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Ахмет Байтұрсынұлы
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Maïline Beïmbete «Koultaï, la supérieure de volost»

25.11.2013 1388

Maïline Beïmbete «Koultaï, la supérieure de volost»

Негізгі тіл: la supérieure de volost»

Бастапқы авторы: Maïline Beïmbete «Koultaï,

Аударма авторы: not specified

Дата: 25.11.2013

Deux ans après la vie conjugale, Kultaï est devenue une veuve. Son ménage était modeste: un cheval, une vache avec un veau, une hutte, une petite masure d’été, un araire-herse et de différent saint-frusquin simple. Quand Kultaï a franchi le seuil de cette maison pour la première fois, elle a appris, que son mari avait un frère, pourtant elle n’avait jamais vu son beau-frère. Jumabaï n’était jamais venu, au moins pour faire connaissance avec la jeune jenguet. Une autre chose était aussi étrange: son mari n’avait jamais parlé de son frère. Comme s’il n’existait pas du tout. Seulement en automne, quand il fallait s’occuper de la viande pour l’hiver, et encore l’aulnaï saisissait par le gosier,  en exigeant de payer l’impôt, le mari s’est rendu chez Jumabaï, qui travaillait comme un valet de ferme chez un richard, recevait un paiement, concluait un traité avec le maître encore pour un ans et revenait à la maison. Et Kultaï pensait parfois de son beau-frère taciturne: «Soit il est très bon, soit il est bête».

Il y avait assez d’amateurs de la jeune veuve. Birmaganbet était le premier qui était aux petits soins d’elle. Bien qu’il soit marié, pourtant il croyait avec beaucoup d’assurance, qu’il était le plus proche et le plus notable parmi les parents du défunt, et cela signifiait qu’il avait toutes les chances pour la veuve. Myrza Ajiguereï, dont la femme était morte récemment, avait aussi des vues sur la femme, et bien qu’il soit un parent lointain, pourtant il croyait,  non sans raison, qu’il fallait seulement complaire à l’aksakal respectable Nurpeis et tous les adversaires disparaisseront tout de suite.     

1 les dates de la rédanction de ce récit et les deux suivants sont inconnues

Le cousin de Kultaï, Abdol, s’est mêlé du débat, ayant déclaré publiquement, qu’il ne permettrait à personne de faire une serpillière de sa petite sœur, et que celui qui avait l’intention de l’obtenir, tout d’abord aurait l’affaire à lui.  Personne dans tout le pays n’a pensé que Jumagul, le frère germain du défunt, vivait quelque part, et qui- d’après les canons musulmans – devait obtenir la veuve...

Abdol était en tels termes avec Nurpeis, qu’on déterminait chez les kazakhs ainsi: «les intestins se sont entrelacés et les abattis se sont mêlé». Si Nurpeis était un gros loup, alors Abdol était un louveteau qui suivait ses traces. Où Nurpeis allait, Abdol le suivait là. C’est pourquoi il a commencé à inciter sa petite sœur à se marier sans faute avec Ajiguereï-myrza.

-           Tu ne sauras pas de malheur. Tu auras tout dans tes mains: tu es un bi, tu es un khan!

Pourtant Kultaï a répondu:

-Apyrmaï, mais il y a un homme à qui cette maison n’est pas étranger...

-Oïbaï, ne me le rapelle pas! – Abdol s’est alarmé. –Il n’est pas ton égal. Tu ne pourras pas vivre avec lui!

Kultaï a parlé avec les voisines à propos de Jamubaï-le beau-frère, elle a demandé qui et comment il était, et celles-là ont répondu: oui, cela fait bien longtemps qu’il nous avait quittés. Mais en général il était paisible, calme.

Et puis, plus Aldol essayait de persuader la sœur de se marier avec le myrza Ajiguereï, plsu obstinément elle refusait.

D’ailleurs, encore dans son enfance elle ne comptait pas avec son opinion. Le frère germain de  Kultaï faisait alors ses études dans la ville. Il aimait beaucoup Kultaï et encore dans l’enfance l’a appris à lire et à écrire. En son absence Abdol a recherché Kultaï toute petite en mariage pour un pauvre homme et a pris une rançon. Quelques années ont passé et soudain Abdol a annoncé: «J’ai changé d’avis. Ton fiancé est pauvre, et il a déjà presque quarante ans. Il n’est pas pour toi. Je vais trouver un autre». Mais le frère germain de Kultaï a protesté absolument contre cette décision – il faisait encore ses études. 

«Et pourquoi j’ai bourré le crâne au pauvre tant d’années? – a-t-il demandé à Abdol. – Pourquoi est-ce q’il a pris la rançon?» Il a fermement conseillé à sa sœur: «Marie-toi avec ton pauvre. Tu n’es pas le bétail pour te vendre aujourd’hui à ue personne, demain à une autre!» Ainsi Kultaï est devenue une complète maîtresse dans la maison du pauvre.

Le destin de la jeune veuve est devenu le sujet principal des cancans de l’aul ? Le nombre des fiancés devenait de plus en plus grand chaque jour. Et alors  Kultaï a décidément annoncé:

-Je serai la femme seulement de mon beau-frère!

-Barekeldé! – les vieillards et les vieilles ont admiré ça. – Quelle brave! Elle apprécie l’honneur de son mari et de son propre foyer.

Cette femme ne vivra  pas un jour avec Jumabaï, - les fiancés malchanceux et les marieuses irritées disaient.

On a envoyé chercher Jumagul.

-Qu’il arrive et se marie avec la femme de son frère défunt.

Mais le baï n’a pas laissé  le valet de ferme.

-Il me doit, - le baï a répondu. – Jusqu’à ce qu’il finit tout le travail, je ne le laisserai pas.

Et Jumagul n’est pas venu.

Kultaï s’est aussi irritée contre le baï ladre, et contre le valet de ferme impuissant, qui ne disposait pas de sa vie, et elle a même pensé dans un mouvement de colère: «Pour te contrarier, je vais devenir la femme de quelqu’un des ceux-là!»

Pourtant elle y a seulement pensé, mais elle ne l’a pas fait. Et ce n’était pas à cause de son respect envers le beau-frère, et tout simplement parce qu’elle ne voulait plus dépendre de son cousin et les brasseurs d’affaires d’aul.

Elle a inventé une autre chose.

Elle est allée chercher Jumagul elle-même. Son fiancé était un homme roux, aux yeux gris, ébouriffés, aux sourcils épais. Il se tenait devant elle sans rien dire, calme, chétif, humble.  Kultaï l’a examiné de la tête aux pieds, a poussé furtivement un soupir et est allée chez le baï.

La conversation avec lui était courte.

-Mon mari est mort, - Kultaï a dit au baï. – Je suis restée seule à la maison. Je vous demande de laisser mon beau-frère.

Le baï s’est troublé. La veuve était une jeune femme aux joues rouges. D’habitude, les myrzas riches s’attachaient comme des mouches aux femmes pareilles, ainsi que les aksakals qui aspiraient à ne pas céder une telle proie. Et soudain, cette veuve, en violant toutes les coutumes, était venue elle-même chercher le beau-frère – cette personne nulle sans caractère. Et le baï s’est tellement étonné qu’il a laissé le valet de ferme sans rien dire.

Mais la femme de baï a fait du bruit:

-Ah...tu n’as que des pensées lâches, - a-t-elle dit. – Tu t’es tellement attendri devant cette jolie femme, que tu as laissé le valet.

Mais quoi que ce soit, Kultaï est devenue la femme de Jumabaï, et a commencé une vie comme la plupart des pauvres. Et tout de suite les faux bruits se sont arrêttés. Mêmes les envieux, qui affirmaient il n’y a pas longtemps, qu’elle s’était mariée avec cet homme de rien pour masquer ses petite péchés, se sont tus tout de suite.

Après la révolution le frère de Kultaï, en circulant à travers les auls, a passé cher eux à l’improviste. La rencontre était joyeuse. Le frère s’est trouvé un communiste, et il avait un bon emploi dans leur région. En partant, il a laissé beaucoup de livres à sa sœur, et plus tard il a commencé à envoyer des journaux et des revues de partout. Maintenant Kultaï lisait tout le temps. Les hommes calés, comme Kassymjan, par exemple, venait chez elle chaque jour.

-           Chère bru, donne un nouveau journal.

D’habitude, Jumabaï, qui venait du travail, se jetait sur une couche pour se reposer, et Kultaï, étant venue à bout du ménage, s’installait près de lui.

-Tu dois être fatigué, non? Alors, veux-tu que je te lis des vers?

Jumabaï ne répondait pas nettement, mais seulement il souriait avec bonhomie. Kultaï a vite appris toutes les habitudes de son mari et ne se vexait pas contre son silence. Pourtant, leur voisin, le vieillard Ibraï, un grand amateur des livres et de la lecture, écoutait Kultaï toujours avec plaisir.

Pourtant, pendant l’absence du maître, il se gênait de passer. Mais dès que Jumabaï  se présentait, et Kultaï se mettait à la lecture, Ibeket honorable se traînait, en souriant d’une manière confus, et les garçons voisins faisaient irruption après lui.

-Eï, Maken, viens ici, écoute les vers, - invitaient-ils une voisine, qui était venue demander le feu, et celle-là, en souriant, répondait:

-J’ai déjà tout écouté avant.

Le finaud Aktam, qui avait le même âge que le maître, un loustic et un joyeux drille, les visitait surtout souvent. Et en qualité de la personne de son âge, il faisait des blagues au maître-taciturne tout le temps. Il faisait aussi des avances à Kultaï.

-Et, attends, - disait-il quelques fois. – Quand on a les élections, je poserai absolumet ta condidature pour le poste de l’aulnaï. 

-           Et non, laisse-moi tranquille, - Kultaï s’en tirait par une plaisanterie. – Il n’y a pas assez de grades même pour vous, les hommes.

Quand les élections au conseil d’aul ont commencé, Aktam a fait une telle proposition. Pourtant personne ne l’a pris au sérieux. Et quelqu’un a déclaré:

-On sait, on sait pourquoi Aktam se met en quatre...

Il y avaient alors deux personnes qui voulaient être les dirigeants d’aul – c’étaient Baïgaska et Nurkoja. Les auls se sont partagés. Le tapage électoral a commencé: on faisait des projets, on faisait des suppositions, on considérait toutes les chances, on suscitait des intrigues. Les élections avaient lieu dans le village russe. Les partis qui rivalisaient, se sont installés dans ses bouts différents. Bientôt on a appris, que la candidature de Nurkoja devançait. Céder l’adversaire dans la lutte ouverte était pareil à la mort. C’est pourquoi il a fait une ruse.

-On va élir la  belle-fille Kultaï au conseil de volost. Que tout le huitième aul nous adhère, - a-t-il déclaré.

Le myrza Ajiguereï était la personne qui donnait des recommandations et qui dirigeait six électeurs du huitième aul.

On a élu les autres  des «inconnus»,  Kultaï a été parmi eux.  On croyait que de quel côté le dirigeant tournait, les électeurs l’y suivraient.

Ayant appris la proposition de Baïgaska, le myrza Ajiguereï s’est mis à rire avec moquerie:

-On n’en est pas encore arrivé d’accrocher une femme à notre cou!

Pourtant six autres représentants n’ont pas partagé son opinion.

-Eï, pourquoi est-ce que vous croyez ainsi? – on lui a objecté. – Pourquoi est-ce qu’on doit refuser?

Soudain Aktam a montré son activité. Il a commencé à inciter les représentants sournoisement:

-Si le myrza Ajiguereï n’est pas d’accord, alors qu’il regagne ses pénates. Il est important que tous les autres soient unanimes, et alors Kultaï deviendra la supérieure de volost.

Le vieux Dokassaï était parmi les électeurs du huitième aul. Dans ce groupe il était le plus influent après Ajiguereï.

- Ecoutez, les enfants, - a-t-il dit. – Qu’est-ce que nous aurons si nous choisissons Nurkoja? Qu’est-ce qu’il a fait du bien pour nous?.. S’ils votent pour Kultaï, est-ce que ce n’est pas raisonnable pour nous de les rejoindre?..

Après de longues discussions, les électeurs avec Dossakaï à la tête, ont rejoint le groupe de Baïgaska. Ainsi, on a décidé d’élire Kultaï la supérieure du conseil de volost, et son adjoint devait être quelqu’un des protégés de Baïgaska.  

-La chose principale est de conduire le vote, - les roublards disaient. – Il n’y aura tout de même aucun sens d’une femme. Et qu’elle soit considérée la supérieure, et notre personne menera la ronde.

Et cela a été comme ça. Kultaï est devenu la supérieure  de volost,  un débrouillard Bekbosyn, qui avait visité un peu de temps l’école russe, est devenu son adjoint.

Kultaï est venue dans le bureau pour entrer en fonctions, et l’ancien  supérieur de volost Duïssenbaï est allé dans les auls.

-           Passe les pouvoirs toi-même, - a-t-il ordonné à son secrétaire.

L’adjoint de Kultaï – Bekbosyn – a assuré la succession du secrétaire et s’est mis à diriger le volost. Les gens venaient en foule dans le bureau, mais tout le monde s’adressait seulement à Bekbosyn, et Kultaï, perdue et embarrassée, est restée seule à table longtemps dans le coin deux jours entiers. Bekbosyn semblait ne pas la remarquer. Et les gens la louchaient et souriaient malicieusement: «Et donc, quelle supérieure de volost l’Allah nous a donné!»

Kultaï se cassait la tête deux jours: «Quoi faire?» Elle regrettait déjà qu’elle se soit mêlée de cette affaire d’homme. Aktam a été le plus grondé en ses pensées, parce que c’était lui qui essayait de la faire avancer.

Soudain un jeune homme est venu dans le volost, il a demandé de voir  Kultaï, il a fait sa connaissance. Il semblait qu’il était au courant de tout ce qui se passait ici dernièrement. En s’habituant le jeune homme a dit qu’il voulait parler avec Kultaï tête-à-tête. Elle s’est mise sur ses gardes tout de suite. «Il doit être un coureur de femmes... Uhhh, il a voulu s’isoler!» Pourtant le jeune homme n’a pas montré aucunes mauvaises intentions. Il s’est trouvé le secrétaire du comité de Parti de volost.

             -Je suis venu de la ville dans la nuit, - a-t-il annoncé. – J’ai appris de votre élection. Votre frère Smagul m’a chargé de vous rencontrer sans manquer et de parler avec vous.

Ayant entendu le nom de son frère, Kultaï a failli pleurer. Si Smagul pouvait être à côté d’elle, il l’aiderait à arranger toutes les affaires, il lui expliquerait tout...

Le secrétaire du comité de volost parlait longtemps avec la jeune femme. Il a donné beaucoup de conseils utiles et a promis de ne plus l’oublier. Kultaï est revenue dans le bureau, sûre et décidée.

Elle a regardé.

Les brasseurs d’affaires et leurs larbins ont entouré Bekbosyn et discutaient à haute voix ses nombreuses plaintes et ses griefs.

Le secrétaire de l’ancien supérieur de volost tournait autour de Bekbosyn tout le temps. Kultaï l’a appelé et a dit d’un ton sévère:

- Camarade secrétaire! Voilà ce que vous devez faire: premièrement, mettez une table isolée dans cette pièce. Deuxièment, envoyez chercher Duïssenbaï. Qu’il vienne immédiatement et remette les affaires. Troisièment, dès cette heure-là, ne mettez en circulation  aucun papier sans ma signature!

Le secrétaire a regardé Bekbasyn d’une manière confus. «Qu’est-ce que cela signifie?» - était écrit sur son visage. Bekbosyn a rougi un peu:

-Mais toutes les affaires ont été déjà  ...Nous travaillons déjà, - a-t-il remarqué prudemment.

-Je ne vous chargeait pas d’entrer en fonctions, - a-t-elle coupé. –Je ne vais pas me charger des péchés de Duïssenbaï. Qu’en pensez-vous, c’est bon? – a-t-elle demandé d’un ton tout à fait froid et a ordonné de nouveau: -  Appelez l’ancien supérieur de volost d’urgence ici! 

Bekbosyn a baissé la tête, et a fixé les yeux sur un papier. Les visiteurs aux gros ventres, qui se massaient au bureau, se sont échangés des regards perplexes, sans comprendre à quel dirigeant ils devaient s’adresser maintenant.

-Voilà, Rakha, - Bekbosyn a marmotté, sans regarder le solliciteur, assis devant lui. – Passez plus tard. On fera tout pour vous éventuellement.

Kultaï l’a louché avec un sourire malicieux, en pensant: «Dès maintenant, mon cher, sans mon consentement tu ne feras rien».

La nouvelle que Kultaï était devenue une vraie supérieure de volost, s’est répandue vite à travers les auls.  On l’interprétait d’une manière différente.

-C’étaient Bekbosyn et Aktam qui l’ont donné de l’avancement pour rire, - la plupart d’eux affirmaient.

Bien sûr personne ne supposait que Kultaï était capable de diriger le conseil de volost, tous étaient sûrs que Bekbosyn serrait la bride tout de même.

-Il est un jiguite abile, alerte. Il tournera tout à sa manière.

Pourtant ceux qui espéraient de régler ses affaires, étant venu dans le bureau, ont vu la chose suivante. A la table du supérieur, en se plongeant dans les papiers, une jolie jeune femme avec un jaoulyk rangé su la tête était assise. Il y avait un grand portrait de Lenine qui se trouvait sur le mur derrière son dos. Le vieux secrétaire, aux lunettes, aux cheveux grisonnants, donnait les documents quelconques à la femme et celle-là, en fronçant les sourcils, les rayait.

-Combien de fois est-ce que je peux vous dire que ça ne marchera pas, - a-t-elle fait la grimace, - est-ce que ce n’est pas encore claire?

Et le secrétaire a tressailli comme si la plume aïgue passait sur son visage, mais pas sur les papiers.

Un homme est venu avec une demande. Il est resté un peu, a piétiné près du seuil, puis il a fourré le chapeau sous le bras et s’est approché de la table. Kultaï a lu sa demande, a froncé les sourcils et a demandé:

-           Alors, il s’en suit que votre femme cadette ait été volée par votre propre valet de ferme?

-           Oui..C’est pourquoi je me plains... Il a pris de l’audace...

-           Combien d’années il a travaillé pour vous?

-           Oïbaï, ne me demandez pas! Dès mon enfance. Je l’ai élevé, je lui ai fait sa position sociale... et lui...

-           Bien, allez à la maison, - Kultaï a dit, - Si le valet de ferme a volé votre femme, alors il l’a aimée, et elle l’a aimé aussi. S’il a encore volé quelque chose de votre bien,  alors pas pour rien: il avait assez travaillé pour vous. Il devait encore exiger un paiement de vous à l’aide du tribunal pour toutes les années de travail. 

C’était ce que le mari blessé n’attendait pas. Il a eu une telle expression sur le visage comme si on l’avait piqué par mégarde avec une alêne. Il a vite mis le chapeau et est presque sorti en courant dans la rue.

L’avancement inattendu de Kultaï a dérouté Jumabaï. Il est resté seul à la maison, et il n’y avait personne qui pouvait prendre soin de lui. Les femmes qui avaient la langue bien affilée se moquaient et sympathisaient avec «le malheur»  du mari abandonné.

-           Oï, le pauvre! Ne te perds pas, arrange maintenant ta vie aussi. Tiens, comme ta femme s’est enorguillée.

L’aulnaï est venu une fois et a rapporté:

-La supérieure de volost t’appelle.

Jumabaï s’est offensé, a écarquillé les yeux. Uh, une vipère! Tu pourrais dire tout simplement: « Kultaï appelle» ou «Ta femme demande de passer la voir». Et non... «La supérieure de volost appelle!..» 

Jumabaï est allé. Il a vu le conseil d’administation – une grande maison de bois sous le toit bleu. Il s’est approché de la porte, a jeté un coup d’œil timide dans la fente. Kultaï était assise près de la table, le papier et la plume étaient devant elle. Elle était vêtue d’une façon propre et à la manière de ville. Le président du septième conseil d’aul est entré, c’était un jiguite digne et respecté, et soudain Kultaï s’en est prise à lui:

-Tout cela est le mensonge! – criait-elle. – Et vos papiers sont faux!

Elle voulait crier encore quelque chose, mais à travers la porte etrouverte Kultaï a vu son mari confus.

-Eï, pourquoi est-ce que tu te tiens là? Entre! – a-t-elle dit. Jumabaï, boudé et ayant froncé les sourcils, est entré avec précaution dans la pièce. Kultaï l’a installé près d’elle, et a souri.

-           Alors, comment ça va? Tu dois t’ennuyer, et souffrir la faim seul à la maison? Je t’ai ordonné de venir.

Le président du septième conseil d’aul, qui après une conversation déplaisante avec la supérieure de volost, soufflait encore et était en nage, tout à coup a regardé Jumabaï avec envie. 

Et avant il n’avait pas jugé digne de me regarder!

 

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