalisait pour la première fois.
Une affaire était difficile, en outre des connaissances elle demandait du risque. Ougryumov le comprenait bien. Et lui-même, il était à Altyn Aray d'un homme nouveau —il n'enfonçait ni de premiers piquets , ne mettait ni de tentes — il vint, comme on dit, «quand tout était prêt». Du succès de l'affaire entreprise dépendait, le succès de son travail ultérieur dans le sovkhoze. Mais Ougryoumov eut l'occasion de risquer assez souvent dans la vie, et bien que son destin ne le gâte pas, en tout cas — il n'avait de sympathie pour les anses calmes ...
Kazybay Tleoukabakov ne cherchait pas des anses calmes. Aux jours de tempête de neige de février en cinquante quatre, quand le bruit du moteur s'engouffra au gémissement des orages de steppe de vieille date, Kazybay, un communiste de trente ans, l'ancien combattant qui finit devant la guerre le lycée technique agricole arriva ici avec un échelon avancé. Ses mains enfoncèrent le premier piquet à la terre pétrifiée du froid — dans l'endroit de la future propriété du sovkhoze, où Kazybay était nommé d'un directeur. Et quand ensuite, quelques années après, il passait le long de la rue de la Paix, de la rue de l'Amitié, de la rue Communiste — dans le bourg on aimait de beaux noms sonores, — quand il répondait aux questions habituelles des correspondants, quand se produisait devant les pionniers, en parlant de tel hiver mémorable, lui-même il ne croyait pas: est-ce que sur ce monticule, où est maintenant une école, alors s'arrêta leur colonne de «TchTZ»(Usine de tracteurs de Tcheliabinsk)?. Les gars et les jeunes filles, transis de froid jusqu'aux os malgré les courtes pelisses et les bottes de feutre, descendirent des remorques, raflaient des pelles et des pinces ... Sur le terrain nettoyé de la neige, il prononça un court discours — ne prononça pas , mais cria pour que son discours ne soit pas étouffé par le vent...
On parlait tant de tout cela ensuite, on écrivait, on se rappelait que lui-même, il doutait parfois: s'il y avait tout en fait ?. Oui, il y avait , il y avait!. Malgré le froid, la chaleur, la fatigue, les simples faiblesses humaines, il menait après soi, attaquait,commandait, fit sueur ,sang et eau des gens, le premier chef n'avait pas pitié de soi et remplissait du but mis devant lui. Il était constamment ensemble avec des gens, parmi eux, il partageait des malheurs , des joies , des infortunes communs - et les gens le croyaient, le suivaient. Ainsi le sovkhoze Altyn Aray se relevait, et avec lui se levait de concert le directeur Kazybay Tleoukabakov. Cependant le temps changeait, apparaissaient de nouvelles tâches. Кazybay tournait comme un écureuil en cage pour ne pas être en arrière des autres, accomplir tout ce qu'il lui fallait. Les cultures fourragères?. Il faisait partie de la marche pour les cultures fourragères. La tenue complexe du ménage? Il s'empressait d'introduire la tenue complexe. La mécanisation des procédés à haute intensité de travail aux fermes ?. . Et dans une telle affaire Altyn Aray tiendra bon!.
Le problème consistait pas dans ces campagnes. Chacune d'elles avait son grain rationnel, son sens utile et opportun. Le problème était dans ce qu'une campagne dépassait l'autre. Кazybay était pressé de rattraper, ne saisissait pas l'essence de l'affaire et dans la décision des questions épineuses se tenait à la partie spectaculaire. Les années passèrent, lui-même ne remarqua pas, comment il devint un homme âgé, avec les cheveux très gris , avec un regard fatigué intense des yeux autrefois passionnément gais, brillants.
Mais le temps courait, courait...La période d'or passait pour le sovkhoze , quand tout était réduit aux rythmes précipités: «Labourer, semer, moissonner!» L'agriculture demandait du système sévère examiné des actions fondées sur une expérience avancée, du maniement délicat avec la terre.
Les temps changèrent , et Kazybay, le directeur permanent du sovkhoze, resta Kazybay tout même, qu'il était dans les années anciennes de la mise en valeur de la terre vierge. S'il y aura des connaissances pour plaider la cause aux nouvelles bases? S'il réussira à examiner l'essentiel de toutes ces cultivations herbicides, des produits chimiques, des délais du plantage des fèves, de la rotation des cultures et le diable sait quoi encore?. Tout se mélangea, s'embrouilla dans sa tête. Réellement il ne savait qu'une chose: prendre d'assaut forteresse. Auparavant c’était assez.
Кazybay commença à s'énerver. Sur son visage maigri: aux traits creusés, de plus en plus souvent apparaissait une expression du désarroi, du mécontentement maussade. Le caractère droit, ouvert de Tleoukabakov changeait aux yeux. Il devenait dur, insociable, suspect.
L'anxiété se glissa dans le coeur de Kazybay, et, en l'étouffant, pendant ces jours du printemps il restait longtemps dans la selle, galopait de l'équipe en équipe, courait sur les champs, mais il ne lui devenait pas plus facile. Il examinait la surface de la terre labourée séchant du faible vent, puisait de la main la terre, froissait, versait — de la paume sur la paume, et il lui semblait que la terrre non ordinaire,collée aux mottes dures, la terre sûre et fidèle était dans sa poignée, et la poussière menue perfide qui seulement attend le vent sec pour avec le premier coup de vent monter en toute hâte au ciel, troubler l'air, s'envoler, partir aux pays étrangers.
Kazybay sentait le danger menaceant au- dessus des champs... Et dans cela il ne se trompait pas.
Ils restèrent debout, échangèrent quelques phrases, le secrétaire de l'organisation de base du parti et le directeur. Mais la conversation cette fois n'eut pas lieu. En regardant Tleoukabakov, Fiodor Ivanovitch se sentit soudain coupable devant lui en quelque chose. Il fut gêné par son élan enfantin: Kazybay était presque deux jours dans la selle et dans la selle, ce n'est pas aucun désir d'admirer la beauté de la nature environnante ... En outre il voyait que Tleoukabakov est contrarié par quelque chose, fâché, et grimper dans l'âme avec les questions Fiodor Ivanovitch n'aimait pas. Une minute viendra —il racontera tout, lui-même, pensa-t-il. Bien qu'il puisse arriver là, dans l'équipe chez Goubanov?.
Et Tleoukabakov était fâché et contrarié en effet par une chose, qu'il entendit à l'équipe de Goubanov. Et il voulait en parler avec Ougryoumov, mais Kazybay éprouvait quelque confusion, la gêne, elles lui empêchaient de commencer la conversation inévitable et, à total, tout à fait naturel - pour le directeur et le secrétaire de l'organisation de base du parti. Cependant Kazybay décida d'attendre, la remettre, jusqu'à chez lui-même tout ne s'arrangera pas, ne cessera pas.
Ils firent leurs adieux, se mirent d'accord de se rencontrer dans le bureau. Kazybay monta sur le cheval, agita de la main à Ougryoumov et mit le cheval au trot au bourg. Mais aussi chemin faisant à la maison, et ensuite, pendant la journée, il se rappelait Goubanov, avec qui eux ensemble ils déblayaient autrefois la neige dans la steppe pendant la tempête de neige, — là, où maintenant est une école...
Porfiriy Mikhaylovitch Goubanov vint sur la terre vierge de la région de Saratov. Là, dans le village Bolchiye Zaproudi, depuis longtemps vivait une grande famille des Goubanov. Personne ne savait, d'où était un tel nom du village: il n'y avait pas ici ni des étangs, ni des barrages, ni même on ne voyait tout près d'une vraie rivière .
Le père de Porfiriy, Mikhaïl Goubanov, dès le premier mois de la guerre était au front; en quarante trois à la maison on apporta «le certificat de la mort»: en défendant la Patrie, le sergent Goubanov périt vraiment non loin de la maison - près de Stalingrad... Le même jour, quand sur le seuil apparut le facteur rural une tante Dounya boiteuse baissant les yeux, tous les soins de la mère malade et de deux petites soeurs entassèrent sur les épaules de Porficha de quinze ans.
Dans le kolkhoze du temps de guerre, entre les femmes et les vieillards, - tels gars comme lui, étaient comme des hommes pleinement habilités. Le premier tracteur de Porfiriy était un vieux "Kharkov" de kolkhoze, avec lui il travailla jusqu'à la fin de la guerre. Ensuite il changea de place sur le tracteur à chenilles, il apprit à diriger le combiné — et il resta pour la vie un mécanisateur.
Dès l'enfance Porfiriy Goubanov savait, qu'est-ce que c'est le blé, si difficilement il est donné aux gens. La région, où se trouvait Zaproudi, souffrait souvent de la sécheresse. Quand dans d'autres endroits, dans le voisinage, était tout simplement l'été sec, ici les champs se trouvaient noirs, brûlés, séchés par les vents chauds. Par contre s'il était le printemps humide, si l'hiver était neigeux, en plein été il y avait beaucoup de pluies, la terre n'était pas séchée, les champs abondaient des épis de blé.
D'ailleurs, même en été aride la terre donnait une récolte pas mauvaise— aux neiges abondantes aux mois d'hiver. Les champs kolkhoziens se croisaient par les bandes de plantations forestières, en ordre sévère, dans chaque quatre cents - cinq cents mètres. Elles modéraient la force du vent, retenaient la neige sur les champs. Mais quand l'été sans pluie était de la suite de l'hiver sans neige, les champs se trouvaient morts, le kolkhoze était dans la misère. À vrai dire, pendant un tel temps l'État l'aidait du pain, et des semences, cependant aux années de mauvaise récolte pour tout le pays Zaproudi éprouvait une misère.
De sorte que Porfiriy savait tout non selon des livres et des articles, quel sens est dans les mots «le problème des céréales», et il décida aller à la terre vierge, sans attendre la vie facile. Il avait moins de trente ans, il était marié, il avait deux garçons-jumelés, de trois ans. Avec lui ensemble encore quelques cours partirent au Kazakhstan.
Non, il ne cherchait pas la vie facile, de longs roubles - à ses mains habiles, l'expérience et l'application, il pourrait gagner ces roubles dans n'importe quel endroit. Comme plusieurs, il était attiré ici par la nouveauté, le grandiose des tâches, saisit et passionna l'élan, qui agita tout le pays. Ayant vu les vastes espaces des steppes étendues de l'horizon à horizon, il douta d'abord : «Est-ce que toute cette terre donnera la récolte ?.» Et ensuite, après le premier sillon, il la confia, cette terre. Et il lui semblait alors que jusqu'ici il cherchait seulement et attendait sa propre affaire à lui-même — maintenant rien à chercher plus, voici elle, son affaire principale dans la vie!
Il y avait tout — les joies, et les échecs. La première récolte, le premier croûton craquant avec douceur sur les dents de la miche de terre vierge — qui ne le retint pas ?. Et le premier milliard de la terre vierge?.Goubanov le fêtait ensemble avec tous et il était fier des fruits du travail de ses propres mains. Et quand il était dur il ne geignait pas, ne quémandait pas, ne gueulait pas , ne faisait pas des valises, ne couraient comme un lapin — où ? De quoi ?. De la propre terre ?. Elle était sa terre, cette terre, il vécut avec elle , s'habitua, et pour ses amis elle était aussi la leur. Et comment autrement ? Si non pour elle son père versa le sang?. Si non pour elle, non pour cette terre, coulaient les gouttes salées de la sueur du front de Porfiriy Goubanov — en automne, et au printemps ?
Il ne pensait jamais entendre que cette terre — lui était étrangère... Les paroles de Karabay furent à lui, comme on dit, au creux de l'estomac.
Au petit matin, quand à Goubanov il restait à passer le dernier parcours, le directeur du sokhoze vint à l'équipe.
«Voici un homme inquiet», — sourit Goubanov de soi. Il descendit du tracteur et s'approcha de Kazybay, qu'il sauta déjà du cheval.
Тleoukabakov était content, gai. Et quand Goubanov lui raconta comment vont les affaires dans l'équipe, il crut encore plus: les délais indiqués dans le sovkhoze étaient accomplis, les travaux du printemps approchaient de la fin.
Goubanov hésita un peu.
Кazeke , — dit-il, — j'ai voici une question...Eh bien peut-être il n'est pas maintenant le temps...
— Pas une , mais dix — à chacune je répondrai, — plaisanta Tleoukabakov.
— Comment les Kazakhs se rapportent à la terre vierge?.
Que signifie — comme se rapportent ?.
Oui ainsi... Goubanov continuait, en choisissant prudemment les mots. — à chaque peuple... Comment dirais-je. Ses habitudes, son âme... Ses traditions.
Mais la terre vierge changea beaucoup, retourna beaucoup, en effet, de tous les côtés à la steppe les gens déferlèrent, des millions —pas centaines, mais mille.
Et il y a longtemps à des telles réflexions te heurtas-tu, Porfiriy Mikhaylovitch ?. éclata de rire Tleoukabakov, en regardant Goubanov avec une surprise.
Oui plus tôt on n'eut aucune occasion, Les soins étaient les autres, — d'un air pareil lui souria Goubanov — mais en sérieux, Kazeke...
Eh bien, si c'est sérieux, alors je répondrai. La terre vierge est une technique, une fois. La terre vierge est une culture, deux. La terre vierge — cent maisons au lieu de la yourte, le gaz au lieu du fumier séché, ce sont les vêtements — comme dans la ville, le salon de coiffure — comme dans la ville, le palais de la culture pour deux millions de roubles — tu ne trouveras pas encore dans chaque ville un tel... Et que tu mystifies la tête à moi, comme si tu ne sais pas, qu'est-ce que c'est la terre vierge ?.
Moi, ce n'est pas de cela, Kazeke... Moi, à propos des gens, à propos des différents peuples - qui se mélangèrent sur la terre vierge... Peut-être, les Kazakhs se sentent offensés ?. Cela peut-être, ne plaît pas à eux?.
— Toi, voici de quoi...
Tleoukabakov se taisait longtemps, en pensant intensivement, avant de répondre.
— Je te dirai ainsi, Porfiriy Mikhaylovitch. Quand moi, à côté du Russe ou l'Ukrainien, j'allais à l'attaque, je n'observais pas, qui est avec moi côte à côte: le Russe, l'Ukrainien ou le Kazakh. À nous il était important: de casser et supprimer l'ennemi, il était chez nous pour tous l’un. Compris ?. Et maintenant chez nous est une cause commune, et nous allons aussi à l'offensive... Tu comprends que je veux dire ?. Et si tu comprends, expose... Tleoukabakov jeta un coup d'oeil d'une manière suspecte au visage de Goubanov . — Pouquoi tu décidas m'interroger de cela?
— Mais non, — dit Goubanov. — tout simplement. On voulait savoir votre opinion .
Sur cela il coupa la conversation .
Et ensuite il vit, comment, ayant remarqué le directeur, à lui se jeta Ramazan et à côté rapidement et chaud, ayant une extinction de voix, lui parlait kazakh quelque chose, en montrant là-bas, où était audible le tracteur de Karabay.
Goubanov jura.
Qui te demandait, Ramazan... pensa-t-il . Qui demandait.
Il savait le caractère irrépressible de Kazybay, qui ne se retenait pas et dans la colère tranchait témérairement.
Goubanov ne se trompa pas.
Ayant attendu, tous les moteurs s'éteignirent, Tleoukabakov ordonnait de réunir l'équipe. D'ailleurs, il ne s'échauffait pas, ne bouillait pas, comme dans la jeunesse, Goubanov le remarqua. Au contraire, il semblait tout à fait tranquille, et sa voix ne tremblait pas, était égale, quand il appela chez lui-même Karabay et indiqua la place à côté de lui.
— Tu n'es pas le frère à moi, non le beau-père, Karabay, — dit-il , et son visage devint sombre. — tu n'es pas le fils à moi . Non le gendre. Et même pas le parent éloigné. Pourquoi j'ai honte, Karabay ? Pourquoi j'ai honte aujourd'hui de regarder en face de ces gens ?. Et j'ai honte, Karabay. Devant Youkhan. devant Mikola j'ai honte, devant tous... Et Goubanov Porfiriy Mikhaylovitch — comment je lui regarderai aux yeux? Et pour quoi je dois être honteux, Karabay ?. Pourquoi dois-je avoir honte?. Tu te tais ?. Tu ne sais pas quoi dire?. Alors je te dirai, Karabay. Pour un tel, comme toi, chez nous dans le sovkhoze il n'y a pas de place. Pour un tel comme toi je ne troverai qu'un mot...
Tleoukabakov ne prononça qu'un seul mot en kazakh, prononça hautement, d'une manière saccadée, et dans sa gorge se fit bouillonner cela:
Ket!.
II
Le petit Khassen pleurait longtemps et inconsolablement au jour ancien-là, lequel lui rendit le père et priva pour toujours de la mère.
— Maman , où es tu ?. — il criait et s'arrachait, sans savoir où. Il lui semblait encore que la mère se cacha de lui simplement pour de bon, comme il arrivait, quand ils jouaient à deux. Il attendait qu'à l'instant elle regardera, se jettera vers lui, l'embrassera, couvrira de baisers, en répétant : «mon petit sot, de quoi tu eus peur?. Je suis ici, avec toi. Où je disparaîtrai de toi, le nigaud ?.» Mais cela n'arriva pas. Fatigué, affaibli des larmes, il s'endormit enfin aux genoux du père .
Atymtay mit prudemment le fils côte à côte, sur la couchette, ayant mis sous lui la capote, et réfléchit.
Il avait l'intention d'aller au bourg minier chez soi, mais comment il se montrera maintenant aux camarades ?. Le mari quité. Certes, personne ne lui dira rien ouvertement, mais quel genre de l'homme es tu que la femme te quitta? Et encore ta femme?. Eh bien, la mère, qui quitte son enfant ? Selon les notions kazakhes, ce n'est pas du tout une femme, c'est un monstre! Quand même, au fond de l'âme Atymtay aimait encore, probablement, Bibigaycha et il ne voulait pas la déshonorer devant les gens...
Il pourrait revenir à l'aul natal. Mais il n''y a longtemps d’une personne vivante des parents, des frères et des soeurs. On réussit à se déshabituer d'Atymtay — qui s'en réjouira là, trop d'eau s'écoula depuis qu'un jeune djiguite partit de ces bords avec la besace derrière le dos, dans les recherches du bonheur aux endroits étrangères. Et est-ce qu'une honte est moins- de revenir là-bas sans femme, avec le fils mineur aux bras ?.
Enfin Atymtay décida de partir au sud, à l'aul , où le père de Bibigaycha vivait. Autrefois, comme il y avait une habitude chez les Kazakhs dès les temps anciens, le vieux Ondassyn disait, en mariant sa fille unique : «si chez vous un garçon naît , amenez-le chez moi. Il sera à moi au lieu de ma Bibi. Moi-même, je l'élèverai. Et il ne me quittera pas, comme elle fit cela...» Il souriait, ses derniers mots sonnaient comme une plaisanterie, mais s'y cachait un reproche amer...
Le vieillard avait à cette époque-là soixante-dix ans, bien que ni de l'aspect, ni de l'esprit il ne ressemblait pas au vieillard décrépit. Il était sage, le père de Bibigaycha, — le philosophe un peu, l'akyn un peu, mais en général — un vieux homme, ayant vu beaucoup de son âge, mais Ondassyn était sévère, très sévère — par rapport à soi, et par rapport aux gens, on tenait compte de son opinion , on avait peur de lui, en préférant de se tenir plus loin du vieillard... Et la fierté lui empêchait de chercher de la proximité avec ceux qui l'évitait. Voici il vivait dans l'aul, comme à l'écart, comme un ermite...
Аtymtay réveilla le fils, quand le train s'approchait à une grande gare de croisement, il dit qu'ils iront chez le grand-père, là la mère les attend, probablement. Khassen se ranima, s'empressa, en aidant le père à faire les bagages. À la station ils achetèrent un billet pour un autre train allant au sud. Khassen ne pleurait plus, demandait seulement sans cesse :
— Bientôt nous viendrons ?. Et la mère est déjà là?. Et le grand-père — lui est lequel ? Lui est comme le père Noël dans notre jardin d'enfants?.
Atymtay, ne supportant pas le mensonge, se débrouillait tant bien que mal, en répondant au fils. Quoi à faire? L'enfant le croyait, était gai, et insouciant, en se réjouissant de la rencontre prochaine avec la mère et le grand-père...
Le train les conduisit à la petite ville, de là par le chariot en chemin ils parvinrent à l'aul.
Le grand-père se réjouit tellement de l'arrivée du petit-fils que dès le début oublia même de demander à propos de la fille. Il saisit le petit dans les bras , leva sur les épaules — Khassen riait, serrait par les genoux le cou noueux du vieillard, tirait pour une longue barbe blanche, la roulait sur les doigts, même mordit le bout, essaya — quel est le goût de la barbe ? Ensuite le grand père l'amena au poulain de la propre jument et dit que ce poulain — vivant, vraissemblable, avec la crinière et la queue, avec les narines tremblantes, — maintenant ce poulain est à lui, Khassen! Lui-même il mit le petit-fils sur le cheval, le soutint sur le dos étroit osseux, l'aida à s'accrocher au garrot — et Khassen devint plus haut soudain que le grand-père, et plus haut que le père, le plus haut!.
Le vieux et le petit, pensait Atymtay, en souriant. Voici vraiment qu'exactement est exactement: le vieux et le petit...
Mais Khassen, ayant saisi son sourire, soudain devint inquiet, tourna par la tête de tous les côtés.
— Et la mère où ? — demanda-t-il au grand-père.
Maintenant seulement Ondassyn se rappela la fille, regarda Atymtay— avec confusion, d'un air interrogateur.
Atymtay lui répondit:
Bientôt, le fils, ta mère viendra bientôt. Va jouer, voici à toi et les camarades, ils t'attendent il y a longtemps...
En effet, à côté de la maison, sans se décider d'entrer, deux gamins se tournaient, les mêmes aux yeux noirs, aux pommettes saillantes, comme Khassen. On voit, ils étaient pressés de faire connaissance avec le visiteur.
Courons, Khassentchik, — répondit l'un d'eux. — nous te montrerons des petits chiens de notre Boribarsa. Ils ouvrirent hier les yeux et rampent déjà.
Comment résister ici? Khassen s'enfuit avec de nouveaux amis regarder des petits chiens.
Ils restèrent à deux, Atymtay et le vieux Ondassyn. Le temps de répondre à vint la question, laquelle le vieillard ne posa pas.
Il s'avéra maladroitement chez nous, — soupira Atymtay d'un air sombre . — nos chemins s'éloignèrent ...
Qui fit cela ?
Аtymtay ne répondit pas à la fois.
La guerre... il prononça d'un air pensif. Et il répéta déjà fermement : — La guerre.
- Il y a longtemps ça arriva ?
Oui, comment dire... Peut-être, il y a deux ans, comme il n'y avait plus de lettres de la part d'elle.
Les deux gardèrent le silence.
— Donc la blessure se serra déjà?.
— Il y avait une guerre, il ne s'en fallait pas de beaucoup de la blessure... Seulement maintenant elle commença à faire mal réellement...
Ondassyn étant assis baissa la tête. Ses doigts s'enfoncèrent à la barbe et tressaillaient. Il tentait de trouver quelques mots, mais ne les trouvait pas.
— Comment penses tu vivre plus loin ? — demanda-t-il enfin.
— Je veux aller aux géologues. Pendant que j'embauche , Khassen vivra chez vous.
— Oui, oui .. — murmura le vieillard. — Tu fais correctement ... Quand deux âmes ne fusionnent pas à une— il n'yaura pas de bonheur... Vivre ensemble et regarder séparément — seulement l'un l'autre tromper... Et le fils laisse -moi. Je ne pus pas élever la fille, son coeur à faire fort .. Sans mère elle grandissait, mais, on voit, à la fille personne ne remplacera la mère... Par contre du petit-fils je ferai un djiguite. Il sera un homme digne, et un bon Kazakh...
Atymtay ne retint pas le sourire.
—Tu ne me crois pas ? Tu ris que je dis — je le ferai un bon Kazakh ?. Ne ris pas, toi. Le bon Kazakh - est un tel Kazakh, qui aime la terre, les herbes, les prairies, les lacs, les rivières et le bétail. Et encore il doit aimer les proches. Alors il ne s'écartera pas de la voie directe.
— Bien, — dit Atymtay. — je laisserai Khassen chez vous, et plus loin on verra.
Longtemps les deux se taisaient.
— Si un homme fait mal, tôt ou i tard le dieu le punira, — dit Ondassyn. — Probablement, il était difficile de se séparer à celle-ci de Khassen, quand même — une mère...C'est la première punition. la première...
Sur cela la conversation s'acheva.
Аtymtay partit dans trois jours. Pendant ces jours il sut que non loin de l'aul, où vivait Ondassyn, une expédition de prospection géologique travaille, elle cherche les phosphorites.
Khassen resta après tout sans la mère et sans le père.
Par contre un grand père était avec lui ! Et si bon — que seulement dans les contes de fée des tels se rencontrent, et encore pas souvent! En effet, le vieux Ondassyn rigoureux, même sévère par rapport aux gens, se changea depuis qu'il commença à vivre à deux avec le petit-fils. Ses rides maussades sur le vissage se déplissèrent, aux yeux ternes, comme couverts de cendres, s'allumèrent des feux auparavant éteignants . Toute sa longue vie il rêvait du fils. Il se réjouissait maintenant du fils que le dieu - il trouvait — au moins à la fin fit grâce, lui offrit le petit-fils.
Et le petit-fils se trouva exceptionnellement tendre et intelligent. Il s'attacha vite au grand-père, cependant celui-là le gâtait avec modération et intelligence et se dégourdissait. Vers sept ans Khassan savait distinguer le buisson de pêche des broussailles d'аltagane, l'odeur de l'absinthe de l'odeur du thym.A l'âge de dix ans il entendait ce que les autres n'entendaient pas , — dans les chansons des oiseaux, dans le clapotement des vagues, au sifflement du vent du défilé de montagne. Ici, à l'écart du bruit et de la vanité des grandes villes, il commença à comprendre peu à peu, comment la vie des herbes, des arbres, des animaux est diverse et riche. Il ne vallait rien à deviner, dans quelles broussailles le canard aux plumes rouges fait les nids, sur quelle pente on peut rechercher l'oignon sauvage...A l'âge de sept ans il galopait déjà sur l'étalon lui offert par le grand père. Tous les garçons de l'aul étaient ses amis. Il n'oublia pas sa mère, mais chaque année elle se rappelait le moins souvent.
Beaucoup d'anciennes traditions et de légendes il entendait du grand-père, les autres restèrent chez Khassen au coeur pour la vie. Et surtout — la légende sur les grains du blé.
Les gens, le grand-père lui racontait, apprirent à semer le blé aux temps anciens-anciens, encore jusqu'au déluge universel. Et nos ancêtres vivants dans ces endroits, semaient aussi et cultivaient le blé, qui ne craignait pas ni la chaleur torride, ni les sécheresses. Et voici, avant d'arriver au déluge, le prophète Noukh Paygambar appela chez lui-même le vieux Kazakh et dit qu'à tout vivant par la terre menace la destruction .
— Merci à toi, Noukh Paygambar que tu me prévins à temps, — dit le vieillard. — Si on réussira, j'essaierai d'une façon ou d'une autre me sauver...
Et Noukh Paygambar sage dit :
— Si tu te sauveras, après le déluge tu commenceras une vie nouvelle. Et comment vivre, si ni le bête, ni l’animal domestique - ne survivra pas?. Et la pluie — en effet, l'eau coula sur la terre, il ne la restera pas dans le ciel, — d'où être à la pluie alors, aux herbes, et aux gramens ?. Voici prends avec toi les grains du blé, qui ne craint pas ni la chaleur torride, ni les sécheresses. Les grains te seront utiles.
Le vieillard avec la vieille cuisirent un plein sac de galettes, prirent son fils unique et montèrent au sommet de la montagne d'Ouloutaou — à cette époque la montagne était plus haute par toute la terre.
Le déluge universel arriva, et tout périt sous ses vagues. Le vieillard avec la vieille et le fils survécurent seulement sur le sommet d'Ouloutaou , et encore Noukh Paygambar nageait quelque part - sur l'eau orageuse dans une arche, et avec lui — les paires de toutes bêtes et de tous oiseaux...
Combien de jours et de semaines se prolongeait le déluge — personne ne sait, mais le vieillard avec la vieille et le fils, en étant assis sur cette montagne, tout matin mangeaient un petit morceau de la galette, et voici la dernière galette leur restait dans le sac.
Alors le vieillard dit au fils :
— Nous avec la vieille, probablement, mourrons de la famine bientôt. Eh bien, nous vécûmes le nôtre. Et tu es jeune encore, il te faut vivre plus loin. Voici à toi notre dernière galette, tâche de passer jusqu'au printemps.
Ensuite le vieillard mit la main dans le sein, sortit un petit sac, cousu du cuir , et rendit au fils.
— Dans ce sac, — dit-il , — une poignée de grains de blé... Regarde ménage ces grains, quoique tu te sentes mal. Resteras-tu vivant — tu sèmeras. Et toi-même, tu n'auras faim, et les gens te diront merci.
Et il parlait ainsi que le fils n'osa pas désobéir. Le vieillard avec la vieille moururent. Et leur fils resta seul. Chaque matin il prenait une pincée et quand il mangea la moitiée de la galette , voici l'eau commença à reculer. Au pied de la montagne Ouloutaou il sema ces grains et il commença à attendre, quand sera la récolte . Pendant qu'il attendait — il mangea la deuxième moitiée de la galette, il partageait une miette pour trois jours .
Et le soleil méchant du ciel brûlait, et le vent-vent sec brûlait la terre, et le blé poussait et poussait, mûrissait, récoltait en sève d'or. Une moisson abondante était faite par le fils. Quoi il laissa à soi, quoi il distribua aux autres — il suffit à tout le monde . Et l'on commença à cultiver le blé sur cette terre — de la poignée dans le sac du cuir, qui le vieillard garda chez soi sous le coeur et transmit au fils ...
Cette légende était ensuite souvent rappelée par Khassen, et chaque fois elle se découvrait une nouvelle sagesse, un nouveau sens...
Quand Khassen eut dix ans, Atymtay travaillait déjà comme le porion dans la mine des phosphorites de Karataou.. Il n'était pas toujours marié et il invita pour l'hiver chez lui Ondassyn avec le petit-fils. Ils vinrent.
Khassan commença à aller à l'école russe. Il s'habitua facilement à la vie du bourg minier, se lia d'amitié avec de nouveaux camarades. Mais le vieux Ondassyn s'ennuyait de l'aul. Il lui était inconfortable dans un appartement à trois pièces d'Atymtay, avec le chauffage à vapeur, la salle de bains, la toilette - plus gentiment lui semblait la propre maisonnette crépie d'argile , avec le four dans le coin et le chalet de nécessité derrière la cour, cloué des planches et des feuilles de placage! Il n'est pas facile de changer les habitudes, quand on vit la vie. Il arrivait, avant de se diriger à la toilette, le vieillard tendait sur la tête le malakhay de renard , une salopette ouatinée chaude , exactement comme chez lui dans l'aul, et seulement le rire modulé du petit-fils l'obligeait à se remettre.
— Ekh, Khassenjan, — soupirait Ondassyn, — soixante-dix ans — non dix ans, il t'est bon de s'amuser du grand père...
Quand dans la maison il y avait un visiteur, il ne pouvait pas se retenir des questions:
— Tu n'es pas de l'aul voisin ?. Comment est l'hiver là, dans nos endroits ?. Comment vivent les Bozhbantsy, les Kangly, les Jantascy ?.
S'il arrivait que le visiteur était de génération des autres endroits, Ondassyn changeait de sujet.
Je sais, je sais, — disait-il, en effet, je n'y étais pas moi-même . Je n'y étais pas moi-même , mais j'entendais parler, comme si chez vous on n'aime pas koyrtpak... Cela comment ?. Est-ce qu'on le comparera, par exemple, avec... Comment lui... Oui, avec le bortsch ... Et le nom est tel que la langue on cassera, si l'on prononcera — et on ne voudrait plus, — plaisantait Ondassyn, se moquait de la nourriture, que Atymtay apportait de la cantine minière, — les bortschs et les soupes, les côtelettes et les schnitzels, le ragoûts et les rumstecks — où vraiment au vieillard à retenir et prononcer tous ces noms étranges!. Une autre affaire — koyrtpak.
Le vieillard aimait tout ce que lui entra dès l'enfance dans le coeur: la steppe, la chanson, la dombra, les contes de fée, les dastans; le vent sec d'été et la tempête de neige d'hiver — il semblait, il les aimait aussi. Et tout ce que ne coïncidait pas avec sa représentation du monde, était complètement rejeté par lui, mauvais et bon.
Une fois — Khassen était déjà étudiant — Ondassyn entendit que sur la Lune débarqua un cosmonaute américain. Le petit-fils se réjouissait: le premier homme — sur la Lune!.
— Le premier. Quoi que le premier. grognait le vieillard.
—Tu es mécontent ?
— Pourquoi je suis mécontent. Seulement en effet, la Lune — ce n'est pas notre terre...
— Certes, la Lune — non la Terre! Eh bien, quoi ?.
— La Lune... - soupira le vieux Ondassyn et baissa pieusement la voix. — la Lune — elle est sacrée... Il n'y a rien dans le monde plus parfaitement que la Lune ... Tu comprends ?. Les akyns chantaient, les chansons écrivaient, les légendes. Les belles femmes célèbres étaient avec quoi comparées dans toute la steppe?. Avec la lune. Et quelle lumière elle offre aux gens pendant la nuit ?. Chez les Kazakhs de l'ancien temps on trouvait comme le péché , si quelqu'un déféquera, s'étant mis face à la lune. Et maintenant les Américains marchent. Soudain ils se mettront en tête — directement là, sur la lune, égoutter la nouille?. Ou lâcher un juron?. Ce sera bon, comment tu penses?.
Khassen se perdit. De quoi il pouvait consoler le vieillard dans sa tristesse?. Mais non les cosmonautes étaient la raison de ce qu'il se désagrégeait, tombait en ruines le monde du grand-père, - tout autour changeait, et pour Khassen les changements eux-mêmes avaient un air habituel dans cette vie, avec qui il vivait.
Et une fois le vieux Ondassyn tomba en désarroi, ayant appris que le sovkhoze voisin était entièrement devenu celui des céréales.
- On abîmera toute la terre , et on la priva des jus, et de la beauté!. balbutiait-il sévèrement.
Comment c'est on privera des jus et de la beauté ?. —objectait Khassen . —on sèmera le blé, on fera une grande récolte.
— Tu devins sage , le savant, tu saisis de quels mots — le bien-être, le bien-être! -le singeait le vieillard. — А qu'est-ce que c'est le bétail pour la steppe, tu sais cela ? Sur le pâturage pâturent les brebis, les vaches, les chevaux, tout l'été pâturent, mille bêtes. Ils coupent par les sabots l'herbe,ils engraissent la terre par le fumier. En autre été dans un tel endroit l'herbe pousse encore plus épais. On veut semer le blé — et le blé poussera. La terre ne vieillit pas du fumier des bêtes , conserve la jeunesse, reprend des forces. Seulement pendant le tebenevka de l''hiver on ne peut pas laisser pâturer les chevaux chaque année sur le même champ. Eux par les sabots avec les vieux herbes et de jeunes pousses couperont, jusqu'aux racines atteigneront. C'est pourquoi les Kazakhs changent le lieu pour le tebenevka. Et le sovkhoze de travailleurs agricoles sème le blé sur le blé, il prend tous les jus de la terre. Une telle terre ne vit qu'à grâce à la pluie , et sans pluies en été — et la terre est perdue, la récolte périt.
Certes, non pour une année une telle terre sera perdue, comme la nôtre — fertile,de bonne récolte, —disait le vieillard à Khassen, - seulement, si d'année en année on ne donne pas la possibilité de se renouveler par l'herbe, elle perdra la force. Alors elle sera lèvée, balayée par le vent dans le ciel , mais dans les steppes il n'y a pas un jour sans vent. Pense toi-même... Ondassyn retirait du petit-fils le chapeau, menait sur la tête par les doigts pas pliants , tortus, semblables à de vieilles branches. —Pense toi-même, si frotter ainsi ta tête et repasser — sur elle les cheveux pousseront ? Voici et la terre... Il lui faut donner le repos , il faut le blé remplacer par l'herbe, il faut pâtre les chevaux et les brebis sur elle — la terre demande beaucoup, alors elle donnera beaucoup.
Khassen discutait avec le grand-père, mais il retenait ses mots, et l'essentiel —il s'accoutumait à sentir que la terre est un être vivant, qui répond au soin et à la caresse... Et beaucoup de cela, de quoi le grand-père parlait, Khassen entendait puis des professeurs connus, des savants-spécialistes, bien que ce soit , il est clair, une science moderne agronomique avec de la théorie, et pas simplement les instructions du vieillard illettré, dont derrière les épaules il n'y avait rien, excepté l'expérience acquise par des générations...
D'ailleurs, Ondassyn lui apprit à sentir et aimer non seulement la nature. Comprendre les gens, de voir leurs forces et leurs faiblesses , de ne pas pardonner le mensonge et la bassesse , indulgemment se rapporter aux erreurs — tout cela emprunta graduellement Khassen du grand-père.
Ondassyn, comme il savait, élevait le petit-fils et pensait qu'il connaît son coeur, ses pensées pas pis, que les siens. C'était ainsi, seulement à une exception. Le vieillard ne devinait pas , et Khassen n'en parla jamais avec lui que dans la mémoire la mère ne s'y éteignit pas jusqu'à la fin pendant toutes ces années. La mémoire de la mère et Alchinbek Aydoungaliev, dont il se souvenait comme dans le rêve de nuit — vaguement, vaguement. Définie, consolidant d'une année à l'autre, était une haine, que Khassen éprouvait envers cet homme . Il priva Khassen de la mère, de sa caresse,de sa tendresse - ce que faisait heureux cette tendre enfance - là... Et chez Khassen ne disparaissait pas, mais, au contraire, avec chaque année devenait plus fort le désir de venger un jour — pour lui-même, pour le père, pour la mère, — il se présentait qu'elle, comme le renard rouge dans une chausse-trape, elle tomba dans les réseaux d'Alchinbek.
Il entendis dire, comme si Alchinbek Aydoungaliev n'occupe pas il y a longtemps un ancien poste responsable que la cause considérable de cela était qu'il quitta son ancienne famille ("décadence morale") et se mariait avec Bibigaycha.
Khassen entendait parler aussi, comme si Aydoungaliev vit à Alma-Ata, il devint une autorité de premier plan dans la science agricole, son nom est prononcé avec respect... Tout cela Khassen savait. Il pensait qu'il allait finir une école secondaire de dix classes et il ira à Alma-Ata entrer à l'institut. Il recherchera là enfin la mère, l'embrassera, et ensuite — entre quatre yeux - il se rencontrera avec Alchinbek... Il se rencontrera comme un homme avec un homme, et Alchinbek retiendra cette rencontre pour la vie!
Mais ils se rencontraient beaucoup plus tôt. Et non à Alma - Ata, mais dans le sovkhoze Altyn Aray
Le massif forestier , où se trouvait le sovkhoze, était la patrie d'Atymtay. Ses frères et les soeurs vivaient ici. Cette année-là, quand Khassen finissait l'école secondaire de dix classes, le vieux Ondassyn décida de présenter au petit-fils les parents paternels, lui montrer les endroits, où prenait source sa racine.
Aux vacances d'hiver il amena Khassen à la steppe d'Yesil.
Le sovkhoze de la terre vierge Altyn Aray était créé dans son temps à la base de deux kolkhozes kazakhs. C'est pourquoi, excepté de grandes surfaces occupées par les céréales, de nombreux troupeaux de brebis et des troupeaux de chevaux étaient conservés dans le sovkhoze— les deux kolkhozes plus tôt étaient célèbres par les juments laitières et les chevaux ambleurs rapides. Selon une ancienne tradition, seulement pendant ces mois-là, quand la steppe était couverte de la neige profonde, on placait les chevaux à l'enclos, l'autre temps ils étaient en tebenevka.
Alors on ne prit pas encore des décisions précoces de la réduction de l'élevage de chevaux, et les chevaux —la beauté des steppes kazakhes — pâturaient sur les vaste espaces de plusieurs sovkhozes...
Le directeur d'Altyn Aray Kazybay Tleoukabakov, le proche parent d'Atymtay, dans sa maison, le premier accueillit le vieillard avec le petit-fils.
Le soir, devant le beshbarmak fumant, il parla aux visiteurs du début de la terre vierge, des jours difficiles et maintenant déjà lointains, quand était conçu le sovkhoze Altyn Aray.
— Nous, les directeurs des futures sovkhozes, étaient reçu par le secrétaire du Comité Central du Parti Communiste de la république Léonid Iliitch Brezhnev. Il expliqua en détail, quelles tâches se posent devant le peuple soviétique dans la mise en valeur des terres vierges. Penser seulement, dans les années à venir nous devions lever presque vingt millions d'hectares!.
Quand j'entendis ce chiffre, — racontait Tleoukabakov , — j'eus le souffle coupé : vingt millions!. Et chaque hectare labourer, semer, cultiver, récolter ... Voici en effet, quelle affaire était prévue! Et qu'est ce qu'il y avait pendant ce temps à cet endroit ? Deux kolkhozes kazakhs mal équipés — ni de la technique, ni des gens, ni du logement...
Quoi cacher, il y avait un moment, quand je me perdis,je pensais — nous ne surmonterons pas. Au front un tel ne m'arrivait pas, mais il arriva voici! Je perdis la foi à moi-même.. Je ne sais pas, comment tout s'arrangerait chez moi plus loin, s'il n'y avait lieu la conversation avec un homme... — Kazybay garda le silence, sourit en soi à quelque chose et continuait : — Je vais chez lui — et je ne sais pas : quoi je commencerai, quoi je finirai... Et lui à moi : vous, il dit, ne vous inquiétez pas, le camarade Tleoukabakov, vous pensez que selon votre affaire seulement vous vîntes ?. Cela pour nous — une seule cause commune. Voici d’elle nous parlerons tranquillement, de notre affaire commune... Et il commença à parler, montrer sur la carte — ici la terre vierge s'étendit, et ici dans les steppes le canal passera, de l'Irtych à Karaganda, ici — selon Vakanay - les sovkhozes de culture du riz seront mis, et là de nouvelles villes se dresseront, les stations électriques, les centres industriels... Je connaissais tout plus tôt, j'entendais dans les discours, je lisais dans les journaux, et seulement une affaire — dans les discours, mais une autre chose - voici entre quatre yeux: comme est la même carte — et n'est pas la même , et les chiffres sont les mêmes — et ne sont pas les mêmes ...
Ensuite il dit:
«Et votre sovkhoze est où, le camarade Tleoukabakov ?»
Je cherchai, je trouvai environ le lieu, où est Altyn Aray , il dit : «Il est correct, seulement à gauche un peu» — et il mit le point là et écrivit d"un crayon: Altyn Aray. Et il me regarde. Lui — à moi, Et moi — à ce point sur la carte. Et j'eus honte de moi--même. La carte — voici elle, si grande , et le point — petit, tu ne regarderas pas fixement — tu ne remarqueras pas. Quoi toi, je pense, Tleoukabakov, avec ce seul point tu ne peux pas arranger?.
Et il dit :
«Maintenant je vous écouterai, le camarade le directeur, — vos exigences, propositions ?... Par tout, que nous pourrons, aiderons...»
Et il tint la parole,il aida.
Et avant la campagne des semailles dans notre sovkhoze vint...
Maintenant à tous, qui étaient près de la table, les anciens habitants d'Altyn Aray, fut clair, de qui parlait Kazybay. Tous se ranimèrent, se mirent à parler comment le sovkhoze était visité par un des premiers chefs de la république. Pour la première fois alors Khassen entendis le nom d'Asylbek Akhmetjanov pendant une conversation amicale à la table. Il était étonné que les paroles étaient comme de l'homme bien connu, même familier — à cela n'empêchaient pas ni les titres, ni les postes, qu'il occupait. Mais encore plus Khassen serait étonné , si l'on lui dirait qu'un jour — un des plus difficile dans sa vie — quand lui, comme à son temps Kazybay Tleoukabakov, il viendra pour un conseil et une aide à cet homme.
Mais ce jour était encore loin...
Et pour le moment la conversation commune, elle passait d'un bout de la table à l'autre , la porte s'ouvrit largement et après les nuages de la vapeur froide deux entrèrent dans la maison. Les deux étaient grands, aux courtes pelisses de mouton chaudes, aux bottes de feutre, aux malakay de renard . Sur chacun — la cartouchière, sous les bras— les fusils dans les fourreaux. On voit à la fois — les chasseurs.
— Assalaoumagalaykom, — saluèrent-ils.
— Ouagalikomassalam, — répondaient les hommes assis. — Passez, assoyez-vous au thé...
Les entrants se dévêtirent. Le maître du logis se leva, prit d'eux les courtes pelisses, les malakay, mit dans un coin des fusils. Les visiteurs retirèrent les bottes de feutre, les mirent près du seuil. L'un des visiteurs, le géant à larges épaules avec le visage grêlé, était bien connu à tous, il était le chef du service de district de la milice. Son ami... Les regards se fixèrent sur lui . C'était un homme âgé, mais solide bien fait, bronzé, avec de beaux traits réguliers. Ses cheveux noirs bouclés étaient un peu gris.
Les visiteurs se placèrent au dastarkhan.
— Quelle bonne fortune vous amèna à nos endroits, Alcheke ? — demanda assez sèchement Kazybay. — Il y a longtemps on vous ne voit pas.
Au mot "Alcheke" le coeur de Khassen frappa, il détourna les yeux.
Le vieux Ondassyn était assis impassible, immobile, comme une idole découpée en bois.
— Oui voici, je vins à la chasse d'hiver. Seulement quelle la chasse maintenant?. Depuis que les tracteurs hurlèrent, tous les loups fuirent . D'ailleurs, une meute , nous rencontrâmes non loin du bourg...
Est-ce qu'il faut — venir d'Alma-Ata chasser les loups, — prononça le maître, ayant haussé les épaules. Sa femme aux yeux noisette mit précipitamment les pialas avec le thé devant les visiteurs. — Probablement, vous n'avez pas d'autres soins, plus graves... On dit, maintenant vous êtes un grand savant , Alcheke, un professeur...
— Comment dire — grand non grand, mais de la science je m'occupe en effet.
— Oui, oui, de la science...hocha la tête Kazybay . — Avec votre tête... Certes, la science. Et comment ça va à Alma-Ata ? Qu'est ce qu'il y a de nouveau à la maison ? Tous sont vivants et sains ?. — continuait-il à poser des questions traditionnelles dictées en bonne règle — comment est notre Bibigaycha ?
Khassen tressaillit. Il se rappelait, il se rappelait le visage soigné de ce bel homme... Ou il semblait seulement qu'il se rappelait ?. Comme dans le brouillard, il se balançait devant lui, vacillant, vague...
— À cause d'elle je me trouvai ici. On voulait se distraire-Alchinbek garda le silence et dit doucement :—J'ai un malheur . Bibigaycha mourut, elle venait de décéder récemment des couches...
Comme on frappa par le couteau dans le coeur de Khassen.
Il ne poussa pas un cri — il gémit. Le bol vide tomba de ses mains. Khassen ne remarqua cela , et personne ne remarqua — tous tâchaient de ne pas regarder à son côté...
Il ne comprit pas, comment il se trouva à l'entrée. Les larmes l'étranglaient. Les larmes et la colère. Il voulait — pénétrer dans la maison et devant tout le monde tuer cet homme. Il s'appuya par le front au jambage gelé. Il eut des battements aux tempes, la gorge était saisie — ni éclater en sanglots, ni crier... Qu'est ce qui était plus fort en lui maintenant — la haine contre Alchinbek ? La pitié de la mère ? La pitié de soi ?. Il sentait une chose: pour la première fois dans lui se réveilla une bête, violente, impitoyable...
En calmant à peine le tremblement dans tout le corps, il revint dans la chambre. Jusqu'à lui arriva la dernière phrase Alchinbek:
— Jusqu'à la dernière minute elle s'ennuyait de Khassen...
Alchinbek coupa ses mots, ayant vu que Khassen revint. Mais il ne leva pas sur lui les yeux, il ne put pas ..
— On ne protégea pas donc ma fille... dit Ondassyn. Il dit doucement, doucement, comme s’il ne dit pas — les lèvres bougèrent seulement. Mais de l'huile était ces mots-de l'huile qu'on versa au feu chaud méchant lequel flamboyait dans la poitrine de Khassen.
— Je ne protégeai pas... accepta docilement Alchinbek.
Un esprit de décision de Khassen devenait plus fort. Mais comment lui, un gars de seize ans, venger Alchinbek - un savant , un professeur connu, comme dit Kazeke...
Les yeux de Khassen glissèrent sur le fusil dans le coin, reculèrent, revinrent ..
À ce moment-là le radiotélégraphiste de sovkhoze entra dans la chambre, prit de la poche un feuillet du papier, redressa, transmit à Tleoukabakov:
—Par la radio on communiqua qu'à notre côté avance le cyclone, la force du vent — six points. Le Sovkhoztrest exige une action immédiate pour sauver le bétail ..
— Il ne manquait plus que cela, — grommela Kazybay, en se penchant sur le feuillet. — Alors, le plateau Karajal est en danger. Et là nos troupeaux. Si le blizzard sera prolongé, seront détruits tous les montants. Le vent les coincera dans les tourbillons de Karasou. Alors... Il agita la main -alors tous nos chevaux seront péris.
— Jusqu'à Karasou presque cent kilomètres, —dit le chef de la milice.
— Eh bien, quoi ? — se tourna vers celui-ci Kazybay. — le blizzard sera dans trois jours — et la fin. Le cheval ne réussira pas à s'opposer à un tel vent.Il ira, où le vent chassera. Les troupeaux seront à Karasou dans trois jours, même plus tôt.
— Oui, jusqu'à Karasou il n'y a aucune butte . La steppe nue, lisse, comme la paume — le vent ne sera pas arrêté, les chevaux ne se cacheront pas ... La neige et la neige...
— Il faut prévenir les gardiens de chevaux, — dit Kazybay, en se levant de table. — peut-être, j'aurai le temps. Alors nous chassons les chevaux aux endroits de saule d'Yesil . — Il s'habillait déjà, en donnant pendant la marche des instructions au radiotélégraphiste: — Informe tous le schefs d'équipe, les administrants des fermes, qu'ils ferment les enclos, les bergeries, stockent le fourrage... Transmets à la radio pour que tous sachent —est le cyclone...
J'irai avec vous, Kazeke, — dit le chef de la milice, en retirant avec hâte du portemanteau sa courte pelisse.
— Moi aussi, — se leva Alchinbek. Après cela qu'il comprit qu'à la table devant lui est assis le père de Bibigaycha, il ne pouvait pas probablement attendre comment quitter cette maison, et vraiment rester entre quatre yeux avec Ondassyn il n'avait aucune force .
— Ata, je veux aller avec eux! - échappa brusquement de la bouche de Khassen.
Le vieillard jeta un coup d'oeil fixe au visage du petit-fils, pâle, avec une lèvre mordue . Le désespoir, le désarroi et quelque résolution étrange obstinée luttaient en lui. Ondassyn pensa qu'il ne pourra pas en tout cas retenir le garçon.
— Bien, va, — dit-il. — va, peut-être cela adoucira ta douleur... Mais habille toi plus chaudement et selle ma jument, elle subira n'importe quel blizzard.. Prends voici... Il versait à Khassen dans la poche une poignée de kecheks, irremplaçables à la steppe, surtout dans de telles mésaventures. Et encore, excepté de kecheks, Ondassyn mit à Khassen dans la main quelques comprimés de l'aspirine — le seul médicament, à qui le vieillard croyait pieusement et portait toujours sur soi.
Khassen ne s'opposait pas. Il prit l'aspirine, enfonca son chapeau, enroula une écharpe autour du cou, et, continuant à s'habiller en courant, se jeta. Comme les cavaliers n'échauffaient les chevaux, pas moins de deux heures passèrent , avant qu'ils parviennent à cet endroit, où pâturaient les troupeaux de chevaux de sovkhoze. Le vent se renforçait, au visage volaient de lourds flocons de la neige, l'orage de neige commençait. Chasser les troupeaux à côté d'Yesil, vers les saules côtiers, il était tard. Il restait à suivre le vent, en ralentissant, autant qu'il soit possible, le mouvement des troupeaux.
Seulement maintenant Khassen comprit des conversations fragmentaires des aînés , que le lac de Karasou — «l'Eau noire» menaçait les troupeaux. Ce lac de steppe ne se glaçait pas en hiver le plus féroce. Comme dans l'entonnoir à goulot étroit, l'eau y bouillait , les tournants tourbillonnaient, et le long du bord une bande lugubre noire n'était jamais glacée — si est-ce pourquoi que dans ce lieu un passage les eaux chaudes se frayait, ou pour quelque autre raison inconnue exactement à personne. Il arrivait que les orages neigeux, comme au piège, coinçaient les troupeaux entiers à Karasou, où une mort certaine les attendait.
Y compris les gardiens de chevaux et ceux qui étaient avec Tleoukabakov, tous se rassemblèrent dix personnes. On décida que six, interconnectés des lassos, avanceront de la chaîne devant le troupeau, en retenant sa pression. Deux prendront les places de deux côtés pour opposer aux chevaux se disperser de tous côtés dans la steppe, et encore deux — derrière le troupeau. Au tourbillon de neige, en général, dans la steppe les loups tournaient, il fallait attendre leur attaque de l'arrière, du côté du vent, —pour protéger contre les loups le troupeau on mit Alchinbek et Khassen.
Mais Tleoukabakov vit qu'Aydoungaliev est assis à peine sur le cheval. Il se courba, serra par les mains une arcade de la selle, il semblait, il n'entendait rien, il ne tentait pas d'examiner ce qui se passait autour.
— Alcheke qu'est ce qu'il y a avec vous?. — cria Tleoukabakov, ayant arrêté le cheval à côté de son cheval.
— Les bagatelles, — répondit Alchinbek. — Probablement, je fus transi de froid à la chasse... Sa voix sonnait faiblement, en plus le vent étouffait les mots.
Tleoukabakov s'approcha d'Alchinbek tout près, ôta la moufle, toucha le front d'Aydoungaliev — la paume comme si par la chaleur était brûlée.
«Comment je ne remarquai pas plus tôt ?. avec le dépit pensa Tleoukabakov. — Et celui-ci est bon... Il eut une malchance de nous suivre!.»
Mais, ayant jeté un coup d'oeil à la figure triste d'Alchinbek, il eut honte de ses idées.
— Le professeur tomba malade, — dit-il aux gens qui l'entourèrent. — que ferons- nous?. Jusqu'au sovkhoze il ne parviendra pas , à un tel vent...
Un des gardiens de chevaux mit sur le professeur une grosse pelisse de mouton, l'autre par le lasso attacha Alchinbek à la selle. Quelqu'un se mit à parler du médicament — si on aurait maintenant au moins quelque chose à portée de la main...
À peine Khassen entendit qu'est ce qui arriva avec Alchinbek, comme il se rappela tout de suite à propos des comprimés de l'aspirine. Sa main tendit vers la poche, mais resta suspendue. Non, décida-t-il , non... Mieux... Qu'il crève, succombe au froid, comme le chien vilain, — lui, Khassen, ne bougera pas le doigt pour l'aider. C'est le destin, — pensa-t-il par les mots du grand père, le destin même punit des gens méchants — tôt ou tard...Lui, Khasen, ne l'empêchera pas...
Il se dit ainsi, il s'inspira ainsi. Mais le triomphe vindicatif n'apporta le soulagement. Au contraire, quelque chose de mesquin, indigne il sentit dans la joie méchante, et comme si la voix du grand père il entendit sur l'oreille : «La punition pas telle est mérité par cet homme... Pour une grande faute et un grand châtiment est nécessaire ... Ne humilie toi pas par la vengeance menue, Khassenjan...»
Personne ne cherchait à savoir, d'où chez Khassen est l'aspirine; les gardiens de chevaux se rapportèrent avec une approbation particulière aux comprimés , — on voit, comme le vieux Ondassyn, ils savaient le prix par leur propre expérience . Le chef de la milice poussa de la force deux comprimés à la bouche d'Alchinbek , les autres il rendit à Khassen pour que celui-là répète la même procédure dans une heure. Sans croire personne, il ferma personnellement le touloupe immense du professeur, enroula Alchinbek de long en large par le lasso chevelu, encore une fois, l'attacha fortement à la selle. On demanda à Khassen de le surveiller.
Le chef de la milice lui transmit le fusil d'Alchinbek, en ayant retiré le fourreau et ayant chargé des cartouches les deux canons.
— Si tu remarqueras des loups, tire, ne dors pas, — dit-il à Khassen, et il fixa le fusil à sa selle devant, enroulant les chiens de fusil par le bokebay de duvet: C'est pour que tu ne touche par hasard le chien de fusil et ne tireras nous tous au lieu des loups... Et il tapa Khassen sur l'épaule.
Tous prirent leurs places. Six gardiens de chevaux expérimentés se chargèrent du plus difficile — ayant tendu les lassos, ils allaient devant le troupeau. Тleoukabanov et le chef de la milice protégeaient le troupeau à droite et à gauche. Derrière, étant de retard, traînaient Khassen avec Alchinbek.
Le blizzard ne s'affaiblissait pas. Le vent se précipita de derrière par les vagues élastiques, battait au dos, mais soudain, ayant changé de direction, il soufflait de côté, jettait des flocons mous, couvrait les yeux par la neige. Mais la tempête ne se calmait pas et dans le coeur de Khassen. Il ne décida encore, comment il agira avec l'ennemi. Récemment il était prêt à tuer cet homme, causant tant de malheur à son père, à lui-même et, probablement, à sa mère aussi. Et quoi?. Comme le guide du derviche aveugle, il entraîne maintenant Alchinbek après lui-même, il sauve de la mort!.
Dans la main de Khassen — la bride de son cheval. Il vaut desserrer le poing — et une figure d'Alchinbek encombrante, faible, bouchée avec la neige disparaîtra dans l'orage. Cherche-le dans la steppe!.
Khassen se présentait, comment il laissera la bride et s'éloignera au galop loin... Et le grand père?. Que dirait-il, ayant appris cela?. En sauvant de la mort un homme, que tu détestes, tu prouves la générosité de l'âme, — parlait-il ainsi. En sauvant un homme, qui tu détestes et qui te déteste, tu prouves la générosité, et le courage de l'âme... Le vieux Ondassyn parlait ainsi. Un remords — voici une punition supérieure pour le criminel, un châtiment supérieur. Quoi en comparaison avec les tourments de la conscience — la mort ?. Si non la libération des souffrances?. Tuer celui qui à toi est détesté, on peut seulement dans le cas où ton ennemi menace à ta vie ou la liberté de ton peuple, — ainsi, il arrivait, le vieux Ondassyn parlait au petit-fils.
Et le professeur emmitouflé au touloupe, enroulé par les cordes, attaché à la selle, — qui il menaçait maintenant ?. L'épouvantail par l'épouvantail, il est assis sur le cheval et sue de l'aspirine...
Le blizzard siffle, enrage. Il est noir autour. Les paupières de Khassen gonflèrent , devinrent plombées , les cils gèlent. Le vent, la steppe, le troupeau de chevaux en avant — quoi cela, une réalité ou un rêve ?.
Il apparaît à Khassen, comme si non selon la steppe, mais dans l'océan noir il nage , comme si les vagues noires s'écroulent sur lui , couvrent au-dessus de la tête, en emportant à l'abîme... Non, ce n'est pas l'océan,ce sont des tourbillons blancs qui chassent à la steppe le troupeau, comme si roulent selon le champ lisse la graine de pois. Ni de la colline, ni du bas-fond sur toute la voie, ni la protection, ni l'abri — roule la graine de pois selon la steppe plate, roule sur la terre ronde... Si cette nuit s'achèvera un jour ? Si le matin arrivera ? Si le jour viendra... Il semble — ni le matin ne viendra pas, ni le jour n'arrivera pas...
Plusieurs fois il s'approchait d'Alchinbek, fourrait à sa bouche quelques comprimés. Il paraît, Aydoungaliev commençait peu à peu à se remettre. Il sua bien ensuite, dans la selle il se tenait plus ferme, plus droit . «Le visage de la maladie se tourna vers la vie», — pensa Khassen par les mots du grand père.
La fin vient à tout dans le monde — cette longue nuit d'hiver s'acheva. Il commença à faire le jour. L'aube gris se fraya un passage à travers le blizzard. Le vent se calma un peu. Le troupeau avançait maintenant plus lentement, les chevaux s'arrêtaient, en recherchant sous la neige les buissons secs de l'herbe. Khassen, en les regardant, sentit aussi la famine. La courte pelisse durcit sur lui, gela, Khassen parvint à peine à la poche bourrée de kecheks , sortit le morceau , mit sur la langue. Le kechek de mouton sucré savoureux fondait dans la bouche. Khassen fourra de nouveau la main dans la poche, se rappela Alchinbek et tourna son cheval vers lui...
De temps en temps vers eux arrivaient — soit Kazybay, soit le chef de la milice, soit quelqu'un des gardiens de chevaux. S'étant persuadé que tout va bien, ils criaient quelques mots, en tâchant de crier plus fort que le vent, et revenaient aux chevaux.
La neige tombait moins, parfois, il semblait à Khassen qu'entre lui et le troupeau apparut le mur dense. Mais tout de même, il grandit à la steppe, il ne s'inquiétait pas qu'ils avec Alchinbek seront en arrière, seront dépistés. Trois centaines de chevaux laissaient derrière une large bande de la neige ameublie des sabots. De la façon comment allait sa jument, Khassen sentait qu'elle s'avance par le chemin percé par le troupeau.
Après la nuit sans sommeil les yeux se collaient, Khassen surmontait à peine la somnolence. Quelques fois , cependant, il faillit tomber de la selle. S'étant oublié pour une minute par le rêve, il saisit soudain dans le gémissement du vent polyphonique le son lent, comme si glacé sur une note. L'adolescent se secoua, écouta. Le son se répéta — long, triste. Le loup se faisait entendre , en convoquant une meute. Enfin et tu apparus, pensa Khassen. Mais tu es encore solitaire et au solitaire tu n'iras pas au troupeau protégé par les gens... Khassen prêta l'oreille de nouveau. Oui, toute la même voix, lente, sourde, ainsi hurlent les mâles-meneurs. Cependant lui répondit la deuxième voix — plus courte, plus plaintive. Donc et toute une meute - est quelque part non loin.
Le chef de la milice entendit aussi les loups. Il arriva chez Khassen, sauta du cheval, arracha du fusil un bokebay et suspendit le fusil à deux canons vers la selle, en bas par la bouche.
— Le blizzard faiblit, — dit-il, — Mais se réunissent les loups... Tu remarqueras tout près — donne le coup de feu.
En effet, l'orage comme si cessait. Khassen regardait de tous les côtés, mais ne remarquait rien de suspect. Son coeur devint plus tranquille. Selon l'inexpérience il ne connaissait pas que maintenant, quand l'hurlement de loup cessa, avec chaque seconde le danger s'accroissait . Les loups se réunirent à la meute et déjà quelque part marchaient à pas de loup derrière le troupeau. Voici que pouvait signifier l'accalmie...
Soudain le cheval de Khassen tressaillit, leva la tête et renâcla quelque peu étrangement. De ce côté, d'où le vent soufflait , donna le tourbillon neigeux. Le cheval d'Alchinbek s'élança de coté, Khassen laissa tomber la bride — et dans l'instant perdit Alchinbek de vue.
Les chevaux à la steppe sentent mieux le danger. Khassen entendait qu'à l'orage la bande de loups, courant du côté non venteux, commence à ramer par les pattes la neige, en aveuglant par le tourbillon levé une victime définie. Quoi, si maintenant l'affaire va notamment ainsi ?. Le cheval sous Alchinbek jeune, les loups sentirent la viande savoureuse grasse... Khassen frappa le cheval, huhula et alla au grand train là-bas, où se cacha Alchinbek.
Hâtivement il oublia à propos de fusil à deux canons et se rappela de lui seulement une minute ou deux après, quand rattrapa Alchinbek. Seulement ici lui, sans se viser, appuya sur les chiens de fusil — une saccade. Le coup de feu retentit avec fracas par le doublé, Khassen était cassé douloureusement à l'épaule, deux langues de feu courtes s’élancèrent des canons. Khassen vit à travers le dépôt neigeux, comme quelques ombres sombres se jetèrent de côté et disparurent... Oui, les loups!
D'ailleurs, ils ne se sauvèrent, paraît-il, après les coups de feu de Khassen, s'écartèrent seulement, s'égarèrent à la meute, comme si délibéraient avant une nouvelle tentative... Le chef de la milice. arriva à Khassen Il fit au hasard quelques coups de feu. Peut être, la balle accidentelle et trouva un des loups - d'une manière ou d'une autre, mais de ce côté arriva le rugissement...
Plus eux ne se montraient pas.
Vers la nuit le vent s'affaiblit tout à fait. Et le matin, quand leva le soleil, les kolkhoziens vivant tout près de Karasou, découvrirent près du bord du lac le troupeau inconnu. Les chevaux pâturaient paisiblement, en déblayant la neige par les sabots; de ceux qui les protégeaient, veillaient deux gardiens de chevaux et le chef du service de district de la milice, les autres dormaient d'un sommeil de plomb, se casant directement sur la neige.
Le vieux Ondassyn, ayant entendu, comment se comportait pendant l'orage son petit-fils, se taisait longtemps, en tiraillant des doigts le bout de la longue barbe, dit ensuite:
— Alchinbek te retiendra pour toute la vie, mon cher, Khassenjan... Et toi-même, retiens toi aussi — quel était tu cette nuit-là, ce jour-là...
Khassen retint .
Et quand il y a quelques ans, après l'institut, Khassen vint à Altyn Aray comme un agronome diplômé, ici l'on accepta comme le sien: les gens n'oublièrent pas que étant écolier il participait au sauvetage du troupeau de sovkhoze. Le directeur du sovkhoze Kazybay Tleoukabakov se rappelait cela aussi. Et ce souvenir soit adoucissait, soit, au contraire, envenimait dans son âme l’amertume, qui apparaissait chez lui maintenant — quand, comme il lui semblait, entre lui et Khassen se leva Ougryoumov qui les sépara...
III
Après la rencontre avec Ougryoumov au champ, après le bourg de sovkhoze, Tleoukabakov retourna à la maison, se reposa un peu et à la voie du bureau se promena dans les fermes. Ainsi chez lui était établi: avant de procéder à l'exécution des devoirs quotidiens, il devait quand même en passant jeter un coup d'oeil sur la basse-cour turbulente, lamentant sur toutes les touches , se voir avec les porchères graves, rester , écouter des trayeuses inquiètes,ayant la langue bien affilée, éternelement mécontentes de quelque chose ...
L'administrateur de la ferme d'élevage des porcs Katchan l'amena examiner une annexe pour les porcelets finie tout à l'heure.
Ici il sentait par le copeau résineux de pin, les blancs de céruse, et dans de larges fenêtres par les colonnes obliques passaient les rayons solaires vifs.
— Bravo, Ignat, — loua Tleoukabakov. — Ici chez toi au moins une maison de repos ouvre, le sanatorium... Et les voliges pour les mangeoires pris-tu ?.
— Ainsi en effet, comme on dit... On a la tête — et les voliges seront!. sourit d'une manière rusée Ignat Frolovitch, ayant brillé par les yeux gonflés.
Tleoukabakov considérait toujours cet homme désagréablle quelque peu , mais , c'est vrai : faire le ménage Katchan savait, et le directeur du sovkhoze devait le prendre en considération en premier lieu.
— Eh bien, eh bien, —acquiesça Tleoukabakov , — tu sais ton affaire...
— Avec votre aide, Kazeke, avec votre aide... Et en effet, par quoi on commençait , si se rappeler ?. On commençait ensemble, ensemble et on finira, on voit, ainsi, Kazeke...
— Finir ?. De quoi cela tu
imaginas, Ignat Frolovitch ?.
— Oui il y a de différentes rumeurs ... Pas pour rien chez nous on envoya, dit-on, le camarade Ougryoumov. À un homme nouveau et cette chose -là n'est pas bon , et cette chose-ci n'est pas bon... Le coeur sent, de différents gens vous êtes avec lui, Kazeke...
Tleoukabakov se rappelait une conversation matinale avec Ougryoumov.
— Différents, différents, — grommela-t-il, — seulement, peut-être, et il est bon que différents...
— Ne dites pas, Kazeke, ne dites pas... — soupira Ignat Frolovitch. — de différents gens, mais l'affaire commune... Ici vraiment, il y aura quelqu'un qui vaincra , il s'avère toujours ...
Et les soupirs de Katchan, et les regards sympathisants, même quelque peu, compatissants, qu'il jetait au directeur, troublèrent, fâchèrent encore plus Tleoukabakov. Ils le fâchèrent jusqu'à cela qu'il ne trouva pas à la fois que répondre. Et ensuite Ignat Frolovitch lui tendit quelque papier à propos des fourrages, demanda de signer, et revenir à la conversation sur Ougryoumov était tard.
Le soleil se leva déjà assez haut, quand il s'approchait de la ferme laitière. Les travaux de matin s'achevaient, les trayeuses dans les blouse blanches se croisèrent par le cercle près de l'entrée à l'étable et parlaient haut, en se préparant à aller à la maison.
Toi, Glacha, avec Pestrouchka sois plus prudente, — disait Ayjan, la femme kazakhe âgée avec un bon visage mou. — Pestrouchka — avec le caractère...
De rien, elle ne blessera pas à coups de cornes, — riait Glacha. — moi vers elle avec caresse... La première, elle remarqua Tleoukabakov et joignit les mains : — Le directeur!
Où?.Aujourd'hui toute la nuit il était au champ... Ayjan se tourna au côté, d'où Tleoukabakov s'approchait, et après elle se tournèrent les autres trayeuses . Notre Kazeke est résistant, — hocha la tête Ayjan compatissante. — Ni de sommeil , ni de repos il ne sait pas...
- Aux autorités le sommeil et le repos ne sont pas nécessaires!— éclata de rire une jeune trayeuse Nastya. —Alors, qui nous élèvera, les cerveaux remettra?. Bien qu'à vrai dire, nous sommes pour notre Kazybay maintenant sans intérêt... elle loucha sur Glacha et sourit au poing.
Et toutes les femmes, comme d'ordre, regardèrent Glacha, qui, ayant levé haut les mains replètes blanches, remettait avec hâte le fichu.
— Il est clair, quel est son intérêt ...
— Et de quoi le sommeil ne le prend pas...
— Oui qu'est ce qui vous n'est pas clair, les jacasses ? — éclata Glacha, même les bouts de ses petites oreilles regardant de dessous du fichu bien serré, rougirent par la chaleur. — qui comment et moi, peut-être, simplement je n'aime pas marcher par le souillon! .
— Il suffit , une jeune fille , dire les blâgues ! On sait, où tu marques...
— Eh bien, vous tous!
Glacha se troubla définitivement. D'autant plus que pour les plaisanteries bagarreuses et les piques certaines il y avait des raisons.
Il y a trois ans dans l'accident de la route périt la femme de Tleoukabakov, Marjan. Depuis ce temps-là il était veuf. Les enfants étaient déjà adultes, un fils travaillait dans la ville à l'usine, l'autre étudiait à Alma-Ata. On parlait, comme si le directeur admire Glacha...
Quand Tleoukabakov s'approcha plus près, les voix et le rire s'apaisèrent. Le directeur salua strictement, d'un air sec comme il faut aux autorités. Les trayeuses — où disparaissait leur bavardage récent — lui répondaient timidement, avec hésitation , ainsi elles se tenaient d'habitude, quand la conversation ne concernait pas le travail.
Glacha s'éloigna à côté, sans souhaitant attirer sur elle -même l'attention, mais c'est pourquoi tous la regardaient de temps en temps.
— Comment ça va ? — demanda le directeur .
— Oui, tout est en ordre, — Ayjan, qui depuis peu de temps exécutait les devoirs de l'administratrice de la ferme se dépêcha de répondre. — seulement voici les copines veulent savoir, quelle sera cette année la ration pour nos vaches? Comme si sur la callosité frottée on pressa au directeur.
— Et à elles, aux vaches , le fourrage simple maintenant n'est pas de goût?.grommella -t-il mécontent. Mais ici Kazybay remarqua Glacha . — Entre autres, — il continuait déjà plus mollement, — ce printemps la moitié du terrain d'Aksenguir était semée par les plantes fourragères. S'il sera la moisson abondante , et pour votre ferme suffira.
— Pourvu qu'il soit ... Chez nous en effet, le ménage aux stalles, sans maïs, sans légumineuses il est impossible pour nous ..
— Sans légumineuses!. avec irritation inattendue saisit le directeur. — A chacun sa chanson!. Et sans les blés — on peut ?. L'essentiel pour nous — est un problème des céréales, il est clair?. Et tant que nous ne la déciderons pas...:—Kazybay s'arrêta court pour la deuxième fois: les yeux bleus de Glacha le regardent avec un reproche mou.
Pour cacher la confusion, Tleoukabakov avec la sévérité soulignée s'adressa à Ayjan :
Allons, l'administratrice , montre ta ferme,
si je trouverai le désordre...
Le directeur se dirigea à l'étable, Ayjan avec les trayeuses suivaient à peine après son pas large.
Sur la place restèrent seulement Glacha et son amie la plus proche Nastya.
Et quoi à toi ce Kazybay?.La Perche et la perche. Tu pourrais trouver quelqu'un plus jeune . Eh , Glachenka, bien que tu sois divorcée, que tu sortes dans la rue , que tu agites par la main les gars accourront de tous les côtés!
Tu es stupide, Nastya... — Glacha soupira. — La perche, tu dis... Et je le regarderai voici , quel est pauvre, maigre, séchant des soins l ...Et je penserai, comme il viendra à sa maison , et là personne à laver une chemise ..
Quoi lui? Qu'il se marie!
Chez toi tout est simple, Nastenka. Qu'il se marie.. Et si ce n'est pas le destin ? — Elle sourit coupable, hocha par les épaules replètes, arrondies : — Seulement moi — tu veux croire, tu ne veux pas, Nastenka, — je n'y suis pour rien...
Тleoukabakov, avant de passer à son cabinet, se dirigea au comité du parti.
La pièce oblongue à une large fenêtre pouvait se montrer à première vue tout à fait traditionnelle: aux murs - les feuilles avec la propagande évidente, au milieu — les tables mises par la lettre «Т» avec une nappe rouge tachée par-ci par-là de l'encre. Dans les cadres simples sévères — les portraits de Marx, Engels, Lénine... Tout comme dans n'importe quel comité du parti.
Mais et ses différences étaient remarquées ici . Un mur était destinée entièrement aux diagrammes dessinés sur le papier de Whatman et aux schémas, aux cartes bigarrées du sol: des terrains fonciers du sovkhoze , des dessins avec la représentation agrandie : des grains germants et des épis mûrs. Aux angles et sur l'appui de la fenêtre vaste — des gerbes séchés du blé, des tiges du maïs, des fèves, du pois. La table est comblée des livres de la technique agricole et de la culture des champs. Les livres — et derrère des portières de vitre de l'armoire. Du côté de l'entrée — le lavabo, tout près sur le clou la serviette de gaufre propre. Il paraît que le secrétaire de l'organisation de base du parti vient ici directement du champ et, avant de procéder aux affaires, lave longtemps les mains, en raclant des paumes crottées...
Tleoukabakov vint trop tard: avant son arrivée chez le secrétaire de l'organisation de base du parti il avait lieu une conversation avec Karabay. Ougryoumov n'entendait encore rien sur l'histoire d'hier dans l'équipe de Goubanov et invita chez lui le tractoriste , ayant appris de Khassen à propos de leur querelle.
La conversation n'était pas très agréable.
— Je lui dis — n'empêche pas, pars du chemin! — criait avec emportement Karabay, en sautant à chaque instant de la chaise, où Ougryumov le fit asseoir. — Karabay travaille — n'empêche pas Karabay!. N'apprends pas, comment labourer la terre , — Karabay lui-même t'apprendra!. Un agronome dit une chose, le nouveau venu — exige! et Karabay ?. Karabay doit écouter ?. — Ne simulez pas le nigaud, Karabay. En effet, on vous expliqua, qu'est-ce que c'est le labour à plat, pourquoi elle...
— Et si rien ne donnera par ce votre labour à plat?. Alors quoi ?.
— Nous allons chercher de nouvelles voies, de nouveaux moyens. En tout cas — nous chercherons et nous trouverons.
— Sur la chimie espérez ?. Karabay rit d'un air âcre. Le vent soufflera —et toute la chimie en l'air, avec la terre de plus!
Nous trouverons quelque chose, excepté la chimie, mais nous ne laisserons pas périr la terre. Ne laisserez pas?. Et vous allez la creuser, frotter à la poudre par l'agrotechnique ?. Je laboure la terre-mère quinze ans , je sais , quelle était elle, et quelle devint elle!.
Vous quoi,vous ne croyez pas à notre affaire, Karabay ?.
Quinze ans on vous croyait, et maintenant...
Je ne crois pas! — devant le visage d'Ougryoumov Karabay agita une casquette froissée huilée avec une tache noire de mazout sur la visière. — Je ne crois pas pour que cette terre devienne mieux! Tard!. On perdit la terre!
Voici comme vous vous mirent à parler, Karabay!. — Ougryoumov se promena à travers la chambre. Je pensais que vous êtes trop paresseux pour travailler la terre à la nouvelle manière... Comment vous, avec une telle humeur,vous travaillez encore ici ?.
Et je ne vais plus! Travaillez vous-même , et pour Karabay et dans un autre endroit le travail se trouvera!.
Ougrioumov n'eut le temps de rien répondre — la porte après Karabay claqua avec éclat, ayant arraché par un coup de vent la serviette du clou.
Ougryoumov mit la serviette, accrocha à l'ancienne place et s'arrêta devant la fenêtre — maussade, fâché, mécontent plus de soi, que de Karabay. Et il était debout longtemps, sans se bouger, ayant accroché les mains derrière le dos ...dans son âme il était mauvais.
Il arrivait tout dans la vie de Fiodor Ivanovitch. Il ne se trouvait pas malchanceux, le chançard — aussi. Le fils du pauvre paysan, dans la jeunesse il était un militant de village, participait à la collectivisation. Une fois la nuit les koulaks lui tirèrent une balle à une gauche épaule de fusil à canon court. Ensuite il gardait quelques années ce petit morceau du plomb et était fier qu'il souffrit aussi dans les batailles de classe pour le pouvoir soviétique — pas pendant la révolution, pas pendant la guerre civile, pour laquelle il n'eut le temps de naître...
Il y avait le temps orageux. Les périodes quinquennales, Magnitka, Dneproges... Et, à la manière du temps, monta rapidement en haut le chemin direct, sur lequel il marchait, en se soumettant à la volonté du parti : d'abord par la personne promue à un poste plus important — le secrétaire du comité de district, ensuite — l'auditeur de Timiryazevka, enfin — le premier secrétaire du comité du parti de l'arrondissement... Mais plus loin chemin comme si s'appuya à la rupture, et tout vola les quatre fers en l'air. Ougryoumov refusa de reconnaître pour «l'ennemi du peuple» un homme du même village qui devint un savant connu et dans le passé - était le même garçon du paysan, lequel était lui-même. Ougryoumov était licencié, exclu du parti...
Quelques mois après on l'embaucha comme le chef de l'économe à un petit trust des produits ménagers. Qui sait, comment sera plus loin son destin, si pas la guerre. Ougryoumov partit au front par un soldat, revint par un officier, le communiste. Cependant l'éclaircie, se trouva courte. La guerre gronda, et les mérites de front de Fiodor Ivanovitch s'obscurcirent bientôt... Seulement après les congrès du parti, changeant beaucoup dans la vie du pays, Ougryoumov se sentit rappelé à la vie. On le fixa à poste dirigeant dans le Ministère de l'Agriculture. Mais ici il y avait de nouveau un malheur: la femme d'Ougryoumov tomba grièvement malade. Les médecins insistaient sur le changement du climat, et Fiodor Ivanovitch accepta sur la première proposition du ministre, qui à propos de sa question contacta le Comité Central du parti. D'abord on recommandait Ougryoumov par le secrétaire de l'organisation de base du parti à Altyn Aray...
Apparemment, Fiodor Ivanovitch, ayant éprouvé tant d'injustice et d' offenses, devait s'acharner, devenir incrédule. Il arriva autrement. Les émotions personnelles l'apprirent à comprendre une âme d'autrui , compatir à la douleur d'autrui et lui répondre. Et en demandant des autres, avant tout il s'imposait des exigences sévères.
Il était mécontent de la conversation avec le tractoriste.Il ne trouva des mots, ne réussit pas à persuader... Il ne se retint pas. «Comment vous pouvez encore travailler avec une telle humeur...» Voici Karabay fit claquer la porte...
Ougryoumov marcha vers le lavabo, retroussa les manches et jeta de l'eau au visage . Ensuite il se savonna et commença à frotter les joues et le cou — avec quelque acharnement violent, renâclant et grommelant sans cesse quelque chose à lui-même sous le nez...
Avec un bruit la porte. s'ouvrit . Ougryoumov tourna vers elle le visage écumeux. Sur le seuil était un directeur du sovkhoze.
Je voyais, Fiodor Ivanovitch, Karabay sortait de chez toi. Il quoi, il était se plaindre à moi ? Pour ce que je lui dis — va t'en!. Qu'il aille! Chez nous il n'a rien à faire!.
Il regardait Ougryoumov avec soupçon, jusqu'aux oreilles dans l'écume savonneuse, et, s'étant persuadé seulement que celui-là en effet ne comprend rien, il s'assit et lui raconta de l'incident de nuit.
Ougryoumov sans s'empresser acheva de se laver, essuya soigneusement le visage , les mains, ferma la chemise sur une large poitrine . Il passa vers la table, s'assit, retira d'un verre noir en plastique un crayon bon aiguisé, toucha une ardoise du crayon , comme en contrôlant pour quelque chose, s'il n'est pas cassé... Devant lui tout le temps était le visage de Karabay — non méchant, avec de petits yeux, se gravant profondément, il voyait sa casquette froissée à la boule, une tache répandue de mazout sur sa visière...
— On ne peut pas le licencier, Kazybek, — enfin prononça-t-il.
Ougryoumov jeta le crayon dans le verre , et celui-là frappa sur le fond plastique , comme s'il mit un point.
Cela dis- tu , le secrétaire de l'organisation de base du parti?.,
— Oui, c'est moi , je dis, le secrétaire de l'organisation de base du parti.
Tleoukabakov se taisait longtemps, il écoutait Ougryoumov. Bien que lui-même, il sache tout : que Karabay — un vieux défricheur que ses mains — les mains ouvrières sages, sont beacoup plus sage, que la tête... Tleoukabakov écoutait le secrétaire de l'organisation de base du parti, mais il pensait comment ce matin lui, le directeur du sovkhoze , devant toute l'équipe de Goubanov dit à Karabay:
«Ket!» — on dit ainsi chez les Kazakhs au chien sale : «Va-t'en!.» Que maintenant de lui, du directeur, on déciderait dans cette équipe ?.
— Embaucher et licencier — une affaire du directeur, — dit-il - en fronçant les sourcils.
— De l'organisation du parti aussi.
— Le sovkhoze ne se passera pas sans Karabay ?.
— Se passera. Par contre il ne se passera pas sans le sovkhoze, sans nous.
— Comment je vais regarder aux yeux des gens?.
— Les gens comprendront tous, je me charge de cela. Et comment regarder à leurs yeux — tu dois en penser , pas Karabay.
Le directeur allait sévèrement à pas mesurés , en se recueillant, encore prêt à discuter avec Ougryumov, mais déjà plus pour la forme .. À ce moment dans la chambre fit irruption, en grondant par les bottes forgés, Оmeltchenko , le chef d'une des équipes des travailleurs agricoles. De petite taille, trapu, aux larges épaules — on dit tellement: qu'en long qu'en travers, — lui, il semblait, il se frayait à peine un chemin à la porte, accrocha en passant le lavabo, toucha le tabouret et produit en général tant de bruit que lui-même , probablement, se troubla, et, en saluant, il tâchait de parler doucement, mais sa voix, s'étant habitué au vaste espace de steppe, ne n'avait pas lieu évidemment dans la chambre: encore un peu — et les vitres tinteraient de la basse savoureuse d'Omeltchenko .
— Tu finis, Petrovitch ? sourit involontairement Ougryoumov.
— Et comment!. — Omeltchenko loucha sur la chaise et s'assit prudemment sur le bout, comme en craignant d'écraser. On pourrait et plus tôt, mais que tu feras —soit il ne suffit pas des semences de maïs, soit du pois...
— Quelles semences ? — s'étonna Tleoukabakov, — Du maïs? Du pois?. Chez vous sur le terrain en effet, par le plan seulement le blé ?.
— Vous êtes en retard, le camarade le directeur, vous êtes en retard, — rit Omeltchenko, mais il coupa tout de suite le rire, ayant senti sur lui-même le regard s'allumant par la colère de Tleoukabakov. — Il y a une décision de l'organisation du parti: trois mille hectares...
Tleoukabakov se tourna rudement vers le secrétaire de l'organisation de base du parti, il voulait dire quelque chose, mais, s'étant retenu, il jeta à Omeltchenko:
— Laisse-nous seuls, Petrovitch...
— C'est possible.. — Le chef d'équipe regarda au désarroi Tleoukabakov, Ougryoumov, se leva et, en tentant de ne pas gronder des bottes — qu'il réussissait mal , — il sortit, ayant fermé étroitement la porte après lui.
— Vous ou moi est ici le directeur?. Tleoukabakov expira difficilement.
Vous, — la voix d'Ougryoumov sonnait paisiblement, mollement, même comme si en s'excusant . — mais vous n'étiez pas, Kazeke, vous partiez dans la région. Et le temps n'attendait pas. Nous pensâmes, conseillâmes et décidâmes que vous n'objecterez pas contre l'opinion de tout le collectif.
Qui descend le plan — vous ou la région ?.
Eh bien, quoi ? Nous le reconsidérâmes en tenant compte des conditions locales.
— Et cette votre "révision" se passa à l'État de la réduction des céréales sur trois mille hectares ?. N'est-ce pas trop vous prenez sur vous-même, le camarade Ougryoumov ?
— Pas trop. L'année prochaine il faut réduire encore le minimum de cinq mille , — Ougryoumov répondit imperturbablement. — Pour les herbes.
— Oui ?. Les yeux de Tleoukabakov se rétrécirent. — Et une orientation du centre ?... Elle n'existe pas pour vous?.
L'orientation du centre — ce n'est un dogme. Il faut s'approcher de chaque hectare de la position des possibilités réelles... — Ougryoumov tâchait de parler tranquillement. Bien que la conversation entre lui et le directeur commence pas trop avec succès, le secrétaire de l'organisation de base du parti était content de cette conversation. À quelque chose malheur est bon: Tleoukabakov est fâché, blessé et exprimera son attitude aux événements dans le sovkhoze sans se cacher, en direct et sincèrement. — Vous en effet,vous savez pour perdre la terre avec une couche fertile à deux-trois centimètres à l'érosion éolienne il suffit une année, mais pour la restaurer, avec la plantation multiple des herbes, il faut des dizaines d'années. Nos terres sont exposées à l'érosion, une mesure spéciale ici est nécessaire. Oui, on veut ou on ne veut pas, mais il nous faut aller à la réduction des superficies ensemencées, et un appui principal faire sur la fertilité...
— Je ne sais , comment vous comprendre. Tleoukabakov se leva. — je suis un soldat du parti. Je m'habituai à croire aux organismes supérieurs . Je m'habituai à accomplir leurs orientations, et pas agir à sa guise, ne pas faire l'anarchie. Vous... Vous, le camarade Ougryoumov, vous n'eûtes pas le temps comme il faut regarder tout autour, et déjà combien de bois on cassa! J'entends seulement — le comité du parti, le collectif... Alors le directeur à vous pourquoi?. Conférez, décidez...
— Quand à l'affaire se met un collectif ce n'est pas ainsi vraiment mal... Une pelisse taillée par le conseil commun, ne sera pas courte, — à mon avis, il y a chez les Kazakhs un tel proverbe ?
Vous, dites moi, Kazeke, une autre chose, éclata de rire Ougryoumov. — Comment nous être avec les travailleurs du plan de region? Un de ces jours on reçut d'eux une nouvelle orientation: semer en supplément près de la Butte jaune cinquante hectares du blé. C'est la même chose que sur le vent jeter les semences !. N'ira pas le blé dans cet endroit!
— Et vous n'exécutâtes pas l'instruction ?
— Non, nous n'executâmes pas, le camarade le directeur, nous n'executâmes pas. On décida à tout hasard avec Khassen que nous sèmerons non cinquante, mais deux hectares, et non par le blé, mais pour la première fois par le mil...
— Beaucoup vous prenez en charge, le camarade Ougryoumov! Trop!.
Je veux simplement que tous comprennent que la terre — est un patrimoine national. Public!.
Voici notamment! Et c'est pourquoi il faut en presser tout ce qu'elle peut donner au peuple!.
Ainsi seulement un consommateur peut raisonner, et non le maître ..
De toute cela, —dit Tleoukabakov , — je compris une chose: on ne peut pas vous laisser en aucun cas au lieu de moi.
Ougryoumov resta pantois: votre volonté...
Tleoukabakov restait quelques minutes, en pensant de quelque chose. Probablement, il se rappelait une rencontre avec Katchan, ses mots «qui de qui»... Cependant il ne dit plus rien à Ougryoumov et sortit en se taisant .
«C'est révoltant quand même, — pensa Fiodor Ivanovitch, étant resté seul. — De nouveau
Ce conflit comme restant aux dents entre le directeur et le secrétaire de l'organisation de base du parti, est comme dans un mauvais roman... Est-ce que sans lui ne pas se passer? Le conflit entre les gens avec une différente conception du monde, le conflit idéologique, il est clair. Et chez nous quoi ?.»
Dans quelques jours Tleoukabakov était convoqué dans la région au cours mensuel pour les directeurs des sovkhozes.
Il fixa Ougryoumov par son assistant..
Depuis ce temps-là, comme il resta pour le directeur, Fiodor Ivanovitch passait rarement au bureau, en étant tout le temps au champ. Une fois, quand il devait pour quelque temps jeter un coup d'oeil au «sien», c'est-à-dire au cabinet directorial, , chez lui entra Ayjan administrant la ferme laitière et avec elle le vieillard le berger .
Ougryoumov, en se dépêchant de finir avec les papiers, jeta regard interrogateur sur Ayjan.
— Voici ce vieillard, — dit sévèrement Ayjan, en indiquant au berger, — ce vieillard retomba en enfance tout à fait.
Il ne veut pas accepter les brebis, on les amena du sovkhoze de Bouden...
— Quoi je ferai, avec ceux-ci, ces brebis ?. — s'échauffait, agitait les mains le berger. Est est-ce que ce sont des brebis ?. Les Thai aux yeux de grenouille, et non les brebis! — il frappa sévèrement avec le bâton au plancher et coupai : — je n'accepterai pas!.
Et il a raison en effet, — soutint le vieillard Ougryoumov. — Nous décidâmes d'élever une race d'Edilbaev.
L'année passée on prit une autre décision , — Ayjan objecta obstinément .
Ougryoumov fit une grimace.
— Il fallait supprimer une ancienne décision, une fois nous choisîmes une race d'Edilbaev...
— Vous coordonnerez avec le directeur, — dit Ayjan. — Et pour le moment il n'y a pas d'autre orientation...
— Voici, voici!. — l'interrompit le berger, en s'adressant au secrétaire de l'organisation de base du parti. - Toujours ainsi! S'il arrive quelque chose — une orientation!. La formaliste elle, le camarade le secrétaire de l'organisation de base du parti, voici qui!. La formaliste!. — le vieillard, on voit, apprit depuis peu de temps ce mot et il était content au cas encore une fois de le prononcer, pour le caractère convaincant.
— La formaliste?. Je suis membre du comité du parti, je suis responsable pour l'élevage du sovkhoze, le camarade аksakal, dit strictement Ayjan, en faisant savoir au berger que bien qu'il soit vieux, cher homme, mais on doit se tenir à sa place.
— Tu réponds ?. Et les moutons qui va paître — moi ou toi ?.-Le berger se tourna vers Ougryoumov:-Le camarade, le comité du parti, donne moi des brebis kazakhs, mais ceux aux yeux de grenouille, aux yeux de grenouille qu'on chasse à la cantine !. Qu'on fasse le bechbarmak d'eux!.
— On trouva voici une issue! — s'indigna Ayjan.
— Les brebis de Boudennov laissez, chargez à quelqu'un d''autre. Et à propos de ceux d'Edilbaev nous nous mettrons d'accord ensuite, — conclut Ougryoumov .
Ayjan regarda victorieusement le vieillard. Le berger reconduit les yeux. Il était son mari. Son nom était Zykriya. Leur fille unique termina récemment l'institut à Alma - Ata, elle travaillait à Altyn Aray comme zootechnicienne...
Le père, et le grand-père, et l'arrière-grand-père de Zykriya étaient les bergers. Dès dix ans il devint aussi le berger.. Par le garçon il soignait les agneaux et les chevreaux de bai, étant devenu grand, il paissait les troupeaux d'aul, ensuite — de kolkhoze...
La vie du berger et l'habitude de la solitude laissèrent l'empreinte sur son caractère. Le vieillard était extérieurement sévère, peu verbeux — seulement les circonstances particulières, comme d'aujourd'hui, pouvaient le faire perdre l'équilibre. Il s'habitua à se contenter de peu: les bottes du cuir d'œuvre, la chemise de la cotonnette brute, la pelisse de mouton — voici tout ce que lui fallait. Sa nourriture faisaient le kechek, irimshik et airan. Par contre dans l'affaire le vieux Zykriya était le maître. Il savait, où et quand pâtre les brebis, de quelles herbes ils engraissent,en quel lieu il est nécessaire de les protéger de la shytra , fatale pour le troupeau , où il faut chercher le bidaik , de qui devient plus vif la progéniture. Pour cinquante ans de la vie du berger de Zykriya personne n'entendait pour que son brebis périsse de la disette de fourrage ou pour qu'on mette bas, apportent moins d'agneaux, qu'il était supposé.
Mais beaucoup étaient convaincus que Zykriya fermé, insociable, ne s'intéresse à rien, excepté ses brebis. En fait, les choses étaient loin de cela...
Trois importants événements eurent lieu chez Zykriya pendant sa longue vie (au moins, lui-même, il trouvait ainsi).
Le premier — quand à l'âge de vingt sept ans il se mariait avec Ayjan de dix-sept ans, la fille du même pauvre berger, comme Zykriya lui-même.Le deuxième — quand après dix ans, Ayjan lui fit naître une fille Merouert, unique, «la pupille de l'oeil», comme disent les Kazakhs. Le troisième événement était le retour de Merouert d'Alma-Ata: on envoya la jeune fille en qualité de zootechnicienne à Altyn Aray, et il fallut à Zykriya dire adieu à l'aul natal.
Si les premiers deux événements lui apportèrent la joie, à propos du dernier on ne diras pas le même. Cependant Zykriya se résigna: la pupille est une pupille, ne pas vivre à l'oeil sans pupille... Et le vieillard passa chez la fille à la terre vierge.
Zykriya se mariait à l'époque, quand à la vie d'aul fit irruption le vent frais: apparaissaient partout les kombedi — «koschi», on établissait «les yourtes rouges», il y avait une lutte pour la liquidation de l'analphabétisme. Le berger acceptait par le coeur tous les changements,cependant lui-même , il resta comme si au bord du flux orageux, seulement de faibles gouttelettes volèrent jusqu'à celui-ci... Аyjan alla au likbez — Zykriya compta honteux de se trouver derrière le pupitre avec la propre femme . Аyjan adhéra au parti — Zykriya refusa : si à lui convenablement aller à toutes les réunions et aux cercles, comme il n'a pas de confiance de la femme, craint, quoi qu'elle ne s'enfuie de lui ?. Mais tout cela ne leur empêchait pas de vivre en complète harmonie et à la concorde : Аyjan jouait le premier rôle. Zykriya reconnaissait docilement sa supériorité et se soumettait. Ils vécurent encore mieux entre eux-mêmes, quand Merouert naquit.
À vrai dire, au fil des ans — non un abîme, mais une certaine fente se forma quand même entre «la femme compétente de parti» et «le mari illettré sans-parti». Mais aussi ici une issue était trouvée : dans la société, parmi les gens, en général, prédominait Ayjan, à la maison, dans les affaires familiales elle obéissait au mari. Ainsi ils vivaient.
Dans l’âme Zykriya regrettait qu'il n'apprit en son temps à lire et à écrire et enviait la femme, qui s'abonnait à de différents journaux et revues, et les lisait mentalement d'habitude... Mais cette envie passa, quand grandit Merouert.
Ne pas perdre de l'œil la fille, il l'écoutait, en s'étonnant de celui-là, combien de toutes sortes de choses se passent dans le monde, et lui, Zykriya, voyait toute la vie seulement — ses brebis, sa maison... Maintenant avec l'aide de Merouert, semblant si mystérieux, lui devinrent accessibles les revues et les journaux, qu'Ayjan recevait de la poste . Mais surtout il lui plaisait, quand en été, à la steppe, à côté du troupeau de moutons pâturant , Merouert lui lisait de gros livres — "Botagoz", "Slouchach", «Le Soldat du Kazakhstan», «Chemin de Abai»...
Parfois il posait à la fille des questions inattendues.
Une fois Zykriya lui demanda, pourquoi Abay — si intelligent, savant, un brave homme, — pourquoi lui, ayant rencontré la famille du pauvre Seita, ne devina lui offrir une - deux vaches ou la jument ? En effet, cela ne coûtait rien à faire pour Abay, à sa richesse ?.
— Et quoi lui faire avec tout les autres pauvres Kazakhs? — objectait Merouert. — Qu’atteindra Abay, en sauvant une famille ? En effet, il rêvait de voir heureux tout le peuple.
Zykriya n'accepta pas :
— Un grand homme pense du grand, mais la générosité de son âme doit se manifester et dans le petit. Est-ce que tu ne me lisais pas sur Lénine?. et avec tous les détails il répéta le récit comment aux années de famine au malade Lénine les chasseurs sibériens apportèrent les petits tétras, et Lenine toute le volaille ordonna de transmettre à l'orphelinat, aux enfants orphelins.
Même une ailette il ne laissa à soi, voici quel était homme... Il pensait aussi du grand, il savait seulement que le grand se forme.du petit ..
Alors, tranquillement , discrètement Zykriya faisait une leçon à la fille, ajoutait à l' écrit dans de gros livres son esprit et son expérience.
Et quand Merouert fut diplômé de l'institut, déjà il ne l'apprenait tant, combien il écoutait et demandait.
— Et quoi, au communisme il n'y aura pas de langue kazakhe? Des chansons,des kui ?. cherchait à savoir Zykriya de la fille.
Merouert ne riait pas de ses questions, naïves, maladroites. Elle sentait que son père illettré intéresse non seulement du traintrain de la vie actuelle.
— Le communisme sera construit à la base de l'épanouissement complet des cultures nationales, — répondait-elle, en étant fâchée sur elle-même pour ce qu'elle ne sache pas trouver des mots plus faciles, plus claires, — Le meilleur et des Kazakhs, et d'autres peuples restera et le pire mourra, disparaîtra...
— Donc, le temps lui-même choisira qu'est ce qui est bon, et indiquera qu'est ce qui est mauvais, — précisait à la manière le vieux Zykriya. Et tout de suite il posait une nouvelle question: — Et pourquoi un grand chef dit que la dombra et le beshbarmak ne sont plus nécessaires?. Tout le peuple aime écouter les chansons et les kui avec la dombra. Et le beshbarmak ... Qui aime le pilaf, qui le lard, qui le chachlyk, et à qui le beshbarmak...Le bechbarmak-aussi une bonne nourriture...
— Je ne sais pas que cet homme pensait, — disait Merouert. En effet, une question est si épineuse — comment les gens vivront au communisme, ici et beaucoup n'est pas clair à de grands savants. Et un tel homme , probablement, voulait montrer qu'il est le plus sage, pour une mille années il voit en avant... Ou il est simple, — riait Merouert, — il est simple, son estomac est faible, et les médecins lui interdirent sévèrement la nourriture carnée, voici il se fâcha contre notre beshbarmak qui est coupable de rien...
Quand Merouert invita les parents chez elle au sovkhoze, Zykriya hésitait longtemps. Le kolkhoze kazakhe Alga Basse déjà erra vers le sud, ayant laissé au sovkhoze Altyn Aray la partie des pâturages — sous les semailles. Sur l'ancien dzhaylyau il y avait une yourte solitaire du berger Zykriya. Et il ne savait pas encore, si suivre à lui le kolkhoze, ou passer chez la fille.
...Déjà et la yourte était presque démontée, déjà et le char attelé par le cheval bai était chargé jusqu'au bord de différents biens domestiques, mais Zykriya, en passant autour de la carcasse nue de l'habitation ancienne, aucunement nе pouvait décider, de quel côté est son chemin. Seulement il se tirait sévèrement pour les bouts des moustaches blanches, hérissait les sourcils en broussailles et, en cachant le désarroi, regardait d'un air sombre la femme, qui se mit au chemin et à un blanc zhaulyk et le pourpoint de velours noir était assise sans se bouger sur un grand coffre ferré par les feuillets multicolores du fer-blanc.
— Tu veux aller chez toi au kolkhoze — va, je ne te retiens pas , — répétait Ayjan, — Va... Je n'irai pas avec toi Je ne peux pas quitter la fille unique!.
— Comprends toi, la vieille obstinée, — se fâchait Zykriya, — les jeunes ont leur propre vie, nous—la nôtre
— Il n'y a pas chez moi de vie sans fille!
— Toi quoi, peut-être, sur les vieux jours divorcer avec moi tu décidas ?
— Je me divorcerai! Disons, nos chemins se séparèrent à la fin de la vie...
— De toi et non cette chose -là on peut attendre encore... Zykriya cracha dans un moment de colère. Il fit une tentative de passer d'un autre côté: — moi toute la vie je pâturais les brebis , nous vivions toujours parmi les parents. Est-ce que sur les vieux jours se séparer d'eux, comme un brebis du troupeau?. Est-il possible que tu entrepris ?.
— Avec la fille je veux vivre, — répétait Ayjan. — je veux soigner le petit-fils.
— А si elle épousera le Russe ? — Zykriya regarda la femme avec espoir. Il lui semblait que contre un tel argument à celle-ci ne pas résister.
— Qu'elle épouse le Russe! — ne cédait pas Ayjan. — Et j'apprendrai le petit-fils en tout cas à parler kazakh!
—C'est exact, tu apprendras et au diable, quoi tu voudras, — grommela Zykriya. — Eh bien, voici, ce Russe nous invitera en visite, il m'offrira le porc — alors quoi ?
— Comment — quoi ? Ne mange pas, si tu n'aimes pas!
— Comment cela — ne mange pas ? Toi quoi, tu veux que j'offense le maître?.
— Et lui, peut-êtrre, il sera plus sage que toi, il comprendra: à chaque peuple ses habitudes et ses coutumes...
—Par rien ne pas pénétrer Ayjan!
Zykriya implora :
— Pense toi, enfin, — comment à moi vivre sans un vaste espace de steppe, sans dzhaylyau!. Et moi, je ne sais rien à faire — seulement les brebis pâtre!.
— Tu apprendras.
— Tard déjà apprendre!.
— Rien n'est trop tard. Les porcs pâtre tu réussiras ainsi...
— Quoi ?. — entra en fureur Zykriya.
Mais Ayjan ne remua de l'oeil, prévint seulement -soigneusement, presque tendrement — le mari s'approchant sévèrement:
— Quoi cela chez toi là sous les pieds ?. Le tisonnier?. Regarde ne trébuche pas.
Zykriya perdit la boule de la surprise, s'appuya sur la terre, leva le tisonnier, tripota dans les mains.
— Traîne n'importe où... — murmura-t-il confus. Cependant il se rappela ici que chez lui avec la femme une querelle. — tout juste au tisonnier je trouverai une affaire!. Il le leva d'un air belliqueux au-dessus de la tête, comme en allant jeter à Ayjan, mais celle-là sourit seulement : pas frapper — par son doigt pour toute la vie Zykriya ne la toucha pas .
Au moment où comme de dessous de la terre, à côté de la yourte apparut Merouert.
— Bonjour, la mère, bonjour, le père, — dit elle, en sautant facilement du cheval.
— Ce vieillard obstiné conçut nous séparer, la fifille, — dit Ayjan, ses yeux se remplirent de larmes . - Je ne veux pas vivre plus longtemps avec lui ...
— Ne pleure pas, la mère, — dit Merouert, en embrassant tendrement Ayjan. — je ne te laisserai nulle part. — ensuite elle s'adressa à Zykriya : — Et vous, le père, devenez raisonnable. En effet, pas toute la vie être fourré à vous à la steppe...
— C'est comment — «être fourré à la steppe» ?. se renfrogna Zykriya. — Et cela tu me dis ?. La fille du berger ?. La petite-fille du berger ?.
— Non ainsi vous ne me comprîtes pas , le père, — corrigea Merouert — Vous passiez l'hiver et l'été au pâturage, et maintenant... Et elle ajouta mollement: — vous, le père, pourriez travailler à la ferme du bétail de sovkhoze...
— Oui je n'ai rien à respirer là, je m'asphyxierai du fumier à cette votre ferme du bétail! — Zykriya se redressa fier . —je suis un berger, mon affaire — les brebis pâtre!. Et je ne te conseille pas d'oublier à toi, de quoi toute la vie s'occupait ton père. Une fois le dieu ne me donna pas le fils...
Merouert savait bien cette plaie chez le père. Par les coutumes kazakhes, on trouvait la fille dans la famille comme un visiteur temporaire : elle se maria — et disparut sans laisser de traces. Tout à fait autrement — le fils, l'héritier... Elle voulait se fâcher, mais se maîtrisa.
— C'est pourquoi je mis à parler de la ferme du bétail qu'à vous cette affaire est proche, — dit-elle d'une manière conciliante. — Et chez nous dans le sovkhoze les jeunes venus , voici à eux transmettre notre expérience, nos traditions.
— Qu'ils regardent, qu’ils apprennent, — sourit Zykriya. — Et je pâtrai les brebis, comme plus tôt je pâturais.
— Mais quels brebis tu pâtras chez nous ? Privés, non?
— Quand même!.
Zykriya se rebiffait encore, en comprenant qu'il arriva, doit être, la fin de sa vie du berger. Une chose servait de la consolation: il aura peu de goût pour ce genre de travail à Altyn Aray - il reviendra à l'inverse au kolkhoze, personne par la force ne le retiendra... Maintenant on ne voulait pas plus discuter , on ne voulait pas offenser la fille. Il tomba par hasard chez lui de la langue sur le fils, et maintenant le dépit brûlait Zykriya. Il laissa tout aller— et accepta...
Mais pas un mot ou pas un regard le vieux Zykriya n'exprima pas de la joie particulière, quand il s'installait dans une nouvelle maison. En se taisant seulement, il se promena avec savoir-faire dans l'appartement, où tout ne ressemblait pas à la yourte habituelle pour lui, et il commença à refaire le ménage sophistiqué à une ancienne manière.
Après le souper Zykriya changea de place au divan, plus proche vers la fenêtre, et dirigea le regard à la steppe. Une nostalgie et une tristesse inconsolable se figèrent dans ses yeux. C'était la fin de juin - une époque où tout dans le désert sent bon, quand les herbes imprégnés des jus se lèvent à la poitrine... Pour la première fois Zykriya se trouva en plein été non là, sous un haut ciel, bleu , dans les étincelles d'or solaires, mais — sous le toit bas, comme si pressant à l'âme , entre quatre murs... Confortable, propre la maisonnette se présenta à un vieux berger par quelque chose comme un carreau étroit, où plantent des oiseaux attrapés.
Dans la nuit Zykriya dormait mal et voyait les rêves. IL rêvait sur Sary-Arka, ses pâturages sans fin, ses collines lilas ses brouillards ardents tremblants. Comme dans l'enfance lointaine, fumaient de légers voiles dans les camps de nomades, l'air transparent devenait trouble de la poussière levée par les troupeaux aux jambes légères, s'étendaient par terre, scintillaient les ombres des cavaliers et des aigles royaux vigilants, volant à la poursuite du renard rouge. Devant lui se levaient les contours arrondis des yourtes, des stipas argentés, qui faisait balancer le vent, la flamme jaune des trombes sablonneuses précipitées au ciel... Il y avait des caravanes des chameaux, criaient d'une voix gutturale les femmes. Ayant levé les lances aiguës, filaient les djiguites, et sur une haute note sanglotait une voix de quelqu'un... S'il n'y avait pas cette voix du Zykriya ?.
Tout dans la sueur Zykriya se réveilla. Il était couché avec les yeux ouverts, regardait à l'obscurité — épaisse, immobile, inanimée. Les étoiles n’y scintillaient pas, la lune ne l'éclairait pas nageant doucement dans le ciel. Il semblait à Zykriya, qu'on couvrit de l’oreiller de coton lourd sa tête, on écrasa par le genou vers la terre... Il s'asphyxiait.
Zykriya se retournait longtemps en tâchant de ne pas faire du bruit, ensuite, il s'habilla, trouva à tâtons la porte et sortit de la maison à la cour. L'aube était proche. La steppe respirait de la fraîcheur au point du jour. Zykriya aspira avidement l'air frais, couvrit les yeux... Quand Merouert et Ayjan se levèrent le matin, ils virent que leur vieille yourte se trouve au milieu de la cour. Dans elle, directement sur l'herbe chiffonnée, ayant jeté les mains sous la tête, ronflait paisiblement le vieux Zykriya...
Non, il n'avait rien contre la vie nouvelle, qui vint à Sary-Arka natal pour lui par chaque sentier, chaque coteau . Il était content et pour la fille, et pour la femme Ayjan vieillissante — elles étaient heureuses, ayant trouvé leur place solide dans cette vie. Mais Zykriya lui-même souffrait, s'ennuyait de l'aul de steppe, de tout, dont maintenant il était privé. Et une fois le vieillard décida de parler avec Fiodor Ivanovitch assistant Tleoukabakov, — parler, le persuader que dans leur sovkhoze il est nécessaire de s'occuper de l'élevage des brebis.
C'était la première rencontre du vieux Zykriya avec le secrétaire de l'organisation de base du parti.
Ougryoumov était assis dans son cabinet, à la table comblée des papiers, de classeurs, de livres; il était préoccupé et écrivait simultanément quelque chose, répondait aux coups de téléphone, donnait des indications courtes aux gens, qui apparaissaient à chaque instant dans la chambre et aussi s'empressaient quelque part, demandaient quelque chose... Zykriya se perdit. Il s'assit sur le bout du tabouret, en face d'Ougryoumov, il lui semblait, si inaccessible, et dans la confusion il froissait respectueusement un tymak de renard roux enlevé de la tête.
— Donc vous étiez un berger? — Déjà pour la troisième ou quatrième fois (tout le temps on interrompait) redemandait Ougryoumov.
— Le berger, toute la vie par le berger...
— Et avec les loups, probablement, on eut l'occasion de se rencontrer. seul à seul?. — Fiodor Ivanovitch examina avec curiosité une figure puissante de Zykriya.
— Il y avait le cas...
— Et maintenant aux laboureurs on décida aller ?
— Non, je veux rester le berger... Je parlais déjà...
— Oui, oui, vous parliez cela... — Ougryumov raya quelque chose dans le calendrier de bureau et avec un embarras gai s'adressa au vieillard : — Qu'est ce qu'on va faire avec vous dans un tel cas?. Le sovkhoze chez nous est agricole, il n’y a pas de brebis. Seulement les vaches et un peu de porcs...
—Il y a partout beaucoup de porcs maintenant, — avec une allusion sombre dit Zykriya, - Ils se reproduisent eux-mêmes, sans une surveillance humaine...
Ougryoumov éclata de rire, se renversa sur le dos de la chaise, comme pour qu'il voie mieux le vieillard. Il est simple - simple, mais pas si simple, comme il se montra au début!
— Voici notamment, mon cher aksakal, — au ton de Zykriya plaisanta-t-il, — les porcs surveiller, il est nécessaire un oeil humain. Peut être, sur cette chose-là nous nous mettrons d'accord ? Le porcher — est une profession honorable, nécessaire dans notre économie...
Zykriya sauta, enfonca l'ouchanka. À lui, Zykriya, oser de proposer un tel ?. D'une récente confusion il ne restait pas de trace. Il se retint à peine de ne pas cracher à lui-même sous les pieds, ne pas frotter le crachat, ne pas commémorer le diable , qui poussa le secrétaire de l'organisation de base du parti rire à ses cheveux gris!.
— Qu'est ce qu'il arriva, l'aksakal ?. se perdit Ougryoumov.
— Qu'est-ce qui ne va pas?. Zykriya tarda avec dignité, comme si en supputant, vaut-il répondre au secrétaire de l'organisation de base du parti après tout qu'il entendit tout à l'heure .— Qu'est-ce qui ne va pas?. Et quoi tu me proposes, le tamyr ?. Je sais, où quelle herbe grandit! Je sais, comment pâtre les brebis , les chevaux!. Et toi à moi... Tu, quoi, perdis l'esprit ?.
Ougryoumov éclata de rire. Une telle tournure inattendue l'égaya, et il se déconcerta.
—On fit un faux pas, le camarade le secrétaire de l'organisation de base du parti! — il répétait , en frottant le haut de la tête. — On fit un faux pas,on fit une gaffe! — et ensuite, ayant ri , ordonnait de ne pas faire entrer personne au cabinet et s'occupa de Zykriya. — Eh bien, quelle tâche vous me donnâtes , l'aksakal ...Est ce qu'il ne vous vaut mieux quand même revenir à votre kolkhoze?
En effet, nous...
— J'entendais cela , — dit Zykriya, — il n'y a pas chez vous de place pour tels, comme moi. Je sais tout, et je serais content de revenir, seulement voici la femme n'est pas d'accord! — il s'adoucit un peu, ses yeux devinrent plus chauds. — et je ne discute pas avec elle. Quand on a dans la famille un enfant, chez nous on appelle «la pupille de l'oeil». Comme l'oeil sans pupille, tant et nous avec la vieille sans Merouert...
— Donc vous êtes le père de notre zootechnicienne ?.
— Je suis le père de Merouert...
— Tout cela est égal. Pour vous Merouert, et pour nous encore et le zootechnicienne, — sourit Fiodor Ivanovitch. — une bonne fille est chez vous, soigneuse, non quelque midinette. Bien que... — il cligna de l'oeil à Zykriya. — De telles ne sont de défaite ...
— Merouert — une fille de son père, — avec une dignité dit Zykriya. — Pour elle je ne m'inquiète pas. — il s'assombrit de nouveau. — l'autre me dérange: pourquoi vous ne voulez pas avoir dans le sokhoze des brebis d'Edilbaev?.
Le vieillard apprit qu'àu sovkhoze on décida d'acheter aux voisins trois cents brebis pour la stabulation. Cela lui inspira une idée — d’aller chez Ougryoumov avec une proposition. La race Edilbaev est sans prétentions résistante, apte pour les parcours lointains. Ces brebis ne demandent pas presque aucunes dépenses pour le soin. À vrai dire, pour le troupeau le berger expérimenté est nécessaire... Donc, Zykriya vint proposer les services.
— Et les pâturages?. — avec doute prononça Ougryoumov, en commençant à céder aux persuasions du vieillard. — en effet, chez nous toute la terre est labourée...
Mais chez Zykriya une réponse était prête pour tout. Les bords d'Yesil ? Et La Butte Jaune ?. Il nomma encore quelques terrains, à de différentes raisons non utilisés pour le champ labouré. Pendant ce temps où le vieux berger vécut à Altyn Aray, il fut partout, il observa, il essaya — et il ne demandait maintenant qu'une chose: qu'on lui donne d'abord une centaine et demie de brebis d' Edilbaev...
Non, on ne refuseras pas de bon sens au vieillard... Ougryoumov promettait à Zykriya de réfléchir, d'examiner sa proposition et il retint la parole.
Une seule chose était à craîndre à Zykriya, qu'au lieu des brebis d'Edilbaev, lesquels il pâtait toute la vie, on lui amenerait quelques métis. Et quand les craintes se justifièrent , il s'indigna, s'obstina — alors Ayjan et amena le mari à Ougryoumov...
Et dans quelques jours dans le sovkhoze on amena le troupeau de brebis de la race d'Edilbaev. Zykriya était content. Avec fierté il montra les brebis à Merouert, convaincu qu'il se passa de son aide, il obtint tout par ses forces . Et Merouert, était heureuse du père, souriait en elle seulement: à quoi bon expliquer que sans soutien du zootechnicien de sovkhoze on ne se passa pas ici?.
Quand Merouert vint au sovkhoze Altyn Aray d'Alma-Ata, Khassen n'était pas dans le sovkhoze. Il était sur le terrain lointain, là, où. des froids féroces de janvier endommagèrent les semailles d'hiver . . À l'approche des journées chaudes et ensoleillées il fallait de toute urgence semer des cultures de printemps.
Le printemps était déjà au beau milieu. Desséché, noirci du soleil vif de steppe, Khassen arrivait vers la propriété centrale. Le cheval sous lui traînait à peine, même la proximité de la maison ne le réconfortait pas. Mais avant le bourg il se secoua soudain, hennit joyeusement. Khassen se remit aussi, il regarda tout autour. Et il vit non loin quelques jeunes juments avec les poulains — tout ce que restait du troupeau célèbre d'autrefois. Ils étaient chassés par un djiguite tout jeune dans le bonnet de renard avec le haut de velours rouge. Lui, il était assis sur l'amblier, en tenant dans la main un long kuruk, Khassen remarqua que le djiguite est assis dans la selle gracieusement en quelque mesure, l'amblier porte sans effort son corps flexible et leger. Le gardien de chevaux s'égala à Khassen.
Bonjour !. Probablement, des terrains lointains ?.
Sa voix était chantante et sonore, mais Khassen était trop fatigué pour examiner le visage scintillant devant.
Il rendit le salut à contre-coeur et confirma: oui, du terrain lointain...
Seulement quand l'amblier fut en avant, quand entre Khassen et le cavalier était déjà quinze mètres , il prêta attention que sur le dos du djiguite , en mesure à la course de l'amblier, se balancent, se battent en plein vent deux nattes noires serrées ...
Khassen se rappela que, quand il partait pour le champ, dans le sovkhoze on attendait l'arrivée de la jeune fille-zootechnicienne. On parlait, elle était déjà ici l'année passée pour les stages avant le diplôme — la bonne tête et belle, comme on dit — jolie, tout simplement magnifique! À celle-ci, on parlait, non à la ferme il faudrait aux génisses et aux porcs, — à celle-ci prendre part dans le tournage des films, jouer seulement de rôles principaux!.
Elle, pensait Khassen. Une telle... D'ailleurs, alors il ne découvrit rien d'extraordinaire dans elle, peut-être, des vêtements grossiers pour hommes, la combinaison saisie à la taille avec une large courroie... Un seul qu'il retint: comment librement elle se tenait dans une selle. Une telle position se rencontre seulement chez les jeunes filles kazakhes traditionnellement des auls d'élevage de chevaux.
Khassen était si fatigué, épuisé pendant le jour qu'il parvint à peine au lit et dormit sans se réveiller presque toute la journée. Ensuite il se mit en ordre, examina tout les journaux, qui vinrent à son absence, relut les lettres de ses camarades condisciples, reçues pour le même temps, et vers le soir il se rasa, repassa le costume et se dirigea à la maison de la culture pour jouer le parti-autre aux échecs. En recherchant quelqu'un des joueurs d'échecs, il jeta un coup d'oeil dans la salle, où il y avait une répétition. Il jeta un coup d'oeil — et oublia les échecs, tout dans le monde...
Une jeune fille chantait. Elle était d'une taille probablement, moyenne, mais elle se montra à Khassen extraordinairement mince au milieu de la vaste scène.. Il pénétra plus près, trouva un fauteuil libre — presque toutes les places étaient occupées aux premiers rangs — et jusqu'à la fin il ne détachait pas les yeux de la figure aiguisée. Une taille fine, une petite poitrine à peine vue et une ligne harmonieuse coulante des cuisses... Et les yeux!. Deux tourbillons noirs! Mais voici ce ne sont pas déjà des tourbillons, mais des précipices tournant la tête — après le mouvement de la mélodie ils changèrent, maintenant ce sont des yeux du chamelon trébuchant sur de faibles jambes, — tendres, doux, innocents... Deux nattes, que Khassen retint encore cette fois-là, quand il prit la jeune fille pour le gardien de chevaux!. Ils tombaient au dessous des genoux, en touchant des bouts étalés des jambes droites, fortes...
Khassen souriait — d'un sourire confus, niais. Certes, c'est leur nouveau zootechnicien: Khassen ne fut pas longtemps dans le sovkhoze, mais il connaissait toutes les jeunes filles sur le bout du doigt...
Et comment elle chantait!.
Sa voix était basse, profonde, douce, comme le velours noir.
Que tu verras par le coeur,
tu ne verras pas par l'oeil,
Que tu sentiras par le coeur,
tu ne comprendras pas par l'esprit...
...Elle chantait et en effet bien, Merouert. Elle chantait tellement, comme si cela pas du tout une chanson , composée par quelqu'un, — il semblait, la mélodie et les paroles se naissent les mêmes dans son coeur . Non Khassen seul, tous écoutaient Merouert, sans laisser passer un mot, un son. Et il craignait qu'elle va finir voici chanter, et il avait un tel sentiment, comme si la chanson s'interrompra —et s'interrompra sa vie...
Merouert le remarqua et sourit. Ensuite elle finit chanter, descendit de la scène, regarda autour — et s'assit à côté de Khassen. Ils écoutaient, comment les autres se produisent, et à Khassen semblait que tout cela est dans le rêve.
Après la répétition ils sortirent ensemble du club et comme si facilement, librement, leurs langues se délièrent , — comme cent ans ils étaient familiers l'un avec l'autre.
— J'entendais, vous firent vos études aussi à Alma-Ata, — dit Merouert.- Nos instituts et les foyers étaient dans la même rue, et nous ne nous voyions jamais...Il est étrange , n'est-ce pas ?.
— Très! — convint Khassen. C'est seulement maintenant lui vint à l'esprit - ce qui est ridicule, vraiment: là, à Alma-Ata, de vivre tant d'années - et ne pas connaître que Merouert était tout près ! .
—- Donc, nous avons un tel destin - rit Merouert -, se rencontrer sur la terre vierge... А moi, entre autres, je connais certains vos professeurs...
— Qui ?
— Chez nous plusieurs faisaient les cours... Le professeur Aydoungaliev, par exemple... Il faisait chez nous la culture des plantes. En effet, bien que nous soyons les zootechniciens, mais nous passions l'examen de la culture des plantes, et de l'agriculture...
Khassen n'entendait pas, de quoi plus loin parlait Merouert.
Alchinbek Aydoungaliev! De nouveau!.
Si pouvait Khassen penser qu'entendra de Merouert ce nom!.
Depuis Khassen entra à l'institut agricole, seulement une fois il eut l'occasion de se rencontrer face à face avec Aydoungaliev. Quand Khassen apparut au cabinet du professeur, Alchinbek l'accepta avec la plus grande cordialité, et fit asseoir immédiatement dans le fauteuil, était prêt d'écouter, s'il faut — aider... Mais Khassen vint avec un seul but: savoir où sa mère fut enterrée ...
Le cours spécial, que faisait d'habitude Aydoungaliev, écoutait Khassen chez un autre professeur. Il se heurtait à Aydoungaliev quelque part dans le couloir, dans le vestibule d'institut, saluait poliment et tâchait plus vite de disparaître. Probablement, et le professeur n'éprouvait pas un désir spécial de se rencontrer avec Khassen. Il semble, déjà au dernier cours Khassen entendit dire des rumeurs de quelques potins. Comme si le professeur Aydoungaliev courtisa une étudiante, qui fait ses études au vétérinaire. Plus loin opinions se séparaient. Les uns disaient que l'étudiante veut passer bail avec le professeur, même si celui est plus âgé de deux fois : ce n'est pas grave! En effet, un tel bel homme, malgré les années! Et le savant! Et avec le nom!
Les autres affirmaient que tout va juste au contraire. L'étudiante, pour qui se passionna le professeur, s'avéra un gros morceau. On disait que cette zootechnicienne là — pas du tout de ces papillons légers, qui voleront sur le feu vif, et ensuite rampent par terre, ayant brûlé les ailettes bigarrées...
Khassen se rappelait ces commérages. Il ne leur attachait un sens à cette époque-là , Aydoungaliev et ses passades avec quelque sotte de la vétérinaire ne le concernait pas ... Mais maintenant il devina à demi-mot qu'il s'agissait alors de Merouert...Il devina et s'ennuya de la conjecture personnelle.
— Vous écoutiez ses cours ? — demanda-t-il, en se surmontant. — Comment il lut ?.
— Qui ? Alchinbek Aydoungalievitch ?.
On le trouvait comme un des meilleurs professeurs. Il est un tel érudit,si éloquent ... Et en général — un tel homme intéressant!. Toutes nos filles en étaient amoureuses, folles!
— Et vous aussi ?.
— Et moi — aussi! — Merouert rit. — à vrai dire, un peu, un tout petit peu.
— Et vous êtes sûr qu' un tout petit peu ?. En effet, il est si intéressant... Et le plus important - jeune . ....
—Et vous — un aiguillon, il s'avère !.-Merouert se tut en colère . Mais elle, on voit, ne voulait pas longtemps bouder Khassen.—Il viendra bientôt à Altyn Aray — dit-elle, — alors vous-mêmes, vous verrez tout... - Dans la voix de Merouert se fit entendre le dépit. Comme si Khassen la fit revenir par mégarde à la question anxieuse, pas encore décidée jusqu'à la fin .
— Que veut-il ici, chez nous dans le sovkhoze ?
— J'entendais, le professeur fit ici un champ du blé expérimental supportant la sécheresse. Ainsi on me parlait. . Mais en effet, vous êtes un agronome et vous devez tout savoir mieux que moi.
— Je sais seulement que le cher professeur est trop en retard déjà pour la campagne des semailles.
— Oui ?. Mais en tout cas il viendra...
— Pour ne pas tarder à faire quelque chose d'autre?.
Merouert jeta un coup d'oeil surpris à Khassen. Il semble , elle était prête à se vexer sérieusement.
Khassen se mordit la langue.
Il accompagnait Merouert à la maison. Revenir chez soi il ne voulait pas. il errait lentement le long de la rue centrale, déserte, sombre à cette heure avancée. Il sortit à la steppe. Et la bonne moitié de la nuit il errait au delà du village , en pensant de Meoruert, d’Alchinbek , de lui-même ...
Et Merouert ?. Que pensait-elle ce soir?
... Pour la première fois elle vit Alchinbek Aydoungaliev, quand elle était à la dernière année d'étude. Il était son anniversaire — Merouert avait vingt deux ans. Elle apparut au cours dans la plus belle robe de laine noire, avec une finition élégante des dentelles blanches. Les gars de son groupe, ayant appris, de quoi il s'agit, se précipitèrent pour les fleurs, firent asseoir Merouert derrière la table de devant, à côté de la chaire, mirent devant elle un bocal avec un bouquet de tulipes, les premières de ce printemps . Il ne se passa pas de plaisanteries habituelles. On demandait que Merouert organise, eh bien, pas le banquet, mais le souper de camaraderie obligatoirement et pour qu’ à ce souper il soit, certainement, à quoi trinquer, quoi boire pour sa santé. Le responsable Japar, maigre et long, comme la perche, avec qui on soutient la corde avec le linge, menaçait de ne pas aller à la cantine pour que vers le soir se donner de l'appétit et se préparer manger un mouton entier...
En général, il était gai, tous faisaient du bruit, rivalisaient dans l'esprit, félicitaient Merouert, et personne ne remarqua, comment la pause entre les cours s'acheva et dans l'auditoire entra Aydoungaliev. Encore jeune, svelte, avec poivre et sel dans les cheveux épais, il se trouvait près de la chaire et attendait patiemment, quand le boucan cessera et les étudiants prendront les places. Il ne dit pas un mot au sujet du désordre, il fit semblant de ne rien remarquer, il retint seulement le regard sur les tulipes se trouvant devant Merouert... Elle se glaça: maintenant il s'indignera — quelles libertés, et encore aux cours du professeur connu?. Mais Aydoungaliev sourit seulement et, il sembla à Merouert, il hocha la tête légèrement.
Ce jour-là il faisait la conférence inaugurale pour le cours spécial.
La culture des plantes... Que dire, un sujet pas trop fascinant!. Mais les paroles du professeur coulaient harmonieusement, librement. Sa voix de baryton se remplit d'inspiration et vibrait sur les notes basses, s'arrêtait dans une pause significative, trouvait le renfort à un geste comme involontaire, mais exactement compté. En parlant de la terre-nourrice, de sa couverture verte, de la nature, le professeur citait par coeur Tiouttchev, Abay, Fet et ressemblait à un artiste, qui, indépendamment du rôle, était persuadé d'art de tenir irrésistiblement la salle.
Меrouert écoutait le professeur, mais cela ne lui empêchait pas de penser de quelque chose de sien . Il arriva: soudainement elle était emportée quelque part dans des rêves obscures , vagues . De quoi? .. Elle ne serait pas pu répondre, elle -même.Tous les étudiants, il semblait, étaient pris par le cours, — tous, excepté la jeune fille étant assise en face... Le professeur se sentit piqué . S'étant tu soudain, il fit une pause et s'adressa à Merouert :
— Où nous nous arrêtâmes ?. Oui, oui, je vous demande, la belle avec les tulipes!
Меrouert se troubla, rougit. À cet instant ses joues ne cédaient pas aux pétales de feu des tulipes. Mais l'émotion donna seulement de la force et de la sonorité à sa voix tendre de poitrine.
— Vous lûtes le fragment du poème d'Olzhas Souleimenov «la Terre, salue un homme», — dit-elle , regardant le professeur. en face — Et jusqu'à cela on parla que tout par la terre est créé par les mains de l'homme ...Меrouert répéta mot à mot la phrase prononcée par Aydoungaliev, et ajouta brusque:—et plus loin, probablement, vous aviez l'intention de passer aux raisonnements sur la belle terre aux principes du cours spécial de la culture des plantes.
Aydoungaliev était confus. Oui, il en effet il voulait passer au sujet du cours d'introduction... Mais quel genre de l'ironie ?. D'où un tel ton moqueur ?.
Les étudiants souriaient, en échangeant des coups d'oeil . Ils savaient que Меrouert — est non seulement une jeune fille la plus jolie dans le cours. Et en ce qui concerne des connaissances elle pouvait rivaliser avec n'importe quel gars, et son caractère si rêveur, exalté, pouvait devenir décisif et ferme, quand des circonstances y obligeaient. À la différence des jeunes du même âge, elle comprit qu'il ne suffisait pas que les passants s'oublient à la regarder dans la rue que pendant les soirées presque la moitié de l'institut la courtise ... Меrouert prenait au sérieux les gens, elle-même, son propre avenir et, comme il arrive souvent à ceux qui sont très doué de la nature, elle cherchait dans la vie non ce qu’était donné facilement, ce qu’allait aux mains, mais au contraire, ce que demandait du travail, de la persévérance, des efforts des forces mentales. Merouert chantait, dessinait, on lui prédisait après l'école secondaire une école d'art. Mais, en dépit de tous les conseils, elle choisit la faculté vétérinaire. De ses proches gens ce choix approuva , peut-être, seulement le père...
Au début Alchinbek Aydoungaliev ne devinait pas, avec qui il a une affaire. Lui, le connaisseur des coeurs féminins, il pensait que devant lui une naïve ordinaire d'aul ... Eh bien,non sans un caractère rébarbatif, non sans morgue, il est clair... Et cependant — où à celle-ci,une jeune fille naïve, ne voyant rien dans la vie, lui résister ?.
Plus obstinément Merouert l'évitait, plus séduisante lui présentait la victoire. Conformément aux images de l'Est classique, il comparait Merouert à une belle biche, et il se comparait — au lion à la crinière épaisse, qui la poursuit... Mais la biche échappait tout le temps.
Aux regards expressifs du professeur Merouert répondait, en effet, par un sourire très gentil, mais — et rien de plus.
Alors Aydoungaliev avança tout droit. Il lui proposa la main et le coeur.
Eh bien, quoi Merouert ?. A vrai dire , elle se perdit...
Elle savait pour ce moment-là sur le professeur tout: qu'il est veuf qu'il à près de cinquante ans qu'il est sur le bon pied dans le milieu scientifique. Si elle acceptait de devenir sa femme, et son futur serait assuré. Oui quel!. Au lieu du foyer d'étudiants avec une pièce aux quatre lits elle se trouvera dans un appartement luxueux de professeur, dans la maison sur la principale avenue de la ville. Ses camarades de cours, diplômés de l'institut, partiront aux sovkhozes, aux auls éloignés, et elle ?. Les théâtres, les magasins, les maisons de couture, les salons de coiffure - tout à côté, il faut parcourir sur l'asphalte, en frappant des talons hauts! Les robes, les toilettes, les bijoux —à quelle jeune fille c'est indifférent ?. Et si ajouter une auto personnelle et une maison de campagne quelque part dans la montagne ?. Si elle aura enclin à ce que Merouert trouvait comme une vocation — qu'y a-t-il?. Elle, la femme du professeur Aydoungaliev, entrera au cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat, peut-être, elle soutiendra une thèse de candidat. . Et elle jettera un coup d'oeil un jour aux lieux natals, qu'on l'admire, qu'on en soit fier — ceux qui se rappelle Merouert par la gamine aux pieds nus?.
Probablement, et non dans les peintures si épaisses se présentait Merouert le futur tout à fait accessible à elle maintenant, en tout état de cause, elle réfléchit..
Cependant est-ce qu'elle rêvait de ces choses-là autrefois! À une telle vie elle se préparait ?. Est-ce qu'après les paragraphes secs des manuels ne lui semblaient pas de vastes espaces de steppe prenant l'esprit ?. Les collines bleues semblables aux vagues figées ?. Les herbes bigarrées du printemps?. Est-ce qu'elle ne s'accoutuma à une idée qu’elle reviendra là-bas, à la steppe natale pour continuer l'affaire de ses ancêtres, seulement autrement, au niveau des connaissances scientifiques modernes? Quoi maintenant ?. Aux réunions du komsomol, dans le tumulte des discussions estudiantines, que chez eux dans le foyer étaient parfois longtemps après minuit, les paroles sonnaient bien souvent : «la terre kazakhe», "le peuple", «le devoir devant le peuple»... Si ce ne sont que les paroles pour elle, alors comment elle réussira à accomplir sa dette en souffrance de la fille ?.
Mais Merouert pensait non seulement de cela.
Que signifiait pour elle Aydoungaliev ?. Si elle est capable d'aimer par cet amour, de qui rêvait encore par la gamine, en lisant «Kozi-Korpesh et Bayan Slou», «Romeo et Julliette» ?. Oui, Merouert rêvait de l'amour haut, sublime, comme un vol de la flèche chaude, appelant vers la bataille , tendre, comme la mélodie de la dombra dans la nuit étoilée...A quoi mentir, l'attention du professeur lui était agréable. Il était encore beau, svelte, plein des forces, et les années, ayant tracé des plis rudes sur le visage , donnaient seulement à tout l'aspect d'Aydoungaliev un charme courageux... Мerouert n'exagéra pas, en disant à Khassen que toutes les étudiantes de son cours en tombaient amoureuses. Mais une chose— tressaillir et rougir, comme elles, quand le professeur s'adressera à toi avec une question, et ensuite décrire aux amies, comment il jeta un coup d'oeil, et quoi il dit, et comment il sourit, — ici et ce n’est même un amour, mais simplement une imagination, un jeu avec soi ... Et autre, tout à fait une autre chose — se décider devenir sa femme.
Oui, Merouert se perdit. A l'âge de vingt deux ans la jeune fille la plus fougueuse et exaltée devient assez raisonnable, quand il s'agit de son futur. Elle ne s'empressait pas avec une réponse définitive. Quand le professeur fit à elle une proposition, elle était occupée par le diplôme d'études supérieures. Dès le matin Merouert pénétrait dans la bibliothèque et passait sur les livres jusqu'à la clôture. Cela continuait trois mois. Elle se soutint avec une mention très bien . Maintenant il fallait décider quelque chose, et Merouert ne pouvait pas comprendre toujours les sentiments. Elle ne répondit au professeur ni "oui " ni " non", elle annoça qu'elle doit encore réfléchir. Et que le professeur n'insiste pas, ne presse pas — elle ira chez les parents, au lieu d’affectaion, encore une fois elle pèsera tout, et lui... Il lui faut avoir un peu de patience...
Que faire ?. Аydoungaliev accepta. D'autant plus que Merouert reçut le bulletin de placement à Altyn Aray non sans sa participation secrète: dans ce sovkhoze Aydoungaliev avait l'intention d'éprouver une sorte du blé, on lui chercha un terrain pour le champ d'essai... Peut-être, tout se formait même vers le meilleur.
En faisant des démarches pour Merouert, le professeur pouvait supposer le moins que notamment à Altyn Aray elle se rencontrera avec Khassen. Déjà ensuite, après un certain temps, lui se rappela un proverbe : «Si l'on perdit quelque chose fais coupable non l'ennemi et non le diable mais soi-même...»
Khassen et Merouert attendaient l'arrivée du train à la halte. Depuis qu'ils firent connaissance, la semaine passait. Khassen rencontrait Merouert encore deux fois, mais maintenant il lui semblait qu'il la voit pour la première fois — si mince, dans la robe à la mode du nylon léger... Elle tenait dans les mains un bouquet de tulipes de steppe à peine ouvertes.
À vrai dire, Khassen était un peu agacé qu'elle se revêtit du nylon pas du tout pour lui, ramassa des tulipes et alla à la halte... D'ailleurs, lequel «un peu agacé», cela le tourmentait tout à fait. Bien que quel droit il ait pour la jalousie? Qu'elle rencontre le professeur, c'est leur affaire personnelle et lui, Khassen, cela ne concerne pas du tout...
Mais le plus fâcheux consistait en ce que lui, Khassen, se trouva ici à cause d'Alchinbek Aydoungaliev. Le professeur informa de son arrivée le sovkhoze par le télégramme , et Ougryoumov confia Khassen de saluer sur la terre vierge la célébrité de la capitale.
Quant à Merouert, elle comprenait, pour quelle raison se trouva ici Khassen, cependant elle ne voulait pas beaucoup qu'il voie, qui est ce qui elle rencontre. Merouert était confuse maintenant de son aspect trop de gala et se grondait pour ce qu'elle ait cédé à la vanité stupide féminine. Pour cacher la confusion personnelle, elle aspirait à se tenir librement, même d'une manière impertinente un peu, et cela, à son tour, troublait Khassen.
Et encore j'aime dessiner, — continuait Merouert la conversation commencée, en scintillant coquettement d'immenses yeux noirs. — si je voulais, je pourrais entrer à l'école Sourikov...
— C'est dommage, — à son ton lui répondait Khassen. — les peintres - ce ne sont pas nous, de simples mortels ......
— Et les peintres femmes ?.
Les peintres femmes — surtout... Maintenant je me trouverais à cette halte oubliée par Allah, et vous passeriez devant dans le rapide — quelque part à Moscou ou Paris, ouvrir l'exposition personnelle...
Ah, non l'exposition n'a pas d'importance... A Moscou , la première chose que je voudrais c'est courir pour acheter de la crème glacée .... Chez vous dans le sovkhoze je m’ennuyai beaucoup de la crème glacée!.
Si tôt?.
Les deux éclatèrent de rire.
Entre autres, vous dessinez ou peignez à l'huile ?
L'un et l'autre.
Maintenant il est clair, pourquoi la dernière fois vous aviez une tache noire entre les sourcils. Mais il me semblait que vous faites la propagande parmi nos jeunes filles de la culture indienne...
Soudain Merouert s'attrista, soupira.
— Quel peintre. de moi.. Simplement un badigeonneur.
— Non, c'est bon...
— Être un badigeonneur ?
— Savoir dessiner... Vous dessinez quelque chose maintenant ?
— Je tente...
— Quoi ?
— Tout est très simple. La steppe... Le coucher... À côté du cabaret se réunirent les tractoristes...
— Et comment ?. On réussit?
— On réussit, quand ce que tu peints, t'inquiète...
— Et les tractoristes ne vous inquiètent pas ?. À moi cela,vous savez, plaît même ... Que personne de nos tractoristes ne vous inquiète... Mais la steppe doit réussir chez vous?
— Elle, tout juste , ne réussit pas chez moi.
— Comment ça ?.
— Vrai. Elle chez moi... ne respire pas, comme on dit chez les peintres. Ne respire pas... Est morte, comme le drap noir...
— Et si retoucher les freux ?. Les peintres toujours représentent quelque chose pour ranimer le tableau...
— À quoi ici les freux... dit Merouert tristement, sans accepter la plaisanterie. — Simplement la steppe changea, tout est autour labouré. Je discute avec le père, je persuade, et moi, je ne peux pas m'habituer. Comme si quelqu'un prit et me vola un rêve le plus intime.
— Un rêve ?
— Oui, je rêvais ainsi voir comment à la steppe de l'horizon à horizon ondulent les herbes vertes, parmi eux — les troupeaux de moutons, passent en coup de vent les chevaux, pâturent les troupeaux de vaches. Cela vous est ridicule?. Et en effet, moi, je suis une fille du berger et je m'habituai dès l'enfance aux animaux...
— Non, cela ne me fait pas du tout rire. Seulement si vous voyez ici au lieu de l'herbe et des brebis la mer des épis d'or - est-ce que c'est mauvais ?
C'est aussi d'une belle manière, je ne discute pas... Mais un homme... Comprenez, en effet, les hommes — comme les cygnes. Mon père dit que les cygnes, qui se réunissaient plus tôt chez nous sur les lacs envahis par les roseaux le long de la rive quand la mer artificielle apparut dans les lacs cessèrent d'apparaître. Apparemment — quel vaste espace! Et les cygnes doivent être plus nombreux !. Mais ils sont absents... Je veux dire quoi que nous n’admirions les mers du blé, nous ne nous réjouissions des récoltes, mais quelque part dans le coin le plus secret du coeur chez nous, les nés à la steppe, se gardera pour toujours la tristesse de ces vastes espaces de stipa. Est-ce que je n'ai pas raison ?.
— Non, déjà nos enfants n'auront pas de cette tristesse . Pour eux se montreront plus poétiques d'autres paysages. Ceux que nous créons...
— Vous raisonnez comme un agronome, Khassen. Excepté le blé, vous ne voulez rien savoir... Dans cela est votre faiblesse.
— Et je trouve — la force. Ne pas être triste du passé irrévocable, mais être un réaliste et regarder courageusement au futur. Vous trouvez que c'est une faiblesse ?.
Probablement, vous avez raison ... Vous avez raison encore une fois... Vous savez, plus tôt il me semblait que la lutte entre le vieux et le nouveau est une lutte, un désaccord entre les vieillards et nous, les jeunes. Mais en fait ce n'est pas du tout ainsi. La lutte est dans l'âme de chacun , il est jeune ou vieux. Qu'est ce qui est absorbé avec le lait de la mère — il n'est pas facile de changer ainsi...
Je comprends, Merouert, de quoi vous voulez parler. Par tous les siècles et les siècles on s'occupait de l'élevage, et entre eux il y a des tels, qui sont malades maintenant pour leur steppe libre. Mais par leur esprit et ils comprennent : on ne peut pas être figé, s'arrêter à une place, le temps change, avance, et notre peuple doit se changer et s’avancer avec lui. Et le pain... Je vous raconterai une fois une légende, que j'entendait de mon grand-père. Elle s'appelle : «La légende sur le grain de blé»... Khassen garda le silence. — J'ai un bon grand-père, Merouert.
J'appris beaucoup de lui...
Merouert regarda attentivement Khassen. Un haut front, des pommettes fermes, un regard tranquille ouvert... Et cet agronome, qui se montra à elle seulement par un gamin exalté, commençait lui plaire. Et surtout Merouert ne voulait pas pour qu'il voie, comment elle se rencontrera avec le professeur...
Le professeur... Quoi chez elle est commun avec lui?
Pourquoi elle vint ici ?. Pourquoi jusqu'à ce temps -là elle ne refusa pas — mais le fit attendre la réponse ?. Peut-être, la semaine passée elle se rappelait plus souvent Khassen, qu'Aydoungaliev.
Eh bien, et Khassen? Comment est-il envers elle? Il faut examiner cela encore. Et pour le moment — quoi faire, il faut rencontrer Alcheke, quand même de la politesse simple. Seulement voici Khassen...
De loin le grondement lourd du train s'approchant se fit entendre,
— Khassen, je veux vous demander... elle hésita, — Si vous ne pourriez pas...
— Ordonnez, Merouert. — Khassen s'allongea, ayant claqué d'un ton badin des talons. — Arrêter le soleil ? Vous apporter du gin dans une bouteille magique?
Merouert éclata de rire:
— Vous devinâtes presque, Khassen. Je demande quelques bouteilles, seulement non avec le gin, mais avec le champagne, du wagon-restaurant... Le père veut inviter quelqu'uns des parents. Et encore. Il serait bien de prendre une boîte de bonbons de Moscou, cela vraiment pour moi personnellement.
— J'écoute et obéis... Seulement comment faire avec mon visiteur ?.
— Rien ne lui arrivera, qu'il attendra un peu...
— Et c'est vrai...
Vers la halte roula le convoi et s'arrêta. Khassen se mit à courir vers le wagon-restaurant, et Merouert se dépêcha vers le wagon à banquettes rembourrées, lequel était indiqué dans le télégramme.
Quand elle vit Aydoungaliev, il se trouvait déjà sur la raie damée de la terre remplaçant le quai, — haut, semblable au sportif, dans un costume impeccablement cousu. À deux pas de lui il y avait une grande valise en cuir, toute dans les courroies et les éclairs, avec les étiquettes de différentes villes et des pays. Mais il semblait, le professeur oublia la valise, tout dans le monde — avec la jouissance il aspirait le faible vent volant de la steppe et regardait le buisson du lilas solitaire, on on ne sait par qui planté ici ...
Soudain il lui sembla gentil et touchant, ce professeur âgé, ainsi admirant avec abnégation le buisson lilas... Меrouert s'approcha de lui et tendit la main :
— Bonjour, Alcheke.Soyez le bienvenu...
Aydoungaliev se tourna, et vit Merouert et brilla tout.
— Merouert ?. Je suis si content que vous décidâtes de me rencontrer...
Merouert se troubla, sans connaître quoi dire.
— Et moi, vraiment je n'espérais pas, je pensais...
Le professeur ne finit pas.
— Comment vous alliez ? — l'interrompit Merouert. — Tout est bien ?
— Qu'est ce qui peut arriver avec moi ? Et vous m'attendiez ? Vous vous inquiétiez ?.
Certes, — Merouert salua vaguement, — tout arrive dans le chemin... Elle chanta d'un ton badin le couplet de la chansonnette d'enfant :
La locomotive ne se retint pas ,
Descendit sous la pente,
Et le chaton rit,
Commença à lécher la queue!.
Les deux éclatèrent de rire.
—Comment vous vous installèrent dans le sovkhoze ? — demanda Alchinbek, en s'orientant de tous les côtés. — Quels sont les gens ici ? Les enthousiastes des terres vierges ? Ou les habitants temporaires, les amateurs des longs roubles?.
Merouert n'eut le temps de répondre. Khassen s'approcha d'eux, en serrant contre le coeur à deux mains les achats.
— Bonjour, Alchinbek Aydoungalievitch...
Le professeur représenta sur le visage la joie :
Qui je vois! Khassen ?. Et toi ici ?.
Merouert regarda avec embarras un jeune agronome.
— Et Khassen me disait que vous n'êtes pas familiers!.
Le professeur haussa les épaules d'un air vexé:
— Quant à moi, je ne me trouve pas comme étranger à Khassen...
Il embrassa d'un regard en cachette un jeune homme du corps athlétique , son visage pas beau, plutôt rustaud, même sévère, mais attirant par des traîts courageux. Il remarqua avec quelle expression Merouert le regardait de temps en temps... «Ainsi, ainsi ...» — répéta en soi plusieurs fois Alchinbek. Il ne comprenait pas encore que tout cela signifie, mais dans le coeur bougea l'alarme.
De tous seulement Khassen semblait tout à fait imperturbable.
— Le camarade Ougryoumov est très occupé aujourd'hui, — expliqua-t-il , — et il me demanda de vous rencontrer. Je ne savais pas que vous êtes rencontré par notre zootechnicien.
Merouert saisit dans les derniers mots de Khassen le reproche, mais ne répondit rien
— Et le père ? — s'adressa brusquement le professeur à Khassen, — il est aussi ici, à Altyn Aray ?.
— Non, — dit Khassen. — Il est à la mine phosphorique de Karataou. Jusqu'à la pension il voudra passer peu probablement chez moi. Et ensuite — qu’ est-ce que lui faire là, seul?
Soudain Alchinbek tout se serra quelque peu, se ternit.
— Oui, oui, je comprends... murmura-t-il . — Une fois nous nous voyions dans ces endroits...
Le professeur ne mentait pas: il se rencontrait à la mine de Karataou avec Atymtay. Et sa mémoire conserva bien tous les détails de cette rencontre malheureuse...
Karataou — on appelle ainsi la périphérie des contreforts de nord-ouest de Tien-Shan. Il existe ici un gisement unique des phosphorites découvert il y a plus de cent ans par le naturaliste connu, le membre de la Société géographique russe N.A.Severtsov, venu à cette région avec les premiers détachements des troupes du général Tchernyaev. Depuis ce temps-là dans les pays situés au pied des monts de Karataou on menait les travaux de prospection; avant la révolution ils avaient un caractère épisodique, mais dès les années trente ils acquirent une méthode et une envergure. De puissants gisements des minerais des phosphorites découverts ici fit Karataou par la deuxième base dans le pays selon les stocks des engrais minéraux après des apatites de Khibiny. Pendant la Guerre nationale à Karataou on commença la construction du plus grand combinat. Son dépôt de matières premières était la mine de Tchoulaktaou.
Voici ici, à ces endroits , vint le commandant de la compagnie de fusiliers-voltigeurs, le lieutenant-chef Atymtay, ayant laissé aux soins du grand-père le petit fils...
Étant revenu à la profession d'avant-guerre, il s’embaucha au détachement de prospection géologique par le maître-foreur. Les recherches des gisements des phosphorites avait lieu dans une ville Dzhamantas, à vingt kilomètres d'une jeune ville des mineurs, apparue récemment — Karataou.
Deux blessures tourmentaient Atymtay. Une d'elles, comme les médecins dans l'hôpital supposaient, guérit assez vite. Аtymtay rejeta la béquille et se mit à marcher sûrement sur la terre pierreuse de Karataou , bien que le boitement facile chez lui reste pour la vie. La deuxième blessure ne se cicatrisait pas, ne se serrait pas et devenait au jour le jour plus insupportable.
«Tu es jeune, —parlaient les amis, —Tu es un homme ... Sois ainsi un djiguite , bon sang, un maître de ton destin! Il y a peu de femmes dans le monde ?. Tu trouveras encore à toi-même selon le coeur. Choisis. Parmi celles qui t'admirent, seront recherchées et mieux de Bibigaycha! Et oublie la. La femme infidèle, la mère qui quitta le fils — elle est indigne pour en penser même!.»
Et Atymtay tentait d'oublier, ne pas penser.
Parfois il réussissait — dans la conversation avec les amis, avec un verre du vin. Il y avait le cas , il était attiré par quelque femme, en effet, il était encore jeune , plusieurs femmes voulaient avec lui joindre la vie. Mais tout s'achevait par la tristesse et la solitude. Quand il n'avait tout à fait de force, il partait pour quelques jours chez Khassen. Le travail venait en aide— il ne savait pas faire quelque chose à moitié de force, sans se donner entièrement.
L'expédition de Dzhamantas devint peu à peu une mine, Atymtay y était fixé par le chef du terrain. Les réunions de planification, les conférences techniques, la lutte pour la production augmentée... Les autorités minières le respectaient et appréciaient, et les camarades par une vieille habitude l'appelaient — «la foreuse boiteuse»...
Tout juste cette année-là, quand le gisement de Dzhamantas était mis en exploitation, Alchinbek Aydoungaliev y vint. Il " se promotionnait" de nouveau. On lui demandait de préparer le compte rendu détaillé pour le Conseil des ministres de la république sur une large utilisation des ressources minérales du Kazakhstan dans l'agriculture. Аydoungaliev faisait connaissance à la place avec les possibilités réelles, définissait les perspectives, faisait les conclusions... Et les conclusions dépassaient toutes attentes. Il s'avéra que dans dix — quinze ans les phosphorites de Karataou assureront quarante pour-cent des besoins des engrais minéraux de tout le pays, — certainement, aux rythmes correspondants de la production et du traitement. Si prendre en considération que la superficie ensemencée au Kazakhstan est égale environ à trente millions d'hectares, pour elle serait assez de la moitié des engrais produits par le combinat de Karataou...
En recueillant les données, Alchinbek sentait la participation personnelle aux grandes affaires, aux perspectives captivantes, avec qui le pays vivait à cette époque-là. Il présentait déjà, comme il lira un exposé — probablement, devant l'auditoire étroit, étroit et très considérable... Et s'il ne lira pas alors son "compte rendu" volumineux relié à cuir artificiel, il se trouvera en tout cas chez les gens les plus responsables dans la république...En bref, il travaillait assidûment, en mettant de grands espoirs en avenir — non seulement du combinat de Karataou...
Ayant l'intention d'aller à Alma-Ata, Alchinbek visita pour la dernière fois toutes les mines et revenait de la plus lointaine, où on venait de mettre une mine en production. À côté d'Aydoungaliev était assis un assistant de l’ingénieur en chef du combinat. La voiture était conduite par le chef du terrain Atymtay. Il jetait des coups d'oeil parfois au miroir sur la pare-brise et y voyait le visage d'Alchinbek content, rose, haut en couleur. Chaque fois les doigts d'Atymtay serraient plus le volant, et la haine, comme le lasso tressé du crin, serrait plus fortement la gorge. Il savait, qui est assis derrière lui.
À la différence d'Atymtay, Alchinbek ne devinait pas, avec qui le cas le mit en contact.. Il ne voyait jamais le mari de Bibigaycha, et le nom, que portait Atymtay, n'était pas vraiment si rare chez les Kazakhs...
La voiture roulait par le chemin irrégulier, couvert des fondrières. Atymtay pressait du moteur, combien il pouvait. Les impulsions rudes, le cahotement fou — tout cela semblait, lui faire seulement le plaisir. De tous les côtés scintillaient les buissons cachectiques du bayalish et kokpet, au nord partait la steppe grise lisse, vers le sud étaient vues les chaines de montagne lilas du Petit Karataou.
Il était presque le coucher du soleil. Jusqu'au combinat il restait encore cinquante kilomètres du chemin désert, sans aucun aul en passant.
Probablement, ceux qui s'installèrent sur le siège arrière, s'habituèrent, prirent patience, pour le cahotement et maintenant tout le temps ils bavardaient de quelque chose. L'assistant de l'ingéneur en chef , un bon boulot aux yeux ronds confiants , pendant le voyage court se lia d'amitié avec le visiteur d'Alma-Ata, probablement lui flattait la sincérité, que se permettait Alchinbek ...
Atymtay écouta.
—...Alors je décidai que sera mieux, si elle renonce à son fils, — parlait Aydoungaliev. Ses mots sonnaient sourd et indistinctement, Atymtay devait s'efforcer pour les analyser. — Une nouvelle famille...
Mais l'enfant... Le boulot se perdit évidemment. — à l'enfant personne ne remplacera la mère...
— Et les enfants, qui grandissent avec la belle-mère ou le beau-père, ils sont heureux, à votre avis?. Non, il faut couper le noeud à la fois...
Atymtay tourna la voiture sur la butte rapide et il faillit de se graver presque par la tête au verre de devant.
— Si on ne peut pas plus doucement ?. — implora le boulot. Et — déjà à Aydoungaliev:- Et elle ?. est ce qu'elle accepta ?
—Pas à la fois...
— Mais...
— Vous connaissez mal les femmes, mon cher... Pour elles...
Plus loin Atymtay n'entendit pas.
Son coeur frappait, comme un marteau piqueur embrayé à pleine capacité.
— Et le garçon ?. Le père ?.-Vous depuis ce temps-là, vous ne vous rencontriez pas ?
— Non, — ayant gardé le silence, Aydoungaliev répondit. — Je voyais le garçon une fois... mais le mari — non. Il ne faisait pas savoir de lui..
«Et! Ainsi tu veux que je fasse savoir de moi-même ?. Eh bien, attends, tu feras connaissance maintenant !» Atymtay appuya par à-coups sur le frein.
— Je vous demande de descendre de la voiture, — dit-il sans se retourner.
Aydoungaliev était assis de côté, près de la portière.
— Pourquoi ?.
— Et plus vite... Il faut ainsi.
Je vous en prie ...
Sans rien comprendre, Aydoungaliev ouvrit la portière et descendit docilement. À peine il toucha par un pied la terre, comme Atymtay mit les gaz, la voiture s'élança en avant. Aydoungaliev tomba. Tout se passa en un instant. Que criait Alchtchinbek resté sur le chemin, Atymtay n'entendait pas déjà.
— Arrête!. Que tu fais ?. se mit à hurler, s'étant remis, l'assistant de l'ingénieur en chef .
Atymtay se courba seulement vers le volant. La voiture allait à toute vitesse, en sursautant les fondrières, le boulot malheureux se jetait du côté à l'autre.
— Toi quoi, tu devins fou ?. il saisit Atymtay pour les épaules.-arrête la voiture, on te dit!.
— Calmez vous, — pressa Atymtay entre les dents.
— Arrête, de grâce!. En effet, la nuit bientôt... Qu'est ce qu'il fit à toi ? On ne peut pas laisser un homme dans la steppe!.
—Lui et non cela ,il mérita, — jeta court Atymtay.
— En effet, il périra!
— Qu'il périsse!
— On ne peut pas ainsi! C'est un meurtre!
— Si vous voulez, restez avec lui.
— Quoi ?. — avala de travers le boulot. — le dieu voit, je fis tout qu’est ce qui est dans mes forces. — il se rejeta en arrière, s'enfonça dans le coin...
La voiture volait par la flèche à la brume couvrant de l'ouest.
Cette nuit-là, Alchinbek éprouva plus que pour toute la vie. Il naquit dans la campagne, son père était un professeur, plus tard — un directeur de l'école de l'aul. Alchinbek était un des meilleurs élèves, en effet, il prenait plus par l'application et par la diligence, que par les talents et l'esprit. Il était plus capable surtout pour les objets, qui demandaient de la mémoire. Il retenait facilement les vers, les noms des montagnes et des rivières, des astres, les dates historiques, surpassait les autres dans les sciences naturelles, la biologie. Le père décida que son fils réussira au futur, si deviendra non un astronome, mais , pour ainsi dire,un agronome. Alchinbek était d'accord avec lui.. Cependant il grandit dans la famille du professeur, non du laboureur, non de l'éleveur du bétail, les livres lui remplaçaient beaucoup de ce que les autres étudiaient de l'expérience personnelle de l'enfance..
Mais quoi qu'il en soit, il entra à l'institut agricole.
S'étant habitué à primer à l'école, Alchinbek y était parmi les meilleurs. Il était stimulé par l'amour-propre, la mauvaise volonté de se perdre, devenir imperceptible dans la masse des camarades. D'ailleurs, est ce que des camarades?. Alchinbek se tenait à l'écart, il avait des condisciples de cours, il n'avait pas de camarades...
Après son institut, le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat l’attendait. Alchinbek le finit en mille neuf cents trente sept.
Tout juste à cette époque-ci Alchinbek se trouva dans les pays natals. Il était énergique, actif, constant et tomba vite à l'œil des autorités. En région, où il travaillait dans les organismes agricoles, on passa avec succès une campagne des semailles, on moissonna bien.
Dès cet automne était commencé l'essor de sa carrière.
Quand les autres tombaient, il savait se tenir debout et — non seulement, mais faire un pas en avant. Alchinbek avait toujours de la chance dans n'importe quelles circonstances. Il expliquait ce coup de chance incessant à ce que partout, où il était mis, il travaillait honnêtement, consciencieusement et sans avoir pitié de soi, de ses forces — pour le devoir , pour la cause commune.
La guerre commença. Pour ce moment-là il présidait la gestion agricole de la région et avait de la réservation, du cabinet personnel, de la secrétaire et la ration. Il ne se gelait pas dans les tranchées, il ne se jetait pas vers l'ouest aux champs des batailles enfumés, grondants, il partait rarement aux champs kolkhoziens , s'il partait, alors au troïka copieux engraissé, en compagnie de l'escorte entière, à qui, il arrivait, prenaient part le chef de la milice régionale, et le procureur régional. Cependant ici Alchinbek ne ménageait pas les forces. «Tout pour le front! — il répétait. — tout pour la victoire!.» Il soulignait de plus que «l'arrière – est le même front» et que «la victoire est forgée non seulement au front, mais aussi à l'arrière».
Et voici à cette époque Alchinbek Aydoungaliev se rencontra avec Bibigaycha. Il savait plaire aux femmes et était celui qui s'amourache facilement. La conquête des coeurs féminins pour lui n'était jamais une affaire complexe, mais, ayant vu Bibigaycha, il tomba amoureux pour tout de bon. Elle paya de retour. Il quitta la femme avec deux enfants, cela lui donna le droit de demander à Bibigaycha pour qu'elle se sépare du fils. Elle céda...
À vrai dire, ici la fortune tourna le dos à Alchinbek. Son ancienne femme s'adressa aux instances de parti avec une plainte. La réputation sans tache d'Alchinbek chancela. Le temps était sévère. Aydoungaliev fut démis du travail dirigeant — pour la corruption morale. Il se trouva en disponibilité. Mais pour quelque temps. L'intuition, l'expérience et de larges liens l'aidèrent à rechercher une nouvelle voie dans la vie et à avancer d'un pas assuré sur elle. Cette voie — s'appelait la science.
Les capacités naturelles, la force de pénétration, la persévérance, le travail de longue date dans la sphère de l'agriculture, enfin — le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat fini autrefois, — tout y marcha, tout fut utile maintenant à Alchinbek! En outre il possédait d'une qualité la plus précieuse: il distinguait correctement l'essentiel du secondaire.
L'expérience acquise dans la région , lui donnait la possibilité de choisir le principal problème à l'ordre du jour pour l'agriculture et de s'y accrocher. Notamment — s'accrocher et ne pas quitter jusqu'à ce que lui, ce problème, qu'il leva, le levait, Alchinbek, un-deux degrés plus haut... Ainsi, par exemple, le truisme sur l'utilité des engrais minéraux servait à lui du sujet des interventions innombrables, des exposés, des articles, il créa à Alchinbek le nom de la haute compétence scientifique vivant de l’air du temps, avec le progrès technique, avec les besoins du pays... Le candidat ès sciences Aydoungaliev devint dans quelques années déjà le docteur ès sciences, le chef de la chaire, le professeur...
Mais. Il ne faut pas penser qu'Alchinbek en fut satisfait. Les titres ?. Les fonctions ?. Non, la science est encore et la gloire, peut être — l'immortalité dans la mémoire de la postérité reconnaissante! Cependant ici on se passera des exposés et des articles, dans lesquels se répètent les vérités bien connues, quelque grande découverte y est nécessaire... Et Alchinbek se concentra à propos d’une nouvelle sorte du blé pour les champs de terre vierge du Kazakhstan.
Le blé supportant la sécheresse, résistant, capable de tolérer les conditions rigides climatiques ... À sa base on metta une sorte locale aborigène du blé blanc de Tokraoun autrefois rendue célèbre, et à présent presque disparaissante Elle possédait un puissant système des racines et aux années de sécheresse, quand les autres sortes brulaient complètement , elle donnait une récolte. Alchinbek s'occupa de son amélioration, l'adaptation aux conditions de la zone du nord, aux sols légers souffrant de l'érosion éolienne.. A l'aide d'une grande quantité d'engrais minéraux et par voie de l'application de divers moyens agrotechniques il espérait qu'il réussira à obtenir du blé en pleine sève même à l'humidité basse. Alchinbek croyait au succès. À vrai dire, le blé blanc de Tokraoun était connue bien avant qu'il se mette aux expériences. Mais quelle importance, proprement, cela avait ? S'il cultive une sorte améliorée d'un tel blé plus ou moins ferme, personne ne se serait avisé de fouiller le passé, reprocher au professeur le plagiat. Pourvu que recevoir une nouvelle sorte!.
...Ce temps, quand le professeur se heurta à Atymtay, jusqu'au blé était encore loin, Alchinbek s'occupait des engrais minéraux, interprétait comment ils sont utiles au sol, et il écrivait un article après l'autre , — entre autres, et sur les phosphorites de Karataou..
Quand la voiture s'éloigna , ayant recouvert de la poussière Alchinbek allongé au milieu du chemin , il ne savait pas quoi penser.
Qui ce chef du terrain ? Évidemment quelque toqué! Mais comment on lui confie une telle fonction ?. Mais non, Aydoungaliev ne permettra pas de plaisanter idiot! Il lui montrera, ce gredin!. Mais Alchinbek était peu de temps subi par la fureur. Il était seul dans la steppe déserte. La nuit approchait . La colère recula, elle était succédée par la peur...
Alchinbek tenta de se rappeler qu'est ce qui se passa dans la voiture. Il parlait à l'assistant de l'ingénieur en chef ... Voici en effet, quel vilain homme était ce boulot! Il ne tenta pas d'arrêter la voiture, roula à deux avec ce fou... Ou les deux décidèrent de le jouer un peu ?. Et ils reviendront bientôt ?. Non, il ne paraît pas...
Alchinbek s'avança chemin faisant, à côté , où disparut la voiture, mais il passa un tout petit peu — et s'arrêta. Il se rappela, de quoi ils parlaient avec le boulot... Et plus tôt quelqu'un racontait à Alchinbek que le mari de Bibigaycha travaille dans la mine de Karataou, seulement il fit sourde oreille à cela. Pour quelle raison à lui s'intéresser au destin d'Atymtay ?. Et voici Atymtay apparut devant lui, dans la steppe sourde, — comme le châtiment cruel envoyé en vengeance par le sort lui-même!.
Il commençait vite à faire sombre , de la steppe des bouffées d'air froid venaient. Les étoiles vives disséminées à travers le ciel, intensifiaient seulement le sentiment de l'impuissance et de la solitude. Par quoi s'achèvera cette aventure idiote ?
Autrefois Alchinbek lisait qu'à l'époque tardive du paléozoïque dans ces lieux se trouvaient des variétés des dinosaures gigantesques, les ichtyosaures, et dans les montagnes de Karataou habitaient les serpents de proportions épiques. Et aux temps assez récents, quand les auls kazakhes erraient sur les contreforts de Karataou, il arrivait à eux des accumulations monstrueuses des serpents pénétrant par les cols à l'abreuvoir, vers de nombreux lacs épars sur la plaine—Biylikol, Akkol, Kzylkol. Ils s'entrelaçaient dans la boule immense vivante, et elle roulait en avant, en soulevant après elle des tourbillons de la poussière, — toxique, grouillant par la multitude des corps de serpent tendus , se tordant ...
La nuit était toujours sombre, de tous les côtés Alchinbek étaient entouré par la noirceur ténébreuse. Il allait, en distinguant à peine, en tâtant plutôt devant lui-même le chemin. Mille étoiles le regardaient sans scintiller, indifférentes, froides, comme des yeux de serpent. Mille têtes de serpent, il semblait à Alchinbek, se cachèrent dans l'obscurité et tendent vers lui, en se balançant sur les cous fins souples. Et à chaque pas il avait un tel sentiment, comme s'il marchera à l'instant sur la vipère. Il savait que tout cela— seulement une imagination produite, mais il se dominait à peine pour ne pas crier de la peur...
Ensuite à lui se fit entendre en effet un hurlement court , semblable à l'aboiement saccadé des chiens de l'aul. Il cessa, disparut , se fit entendre plus près...Le pleurnichement triste, plaintif du chacal ,cela sonnait à droite, à gauche, et — il est étrange — Alchinbek était même content de cette voix vivante, avec elle il ne se sentait pas si solitaire. Mais le chacal pleurnicha et disparut, trop peureux pour continuer la poursuite...
Il allait et pensait de Bibigaycha. «Tu me privas de la seule joie à la vie —de mon fils! Tu n'attendras pas la joie — il n'y aura pas chez moi un enfant de toi!» Ainsi elle criait, ayant découvert qu'elle devint enceinte. Il lui semblait que Bibigaycha décida encore une fois de piquer, de le blesser, il répondit rudement: «Tu ne veux pas — ne mets pas au monde, ne menace pas seulement. à moi... Tu ne me priveras pas de la joie, j'ai déjà — deux...» Bibigaycha se fâcha toute rouge définitivement :«tu trouves comme tes fils ces deux, qui portent maintenant le nom de leur mère?»
Alchinbek garda le silence, se retint . Il sortit de la maison, errait à Alma-Ata, en choisissant les ruelles calmes peu habitées. La tristesse le pressait, pour la première fois Alchinbek devint malade qu'il perdit tout lien avec les garçons, ils ne le rappellent pas, l’oublièrent , même le nom chez eux — un autre...
Mais il lui était pas moins amer de comprendre que Bibigaycha sa Bibigaycha, pour qui il donna tout -ainsi il s'habitua à penser, — ne souhaite pas avoir de lui un enfant... À vrai dire, il était sûr que c'est simplement une lubie suivante...
Ils étaient heureux deux ans, quand l'amour passionné sans réserve de Bibigaycha adoucissait les infortunes écroulées sur Alchinbek. Mais ensuite Bibigaycha commença de plus en plus souvent à se mettre à parler de Khassen. Pendant le thé de matin elle racontait les rêves de nuit et avec cela mentionnait invariablement le fils. «Probablement, il s'ennuie, le pauvret... Non en vain je vis en rêve,
Comme s'il court, tend en avant les menottes et crie: «Maman ! . . Maman ! » Ou: « Khassenchik tomba probablement malade , je voyais — maigre, pâle était chez le papi à genoux et gémissait , gémissait...» Ou: «Probablement, il se fâche contre moi, ne peut pas pardonner. Je l'appelle, l'appelle, et il se détourne...» elle soupirait : «Comment il me pardonnera, en effet, je le quittai, quittai..» Les conversations semblables étaient rompues par les larmes, qui faisaient perdre définitivement la patience d'Alchinbek: il ne supportait pas les larmes des femmes. Elle inventait les rêves ou en effet ils venaient à elle presque chaque nuit ? En tout cas, on voit, elle espérait qu'Alchinbek s'apitoiera, lui proposera de prendre Khassen chez lui-même... Mais Alchinbek résista. En réponse aux larmes et aux allusions il faisait semblant, comme s'il ne comprend rien.
Et Bibigaycha s'ennuyait chaque année de plus en plus , elle pensait de plus en plus de Khassen... Qu'est ce qu'elle fit d’elle-même, quand elle était enceinte, il restait inconnu pour Alchinbek, il était connu seulement aux médecins, qui disséquaient son corps. Elle mourit dans l'hôpital, au neuvième mois de la grossesse...
Mais cela avait lieu plus tard, et maintenant Alchinbek se rappela seulement ce qu'elle dit avant son voyage à Karataou. Elle n'en veut pas un enfant...Elle ne veut pas, parce qu'il la sépara de Khassen...
Et, cependant, pourquoi il ne permit pas à Bibigaycha de prendre le garçon ? En effet, et ainsi ce n'est pas un secret pour personne qu'elle était mariée, avait le fils. Ou Alchinbek ne souhaitait pas que la présence de Khassen rappelle cela ?. Mais pas trop cruellement il se comporta ?. Pour la première fois pour toutes les années en lui bougea quelque chose de semblable aux remords.
Il ne se rappelait pas, s'il allait longtemps cette nuit-là — et où ?. À quelle direction ? Au-dessus du col du Grand Karataou la lune regarda, flotta au-dessus des montagnes, comme un globe immense pourpre gonflé du sang...
Au point du jour Alchinbek était réveillé par le bruit du moteur. L'assistant de l'ingénieur en chef vint le prendre — déjà avec un autre «willis» et avec un autre chauffeur. Il serait revenu plus tôt, mais Atymtay, par le chemin à la mine, conduisait exprès la voiture lentement et à toutes les persuasions répondait : «Je sais, vous retournerez le prendre... Qu' au moins une nuit il soit dans la steppe, là à lui personne n'empêchera de penser à quelque chose...»
Alchinbek, en effet, réfléchit quelque chose en solitude. Mais cela ne l'empêcha à l'arrivée à Karataou faire un tel bruit que la direction et l'organisation du parti de la mine étaient obligée d'accepter d'examiner une affaire personnelle du communiste Atymtay. Quoi là — une affaire personnelle! Aydoungaliev menaçait par le ministère public, en affirmant que cela était presque une tentative directe du meurtre!.
À Karataou à cette époque il y avait Asylbek Akhmetjanov
Il fit beaucoup dans le passé pour le développement du gisement de Karataou et par la suite il venait ici souvent, étant au courant de la construction du combinat. On le connait bon ici, et il connaissait plusieurs — de vue et de nom.
Ayant entendu l'histoire scandaleuse absurde, Akhmetjanov invita chez lui Atymtay, avec qui il fit connaissance, quand Atymtay travaillait le foreur. Que faire ?.Il fallut raconter tout ce qu’est ce qui précédait cette nuit.
Akhmetjanov garda le silence, pensa — et ne dit rien. Mais, laissant aller Atymtay, il invita chez lui Aydoungaliev. Il était laconique dans la conversation avec lui :
— Cessez immédiatement le remue-ménage de souris. C'est mon conseil. Vous devez vous réjouir que vous vous débarrassâtes , à l'essence, par une petite frayeur, bien que vous soyez dignes de la punition plus sévère.
Alchinbek comprit que beaucoup est connu à Akhmetjanov...
Le même jour il partit pour Alma-Ata.
Le professeur Aydoungaliev retint pour la vie sa seule rencontre avec Atymtaev. D'autant plus que depuis ce temps-là Asylbek Akhmetjanov commença à montrer du froid pour lui , et pour Alchinbek cela signifiait beaucoup plus, que la question , sera puni ou non Atymtay...
Maintenant, sur la halte, en demandant à Khassen de son père, le professeur se rappela involontairement une histoire ancienne. Mais tout de suite il tâcha de se délivrer des idées désagréables. Qui veut encore une fois revenir au passé, qui peut provoquer dans l'âme seulement le dépit ?.
Il regardait Khassen, observait sournoisement Merouert. Le couple qui convient, on ne dira rien, — il reconnut en soi. Le coeur d' Alchinbek se serra. Non sans raison il éprouvait toujours l'hostilité, en pensant de ce gamin.
L'hostilité, seulement l'hostilité... Ce qu'ils sont les ennemis, le professeur Aydoungaliev sentit seulement maintenant...
Le premier mai et la fin de la campagne des semailles se mêlèrent à Altyn Aray à une fête gaie bruyante.
Dans la journée tous du plus petit au plus grand se réunirent sur une place principale du bourg, Ougryoumov inaugura le meeting achevé par la remise des récompenses et des prix, et vers le soir dans le jardin une célébration bruyante commença . Le lilas bouillit déjà, se couvrit d'écume des fleurs extrêmement précoces , le feuillage épais couvrit les branches des ormes, fermés au-dessus des sentiers tortueux et de larges avenues. À travers la verdure savoureuse fraîche transparaîssaient les guirlandes des fanions rouges, des pans avec les slogans. Dans les parterres levèrent haut les têtes bleues les iris tendres...
Ayant oublié des tenues de travail imprégnées du diesel-oil , de l'odeur de la benzine, la jeunesse endimanchée se dispersa dans le jardin. Se faisait entendre partout le brouhaha, le rire, les accords des guitares. La fanfare s'installa sur l'estrade ayant à peine le temps de sécher de la peinture —elle présentait le programme préparé en hiver. Dirigeait Youkhan, le tractoriste de l'équipe de Goubanov, — l'Estonien grand blond, dans la chemise blanche, mouillée de la sueur avec "le papillon" noir sur le cou . Sans ménager ses forces, Ramazan agissait avec zèle par les assiettes de cuivre , faisait le roulement de tambour, faisait sauter et saisissait à la volée les baguettes de tambour, comme le percuteur vrai. À côté des paires tournant sur le bal en plein air Ayjan et Glacha causaient, ricanaient sur quelque chose avec les jeunes filles-trayeuses...
Le peuple plus solide, plus âgé s'installa à côté de la maison de la culture, derrère les petites tables, qu'aujourd'hui du buffet on exposa en plein air. On était assis ici par les familles entières : les petits suçaient les bonbons, craquaient du biscuit et le verre après le verre, avec la jouissance ne diminuant pas, ils absorbaient le kriouchon et la limonade; les adultes sirotaient «jigoulevskoye», en abondance livré au buffet du district, et causaient lentement. Il était particulièrement populeux derrière la petite table de Goubanov. Tout juste devant la fête son ami ancien de Saratov envoya à Porfiriy Mikhaylovitch le mets délicat rare pour la terre vierge — le colis avec le hareng saur, et maintenant Goubanov offrait avec hospitalité. Devant lui il y avait une assiette avec des tranches rosâtres, entièrement transparentes du poissillon sec nettoyé de la pellicule, et quand son stock s'appauvrissait, Goubanov ayant cligné de l'oeil d'une manière rusée, on ne sait d'où, comme par enchantement, mettait le nouveau.
Le vieux Zykriya avec le visage pensif et sérieux, semblable à akyn Kenen, à la barbe blanche, trônait d'un air imposant derrière une des petites tables Il laissait tomber parfois les mots, saluait plus et écoutait — imperturbable, bienveillant également envers tous autour. Tout près de lui, déjà sous un bon degré, devant la bouteille commencée était assis Katchan — pourpre, étuvé, comme si tout à l'heure du bain, fouetté par le balai de bouleau. Chétive, petite, comme si séchée - la femme regardait avec alarme Ignat Frolovitch. Autour tout faisait du bruit et se réjouissait, mais ses yeux étaient pleins de souffrance calme, cachée comme devenue habituelle .
Ayant choisi une allée plus tranquille, se promenaient le professeur Aydoungaliev et Ougryoumov sous la main avec la femme rappelant une maîtresse âgée, dans un costume sévère bleu foncé et la tête aux cheveux lisses grisonnant.
— Par ailleurs, une fois j'avais l'occasion de voir qu'est ce que c'est une érosion éolienne, — disait Ougryoumov — Quelques années avant la guerre j'allais avec un groupe de spécialistes au Canada... Il semblait, la terre se dressa, où le haut, où le dessous — ne pas comprendre, un dépôt total gris, après lui on ne voit pas le soleil. Le vent souffle, la poussière, le sable — tout se mélangea, mille hectares se levèrent et étaient suspendues en l'air... On ne peut pas admettre pour que le même malheur arrive et chez nous sur les champs. Ce printemps nous commençâmes les travaux expérimentés sur le terrain d'Ansenguir... Vous devez voir ce terrain...
Et sur le bal en plein air la gaieté battait son plein À vrai dire, Merouert — si élégante, belle , ne pas lever les yeux de dessus — s'attrista quelque peu parmi les amies... Pourquoi elle ne danse pas, pourquoi s'ennuient ses immenses yeux noirs ?. D'ailleurs, non loin d'elle, dans le cercle des gars - mécanisateurs, est Khassen , en racontant quelque chose, il regarde à tout moment Merouert. Mais s'il ne lui est pas temps de s'approcher d'elle, prendre par la main et emmener vers les dansants, se mélanger avec la cohue totale!.
À côté de la maison de la culture Ougryoumov hocha un peu la tête, en indiquant au visiteur au vieillard le berger, et ils se dirigèrent vers Zykriya. On leur mit immédiatement les chaises, une jeune serveuse avec une couronne blanche accourut vivement au secrétaire de l'organisation de base du parti, mais Ougryoumov dit qu'il ne faut pas rien pour le moment , et elle, en souriant malicieusement à quelque chose, revint à la petite table voisine. Varvara Mikhaylovna, la femme d'Ougryoumov, quitta les hommes et alla se promener dans le jardin.
— Et bien, l'aksakakal, nous allons élever les brebis ? — s'adressa d'un air protecteur Aydoungaliev à Zykriya.
— Nous allons , nous allons, — se ranima le vieillard. À lui, probablement, était flatteusement que près de lui s'assit un visiteur de la capitale. — Notre secrétaire de l'organisation de base du parti comprend tout correctement, les brebis auront ici un vaste espace... Avec approbation il regarda Ougryoumov.
— On peut tenir les brebis chez nous sur le pâturage jusqu'à l'automne avancé, — confirma Ougryoumov.
— Et qui va les pâturer ? — s'informa Aydoungaliev. — Chez vous dans le sovkhoze , je vois, principalement la jeunesse russe. À celle-ci les voitures sont plus proches, que les brebis. Et les vieillards, qui veulent se reposer, je ne remarque pas du tout ...
— On verra là, — répondit Ougryoumov. — l'initiative est nécessaire...
Zykriya hocha la tête , en acceptant. Le mot "l'initiative" lui n'était pas clair, cependant tout ce que le secrétaire de l'organisation de base du parti disait, Zykriya se présentait maintenant juste, coïncidant avec ses propres idées.
— On verra. répéta -t-il après Ougryoumov et ajouta avec sympathie : — on dit , chez toi à Moscou tu étais un grand homme ?...
— Un grand homme , un petit homme — ce ne sont pas de tels paroles, cher Zykriya, — sourit Ougryoumov, — Voici une fonction chez moi était là responsable, cela exactement. Mais pas la fonction, mais je regrette Moscou. J'aime Moscou... — il soupira. — mais que faire, il fallut partir. Il y a une telle mauvaise chose — l'épuisement nerveux... Voici les médecins m'ordonnaient d'emmener la femme de la vanité municipale, lui accorder pour un certain temps un repos absolu...
Zykriya n'entendit jamais parler d'une telle maladie étrange, mais il ne se décida pas d'interroger. Il caressa seulement à la méditation la barbe, plaisanta:
— Il s'avère, tu aimes beaucoup sa femme ?
— J'aime, — Ougryoumov répondit sérieusement. — et et bien que je me rappelle souvent Moscou, mais vos steppes aussi me plaisent.
Les yeux du vieillard s'illuminèrent:
C'est bon... Si un homme aime le vaste espace, donc on donna à son âme les ailes pour voler haut..
Le professeur sourit, il voulait dire quelque chose, mais il était interrompu par Katchan : lui, on voit, il n'avait pas de patience de prendre part à la conversation.
— Un homme excentrique, — pointa-t-il son doigt à Zykrija , — j'offre du saucisson, et il ne prend pas...Il a du dégoût ,, Et ?.
Ses pupilles ivres troubles s'arrêtèrent sur Ougryoumov.
— Il n'a pas du dégoût, simplement une telle coutume, — répondit avec discrétion Ougryoumov.
Katchan garda le silence, se renfrogna, comme si avec méfiance en réfléchissant à propos des paroles du secrétaire de l'organisation de base du parti, et visa par la fourchette à l'assiette, où étaient les cercles du saucisson coupés.
Ayant saisi un moment, quand entre le vieux berger, le visiteur et Ougryoumov la conversation renoua , la femme de Katchan le tendit par la manche :
— Tu mangerais un peu, tu mangerais quelque chose, Gnat, — murmurait-elle, — tout le temps , tu bois et tu bois... Devant le peuple on a honte...
— Tais-toi , la vieille!.-Katchan jura entre les dents. — le temps viendra — encore on m'apprendra !. Tous apprendront!.
Il prononça les derniers mots doucement, regardant autour de soi en cachette de tous les côtés, elle se tut dans la frayeur ..
Bientôt vers la petite table, où étaient assis Zykriya avec le secrétaire de l'organisation de base du parti et Aydoungaliev, s'approchèrent Varvara Mikhayovna et Glacha. Elles se connaissait et maintenant, s'étant rencontrées dans le parc, se passionnèrent pour la conversation. Varvara Mikhaylovna parlait à Glacha de Moscou, et Glacha, qui n’était pas là, l'écoutait, en rêvant un jour de se trouver dans cette ville surprenante, entendre, comment sonnent sur la Place rouge les horloges à carillon, se promener dans la rue Gorki bouillant par le peuple, voir des musées, des expositions, des théâtres - tout ce , qu'elle connaissait seulement dans les livres et les films!. Son visage rougit, les yeux brillaient. Le professeur Aydoungaliev retint sa petite paume chaude dans sa main et - laissa tomber avec un regret évident... Mais tout de suite il ne perdit pas sa présence d'esprit, céda la place et s'assit côte à côte...
Sur l'estrade la fanfare mit sur les chaises ses instruments de musique et partit se reposer, entre-temps le gars-opérateur de cinéma adroit connecta le radio-phono. Se fit entendre la musique légère, rapide, rythmique.
Khassen s'approcha de Merouert.
— Permettez ?.
— Est-ce que vous dansez le twist ?. — elle fit semblante de s'étonner.
— Je sais même lire et écrire, — plaisanta Khassen.
— Il se trouve, vous atteignîtes beaucoup! — éclata de rire Merouert.
Ils sortirent au milieu du cercle. Quelques minutes le terrain était vide — tous admiraient, comment librement et d'une belle manière cette paire dansait.
— Je suis triste on ne sait pourquoi aujourd'hui, — laissa tomber Khassen.
— Et vous voulez rire ?.
— Au moins — sourire.
— A qui ?.
Ah, Merouert, Merouert... À qui encore il peut sourire ?. Seulement à celle-ci... Mais quoi elle sait de lui ? De son amour ?. Qui et comment expliquera, pourquoi soudain à toi quelque personne est plus chère dans le monde ? Pourquoi elle pour toi maintenant —est une seule ?. Tu aimes — et c'est tout. Ne demande pas, personne ne donnait encore la réponse à ces questions . Répondre pourrait le coeur — mais lui est sans dire un mot. Les mots sont donnés à la raison, mais elle n'a rien à dire... Et, cependant, ils sont inséparables — la raison et le coeur, le sentiment et l'esprit. Au moins — pour Khassen... C'est pourquoi si anxieux , si pénible pour lui est cet amour...
Il comprenait que non en vain se tord ici le professeur Aydoungaliev... Il a des plans sans doute. Mais l'essentiel non en lui. Khassen sentait, de quelle inquiétude, de quelle révolte est plein le coeur de la jeune fille, et si prendre en considération, comment fort et perfide peut être cet homme terrible ...
Khassen pensait souvent de sa mère, de sa lettre écrite devant la mort. Chaque mot dans elle, chaque ligne il se rappelait par coeur. Et maintenant, quand il dansait avec Merouert et ne pouvait pas se délivrer des pensées d' Alchinbek, devant ses yeux émergeaient les feuillets chiffonnés, usées sur le pli, écrites à la hâte, les lignes courant en biais. Dans plusieurs lieux ils se répandaient, rongées par les taches transparentes-violettes, — là, où tombaient ses larmes...
«Mon cher, ma joie! — écrivait-elle. — peut être, ayant vu que cela est écrit par ta mère, qui te quitta quand tu étais un petit enfant, tu ne liras pas plus loin, tu chiffonneras, tu déchireras ma lettre, tu jetteras au panier... Je ne me vexerai pas, je méritai cela , tu as raison. Tu dois me mépriser, même détester. Mais je ne te demande qu'une chose — écoute-moi. Peut être, alors au lieu de la haine tu sentiras la pitié. Crois , on peut détester seulement celui qui ne comprend pas sa faute, qui vit dans un accord avec sa conscience noire. Et la mère, quioque qu'elle soit, en tout cas tôt ou tard elle comprendra qu'elle fit, et alors sa vie se transformera en souffrance totale...
Ne me maudis pas, aie de la pitié — au moins aie de la pitié -un tout petit peu, plains moi, je ne demande rien de plus. Plains — et lis cette lettre jusqu'à la fin. Ce sera une seule joie, que j'emporterai avec moi-même à la tombe. Je serai déjà là, quand tu recevras une enveloppe avec cette lettre. Je n'ai plus de force à vivre, je dois me punir pour ma faute, m'acquitter pour tout—envers moi-même.
Oui, il m'était difficile de choisir, à quoi se décider: te quitter et rester avec Alchinbek ou quitter Alchinbek et rester avec toi... Cela me demandait Alchinbek... Je me décidai... Je pensais du bonheur non du tien, non du sien, et il me semblait qu'alors heureuse je serai seulement avec Alchinbek. Mais il s'avéra autrement. L'amour de la mère est plus fort, que l'amour de la femme... Plusieurs femmes, qui perdaient pour de différentes raisons leurs maris, même ceux qui aimaient par l'amour le plus passionné, le plus dévoué, trouvaient ensuite la consolation dans un nouvel amour, la nouvelle famille... Mais la mère?. Par qui elle remplacera l'enfant, qu'elle perdit ?. Je m'ennuyais tellement de toi, mon garçon!. Cette tristesse tua bientôt dans moi l'amour envers Alchinbek. Il devint coupable de mes larmes, de mon chagrin. Un homme , pour qui je quittai le petit chameau aux yeux noirs!. Je me méprisais et ne pouvais pas pardonner à Alchinbek qu'il se servit de mon amour aveugle. Je le détestais et je décidai que je n'aurai jamais de lui un enfant. De quoi encore à moi, à une faible femme, lui venger ? Je m'ennuyais de plus en plus, tellement je voulais te voir , serrer contre le coeur, toucher par les lèvres ton petit front, tes petites joues potelées ... Non, de cela je n'osais pas et rêver. Mais jeter un coup d'oeil sur toi, seulement de loin, seulement par un oeil!. J'e m'inspirai qu'il sera plus facile à moi, si je te vois au moins une fois. J'étais poursuivie chaque minute par cette idée, elle se transforma pour moi en quelque hallucination, torture. Enfin je vins en secret à notre aul. En ce moment tu avais neuf ans...
Cela avait lieu pendant la fête de la révolution d'octobre. S'étant déguisée en djiguite, je t'attendais dans la rue. Les gens, allaient devant , tous s'empressaient pour le meeting, sur la place de kolkhoze. Soudain vous vous montrâtes — toi avec le papi, mon père. Tu portais un malakhay de renard avec le haut de velours rouge . Tu avais un tchapan noir du velours côtelé, ceinturé d'une large courroie de soldat, — probablement, ton père t'offrit ... Le papi te menait par la main, et te disait quelque chose, racontait quelque chose . Je voulais te regarder de plus près, je m'approchai à pas de loup... Et je faillis crier, je faillis m'élancer vers toi! Tu étais tout le même, mon fils, comme il y a cinq ans, — même bronzé, avec le même minois ouvert et un haut front un peu convexe... Seulement tes yeux — si immenses, innocents d'enfant — étaient si sérieux, un tel chagrin était en eux, que je ne rencontrais pas et chez les adultes... Les jambes me manquèrent , je me retins à peine pour ne pas tomber, je m'appuyai contre le mur... À cet instant j'éprouvai non un allégement, pour lequel j'allais, au contraire! Seulement maintenant je sentis en plein relief ma faute personnelle. C'est moi qui étais coupable de ce que tu avais de tels yeux. En effet, auparavant tu étais un garçon gai, espiègle et vif, comme tous les enfants, — plus tôt, avant la séparation avec moi... Je pleurais. Vous passâtes devant. Il me semblait, ton papi me reconnut, mais il ne s'arrêta pas. Il jeta un coup d'oeil seulement à mon côté, se détourna et te barra de moi. C'était dans son caractère, sévère, non capable de pardonner. Sois moi trois fois sa fille — il voyait dans moi seulement une mère criminelle, qui quitta le fils... Demander lui, implorer, il était en vain , il m'arracha du coeur. Après ce notre première et seule rencontre je ne m'adressais pas à lui. Je pense, et pour lui il était plus facile de ne pas se voir avec moi. Si je me mis à parler avec lui dans la rue, au vu et au su de tout le monde , il serait mort de honte... Tels étaient eux tous , les vieillards respectant les lois sévères des steppes. Et je partis, ne l'ayant pas plaint et ne t'ayant pas caressé. Je partis en me taisant, je me résignai pour toi au destin, j'interdis mes sentiments — je savais que mon père réussira à t'élever mieux, que moi. Tu grandiras sans une tendresse maternelle, mais tu seras courageux, honnête... Il ne put pas élever d'une telle sa fille , c'est vrai .. Mais en effet, les pères traitent les filles dans les familles kazakhes comme de petits enfants, jusqu'à elles ne deviendront les adolescentes, et plus loin ils se gênent d'apprendre et n'osent pas du tout punir. On croit que l'éducation des filles — est une affaire de la mère. Je grandissais sans la mère et j'étais privée d'une école sévère du père. Peut être, c'est pourquoi il y avait dans mon caractère une flexibilité, une veulerie, une défaillance. Mais je parle de tout cela non pour rechercher la justification à mes actes.
Je revins chez moi, mais maintenant partout avec moi étaient tes yeux. Où je jetai un coup d'oeil, ils étaient devant moi — tristes, sérieux, non d'enfant... Ils me regardaient avec reproche, condamnaient... Je ne pouvais jamais me cacher d'eux! Parfois il me semblait que je deviens folle. Alors je commençai à demander à Alchinbek pour qu'il permette de te prendre chez nous à la maison. Il n'acceptait pas. Je ne sais pas de quoi il était guidé. En tout cas, chez moi se dissipèrent les restes — non de l'amour, qui n'étaient pas il y a longtemps, mais du respect simple de cet homme . Autrefois j'étais stupide, confiante, non capable de résister à la première impulsion.. Je ne réussis pas à sentir que le principal dans l'âme d'Alchinbek — un égoïsme terrible dirigeant chaque son pas. Je compris cela trop tard, quand on ne peut pas déjà rien corriger, ni rendre, ni expier...
Tu liras cette lettre, quand je n'existerai pas déjà dans le monde. Je sais que cela ne sera pas pour toi un grand chagrin, j'écris tranquillement de la mort . Ton amour envers moi eut le temps, probablement, de s'éteindre ou s'affaiblir; en tout cas, il n'est pas semblable déjà à cet amour, comment tu m'aimais dans la petite enfance. C'est clair. Pour les mères leurs enfants ne changent pas avec l'âge. Même quand on est vieux, ils restent pour elles d'anciens petits enfants. Par contre pour les enfants leurs mères ont l'âge. Et ils se tourmentent moins, quand apprennent leur mort, étant devenu les adultes. Il serait ainsi, si entre eux rien ne se passa pas. Et maintenant, après tout ce qui arriva, tu ne seras pas désolé particulièrement.
Mais tu ne dois pas penser que de ma mort est coupable seulement Alchinbek. Non, moi-même, je m'embrouillai, je ne me retins pas et je perdis la vie...
Encore je veux parler quelques mots de ton père. C'est un homme juste, honnête, le brave homme. Je le quittai non parce que je m'en trompai, non! J'aimai simplement un autre, et le sentiment prit le dessus sur la raison et le devoir . Il arrive ainsi. Oui, j'aimais Alchinbek... Un jour toi-même, tu éprouveras ce sentiment et tu me comprendras... Tu comprendras — et si tu ne pardonneras pas (cela moi , je ne demande pas), au moins tu auras pitié...
Il est bon que tu étais élevé chez le papi. Il réussit à éduquer en toi non seulement le courage et l'honnêteté — il réussit à éduquer, j'en suis sûre, à comprendre d'autres gens — leur joie et leur chagrin... Et si tu serais élevé par Alchinbek ? Peut être, tu serais devenu avec le temps un savant, même, comme lui-même... Et un homme ?. Eh bien, si tu grandirais le même, comme Alchinbek, qui jamais ne donnera rien pour l'autre? Chez cet homme un spasme mort, toujours, par n'importe quelles voies, il obtient...»
Et Khassen revint à l'esprit la dernière phrase dans la lettre, et Merouert remarqua, comment son visage s'efforça et devint sombre soudain.
—Qu'est-ce qui vous prend? — demanda-t-elle et ralentit avec étonnement et involontairement le rythme de la danse.
Brusquement pour lui-même Khassen répéta à haute voix :
— «Chez cet homme un spasme mort...» Est-ce qu'il et en effet obtient toujours ?.
— Vous de quoi, Khassen ?.
Les sourcils fins de Merouert se redressèrent avec embarras . Mais selon le regard fixe qui brilla soudain de dessous de ses cils épais, il sentit qu'elle devina, de quoi, plus exactement — de qui il parle...
Tout simplement ... Je balbutie toutes sottises... Cela m'arrive... Khassen tenta de sourire avec insouciance.
Ils s'en allaient les derniers du bal en plein air . Merouert prit paisiblement Khassen pour la main et dit.
—Il est temps... Vous m'accompagnez ?
— Certes!
Si sa maison se trouvait pas tout près... Si ainsi aller et aller avec elle l'un à côté de l'autre, en touchant un peu par la main son coude tendre frais...
Devant la maison elle demanda soudain :
—Khassen, tu te marierais avec la jeune fille, qui tu aimes et qui est d'accord de t'épouser, mais non selon l'amour, mais selon quelques motifs quotidiens ? Nous admettons, tu connaîtrais cela... Quelle serait ton attitude ?
—Je ne me marierais pas.
—Pourquoi ? En effet, tu l'aimes ?.
—Cela fait quoi ? Si elle ne sera heureuse avec moi , et j'obligerais mon amour à se taire.
Anxieux pour Khassen était ce printemps — son premier printemps dans le sovkhoze Altyn Aray. Et non seulement parce qu'ici il se rencontra avec Merouert...
À la violation de tous les délais, ce printemps arriva extraordinairement tôt. L'eau fondue passa, n'ayant pas eu le temps d'imbiber le sol de l'humidité. Et depuis ce temps-là, quand s'acheva la campagne des semailles et sur les champs commencèrent à verdir les premiers germes du blé, sur Altyn Aray ne tomba pas aucune pluie. Les cirrus légers fondaient quelque part haut, dans le bleu faisant mal aux yeux. Ils pouvaient, probablement, émouvoir un poète rêveur, inspirer un peintre, mais Khassen regardait le ciel par un regard maussade du laboureur... Lui, sa terre demandait l'autre, les nuages bas lilas, gonflant par l'humidité lourde, rampant lentement au-dessus des champs, grouillant: par les bruits du tonnerre gai du printemps!. Mais ils n'étaient pas.
La terre était tarie. Il fallait un peu serrer entre les doigts une boulette grise, semblant ferme , et elle éait émiettée ici à la poussière. Khassen comprenait: avec la chaleur d'été soufflera le vent sec — et alors tout est perdu. Il sera particulièrement mal aux terrains exposés à l'érosion. Le seul sauvetage dans ces conditions — la pluie...
À vrai dire, le terrain d'Aksenguir traitée d'une manière nouvelle, était dans une sécurité relative. ... Mais, premièrement, c'était la première expérience des labourages à plat, comment elle fera preuve encore pour les champs du sovkhoze. Et, deuxièmement, même en cas de la chance, en effet, Aksenguir — est un seul terrain, à la superficie ensemencée du sovkhoze — sont les dizaines de mille hectares. Et il s'agit non seulement du sovkhoze Altyn Aray. L'été passé en Ukraine et dans les régions des terres noires de la Russie était aride, le Kazakhstan et la Sibérie ravitaillaient en réalité par le pain le pays . Et cette année?. Il semblait à Khassen, les champs d'Altyn Aray regarde tout le peuple soviétique —les champs semés par le blé, lui, un jeune agronome du sovkhoze Altyn Aray ...
La lutte avec l'érosion, pensait Khassen, les actions agrotechniques, le traitement de la terre à plat, l'assolement juste, une large introduction du système de plantes fourragères... Comme un agronome, lui avec Ougryoumov défendait tout cet ensemble fondé sur les acquisitions de la science moderne. Alors, au plus fort pendant des discussions avec Tleoukabakov il rejetait complètement ses arguments et à tout le respect il trouvait le directeur du sovkhoze un homme ayant du retard, incapable de prendre des décisions indépendantes, un interprète irréfléchi des directives descendues "par dessus"... Qui sait comment il appelait de lui-même Tleoukakov !. Mais si comprendre, Tleoukabakov avait raison aussi. un Grand blé est nécessaire à tous... Et la mise en œuvre de l'assolement avec prairie temporaire, en réglant dans le futur la croissance des récoltes, diminue pour le moment les superficies ensemencées...
Du début du printemps Khassen, ne partageant encore avec personne ses idées, commença à observer le massif de la rive gauche d'Yesil . Il était là la steppe, bordée du fleuve par la chaîne des collines peu élevées, entourée d'elles de tous les côtés, comme du fer à cheval. Les terres étaient ici défraîchies , tout à fait utiles pour le traitement, mais les utiliser étaient d’une affaire pas facile. Les collines ne protégeaient pas la vallée contre les vents soufflant impitoyablement en hiver et en été, la terre s'humectait pour l'essentiel aux frais de l'eau fondue , et dans les années sans neige elle était seche et dure comme la pierre.
Cependant Khassen réfléchit et conclut qu'un long isthme, une barrière naturelle pour le débordement du printemps d'Yesil, on peut percer par les bulldozers, l'aplanir, quand même dans une petite partie. Alors au printemps l'eau d'Yesil irait à la vallée, et la terre sera assurée par l'humidité.
Sans entrer dans les détails, il expliqua son idée à Goubanov, l'opinion de qui il prenait surtout en considération, et il l'amena sur le bord. Porfiriy Mikhaylovitch se promena sur l'isthme, arracha dans quelques endroits le sol, essaya, mesura des yeux — il résulta que dix puissants bulldozers doivent travailler ici un mois.
Mais Khassen ne s'empressait pas de communiquer les plans à la direction du sovkhoze .
Sur l'isthme se trouvaient les chmovya et les sépulcres kazakhs à demi détruits, où étaient enterrés les grands-pères et les arrière-grands-pères, comme on dit, jusqu'au septième genou. Diriger là les bulldozers ?. hésitait Khassen . Certes, s'il fait cela, personne ne protestera ouvertement. Mais dans l'âme ...
Et non seulement ce que penseront de lui les gens, troublait Khassen. Tout de même devant lui il y avait un cimetière, où reposaient les restes et de ses ancêtres, et parmi eux, probablement, il y avait beaucoup de bons gens...
Chez les Kazakhs, le peuple nomade, n'était pas développé aux temps anciens le culte funéraire. Ils ne construisaient pas des pyramides fières et éternelles comme chez les Egyptiens, ne construisaient pas, à la façon des Romains, des panthéons pompeux . Même des tumulus n'entassaient-ils pas sur les tombes, comme c'était fait par leurs ancêtres — les Kipchaks . Ici et là sur tout l'espace de la steppe sont dispersés des mazars simples pisés avec le croissant invariable en haut. Les tribus nomades errant ne pouvaient pas les soigner, réparer, soutenir en ordre nécessaire, mais celui qui selon une volonté méchante les détruisait, trouvaient un sacrilège , pour un tel homme il n'y avait pas de place à la steppe...
Il faut que notamment sur un bord gauche d'Yesil se trouvent les mazars de quelques tribus kazakhes!.
Une fois vers le soir Khassen se rencontra ici, sur le bord gauche , avec Ougryoumov, qui revenait du centre du district et, ayant remarqué une figure solitaire de Khassen, ordonnait de freiner le gazik.
Un jeune agronome partagea avec celui-ci de la crainte au sujet de l'été aride et se mit à parler de la nécessité de l'utilisation de nouvelles terres. De la première connaissance il éprouvait la confiance à Ougryoumov capable d'écouter attentivement , sans interrompre, et sans rien cacher exprimer son propre opinion. Mais maintenant il semblait soudain à Khassen que le secrétaire de l'organisation de base du parti ne le comprendra pas, en rira, reprochera l'inclination aux traditions anciennes... Et lui, en craignant cela, eut recours au ton un peu ironique, en parlant des liens inattendus, qui se trouvèrent entre l'érosion éolienne, le système de plantes fourragères, l'agriculture d'arrosage et d'anciens sépulcres...
Mais Ougryoumov n'étaient pas trompé par l'intonation de Khassen. Et quand ils revenaient chez soi dans le gazik, il renoua la conversation commencée à côté des mazars démolis à moitié en ruines.
On ne peut dans toute affaire décider sans réfléchir... En principe tu as raison: il faut mettre en valeur de nouvelles terres. Les mazars , absolument, il faut démolir un jour pour faire couler l'eau, mais... Oui, le frère, tu me donnas une tâche pas simple ..
Le fait est qu’une tâche pas simple, Fiodor Ivanovitch, — saisit Khassen, en se réjouissant de leur accord intérieur.
Mais tout de même non en vain on dit que la terre vierge — une sorte de révolution pour la steppe kazakhe. Et le peuple lui-même, fait exactement les révolutions, est-ce vrai, Khassen ?. Et le peuple comprendra finalement qu'il n'y a pas d'autre issue- il est nécessaire de démolir les mazars, les sacrifier ..
Quel était ce matin!.
Toute la nature, jusqu'au dernière petite tige, jusqu'à la dernière sauterelle stridulant incessantement dans l'herbe encore verte , il semblait, triomphait et se réjouissait de la vie. L'odeur épais de miel avec l'addition amère de l'absinthe se répandait dans la steppe. Apparaissaient au loin les sommets bleus des monts. Chantaient les oiseaux... Sur le sentier frayé par le champ du blé, était le professeur Aydoungaliev habillé dans le costume clair, de la coupe sportive, extraordinairement le rajeunissant, et dans quelques pas de lui — Merouert, dans une robe simple du coloris gai avec un grand album pour les dessins et les esquisses sous le bras.
Le professeur — sans cravate, avec le col déboutonné de deux boutons de la chemise très blanche — soit, clignant des yeux et s'étant rejeté en arrière la tête, regardait fixement l'horizon bleu , soit s’inclinait au-dessus de la tige du blé frayée de la terre et regardait Merouert, comme en l'invitant et à admirer les germes pointus, luisant lustré au soleil.
Combien de temps je suis détaché de toute cela!. disait-il , en entourant d'un geste large la steppe, — Et en effet, tout ici —le mien, le mien!. N'importe quel feuillet, n'importe quel buisson me semble natal!. Pourquoi non ici, mais là, — il agita quelque part à l'écart des monts, — là, dans ces auditoires étouffants, dans les laboratoires tristes, pourquoi là, et non ici je dois passer la vie ?. J'envie, je vous envie, Merouert gentille!.
Le professeur se précipita en avant, tout en accélérant les pas, et monta presque en courant sur la colline peu élevée, vers qui menait le sentier. Merouert, en riant, allait après lui. Elle s'habitua à un certain pathétique propre à Aydoungaliev, mais si excité, si exalté elle le voyait, peut-être, pour la première fois. D'ailleurs, elle était surexcitée presque, elle avait une humeur de fête; un tel matin!. Et le professeur la faisait rire un peu, mais en général il semblait assez gentil...
Du sommet de la colline la steppe avait un air encore plus immense. À droite elle était coupée par Yesil, repliant par l'arc argenté négligemment esquissé, et après lui — les prairies claires et de nouveau les espaces infinis des champs...
Aujourd'hui Alchinbek voulait chanter, s'amuser, il n'éprouvait pas il y a longtemps une sensation d'un tel vaste espace et de la volonté. Il écarta les bras et, en dirigeant lui-même, chanta le premier que vint à l'esprit :
Copernic travailla pendant quarante ans,
Pour prouver la rotation de la terre.
Fou! Pourquoi il ne soûla pas ,
Ensuite, il n'y avait pas de doute ...
Merouert rit. Alchinbek coupa la chanson d'étudiant qu'il arrivait à chanter et au succès invariable, dans l'entourage de la jeunesse d'institut. Avec la jouissance il prêtait l'oreille au rire changeant de Merouert et souriait —à elle, à la steppe, au soleil, à la fleur de rencontre, au buisson piétiné par le pied ... Ayant passé encore quelques pas, il s'arrêta soudain. Lentement, presque en prière, s'agenouilla. Devant lui s'étalait le tapis bigarré des tulipes de steppe. Les autres s'épanouirent déjà, étalèrent et étaient semblables à de petits flambeaux. Les autres, en se balançant sur les tiges fines élastiques , couvraient à peine les boutons serrés bleus. Les troisièmes, ouvrant à moitié les pétales ponceau, ressemblaient aux lèvres fraîches intactes. Près d'une minute en se taisant Alchinbek les contemplait, du ravissement il n'y avait pas de mots... Ensuite sa main tendit, cassa prudemment la tige... Arracha la deuxième fleur qui était côte à côte... Et il allait plus loin... Plus loin, sans analyser, Alchinbek ramassait toutes les fleurs de suite, en s'empressant, en se grisant de leur multitude. Dans ses mains était déjà une brassée de tulipes, et il ne pouvait pas s'arrêter. Et quand enfin il se leva des genoux et se redressa à contre-coeur, quand, en chancelant, comme si s'étant enivré, il s’avança plus loin, encore quelques fois il regarda en arrière pendant la marche, en regrettant que derrière, il y avait tant de tulipes, qu'on ne peut pas couper, emporter était au-dessus de ses forces...
Et Merouert ?. Où est- elle ?. Alchinbek regarda de tous les côtés. Sur son visage accourut un ombre gris. De son expression clarifiée il ne restait pas de trace. Ayant baissé la tête, il errait vers la rivière. Il s'arrêta sur le bord, regarda tout autour encore une fois et fixa les yeux dans l'eau. Là, dans la profondeur transparente solaire, sur le sable jaune noircissaient des courbes de serpent des souches, entre elles resta suspendu un banc de la poissonnaille. Indolemment, à peine considérablement, s'agitaient de longs fouets des algues.
Alchinbek tressaillit : directement du fond fluvial la réflexion de la jeune fille le regardait.. Si connue.. Mais dans ses yeux largement ouverts il n'y avait pas de vie, le visage pâle immobile semblait mort. Les taches sanglantes, en hésitant, flottaient sur lui...
C'était Merouert. Elle s'approcha à pas de loup tout doucement du professeur par derrière et maintenant se trouvait, en souriant, côte à côte, sur le monticule, ayant serré vers le menton un bouquet de tulipes.
Alchinbek repriе haleine, soulagé. Qu’est ce qui lui apparut ?. Voici elle, Merouert, vivante, fine, presque impondérable... Alchinbek , informé à propos des images de la poésie orientale, ici de lui-même la compara avec peri...
— Quel miracle!. échappa involontairement de Merouert à la vue de la brassée de tulipes dans les mains d'Alchinbek .
— Elles sont les vôtres...
Il lui tendit les fleurs.
— Quand je vous vis pour la première fois, vous aviez aussi des tulipes... Rappelez-vous ?. Elles se trouvaient devant vous, sur la table, mais vous étiez plus belle que chacune d'elles .. Je pensai tout de suite que j'apporterai un jour à vous un bouquet... Je devais attendre longtemps, pour que cet instant arrive...
Merouert serra les tulipes contre le coeur et s'enfonça dans elles par le visage ...
Ayant cédé aux demandes du professeur, Merouert consentit à partir à la veille avec lui pour cette promenade. Aujourd'hui elle se leva tôt, et eut le temps d'aller aux fermes, finit les affaires urgentes. Il y avait en avant une longue journée de dimanche. Mais quand elle, étant revenue chez soi, changea de costume et regarda par la fenêtre, Alchinbek l'attendait déjà. Et soit un matin extraordinaire, si frais, généreux pour les peintures vives, soit les tulipes, qu'arrachait pour elle le professeur, s'étant agenouillé, soit le souvenir du cours, quand elle vit Alchinbek pour la première fois, mais jamais il ne lui semblait pas encore si attrayant, provoquant la sympathie — et par le maintien invariablement courageux, et par l'émotion authentique, de qui s'interrompit soudain sa voix, et la volonté — sacrifier tout pour son amour...
Merouert naïve confiante! Elle pensait que seulement dans elle seule —est la raison de cette animation joyeuse, qui remplissait le professeur ce matin... Et lui, en regardant, comment elle était, ayant noyé les joues flambantes dans les tulipes ponceau, il triomphait parce qu'il se sentait d’un veinard, d'un élu du destin, dépêchant d'exécuter n'importe quelle sa volonté, toujours et dans tout!.
Si pouvait être autrement ?.
Dans la même minute, quand pendant la soirée de premier mai vers la petite table, derrière laquelle il était assis avec Ougryoumov et Zykriya, s'approchèrent Varvara Mikhaylovna et Glacha, dans lui se réveilla et se mit à parler impérieusement le désir... Il était assez «à lui d'embrasser d'un regard une figure bien faite de Glacha , sa haute poitrine, le repli des fortes cuisses rapides...Il était assez de toucher sa main replète blanche... Il appela par le doigt une serveuse — et bientôt sur la table il ne restait pas de place, que l'on pourrait couvrir de la paume : le champagne, le cognac, le chocolat, les bonbons, les hors-d'oevres... Tout, de quoi était riche à ce jour férié le buffet de la maison de la culture du sovkhoze, apparut sur la table, d'autant plus qu'une serveuse adroite voulait ne pas se moucher du pied devant le visiteur notable, de qui à Altyn Aray déjà chacun eut le temps d'entendre parler..
— Je dois rémunérer quand même dans un petit degré pour la cordialité, dont ici on m'entoura, — disait Alchipbek à Fiodor Ivanovitch., un peu perdu- et la journée aujourd'hui quelle quelle journée!. Il tira habilement le bouchon du champagne, rapprocha une boîte avec les bonbons de Glacha. Elle se gêna, se perdit d'abord de l'attention du professeur et goûta seulement le vin, cependant céda ensuite et vida.
Alchinbek, comme on le sait, était éloquent et dans la vie il vit beaucoup, il voyagea — et dans le pays, et à l'étranger, il ne trouva aucune difficulté de passionner avec la conversation n'importe quelle compagnie, en plus il était chauffé par ce qu'il était assis côte à côte de Glacha qui ne détacha pas les yeux ingénus charmés de lui...
Une chose lui gâtait l'humeur: Кatchan, qui se joinit sans gêne à eux et se grisait de plus en plus, mais partir ne partait pas et ne souhaitait pas céder à aucunes persuasions de sa femme. Et si l'affaire se limitait à ce qu'il renversait le cognac doré arménien le verre après le verre dans sa gorgée insatiable! Alchinbek faisait une grimace, mais supportait. Mais non , cela était peu à Katchan. Il parlait tout le temps des plaisanteries insolentes et clignait de l'oeil au professeur d'un air moqueur , en faisant un signe de tête à Glacha . Ivre- ivre, mais quelque chose il sentit?.
Ayant saisi un moment, il se glissa entre Glacha et Alchinbek.
— Le docteur... — marmotta-t-il, en remuant difficilement la langue. — le docteur... Ou comment là toi... Le professeur... mets-toi bien cela dans la tête : Glachka — non de ton champ est la baie... Compris ?. — il serra ainsi l'épaule qu'Alchinbek faillit pousser un cri . — Et toi n'y braque pas les yeux... se tourna Katchan vers Glacha. — Chez eux là, à ceux-ci... Dans les serres... Ses baies sont cultivées...
Enfin intervint Ougryoumov, emmena Katchan à côté, lui dit doucement quelques mots — et celui-là soutenu par la femme, regagna ses pénates, aux adieux ayant enveloppé Glacha d'un regard oppressant, pressant de plomb.
Cet épisode maladroit n'empêcha de passer le reste du soir dans une conversation aisée, ensuite Ougryoumov avec Varvara Mikhaylovna partirent à la maison, Alchinbek alla accompagner Glacha. Peut-être, si leurs voies se seraient croisées, ils pourraient se rencontrer: : Merouert avec Khassen et le professeur Aydoungaliev avec Glacha... Mais Alchinbek, en accompagnant la nouvelle connaissance, choisit précautionneusement un long chemin...
Dès ce soir deux semaines passèrent. Ils se rencontraient - soit sur le bord d'Yesil dans le petit bois, non loin de la propriété du sovkhoze. Et combien de gars , combien d'hommes s'oubliaient à regarder Glacha inabordable!. Mais le professeur Aydoungaliev... Il était de droit comme un enfant gâté de la fortune!.
Cependant, maintenant, ce matin, pour lui il y avait seulement Merouert...
L'état d'Alchinbek lui fut transmis. Ils étaient seuls, Merouert, les seuls— dans le monde, les seuls— par la terre immense, heureuse embaumée!. Elle voulait s’animer, polissonner, folâtrer tout à fait comme un enfant, on voulait sauter, crier — comme ça, parce qu'en tout cas personne ne verra, n'entendra pas, et l'air libre de steppe serre et gonfle la poitrine...
Et maintenant déjà elle-même — variable et facile, soit soudain attristée pour une seconde, soit éclatante par la joie impétueuse, soit brusque, soit figée comme pour la photo prise en courant, — maintenant elle, Merouert, recueillait les tulipes, et elles , ramassées récemment , inondaient de la lumière chaude sa poitrine, les épaules, le visage.
Alchinbek, rajeunissant, heureux il la suivait, son chaque regard, geste.
Merouert admira une fleur — et il n'avait pas de force aussi de se détacher d'elle Ses yeux s'attristèrent — et Alchiibek s'obscurcit. Elle éclata de rire — et son visage répondit à elle par un sourire...
Merouert s'assit sur une pierre chauffée par le soleil, ouvrit son album. Alchinbek se percha ici, jeta un coup d'oeil à travers son épaule, examina le dessin. Un homme est heureux différemment, — il se mit à parler mollement, en craignant d'effrayer par une phrase imprudente un sentiment joyeux possédant Merouert. — Prenez-nous, les citadins. Nous nous habituâmes à mesurer la vie avec de grandes catégories. Nous sommes contents, en sentant notre participation dans de grandes affaires, — nous inventons les fusées, nous apprivoisons les éléments, nous tentons de brider et diriger au cours utile l'énergie de l'atome... Mais quelles sont nos principales catégories ici par rapport au rayon de soleil, qui brille maintenant dans vos cheveux? .. Avec ce brin d'herbe, qui s'accrochaient à votre robe? . II regarda lentement autour, comme en lui donnant la possibilité de suivre son regard. — le monde est immense, illimité, mais y est réellement belle seulement une vie nouvelle. Vous remarquiez , comment se transfigure une chambre meublée d’une manière la plus luxueuse, à peine on y apporte un bouquet de fleurs de champs ordinaires ? Pourquoi ?. Mais seulement parce qu'elles sont vivantes et nous rappellent la vie, qui est autour de nous... Et voici, jetez un coup d'oeil, la terre, où nous nous trouvons maintenant, est si belle. ... Cependant si plusieurs sont capables de sentir cette beauté ? On ne la remarque pas... Et maintenant comparez votre dessin...- Il tourna un peu son visage vers la steppe. — Regardez là-bas, à mon avis, vous dessiniez notamment cet endroit ... Regardez . En effet, le soleil n'éclaire pas simplement ces collines lilas, il s'enfonça à elles par ses rayons. Et ces fleurs ? Non, elles ne sont pas simplement — blanches, rouges, bleues , comme chez vous sur le dessin, mais elles représentent toute une gamme des peintures, elles intègrent toute l'harmonie mondiale! Merouert regardait devant elle, comme si pour la première fois elle voyait le paysage habituel.
— Mon Dieu, vous parlez si bien! Et en vérité — tout autour est si beau ! Tout le vivant!. Elle fixa désespérément les yeux sur ses dessins, — Et ici... Quelle fausseté! La charogne!. — Merouert arracha de l'album quelques feuillets, et dans une seconde dans ses mains restèrent seulement les petits morceaux. Elle sauta, les jeta à la rencontre du vent et descendit sur la terre silencieuse , désolée.
Alchinbek, n'ayant pas tressailli, observait Merouert. Dans ses yeux clignés on pouvait même saisir quelque jouissance étrange, et maintenant comme s’il l'admirait, son acharnement, sa fureur, son désespoir d'enfant...Il attendait une minute pour se mettre à parler de nouveau.
— Il faut non seulement aimer la terre, — prononça-t-il , ayant passé légerement de la paume sur sa tête baissée, — il faut encore et comprendre. la terre.. Je vous apprendrai à cela... J'apprendrai à comprendre et estimer la vie... Et non seulement tout dans son ensemble, mais chaque instant, qu'elle comprend... Chaque instant... Nous ne savons pas estimer ces instants rapides volants... Pour nous il y a d'habitude seulement ce qui était hier, et ce qui sera demain, nous vivons, pour lier le passé au futur... Et en fait il est seulement aujourd'hui, il est seulement maintenant... Il faut comprendre cela, Merouert gentille, et comprendre par tout le coeur, par toute âme... Seulement alors vous pourrez découvrir toute la beauté de l'infini dans l'espace, mais, hélas, du monde fini dans le temps - fini pour chacun de nous ... Et la terre, et pour nous, nous-mêmes - tout passera, tout sera d'un coup, comme il est écrit dans un livre, même vieux, cependant loin de stupide livre...
Sa voix berçait, berçait Merouert, roucoulait au-dessus d’elle. Elle sourit, comme dans un rêve, et contre toute attente elle rappela Khassen: et qu'est ce qu'il répondrait au professeur ?. Elle tenta de se présenter cela — et ne put pas. Alchinbek s'avança d'elle plus près, caressa la main, tendit un peu vers lui. Leurs lèvres se rencontrèrent, et Merouert ferma les yeux.
De derrière de la colline, du côté du chemin, se fit entendre le claquement des sabots. Merouert s'éveilla, repoussa Alchinbek. Non, le cavalier passa en coup de vent plus loin vers le sovkhoze ... Soit ce Khassen, elle le reconnaîtrait à la fois...
Le professeur tenta de l'embrasser de nouveau, mais l'épaule, où glissait sa main, était rigide et ne répondit à sa caresse. L'élan inconscient passait, s'éteignit. Merouert regardait devant elle d'un regard froid, dégrisé , en évitant de rencontrer avec le regard d'Alchinbek. Ainsi ils étaient assis en se taisant, et Alchinbek, mordant le brin d'herbe, il était perplexe qu'est ce qui se passa avec Merouert, avec son humeur.
Et la question, qu'elle lui posa brusquement, sonna pour lui étrangement:
— Dites, Alcheke, pourriez-vous vous marier avec une jeune fille, en connaissant que vous l'aimez, et elle sera malheureuse avec vous ?
— Et moi ?.
— Et vous, probablement,vous seriez heureux, si vous aimez...
Alchinbek garda le silence, jeta un coup d'oeil de biais sur Merouert, sourit.
— Pourquoi... — répondit-il. — je me marierais et je ferais de manière que mon bonheur devienne son bonheur...
Merouert attendait environ une telle réponse. Et, en se levant de la terre, elle pensa: «Et Khassen...» Elle tenta de se rappeler dans l'exactitude les mots, par lesquels Khasen répondit à sa question.
Elle n'eut pas le temps de se rappeler ses mots, n'eut pas le temps de se secouer, repasser un peu la robe chiffonnée. Dans son visage fouetta par l'élan soudain on ne sait d'où le vent foudroyant. Merouert retint à peine sur la tête un foulard, serra par les genoux le bas monté en haut.
Après la première onde du vent frappa la deuxième...
Le ciel était toujours bleu . Et le soleil rayonnait aussi tout vivement. Mais le vent ne s'apaisait pas. Il filait avec un sifflement fin de brigand, en serrant vers la terre les tiges d'herbe. De jeunes saules au-dessus d'Yesil se jetaient de tous les côtés, se déchiraient, cassaient les branches, comme les femmes embrassées par la terreur, et baissaient par les sommets jusqu'à la terre. La rivière bouillonnait par les crêtes blanches, prêt à jaillir, inonder les bords.
Merouert et Alchinbek ne tentaient pas de crier plus fort que le vent. Leurs mots étaient portés quelque part, la respiration était lourde , ils n'entendaient pas l'un l'autre. Ayant courbé la tête, semblable au boeuf, visant par la corne à l'adversaire, allait le professeur, après lui — Merouert, en couvrant des mains le visage , avec les nattes se battant après le dos. Il semblait, le vent soufflant à la rencontre, la soulèvera à l'instant, jetera en haut, emportera, comme le feuillet arraché de la branche...
Ils parvinrent à peine au bourg.
Vers le soir le ciel devint sombre; de l'horizon à horizon il était plein de nuages noirs, brumeux.La nuit approcha — sans lune, sans une étoile unique . Mais aucune goutte de la pluie ne tomba sur la terre, l'éclair n'étincela aucune fois, le tonnerre avec le fracas sourd ne retentit pas , le messager de l'orage s'approchant. Seulement le vent soufflait sans cesser — froid, pénétrant quelque part du nord-est. Il enrageait toute la nuit. Et le matin le bourg de sovkhoze, et les champs des environs ressemblaient au fond de la chaudière gigantesque, où bouillait le sable. Il s'enroulait par les tourbillons, partait en toute hâte en haut par les tourbillons, fumait dans l'air — dans dix pas l'espace semblait serré par l'écume grise, comme la fenêtre — par le store dense. Les voitures, comme les aveugles, roulaient comme en tâtonnant devant elles-mêmes le chemin, malgré les phares allumés en plein jour. Seulement Zykriya fit sortir le troupeau de l'enclos et chassa les brebis obstinément effrayés, trébuchant au défilé de montagne abondant par les herbes de tous les côtés fermé du vent...
Avec les interruptions brèves le vent faisait un esclandre au-dessus d'Altyn Aray pendant sept jours. Il cessa aussi brusquement, comme il commença.
Ce matin Merouert était à la ferme. À vrai dire, pendant la débauche de l'élément le bétail aux stalles était dans les conditions assez supportables, mais avec la livraison des fourrages il était difficile. Les ouvriers et les chauffeurs se fatiguèrent, ils étaient à bout de forces pendant cette semaine, et Merouert était fourbue. Les pommettes de son visage comme si séchèrent et se creusèrent , et les yeux entourés des cercles bleus, semblaient encore plus immenses et plus noirs, que plus tôt...
Étant sortie de l'étable, Merouert s'appuya par l'épaule contre le mur et écouta le silence soudain. Elle eut le temps de s'en déshabituer. Il sonnait dans les oreilles encore, les yeux, eux-mêmes, étaient clignés , en se défendant du vent et de la poussière. À côté de l'étable des dunes entières du sable fin étaient amoncelées; les toits des maisons, les jardinets, le chemin — tout semblait recouvert par le coton jaune gris.
Est-ce que tout s'acheva ?. Et S’il s'acheva ?. — pensa Merouert. Elle tenta de présenter les champs ensablés, avec les tiges enterrées dans le sable, noyées à la poussière jaune , encore récemment si vertes, savoureuses, réjouissant l'oeil. Même imaginer un tel il était terrible! Chez elle se serra le coeur à l'idée de Khassen...
Et, comme en réponse à son pressentiment amer, à la périphérie du bourg Khassen apparut. Il était à cheval et allait lentement. Le cheval sous lui marchait à peine. Khassen se dirigea directement vers le bureau. Merouert, l'ayant remarqué, se dépêcha là-bas. Ayant vu de la fenêtre Khassen, Ougryoumov sortit à sa rencontre . De larges traces, que laissaient ses bottes, étaient tout de suite versées du sable, en faisant des entonnoirs superficiels oblongs.
Khassen, était complètement couvert de la croûte de la poussière comme par une cuirasse fine. Son visage semblait d'être charbonné, les lèvres s'enflèrent et se fendurent, les yeux d'habitude clairs, avec une discrétion tranquille, regardaient lugubrement, désespérément.
— Les semailles sur le plateau de Karassor sont perdues, — dit-il d'une voix enrouée.
— Tu eus le temps d'être là ? — demanda Ougryoumov .
— En deux jours je fis le tour de tous nos champs... — Khassen avait un tel aspect, comme il était coupable de la tempête sablonneuse, de la perte des semailles à Karassor, de tous les malheurs écroulés au sovkhoze .
Il tâchait de ne pas regarder ni Ougyoumov, ni Merouert.
La vive douleur fendut Merouert. Et quelque part dans la profondeur de son âme naquit un mouvement soufflé non par la raison, mais par l'instinct réveillé de la fille des steppes. Sans dire un mot, elle s'approcha du cavalier et, comme aux temps anciens les femmes kazakhes le faisaient, elle l'aida à descendre du cheval, en soutenant sous les bras.
Khassen sourit avec reconnaissance et avec étonnement...
«... La Terre, ses couches profondes, les bois, l'eau —est notre principal patrimoine national. Cependant — si bien nous gérons cette richesse ? Si toujours nous la traitons avec soin ? Si nous pensons de sa multiplication, et par conséquent de tels générations, qui viendront après nous ?.
... Dans notre conscience s'enracina profondément une idée la plus pernicieuse, une sorte de préjugé, comme si la terre est héritée de nos ancêtres, elle est quelque chose d'immuable, de permanent. Nous oublions bien souvent que le sol, qui forme la couche supérieure et sa couverture très fine, est une structure vivante en voie de développement. Elle apparaît dans les conditions spéciales et est exposée à l'influence des facteurs géologiques, du climat, du temps, des êtres vivants et des plantes.
... Le Sol — c'est-à-dire sa couche féconde— peut s'épuiser, être ruinée, peut finalement périr, si celui qui la ménage , ne prend en considération la nature, les lois biologiques. Contrairement à l'air et à l'eau, le sol n'a pas de capacité de la restitution. À la différence des plantes, il n'a pas de l'autorécupération . Ses ennemis — l'eau, le vent, les tremblements de terre, les mains incapables ou négligentes de l'homme . Si le sol perd deux-trois centimètres de sa couche, pour sa restitution dans les conditions naturelles on demande centaines et mille années.
... Pour l'Ukraine et plusieurs régions de la Russie le principal fléau est une érosion d'eau lavant la couche arable des millions des hectares des terres noires fertiles. Pour le Kazakhstan, où en rapport avec de la mise en valeur de la terre vierge on fait le labourage total des espaces immenses des steppes autrefois intactes, le désastre principal est une érosion éolienne.
... Aux périodes de la sécheresse d'été le sol souffrant du manque de l'humidité, est soumis facilement à l'action des vents. Cependant pas moins dangereux sont les mois du printemps, quand pendant la tenue des travaux de champs les vents atteignent la plus grande force et la durée. Privé de la couverture végétale, le sol est tout à fait sans protection et se transforme facilement en masse pulvérisée. Cette masse saisie par le courant d'air, forme des tourbillons, se lève vers le ciel par des flux totaux, avance en masse; les semailles faibles du blé et d'autres cultures ne peuvent pas résister à cela, elles périssent. En hiver le vent met à nu le sol, enlève la neige de lui qu’est qui, naturellement, se reflète par la suite sur la récolte...
.... Dans la zone des steppes les vents sont capables de provoquer les tempêtes poussiéreuses. Les particules menues du sol sont transférées sur mille kilomètres, étant montées en air , ou passées par terre, en couvrant les terrains travaillés, les semailles. Si avec l'érosion à vent n'est pas menée une lutte constante, les tempêtes poussiéreuses peuvent devenir pour la terre une tragédie véritable. Dans certains endroits ils se répètent chaque année...»
(Des résumés d'étudiant Khassen faits pendant la lecture des articles et des livres del'académicienA.I.Baraev, de l'écrivain de V.Tchivilikhin, de l'agronome, de l'économiste connu et du militant du parti sur la terre vierge F.T.Morgoun).
Dans dix jours la tempête poussiéreuse passa de nouveau au-dessus d'Altyn Aray.
Et de nouveau au-dessus de la steppe rayonnait paisiblement le soleil, et le ciel était propre, serein bleu , sans aucun nuage . Peu audible murmuraient les herbes, soufflait le vent. Tranquillement coulaient les eaux d'Yesil pénétrées du soleil.
Vers le midi le soleil pâlit soudain, se ternit, se couvrit par le voile roussâtre. Un peu plus tard, dans l'après midi , il se transforma en tache jaune trouble avec les bords flous. Cependant toujours dans les champs chantaient les alouettes, stridulaient les cailles. Les chiens de sovkhoze sommeillaient paresseusement devant les portes cochères. Bourdonnaient les guêpes... Personne ne sentait l'approche du nouveau mauvais temps.
Seulement vers le soir il devint difficile de respirer. L'air devint dense. Peut être, parce que le jour baissait déjà, les broussailles du talnik sur le bord d'Yesil semblaient noires, les branches devinrent flasques, comme si par dessus sur eux quelque chose pressait... Mais passa la nuit, et il n'était pas de nouveau ni de la tempête, ni de la pluie.
Le matin approcha . Le soleil acquit quelque nuance brune lugubre. La steppe dans les alentours du bourg n’apparaîssait pas sous différentes couleurs par les peintures vives fraîches, ne respirait pas le vaste espace libre, tout dans elle s'apaisa, se mit sur ses gardes. Dans l'air immobile, dans les herbes ternies se faisait sentir la condamnation étrange...
Tous remarquèrent que le vieux Zykriya ne chassa pas les brebis à la gorge, et les ferma dans les bergeries.
Soudain l'eau d'Yesil commença à noircir, les vagues transparentes écumèrent, clapotèrent. Ce jour-là vers le minuit sur le bourg il y avait un grondement total, le fracas, le sifflement, comme si mille diables hurlaient de différentes manières...
... Et ainsi — sept jours.
Partit de nouveau pour le voyage triste par les champs de sovkhoze Khassen. La tempête poussiéreuse supprima environ la moitié des semailles, parmi les survivants, seulement un peu endommagés était un terrain d'Aksenguir et le champ expérimental du professeur Aydoungaliev semé par la nouvelle sorte du blé et situé de la partie sous le vent, après la terre submersible d'Yesil .
Si la terre perd deux-trois centimètre de la couche du sol, pour sa restitution à la nature sont nécessaires centaines, et mille années... Quand Khasen voyait devant lui-même les champs blessés, déformés par la tempête, il lui semblait, il entend comment gémit la terre, comment elle crie de la douleur, supplie de l'aide. Il était un fils de cette terre, le fils consanguin, et elle sans défense devant la terrible catastrophe, se tourna vers lui, en cherchant les sauvetages...
Mais est-ce que les tempêtes poussiéreuses s'écroulaient seulement sur les champs d'Altyn Aray? Et est-ce que d'une année en année ce désastre ne devenait pas de plus en plus terrible ?. Il y a quinze ans dans ces endtoits se produisit une grande bataille, la bataille victorieuse pour la mise en valeur de la terre vierge. Lui, Khassen, était petit à cette époque-là, il observait tout du côté . Ce qui était à faire ici maintenant, pour sauver la terre de la catastrophe, ne cédait pas, peut-être, selon la difficulté au passé dans ces années lointaines pour Khassen. Lui, les gars de son âge devaient commencer une nouvelle bataille, obtenir une victoire, montrer, de quoi eux-mêmes sont capables...
Ainsi il pensait, ainsi il sentait . Il savait que l'on ne peut pas se contenter ici des demi-mesures, de l'application partielle des techniques agricoles modernes ou de l'amélioration des sortes du blé ensemencé. Dans la lutte avec l'érosion éolienne il faut s'appuyer sur toute la puissance de la science agricole, appliquer toute l'expérience accumulée par elle.
Encore en hiver avec Ougryoumov ils réfléchirent à un large plan de la lutte avec l'érosion éolienne. Les deux se présentaient bien le danger et les montants de ce désastre, mais le considéraient particulièrement des livres, des chiffres, des récits des habitants locaux sachant de leur expérience, qu'est-ce que c'est — «les tempêtes noires». Cependant seulement maintenant les deux et Fiodor Ivanovitch, et Khassen — se rencontrèrent avec l'ennemi face à face...
Ce qui était entrepris par eux plus tôt, était maintenant seulement de la première tentative, du début. Déjà non les essais, non les expériences, non les projets généraux les inquiétaient : il fallait agir catégoriquement, courageusement, mobiliser toutes les forces et les possibilités, en assumant un risque... Les deux sentaient que la lutte est prévue pas facile, mais ils ne soupçonnaient pas encore, quelles difficultés les attendent en avant...
Selon la proposition d'Ougyoumov la conférence était convoquée à la fois après le retour des cours du directeur du sovkhoze .
Outre de la direction y assistaient le professeur Alchinbek Aydoungaliev et les activistes de sovkhoze. L'exposé de l'agronome en chef Khassen Atymtaev concernait essentiellement le suivant. Il est nécessaire de cesser le labourage total des superficies ensemencées, passer à l'assolement. Aux vents desséchants doivent opposer un assolement juste sur les champs, des techniques avancées du traîtement du sol, les semences sélectionnées donnant de meilleurs résultats dans les conditions locales. Le système de plantes fourragères de l'agriculture, les principes qui étaient élaborés en son temps par Williams, une large application des engrais minéraux, l'utilisation rationnelle des terres , la création systématique des bandes forestières protectrices...
— Certes, —conclut son discours Khassen, — il ne sert à rien de transférer sur nos champs tous les astuces prévues par Williams pour d'autres zones. Cependant beaucoup, y compris, les plantations d'arbres faites par Dokoutchaev pour la lutte avec l'érosion dans la steppe Kamennaya , nous devons utiliser et chez nous-mêmes... D'une manière ou d'une autre, si nous ne partirons pas par la suite de l'ensemble des recommandations de la science agronomique, si nous tenterons aussi, sans tout système, mener l'économie, nous nous trouverons bientôt avant la catastrophe .
Selon l'idée de Khassen, une grande partie de la superficie ensemencée était affectée aux cultures annuelles, encore une partie —aux herbes vivaces. La terre est travaillée par la methode du labour à plat visée à la préservation du chaume et de la couche supérieure.. Sur toute la surface des champs de sovkhoze dans cinq ans à venir les plantations d'arbres sont faites , les bandes sont plantées par tous les quatre cents — cinq cents mètres. Sous les semailles on emploie en grandes quantités les engrais minéraux et organiques.
— Et vous présentez clairement, de quelles échelles vous allez entreprendre une affaire? — demanda le professeur Aydoungaliev avec un sourire sincèrement indulgent.
— Tout à fait, — coupait froidement Khassen. — Mais cela notamment une affaire, et non une fantaisie.
— Eh bien, nous examinerons encore tout , — dit avec le même sourire indulgent Aydoungaliev et se tut.
Le silence vint. Par le premier le rompit le directeur du sovkhoze .
— Tout cela est bon, tout cela, probablement, et correctement du point de vue de la science, — prononça Tleoukabakov lugubrement . — Mais en effet, il s'agit de la réduction des superficies ensemencées, et encore de quelle réduction... Khassen savait ainsi que par cela il commencera, mais une idée de l'utilisation de la rive gauche d'Yesil , encore jusqu'à la fin non clair pour lui-même, il décida pour le moment de tenir en lui-même. Qui nous permettra de réduire les superficies ensemencées ? — Tleoukabakov continuait. — L'année avant-dernière au devoir selon le labourage du champ labouré en automne de vingt mille hectares vers le premier septembre nous labourâmes seulement sept. Et le cinq septembre j'avais déjà dans la poche une réprimande de la gestion agricole de la région. En ce qui concerne un agronome en chef de ce temps-là, on le licencia simplement. C'est Matveev, le mari ancien de notre Glacha... Il fut remplacé par Nourjanov, jeune, inexpérimenté , lui aussi il ne manifesta pas de la promptitude, ajouta seulement deux mille — et sur la tête on ne le caressa pas , avec lui eut lieu la même histoire qu'avec Matveev.
— Mais Nourjanov avait raison , il s'avère , — se fit entendre la voix basse de Goubanov. —Il ne voulait pas risquer en vain — et il faisait bien. En effet, au printemps tout ce champ labouré en automne les tempêtes noires levèrent en l'air.
C'était par hasard. Сes tempêtes noires pourraient ne pas être. —objecta Tleoukabakov. — Alors nous donnerions au pays du blé de deux-trois quintaux plus de chaque hectare. En effet, il serait bien, comment tu trouves, Porfiriy Mikhaylovitch ?.
— On ne donna pas ainsi...
— On pouvait donner. Non, au besoin actuel des grains nous n'irons pas à une telle réduction des semailles du blé. Il faut chercher d'autres voies.
— Quelles ?. — Khassen interrompit avec emportement le directeur. — Vous les savez ?. Alors dites, et nous écouterons.
Peut-être, il prononça cela trop rudement, mais devant les yeux de Khassen il y avait un tableau lugubre des champs ensablés...
Il n'est pas difficile de dire, — se leva de la place Aydoungaliev. — on peut dire tous, n'importe quels mots, on peut dire... Et un spectacle magnifique, que nous présenta si pittoresquement mon jeune collègue sur la science agronomique, —il n'est pas vraiment difficile de décrire ce spectacle magnifique. Un peu d'ardeur, un peu de fantaisie... Mais nous sommes des réalistes. Les plantations d'arbres ?. Parfaitement. Et, cependant, même là, où il y a des bandes forestières, elles ne donnent pas la garantie contre des tempêtes noires. Par exemple, dans les régions des terres noires. Cela se confirme par les faits. L'assolement avec prairie temporaire ?. Et cela pas encore un sauvetage. Les engrais minéraux ?. Mais notre agriculture, malheureusement, elle les reçoit en quantités tout à fait insuffisantes. Le traitement de la terre du labour à plat ?. Il demande des instruments spéciaux, la reconstruction de tout le procès du travail. De sorte qu'en fait tout va beaucoup plus difficilement, que vous dépeigniez cela, mon jeune ami... Aydoungaliev décroisa les bras avec sympathie, comme en parlant à Khassen: « Je regrette beaucoup, mais mon devoir demandait que je parle tout...»
— D'une manière intéressante... Ougryoumov frotta par les doigts la racine du nez, sourit — soit ironiquement, soit d'un air perplexe. — que vous proposez?
— Nous ne nous empresserons pas, cher Fiodor Ivanovitch, il y a le temps pour tout, — rit bénignement le professeur. — mais maintenant, pour ne pas dire plus, le système de Vasiliy Robertovitch Williams est un peu vieilli...
— Non, c'est un mensonge! — ne subit Khassen.
—Admettons, faites comme vous voulez, — accepta encore plus bénignement Alchinbek. — Mais ce n’est pas absolument une issue, et l'assolement avec une prairie temporaire, et des plantations d'arbres. Le directeur du sovkhoze à raison, dans nos conditions actuelles cela est, premièrement, peu avantaguex, nous ne pouvons pas réduire les semailles des céréales, et deuxièmement, c'est une entreprise pour de longues années. Si elle apporte des résultats, mais les dépenses pour elle mèneront pour ce moment-là notre sovkhoze à la ruine...
— Voici notamment, —grommela Tleoukabakov
— Nous avons d'une autre expérience, — le professeur continuait avec assurance, comme s’il se trouvait à la chaire devant les étudiants. De plus lui, il semblait, il est orienté un peu indulgemment par rapport à l'auditoire insuffisamment préparé pour la conversation sérieuse, et il cherche avec peine les mots plus faciles, plus accessibles, bien que pas toujours cela lui réussisse. - nous devons d'une manière créatrice comprendre les acquisitions des agriculteurs américains, ainsi que des canadiens. Fiodor Ivanovitch me racontait quelque peu qu'il observait dans les années trente la situation critique des fermiers canadiens, dont sur les terres s'écroula alors une érosion éolienne. J'ajouterai à cela que chaque année les pertes de l'érosion éolienne aux États-Unis faisaient aussi à cette époque-là quelques milliards de dollars. Mais dans ces pays on surmonta ses conséquences. On surmonta grâce à l'application des règles sévères agrotechniques. Les Américains commencèrent à appliquer le paillage du sol, l'implantation des pentes, l’engazonnement des ravines, l'agriculture des bandes et d’autres moyens contre l'érosion. En aide à eux vinrent les engrais chimiques, le labour à plat, les cultivatrices et encore une série de moyens pour les traitements alternatifs du sol . En outre, on prit de lois strictes pour la protection de la terre ....
— Quelles lois ? —demanda quelqu'un des mécanisateurs — il est intéressant de connaître.
— Je peux raconter, — sourit le professeur.
Merouert était assise très mal à l'aise à la conférence. Pourquoi
Khassen n'était pas consulté par le professeur, quand il préparait l'exposé ? En effet, Aydoungaliev est compétent dans tous les domaines — et dans la culture des plantes, et dans les techniques agricoles ... Il écrasera Khassen, collera au mur. Merouert examinait le visage pâli du gars , ses yeux brûlant d'un air morose, dirigeait le regard sur Alchinbek, comme toujours svelte, d'un aspect soigné , indulgent-poli, et sentait, jusqu'à quoi leurs forces sont inégales... Mais, en prêtant l'oreille à cela, de quoi les deux parlaient, elle se persuadait encore et de l'autre. Aydoungaliev aspirait de blesser Khassen plus malade , l'exposer par un rêveur frivole, un esprit chimérique, mais et simplement d’un ignorant... Pourquoi ?. Non, de la vérité éclaircie dans la discussion, il semblait à Merouert, pensait le professeur, non de la terre, pour le sauvetage de laquelle tous se réunissent ici......
— Oui, au delà de l'océan on accepta des lois sévères sur la protection des sols, — continuait cependant Aydoungaliev. —elles prévoient le système entier des mesures économiques forcées . Si un fermier viole, pour ainsi dire, des règles définies du traitement de la terre, si cela amena à l'érosion et causa le préjudice au voisin, il est respponsable des dommages. Le tel est un principe de base.
— Tiens!. — il était entendu de la salle. — En vertu de telles lois personne ne violera pas des règlements .. À soi est plus cher...
— Exactement!.
— Mais là il y a encore et d'autres lois! — échappa de Khassen.
— Lesquelles ? se tourna rapidement vers lui le professeur.
—Et voici un telle, par exemple... Khassen se leva et se mit à parler, en regardant directement en face d’Aydoungaliev. — Le fermier canadien peut travailler la terre comme il trouvera bon, mais il est engagé seulement à avoir dans ce cas dans chaque deux cents mètres des bandes forestières par la largeur pas moins de quinze mètres, ainsi qu'à border du bois toutes les frontières du terrain. Voyez, le camarade le professeur, là on ne néglige pas aussi les plantations d'arbres!.
— Le gaillard! — on soutint Khassen dans la salle. —Il poursuit aller son chemin!
Le rire se fit entendre.
— Il fait correctement, — remarqua quelqu'un. — au Canada on a ses lois, chez eux la terre est privée, et chez nous commune... À qui nous infligerons une amende ? A nous mêmes , non ?.
— Et quoi ? Tu fis tort — réponds ainsi, et par la poche aussi... Au moins tu es un simple tractoriste , au moins un directeur...
— Au moins un ministre!.
Et qu'il en soit ainsi, que le ministre assume la responsabilité, s'il donne des instructions incorrectes !.
— La gestion de l'agriculture régionale le protégera...
Tous rirent de nouveau.
— Moi aussi pour les lois sévères sur la protection de la terre, — dit Ougryoumov, quand le rire était tu . — Et au fil du temps, nous devons prendre ces lois. Mais l'essentiel quand même est dans l'autre. La terre est commune chez nous , c’est vrai, mais il faut encore apprendre à se sentir des maîtres.
Professeur Aydoungaliev était un peu troublé par le fait que la dernière partie de son discours fut froissée.
- Tout à fait juste - tomba-t-il d'accord avec Ugryoumov -. Je voulais juste souligner à quel point sont diverses des mesures de la lutte pour la terre.. Et, en choisissant les plus efficaces, nous ne devons pas nous accrocher aux actions qui ne reçurent pas de soutien du temps. D'autant plus que les plantations d'arbres sont chères, et beaucoup d'années passent , avant qu'elles soient capables de donner un effet nécessaire... En outre, il faut un personnel spécialement formés, et où est-il? .
Le professeur s'assit.
Une jeune voix de quelqu'un demanda avec étonnement:
— Et quel genre de mesures ?
— Hé, le frère, il faut connaître le passé, —lui répondit une basse profonde, comme si bourdonna exprès dans toute la salle . — Il y avait une telle décision en mille neuf cents quarante huit , la transformation de la nature, elle prévoit des plantations à travers le pays ......
— Il y avait une telle décision ?. demanda la même voix naïve. — qui la viola?
— Volontarisme!.
— Comment...
Oui, c'est vrai! Et toi-même, est-ce que tu oublias, comment on falgella à la réunion «des partisans de l'assolement» ?. Et l'assolement avec prairie temporaire brade les terres arables, dit-on, fais, laboure et sème le blé sur le blé! Les engrais minéraux viendront en aide !. Il y avait un tel?.
— Alors dans tous les journaux on écrivait ainsi. Moi — quoi ?.C’est tout des journaux...
— C'est justement ça, «des journaux»... Et la tête chez toi est superflue, non?.
La salle se ranima de nouveau.
Oui, oui, pensa Merouert, en effet, et le professeur... Il semble, il se produisait aussi contre l'assolement avec prairie temporaire...Il écrivait les articles...En quarante huit?. Comment il se rapportait à la décision signée par Staline, alors? En effet, probablement, il soutenait, il préconisait...
Elle pensa soudain que maintenant et plus tôt pour Aydoungaliev l'essentiel était — un jeu des mots. Non les persuasions, pour lesquelles de vrais savants allaient sur le feu, mettaient les têtes sur le billot, mais — les mots, les mots... Hier —les uns, aujourd'hui — les autres... Merouert voyait devant elle le visage d'Aydoungaliev tranquille, impassible, les cheveux soigneusement peignés, comme spécialement pour la solidité, les cheveux poivre et sel, les joues lisses, sans ride unique, ce qui semblait peu naturel pour son âge... Elle eut peur on ne sait pourquoi.
Le directeur frappa par le bouchon en verre sur la carafe.
— On rit — et il suffit , —dit- il d'un air sombre , en restaurant le silence dans la salle, — Ici il est peu ridicule, si un agronome en chef du sovkhoze pense seulement , comment réduire les superficies ensemencées...
Maintenant se leva Ougryoumov.
— Je trouve la proposition de notre jeune agronome régulière, — il se mit à parler sans s'empresser, en pesant chaque phrase. — hier nous pensions peu du demain et maintenant nous voyons, de quel malheur pour nos champs il s'avéra. Il serait criminel de répéter la même erreur. Oui, nous perdrons aujourd'hui pour faire demain une récolte garantie, et la faire à une et demie - deux fois plus de chaque hectare. Je veux remarquer que je n’y vis pas les contradictions spéciales, de quoi parlaient ici notre agronome et le cher professeur Aydoungaliev. Certainement, nous devons utiliser tout le plus précieux dans l'expérience des fermiers canadiens. Mais en utilisant les méthodes contrôlées par les expériences de plusieurs années de la lutte avec l'érosion, élaborées par nos savants de Kazakhstan, en particulier —de l'institut de l'agriculture à Chortand. Un agronome en chef du sovkhoze part des recommandations de l'académicien Baraev et fait tout à fait correctement. Le traitement de la terre à plat fit des preuves sur le terrain d'Aksenguir, lequel souffrit peu des tempêtes poussiéreuses. Le système de plantes fourragères donne aussi dans nos conditions un résultat positif. La disposition des champs en bandes et une série d'autres méthodes agrotechniques, dont plusieurs , à propos, sont assimilées et au Canada. A propos de quoi est une discussion ?. Pour autant que je sache , elle s'echauffa autour de la question sur les plantations d'arbres. Mais aussi ici, il me semble, les deux parties ont raisons. Oui, les bandes forestières protectrices, naturellement, sont pas à bon marché, et un effet sensible donnent dans un long temps, il faut en partager l'opinion du professeur Aydoungaliev ... — il fit une pause, et le professeur hocha la tête avec satisfaction . — Cependant ce n'est pas encore une raison pour rejeter toute pensée de plantations d'arbres. Ici notre savant se trompe.
— Dans quoi ?.fit entendre la voix d’Aydoungaliev mécontent, ayant froncé les sourcils.
— Je tâcherai d'expliquer maintenant, — continua aussi tranquillement Ougryoumov. — les Canadiens et les Américains disposent de grands massifs forestiers naturels . Mais, en employant une technique agricole contre érosion , ils ne négligent pas aussi des plantations d'arbres , bien qu'à celles-là empêche la propriété privée de la terre. D'autant plus que chez nous, au Kazakhstan de steppe, il est important de protéger contre les vents un espace ouvert sur centaines de kilomètres . Et qu'est ce qui se passe en fait ? Avant le départ pour Moscou je m'intéressai à cela et reçut des données voici lesquelles.... - Ougryoumov sortit de la poche le carnet bien usé , feuilleta, trouva une place nécessaire. — Ainsi voici. Le plan de la plantation des zones forestières au Kazakhstan était accompli en 1950 sur quatre cinquième, en 1956 seulement sur un cinquième, en 1962 seulement sur un dixième, mais ces dernières années et il n'était pas du tout accompli...
— Eh bien, les affaires!.- gémit quelqu'un.
— Et en quoi est la raison ? —demanda Ougryoumov et n’eut pas le temps de répondre, dans la salle se fit entendre :
— Volontarisme!.
Les petits rires se firent entendre.
— Eh bien, en général, une bonne réponse, — continua Ougryoumov . — nous agitons souvent les poings après le combat... En 1943 je me trouvais près d'Orel.On ne commençait pas encore la bataille de Koursk. Il y avait une guerre, les territoires immenses de notre pays étaient encore sous le talon de l'ennemi. Et voici ce temps le parti prend une décision sur les affaires forestières. Et quelle décision! Des millions d'hectares de bois pour la protection de l'eau, pour la protection du sol et d'autres bois surtout précieux étaient détachés à la zone avec un régime spécial. Plusieurs savants, les plus grandes autorités de l'économie forestière travaillaient sur cette décision. Pourquoi rejeter tout fait par eux? Et je pense de l'autre, en se rappelant ce fait surprenant. Quelle force, quelle foi dans la victoire, quelle aspiration au futur!. Les gens au front, dans les tranchées, sous les balles, mais le pays se soucie de la prospérité des descendants de ces gens! Du lendemain, de l'après-demain de notre peuple!
Khassen bouleversé des paroles d'Ougryoumo , et ne remarqua, comment de lui échappa plein d'indignation: et à ce temps -là quelqu'un courtisa les femmes des autres!.
— Quoi ?. Aydoungaliev sursauta. Où disparaissait son impassibilité, son éloquence de professeur!. Le visage d' Alchinbek s'empourpra, s'altéra de la rage. — Le gamin!. — cria-t-il . — Pour sa mère, pour sa mémoire claire aurais-tu honte prononcer de tels mots!.
Toute la salle devint muet. Et Khassen, lui-même n'attendait pas ce qu'il arriva. Il se troubla, se plia , ayant baissé la tête, il était prêt à échouer de la honte à travers la terre...
Merouert ne comprit ni l’exclamation acharnée de Khassen , ni la réponse du professeur, mais sentit seulement qu'entre eux il y a quelques relations très complexes, partant au passé. Sans connaître encore, dans quoi est le fond de l'affaire, d'avance elle était au côté de Khassen. Cependant elle se sentit maladroitement pour ce que lui — et exactement, qu’il fit tout en gamin! — il échoua. Jusqu'à la douleurMerouert se mordait les lèvres, en tâchant de ne pas regarder à son côté ...
Comment mener la réunion plus loin ?. De quoi vraiment expérimenté, un homme tout vu, était Ougryoumov, mais il se perdit, coupa son intervention. D'un seul homme , qui se contrôla, était le directeur du sovkhoze Kazybay Tleoukabakov. Il connaissait l'histoire de Khassen et le rôle joué dans sa vie par le professeur Aydouigaliev.
Tleoukabakov s'adressa au secrétaire de l'organisation de base du parti :
— Vous finîtes, Fiodor Ivanovitch ?
— Presque, — dit Ougryoumov , en ayant rassemblé ses idées. - Je trouve qu'au temps prochain nous devons préciser toutes les actions de la lutte avec l'érosion et solliciter un appui des autorités supérieures.
— Arrêtons nous sur cela, — conclut vaguement le directeur.
Les jours difficiles arrivèrent pour Khassen.
N'importe où qu'il soit allé , de quoi qu'il se soit occupé — le poids apparu chez lui dans l'âme après la conférence ne passait pas. Il ne voulait pas penser d'Alchinbek, mais dans la tête restèrent coincés ses mots: le gamin, l'esprit chimérique, le rêveur... Est-ce qu'il a raison ? Et les propositions de Khassen — seulement une utopie naïve ?. L'avant-projet du labourage du champ en automne pour une année prochaine est déjà reçu. Par comparaison avec actuel il est augmenté de cinq mille hectares. De quoi alors parler avec le directeur ? En effet, il ne veut pas rien voir ce qui est plus loin du plan !. Il a raison de son côté. Dans le plan est absent une telle colonne : "Les rêves" ou «Les idées de demain», par contre il y a d'autres colonnes: les hectares, les quintaux, le labourage du champ pour les semailles du printemps, la récolte...
Dans un tel état —de l'incertitude, des doutes, des méditations anxieuses — une arrivée inattendue du père trouva Khassen .
Il y a longtemps on ne voyait pas Atymtay dans les pays natals. Qui le rappelait, celui-là était content, il y a plusieurs années, de l'embrasser, d'amener chez soi , de faire asseoir sur la place d’honneur destinée au visiteur... Mais, il est clair, Khassen se réjouit surtout de l'arrivée d'Atymtay . Dans le coeur, était gravé pour toujours le jour, quand lui, le petit, il accourut en toute hâte à la maison et ,soudain, il remarqua près du seuil, sur le tabouret, un inconnu étrange à une capote militaire et avec une béquille serrée entre les genoux. Il resta dans la mémoire de Khassen, comment ensuite il examinait les ordres et les médailles sur la poitrine paternelle, comment avec étonnement il regardait les yeux brillant des larmes et tentait de s'habituer au mot sonnant d'une manière étrangère «аtа»... Mais il s'habitua vite. Et dès ce jour le père revenu du front devint pour lui non simplement un père, mais d'un homme le plus fort, le plus courageux, le plus extraordinaire par la terre... Cette sensation d'enfant restait à Khassen pour la vie.
Le destin pour les deux étaient ainsi qu'ils se voyaient rarement et, peut-être , c'est pourquoi partiellement dans leurs relations, en outre des sentiments de parenté, signifiait beaucoup le sentiment de l'amitié masculine, de camaraderie , du respect mutuel dicté pas du tout de ce que l'un était le père, et l'autre — le fils...
Et maintenant, ayant vu le père, Khassen сomme si du côté,
regardait cet homme au visage simple, rustaud, maigre, à la figure maigre, svelte comme chez un jeune homme, peu verbeux, mais aussi ne cachant pas ses pensées, les exprimant directement, même rudement , en regardant l'interlocuteur en face ..Khassen pensait, en l'observant que le père et en fait — est exceptionnellement un fort caractère entier. Tant d'années passèrent, mais il n'était pas toujours marié . Probablement, il aimait beaucoup la mère de Khassen — et continuait à l'aimer malgré tout. Le chagrin ne le brisa pas, la trahison n'irrita pas , ne transforma pas en un homme perdu confiance. En juger des faits, à Karataou , on estimait sa conscience, ses connaissances, son expérience. Sur sa poitrine , là, où autrefois un petit Khasen touchait prudemment les récompenses de combat, maintenant brillait un ordre neuf du Drapeau Rouge du Travail...
Atymtay ne vit jamais rien de tel ici, dans les places restées dans la mémoire dès l'enfance : les champs labourés d'un bout à l'autre, les maisonnettes d'ordre des ouvriers de sovkhoze, des peupliers et des bouleaux froufroutant le long des rues, le palais de la culture dans le centre du bourg...
Atymtay admirait aussi son fils, en apercevant dans les traîts de son visage , dans la manière de parler, dans les mouvements séparés — soit lui, soit, Bibigaycha... Mais il remarquait que Khassen est inquiété, contrarié par quelque chose, bien qu'il tente de cacher cela.
Une fois ils étaient assis sur le bord d’Yesil. Le soleil coucha déjà, approchait le soir. L'eau dans la rivière semblait immobile, lisse, comme le verre coulé. Au-dessus d'une haute descente vers la rivière, avec un sifflement en coupant l'eau, passaient en coup de vent les hirondelles.
— Je veux tout demander, quel poids est dans ton coeur ? — prononça Atymtay. —pourrais-je t'aider, ou non, en tout cas la parole prononcée à haute voix, facilite l'âme... Je sais de moi-même , comment on se sent, si à personne on ne peut pas ouvrir son âme et on porte tout en soi ...
Khassen , attendant cette conversation, ne commença à rien cacher du père. Dans cet état, qui eut lieu dans le sovkhoze , étaient coupables les prédécesseurs de Khassen, mais pour l'ultérieur la faute sera jeté sur lui. Et quelle raison de ses efforts ? De la conférence, qu'on passa ?. Dans la voix de Khassen se faisaient entendre soit la tristesse,soit la méchanceté, presque la fureur — contre ceux qui ne voulaient pas le comprendre.
— Lequel suis-je agronome en chef après tout cela , le père ? — conclut Khassen ses paroles confuses. — J’irai travailler comme berger chez Zykriya, il sera plus de profit de moi !...
— Eh bien, un bon berger vaut mieux qu'un mauvais agronome, — sourit Atymtay. — Seulement en effet, et le berger a des difficultés. Sur elles tu tombera — où tu te reculeras, Khassenjan ?.
— Ne pas me reculer, je veux me battre, le père!
—C'est déjà mieux. En quarante et un on disait au front : «Nulle part où se reculer, derrière nous est Moscou». Et maintenant toi-même, tu dis : «Nulle part où se reculer, derrière est la terre », — à qui tu la laisseras ? Et un autre agronome ?.
Les deux étaient silencieux.
— Alors, qu'est-ce que faire , mon père?
— Voici et moi, je pense que faire... À mon avis, votre secrétaire de l'organisation de base du parti a raison, il faut demander de l'aide aux organisations régionales, au ministère... Mais des mesures, selon tes mots, il faut prendre d'urgence. Moi à ta place j'écrirais une lettre directement à Asylbek Akhmetjanovitch et je demanderais me recevoir...
— Et il me recevra ?.
— Toi en effet, non de toi-même, tu as l'intention de te soucier, ainsi ?. Et vous chez vous-même dans le bourg, et nous au combinat à Karataou, et les chefs de la république dans une grande maison sur la place à Alma-Ata — tous font la même affaire... Je pense, Asylbek Akhmetjanovitch te comprendra. Oui, à propos, en effet, et il arrivait à Altyn Aray , dit-on, et avec Kazybay ils se connaîssent, — une fois votre directeur était reçu chez lui ...
Justement , — se rappela Khassen, — j'entendais déjà en parler autrefois . C'est un bon moment?. En effet, on résout là des problèmes aux échelles de toute la république... Et encore si grands, comme le nôtre...
Et tu sais , comment il est compétent de tout, comment qu’est ce qui concerne notre république ?. Oui, c'est clair. Il avait seulement trente deux ans, de sept ans plus âgé que toi, quand il devint un dirigeant. Depuis ce temps-là tous les changements se passaient devant ses yeux, avec sa participation. Tu sais ce qu'il y avait au Kazakhstan en mille neuf cents quarante deux?.. Alors, toutes les ressources étaient mobilisées pour donner au pays cent quarante millions de pouds de blé. Et maintenant ?. Le Milliard — penser seulement, comparer! — le milliard de pouds! Il y avait le temps, quand nous passâmes cinq ans pour la construction d'une usine de ciment à Chimkent, et maintenant on dépense chaque année aux investissements plusieurs millions de roubles!. J'ai une occasion de mener un cercle d'études politiques, je nommerais encore des chiffres, ils sont chez moi dans la tête, mais tu les connais... Quoi notre peuple obtint pendant ces années , est-ce que l'érosion surmonter c'est au-dessus de nos forces ?. Voici je dis: tu n'en pourrais plus - va... Peut-être, et à Asylbek Akhmetjanov cette rencontre sera utile en quelque chose . Tu vois devant toi-même un sovkhoze , devant lui — toute la république. Peut être, tout juste aux échelles de la république il faut entreprendre quelque chose et... Mais il est entrepris déjà!
Khassen dit avec un grand allégement:
—Bien, le père. Je penserai... — Et pour la première fois au cours des derniers jours il sourit.
— Et maintenant-la deuxième question, qui t'inquiète... Sur les mazars... Tu vois, moi déjà, comme à la réunion des membres du Parti, il se mit à parler — la première question, la deuxième question... Eh bien, de tels, on voit, nous sommes les originaux: tout sur les affaires, et non que tout simplement rester assis à dastarkhan . Ainsi voici. Moi, Khasenjan, je ne te comprends pas très bien. Quel problème est pour toi, et pour les hommes de ton âge?. Vous êtes les jeunes gens courageux, — et, pas ainsi ?. Et soudain — une telle timidité, quand il s'agit de l'affaire du passé ... C'est pour nous, commençant à vivre, de l'obscurité séculaire se réveiller dans les années trente, — c'était un problème pour nous.. Et vous ?. Probablement, tu lisais le livre de Sattar Eroubaev "Mes pairs", il était pour nous un livre de chevet...
— Certes, je lisais.
— Tu te rappelles, un héros principal pense: creuser une mine là, où la tombe de sa soeur, ou refuser ?. C'est clair: un gars de l'aul, comme on dit, ne terminait pas les académies...Et vous, qui terminèrent les académies et les instituts?.
— Nous pensons aussi, le père, — se secoua Khassen. — nous ne voulons pas offenser les notions formées pendant des siècles... En violant les traditions, on peut blesser l'amour-propre du peuple, sa fierté...
— Bien, moi-même, je parlerai avec les aksakals, — répondit Atymtay.
...Dans le sovkhoze on apprit qu'un agronome en chef eut une idée de démolir les vieux mazars sur un bord gauche d'Yesil . La population kazakhe fut troublée, surtout les vieillards et les vieilles. Karabay les excita . Il ne partit pas du sovkhoze,il ne menaça pas, il resta dans la même équipe de Goubanov et, il semblait , il s'apaisa,
Il se sentit coupable devant les camarades. Même l'excuser il demandait, se référait à un mauvais caractère et au diable maudit , qui éternellement lui tire la langue stupide... Et il avait une mine piteuse, qu'est ce que faire! — on pardonna Karabay... Mais, ayant appris les intentions de l'agronome, lui — où en chuchotant , et où à haute voix—. les vieux gens ont l'oreille dure — il transmettait cette nouvelle.
Les aksakals soupiraient, hochaient les têtes incrédulement : «Toi en effet, tu es chez nous un premier tractoriste, Karabay... Comment et dans cette affaire à toi, le premier ne pas être ..» A quoi Karabay prévoyant répondait invariablement: Le premier je ne serai pas. Qui menera son bulldozer le premier là-bas, le dieu le punira . Le mollah de l'aul voisin prévient ainsi ». Rusait Karabay, biaisait, en laissant pour lui-même le trou: le premier il n'ira pas, le dieu punira le premier, mais le deuxième... A propos du deuxième le mollah garde le silence...
Et voici une fois Atymtay ayant parlé d'avance avec Ougryoumov, qui était content de son soutien, réunit les vieillards et les vieilles dans la salle de lecture du palais de la culture, Karabay y vint aussi , se cacha dans le coin lointain, après la collection de papiers.
Les aksakals se renfrognèrent , quand Atymtay finit son discours. Fâchés, ils étaient assis, froncés, les hommes tiraillaient les barbes, les femmes enfoncèrent leurs zhaouliks blancs sur les yeux , ils avaient honte de regarder l'un à l'autre.
—Que taisez-vous , les chers ? — dit Atymtay. — Dites, ne vous gênez pas. Il n'y aura pas votre accord — personne ne touchera les mazars ...
—Qui empêchent-ils ?. — soupira tristement un des vieillards. — il y avait tant d'années et plus loin qu'ils restent...
Tant d'années ils n'empêchaient pas, et maintenant ils empêchent, — lui objecta Atymtay. — L'érosion éolienne... L'assolement avec prairie temporaire... Les superficies ensemencées... L'élargissement des terres arables... Jusqu'à la dixième sueur expliquait-il, persuadait, prouvait, mais les vieillards résistaient avec acharnement:
— Le péché démolir les tombes des ancêtres ..
Pourquoi les autres n'eurent peur d'un tel péché ? —objectait Atymtay. — Vous quoi, vous êtes mieux ?.
—Nous n'entendîmes pas parler que quelque part les tombes des ancêtres étaient démolis.
— Si pour le profit national —on démolit! Les mers artificielles combien de cimetières inondèrent! Non seulement les cimetières — les églises, et les lieux sacrés de l'eau sont couverts!.
— Peut-être, c'est vrai , mais en effet, ce sont — des autres... Pas nous...
— Donc si les autres, et ainsi à ceux-là tous les péchés, et nous —nous sommes sacrés, à nous la faveur de dieu ?. s'impatientait Atymtay. — il s'avère ainsi ?. Non , nous vivons ensemble, le pain nous partageons en parties égales — et partageons les péchés en parties égales!.
On discutait longtemps. Enfin Zykriya dit:
— Je pense, les ancêtres nous pardonneront...
— Et le dieu?.cria irréconciliablement quelque vieille. — le dieu ne pardonnera pas!.
— Et le dieu pardonnera, — prononça Zykriya. — en effet, pour le blé nous donnons notre consentement... Et il n'y a rien par la terre plus sacré du pain. Le livre saint — le Coran, on croit un grand péché — le laisser tomber ou salir. Et dans le Coran est écrit : si le pain est haut et on ne peut pas l'atteindrre par un autre moyen, mets sous les pieds le Coran... Voici qu'est-ce que c'est le pain. Et qu'il soit en abondance chez tous les gens .
— Si le dieu le veut, nous sommes d'accord, — dit le plus vieux aksakal . — Seulement qui conduira le premiers là-bas le tracteur ?. En effet, Karabay dit que le mollah... Les premiers qu'ils aillent les gars russes , les nôtres ne peuvent pas ...
— Hé, non!. — hocha la tête Atymtay. — nous n'obéirons pas le Mollah. Lui, quoi bon, il annoncera ensuite que ce sont les Russes qui détruirent les tombes kazakhes. Nous-mêmes, nous devons aller les premiers! — Encore au début de la conversation il remarqua Karabay dans le coin . — À mon avis, le tractoriste Karabay ne refusera pas...
C'est exact, — on soutint Atymtay, non pour rire, non sérieusement. — Là le père de Karabay repose. S'il faut, il réussira à intercéder pour le fils devant le dieu. En effet, et dans la vie il était le mollah , et dans l'autre monde, probablement, non le dernier au compte...Karabay se recroquevilla , son visage devint gris, comme une feuille de papier, dont il essayait de se couvrir. La rumeur lancée par lui dans le sovkhoze , contre lui se tourna... Mais comment faire, où disparaître ?.
Un jour après, deux bulldozers firent du bruit à côté d’Yesil. Sur un d'eux était Karabay, le deuxième était conduit par Atymtay, lui-même , pour un tel événement il décida de faire comme au bon vieux temps: autrefois il eut l'occasion d’avoir rapport aussi au tracteur.
Les vieux Kazakhs sortirent sur le bord. En se taisant et tristement ils regardaient, comment s'écroulent les restes des lieux d'hivernage tortus, comment, en soulevant les tourbillons de la poussière sèche grise, tombent les murs fendus des mazars . Aux cendres se dispercait tout qu’est ce qui conserva encore le temps de leurs souvenirs, et leurs yeux -clairs, comme chez les bébés nouveau-nés, — clignotaient souvent et pleuraient...
— Oh, saints ancêtres, — soupira Zykriya, — aidez nous, faites pour qu'à la place, où vous reposiez, on cultive un bon blé!
...Et dans un an, quand sur la rive gauche s'étendit la mer entière des épis verts, plusieurs aksakals, et parmi eux et Zykriya, se rappelaient le proverbe : «Où il y avait une épine - là une épine et poussera , où il y avait une rose et là s'épanouira une rose».
Selon tout il résultait que les ancêtres - et en effet étaient sacrés...
Après la conférence, où en public Alchinbek avec Khassen se prirent de querelle, Merouert commença à éviter le professeur. Tout de son côté provoquait en elle une hostilité. Son éloquence lui semblait fausse, l'enthousiasme — artificiel, les assurances fougueuses de l'amour —un intérêt masqué.
... Avec la confusion et le dépit elle se rappelait la promenade avec Aydoungaliev, les tulipes, qu'il recueillait pour elle, les mots inspirés sur de beaux instants volants, qu'il faut piéger pour jouir de la vie... Comment il est bon qu'alors un cavalier chemin faisant passa au galop!
Mais pourquoi ils détestent ainsi l'un l'autre, le professeur et Khassen ?. Elle sentait que l'hostilité entre eux est apparue non aujourd'hui et non hier...
Une fois Merouert rechercha Khassen tout près de la propriété de sovkhoze. Le jour baissait. La chaleur torride pendant sur les champs toute la journée , s'adoucit, du côté d'Yesil venaient des bouffées du vent frais. Khassen était assis près du pied du mont, ayant entouré des mains les genoux, et il regardait à la steppe, sombre, concentré.
Merouert s'approcha de lui et se laissa tomber côte à côte.
Elle voulait le secouer, égayer, au moins — faire chasser une humeur maussade, obliger à sourire. Elle arracha un brin d'herbe et chatouilla par le bout derrière son oreille. Khassen ne remua pas.
— Qu'est ce qui avec toi, Khassen ?
— Rien.
—Tu ne veux pas me voir ?
— Je suis toujours content de toi, Merouert.
— Il n'est pas perceptible ... De quoi tu penses ?
— De ce que le soleil est brûlant et brûlant, et il ne pleut pas toujours , et si de nouveau le vent s'abattra...
Plus loin il ne pouvait pas continuer.
— Khassen, — dit-elle, ayant gardé le silence, — explique moi qu'est ce qu'il y avait plus tôt entre toi et le professeur ?
Khassen s'assombrit encore plus. Ses yeux se rétrécirent.
— Cela vaut la peine?.
— Je dois connaître.
— Pourquoi ?
Elle ne répondit pas, mit sa petite paume forte à son épaule. Et ferme comme le fer l'épaule céda graduellement, se détendit sous sa main ...
Il lui raconta tout ce qu'il savait à propos d'Alchinbek Aydoungaliev, tout ce qu'il voyait et il se rappelait. À vrai dire, il omettait quelques détails — ce que jusqu'ici serraient surtout son âme . Le temps passa , quand il était d'un enfant, — maintenant Khassen se sentait d'un homme et ne souhaitait pas provoquer la pitié de lui-même . Donc Merouert entendit seulement l'essentiel. Mais quand Khassen lui parlait de la lettre de Bibigaycha, dans ses yeux étaient les larmes.
Elle voyait devant elle-même le garçon dans le tchapan à longs pans, ceinturé d'une large courroie de soldat...Elle voyait la mère, qui marche à pas de loup après lui le long de la rue, entre les maisonnettes crépies d'argile aux toits plats, et n'ose pas de s'approcher plus près...Elle la voyait au milieu du luxe devenant odieux de l'appartement de professeur, — comment elle, en se cachant du mari, écrit cette dernière lettre dans la vie.
Un homme terrible, elle pensait d'Alchinbek. Et il lui semblait encore plus terrible à l'idée qu'en effet, et elle-même pouvait se trouver là, dans le même appartement, en tête à tête avec le même homme... Mais claquèrent les sabots sur le chemin , passa au galop le cavalier — et maintenant elle bénissait deux fois l'inconnu, qui l'obligea à se remettre à temps!
Et Khassen ?. Il ne parla un mot de l'orage, qui eut lieu autrefois dans ces endroits, fit le silence sur ce comment on l’adjoignit pour protéger la vie précieuse du professeur enveloppé au touloupe du berger et comment ils étaient attaqués par les loups... De cela, certainement, Khassen ne parlait pas.
— Mais comment, comment ainsi... répétait avec confusion Merouert. Elle ne pouvait pas encore reprendre ses sens après tout ce qu'elle entendit tout à l'heure. — En effet, ce n'est pas un scélérat, pas quelque monstre . En effet, c'est un savant, un professeur mérité, un homme respecté. Un instructeur de la jeunesse, un professeur de la vie... Oui, oui, Khassen, nous le considérions ainsi , quand il entrait à la chaire, citait des vers, raisonnait sur la terre natale. Sur ce que nous, les fils et les filles de cette terre, devons la faire encore plus parfaite et plus heureuse ... Et lui-même ?. Voici quoi je ne peux pas comprendre, Khassen. On peut prendre et perdre donc une autre personne... Une femme. Une femme... La mère séparer du fils, la faire pour toujours malheureuse — et après toute cela vivre comme si rien n'arrivait ? Et ne pas éprouver aucuns tourments, supplices de l'âme?. Et la conscience ?. Elle est où, Khassen ?. Tu te rappelles, tu disais, ce sont en effet, tes mots — on ne peut pas être heureux, si tu fais mal à l'autre. Il s'avère qu'on peut, Khassen ?. . Au moins ou de tels, comme Alchinbek ?. Mais même pas dans cela est l'essentiel . L'essentiel — comme, on dit, un homme peut avoir un tel coeur — et en même temps — le talent, l'esprit, faire d'importantes découvertes, développer la science ?. En effet, voici, par exemple, le blé, par lequel Alchinbek sema le terrain expérimenté... Si lui... Comment ainsi, Khassen ? Donc les gens comme celui-ci peuvent faire aussi le bien ?...
— Non, — dit Khassen et sourit. — il n'arrive pas ainsi.
— Mais comment?.
Khassen ne répondit à sa question. Mais il pourrait!.
Il pouvait... Mais il ne voulait pas...
... À cette époque, quand il était encore un garçon et avait seulement intention d’aller apprendre à devenir agronome, le vieux Ondassyn lui raconta une légende sur un grand déluge, sur Noukh Paygambare sage, sur le vieillard avec la vieille, qui conservèrent pour le fils un petit sac de cuir avec les grains...
—C'était il y a longtemps , — alors lui dit, le grand-père Ondassyn , — et qui sait, il y avait ou il n'yavait pas ... mais écoute voici ce que je vis par mes propres yeux ...
Pendant la guerre Ondassyn travaillait à la mine à Karaganda d'un gardien dans le stock de bois. Son remplaçant était aussi un vieillard, originaire de Sary-Arka. Là, dans l'aul, vivait sa vieille. De temps en temps elle venait, amenait au vieillard — soit un peu de viandes , soit de farine . Et lui, un brave homme, rendait tout à la chaudière commune. Mais Ondassyn remarqua seulement chez le vieillard un petit sac . Et quoi dans ce petit sac — personne ne savait, le vieillard en gardait le silence. Mais il ne perdait pas de l'œil ce petit sac.
Et voici une fois on apporta au vieillard «kara kagaz » — «le papier noir»: son fils périt au front. Dès ce jour le vieillard sentit que il restait lui vivre peu de temps. Et quand la vieille vint le voir , en présence d'Ondassyn il lui transmit ce sac secret . «Au printemps, — dit-il — ou tu sèmeras toi-même, ou tu porteras à un homme fidèle ». Et ensuite il expliqua à Ondassyn:
— Chez nous à Tokraoun on cultive deux sortes du blé. L’une sur la terre submersible de la rivière, son grain est grand, blanc, on l'appelle «Tokraounyn ak bidayi » — «le blé blanc de Tokraoun». Une autre sorte on cultive sur le plateau. Par la dimension ce blé est plus menu du premier, qu'on cultive à la terre submersible, par contre il subit n’importe quel climat sec . Mais notre région est essentielement d'élevage, on prêtait peu d'attention à conserver des sortes. Maintenant ces sortes disparurent presque tout à fait dans ces endroits . Quand la guerre commença , moi seul , je semais le blé sur le plateau et presque tout le blé je remettais au stockage de blés. En partant pour Karaganda, je laissai à la vieille le dernier sac, elle le moulut à la farine. Et dans le sac que je gardai pour moi , —il était tout ce qui restait du blé de Tokraoun , à qui n'est pas terrible n'importe quel vent sec...
Non en vain le vieillard attendait la mort. Au printemps la femme vint et ne le trouva pas aux vivants. Et elle-même, elle traînait déjà à peine les pieds . Elle alla à la tombe,s'affligea, pleura, et ensuite vint à Ondassyn. Il transmit à la vieille un malakhay usé, un tchapan en troues , qui après le mari restèrent, et demanda, comment elle agit avec ce blé. Une vieille femme dit que par le conseil de gens experts elle partit dans la ville, y trouva «le plus grand chef», qui administrait le blé, et lui remit le petit sac . On appelait le chef — Alchinbek ...
Quand Khassen apprit une information de la nouvelle sorte du blé, qu' Aydoungaliev va éprouver sur le champ de sovkhoze, il se rappela le récit du papi Ondassyn. En juger par de nombreux signes, c'était le même blé de Tokraoun ... Mais il y a longtemps, comme on dit, passèrent dans l'autre monde le vieillard, plus que l'oeil gardant le petit sac, la vieille et le grand-père Ondassyn, — que tu expliqueras ici, que tu prouveras ?. Et ensuite, décida en soi Khassen, l'affaire, finalement, est non dans "la découverte ", non dans la gloire, qu'il apportera à Alchinbek Aydoungaliev, mais dans ce qu'il y aura une sorte, de laquelle ont besoin ainsi les régions arides. Voici quoi l'essentiel.
Et maintenant, dans la conversation avec Merouert, il ne commença pas aussi à remuer le passé. Il y avait encore une raison, pour laquelle il ne voulait pas le faire: que ne pense pas Merouert que son but — noircir le professeur, accuser encore d'un péché... Si elle aura l'occasion d'entendre sur cela, qu'elle entendra non de Khassen...
Il ne dit rien.
Mais aussi ce qu'apprit Merouert sur le professeur Aydoungaliev, était assez. Ébranlée, perplexe elle était assise à côté de Khassen. Et quand enfin Merouert rassembla ses pensées, elle voulait dire si beaucoup à Khassen!.
Mais, s'étant rappelée les paroles fleuries d'Alchinbek, elle sentit soudain une répugnance insurmontable envers les paroles, quoi que sincères elles soient , quoi que d'une belle manière elles sonnent ...
Elle prit simplement sa main dans la sienne, serra, étreignit les doigts et ne laissait pas longtemps...
Mais pour Khassen cela signifiait maintenant plus de n'importe quelles paroles...
Et quoi entre-temps Alchinbek ? Comment il se sentait après la conférence, qui s’avéra pour lui par un scandale inattendu ? Qu'est ce qu'il fait maintenant, en suivant, comment part de plus en plus loin de lui Merouert?.
Mais pas trop grand espace est lui fixé dans notre histoire? Est-ce que dans le même sovkhoze il y a peu d'hommes dignes et plus intéressants ? Pourquoi presque dans chaque chapitre nous recourons au professeur Aydoungaliev ? Mais le problème: il arrive parfois dans la vie que les circonstances assignent une place très importante à un homme insignifiant, et il faut jusqu'à un certain temps suivre patiemment le développement des événements, que tu n'as pas le droit de modifier...
Quant au champ expérimental, le professeur Aydoungaliev était content des résultats.La nouvelle sorte donna des blés verts excellents, les germes supportaient fermement la chaleur torride et le manque de l'humidité du sol, même la tempête sablonneuse et celle-là les ménagea: le terrain expérimenté était sur la pente douce de la colline affaiblissant la force du vent. Et ici la fortune ne tourna pas le dos au professeur.
Merouert ?. Peut-être, Alchinbek espérait en victoire plus facile. Mais à quel prix la victoire trop facile? En particulier sur la femme?. Il y a un peu de caractère , d’obstination, un peu de ruse permis et même nécessaire dans un tel jeu... Pourquoi ne pas faire sentir à cette fille arrogante que chez le professeur apparurent des autres passions ? Qu'il y aura des femmes, capables d'estimer ce qu'elle négligea si inconsidérément ?
Environ ainsi, en réfléchissant à Merouert, se présentait le professeur ses relations avec Glacha. Cependant non seulement les projets lointains amusaient Alchinbek. Ou il ne se trouvait pas comme un vrai homme, dans l'épanouissement des forces ?... Et «de beaux instants», qui forment la vie ? Est-ce que Glacha — jeune, à la poitrine abondante, fraiche, le teint de lis et de rose — est-ce qu'elle ne convenait pas, comme on dit, pour commencer un des tels
" beaux instants»?.
Et quoi Glacha elle-même ?. Oui, quoi — Glacha... Pour elle Alchinbek était un homme d'un autre monde inconnu à celle-ci, du monde éloigné, séduisant... Le savant de la capitale, le professeur, la célébrité... Cette soirée de premier mai elle, ne se croyant pas encore, remarqua, comment il ne détache pas d'elle ses yeux allumés , comment il tâche de lui rendre service, manifester l'attention... Cela l'nquiétait agréablement et troublait. Qui est-elle en comparaison avec lui, après tout! Une simple trayeuse. Ensuite il l'accompagnait, et il était intéressant de l'écouter ainsi. Chez soi elle ne pouvait pas s'endormir, se retournait dans le lit solitaire et attendait, attendait une nouvelle rencontre.
Tout était insolite à Glacha — une affabilité molle, et un chic de la capitale, et une galanterie expérimentée de professeur...
Il est plus aîné presque de deux fois ?. Et alors? . Donc est dans elle, Glacha, quelque chose, pour quoi il la choisit, préféra aux autres. Un homme mûr, solide, non quelque gamin , qui est prêt à poursuivre n'importe quelle jupe...
En plus il était si persistant , si insatiable ... Elle se laissa, céda. Et pour la première fois son corps se réveilla, pour la première fois. Glacha se sentit réellement par une femme. Ainsi contre toute attente fit irruption dans sa vie l'amour, emporta la tête. Les jours devinrent une attente pénible de la nuit, et les nuits — les nuits rapides d'été — une joie insatiable de femme, un bonheur non éprouvé.
Une fois elle parla à Alchinbek de son mariage malchanceux.
— Alors je viens aux terres vierges, du nord, de Arkhangelsk, encore très jeune et stupide étais-je. Et lui, on l'envoya chez nous dans le sovkhoze après l'institut. Il était si propre si ponctuel, il venait au club — essuyait la poussière du banc par le journal.. Chez nous à cette époque-là la maison de la culture n'était pas encore construite, dans le club se trouvaient les bancs simples, peints du minium. Eh bien, voici, je le vis.Il est assis, lit le livret jusqu’au moment où la lumière avant le film dans la salle ne sera pas éteinte. .. Il n'était pas semblable à personne de nos gars— un tel original. Certaines filles se mettaient à rire, d'autres flirtaient. Il me plaisait qu'il est si modeste, lit de gros livres, on n'entend pas de mots vulgaires de lui ...
Eh bien, voici. Nous nous mariâmes, il est temps de nous procurer l'économie pour que et la maison , et tout soient comme chez les gens. Mais lui : «quant à moi, il dit, cela ne sert à rien, moi selon tournure d'esprit — je suis romantique». Et la nuit, il arrivait, moi au lit, et lui aux livres.
Et ainsi il devenait chez lui que dans les livres tout est juste, comme il faut, et qu'en fait — alors tout est autrement. Moi à lui : «Mentent, Mitya, tes livres, et il ne faut pas à cause d'eux donner le cafard et tomber dans le désarroi;». Mais lui: « ne dis rien, tu ne comprends»... Et tout à fait, il s'échauffait, il parlait de la vérité et de la conscience...
Nous vécûmes peu avec lui , je n'eus pas le temps de l'apprendre bien. Mais je ne veux pas dire en vain, il était un homme honnête, tout il tâchait mais non pour lui-même, mais pour les gens, pour l'affaire il se tourmentait. Seulement lequel de lui un agronome en chef? Ici où pour la gorge prendre, où par le poing sur la table frapper pour faire peur, mais chez lui — quoi ? Ni de force, ni de caractère., si à juste titre, à lui avec les cours se produire ou les livres dans la bibliothèque donner, là il se trouverait à la place. Kazybay à la conférence de lui rappela — de Marveev, dit-on, du devoir selon le champ labouré en automne il ne vint à bout, c'est pourquoi on le destitua. Mais il ne dit pas que Marveev parlait aussi des tempêtes noires , qu'il faut ménager la terre, semer les herbes vivaces, de cette chose-là et commencèrent chez lui les désaccords avec les autorités — dans le district et dans la région. On discuta une fois, on discuta deux fois — et soit il perdit la foi , soit il n'eut de courage prouver plus loin, je ne sais pas... Et quand on sent une faiblesse en homme , on ne donnera de grâce. Il s'inquiétait beaucoup, lui tout, il noircit , même il abandonna les livres . «Non, il dit, ce n'est pas pour moi, on voit»... Et il partit pour la ville. Et aux adieux il dit: «J'en ai assez, je guéris du romantisme...»
— Et toi ?. Pourquoi il ne te prit avec lui ?
— Il appelait, il persuadait... il écrivait des lettres ... Moi-même, je n'allai pas.
— Tu désaffectionnas ?
— Je cessai d'avoir pitié.Si on aime quelqu'un, après lui au bout du monde on ira. Moi je ne l'aimais pas, j'avais pitié seulement. Et quand il décida de partir je me fâchai. Va-t-en, je pense, si notre vie n'est pas selon ton gré ... Dans la ville une autre femme tu trouveras, ensemble les livres vous lirez, de la conscience et de la vérité vous parlerez.
—Contre les vaches, donc tu échangeas le mari ?. Et il ne t'est pas ennuyeux ?
— Avec les vaches ?. Avec elles on ne s'ennuieras pas.. Alchinbek fut saisi de la chaleur du corps chaud de Glacha.
— Quoi, ainsi tu n'aimais personne depuis ce temps-là ?. En effet, probablement, plusieurs te courtisaient ici?. demandait-il jalousement.
— Il suffit des chiens mâles partout, mais à moi pour vivre, un homme est nécessaire...
Après certain temps Glacha dit :
— Il est chez nous dans le sovkhoze Katchan, il administre la ferme..
— Comment, je me rappelle...
— Il me cherche toujours . Il est un homme terrible , surtout ayant bu la chopine. On bavarde différent . On dit, en prison il était longtemps, après la prison il vint sur la terre vierge chez nous ...
— Toi quoi,tu le crains ?.
— Oui, je ne crains pas pour craindre, mais il apprendra voici de toi — et il égorgera.
—Il est comment — égorgera ?.
— Et tout simplement. Par le couteau il égorgera. Ou par la hache il entaillera...
Alchinbek attendait que Glacha éclatera de rire à la plaisanterie. Mais la lune inondait la chambre de la lumière vive , il voyait bien devant lui-même le visage de Glacha — calme, perdu.
Probablement, elle remarqua le désarroi; qui obligea Alchinbek à s'asseoir, ayant laissé pendre du lit de longs pieds nus.
— Ne crains pas, — sourit- elle, — en effet, non toi, il m'égorgera... Il attendra , quand tu partiras, et il guettera quelque part...
Quelques sottises , pensa Alchinbek, cherchant sous le lit les babouches. On entaillera par la hache, on égorgera par le couteau... Finalement, il y a une milice...
Glacha se mit à pleurer soudain .
Ses larmes calmèrent brusquement Alchinbek.
«Elle prend de biais , — comprit-il avec allégement . — on sait son idée derrière la tête...»
— Je t'emmènerai, — dit-il. — nous partirons ensemble!. Tu entends ?.Il n'y a personne à te craindre, jusqu'à ce que je sois avec toi!.
Il se promena dans la chambre .
Quelque chose froufrouta, commença à bouger dans les buissons derrière la fenêtre, Le professeur fut glacé, les yeux de Katchan ivres, troubles, cruels apparurent de l'obscurité...
De la fenêtre directement sous ses pieds se jeta un ombre noir silencieux ... Il poussa un cri, n'ayant pas eu le temps de comprendre que c'était tout seulement un chat de maître...
IV
Mais Glacha cette nuit-là se rappela non en vain Katchan...
Quand la mise en valeur de la terre vierge était commencée, y jaillirent non seulement les enthousiastes-komsomols ayant soif de l'héroïsme et des exploits de travail, non seulement les communistes, les ouvriers, qui comprenaient clairement une vérité simple et sévère: le blé est nécessaire au pays... Se jetèrent aux steppes de terre vierge les amateurs du long rouble et du profit bon marché, emparés, pour ainsi dire, par «la fièvre de Klondike» . Bientôt plusieurs d'eux partirent pour des autres places, il y avait beaucoup de tels, qui trouvèrent ici pour eux-mêmes une voie juste dans la vie. Cependant Ignat Frolovitch Katchan fut non de tels-là et non des autres...
Les rumeurs vagues se répandaient sur lui, sur son passé sombre.On parlait, comme si avant la terre vierge il passa un délai considérable quelque part près de Magadan... Comme s'il se trouva dans ces pays après la guerre, révélé aux liens avec des partisans de Bandera .. Mais exactement personne ne savait rien. Et Ignat Frolovitch lui-même gardait le silence de la vie personnelle, bien qu'il y ait, de quoi lui parler...
Et commencer alors il fallut non de la bande de Bandera, où, comme il lui semblait par la suite, le destin- scélérate le mena, jeta — il faudrait commencer considérablement du plus tôt...
Katchan naquit et grandit dans les pays d'amont de la Kouban, où à ces temps lointains sur la partie droite de la vallée s'étendaient largement des villages de cosaque, et sur la gauche, entre les contreforts de montagnes, se cachèrent, se groupèrent la saklia vers la saklia, les auls des Circassiens.
Le père d'Ignat, Frol Petrovitch, était un maître solide, aisé, et on le surnomma Katchan pour la tête semblable à la tête du chou. Son corps conformément à la tête: ce n'est à s'y méprendre — le sac non embrassable avec le grain...
Frol Petrovitch fit fortune particulièrement pendant la Nep (nouvelle politique économique). Vers 1927 son économie grandit, à la façon du chêne branchu: quelques paires de bœufs aux cornes rapides , achetés aux Allemands-colons, de gros chevaux puissants, les porcs de race, le moulin à eau, la maison à cinq murs sous le toit de fer rouge , et l'essentiel — la terre, vingt dîmes de la terre noire grasse, près de la rivière-même... Dans cette aisance, n'ayant besoin de rien, grandissait Ignat. Son père était un homme sévère, cruel, mais pour son seul héritier il ne lésina pas . Et le coursier chez Ignat était le plus crâne dans le village, et les vêtements — à la manière municipale. Et bien qu'Ignat ait à cette époque-là seulement seize ans, pour lui on trouva déjà une fiancée, de la même famille économique solide : non avec les salariés agricoles, non avec les misérabless rêvait de s'apparenter Frol Petrovitch...
Mais soudain... Comme les nuées lourdes flottèrent dans le ciel clair. Et là et le tonnerre éclata. Furent perdus les bœufs, et de gros chevaux de trait, et la maison à cinq murs. Tout le bien de Frol Petrovitch dépossessé on transmit dans le kolkhoze, et lui-même, regrettant seulement de ce qu'il n'eut pas l'occasion à la fin d'offrir au secrétaire de la cellule du Parti communiste la balle du fusil à canon court, — Frol Petrovitch lui-même avec une petite famille et les restes de biens domestiques était expédié par le colon — au-delà de l'Oural.
Chemin faisant Ignat réussit à laisser en arrière l'échelon, tromper la garde et se cacher. Il ne voyait jamais plus ni le père, ni la mère — il craignait de se renseigner, et il n'éprouvait pas un besoin particulier. Dans sa vie actuelle pleine d'hésitations, de peur, de crainte Ignat n’eut l’occasion jusqu'à cela de rester pour longtemps dans un endroit.
Où il n'arrivait pas de se trouver à lui! Il faisait flotter le bois sur le fleuve Kama, il menait le troupeau de bétail à travers les steppes d'Astrakhan, il sortait avec les pêcheurs sur le chalutier à la mer d'Okhotsk...Il travaillait comme le coiffeur, le cuisinier, il administrait les stocks..Il ne mangeait de la vache enragée, il mangeait pas pis que les autres, même mieux, par le rouble , par la centaine il remettait «pour le jour noir»...il vivrait, peut-être , et tout à fait bon, si pas le mirage, lequel même aux instants des plus grandes chances lui couvrait inattendu les yeux. Il semblait, apparaîssait à Ignat Frolovitch tout le même : la maison sous le toit de fer rouge , de gros bœufs aux cornes rapides, les porcelets roses, comme si par l'aube baignés - et le champ paternel aux épis de blé en pleine sève...
Et quand, appelé à l'armée, tout au début de la guerre il se trouva dans la captivité, quand, se montrant pour «un vrai Ukrainien»,il servait dans les unités de batko Bandera, il rêvait de ces yeux., les mêmes.. Comme si elle ne ressemblait par rien aux jeunes filles de Kouban, noires à la Bohémienne, animées, vives , mais Katchan se rappela soudain celle qui qu'autrefois on lui nomma comme fiancée... Comme si l’on frappa par le couteau à Katchan: en effet, la vie passa... Quand ? Comment ?. Il ne remarqua pas. Il tout cherchait, tout piégeait le bonheur, remettait les roubles et les billets de cent roubles, acquit une maison, se procura une économie, — et pour quoi, à quoi bon lui maintenant?. Voici elle, Glacha, — parcourut devant, agita le bas bariolé — et par le sourcil clair ne remua pas à son côté . Essaie arrête-la, dis - par l'argent je couvrirai, du nylon du capron j'attiferai , non par la trayeuse - par la reine dans ma maison tu seras! Elle rira, éclatera de rire, encore et appelera d’un vieux birbe...
A Ignat Frolovitch toute sa vie devint ennuyeuse—et ancienne, et actuelle. Et sa maison devint vide et froide, et la femme obéissante, multipatiente à son chaque mot , et les gens autour, dont il s'habitua à se cacher, et la terre arrosée de sueur de ces gens, — tout, tout devint pour lui étranger, détesté. A qui maintenant seulement Katchan n'enviait pas! Aux premiers — qu'ils sont jeunes, tout est chez eux en avant, aux autres — qu'ils ne se réjouiront pas , en regardant leurs enfants grandissant , aux troisièmes — qu'ils marchent courageusement avec une âme ouverte dans la vie... Lui seul, Katchan, est privé du bonheur!
Rarement,sinon que pendant les fêtes, Ignat Frolovitch, buvait plus tôt; mais maintenant, en cherchant de la délivrance des pensées sombres, il étouffait la tristesse tardive par la vodka. Il était terrible, dangereux en état d'ivresse...
Une fois, déjà après ce quand Glacha se divorça avec son " romantique", Katchan la guetta dans un endroit désert. Elle se dévissa de ses mains, se sauva. Une autre fois, s'étant bien enivré , il tenta d'ouvrir devant elle l'âme, mais Glacha seulement par des yeux sauvages ronds y jeta un coup d'oeil et ne commença pas à écouter. Il commença à la poursuivre. Devant tout le monde Glacha répondait par une plaisanterie tant bien que mal, à l'occasion elle faisait allusion à la femme de Katchan, cela le mettait surtout en fureur . Quelquefois il lui menaça du couteau, s'il remarque avec quelqu'un, et selon ses yeux en verre de la fureur, Glacha comprit: en effet, vraiment — il égorgera...
Quels sont les secrets dans le bourg ?. La poule dans la cour voisine passera la nuit — et ce sera connu le matin à toute la rue. Katchan entendit parler, comme si pendant la nuit Glacha va quelque part de la maison. Avant tout il pensa du directeur du sovkhoze . Mais si c'est comme ça ?. Et cette nuit-là, quand Glacha passa chez Alchinbek, Ignat Frolovitch dès le soir était de service en face de ses fenêtres, en attendant que voici - s'éteindra la lumière et il verra, à quel côté elle se dirigea. Mais jusqu'au matin la fenêtre de Glacha ne s''éteignait pas. Et seulement quand à l'aube une entrée de service sortant à la cour grinça et la porte claqua doucement, et après l'ampoule s'éteignit dans la fenêtre, Katchan comprit que Glacha l'empauma, et non à travers le portillon, mais par derrière, par le potager,elle revint chez soi...
Il voulait casser la fenêtre, faire irruption à la chambre, battre, l'échiner jusqu'à la semi-mort. Mais soudain elle couche en effet avec Kazybay?. Ignat Frolovitch se gardait toujours d'aller contre la volonté des autorités.
Il revenait chez soi, plein de méchanceté. Probablement, et cette fois il la déchargerait sur la femme résignée. D'autant plus qu'à Ignat Frolovitch même et les poings démangeaient, quand il vit le portillon non fermé de l'intérieur, et ensuite et la porte facilement ouverte du coup de la botte... Il se jeta dans la chambre à coucher. Le lit était soigneusement couvert , la chambre — était vide...
Par contre sur la table dans la chambre Ignat Frolovitch vit une note:
«Je n'ai plus de forces pour vivre plus loin avec toi. Adieu».
Elle se dépêcha, pensa-t-il. Même la signature n'était pas mise par elle... Eh bien, tant mieux. Tant mieux, si ainsi.
Mais tout de suite il fut embrassé de l'inquiétude. Il sauta, prit la hache dans l'anti-chambre et revint à la chambre à coucher. Ici il enleva et monta par la hache la planche couvrant l'appui de la fenêtre. Non, tout était en ordre,la cachette et son contenu — dans son entier...Katchan remit la planche sur une vieille place, frappa sur la tête sortant du clou par la tête de hache.
La maison était calme. Seulement la souris griffait quelque part sous le plancher, creusait le trou.
Et soudain Katchan voulut — ne pas crier d'une voie perçante, ne pas éclater en sanglots de la tristesse serrant la gorge, mais — hurler lentement, longuement, d'un hurlment de ventre, comme les loups hurlent par le froid d'hiver à la steppe...
Ce matin Merouert rencontra deux fois Soultan Bekov.
La première fois, s'étant levée tôt, elle partit jeter un coup d'oeil sur le pâturage sur la terre submersible d'Yesil, où, au dire du père, on pouvait pâtre le troupeau jusqu'à l'automne avancé. À la périphérie du bourg le chemin de Merouert était croisée par un coureur dans le maillot de corps blanc et le pantalon d'entraînement bleu. Il courait du côté de la steppe — au pas assuré, élastique, ayant bombé la poitrine, ayant serré les coudes, en regardant directement avec attention devant lui-même. Selon son extérieur il paraissait qu'il est prêt à surmonter sans répit une bonne centaine de kilomètres.Et il surmontera — coûte que coûte, si à la voie quelques circonstances imprévues seulement n'empêchent pas...
Merouert remarqua à part soi que le sportif a un beau visage énergique, les cheveux noirs se tordant, le nez busqué, et les muscles comme si roulent sous la peau couverte du hâle uniforme de bronze. Il avait à peu près de vingt sept — vingt huit ans. Probablement, il fait simplement de la gymnastique, pensa Merouert.
Elle entendait parler hier que dans le sovkhoze vint quelque représentant de la région . Soit un moniteur, soit un travailleur plus responsable— elle ne retint pas. Seulement qu'on appelle Soultan Bekov et qu'auparavant il était un étudiant d'Aydoungaliev, un des favoris du professeur. Par cela il s'expliquait, probablement, pourquoi le visiteur souhaita descendre dans la maison, où demeurait Alchinbek.
Sur le chemin de retour elle les rencontra ensemble en effet. Ils allaient dans la rue, en parlant de quelque chose , — les deux hauts, sveltes et, malgré la différence dans l'âge, se ressemlant étonnamment par quelque chose Merouert se rappela encore un détail. On disait, comme s'il y a deux ans notamment Soultan Bekov licencia un agronome en chef du sovkhoze Matveev, le mari de Glacha, et puis et Nourjanov, remplaçant Matveev... Меrouert se sentit quelque peu mal, anxieusement dans l'âme . Elle voulait tourner le coin, mais le professeur la remarqua déjà et allait avec le visiteur à sa rencontre.
Il présenta l'un à l'autre. Soultan Bekov examinait Merouert avec un intérêt ouvert. Elle rougit, se troubla. Elle était fâchée par ce regard sans gêne; en dehors de l'admiration involontaire par la belle jeune fille y transparaissait une assurance trop évidente d'une irrésistibilité personnelle... Меrouert dit qu'elle est occupée,elle s'empresse à la ferme, et elle dit adieu assez froidement aux deux.
Il faudrait rechercher Khassen, prévenir... Mais de quoi ? En effet, il est stupide de se partager par quelques pressentiments obscurs — lui est un homme et cela il ne comprendra pas...
Et dans la deuxième moitié de la journée , avant la soirée , elle eut de nouveau l'occasion de se rencontrer avec le visiteur venu, déjà dans le cabinet de Tleoukabakov. Et se rencontrer non entre quatre yeux .
Quand on invita Khassen chez le directeur, où il était attendu par Soultan Bekov, cela n'alarma pas du tout un jeune agronome. Au contraire, Khassen était content que chez eux vint un représentant de la gestion régionale, un homme experte en agriculture. Eux, sans doute, ils se feront entendre, et les résultats seront utiles à l'affaire. D’une telle manière optimiste était orienté Khassen encore et de ce que Soultan Bekov et lui appartiennent à une génération, quelques années de la différence non au compte ... Et si ainsi, alors une approche de la vie, de l'affaire chez eux doit environ être identique. Ce n'est pas Tleoukabakov, avec qui tu ne te mettras pas d'accord bientôt... Et ensuite, Khassen savait déjà quelque chose sur Bekov. À la rencontre des promus on le mentionna comme un élève digne de l'institut, justifiant brillamment les espoirs des professeurs. À vrai dire, on lui prédisait une voie directe à la science, lui — provisoirement, provisoirement! — tourna d'elle et recourut à la pratique. Mais un Grand blé est nécessaire au pays, — et cette tâche la plus essentielle lui Soultan Bekov, eut si chaleureusement à coeur qu'il laissa le cycle d'etudes préparant à la soutenance de la thèse de candidat, laissa Alma -Ata et se dirigea là , où appelait son devoir civique...
Approximativement d'une telle manière de lui parlait le rapporteur, et Soultan Bekov étant assis dans la présidence, resserré, élégant, dans le costume formel noir, faisait un signe de tête modestement, quand de la tribune on s'adressait directement à lui...
Et maintenant il semblait tout à fait naturel à Khassen que, ayant entendu sur les difficultés, auquelles se heurta le collègue cadet, Soultan Bekov se dépêcha dans le sovkhoze pour lui donner le soutien de camarade .
À vrai dire,quelque chose alarma tout de suite Khassen , quand il entra dans le cabinet de Tleoukabakov. Étaient assis ici Ougryoumov , le Kazeke Aydoungaliev lui-même, mais personne de l'actif de sovkhoze n'était — ni des chefs d'équipe, ni des mécanisateurs, ni des administrants des fermes. Pourquoi ? Dans de tels cas d'habitude on les invitait... Dans le coin, entre l'armoire et le coffre-fort de fer peint en couleur brune épaisse, se réfugia Merouert — quelque accablée , fatiguée. Qu'est ce qu'il ya avec elle ?. Étrange lui sembla et Soultan Bekov étant derrière la table, dans un fauteuil directorial... En général qu'est ce qu'il y était étrange ? Le visiteur... Mais quelque peu il était assis, comme si par tout l'extérieur il faisait sentir que la table, et le fauteuil cela — non pour lui, des autres tables et les fauteuils il s'habitua ... Bien qu'en même temps et Khassen ne pouvait lui rien reprocher —on ne voyait pas d'une expression négligente sur son visage . Et quand même quelque chose griffa, accrocha Khassen, obligea à s'efforcer intérieurement.
Bekov salua l'agronome par un signe de tête , indiqua au banc se trouvant en face, de l'autre côté de la longue table.
— Je vous connais par correspondance, —dit Bekov avec un froid subtil. — Alors ne perdons pas le temps en vain. D'autant plus qu'il me faudra venir encore à deux sovkhozes voisins... Il regarda court Merouert, comme en s'excusant pour un ton trop d'affaires, et encore en présence d'une telle jeune fille jolie... Rapportez, Atymtaev.
Khassen atttendait un peu autre accueil... Mais en effet, non pour le bechbarmak ils se croisèrent , à la fin des fins. Une affaire est une affaire... Il se rappelait les paroles dites autrefois par le vieux Ondassyn: «si tu prouves, ne pense pas, comment se rapporte à toi l'écoutant. La vérité dans tes paroles se défendra , sache seulement l’exposer clairement et simplement».
Et Khassen commença. Il parlait sans se dépêcher, en détail, en se référant aux chiffres, aux conditions de temps, à l'état du sol. Il s'arrêta particulièrement en détail aux entreprises, indiquées dans le sovkhoze . Personne ne l'interrompait. Et peu à peu Khasen se passionna...
Soultan Bekov écoutait indulgemment l'agronome, souriait d'un sourire poli, ennuyeux , comme si tout cela il y a beau temps lui est connu, comme s'il sait d'avance chaque mot de Khassen. Mais rien à faire, telle est sa fonction — il est engagé à écouter. Il écoute, ainsi soit-il...
À une seule place , il interrompit Khassen— quand celui-là racontait que près de la Butte Jaune, à titre du coup d'essai, on sema deux hectares par le mil, et voici on résulta tout à fait encourageant...
Ici Soultan Bekov arrêta Khassen par un mouvement de la main peu visible .
- Je sais, je sais, je visitai ce terrain... Mais, autant que je sache, on vous y proposa non deux, mais cinquante hectares? Donc il serait plus juste ne pas se répandre ici sur vos acquisitions, mais compter, combien de grains vous manquerez à l'État. Et cela arrivera... il claqua du stylo à bille multicolore et calcula vite dans son carnet. — il arrivera , si prendre cent cinquante pouds de l'hectare... Environ sept mille pouds. Voici quelle perte vous portâtes à l'économie nationale!
Soultan Bekov braqua à Khassen un regard fixe.
— Mais en effet, la région planifia de semer toute cette surface par le blé. Et nous pour ne pas risquer à l'aveuglette, nous voulions définir, pour quoi cette terre convient...
Nous entendîmes cela. Mais une fois vous vous chargeâtes d'une telle initiative, et vous la mèneriez à bon terme. Nous ne sommes pas contre l'initiative aux places. Mais nous sommes contre ce que quarante huit hectares de la terre étaient vides, et l'État subissait les pertes!.
— La terre n'était pas vide. Là dès le printemps pâturaient nos brebis d'Edilbaev. Il faut aussi prendre cela en considération ...
Et nous prenons en considération. Seulement ce n'est pas déjà votre mérite... Soultan Bekov sourit à Merouert. nous en parlerons encore spécialement. Probablement, nous inviterons quelqu'uns de vos travailleurs dans la région pour entendre et soutenir une initiative raisonnable... Mais maintenant il s'agit des grains. — Il montra par le geste que la question est vidée. — Continuez.
Khassen retourna à l'idée, sur laquelle on l'interrompit. Probablement, Soultan Bekov remarqua, à quel point attentivement attrape Merouert chaque mot du jeune agronome, et pensait remettre à sa place par sa remarque. Cependant Khassen sans moindre confusion, au contraire, avec une pression encore plus grande continuait à exposer un ensemble de mesures agrotechniques examinées avec Ougryoumov.
— On ne peut pas prendre en considération seulement aujourd'hui, — conclut-il — à partir des conditions locales, nous élaborâmes un ensemble entier, dont la mise en œuvre demandera du temps, du travail et des dépenses supplémentaires. Mais son efficacité se fera sentir déjà dans les années à venir.
Par ces mots il finit et s'assit.
Bekov sourit:
— Le futur, certainement, nous intéresse. Les plans à long terme, les perspectives, les pronostics - tout cela est bon... Cependant le blé est nécessaire au pays. Et non demain, mais aujourd'hui. Vous assurerez les livraisons planifiées du blé cette année ?
— Dans quel état sont nos champs, vous voyiez, vous-mêmes.Peu probablement que nous réussirons à accomplir cet avant-projet, que la région nous prédétermina. Seulement je peux promettre fermement... — Khassen regardait Bekov bien en face, — nous ferons toute la moisson sur les champs de sovkhoze jusqu'au dernier épi.
— Pour nous peu de telles promesses!
Khassen était prêt à sauter à l'instant, mais il se retint.
— Vous demandez les promesses ou le blé?.
- Le blé nous est nécessaire, le blé, le camarade l'agronome en chef.. Mais jusqu'ici vous, probablement, ne comprîtes pas cela!.
Le stylo, que Bekov jeta sur la table, - roula et tomba à terre, ayant tinté sourd par le corps métallique. Personne ne s'inclina pour le relever.
Le silence tendu restait en l'air dans le cabinet. Меrouert craignait de lever les yeux sur Khassen. Elle était sûre que ce ne sera pas la fin...
Tous se taisaient, en attendant que dira plus loin une autorité régionale. Et Bekov traînait, comme si en aggravant l'alarme. par le silence
-Vous n'avez pas de chance avec les agronomes, — enfin il s'adressa à Tleoukabakov. —L'un bavardait beaucoup en rien faisant, l'autre agissait à sa guise, troisième...
Il soupira et est resta pantois:
-Certes, si aux sovkhozes au lieu des spécialistes expérimentés on envoie les gens arrachés à la vie, nous en sommes coupables au premier chef, les travailleurs de la gestion régionale... Mais je pense, il n'est pas tard de corriger notre erreur...
Il promena les yeux autour, comme en cherchant l'approbation. Mais il se piqua contre le regard perçant de Merouert.
- Il est clair, — ayant adouci le ton, continuait Soultan Bekov, — pour celui qui quitta récemment le banc d'étudiant, une haute obsession originale est propre ... Mais parfois elle empêche de reunir correctement le rêve et la réalité raisonnable, et c'est pernicieux pour l'affaire...
Il finit aussi catégoriquement, comme il commença :
— Je crois nécessaire de licencier le camarade Atymtaev de la fonction de l'agronome. en chef. Nous le transmettons à l'économie expérimentale, qui part dans un des districts de notre région.
De nouveau le silence se fit.
Khassen, il semblait, ne comprit pas le sens des paroles , il était assis sans se bouger, ayant serré sur la table les poings, comme si'il se préparait seulement au combat s'approchant.
Le premier Ougryoumov rompit le silence total:
— Je me mépris ou compris incorrectement ce que vous parlâtes de Khassen Atymtaev...
— Je répète: le camarade Atymtaev doit être licencié du travail dans le sovkhoze .
— Pour quoi ?
— Pour l'incompréhension des tâches principales.
— Quelles tâches peuvent être chez l'agronome, excepté la lutte pour la terre, pour la récolte?.
— Et est-ce que la réalisation du plan des livraisons de blés — sa tâche non principale ?
— Permettez, permettez... Dans la voix d'Ougryoumov retentit le métal. — parler de l'arrêt des livraisons de blés il est trop tôt, bien que nos possibilités cette année, comme vous-mêmes, vous vous persuadâtes, soient très limitées. Mais pour les livraisons de blés est responsable non seulement un agronome en chef, mais nous, toute la direction du sovkhoze , y compris le directeur et moi, le secrétaire de l'organisation de base du parti. Et ensuite, une raison principale...
— Oui, oui, en quoi est la raison principale ?.
— Vous ,on ne sait pourquoi, préférez ne pas la mentionner obstinément. Je parle de l'érosion éolienne . Qui est coupable de ce qu'elle s'écroula sur nos champs?. Il faut le comprendre sérieusement, le camarade Bekov! Mais maintenant il s'agit d'Atymtaev, et vraiment il n'y est pour rien. Tout juste à son initiative nous allons commencer le travail contre ce désastre!.
— Vous dîtes tout ?
— Tout.
— Alors je vous répondrai, pourquoi Atymtaev mérite d’être licencié, — Bekov sentit, à qui par la question «qui est coupable ?», vise Ougryoumov, mais il fit semblant cependant qu'il ne comprit pas cela. Dans sa voix unie se faisait entendre la supériorité de l'homme comprenant l'impartialité personnelle. — ainsi voici... L’une des raisons de l'état , qui eut lieu chez vous — le printemps précoce. L'agronome, bien qu’il soit peu compétent, est engagé à prendre toutes les mesures pour conserver l'humidité, pour en assurer les premiers germes quand même. Qu'est ce que fit Atymtaev dans ce sens? Presque rien.
Du point de vue du spécialiste, c'est déjà non une faute, mais presque un crime. Plus loin, Atymtaev passa un traitement de la terre à plat sur le terrain d'Aksenguir, et là immédiatement on peut attendre une récolte pas mauvaise. Pourquoi cette mesure à propos recommandée par nous, n'était pas employée et sur d'autres terrains? Y compris sur le terrain de Karasor, où les semailles sont perdues entièrement? Il ne suffit de labourage ? Il fallait nous signaler dans la région.
Cependant et ce n'est pas tout . J'écoutais patientement Atymtaev, quand il parlait des autres mesures agrotechniques. J'écoutais attentivement, patiemment. Mais je n'entendis pas de lui un mot sur l'augmentation du rendement, sur l'introduction des nouvelles sortes. Et cela à l'époque où chez vous dans le sovkhoze est éprouvé une sorte du blé supportant la sécheresse créée par le professeur Aydoungaliev! Par quoi expliquer une telle dissimulation étrange ? Personnellement cela m'est incompréhensible... Et après tout le dit couvrir les erreurs par les plans des futures mesures?. Non, dans une telle économie, comme la vôtre, sont nécessaires non les rêveurs inactifs, les esprits chimériques , mais les gens expérimentés, connaissant , qu'est-ce que c'est le blé!
— Soultan Bekov, en clgnant les yeux, regarda Ougryoumov: Maintenant il vous est clair, pourquoi Atymtaev doit être licencié ?
— Aux arguments, qui vous semblent sérieux, je pourrais répondre par les antiarguments pas moins sérieux, — répondit obstinément Ougryoumov. — Mais l'essentiel maintenant non en cela...
— Et en quoi ?
— Atymtaev commença à travailler seulement. Il a une tête claire et une envergure puissante. Vous ne devez pas si rudement poser la question sur ses erreurs supposées ou valables.
Bekov objecta avec sourire à Ougryoumov:
— Fixer et licencier les agronomes de sovkhoze — est ma compétence. En cela je ne suis pas responsable devant l'organisation de base du parti. En cas de besoin on me corrigera ailleurs.
— Mais tout de même nous ne vous permettrons pas cela, — sourit à son tour Ougryoumov.
— Qui est «nous»? Bekov redemanda ironiquement.
— Nous - c'est moi, le secrétaire de l'organisation de base du parti, et le camarade Tleoukabakov, le directeur, et des autres employés du sovkhoze. Je pense que le comité de district ne sera pas de votre côté. En général, il me semble, vous oubliez que passèrent les temps, quand les questions économiques se décidaient sans prendre en considération l'opinion des organisations du parti. Leur rôle est restauré à présent, et ne pas comprendre cela...-Ougryoumov haussa les épaules fâcheusement.
— Cela m'est connu pas plus mal, qu'à vous. ..
Bekov se tourna vers Tleoukabakov et en se taisant attendait qu'il dira.
— Je suis d'accord avec le camarade Ougryoumov, —répondit Kazybay avec la droiture ordinaire —pour quoi acccuser Khassen de tous les péchés, quand moi-même, je suis responsable de tout en premier lieu ? Et il travaille chez nous, comme on dit, il n'y a pas longtemps.
Bekov rougit. Il rougissait lentement — d'abord son cou au-dessus du col de la chemise très blanche , comme si ,on ne sait pourquoi, devenu étroit; ensuite la peinture commença à inonder ses joues, ses oreilles, le front — et soudain d'un homme responsable , comme si prédestiné de décider du sort des autres gens, lui aux yeux de tous se transforma en gamin perdu, ayant fait une gaffe, ne connaissant pas, comment se débrouiller de la situation, où il s'englua brusquement.
Son regard se mit à courir, s'agita et enfin s'arrêta sur Aydoungaliev gardant une impassibilité olympique.
Alchinbek vint en aide à son élève.
Ce n'est pas mon affaire d'intervenir dans les questions liées aux effectifs, — prudemment se mit-il à parler — cependant comme un homme intéressé dans le succès de votre sovkhoze, je veux dire qu'un agronome plus expérimenté ici est nécessaire. Évidemment, le camarade Bekov a raison, en trouvant utile de transférer Khassen dans une économie expérimentale... Malheureusement, j'observe peu de temps le travail d'Atymtay sur le poste de l'agronome en chef, mais je peux affirmer en toute assurance: Khassen a de l'amour envers la terre, le désir de travailler, et plusieurs d'autres qualités précieuses. De lui sera un spécialiste excellent, s'il passe une bonne école pratique, particulièrement а l'économie, laquelle appela le camamarade Bekov ...
Alchinbek hésita et avec un sourire clair ouvert jeta un regard circulaire aux assis dans le cabinet.
Mais d'autre part, à mon avis, licencier Atymtaev maintenant notamment il serait irraisonnable. Il faut examiner cette question dans la région, sans s'empresser, en détail et sous tous les aspects, — j'ai en vue non seulement Atymtaev, mais aussi en général les affaires dans le sovkhoze ... Et après vraiment et prendre une décision en conformité .. De mon côté je promets de plus d'aider tout que dans mes forces...
Pendant que parlait Aydoungaliev, Soultan Bekov eut le temps de se remettre. La peinture laissa son visage , le col de la chemise devint de nouveau ample dans les limites raisonnables , l'intonation résolue, un peu négligente dans la voix revint.
- Bien, — dit-il, — nous examinerons cette question dans la gestion. Restez au poste, — il s'adressa à Khassen. — Mais préparez vous qu'il faudra à vous quitter le sovkhoze . Quand on examinera votre question, je communiquerai. — il se tourna vers Merouert: — Je pense que vous viendrez aussi chez nous. — il sourit d'un air protecteur. Votre initiative sur la création du pâturage d'été pour les moutons sur les terres du sovkhoze étant vides des céréales, mérite tout à fait un soutien de toutes sortes. Nous recommanderons votre initiative aux autres sovkhozes...
Merouert coupa d'une manière provocante :
— Je n'irai pas!
Bekov leva les sourcils :
—Et pourquoi ?
—Et puisque il n'y aucune initiative ici. Et je n'y suis pour rien. Simplement mon père — un vieux berger, voici il fit tout de quoi il s'occupait toute la vie. Si vous avez besoin encore d’une "coche", l'inviterez. Et de concert vraiment et ma mère. Ils déployeront une telle discussion devant vous sur ce qu'il vaut mieux dans les conditions de l'économie des céréales — l'élevage à pâturage d'été ou celui aux stalles , probablement ils délieront l'esprit à quelqu'un...
Bekov n'attendait pas la résistance, et encore si hardie, de cette jeune fille tendre et fragile de l'extérieur...
— Eh bien , — dit-il , - il faut inviter vos parents... Avec vous, — ajouta-t-il , en faisant savoir qu'il ne refuse pas du sien.
Bekov se leva. Tous se levèrent aussi après lui. En disant adieu, il donna la main à Ougryoumov et Tleoukabakov.
— A bientôt dans la gestion, — prononça Bekov avec la pression.
Il ne remarquait pas Khassen tout simplement. Ainsi que son propre stylo, qui roula sous la table et scintillait faiblement du bout aigu comme de la balle.
L'acharnement... Peut-être, on n'appellera pas plus exactement l'état de Khassen.
Les tempêtes noires cet été ne savaient pas miséricorde. Non une fois ils s'écroulaient sur les champs du sovkhoze, et dans les trombes sales-jaunes, gonflant précipitamment, tourbillonnant sur la terre du sable et de la poussière à Khassen apparaissaient des visages sinistres d'Alchinbek Aydoungaliev et de Soultan Bekov. Et quand dans les nuits le bourg tressaillait et gémissait sous les coups du vent, à lui se faisaient entendre leurs voix. Ils ululaient, sifflaient, riaient aux éclats: Khassen — le rêveur vide, l'esprit chimérique, le gamin...
Mais tôt, trop tôt ils décidèrent comme s'ils vinrent à bout déjà , enlevèrent — d'un clic, comme l'osselet sur les bouliers de bureau!.
Dans le sovkhoze le répit court passa. La fenaison se fit. Khassen eut plus de soucis . Dès le matin il plongeait dans les affaires , importantes et secondaires, mais au même degré urgentes. Dans leur flux on pouvait se perdre, se noyer avec la tête. Mais Khassen n'éprouvait jamais encore d'une telle passion gaie et méchante! Il se mettait à tout, il avait des forces pour tout , et tout chez lui résultait — merveilleusement!
Et d'ailleurs pour quoi s'étonner ?. À peine dans le sovkhoze on apprit, comme on dit, tout se sait tôt ou tard , — pourquoi venait Soultan Bekov, les gens eux-mêmes se précipitèrent à l'agronome, Khassen sentait à chaque pas leur soutien cordial chiche de paroles.
À côté de lui, le coude vers le coude, se trouvait Ougryoumov sûr, tranquille. Et Kazybay Tleoukabakov, en regardant le visage d'un jeune homme brûlé par le soleil de steppe, rude, desséché , chez lequel brillaient seulement les dents et les albumines des yeux. Il souriait, en se rappelant sa propre jeunesse ..
Apparemment, Khassen entreprit une tentative tout à fait désespérée. Il partit à Karataou et Djamboul — se soucier des engrais minéraux, en complément de la ration pauvre, que le sovkhoze recevait d'habitude.
Dans la direction on l'écouta avec une grande sympathie, se référèrent cependant à de petits fonds, aux capacités de production limitées et dans l'immédiat défini on ne promettait rien. Voici dans cinq-six ans la république sera approvisionnée en engrais au superflu, et pour le moment... Mais Khassen ne pouvait pas attendre, jusqu'à ce que cinq - six ans passeront. Selon le conseil du père il alla au comité du parti, au comité du komsomol, il se produit à la réunion convoquée d'urgence. Non à Soultan Bekov, mais aux gars ouvriers simples , les mêmes, comme lui, Khassen parla des tempêtes noires qui inondèrent les semailles, du malheur, qui oblige aux mesures immédiates pour le sauvetage de la terre... Qu'est ce qui c'était — un exposé ?. Un cours au sujet «L'érosion éolienne» ?. Ou un appel à l'aide, qui échappa de son coeur ?. Parmi les mineurs il n'y avait pas de spécialistes en agriculture, mais on comprit Khassen, on confia à tout ce qu'il dit.
Dans huit jours à Altyn Aray on reçut un télégramme. On y communiquait, combien de tonnes d'engrais minéraux et à quel délai seront expédiées pour le sovkhoze souffert de l'érosion. «À compte de la production en sus du plan...» Plus loin il y avait des signatures des membres de l'équipe de jeunes. Ils prenaient plus de place que l'autre texte.
Maintenant on pouvait compter que la fertilité sur les terrains des semailles augmentera de deux-trois quintaux de l'hectare. Et cela permettra de libérer de l'assolement des surfaces supplémentaires, les semer par les herbes vivaces... Même Tleoukabakov commença peu à peu à céder, reculer devant les arguments raisonnables de Fiodor Ivanovitch et de l'impulsion obstinée de Khassen.
En outre on supposait la partie des engrais utiliser en automne pour les plantations d'arbres.
Mais voici il devint clair le maillon le plus faible dans les plans, lesquels préconisait furieusement Khassen . Les plantations d'arbres... Premièrement, d'où et comment livrer la quantité nécessaire de plants ?. Deuxièmement, où obtenir les gens, qui comprennent cette affaire ?. Troisièmement, quoi il comprenait dans la sylviculture Khassen, lui-même?. Le cours spécial selon les afforestations dans les conditions de la zone de steppe, écouté dans l'institut, se limitait aux informations très générales non utiles pour les recommandations concrètes.
Seulement maintenant Khassen vit distinctement toute la complexité du conçu. Mais l'idée qu'Alchinbek se trouva et là avec ses avertissements sarcastiques (si vous présentez, quelle affaire on entreprit ?. »), seulement une idée sur cela et Khassen était prêt à ne pas dormir, ne pas manger, filer au bout du monde pour obtenir les plants, persuader, prouver, trouver les gens nécessaires!.
Il arrivait, jusqu'au matin il passait sur les manuels de la sylviculture. Heureusement, chez Khassen était recherché l'adjoint — Goubanov , un homme des connaissances les plus diverses et inattendues.Il s'avéra qu'encore chez lui-même dans la patrie, près de la Volga, Porfiriy Mikhaylovitch participait à la plantation des bandes forestières. Maintenant dans la soirée ils se croisaient pour parler des dimensions et de la forme des creux, de la fertilisation pour les plants, comment protéger les arbres immatures des ennemis jurés — du gramen rampant, dont le buisson est capable d’étendre les racines rapaces sur la surface immense, de laiteron rose insidieux, suçant les jus terrestres près de cinq mètres de profondeur .... Khassen saisit la proposition de Goubanov — régler l'enseignement «minimum de sylviculture» aux habitants du bourg. Et bientôt sous la direction de Porfiriy Mikhaylovitch auprès de la maison de culture le cercle pour les adultes commença le travail, à l'école on organisa simultanément le cercle pour les enfants - des élèves des classes supérieures. Il était conduit par le professeur de la biologie Valentina Serguéévna Golikova, qui avec les élèves plantait en son temps le jardin de sovkhoze. A tous les deux aidait dans quelque chose un boursier envoyé par Alchinbek étant parti à Alma-Ata pour observer le champ d'essai .
Peu après dans tout le bourg se faisait entendre : "les bandes ajourées ",
"peu ajourées"," simples "," doubles "," d'échecs »... Qu'est ce qui réunit les gens plus que le malheur commun, le danger commun?. Pour Altyn Aray un tel malheur était les tempêtes noires. Les gens autrefois impuissants devant elles , sentirent en eux-mêmes les forces pour le combat avec l'ennemi ancien.
En finissant les études, les membres du cercle connaissaient, comment préparer à l'automne le matériel d'atterrissage viable, comme travailler le sol, comme passer la cultivation pour la lutte avec les mauvaises herbes. Ils savaient et que tout cela — seulement le commencement afin d’obtenir la croissance des arbres sur la terre exposée aux sécheresses — il est péniblement difficile qu'il faut attendre les résultats pendant les années et les années...
Ils savaient. Cependant la terre elle-même apprenait les gens à la patience, l'obstination et la sagesse. La terre leur disait que non pour «de beaux instants» naît et vit un homme. L'éternité — son sort...
D'ailleurs, dans la fièvre incessante de ces semaines Khassen pensait le moins de l'éternité. Et ce soir-là, quand chez lui passa Merouert, il s'attarda dans la direction, en choisissant les papiers nécessaires pour le voyage de demain au centre du district . Là il lui fallait se mettre d'accord avec la gestion de l'économie forestière sur les plants et leur livraison opportune à Altyn Aray.
Il fouillait dans l'armoire, en feuilletant les classeurs, et, sans se retourner,il parla à travers l'épaule: "Entrez", quand on frappa à la porte. Selon les pas légers, comme si volants il comprit que c'est Merouert, — son allure Khassen ne confondrait pas avec aucune d'autre..
En effet, c'était elle — bronzée, mince, dans la robe blanche courte saisie à la taille de la ceinture rouge . Dans la main Merouert tenait un gros livre en couverture grise.
— Bonjour, — dit-elle et sourit non sans astuce, ayant remarqué, comme Khassen l'examine avec étonnement — de la tête à courroies blanches élégantement reliées sur les nu-pieds. — ou tu ne me reconnaîs pas ?. En effet, nous nous rencontrons si rarement...
— Simplement tu as un air de fête.. murmura Khassen. Et il demanda jalousement : — Où cela tu te dirigeas ?
— Chez vous, le camarade l'agronome en chef, — affecta de la gravité Merouert en soi.
— Chez moi?
— Oui, et pour une affaire urgente.
—Assieds-toi, raconte... s'alarma Khassen , jeta les classeurs, rapprocha la chaise à Merouert et s'assit en face . Qu'est-ce qui ne va pas?.
Les affaires vont ... Merouert soupira profondément, leva les yeux vers le plafond, regarda l'ampoule pendant au milieu de la chambre avec un long cordon, — et, n'en pouvoir plus à continuer le jeu, éclata de rire gaiement. — il y avait ce que je veux te voir coûte que coûte!.
Khassen écarquilla les yeux sur elle, fit des "hum" de réticence niaisement — et éclata de rire à son tour.
Ainsi près d'une minute ils étaient assis l'un contre l'autre et riaient.
Et en effet, vraiment, — dit Khassen, — quand nous nous voyions pour la dernière fois ?. Tu bronzas, comme le négrillon... Comment vont tes affaires?
— Et tu maigris, comme si tout le sovkhoze tu traînes sur toi-même... Merouert, comme du côté, regarda fixement Khassen, et son visage confirma une expression préoccupée, comme chez la mère ou la soeur aînée, — Tu veux savoir comment vont mes affaires ?. La fenaison, de quoi encore à m'occuper... Il est bon que le père a du flair juste pour les terrains de fenaison. Où la bande du pâturage à côtier des saules, où la petite île est couverte de l'herbe -rien il n'oubliera pas... Oui, voici encore — récemment je réussis une affaire ...
— Laquelle?
— Toi en effet, tu entendais parler que ces endroits étaient célèbres plus tôt par les troupeaux de chevaux—pas n’importe quels, mais de vrais chevaux de Birjansalov makpal kara ... Quand on dit qu'il ne vaut pas à s'occuper sur la terre vierge de l'élevage de chevaux, tous les troupeaux disparurent. Et quelle steppe sans piétinement des coursiers, sans hennissement d'appel des poulains?
— Et le koumis ? Et la viande de cheval ? Mais , à propos, il est achète par plusieurs États, la France, par exemple...
— Bon...Alors, je recueillis dans les auls lointains des juments vendues par le sovkhoze et deux étalons. Non, il n'était pas si simple de persuader Kazeke, en effet, ils coûtaient une forte somme d'argent, mais merci à Fiodor Ivanovitch — les deux , nous fîmes entendre raison au directeur...
— Donc nous aurons notre propre troupeau ?.
— Tu es content ?. — rayonnait Merouert.
— Moi ?. Oui , C'est un vrai cadeau pour le sovkhoze !
— E pour toi ?.
— Et pour moi!
— Eh bien, c'est une bonne chose, — dit Merouert. — Et cela encore un cadeau pour toi... Elle tendit à Khassen un livre, lequel elle tenait jusqu'à cela à genoux, le nom en bas.
Khassen prit avec embarras un gros volume des mains de Merouert et lit sur la couverture «Léonid Leonov. Le bois russe».
C'est pour ainsi dire, en souvenir de la bande forestière dans ta vie... — En voyant que Khassen ne comprend toujours rien, Merouert elle-même feuilleta la première page.
— «A l'occasion de ton vingt-cinquième anniversaire», —lut à haute voix Khassen. Et seulement maintenant enfin il comprit, de quoi il s'agit. Et pourquoi Merouert aujourd'hui est si élégante, solennelle, et pourquoi elle le rechercha notamment ce soir... Comment elle apprit, comment elle n' oublia pas, si lui-même, il oublia ?.
Et Merouert ne lui fit pas se remettre :
— Tiens des télégrammes... On me les donna à la poste, je demandai...
Un télégramme avec des félicitations était du père, l'autre — des camarades de cours.
Mais Khassen, les ayant parcouru, s'attrista tout à coup.
— Vingt cinq... prononça-t-il gravement. — vingt cinq... Dans un an — vingt six...
— Vingt sept, et vingt huit, vingt neuf, et trente... — rit Merouert. — ainsi on peut compter à cent.
— Et tu es sûr qu'au moins à vingt six moi je serai encore un agronome en chef?. prononça Khassen d'un air sombre.
Меrouert sentit qu'il sous-entend .
— Ils n'oseront pas, Khassen!
Elle sauta de la chaise et maintenant elle se trouvait devant lui, ayant serré de petits poings, toute — un alarme, toute — une volonté de protéger, ne pas laisser offenser, s'il faut — protéger par elle-même.
— Ils n'oseront pas, Khassen!.
Elle remarqua, comment il sourit.
—Ils n'oseront pas ?. De tels, comme Soultan Bekov, oseront tout... Si je pourrai — voici une question.
Il se promena dans la chambre , en répétant : «s’ils pourront — voici une question!» Et avec chaque fois, en prononçant ces mots, sa voix sonnait tout plus fermement, plus durement.
— S'ils pourront — voici une question!. — Khassen s'arrêta devant Merouert, serra ses épaules par les paumes, jeta un coup d'oeil au visage, pâle, ému, plein d'attente.
— Je ne céderai pas si simplement, — dit Khassen, — nous regarderons encore, qui gagnera !. — il continuait, ayant gardé le silence : — Une fois le père me conseilla: «Il ne sera plus de forces — adresse -toi directement à Asylbek Akhmetjanov...» Je lui écrivis une lettre détaillée. La réponse est absente encore, mais Akhmetjanov peut laisser sans réponse..
— Tu espères...
— Je crois: aux tempêtes noires on mettra fin, tôt ou tard. Et il vaut mieux plus tôt, que plus tard.
— Peut-être, c’est beaucoup plus difficile qu'il était à Napoléon de conquérir la moitié de l'Europe..
— Mais en effet, je suis un agronome en chef, — plaisanta Khassen. Et il ajouta : — Encore...
Derrière les fenêtres s'assombrissait vite, dans la chambre avec chaque minute s'épaississaient les crépuscules.
Il embrassa Merouert, et elle ne fit pas une tentative de se dégager.
La rencontre avec le camarade Akhmetjanov, laquelle avec un tel espoir et impatience Khassen attendait , se passa au début d'août.
Ce jour-là à Alma-Ata un orage éclata, violent et court comme en été. L'averse qui jaillit sur la ville cessa soudain, quelque peu tout à coup, et tout de suite apparut le soleil, se répandait par les étincelles vertes sur le feuillage mouillé, allourdi, éclata sur l'asphalte noir de la pluie, et commença à briller, se mit à sauter sur les les côtés luisants des voitures . Alma-Ata était renouvelée, claire, même comme si confuse un peu de sa jeune beauté éblouissante.
Seulement les aryks remplis, bouillonnant de l'eau trouble rappelaient l'orage apaisé.
Le camarade Akhmetjanov reçut Khassen chez lui dans un cabinet -chambre étroite tendue à la longuer, avec des meubles couverts du maroquin vert. Le visage d'Akhmetjanov avait un air un peu fatigué, malgré le sourire, avec lequel il se leva à la rencontre de Khassen, et une vive poignée de main ferme virile , «Probablement, il travaille beaucoup ou étudie tard dans la nuit », — pensa Khassen, ayant enveloppé d’un regard une pile de livres considérable sur la table, à côté de la lampe avec le pied rapidement replié, sous l'abat-jour mat.
— Eh bien, un jeune homme, assoyez-vous ici et racontez, —dit Akhmetjanov simplement. —Je lisais votre lettre, je compris l'essentiel, mais je veux vous écouter. — Il indiqua au visiteur à la chaise derrière une longue table pour les conférences se trouvant au milieu du cabinet et s'assit à côté . Ils étaient divisés seulement par un angle.
Plus tôt Khassen voyait une haute figure d'Asylbek Akhmetjanov seulement de loin, en passant devant la tribune dans la colonne de fête des étudiants , et maintenant, s'étant trouvé à côté de lui, il se perdut involontairement, se troubla.
Akhmetjanov, évidemment, comprit son état.
— À propos, — dit-il, en aidant à Khassen à surmonter la gêne, ce n'est pas votre père travaille à la mine à Karataou ?
Khassen fit un signe de tête.
— Nous nous connaissons un peu ... Un brave homme et un communiste honnête à cheval sur les principes. À vrai dire, le caractère chez lui est chaud... — Akhmetjanov sourit, comme s'il se rappela quelque chose.
Khassen pensa au père et le présenta tout à coup si clairement, comme s'il apparut maintenant —le troisième — dans ce cabinet...
— Le père sait une situation dans notre sovkhoze , il me conseilla de m'adresser à vous... — il regarda les yeux calmes, spirituels d'Akhmetjanov et ajouta, s'enhardissant: — si on n'aura plus de force...
Akhmetjanov éclata de rire non comme si gaiement, mais avec bienveillance :
— Et, on voit, il s'avéra- on n'eut pas de force?
— Il s'avéra, — avoua d'un air sombre Khasen.
Et plus loin...Plus loin Khassen ne remarqua pas, comment il parla sans discontinuer. Avec chaque parole son discours sonnait tout plus librement, plus sûr , la timidité récente disparut. Il se retenait seulement dans une chose: quand il mentionnait des adversaires. Il ne voulait pas humilier, il ne voulait pas étaler les offenses, avoir un air plaignant devant Akhmetjanov. Cela Khassen craignait le plus possible. Il parlait de l'érosion éolienne, des tempêtes noires... Il s'agissait du principal — du destin de la terre. Qu'est ce qui en comparaison avec cela est le destin du Khassen ou de Soultan Bekov même?.
Comme s’il se mit en quatre, exprima tout qu'il réfléchit d'avance, apprit et répéta une quantité innombrable de fois en soi— dans l'avion, chemin faisant à Alma – Ata, et hier soir dans l'hôtel, presque jusqu'à l'aube s'étant tourné au lit, et ce matin, en passant selon les rues baignées par l'orage... Il dit tout qu'il voulait qu'il devait parler, — presque tout. Dans sa tête se tournait une question, brûlait la langue...
Continuez, — l'approuva Akhmetjanov. Il écoutait Khassen attentivement, sans interrompre, et il semblait à Khassen qu'il compare tout le temps à quelque chose, confronte ses mots. — Continuez, — répéta-t-il, ayant saisi l'indécision maîtrisant Khassen. — Dites ce que vous avez dans votre esprit.
Et Khasen se décida.
— Il m'est incompréhensible, — prononça-t-il d'une manière saccadée, — est-ce que tout cela n'est pas connu à la gestion de la république? Admettons, aujourd'hui une telle situation fut créée seulement chez vous, à Altyn Aray, mais en effet, demain, au laisser-faire semblable, dans le malheur peut être toute la terre vierge ?.
Il attendait qu'Akhmetjanov sera fâché à propos de la question, ou s’offensera — bien que Khassen lui-même, en le posant, ne souhaite pas du tout cela — ou il provoquera, au moins, quelque mécontentement. Il attendait et craignait, mais au fond de l'âme il était persuadé que cela ne se passera pas. Qu' Akhmetjanov, avec ses yeux sages pénétrants, son savoir-faire d'écouter et aller au fond des choses, il comprendra tout correctement.
Et il ne se trompa pas.
Selon le visage d'Akhmetjanov on voyait que la question de Khassen lui plut —et la question, et Khassen lui-même. Maintenant il regardait son interlocuteur avec intérêt encore plus vif, et le sourire sur ses lèvres était provoqué par la question non elle-même — plutôt par un emportement de la jeunesse, avec lequel Khassen le posa .
— Peut-être, par le caractère vous ressemblez au père... dit-il, en faisant allusion à la véhémence de Khassen, peut-être, non seulement à elle.
Akhmetjanov garda le silence, regarda par la fenêtre, derrière laquelle le feuillage frais bouillait par la verdure savoureuse et se voyait la ligne des montagnes majestueusement courbée, avec les sommets blancs couverts de neige.
— Vous croyez ainsi , nous ne savons pas qu'est ce qui se passe aux places ? Nous demeurons les bras croisés ?. Mais est-ce que vous ne connaissez pas la décision, prise il y a deux ans ? Il s' agit justement de la nécessité de la lutte avec l'érosion, d'une large introduction des techniques agricoles modernes - non seulement sur la terre vierge, mais dans tout le Kazakhstan...
Khassen objecta obstinément:
—Je sais. Mais une chose — la décision, et l'autre — comment on l'accomplit dans la vie... Ce sont des choses différentes.
— Juste, dans n'importe quelle affaire le contrôle est nécessaire. Mais en fin de compte de qui dépend le succès de l'affaire ? Est-ce que non des gens eux-mêmes, qui en sont liés directement ?. Et ici il semble à plusieurs qu'un vieux chemin courbe vaut mieux qu'un nouveau chemin droit. — Dans la voix d'Akhmetjanov retentit le dépit, — Soultan Bekov le même, probablement, étudia la décision de la lutte avec l'érosion éolienne — de la ligne à la ligne il étudia. Mais il vit seulement d'aujourd'hui . L'été pluvieux se fit, la terre vierge donna une bonne récolte — et on peut ne pas penser des tempêtes noires, marcher ayant bombé la poitrine, le héros par le héros. Il y avait une année mauvaise, il ne suffit pas d'humidité sur les champs, soufflèrent les vents secs — eh bien, que, peut-être, l'été suivant on ait de la chance . Et si non ?. Si une année, et deux, et trois il sera ainsi ?. Alors Soultan Bekov saisira la tête, se rappellera la décision, confessera les erreurs. Et la terre ? De ces confessions ça n'avance à rien. — Akhmetjanov se renfrogna. — Il y a chez nous des gens : «jusqu'à le grain de poussière ne tombera pas, par l'oeil ne clignotera pas», — les Kazakhs parlent de ceux. Ou : «le fou ne se rend pas que le loup est au-delà du col jusqu'il ne mange le brebis »...
— Alors déjà il sera tard...
C'est pourquoi des décisions seules, d'un contrôle par dessus on n'obtiendra pas tout . Décident les gens — pensants, énergiques , capables de défendre le point de vue non verbalement, mais en actes.-Akhmetjanov se leva, se promena dans le cabinet. —il ya deux ans se fit une automne difficile dans les régions du nord. La livraison du blé à l'État était en danger. Alors à Koktchetav vint le camarade Brezhnev , et à Rybatchye , près de Borovoye, se réunirent les militants du parti. La conversation était responsable, sérieuse... Léonid Iliitch fixait les tâches non seulement, mais aussi exprimait ses idées, ses considérations concrètes... Après son départ nous avec les secrétaires des comités de district avec les crayons dans les mains comptâmes, précisâmes nos réserves, prîmes des mesures — pour la réalisation du plan, et pour le développement ultérieur de l'économie des céréales dans le pays. et les résultats ?. Vous connaissez, doit être que la région de Koktchetav, qui donnait autrefois à peine trente millions de pouds des grains, remet maintenant à l'État à cinq fois plus. S’il n'y avait pas chez nous des gens, qui connaissent l'affaire et savent ne pas se ménager, est-ce que nous obtiendrions de tel succè ?.- Akhmetjanov s'assit et en se taisant quelques instants, regardant Khassen en face . — Vous en effet... Vous pouviez vous résigner, arriver à la conclusion : pourquoi détériorer les relations avec le directeur ? Avec la région ? Se faire les ennemis ?. Et vous voici — ne vous résignâtes pas , vous risquâtes...
— Est ce que j'obtins beaucoup ?. remarqua lugubrement Khassen.
— Alors, qu'est que vous voulez que tout chez vous résulte sans accroc ?. sourit tristement Akhmetjanov, cependant ses yeux se firent plus chauds. — ainsi dans la vie il n'arrive pas... Mais il y a un parti, il mettra tout selon les places... L'essentiel — dans l'autre : de tels, comme vous, nous avons beaucoup . Les gens apprirent à penser de manière d'État, largement. Vous entendîtes , comment on supprima l'érosion éolienne , par exemple, dans la région de Pavlodar ?. Et non seulement là...
Il se mit à parler — en détail, en appelant les noms, en citant selon la mémoire des chiffres, et Khassen, en l'écoutant, sentait que partout, dans toute la république, a lieu une vraie bataille pour la terre — la bataille, qui vient de commencer encore à Altyn Aray.
Sonna le téléphone, Akhmetjanov leva le récepteur, salua, écoutait près d'une minute, dit ensuite : «Maintenant je suis occupé, chez moi le camarade de la terre vierge».
— Oui, ainsi voici... il chercha, tâta une idée coupée. — Les difficultés... Mais chez qui elles sont absentes ? — Akhmetjanov garda le silence et soudain, ayant jeté un coup d'oeil de biais sur Khassen, baissa confidentiellement la voix: - Tu penses, je n'ai pas de ces difficultés ? Il suffit...
Il semblait à Khassen, qu'il lui cligna même de l'oeil — soit malicieusement, soit tristement — voici ainsi, le frère!. D'ailleurs, peut-être, il lui semblait seulement...
Akhmetjanov se rappelait qu'autrefois il venait à Altyn Aray , et maintenant il interrogeait longtemps Khassen sur les gens, sur Ougryoumov, sur Tleoukabakov, avec qui, il y avait le temps, il parlait du sovkhoze seulement au début de la vie...
Il se rapporta avec approbation à ce qu'à Altyn Aray sans attendre les indications par dessus, on procéda à la mise en valeur des nouveaux lopins de terre, il rit de l'histoire avec des mazars , souligna instamment qu'en rapport avec non la mise en valeur des ressources locales aux labourages annuels une signification particulière est acquise à la lutte pour la croissance de la fertilité de chaque hectare.
Ensuite Akhmetjanov se mit à parler de la question des nationalités.
— En effet, chez vous, comme dans tout le Kazakhstan, travaillent les gens des différentes nations, traditions, habitudes... Si unanimement vous vivez ? S'il n'y a pas d'échos des humeurs chauvines ? Il n'arrive pas des attaques nationalistes ?. Rappelez vous, le fondement de notre système,de notre existence - l'internationalisme, le respect de toute nation,de tout peuple ....
Khassen, en répondant aux questions détaillées d'Akhmetjanov, ne commença à mentionner une algarade de Karabay, le cas insignifiant et il y a longtemps oublié.
À la fin de la conversation Akhmetjanov téléphona au Ministère de l'agriculture et d'autres départements, où Khasen pensait s'adresser après le soutien des actions passées dans le sovkhoze .
— On vous aidera , — dit Akhmetjanov, en disant adieu, — travaillez tranquillement. Sans grande joie nous décidons à la réduction des superficies ensemencées — c'est clair, la population dans notre pays grandit impétueusement, et dans le marché international le blé s'apprécie au poids d'or... Mais nous accéderons aux désirs de vous. Prenez en considération seulement — si dans trois - quatre ans vous ne réussissez pas...
Il regarda fixement Khassen en face , au lieu d'ordinaire dans tels cas «alors s'en prenez à vous-même», il finit :
— Mais je crois que vous obtiendrez le succès.
Dans quelques jours, ayant fini toutes les affaires à Alma-Ata, Khassen partit chez soi dans la région. De la ville, non en attendant l'autobus, il parvint par la voiture allant dans le même sens au centre du district , mangea dans le salon de thé rural et, en tenant dans la main une valise bourrée des achats, monta par la niveleuse menant dans la direction d'Altyn Aray .
Le dernier temps il eut de la chance, ainsi que Khassen ne s'étonna pas , ayant remarqué une auto de marque "gaz"du directeur , revenant au sovkhoze. Il s'étonna ayant vu dedans Tleoukabakov, Ougryoumov et Goubanov, — plus exactement , quand la portière devant lui s'ouvrit Khasen vit leurs visages.
Non tous les trois n'étaient pas contents de la rencontre avec lui, non, mais cette joie s'éloigna sur le deuxième plan, était assourdie , s'obscurcit... Devant quoi ?. Quelque chose arriva dans le sovkhoze à son absence ?.
Oui, il arriva. notamment aujourd'hui, au jour de son arrivée. Dans la première moitié du jour...
Sur la terre submersible d'Yesil s'alluma le kurai épais, desséché pendant l'été ardent . Après lui commencèrent à fumer, craquèrent les côtiers des saules. Le feu soufflé par le vent s'élança vers le champ, où mûrissait le blé: sur ce terrain une équipe de Porfiriy Mikhaylovitch devait bientôt — la première dans le sovkhoze —se mettre à la moisson...
C'était dimanche. L'équipe, ayant fini la préparation champêtre vers la moisson , partit la veille le soir pour le bourg. Sur le champ restèrent les deux : Ramazan , qui devait régler le combiné, et Tolia Chtcheglov fixé comme son remplaçant. Dès le matin ils se mirent au travail, et vers le midi Chtcheglov, un pêcheur passionné partit vers Yesil contrôler la ligne. Et voici, en rêvant aux perches vives, battant à portée de la main avec les nageoires roses sous l'abdomen jaune, Tolia allait sous le grand soleil au méandre d'Yesil , quand par le vent jusqu'à celui-ci fut senti l'odeur âcre du brûlé. Ensuite il vit la fumée, ensuite — la flamme, par une large bande avec des zigzags de serpent approchant vers le champ...
Chtcheglov rebroussa chemin. Les deux avec Ramazan ils emmenèrent le tracteur, accrochèrent la charrue et s'avancèrent vers le champ — à propos, de ce champ expérimental du professeur Aydoungaliev... Il était encore d'avance labouré pour le cas de l'incendie, mais le vent fort flottait les étincelles, cassait les branches flambantes, déchirait les tiges du jonc, seches, brûlantes, comme la poudre, ...Chtcheglov était au volant, Ramazan sur la charrue, ils dirigèrent le tracteur le long du coupe-feu pour l'élargir, protéger le blé contre le tourbillon de feu...
Il restait à passer tout à fait un peu, quand sur Ramazan commença à fumer le blouson. Il fumait, il brûlait, mais ils passèrent quand même jusqu'à la fin de la bande, et alors Tolia Chtcheglov sauta du tracteur et se jeta à l'aide de Ramazan. Mais ici sa combinaison huilée. éclata.
Il n'avait pas de force d'arracher les vêtements et tomba sur la bande labourée. Ramazan se jeta vers le camarade, commença à éteindre la flamme — par les mains, la casquette, des mottes de terre fraiches , crues, labourées par la charrue de la terre...
Ici Porfiriy Mikhaylovitch les trouva. Dès le matin ce jour-là et sans toute raison , il était tourmenté par une inquiétude étrange, par l'alarme, — n'ayant pas patienté jusqu'au soir, il partit à son équipe. Et à tout propos...
Tolia et Ramazan étaient transportés à l'hôpital de district. Après le pansement dans la chambre chez eux personne n'était admis, le médecin apparut:.
— Les gars forts... prononça-t-il , en essuyant du front une transpiration épaisse. Il répéta quelques fois: — Les gars forts, forts ... À vous, — il se tourna avec sourire vers Goubanov, — le premier demandait de rappeler pour qu'on enlève obligatoirement la ligne avec l’hameçon, le deuxième... il s'adressa au directeur et au secrétaire de l'organisation de base du parti, — le deuxième plaisante tout le temps qu'il reviendra encore à son orchestre et jouera sur le tambour...
Telles étaient les nouvelles. La moitié du chemin Khassen écoutait seulement, interrogeait et voyait instamment devant lui-même — les langues de feu, la flamme rampant par terre, le tracteur solitaire dans la steppe déserte, les gars dans les tenues de travail flambantes... Et les bandes blanches sur les mains brûlées de Ramazan - ces mains, par lesquelles il faisait sauter si adroitement et saisissait à la volée les baguettes faciles de tambour — ce soir-là, quand lui avec Merouert, seuls au milieu du terrain, ils dansaient le twist ... Et Tolia Chtcheglov?. Un tel gars blond, calme, imperceptible, timide, et ses yeux aussi clairs, de l'azur transparent, comme l'eau à Yesil ...Une chose le faisait différent, distinguait des autres — celle de la passion de pêche, il s'occupait éternellement des lignes, des lignes à l'hameçon , et quand Khassen s'envola à Alma-Ata, Tolia le demandait d'amener le fil de pêche, allemand ou japonais, fin, le zéro-un ou le zéro-deux... Khassen oublia hâtivement le fil de pêche et seulement maintenant s'en rappela avec honte et dépit de soi, bien que, certes, qu'est-ce que c'est le fil?. .La bagatelle, la bêtise, la lubie, à la fin des fins, Khassen avait honte, était fâché non à cause de lui , non puisque dans les va-et-vient et les soins il ne jeta pas un coup d'oeil, n'eut le temps de passer un moment à "Articles de sport", mais à cause qu'il n'était pas avec les gars — là, sur le champ... Voici où il lui fallait se trouver, quand ils luttaient avec le feu!.
Et maintenant, en étant assis dans l'auto de marque "gaz" cahotante , entre Goubanov et le secrétaire de l'organisation de base du parti, — Tleoukabakov était assis en avant, à côté du chauffeur, — Khassen éprouvait un sentiment stupidement oppressant de la faute — parce que lui-même, il est sain et sauf, et ses mains si fortes, et le corps sain, solide, et la peau n'est pas brûlée par la flamme, et comme s’il se remémorait l'air d'Alma-Ata mou, dorlotant, ruisselant ... Et tout ce qu'il éprouva, ressentit à Alma-Ata, maintenant éloigna quelque part, se ternit, perdit l'importance — en comparaison de ce qui se passa ici, sans lui...
Mais notamment tout ce qu'était lié à Alma-Ata, intéressait maintenant le secrétaire de l'organisation de base du parti, le directeur, et Goubanov, qui était au courant de toutes les affaires de sovkhoze. Alors le deuxième mi-chemin on interrogeait et écoutait Khassen. Et lui, en restaurant les détails, jusqu'aux plus petits, bon gré mal gré comme de nouveau il éprouvait — et la rencontre avec Akhmetjanov, et l'émotion, qui l'embrassa en passant vers un grand bâtiment blanc dans le centre de la ville, — Khassen s'arrêtait presque devant chaque automate , soutirait de la poche une pièce de monnaie de cuivre et buvait le verre après le verre de l'eau froide, bouillant par les bulles en argent, — buvait jusqu' il y avait des kopecks... Et ensuite, la nuit, dans la chambre d'hôtel, on ne sait pourquoi il rêvait, comme si Akhmetjanov refusa de le recevoir et Khassen prouvait quelque chose au secrétaire dans la salle de réception, insistait, demandait; enfin le voisin le réveilla et dit sévèrement que par le bredouillement et les cris Khassen ne lui lassait pas dormir...
Tout cela, certainement, était les bagatelles, Khassen s'en rappela en même temps, mais il parlait de l'essentiel —pendant la rencontre. Et il est étrange: non là, à Alma-Ata, mais maintenant, dans une auto de marque "gaz" roulant sur la niveleuse , Khassen commençait à sentir une importance des nouvelles amenées par lui.
On l'écoutait différemment. Fiodor Ivanovitch était intéressé par l'essentiel de la conversation avec Akhmetjanov, et il saluait avec approbation, en écoutant Khassen, —il saluait, comme s'il ne doutait pas pour une minute et plus tôt que tout se passera notamment ainsi comme se passa.Goubanov réfllichissait déjà des perspectives ultérieures, faisait des conclusions. Tleoukabakov demandait des détails, chacun d'eux lui semblait important: comment ils étaient assis ? Côte à côte ? Derrière une table ?. Quelle mine avait Akhmetjanov ? Comment il parlait - avec quelle intonation ? Il se renfrognait?.Il riait ? Kazybay s'affligea, ayant appris que la mine d'Akhmetjanov était fatiguée, et il s'éclaira, quand il entendit qu'Akhmetjanov s'en rappelle bien, son arrivée à Altyn Aray. Plusieurs fois il répéta avec un plaisir particulier les paroles d'Akhmetjanov — le fou ne se rend pas que le loup est au-delà du col jusqu'il ne mange le brebis....
— Bon, bon... Il y a chez nous de tels gens —avant que les autorités n'indiquent pas , par ses propres yeux on ne confiera pas que le loup pénétre au troupeau ...
Si seulement il pensait de Soultan Bekov de plus ?. Ou, en se rappelant les discussions avec Ougryoumov et Khassen, il confessait qu'il n'avait pas raison ? Ni Fiodor Ivanovitch, ni Khassen ne précisaient pas — pourquoi ?. Les deux ménageaient l'amour-propre de Kazeke, et son caractère ils connaissaient assez.
Tel était le caractère de Kazybay: honnête, un vieux sabreur, on ordonnera : «Au feu!» —il ira au feu, on ordonnera : «A l'attaque!» —il ira à l'attaque, on ordonnera : « Tenir jusqu'au bout!» — il tiendra ... Mais Kazybay est prudent et irrésolu , quand il n'y a pas encore d'ordre clair exact. Quand au lieu de l'ordre rendu par dessus, il y a une initiative de dessous , et encore qui sait, comment on se rapportera à celle-ci "en haut"...Kazybay contrôlera cent fois , contrôlera et ne confiera pas, et trouvera la multitude d'objections, de craintes, de ruses, et, combien de fois ne prouve, il ne se décidera pas avant qu'il n'y ait pas encore de l'ordre... Mais à peine il est reçu — et non l'ordre même, mais une allusion, un conseil : «Sois plus courageux, Kazybaj! Agis!» — et rien de plus il ne faut pas à Kazybay. Il créera de tels miracles —que tout le monde dira ouf seulement! Et l'esprit naturel, et les forces sans se fatiguer, se réveilleront alors en Kazybay —et lui-même brûle, et il inspire des autres..
«Eh bien, Kazybay, — pensait Fiodor Ivanovitch, en riant, — déjà, on voit, on ne peut pas te changer.. Et faut-il ? Chaque homme a ses défauts, ses forces, Tleoukabakov — n'est pas une exception... Et maintenant, quand tout s'élucida et on nous dit : «Travaillez tranquillement, arrivez venez à ses fins», — Tleoukabakov se dévoiliera et montrera — c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes...
On dit, dans le caractère de l'homme les défauts servent comme de la suite des dignités, pensait. Ougryoumov Et ainsi chez Kazeke... Mais rien n'est terrible, si l'affaire est décidé par le collectif... Et en fin de compte il décide tout...»
Khassen ne savait pas, de quoi pense Fiodor Ivanovitch, mais leurs idées se croisaient, quand, en regardant de l'auto de marque "gaz", ils examinaient les champs étendus jusqu'à l'horizon. Un demi-ciel était embrassé par le feu chaud du soleil couchant, et le champ brillait, étincelait, prêt, il semble, d'éclater sous les rayons purpurins dorés...Le champ, où demain la bataille pour le blé commencera... Commencera ?. Ou elle commença déjà aujourd'hui ?. Quelque part là, au bord d'Yesil , quand ces deux conduisaient le tracteur à la rencontre du feu?
La moisson vint.
Quoi dire, pour Altyn Aray, l'année fut non des faciles, mais sur mille hectares étendirent les champs de sovkhoze, et sur ces terrains, que l'érosion éolienne ne toucha pas, la récolte était pas mauvaise. Aksenguir justifia les espoirs: le chaume épais consolida la terre, protégea les semailles, et le blé y était par le mur égal.
Sur toute la terre vierge la récolte était au-dessus de la moyenne. Des autres régions souffrirent sérieusement de la sécheresse, cependant dans la plupart des régions il pleuvait et il faisait du soleil dans les limites raisonnables. On attendait que les sovkhozes y dépasseront le plan selon les livraisons de blés, si le temps ne trompe pas et avec la récolte sera dans les délais serrés. En effet, un vieux proverbe paysan : « Vante toi par la récolte, quand les grains aux coffres à blé seront remplis »— comme si l’on composa pour la terre vierge. La pluie tombera à torrents, le froid précoce surviendra — et s'habilleront les champs du blé mûr par le linceul blanc...C'est pouquoi tout le pays fait les efforts pour que par les rythmes les plus rapides passer la moisson , ne pas manquer les jours clairs chauds, qui sont d'habitude ici au début de l'automne. Les dizaines de mille combinés et d'autos roulent continuellement ici, l'échelon après l'échelon, de l'Ukraine et la Kouban, de la Biélorussie et la Moldavie — de tous les côtés de la terre soviétique. Les étudiants, les ouvriers, les employés quittent les auditoires d'institut, les ateliers d'usine, les institutions, oublient pour un certain temps les soins habituels — la terre vierge appelle! La terre vierge demande les ouvriers! La terre vierge ne peut pas attendre!
Comme dans années passés, à Altyn Aray on devait envoyer une grande quantité de gens et de la technique de récolte. Encore par expérience des années d'étudiant, la pratique passée dans les sovkhozes, Khassen savait que sans aide supplémentaire il est impossible de faire la récolte sur la terre vierge. En effet, il s'agit de la moisson sur les surfaces gigantesques, à l'échelle des millions d'hectares. Ici le sovkhoze rare viendra à bout par les propres forces . Mais le fait est que cette aide se fait souvent à un prix fou. En effet, parfois, pensait Khassen, à un sovkhoze on amenera tant de peuple, sans tenir compte des besoins réels, sans tenir compte des possibilités d'embaucher tout, cela joue les inutiles. Au contraire. Pour tous les frais il faut payer de la caisse de sovkhoze...
Quand Tleoukabakov communiqua à Ougryoumov et Khassen que sur la station Atbasar doivent arriver les gens et la technique pour les sovkhozes proches , y compris pour Altyn Aray , Khassen lui-même eut l'intention d'aller là-bas .
— Mais nous demandons beaucoup moins de gens et de voitures, que figure dans l'instruction , - dit-il. — Selon la situation actuelle il suffit deux cents personnes, dix combinés et trente camions. Il faut télégraphier cela à Soultan Bekov...
Tléoukabakov regarda d'un air préoccupé Ougryoumov.
— Je pense aussi qu'il suffit cela, —soutint le secrétaire de l'organisation de base du parti un agronome en chef. — il faut mobiliser les propres forces , les partager correctement. On décide non par la quantité, mais par l'organisation, Kazeke...
Après une certaine hésitation Tleoukabakov accepta:
— Peut-être, vous avez raison ... Cette année seront de grandes dépenses pour les techniques agricoles et les plantations d'arbres , il faut ménager chaque kopeck... Il ne sert à rien d'envoyer un télégramme au camarade Bekov. Lui-même, il sera demain à Atbasar, Khassen se mettra d'accord avec lui à la place.
Khassen sourit:
— Je tâcherai...
Il n'éprouvait pas de joie de la rencontre prochaine évidemment...
À la station, où Khasen vint le lendemain, il y avait un vrai attroupement. Les voies ferrées étaient combles des convois infinis. Il y avait le déchargement de la technique, des combinés, des autos. Directement à côté des chantiers de déchargement des autos faisaient son plein d'essence et, en s'allongeant aux colonnes, partaient à la profondeur de Sary-Arka. Les étudiants semblables aux touristes insouciants, dans les jeans, avec les sacs à dos et les guitares invariables, envahirent la place de la gare. Les habitans de Kouban, graves, lents , les Moldaves aux moustaches abondantes, les habitans de près de la Volga sveltes,forts , les habitans de Poltava avec une petite ruse invariable dans les yeux — qui n'était pas seulement ici, à la cohue de station tracassière!. Et tout le peuple trempé, passé pas une récolte unique de la terre vierge, habitué aux vents, et au soleil, et aux pluies d'automne, détrempant les chemins...
Khassen après de longues recherches tomba sur Soultan Bekov à côté du comité du parti du district. Celui-là vint à Atbasar pour un jour, avec le but d'inspection, sa" Volga" noire neuve se trouvait devant le perron du comité du parti du district, et lui-même, entouré des gens, donnait quelques instructions.
Ayant remarqué Khassen, il arrêta à demi-mot la conversation. Sur son beau vissage impérieux, dans ses yeux clignés se jeta un désarroi — léger, à peine perceptible, — Bekov se maîtrisa tout de suite.
— Eh-eh, voici et les hommes d'Altyn Aray ! — il tendit la main à Khassen et sourit, ayant brillé largement des dents côte à côte égales. — Vous avec les voitures ?.
— Avec moi huit voitures.
— Pourquoi il y a si peu ?. s'étonna Bekov. — nous prîmes soin pour que votre sovkhoze soit assurée par la technique et les gens en premier lieu. — il mit en relief significativement «nous prîmes soin». — Les moissonneuses destinées à vous, encore à la voie, mais les gens vous pouvez emmener...
— Deux cents personnes sont assez pour nous. Je voyais, les étudiants de l'institut agricole d'Alma-Ata se déchargeant maintenant. Ils étaient à Altyn Aray dans les années passées, plusieurs peuvent travailler comme les conducteurs de moissonneuse-batteuse et les chauffeurs. Bien les diriger de nouveau chez nous. Et de la technique il nous faut recevoir dix combinés et trente camions.
— Et c'est tout ?.
— Il nous suffit.
— Vous subtilisez de nouveau quelque chose, Atymtaev, — haussa les épaules Bekov.-. Subtilisez, subtilisez, — répéta-t-il, en examinant Khassen ainsi, comme s'il cherchait après ses mots quelque mauvais tour caché.
— Simplement nous voulons rationnellement utiliser les fonds économiques, — expliqua imperturbablement Khassen. — Et avec la récolte chez nous cette année n'est pas lerch .
— Qu'exactement, exactement, — avec un soupir ironique confirma Bekov, — la récolte chez vous en effet une larme de chat, très peu... Ainsi peut-être vous refuserez tout à fait des moissonneuses?.
— Non, nous ne refuserons pas du tout. Il nous faut terminer la récolte le plus vite possible .
— Je comprends...dit Bekov, en continuant à examiner Khassen d'une manière aussi suspecte . — Je comprends... Eh bien.. — Il se tourna vers un homme en veste en cuir se trouvant côté à côte: - Donnez au camarade Atymtaev tout qu'il demande, autrement... — dans lui soudain se fit sortir une bile longtemps retenue, — autrement lui, de quoi bon, il s'adressera de nouveau à Alma-Ata...
Khassen répondit froidement :
— Je pense que je n'aurai plus besoin de cela ...
Le même jour, quand Khassen fut reçu par Asylbek Akhmetjanov, on téléphona d'Alma-Ata de la gestion régionale, en conseillant de ne pas faire des obstacles au jeune agronome de sovkhoze d'Altyn Aray . Et non seulement ne pas faire des obstacles, mais aussi lui prêter une assistance constante. Soultan Bekov, qui était bien vu jusqu'à cela dans la gestion, reçut une suggestion sévère, elle le prit au dépourvu, pour ainsi dire... Mais Bekov était de la nature un homme intelligent, sachant comparer et peser les faits. D'une part, les mesures de Khassen rencontrèrent un soutien complet "en haut", de l'autre — Bekov se rappelait les mots d'Ougryoumov sur ce que pour l'agronome se lèvera tout le sovkhoze ...Se reculer à temps dans ces circonstances était le plus raisonnable.
Mais Khassen, il semble, n'apprécia pas ses pas vers la réconciliation...
— À propos, j'espère, vous nous permettrez d'entendre votre zootechnicienne, — cligna les yeux Bekov. — Il faut répandre une expérience avancée dans d'autres sovkhozes... N'oubliez pas de lui transmettre mon salut.
Khassen voulait répondre qu'il ne se porte garant de sa mémoire, mais il se retint. Bekov se tourna et se dirigea vers la voiture.
Pendant la première semaine de la moisson le temps était clair, sec, ensoleilllé, la récolte à Altyn Aray battait son plein. Toute la journée sur les champs se faisait entendre le grondement fort des combinés, sur des aires d'équipe un après l'autre roulaient les camions- bennes, en secouant des carrosseries, pleines des grains chauds du soleil. Ici on les chargeait sur les voitures de bord, chacune avec deux-trois remorques, et les voitures — et dire plus justement, les convois automobiles entiers — partaient à l'élévateur. Le travail passait jour et nuit. Et quand à la place du soleil ,comme si succombé de grands travaux, flamboyé d'adieu par le coucher, une obscurité du soir venait, quand dans le ciel par les terrains larges s'allumaient les étoiles, tout le même grondement égal, mesuré était dans la steppe, et la multitude de phares brillait de tous ses côtés.
Non une odeur d'absinthe amère, torturant l'âme , comme aux temps anciens, répandait le vent sur les vaste espaces de Sary-Arka; maintenant les dizaines
d’autres odeurs s'y mélangèrent ensemble — du chaume frais, de la benzine,du métal chauffée par le soleil, de l'odeur des grains, — l'odeur de la récolte s'étendait au-dessus de la steppe.
Mais on se prolongeait ainsi peu de temps. Le ciel fut voilé par les nuages poilus, la pluie se mit à tomber— menue, malléable, froide. Vers tous les malheurs qui revinrent cette année-là au sovkhoze maintenant s'ajouta l'automne précoce. Les blés non moissonnés trempaient sous la pluie, penchaient à la terre, les combinés s'arrêtèrent, les voitures, chargées des blés battus, dérapaient chemin faisant à l'élévateur. Les gens se tapirent aux wagons champêtres. Personne n'était pas réjouie du répit obligé, de la possibilité de dormir à son aise en récompense des nuits sans sommeil. Même les chansons d'étudiant bagarreuses, lesquelles aux périodes d'activité ardente de la récolte se faisaient entendre soit ici, soit là, en aidant remonter le moral, disperser la fatigue et le sommeil fermant les paupières , se taisèrent maintenant pour ne pas causer une tristesse superflue...
Et, cependant, se dissipèrent seulement les nuages denses et apparaîssait le soleil, seulement —pour quelque temps — le vent séchait les blés, comme le travail sur les champs se recommençait. Dans les vallées, où le blé n'eut pas encore entièrement le temps de mûrir, on commença à faucher , avec l'espoir que les pluies cesseront, le temps sera beau , et alors on pourra commencer le battage des rouleaux.
Mais quand les jours clairs longtemps attendus arrivèrent en effet, à Altyn Aray vint l'instruction : immédiatement lancer tous les combinés pour intensifier des stockages de blé.
Probablement, pour d'autres sovkhozes une telle instruction soit juste, mais elle ne prenait pas en considération les conditions crées à Altyn Aray. Тléooukabakov convoqua une brève conférence pour décider: conformément à l'instruction passer au travail direct des combinés et remettre à l'État le blé cru ou toujours continuer la récolte séparée. Dans le dernier cas le risque était grand: si le temps se change , le blé non battu peut germer, et même se trouver sous la neige. Cependant en cas du succès on pouvait compter sur le gain considérable: le blé mûrira aux rouleaux, sa qualité devint meilleure, et c'est avantageux dans une mesure égale et à l'État et au sovkhoze.
Si ce n'était étrange , mais Goubanov, d'habitude prudent,circonspect, cette fois le premier proposa — de risquer. Il était sûr des mécanisateurs de sovkhoze, de ce qu'ils pour quelques jours faucheront le blé resté. Après cela tous les combinés passeront au battage — et alors aie le temps seulement de transporter le blé à l'élévateur.
Khassen et Ougryoumov soutinrent Goubanov. Тleoukabakov, qui était resposable en premier chef , céda à contrecoeur. Une telle décision lui se donna le plus difficilement. Il risquait deux fois: et à cause du blé, et des complications avec les autorités. Même si la récolte s'achèvera avec succès, il pressentait des ennuis inévitables les premiers temps , des coups de téléphone, des réprimandes, des préventions terribles, qui s'abbattront sur lui demain... Khassen, probablement, avait en vue notamment ce risque, quand il dit :
— Nous tous, nous risquons, Kazeke... Qui dans une mesure plus grande, qui la plus petite... Mais Anatoly et Ramazan risquaient le plus...
Ses mots firent leurs effet sur Kazeke. Et quand dans un jour on commença en effet faire des coups de téléphone d'abord inquiétés, étonnés, et ensuite les voix des autorités inflexibles exigèrent que les habitans d'Altyn Aray procèdent d'urgence au stockage du blé, Tleoukabakov assuma fermement tous les coups.
— Encore cinq jours, — il répétait.
Et le matin :
— Encore quatre jours...
Et le lendemain :
— Encore trois....
Sur les champs sortait tout le bourg : les femmes — les mères des familles nombreuses, les ouvriers des ateliers, les retraités, les écoliers. Les gens allaient après les combinés, après les moissonneuses, cassaient au cône les épis pour qu'ils ne pourrissent pas par la terre crue. Dans les aires, ensemble avec les étudiants,ils pelletaient, vannaient les montagnes du blé. Par la troupe on faisait sortir les camions coincés dans la boue, aplanissaient les chemins , comblaient les accotements cassés des pierres, de la terre, de la paille.Goubanov avec les mécanisateurs vingt heures par jour ne descendaient pas des combinés. Lui-même, il noircit, se sécha, les yeux se creusèrent et étaient rouges — de la sueur mordante, du vent et du manque du sommeil. Quand au volant il était remplacé par Youkhan, il semblait à Goubanov, la terre se bat et tremble sous lui, comme le train du combiné. Il fermait les yeux, mais il voyait devant lui le champ sans bornes , il s'agitait, brillait et ridait, comme la houle maritime...
De pair avec le puissant "Kolos" de Goubanov roulait "Sibiriak" de Ramazan et d'Anatoly Chtcheglov, Porfiriy Mikhaïlovitch le transmit à Karabay, ayant dit:
— Tu seras travailler sur lui... Le seul — pour les trois...
Каrabay se perdit, resta bouche bée. Dans l'équipe on lisait à haute voix le numéro du journal de district, dans lequel on parlait de l'acte héroïque des tractoristes qui faillirent achever leurs vies par la mort. De quoi lui, Karabay, mérita le droit de leur combiné ?.
Quand "Sibiriak " sortit au champ, sur lui devant, à la place la plus visible, on collait les portraits d'Anatoliy et de Ramazan découpés soigneusement du journal. Et Karabay, extrêmement sérieux, concentré, était assis dans la cabine et de la confusion ayant enfoncé la casquette sur les yeux, regardait, sans tourner la tête, directement devant lui-même...
Ces jours Khassen oublia, qu'est-ce que c'est le sommeil, la fatigue ou la famine. La première moisson dans sa vie — le premier baptême du feu du jeune agronome! Jour et nuit on le voyait au champ, aux aires, dans les autoateliers. Mais les gens aimaient qu'il ne se jette pas sans aucun résultat, ne s'échauffe pas en vain —il est égal, retenu, infatigable.
Il oublia la nourriture et le sommeil, mais il se rappelait Merouert. Elle travaillait comme comptable sur le chantier de chargement. Ils réussissent rarement à échanger bref, mais il était assez pour les deux en passant de rencontrer du regard , sourire l'un à l'autre, saluer... Seulement une fois, quand près de lui il n'y avait personne , Merouert dit :
— Tu devins si beau, Khassen... Toutes les étudiantes t'admirent, je remarquai...
Il décida qu'elle plaisante: il avait une odeur de la sueur de l'étalon comme si fatigué de la course , les cheveux se collèrent, les lèvres se crevassèrent.
Il dit :
—С'est toi tu devins encore plus belle, que plus tôt...Tu as les yeux — comme les étoiles dans le ciel sans lune...
— Tu me moques , — dit Merouert.
Elle avait un fichu gris de la poussière, sur les pieds — les souliers élargis par l'usage avec les talons cassés, sa tendre voix de poitrine s'endurcit et était enrouée du refroidissement — les nuits étaient froides et des engueulades avec les chauffeurs.
Elle se semblait laide.
Elle dit :
— Tu sais, à quoi je rêve, Khassen ?. Quand s'achèvera la récolte , nous prendrons deux ambliers et nous nous enfuirons à la steppe. Personne ne sera, seulement toi et moi... Et encore la lune. Obligatoirement, je veux que la lune brille... Tu jouais un jour à «kyz kouou » ? Non ? Moi aussi. Mais je veux tellement — quand même une fois!.
— Oui, — dit Khassen, — obligatoirement!. Quand nous finirons la récolte et nous ferons les plantations d'arbres...
— Et le champ labouré en automne ?. éclata Merouert. — tu oublias qu'il faut encore faire ensuite le champ labouré en automne!.
— Je n'oubliai rien, — riait Khassen.-regarde, et toi n'oublie pas «kyz kouou»!.
Et le jour vint, quand tous les blés étaient fauchés , les combinés passèrent au battage.
Pour la première fois pendant tout ce temps Kazeke leva le récepteur sans résistance intérieure. Soultan Bekov téléphona.
— Écoutez, le camarade Tleoukabakov, chez vous on embrouilla quelque chose dans le bulletin... — il nomma le chiffre. — vous quoi, vous fîtes de tels approvisionnements du blé en trois jours ?.
— Le bulletin est juste, — Tleoukabakov dit. — Personne n'embrouilla rien.
Le silence long suivit.
— Eh bien, quoi, s’il est ainsi, cela vaut beaucoup mieux, qu'on attendait de vous... Transmettez à vos tavailleurs d'Altyn Aray qu'il sont les gaillards...Une pause courte. — et à Atymtaev — aussi... Dites, je regrette que je m'échauffai, quand nous nous voyions pour la dernière fois.
— Je transmettrai, — dit Kazeke, — je transmettrai absolument.
Il semblait, non seulement Bekov- la nature elle-même par rapport à Altyn Aray changea la colère en douceur. Il y avait l'été chaud , l'été indien. dans l'aire centrale s'élevaient les tas dorés. Les voitures transportaient jour et nuit le blé à l'élévateur. Mais Khassen pensait, en regardant les colonnes de voitures allongées chemin faisant pensait que de ce blé serait plus de deux fois davantage, s'il n'y avait pas de tempêtes noires, qui au printemps et au début de l'été s'écroulèrent aux champs de sovkhoze.
Et seulement un homme — le seul, peut-être, dans tout Altyn Aray — n'éprouvait pas une joie commune, il n'éprouvait pas un sentiment victorieux, si douloureusement après plusieurs alarmes et les échecs.
Et si cela s'avéra dans ses forces, non le soleil inonderait des rayons d'automne transparents dans la steppe sans bornes, où étaient entendues sonorement les voix des écoliers, sortant choisir des épis, — soit cela dans ses forces, il pleuvrait à torrents incessamment ... Mais qu'il pouvait, Ignat Frolovitch Katchan administrant la ferme d'élevage des porcs de sovkhoze ?. Il faisait ce qui était ordonné : il tuait des porcs, livrait selon les équipes la viande fraîche, souriait par un sourire aigre, en se mettant en conversation avec ceux qui jusqu'à l'épuisement travaillaient au champ, il répétait aux cuisinières:
— Nourrissez, nourrissez nos héros... Pour que la sauce soit plus grasse, la bouillie concentrée...
Il répétait , et seulement Glacha, qui travaillait dans la cuisine d'équipe et voyait de temps en temps Katchan, devinait qu'est ce qui est chez lui dans le coeur.. Mais ce n'était pas connu à personne, excepté elle. Et Merouert ne savait pas — elle ne pensait pas de Katchan, en rêvant de la nuit de clair de lune, de deux ambliers galopant sous la lune... Et Ignat Frolovitch lui-même ne supposait pas encore, si inattendu et terrible se croiseront leurs voies...
Il y avait tout, comme rêvait Merouert.
Et la lune nageant haut dans le ciel.
Et la steppe, jusqu'aux bornes, à la façon de la coupe, remplie du rayonnement de perles brumeuses.
Et deux ambliers bleus de lune avec courtes crinières coupées, inclinant les têtes de fatigue.
Au pied de la colline, ayant étendu l'imperméable sur le tas de foin desséché, étaient Khassen et Merouert affaiblis, épuisés, à bout de forces par l'élan, qui ferma leurs embrassements il y a une minute...
Меrouert rejeta la tête à l'épaule de Khassen, sourit et, comme en ayant honte du bonheur, ferma les yeux. Les deux se taisaient, en écoutant le silence de nuit de steppe, la chaîne fermée des monts scintillant au loin.
Il leur semblait que dans ce silence, dans le repos serein se dissolurent, fondurent toutes les souffrances humaines et les alarmes que nulle part par la terre il ne restait pas ni le chagrin, ni les larmes, ni les soins oppressant l'âme..
Ils étaient heureux cette nuit, la première et dernière nuit de leur amour!.
Et encore avant que brûla à l'ouest le coucher purpurin et à l'est se condensèrent les crépuscules, Merouert et Khassen dans un grand galop allaient à toute vitesse selon le vaste espace de steppe sur les ambliers dépassant le vent.
«Kyz кouou» — «le baiser de la jeune fille»!. Qui inventa ce jeu ancien, comment la steppe elle-même ?. Peut être, un jeune djiguite, projetant d'arracher le baiser à la belle femme fière, qui ne l'admettait pas tout près à elle-même ?. Ou quelque polissonne acharnée entreprit pour la première fois pour exciter un jeune homme trop timide, échauffer, passionner pour elle-même — et puis, à tout le monde, offrir lui, au vainqueur, le baiser malicieux et chaud?
Quoi qu'il en soit, mais centaines d'années galope sur la steppe la belle femme imperceptible et le djiguite chasse après elle le cheval, en rêvant de la récompense!.
... Egalement forts étaient les ambliers de Merouert et Khassen. Le succès dépendait seulement de l'art des cavaliers. Enfin le cheval de Khassen se trouva à côté du cheval de Merouert. Elle regarda en arrière, vit Khassen rattrapant, son visage échauffé par la course longue , riant, plein de l'impatience — poussa un cri — éclata de rire — fouetta le cheval par le kamcha! Mais tard!.Khassen s'inclina déjà , entoura déjà de la main la taille souple, souleva, attira chez lui-même et se serra ferme par les lèvres contre ses lèvres. Et elle, s'étant affaiblie instantanément, comme à contre-coeur répondit à son baiser.
Maintenant leurs chevaux couraient côte à côte. Меrouert ne laissait pas la selle, mais il semblait, elle resta en l'air, saisie par une main forte et délicate...
Longtemps ils galopaient ainsi selon la steppe, ivres du vaste espace, de la course précipitée , des embrassements forts. Tout était oublié, tout cessa d'exister pour eux. Ils étaient à deux, seulement à deux dans tout l'univers, et cela pour eux la lune pâle transparente remplissait par la lumière en argent, pour eux froufroutaient les herbes qui commencèrent à verdir après les pluies d'automne pour eux scintillait devant un large méandre d'Yesil ...
Seulement quand les chevaux fatigués сommencèrent à aller au pas, ils s'arrachèrent l'un de l'autre. Khassen s'arrêta près du pied de la colline, devant le tas de foin oublié dès l'été , sauta sur la terre et saisit dans les mains Merouert.... Et maintenant ils étaient couchés, en écoutant la respiration l'un de l'autre, le silence serein de nuit les entouré de tous les côtés, le hennissement tempéré des chevaux pâturant non loin.
Khassen s'enfonça par le visage aux cheveux abondants de Merouert, ils avaientt une odeur fine et tendre, comme la steppe recueillit et leur offrit les parfums d'automne. Khassen se rappellera longtemps ces minutes, et longtemps — toute la vie! — il lui semblera que Merouert est à côté de lui, elle sommeille doucement à son épaule, et les cheveux mous chatouillent ses joues et son cou...
Et son chaque mot sera rappelé à Khassen, le rire modulé, et les mains le caressant.
— Tu sais, — dit-elle, s'étant soulevé sur le coude, — tu sais, je veux dessiner... Je pense il y a longtemps de ce tableau et je le vois presque devant moi-même...
La steppe dorée, les herbes d'automne, selon elles parcourt le petit vent... Le soleil brille, le soleil non vif aveuglant d'été, mais mou, tendre, lequel il est en septembre... Et la colline verte à pente douce , sur elle des brebis, ils sont semblables aux pierres dispersées au pied , — noires, blanches, grises, brunes... Parmi elles — le vieillard le berger, peut être —mon père. Il regarde devant lui-même en face de moi, de toi, de chacun — d'un air pensif et avec espoir, comme s'il attend quelque nouvelle importante et joyeuse... Tu comprends ?
En effet, la vie - est toujours un espoir, une attente du meilleur... Et les brebis, la steppe, et les rides sur le visage du vieillard sont comme une éternité elle-même, qui vit d'espérance... Je veux que chacun, qui regardera ce tableau, se sentirait heureux, comme moi-même, quand j'en pense...
— Oui, — dit Khassen, j'en suis sûr, ainsi il sera... Mais ce tableau, à mon avis, manque quelques détails. Par exemple, le chien-loup, qui garde les brebis, — en effet, après la colline se cacha, probablement, un loup ?.
— Tais toi!.-Merouert couvrit ses lèvres de la paume. Tu abîmeras tout par le chien-loup!. elle riait, mais dans sa voix se faisait entendre une offense.
— Et encore, — dit Khassen, — à côté du vieux Zykriya il faut mettre un petit petit-fils jouant avec l'agneau... Que tu penses à ce sujet ?.
Et riait de nouveau Merouert, et de nouveau elle couvrait la bouche à Khassen —non par la paume mais par les lèvres...
— Je ne savais pas plus tôt qu'un homme peut être si heureux, — disait Merouert. — j'écoutais les chansons, chantait... Mais maintenant, il semble, je chanterais tout à fait à la nouvelle manière... Tout à fait autrement, non ainsi... Probablement, demain j'irai le long de la rue, et tous me regarderont et envieront : «Elle est si heureuse..» En effet, et moi-même, j'enviais ainsi, quand je regardais Glacha. Il y a quelques jours nous faisions ensemble les plantations d'arbres — sales, noires, toutes dans la terre. Et soudain tu viens et tu dis qu'Alchinbek vint, recherche Glacha. Tu remarquas à cela son visage?.
Un matin, encore par la gamine, je sortis à la steppe avant l'aube — et vis, comment s'épanouissent les tulipes. Tout à l'heure le pétale était caché encore au bouton — et soudain le bouton bouffa, et directement de son coeur, à la rencontre du soleil, éclata, échappa la languette de feu... Si cela on me raconterait, je ne confierais pas, mais moi-même, par mes propres yeux je voyais, comment tout le champ éclata, devindra vermeil des tulipes!.
Donc, je me rappelai ces tulipes, quand je vis Glacha à ce moment... Elle comme si elle n'allait pas, mais elle volait, planait au-dessus de la terre, son visage brillait, ses yeux rayonnaient ainsi... Je pensai que si soudain le soleil s'éteindrait, autour il serait clair de ces yeux.
— Et seulement penser qu'à tout est une raison — Alchinbek... Tu ne trouves pas que son bonheur sera bref ? Même si lui , comme il promet, il se mariera avec elle?
—Je ne sais pas...
— Et je sais, je suis presque persuadé. Et à ta place j'essaierais de lui expliquer cela.
— Probablement, tu as raison. Et moi-même, je voulais faire cela, mais... Tu diras, c'est une faiblesse, une pusillanimité, peut être — tant pis... Mais je ne pouvais pas me décider à cela! Tout cela est égal que prendre et faucher un tel champ des tulipes, qui s'épanouit tout à l'heure! Elle est jeune, belle, les doigts de fée , et il n'y a pas de bonheur ... Elle me raconta un peu de mariage, il me semblait, son mari était un homme pas mauvais , mais au coeur en effet, tu n'ordonneras pas... Et voilà tout à coup — Alchinbek! Peut être, c'est son erreur et elle regrettera encore, et peut être, et non... Mais je n'en pensais pas alors , si dire la vérité. Simplement — je n’osai pas — de faire éteindre ses yeux . Je veux tellement qu'elle soit heureuse!
— Mais Alchinbek — non cet homme , qui lui est nécessaire.
— Possiblement , même probablement... Mais — je ne sais pas qu'est ce qu'il y avait avec moi, Khassen. Je veux que tous soient heureux, — probablement, parce que moi-même, je suis si heureuse , et en effet, c'est honteux — quand tu es heureuse, et quelqu'un à côté — non ?. Voici je pense — peut être, Alcheke se changea ? En effet, le temps et l'expérience ne passent pas sans laisser de trace, en effet, en moi — quelque chose changea, s'épanouit , quand je te vis? En effet, et dans le plus mauvais homme il y a toujours quelque chose de bon, je le crois , Khassen! Et j'ai pitié de ceux-là, chez lesquels ce bon est coincé à l'intérieur, opprimé, blessé... À propos, tu connais bien Katchan ?
— Pas trop. Je n'ai pas un désir particulier connaître .
— Moi aussi, mais il ne s'agit pas de cela. Glacha m'en parla aussi , et j'entendai quelque chose plus tôt et... En effet, il aime Glacha !
— Voici une nouvelle!.
— Pour toi — une nouvelle, toi un homme, tu ne remarques pas cela, et la moitié du bourg sait cela depuis longtemps... Et voici je le regarde, comme il sourit, et ses yeux y sont méchants, détestants... Bien que pour quoi à lui détester — moi, toi, les autres ?. Mais l'impression est une telle, comme s'il a sur le visage un masque, et un sourire, et des plaisanteries, et des mots, qu'il prononce, — tout cela est un masque. Et dans lui — les trous pour les yeux, et ses yeux sont tels qu'il est clair à la fois : tout le reste — seulement le masque, et même, j'ai peur , si je me présente qu'est ce qui est après lui... Mais je le regarde et je pense : eh bien, et si un homme n'était jamais heureux simplement ? Peut-être, il voulait, il voulait être heureux, aspirait à cela, et ensuite soudain il comprit que le bonheur —est tout à fait dans l'autre ?. Et pour le moment il comprit — la vie passa, passa rapidement, par rien tu ne la rendras pas ? Voici il se fâche contre tout, envie, déteste... Et en fait — lui , simplement, il ne savait jamais qu'est-ce que c'est le vrai bonheur. En effet, peut être ainsi ?. Et j'eus soudain une telle pitié , quand je pensai ainsi...
—Une petite sotte...—Khassen caressa la tête de Merouert, comme d’une petite fille. — tu trouvas de qui avoir pitié. Moi, en effet, aussi j'entendais parler quelque chose de Katchan, et quand je le vois, il me semble que c'est un loup, qui se cache derrière la colline... Voici, je te conseillai — de dessiner un chien-loup, un tel, tu sais, un bon chien de berger de steppe ...
—Non Khassen, je ne suis pas si stupide, comme tu penses... Moi-même, je dis Glacha que pour elle, et pour Alchinbek il vaudra mieux, s'ils partent plus vite. Tu sais, en effet, une fois Katchan menaçait Glacha du couteau.
—Ça, c'est trop. Et tu confias ?.
—C'est vrai , Khassen. Et récemment, quand il parvint que Glacha part avec Alchinbek, il la guetta et... Tu ne croiras pas, Khassen...
— Oui ici, je vois la plus vraie série noire... Raconte, j'écoute.
— Tu te moque de nouveau, Khassen!
— Mais non...Alors, une fois dans la nuit obscure , quand tout Altyn Aray était fut la proie du sommeil profond, le scélérat Katchan s'approcha à pas de loup d'une jeune belle femme Glacha et dans ses mains un long couteau courbe brilla...
— Khassen!.
— Continue.
— Je ne te dirai plus un mot!.
— Embrasse- moi...
— Pour rien au monde!
— Tu te vexas ?
— Encore quoi!.
— Alors, je t'embrasserai...
— N'ose pas!
— Réconcilions-nous...
— N'ose pas...
— Je t'aime, Merouert!. Eh bien, et maintenant tu achèveras ton histoire terrible sur Katchan ?
— Je ne veux pas. Je ne veux pas penser de personne, excepté toi.
— Moi aussi...
— Et ensuite, tout cela n'a pas déjà d'importance . En effet, ils partent, Glacha et Alchinbek...
— Oui, il semble, leur départ est fixé pour demain ?
— Je veux tellement que Glacha soit heureuse!
— Moi aussi.
— Mais, en effet, tu n'aimes pas Alchinbek.
— Pour quoi je dois l'aimer ?.
— Tu lui souhaites du mal ?
— Non, je ne lui souhaite pas de mal...
— Tu es gentil... Tu es beaucoup plus gentil, que moi, Khassen.
— Simplement — je t'aime, Merouert... C’est toi qui me fis un tel.
— Le mensonge. Tu es — fort, Khassen. Et les forts sont toujours gentils.
—C'est toi qui me fis fort.
— Autrefois dans l'enfance je rêvais, comme dans le conte de fée, à rencontrer un batyr courageux, puissant ... Je regardais la lune — et elle me semblait par un bouclier, le batyr le perdit dans le combat... Le bouclier resta, mais lui, il est couché quelque part au milieu de la steppe, haché par les ennemis, perdant son sang... Tu es — mon fort, mon courageux, mon bon batyr, Khassen... Et la lune ?. En effet, c'est vrai , elle est semblable au bouclier, fondu du cuivre, chiffonné, haché dans les batailles ?
— Offre le moi , Merouert...
— Je te le remets, mon batyr!.
... Ces mots dits comme si sérieusement et interrompus tout de suite par le rire, — ces mots sur le bouclier se seront rappelés par Khassen, quand dans deux jours il se réveillera le matin du cri, du mugissement de la foule allant à toute vitesse le long de la rue et il sortira de la maison:
—Qu'est-ce qui arriva?..
Il entendra à la réponse :
— On tua!. Une jeune fille on tua, notre zootechnicienne !.
Et ensuite il se rappellera bien des fois encore ces mots lui dits par Merouert, Merouert gentille, naïve, rêvant du bonheur pour tous les gens par la terre...
Merouert pas seule remarqua, comment Glacha rayonna de joie, ayant appris une nouvelle de l'arrivée d'Alchinbek. Cela ne fut caché et de Katchan. Il travaillait dans la même équipe de plantation d'arbres, avec Glacha et Merouert...
Les femmes âgées seules restèrent aux fermes, tous les jeunes sortirent au champ, pour planter une bande forestière. Goubanov y apportait des plants sur le tracteur à chenilles avec la remorque double. Katchan l'aidait dans le chargement et le déchargement.
Les femmes y travaillaient à la main. Des voitures de plantation d'arbres étaient peu nombreuses , on les expédia aux terrains éloignés. Il fallait faire tout: faire les creux, nettoyer la terre des racines des mauvaises herbes, planter, damer le sol. Il pleuvait, le sol est détrempé, mais aux jeunes bouleaux un tel temps était au profit. Glacha pressait les amies: il serait bien d'avoir le temps de faire des plantations, pendant qu'il pleuvait . Si après il fera du soleil , pour une semaine-deux semaines les racines se fraieront un passage dans la terre, des plants deviendront plus forts et au printemps pousseront . À elle , la native du nord forestier, c'était clair. Il en résulta en quelque sorte que les femmes la reconnurent pour le chef d'équipe. Personne ne se plaignait, bien que faute d'habitude du travail avec la pelle chez plusieurs les ampoules se gonflèrent sur les mains , les callosités sanguines apparurent.
Quand Khassen vint à l'équipe, on l'entoura, en prenant les moufles en grosse toile, qu'il réussit à obtenir pour les femmes. Il dit Glacha qu'à la direction il rencontra Aydoungaliev: celui-là en demandait, priait de transmettre qu'il l'attend...
Ces derniers temps Merouert se lia d'amitié avec Glacha. Les conversations intimes étaient entre elles, quand toutes les inquiétudes du coeur se partagent pour les deux ...Merouert savait que Glacha attend un enfant, elle lisait les lettres tendres, que lui envoyait le professeur, mais elle les croyait beaucoup moins, que l'amie, et elle craignait, craignait pour elle.
— Va, — dit-elle à Glacha, — moi, je serai ici au lieu de toi... Porfiriy Mikhaylovitch va tout juste à une propriété centrale , pars avec lui...
Et il ne semblait pas étrange à personne que Glacha partit avec Goubanov. Quelqu'un devinait, de quoi il s'agit , aux autres une intuiition féminine soufflait qu'il y en a une raison particulière: il était assez de voir le visage de Galcha rougi, perdu de la joie, confus!.
En un instant elle fit le foulard plus serré, mit en ordre les cheveux, essuya par l'herbe mouillée les tiges des bottes de caoutchouc, collées de la terre et voulait déjà gravir la remorque, quand Goubanov dit :
— Ta place est dans la cabine... Et à la remorque qu'Ignat aille..
On ne sait pas pourquoi éclata soudain le rire: soit était ridicule Ignat Frolovitch dans son imperméable à longs pans, jusqu'aux talons, qui durcit de l'eau et de la boue, soit on remarqua, comment il est sombre et noir, en s'installant à la remorque, en enfonçant sur les sourcils la casquette et en montant un haut col... Mais quoi qu'il en soit, toute l'équipe, ayant oublié la pluie bruinant sans arrêt, entourée le tracteur et, en riant, pressa Katchan des plaisanteries des femmes piquantes, comme les aiguilles fines, jusqu’au moment quand le moteur ne fit du bruit , en couvrant les voix...
Longtemps ils allaient selon la steppe d'automne triste, flétrie — Glacha avec Porfiriy Mikhaylovitch dans la cabine, et Katchan — dans la remorque, s'étant serré le dos contre le bord cassé, cahotant. Il lui semblait que toute la vie voici et il va à la remorque, après la joie d'autrui, le bonheur.d'autrui..
Et le soir il vit le professeur avec Glacha . Au vu de tout le monde , sans se cacher, ils allaient le long de la rue principale du bourg, à la rencontre d'Ignat Frolovitch — le professeur Ajdoungaliev, comme rajeunissant, dans le manteau court au-dessus des genoux, à de nombreux boutons métalliques, aux pattes sur de larges épaules, et côte à côte — Glacha dans le mantelet blanc à dessin, de dessous de qui par les feux bleus, comme les bleuets sur la prairie du printemps, brillaient ses yeux ... Alchinbek , ayant passé en avant, l'aidait, en balançant sur une planche mise sur les pierres pour passer à travers la flaque près de la cantine, rendue impraticable, détrempée par les chauffeurs, qui tournaient ici en voitures. Peut-être, Glacha n'avait aucun besoin d'aide , pour qui par une affaire habituelle et facile — était de sauter à travers cette flaque sans toute aide — , mais, on voit, à elle son soin faisait plaisir, et à Alchinbek , à son tour, il était agréable de la manifester. Les deux étaient si occupés l'un de l'autre , en passant la flaque sur la planche balançante, prête à glisser à tout instant des pierres qu'ils ne remarquèrent pas Ignat Frolovitch, attendant avec une patience sombre, avant que la voie devant lui se libère.
Et quand ils se trouvèrent l'un à côté de l'autre, Glacha faillit pousser un cri, s'étant heurté contre le regard lourd oppressant d'Ignat Frolovitch, elle s'approcha de l'épaule d'Aydoungaliev, en cherchant de la protection, et le professeur se renfrogna. d'un air mécontent. Et ses pattes tressaillirent ...
Ils passèrent plus loin le long de la rue , Katchan, ayant souri, marcha sur la planchette, qui fléchit, se tassa sous lui presque jusqu'à l'eau. Et ayant fait quelques pas, il sauta soudain d'elle directement à la flaque et allait dans elle, en pataugeant le liquide, en enfonçant à la cheville des bottes immenses. Étant arrivé au bout , il s'attarda, jeta un regard dans le dos du professeur et Glacha — et donna un coup de pied de toute la force par la pointe de la botte à la planche non coupable de rien.
Et le soir il était assis seul dans la maison vide et odieuse, et pensait: de quoi?. Devant lui sur l'assiette était le pain coupé en tranches , une tête d'oignon coupée en quarts , dans le bocal — le sel gros devenant humide. Au milieu de la table se trouvait un demi-litre, et aux bords — deux petits verres du gros verre coulé, un — devant Ignat Frolovitch, l'autre — devant une chaise vide au dos replié. Avec ce deuxième verre, plus tôt que boire, trinquait Ignat Frolovitch, et il sentait l'oignon et remettait, en clignant de l'oeil on ne sait pas à qui.Ses soirées passaient ainsi. Et Ignat Frolovitch s'y rappelait beaucoup, beaucoup de ce, qu'il ne racontait à personne, ayant peur non de la honte —de la publicité... Mais maintenant il apparut comme si un interlocuteur sûr — sur la table vide, devant le verre versé jusqu'aux bords, attentif par un mot il n'interrompra pas, silencieux, — ne trahira pas... Plus court, un tel notamment, duquel toujours rêvait Ignat Frolovitch.
Pour quoi ?. — pensait-il ce soir-là. Pourquoi au certain — et le bonheur, et la veine, et la chance dans tout, et les femmes s'attachent à eux, comme les mouches au miel, collent, et à l'autre — pas de chance, pas de lumière, pas de joie ... Comme si une ampoule, dans laquelle est brûlé le filament: en apparence — est intacte, et tu observeras de plus près— et ne pas réparer.. Voici et la maison, et l'économie, et de la galette mise de côté, attend dans un lieu secret , et à quoi bon tout ?. Si pas lui , mais ce professeur fait passer Glacha sur la planchette étroite, pour les doigts la tient ? Mais elle, la sotte, et elle se serre contre celui-ci, ainsi de l'épaule s'approche de lui, de l'épaule, des lèvres, et de sa poitrine blanche, en temps que lui, Ignat Frolovitch, est de service devant sa fenêtre toute la nuit, jusqu'aux premiers coqs ?.
Pour quoi ?.
Selon tout on voit , pas en vain il vint, le professeur, non seulement admirer du blé, — il emmènera Glacha, se prendra pour une femme. Et lui, Katchan,comme il était, ainsi et restera à la ferme, avec les porcelets et avec les porcs, avec les pour-cent d'augmentation de viande et les plans sur la mise bas... Brûle eux par le feu vif, ces pour-cent et ces plans! Brûle elle par le feu, une telle vie!.
La nuit était déjà tardive, et un demi-litre est bu, et les petits verres sont vidés, et Ignat Frolovitch tout était assis, en s' envenimant le coeur.Soit il se voyait comme les tempêtes noires s'abattirent, couvrirent les champs, ensablèrent le bourg plus haut des tubes, et sur sa place monta une dune jaune, mouvante. Il apparaissait: la guerrre éclata, et tous les hommes et des jeunes gens étaient tués, et les femmes avec les jeunes filles se noyèrent par les larmes , s'affaiblirent du cri ... Eh comme si , pas la guerre, que même les granges éclatent, flambent par le feu gai, et avec eux les fermes, les maisons, que le gémissement et les pleurs se fassent entendre jusqu'au ciel, comme à cette époque, quand non par les charrues —par les obus et par les mines on labourait la terre et les espoirs sucrés chauffaient l'âme d'Ignat Frolovitch, marchant sur elle avec l'automate allemand dans les mains...
Et il lui semblait encore : sur la chaise devant lui est assise Glacha, ayant mis sur la table les mains replètes blanches, tout rose, chaude d'un petit verre, de l'autre, et le fichu d'angora couvre ses épaules rondes, dorlote un haut cou, taquine Ignat Frolovitch, en accourant par une vague blanche bouillonnante sur la poitrine abondante de Glacha...
Mais Ignat Frolovitch lève la tête, s'arrache par le menton au poing jeté sur la table — et encore plus tristement , encore plus ténébreux il devient dans son coeur : il est vide sur la chaise avec le dos replié, comme si le dos ricanant, il est vide sur la table, seulement les miettes de pain se répandaient selon la toile cirée et l'oignon coupé sur quatre parts, sent amèrement, et dans le bocal — le sel gris devenant humide...
Et se couche au lit Ignat Frolovitch, tombe par le bloc — sur les draps froids frileux, sur l'oreiller en pierre non battu par les pains attentives de femme , non chauffé par la chaleur vivante. Et il est clair, jusqu'au grincement des dents, il voit le même lit et le corps chaud , frais de Glacha, selon qui erre la main de cet étranger .
Ah, il y avait le temps, ils étaient — sous un mur, dans un fossé profond couchés agonis à zéro d'après l'ordre commun — et ces Asiates, et les Caucasiens , et les Kazaps aux cheveux châtains clairs et les Juifs, et les Khohlis de la même région de Poltava ou près du Dnepr,— là, dans le fossé, il y avait une internationale complète!.
Quelques jours passèrent . Toujours au pair avec Goubanov Ignat Frolovitch transportait les plants à l'équipe, chargeait , déchargeait, fichait aux creux par les racines, et la pelle aux mains il prenait, versait du sol pour qu’un jeune arbre soit droit et ferme . Mais au jour le jour toute la vie devenait plus insuportable, comment il vivait jusqu'ici. A quoi bon à lui ces arbres, ces bandes ?. Les champs , que les protégeront ? A quoi bon à lui ce sovkhoze ? Cette terre ? Et où d'elle disparaître ? Où est elle, une autre terre, et qui là attend ? Ou un seul chemin lui resta — et il n'y a pas d'autre chemin pour lui sur cette terre maudite? Ayant rapproché sur la nuque le capuchon, Katchan regardait par un long coup d'oeil lent dans le ciel — gris, bas, larmoyant par la pluie.
Et quand il devint connu que Glacha doit partir avec le professeur, quand les amies — qui avec une envie legère, qui de grand cœur — l'entourèrent, pressèrent de questions, de conseils, de souhaits de l'amour et du bonheur, Ignat Frolovitch se trouvait, en appuyant sur la pelle, avec un sourire figé, avec les yeux tristes morts, — un tel il resta dans la mémoire de Merouert qui en parla à Khassen.
Lui-même, il croyait à cela ou non, ou il voulait éteindre seulement, écraser, transformer en poussière sa joie, voir, comment changera, remplira de la peur son visage — peut-être cela et voulait Ignat Frolovitch, quand il lui dit à сôté — doucement, avec tout le même sourire comme découpé du fer-blanc ferme:
— Je n'empêcherai pas ton bonheur, seulement et toi à la fin tu m’offres une nuit quand même... J'attendrai, et si tu ne viendras pas — tu ne me caresseras pas aux adieux, — alors mon couteau embrassera ton professeur sous la cinquième côte...
Le sang s'enfuit — cela et attendait-il ! — des joues de Glacha, elle eut une éruption des cendres grises aux lèvres.
— Pourquoi lui ?. Mieux coupe moi ...
— Vivante non morte tu m'es nécessaire...
Le lendemain, toute la nuit elle passa n'ayant pas fermé les yeux, Glacha raconta tout Merouert.
À la différence de Khassen, qui ne prit pas au sérieux ses mots, Merouert, ayant le temps d'observer Katchan, sentit ici non une menace en l'air. Et Glacha l'inquiéta - son visage était si confus, perplexe , un regard était si éteint...
Elle embrassa l'amie, se serra à la joue de Glacha mouillée des larmes.
— N'aie pas peur , — dit-elle, — il ne te fera rien, n'osera pas. Et n'essaie pas de lui demander, de t'humilier... Partez avec Alchinbek pour Alma-Ata. Et avec celui-ci, moi-même, je parlerai! — conclut catégoriquement Merouert.
Inutilement, Glacha tentait de la retenir. Ayant choisi une minute convenante, Merouert demanda tout droit à Ignat Frolovitch, comment il faut comprendre ses mots ? Comment il peut! Comment il ose!.
Mais Katchan et ne lui permit pas de finir — il jurait tellement et prêtait serment, et ces gens méchants ne proféreront pas de quelles calomnies au sujet de lui , qu’ils ne mentiront pas!. Et on vit jamais que lui, Katchan, toucha par le doigt quelqu'un, non que par le couteau! Est-ce que le marcassin ou marcassine, et c'est non selon son propre gré , mais selon les besoins de sovkhoze...
Меrouert croyait, et ne croyait pas, et — le plus étrange —elle éprouvait en quelque sorte la pitié envers cet homme, bien que — pourquoi ?. Elle ne pouvait l'expliquer.
— Regardez, Ignat Frolovitch, — dit-elle , en partant, — si chez nous dans le bourg quelque chose arrive, je sais, qui doit être responsable .
Par un long coup d'oeil tendu regardait Katchan après elle , et Merouert, comme en sentant ce regard sur elle et en lui résistant, marchait droite, mince, ayant levé la tête et ne se tourna jamais.
Eh bien, attends, la chienne... en serrant les dents, murmura Katchan.
Le même jour, le soir, pas tranquille totalement après la conversation avec Katchan, Merouert rechercha Ougryoumov et Tleoukabakov, qui sur le terrain lointain dirigeaient les plantations d'arbres.
Ougryoumov dit :
—Le passé de Katchan m'est connu. Le passé lourd. Mais je ne pense pas qu'il ne soit pas changé pas pour tant d' années.
— Et tu entendais le conte de fée sur le serpent et la grenouille ? — Tleoukabakov objecta, — Non ?. Le serpent pria la grenouille pour qu'elle la transporte à travers la rivière . La grenouille répond : «Je transporterai, mais tu me mordras en passant». «Pourquoi à moi te mordre ? — Le serpent dit. — en effet, moi et alors je me noyerai».La grenouille accepta , elle le mit sur son dos et nagea. Et au milieu de la rivière dit le serpent : «Je n'ai plus de forces à supporter», — et mordit la grenouille. Les deux se noyèrent...
— Une chose compliquée — la psychologie, — éclata de rire Ougryoumov. — Seulement en effet, un homme - est non le serpent, et ils ont une psychologie différente....
Mais quoi qu'il en soit, trois nuits, jusqu'au départ de Glacha , après la maison de Katchan, après son chaque pas on observait , bien que, certainement, Ignat Frolovitch, lui-même, ne l’ait pas soupçonné...
Et le troisième jour Glacha et Alchinbek partirent avec succès. Presque tout le sovkhoze sortit les accompagner. Glacha riait et pleurait et croyait que le bonheur attende ...La dernière — et le plus chaleuressement — elle embrassa Merouert...
Et soudain le lendemain matin, quand, il semblait,que les émotions et les alarmes soient déjà en arrière ...
Cette nuit Ignat Frolovitch eut un accès d'ivrognerie, mais l'ivresse ne le prenait pas. Au contraire, comme si plus raisonnable il devenait avec chaque petit verre . Il lui était terrible de ce bon sens invincible, de la clarté, dont il se présentait sa fin inévitable et simple.
Mais en dehors de cette fin claire et simple il était encore et ce, sur quoi il était difficile de se décider même maintenant. Les allumettes se cassaient, raclaient et éteignaient tout de suite, l’une après l'autre, — soit elles devinrent humides dans la cuisine sur le rayon, soit la main de Katchan tremblait, ne pouvant pas les allumer. Mais voici ils éclatèrent, le paquet vers le paquet, mis dans la dalle soigneusement,— l'argent se trouvant tant d’années sous la planche de l'appui de la fenêtre, .. Un rouble après un rouble , un tchervonetz après un tchervonetz — Ignat Frolovitch fricotait, rusait , savait mener sa barque, n'est reconnu par personne, pas dévoilé... Ils ne rendirent pas service à Ignat Frolovitch, qu'ils ne rendent service à personne ...
Mais regarder, comment s'ébat la flamme derrière le bouchoir de fonte, il ne pouvait pas et sortit de la maison. L'essentiel était fait, cependant...
Et quel matin était au-dessus de la terre!. Меrouert , qui marchait tout été à l'aube vers Yesil se laver, ne se retint pas et cette journée. Tôt elle se réveilla, s'habilla, jeta à travers l'épaule une serviette, et regardant d’un coup d'oeil au ciel — propre, haut, dans le bleu épais, — prit l'album pour les esquisses. Les pluies incessantes, semblant infinies s'achevèrent, au lieu d'elles le temps clair sec vint. Si pour longtemps ?. Mais maintenant Merouert ne réfléchissait pas à cela. Le vent vif brusque soufflait de la steppe. Le chaume aux reflets dorés était sur le champ .Yesil brillait, en aveuglant les yeux.. Pendant les pluies il est monté , l'eau y est trouble. Mais maintenant il est bleu — aux pieds de Merouert.
Elle était longtemps à côté d'Esil ...
Ignat Frolovitch la vit ici.
Il marchait d'une allure ferme mesurée vers Yesil, et sa tête était toujours raisonnable et claire. Tout lui était étranger ici — le soleil qui embrassa les saules du côtier, la terre, sur laquelle il allait, de grandes gouttes de la rosée, étincelant par les feux gais sur l'herbe fânée, près du sentier... Mais, probablement, parce qu'étranger éveillait toujours en lui une avidité, un désir de posséder, — pendant ces minutes, pour la première fois peut-être de toute la vie, tout à coup Ignat Frolovitch sentit nettement , comment est beau et clair le monde, avec lequel il n'est plus lié de rien ...
Il est beau et clair.. Ah, s’il pourrait, s'il aurait de la force — souffler, éteindre ce soleil! L'arracher au ciel, jeter dans Yesil pour qu'il grésille et éteigne, balance sur l'eau par le tison noir brûlé ! S'il pourrait- brûler les talnlks roses de l'aube , qui levèrent au ciel les branches tristes, nues , — comme si dans l'espoir d'un nouveau feuillage, qui les couvrira de nouveau au printemps!. S'il pourrait — piétiner, transformer cette terre en pierrre, en désert pour qu'à jamais tout mort devienne son ventre et ne fasse pas naître plus — ni la tige, ni l'épis!. S'il pourrait , s'il aurait de la force — ne pas laisser rien sur cette terre aux gens, qui y vivront, quand lui, Katchan, mourra, disparaîtra, comme disparaîtront les traces de ses bottes lourdes, renforcées par le fer — sur le dernier sentier dans sa vie...
Mais il n'avait pas cette force!
Et ici il vit Merouert...
Elle semblait si fragile, fine, légère, — là, sur un haut bord d'Yesil , — qu'il ne s'étonnerait pas , peut-être, si le vent la leverait et la porterait au-dessus du fleuve, de la steppe, aux airs, comme un fil d'araignée en argent ..
Et soudain, comme si ayant cassé le barrage, frappa le sang, par les impulsions, passa dans tout le corps d' Ignat Frolovitch . Le sang, l'ivresse, un état d'hypnose aveugle. Il se rappelait , comment la nuit passée devant sa maison deux cavaliers allèrent au galop sous la lune claire et battaient sonorement par la terre sèche les fers à cheval des ambliers rapides, semblables aux ombres noirs... Battaient les fers à cheval, par l'argent se dissipait — comme si les rayons de lune sonnaient — le rire de la jeune fille, et lui faisait écho une basse solide ... Ils passèrent rapidement le long de la rue , allèrent au galop devant, disparurent, fondurent dans le silence de nuit... Comme un fantôme du bonheur étranger passa en coup de vent à côté de sa maison — imperceptible, inaccessible...
Fragile, fine était le cou de Merouert, les doigts d'Ignat Frolovitch le serrèrent sans effort, quelque chose craqua seulement sous ses paumes — Merouert ne poussa même un cri. Sans dérober le regard, la regardait Ignat Frolovitch enchanté de la dernière crampe du corps tremblant, des albumines bleuâtres, figées dans les cils épais de ses yeux...
Quand Khasen y apparut, sur le bord dYesil se réunit déjà la moitié du bourg. Katchan était assis par la terre, figé, semblant au cadavre. Les gens le regardaient avec horreur ..
— Khassen... dit doucement quelqu'un.
La foule se bougea, s'écarta, en le laissant passer vers Merouert...
Et il vint de nouveau chez elle, quand les gens apportèrent Merouert à la maison, baignèrent son corps et le mirent dans l'angle droit sur le tapis rouge.
Khassen baissa lentement au chevet, baisa Merouert au front — et soudain il s'affaiblit, tomba, roula sur le tapis, poussa des sanglots, comme un enfant...
Pendant cette journée se voûta, se courba Zykriya, se sentit par le vieillard cacochyme faible.
Le premier il allait après le cercueil de la fille, en s'appuyant lourdement sur le bâton, sans lever les yeux ternes de la terre.
«La terre vierge... Tu apportes aux gens le blé, tu leur offres la vie et le bonheur... pensait-il, — Pourquoi à moi tu te tournas par le chagrin,tu m'enlevas la seule joie, la pupille de mon oeil, ma Merouert ?.»
L'épilogue
Trois ans passèrent.
Une fois le soir d'été Khassen se leva d'habitude sur une haute colline située tout près du bourg de sovkhoze
Il aimait ce lieu . La steppe s'étendait largement, dans tous les coins, Yesil bleuissait à droite.. À gauche, ayant contourné le pied de la colline, partait au loin la bande des jeunes bouleaux. Leurs troncs s'éclaircissaient à travers le feuillage encore transparent, —il semblait à Khassen, le vent porte vers lui son bruissement, pêle-mêle avec le bruissement du blé rafraîchi par les pluies récentes. Il s'agitait, en roulant par de longues vagues, il paraissait que tout le champ respire doucement et calmement dans le sommeil..
Ici on pensait bien. De la vie, de la terre, de son destin... Et souvent, quand Khassen gravissait cette colline, lui revenait à l'esprit une histoire du peuple Mayas, habitant l'Amérique du Nord il ya deux mille ans et demie. Ce peuple créa de beaux palais, construisit des pyramides gigantesques, ne cédant pas par la grandeur et la puissance aux égyptiennes, son calendrier témoignait de la connaissance profonde et exacte du mouvement des astres. Mais les savants étaient intéressés plus par les étoiles, que par la terre. Ils découvrirent les lois parfaites de l'harmonie architecturale, mais la charrue la plus simple leur était inconnue. Les grains du blé les gens enfonçaient dans la terre par la fin aiguisée du bâton.
Le sol privé du traitement élémentaire, s'épuisa, s'étiola, périt. Le peuple, en cherchant le salut, était obligé de quitter le pays condamné à la famine, laisser les villes, les villages et partir au nord. Si peu d'autres exemples, semblables à cela, l'histoire conserva?
Khassen y venait, quand il fallait réfléchir, décider quelque chose d'important, consulter avec soi. Il était ainsi plus tôt, et ensuite, quand on le fixa d’un directeur d'Altyn Aray . Ces dernières années le sovkhoze se redressa, se refit. Par le travail obstiné on réussit à arrêter le malheur, menaçant à ses champs. La terre répondait par de hautes récoltes au soin et à l'attention... Le vieux Ondassyn apprenait autrefois Khassen à se rapporter à celle-ci comme envers un être vivant, qui répond à la caresse — par la reconnaissance, à la cruauté —par la colère et la vengeance. Il avait raison, le papi Ondassyn...
Le dernier temps Khassen commençait à dresser les plans pour l'avenir — la construction du système d'irrigation... Mais aujourd'hui ses pensées étaient de l'autre.
D'Alma-Ata le télégramme vint, — comme devinait Khassen envoyé non sans au su d'Asylbek Akhmetjanovitch, suivant attentivement les succès des habitans d'Altyn Aray. On offrait à Khassen un emploi au Ministère de l'Agriculture. Ougryoumov conseillait d'accepter la proposition: «de tels sovkhozes comme Altyn Aray , dans la république il y a des dizaines, et tu as des connaissances, de l'expérience... Tu réussiras à les aider. Va». De la même opinion était et Tleoukabakov, sans offense cédant à un jeune agronome son ancien poste et maintenant administrant la ferme de l'élevage du bétail. Cependant Khassen ne décida pas encore pour soi...
Beaucoup le rapprochait avec Altyn Aray , avec la terre, à qui il rendait tant de forces. Ici il éprouva l'amertume de la défaite, et la joie de la victoire, le premier amour, et la perte terrible... En effet, et le blé, qui par les vagues vertes reluisait là, en bas, était non simplement le blé... Il s'appelait — "Merouert". Ayant appris la perte de Merouert, Alchinbek proposa d'appeler par son nom la sorte cultivée par lui, mais non de lui, non d'Alchinbek, elle rappelait à Khassen.
Il savait que c'est — le blé de Tokraoun, et les gens simples, hônnetes le sauvèrent, conservèrent les semences dans un petit sac cousu du cuir , malgré la guerre et la famine...
Et une seconde fois il était sauvé par les tractoristes de sovkhoze, Anatoliy et Ramazan... L'un d'eux, comme plus tôt, travaillait dans l'équipe de Porfiriy Mikhaylovitch Goubanov, l'autre faisait ses études dans le lycée technique...
Probablement, ainsi que son père Atymtay, Khassen était fidèle , était dévoué à un amour. Et d'ici, de la colline, il lui semblait que non le blé froufroute en vent, mais Merouert, même, lui parle, entend ses pensées, chuchote les conseils...
Mais non seulement chez Khassen toute la vie était bouleversée par la perte de Merouert. Après peu de temps à Altyn Aray vint Glacha. Le destin ne la gâtait pas par son bonheur, ayant lié à Alchinbek. Leur fils mourit, étant né à peine, et Glacha elle-même, de plus en plus, se sentait étrangère dans l'appartement de professeur, parmi la multitude d'objets chers et beaux . Par qui était elle ici ?. Aussi — un objet, un jouet, un plaisir pour les passions ne s'éteignant pas encore du mari vieillissant?. Elle était attirée par la liberté, par les champs, par les gens, parmi lesquels elle pouvait vivre indépendamment et simplement. Mais le principal: ayant entendu sur la perte de l'amie, elle se persuada qu'elle est coupable de sa mort. Est-ce que pas elle poussa Merouert contre Katchan ?. Pas elle alluma dans son âme une jalousie méchante ?. S'il n'y avait pas Alchinbek, Merouert ne périrait pas ...
Étant revenue à Altyn Aray , elle se jeta aux pieds de Kassen . «C’est moi, — disait-elle, en sanglotant, c'est à cause de moi...» Khassen la leva et dit ce qu'il pensait depuis longtemps:
— Chacun d'entre nous ne sauva pas Merouert... Mais le plus c’est moi-même, je suis coupable...
Mais tous ses mots, toutes les consolations étaient vains...
Après Glacha à Altyn Aray apparut Alchinbek. Sombre, silencieux, pâli. Ou la nature parlait, ou la mort de Merouert surmena son âme ?. Mais pour la première fois, il semblait, il n'était pas préoccupé par la vanité menue quotidienne, pour la première fois ses pensées étaient infiniment occupées par quelque chose de plus important, que plus tôt... Et en errant longtemps dans la solitude selon la steppe, au bord d'Yesil , il etait dans ce lieu , où entre les algues brunâtres et les souches, courbant dans la profondeur transparente, lui apparut la réflexion de Merouert, et non les tulipes, mais le sang, les taches sanglantes nageaient sur son visage ...
En regardant le professeur, Khassen se rappelait les mots d'Ondassyn: «La punition de l'homme — est en lui-même...» Et quand une fois Alchinbek dit à Khassen qu'il voudrait appeler une nouvelle sorte du blé par le nom de Merouert, — quand il prononça cela, comme s'il demandait un conseil ou une approbation, Khassen pensa que devant lui est déjà un autre Alchinbek...
Lui-même, il dit à Glacha que quitter Alchinbek maintenant elle n'a pas de droit, et lui-même, il les accompagnait vers cette halte, où aux temps anciens-anciens, il lui semblait, qu'avec Merouert ils allaient au devant d'Aydoungaliev venant d'Alma-Ata...
Sur le bord d'Yesil , sur la colline, se voyait un mazar de la pierre blanche, presque une copie d'un des anciens mazars. Chaque soir venait ici le vieux Zykriya avec sa Ayjan, ils y restaient jusqu'au coucher du soleil. Ayjan pleurait, en essuyant les larmes par le bout du châle, Zykriya regardait tristement et en se taisant à la steppe vide. Quand le soleil couchait, les deux courbés, vieillissants — cheminaient doucement à la maison.
Cette fois, eux, ayant remarqué Khassen, ils s'approchèrent.
— Chyragym, — entendit Khassen, leva la tête et s'éveilla de ses pensées.
Comment ils se changèrent!. Zykriya, blanc comme un cygne, était semblable à son propre ombre. Et sa Ayjan ?.
Il ne restait rien d'une jeune femme ancienne, pleine de forces.
Khassen se leva précipitamment.
— Reste assis, reste assis, le fils, — prononça d'une voix enrouée Zykriya. — Pardonne-nous que nous te dérangeâmes... Mais je veux te demander... Aujourd'hui nous allions à la tombe de notre fille et nous rencontrions chemin faisant un mollah du district voisin. Il dit... vieillard se tut , seulement ses lèvres bougeaient sans bruit.
— Que le mollah dit ?.
— Il dit... — continuait à peine Zykriya, — dit qu'il prévenait plus tôt... Qui touchera les mazars des ancêtres, celui-là sera puni par le dieu. Et toi,il dit, tu n'obéis, tu bénis sur cela les gens... Voici le Dieu, toi et ton Khassen punit. Il vous enleva Merouert. — Le vieillard s'asphyxiait. — est-ce qu'il a raison? Il paraît, le dieu me punit en effet pour ce péché...
Combien de méchanceté dans les gens!. Est-ce qu'au mollah était peu de souffrances de ces vieillards, et il se dépêcha de remplir du poison leur blessure inguérissable!.
— Ne croyez pas le mollah! — Khassen prit Zykriya par la main et la serra prudemment. — si la mort de Merouert — est une affaire du dieu, pourquoi en même temps il punit, et il crée le bien ?. Est-ce que ce blé, — il montra par un geste large autour, — n'est pas le don du ciel, pour me servir des termes du mollah ? Меrouert est périe, mais son nom sera maintenant pour toujours chez les gens dans toutes les bouches.Non, pas le dieu, mais Katchan tua Merouert. Non le péché vous fîtes, mais une bonne affaire, et la terre vous rend le bien pour cela...
Les vieillards regardaient sur le champ du blé, les larmes coulaient par ses joues.
Ils firent ses adieux, partirent.
Khassen resta seul.
Il savait déjà qu'il ne partira nulle part d'ici. Il ne pourra pas...
Comment on interprétera son refus, si l'on sera d’accord avec lui?. Si l'on comprendra que pour lui partir maintenant d'ici — signifiait manquer cette terre, trahir Merouert ?.
Il était assis longtemps sur le mont. Les crépuscules se condensaient autour, et sur le ciel émergeait la lune, immense, pourpre, en touchant le bord de la ligne noire de l'horizon. Khassen se rappelait les paroles de Merouert sur le bouclier du batyr .
— Offre le moi..
— Je t'offre ce bouclier, mon batyr..
Non, il pensait, les tempêtes noires , ce ne sont seulement le sable et la poussière. Et la méchanceté noire et la haine, qui sont vivantes encore dans les coeurs humains ? Est-ce qu'elles ne menacent pas, ne rêvent pas de perdre tout bon et beau par la terre ? Le chagrin à celui qui oubliera cela!
La lune se levait lentement, chageait de couleur aux yeux, pâlissait, remplissait de l'argent.
— Je t'offre ce bouclier , mon batyr..
— Je le prends, Merouert!.
Il lui sembla: elle dit, et il répondit..