Әдебиеттi ешкiм мақтаныш үшiн жазбайды, ол мiнезден туады, ұлтының қажетiн өтейдi сөйтiп...
Ахмет Байтұрсынұлы
Басты бет
Арнайы жобалар
Аударма
Maïline Beïmbete «Le début de la discorde – la vache d’Aïrabaï»

25.11.2013 1344

Maïline Beïmbete «Le début de la discorde – la vache d’Aïrabaï»

Негізгі тіл: «Le début de la discorde – la vache d’Aïrabaï»

Бастапқы авторы: Maïline Beïmbete

Аударма авторы: not specified

Дата: 25.11.2013

Le chef de la direction du kolkhoze Kulzaïra est une femme peu communicative. D’habitude elle est assise près de la table, s’eveloppant au châle d’angora noir de haut en bas. Elle parle rarement mais d’une voix perçante et impérieuse.

Je voudrais vous demander...-commence Kulzaïra.

De quoi donc?

Pourquoi est-ce que vous nous, les femmes, dérangez? Parce que notre affaire est de s’occuper du foyer domestique, de se donner de la peine pour le ménage. De quoi encore est-ce que nous sommes capables?

Eh, ne dites pas comme ça. Maintanant nous avons l’égalité de droits. Mais cela doit être non seulement sur le papier, mais en pratique. Les femmes, comme vous, doivent être engagées au travail social.

Qu’on nous laisse tranquille, on n’a pas besoin de l’autre égalité, - répète-elle obstinément. – Depuis des temps les hommes nous habillaient et nourissaient, et maintenant quoi, ils ne peuvent pas, n’est-ce pas?

Les conversations sur l’égalité des femmes n’animent pas Kulzaïra. «Qu’est-ce qui se passe?» - certains ne comprennent pas. Et les habitants d’aul ne répondent pas: «Elle est une femme. Est-ce que tu penses, que c’est facile de diriger le peuple? Chacun crie de différentes manières, imposents  leurs soucis – on l’a induite en erreur. Elle dit cela de colère».

Et en réalité: seul la zizanie  autour de la vache grise de Daïrabaï peut irriter n’importe qui. Un fois il y avait une grande discorde à cause de cette vache. ...Tous les membres de l’artel «Algabas» ont été informés que ce jour là il y aura une réunion à l’école.

On venait un à un, à deux. Dans l’artel soixante huit familles se sont réunies, mais elles habitaient d’une manière dispersée, ça faisait dix-huit verstes d’un aul jusqu’à l’autre.

-Les chariots ne sont pas nombreux. Le bétail a maigri, il faut marcher à pied. On dit, c’est la raison pourquoi les gens restent.

Si la réunion de l’artel ne se passe pas chaque jour, elle se passe une fois par deux jours, c’est sûr. E quand les délégués généraux viennent du district, deux réunions peuvent avoir lieu. Et tout de même les gens affluent de dix verstes pour y assister.

 La réunion d’aujourd’hui est particulière. Un nouveau statut de l’artel, plutôt ses compléments seront discutés. Il y a assez d’innovations et de compléments, ils semblent tous pertinents. Pourtant, tout le monde ne peut pas être contenté. Il semble à certains qu’ils sont mortifiés.

-Il est clairement dit là que c’est volontaire. Cela signifie que ce n’est pas obligatoire d’entrer dans cet artel?! – grommelle un gars noir au visage tortu en se renfrognant.

C’est vrai: c’est volontaire, mais cela ne signifie pas qu’il faut obligatoirement quitter l’artel. Les autres expliquent le désir de rompre avec l’artel ainsi:

-On a habité à l’artel et qu’est-ce qu’on a obtenu? On n’était les maîtres ni de notre bétail, ni de nous-mêmes!

Oui! C’est vrai, les autorités de district ont montré trop de zèle, ils ont fait public le bétail personnel, il a transformé l’artel en commune. Et le chef de l’artel a fait encore plus, il a creusé une voie vers les lendements qui chantent. Sans demander il a pris une génisse d’une personne, un jeune taureau de  la deuxième, le poulain de la troisième, il a commencé à vendre, couper, gaspiller le bétail d’autrui ici et là. Ainsi Akhmet a perdu sa génisse de trois ans qui d’après lui il aimait plus que ses propres enfants. La même chose s’est passé avec Daïrabaï qui a perdu sa vache grise, qui donnait tout un seau de lait par une fois...Les gens se sont mis à leurs gardes, se sont endurcis, ils ont perdu l’intérêt à la vie d’artel.

C’est pourquoi ils se sont réjouis et tout de suite interprétaient à leur manière le nouveau règlement que l’entrée à l’artel, ainsi que la sortie se réalisaient exclusivement d’une façon bénévole.

Jassybaï agité est venu.

-Est-ce que vous avez entendu dire ce que ce lâche Sadvokas fait? Il réunit des pauvres chez lui et les incitent de quitter l’artel!

 Sadvokas est un des anciens atkaminers. Il faisait un temps quand les pauvres eux-mêmes l’ont chassé de leur milieu, Savdokas ne devait pas être parmi eux, à ce qu’ils disaient. Et maintenant ce Sadvokas est devenu l’intercesseur et le précepteur des pauvres!

Trois personnes sont assis près du gerbier affaisé et à moitié brouté par le bétail. L’une est le pauvre, les deux autres sont les paysans moyens, les gens durs à la desserre et adroits. C’est intéressant, de quoi parlent-ils?

-  Regardez,- a dit Vali. – Ces salauds gagnent Dutbaï à leur cause de deux côtés. Il semble qu’ils l’excitent contre la réunion.

-Il n’y a pas de loi où les gens ne parlent pas, - on lui a répondu. – Qu’ils bavardent tant qu’ils veulent. Bien sûr s’ils dressent des embûches contre la majorité – c’est lâche, mais si c’est sans aucune intention... 

Enfin tous se sont réunis. La salle a été bondée, ceux, à qui il manquait de la place, ont grimpé sur les pupitres. Le maître qui a loué la maison pour le local de l’école, s’est inquiété:

-Non, non, descendez, descendez des pupitres. Qu’est-ce que vous faites?! Vous allez casser, écraser!

-Et quel est ton souci? – les uns se sont indignés. – Si on casse, ce n’est pas toi qui doit payer.

-Vous dites mal, - les autres les persuadaient.- L’école nous appartient, à notre état. Il ne faut pas casser le bien en pure perte.

La réunion a commencé. On s’est mis à choisir le président.

-Que Yyrsty soit le président. Il est assis plus près de la table. Et Abich soit le secrétaire.

Il ne fallait pas prier Yyrsty. Il s’est assis au milieu et s’est mis à sourire.

-Annoncez l’ordre du jour, - a rappelé le délégué.

-A quoi ça?..Annoncez vous-même, - Yyrsty a souri encore plus largement.

Les gens ont commencé à faire du bruit. Essaie de les calmer, de les faire taire...

-Ohh, braillards-blagueurs! Cessez enfin! – a dit Yyrsty qui était le président de la réunion maintenant. – Il y a un homme là qui demande la parole.

Le rapport a duré toute une heure. L’orateur parlait de l’importance de l’artel agricol, comment il a été créé et quels compléments et changements ont été inclus dans le statut.

On a donné la parole pour l’expression des opinions et des questions.

-J’ai une question! – un homme noir bourru s’est levé brusquement. Il a enlevé de la tête un treukh d’astrakan et l’a jeté sur le pupitre. C’était Daïrabaï.

Tous se sont égayés.

-Alors, commence ton récit sur la vache grise!

-Cela ne finira jamais.

-Comment est-ce qu’il n’en a pas assez de parler de la même chose ?

- Tu es un homme important, tu es venu du loin, si tu me permets, je veux raconter ma plainte, - a commencé Daïrabaï solennellement, en s’adressant au délégué.

-Attends, attends, - les gens se sont animés. – Finissons d’abord avec les questions. Où avances-tu?

-Ne m remets pas à ma place, camarade! Tu veux me fermer la gueule? Je veux parler de mon malheur. Et j’ai le droit de partager mon chagrin. Est-ce que tu sais ce qu’on dit dans ce journal,eh?.. Alors, lis! – Daïrabaï a sorti de sa poche le journal soigneusement plié.

 On a dû donner la parole à Daïrabaï en ignonant le tour. Essaie de lui dire qu’il viole l’ordre, que les débats doivent être après les questions, et Daïrabaï commence à regimber comme un cheval non dressé .

Daïrbaï a le cœur gros à cause du «malheur de la vache grise».

-Camarade! Les gens se moquent. Il a de nouveau commencé son récit sur la vache grise. Quoi faire...Ceux qui ont envie de rire, qu’ils rient. Et moi, je ne veux pas rire. Je ne vais pas me taire, quand l’illégalité a lieu. Je le dis et j’en parlerai ouvertement, franchement sans regarder les gens. Voilà!

 -Seulement plus bref! – a demandé quelqu’un d’un air sombre.

-Qu’est-ce que vous dites, Apyrmaï? Laissez dire...Où est la liberté de la parole? Monsieur le délégué, dis à ces gens-là: qu’ils n’interrompent pas, - Daïrbaï s’est enflammé encore plus.

Les gens se sont tus.

-Camarade! Je suis pauvre. Etant encore plus précis – je suis le batrak. Ça fait neuf ans que je faisais paître les moutons de Semenov, déchaussé et affamé. Si je mens, que les personnes présentes me corrigent...J’ai repris un peu mes sens quand le pouvoir des Soviets est venu. Je me suis procuré du bétail, j’ai trouvé un logement. J’ai commencé à vivre comme tous les pauvres. Pas pire, pas mieux. Et il me semble, au début de l’année mille neuf cent vingt neuf notre Jassybaï avec ses amis ont lancé un appel: «Organisons un kalaoune!» (une colonne de tracteur). Pourquoi pas. On a consenti et on a créé un kalaoune. On a reçu cinq tracteurs. Et qui a vu un tracteur avant, ah? Les poulains se lèvent aux pieds de derrière, se détachent des longes. Les vaches ont les queues tout droit, poussent les femmes, renversent les seaux à traire.  Et le menu bétail court dans la steppe à la débandade...On a ri que les vieux ne s’accordent pas avec les jeunes... Il y a quarante cours dans le kalaoune, soixante huit dans l’artel, mais la terre est seule et commune. On a besoin du lot entier pour le labourage, parce qu’il nous faut avoir de la place où se déployer. On a décidé de laisser passer le tracteur avec Karatomar. Et l’aul de Jaken a été contre. «Nous, - ils disent, - nous sommes pauvres nous-mêmes et nous ne céderons notre propre terre à personne». Alors, on dit, entrez au kalaoune. Ils ne veulent pas écouter, ils rouspètent...La fine mouche Sadvokas habite dans cet aul, il semble troubler le peuple.

On a tout de même amené le tracteur chez Karatomar, et ces pauvres avançaient avec les perches et les massues en nous voyant. Pourtant parmi nous il n’y avaient pas ceux qui voulaient se battre et alors ces gens se sont étendu par terre devant les tracteurs: «On ne laisse pas labourer la terre, et c’est tout!» On a dû traîner certains de côté. Si vous ne croyez pas, voilà Jassybaï est assis, demandez-lui. Il est communiste, il ne mentira pas...Les tracteurs ont fait du bruit pendant une vingtaine de jours, on a labouré environ deux cent déciatines. On a reçu des graines manquantes du trésor. On a semé et on a souri malicieusement. Si le blé pousse, on mangera à notre faim. Et les blés de froment étaient parfaits. Ils ont mûris. On les a fauchés ensemble, on les a battus et on a compté. Oh mon Dieu, on a reçu sept cent mille pouds! Croyez ou non... Est-ce qu’un pauvre aurait pu rêver d’une telle richesse! Mais, comme on dit, les yeux le voyaient et les mains n’ont pas obtenu. Et pourquoi – je vais vous expliquer, camarade. De sept cent mille pouds on a versé deux mille et demi pour les graines. Le kalaoune a pris trente cinq pour cent. Et tout de même quand on a partagé le reste, on a eu douze pouds par personne. On nous a annoncé qu’il y avait soit-disant une loi particulière à Kazakhstan. Selon cette loi, le membre de l’artel n’a pas le droit de recevoir plus de sept pouds par an.  Quoi faire...On n’agit pas au mépris de la loi. On a vendu le blé et on a envoyé l’argent aux soldats de l’Armée Rouge à l’Extrême Orient. C’était notre présent de grand cœur. On a franchement réjoui que soudain il y avait tant d’utilité de notre travail modeste. Laissons tomber ça... Il y a encore une nouvelle – le prêt. On ne s’est pas montré avide – on a donné. Et ainsi le blé a terminé. Et acheter – avec quel argent? Ce n’est pas grave, on se consolait, l’essentiel était qu’il y avaient des graines en réserve. Et nous-mêmes, on tiendra d’une manière ou d’une autre avec du lait. Juste ce temps-là quelque chose d’étrange a commencé à se passer avec notre artel. Quand nou entrions au kalaoune, Jassybaï assurait que seulement les bêtes de trait et notre travail seraient communs.

Soudain un délégué aux cheveux bouclés est venu du district (il semble qu’on l’ait appellé «extraordinaire» ou «spécial») et a dit: «Pas de conversations! De ce moment-là le bétail, les gens et la maison – tout est commun!» Ainsi en un clin d’œil la génisse, le taureau et la vache, j’ai tout perdu... Alors, on a collectivisé tout le bétail – d’accord. Mais on nous a réclamé les graines. «Comment est-ce que c’est possible?!- les gens se plaignent. – On a préparé les graines encore au printemps». Et le délégué s’est enflammé encore plus: «Donne les graines!». Cela devient tout à fait intéressant. J’ai une famille, camarade, - moi et la femme. Alors, si tu as une famille peu nombreuse et tu as encore le bétail, une ou deux déciatines de terre, il se trouve que tu as à payer un impôt. Un rouble soixante-dix kopecks. Ça va ....On a commencé à partager l’impôt de semence, et moi, comme celui qui avait une famille peu nombreuse, j’ai reçu  le plus de tout le monde – vingt-et-un pouds! Alors, débrouille-toi maintenant, Daïrbaï! Montre-nous ton agilité! Prouve que tu es un militant! Pas d’argent, le bétail est inscrit au collectif, il est maintenant inabordable. Le dot de la femme est resté – c’était un vieux tapis usé. Je pense de le vendre, c’est la femme qui hurle d’une voix méchante. Qu’est-ce que je peux faire?

-  Apyrmaï, où ont disparu les graines? On a rempli nous-mêmes les coffres à blé avec deux mille et demi pouds du blé raffiné de choix, - je dis.        

-Et cela ne te concerne pas, - on me répond. – On le compte comme un stockage. C’est le district qui a décidé.

Je me suis attristé. Comment ça? Si tu veux être un pauvre honnête, trouve vingt-et-un pouds de blé. Est-ce que je suis l’ennemi du pouvoir des Soviets? Est-ce que je ne veux pas du bien? Est-ce que je ne l’ai pas donné le dernier?..

Je me suis tellement exténué que je ne peux pas rester à la maison. Le cœur frissonne d’une seule pensée que je suis un pauvre malheureux. Je suis allé ici et là, j’ai essayé de prouver malgré tout mon honnêteté mais je ne peux emprunter rien à personne. Epuisé, je suis traîné à la maison sans rien.

Voilà ma femme me jure. Elle dit, qu’il n’y a  rien à manger, et tu te balades sans rien faire... Vous comprenez! Je vais et cherche des graines et la femme elle-même a eu faim.

-Echange le cheval contre le bétail d’abattoir, - dit-elle. – C’est mieux de rester piéton que de mourir de faim.

Non...Dès que je sui vivant, je n’abandonne pas mon roux foncé...

Seit est venu le matin. J’était juste assis méchant, morose.

-On prend la vache grise pour la contractation, - annonce-t-il.

-Il semble que je n’aie pas tué ton père! – je me suis enflammé. – Que tu as convoité ma vache grise?!

-Retiens-toi des déclarations, camarade! – menace Seit. – Si tu commence à te rebiffer, je te traduirai en justice tout de suite, comme l’ennemi du stockage de viandes.

- Et où encore tu peux me mettre? – je demande.

Au lieu de répondre Seit a sorti un papier et a commencé à écrire à la hâte. Et après le tribunal, c’est la prison, bien sûr. Et j’ai déjà senti une fois ce que c’est que la prison, J’y été coffré par Esmaganbet encore en mille vingt-cinq, qui m’a accusé du vol des chevaux. Comme si j’ai volé son poulain... On m’a poussé dans cette prison et là, il y a un voleur connu Koïchygul qui s’ennuye. «Ah, - dit-il, - tu es de ceux qui m’ont trahi, qui indiquaient que j’étais le voleur. Maintenant, le salaud, tu t’es fait prendre toi-même!» Et il s’est mis à me taper avec ses grands poings. Quand je me souviens de cette prison et des coups, c’est la haine qui commence à bouillir et je ne peux plus me retenir.

-Si tu veux me traduire en justice, je vais essayer qu’on a une raison!

Et j’ai écrasé Seit et l’a bien battu avec abnégation.

Le lendemain le baskarma¹ m’a poussé à pied dans le district pour l’offense corporelle du représentant du pouvoir.

Il faisait froid, le vent rasant balayait. Le vent battait dans le visage...J’était à pied et Kussebaï était sur la rosse maigre de bai avec le chanfrein blanc.

1 le président de la direction

Il s’est tout tordu, il tremblait... Il était assis ici, grêlé, peu attrayant...C’était lui qui me poussait ailleurs dans le district. J’ai été complètement transi de froid et j’ai dit à Kussebaï:

- On passe dans l’aul voisin, on va nous réchauffer.

Et il se passe quelque chose parfois avec ce têtu. 

-Non, - dit-il, - il m’est ordonné de t’amener d’urgence.

J’ai regardé en arrière: Kussebaï était assis, il s’est plié, il n’avait rien dans la main sauf la cravache. Je me suis jeté sur lui, je l’ai retiré de la selle, je me suis monté à son cheval bai avec le chanfrein blanc moi-même et j ‘ai commencé à galoper...

Ainsi je suis arrivé dans le district. «Où est la prison?» - je demandais chaque passant. Tout le monde me regardais en ouvrant de grands yeux, et faisaient un écart. J’ai pris une rue, j’ai pensé que je rencontrerais quelqu’un qui ne sortait pas des institutions. Et soudain un gars roux colossal s’est profilé devant moi. Il tenaitt un carton dans la main. Je ne l’ai pas vu avant, mais je sentais qu’il était un supérieur.

-Mon cher! – je l’ai appelé. – Où est votre prison?

Il a regardé en arrière.

-Pourquoi est-ce que vous en avez besoin?

J’ai dit que je suis venu pour être mis en prison.

Et quelle est la raison? Des richards, n’est-ce pas? Pourquoi êtes-vous sans accompagnement?

Quel richard?! – j’ai dit. – Le pauvre en personne. L’ancien militant ardent Daïrabaï de l’aul numéro trois. J’ai battu le membre de direction. Et chemin faisant j’ai retiré l’homme d’escorte. C’est pourquoi je suis venu seul.

Il m’a regardé fixement et a dit:

Venez avec moi, on va parler.

Il m’a amené dans le comité de district, il m’a fait asseoir, il s’est assis lui-même en face:

 -Racontez tout dès le début.

-Et j’ai commencé à raconter. Et il écoutait, écoutait. Et il notait mes paroles. «Et pourquoi est-ce qu’il questionne? – j’ai pensé. – Peut-être il est le juge d’instruction?..»

Mais je sais que les juges d’instruction interrogent d’une autre manière. Ils commencent par les ancêtres tout de suite.

-Il n’y a pas de raisons pour vous mettre en prison. Je vais tout vérifier moi-même. Revenez à la maison, - le roux a dit à la fin.

J’ai souri de joie, je me suis enhardi. Je m’intéresse: qui est-il? Il se trouve qu’il est le nouveau secrétaire du comité de district. Alors j’ai décidé de tout lui dire franchement.

-Mon cher, - j’ai dit,  - Vingt-et-un pouds de blé me poursuivent jour et nuit. On dit, que si je ne paie pas l’impôt, je passerai pour un gars malsain et malhonnête. Est-ce que je ne peux pas rester parmi mes pauvres hônnetes?

-Si vous avez le surplus, - donnez. Mais si vous n’avez rien à donner, pas de questions. Voilà est toute l’honnêteté.

Je ne croyais pas mes oreilles. J’étais assis sans rien comprendre. Alors il s’est levé, a trouvé le journal et me l’a tendu.

Si quelqu’un exige vos graines sans aucune raison, montrez-lui ce journal. La résolution du Comité Central du parti a été publié là, - a dit le secrétaire roux.

Voilà est ce journal! – En bruisant les pages, Daïrabaï a déplié le journal «L’aul soviétique». – Moi, je ne sais pas lire et écrire. Mais quelque part ici doit être ce qu’il me racontait.

A peine Daïrabaï a fini son long récit, tous ont commencé à faire du bruit.

-Camarade délégué! Vous êtes venu ici pour écouter Daïrabaï ou diriger la réunion? – quelqu’un s’est indigné.

-Chacun de nous peut raconter de pareils bobards. –a grommelé le deuxième.

-Je propose de cesser toutes les plaintes et passer à la réunion. Parce qu’il est déjà tard. Il n’y a personne à la maison pour surveiller le bétail. Le bétail a faim, il est crevé, il faut le surveiller tout le temps. Ainsi, tandis que nous nous égasillons ici, le dernier va crever, - a crié le troisième.

Daïrabaï est presque devenu enragé, mais la majorité a réussi à crier plus fort. On est revenu vers les questions.

-Est-ce possible de quitter l’artel? – a demandé quelqu’un.

-Possible.

-Alors je quitte.

-Quelle est la raison?

 -La raison est la suivante. – Celui qui a posé la question s’est avancé. – Je connais aussi de telles mésaventures de Daïrabaï. Quels sont ces ordres quand on n’a pas le droit de posséder son propre bien?! Je me suis cousu une fourrure cette année, mais je n’ai pas eu l’occasion de la porter. Une fois Kaïranbaï l’a demandée – on a une telle personne. Il dit, je vais aller dans le district. Il s’est affublé de cette fourrure et c’est tout! «Pourquoi est-ce que tu ne rends pas ma fourrure?» - j’ai demandé. Et il m’a engueulé: «Tais-toi! Ou tu ne sais pas que dès à présent tout le bien est commun?!» Ce n’est rien avec la fourrure. Et j’avais un étalon pie, bien fait et lisse. Le grand-père aurait ressuscité mais je ne l’aurais pas abattu. Le poulain était de bon sang. Je rêvais que j’aurais un bon cheval...Et une fois, soudain, la femme a accouru de la rue en hurlant: «On emmène notre étalon!»  Je suis parti à toutes jambes de la maison et je me suis rencontré avec les gens du baskarma.

  -Ooh, - j’ai dit. – Comment osez-vous d’emmener le bétail de l’étable d’autrui sans rime ni raison?

-Ce n’est pas ton bétain, mon vieux, - on m’a répliqué. – Mais de kolkhoze. Nous voulons abattre l’étalon pour la viande aux pauvres.

 Je suis resté pétrifié. Et je ne pouvais rien dire. Et l’étalon hennissait, tellement plaintevement comme s’il a senti la mort. Sa mère, la jument, hennissait aussi, l’appelait dans la stalle. J’aimais, choyais l’étalon  plus qu’un homme. Je le plaignais. Je ne l’abattais pas, bien que je ne sois pas contre manger de la viande. Tout le monde connaît mon état. L’année passée j’avais huit têtes. Et maintenant j’ai la même quantité. En automne j’ai acheté une rosse pour l’abattage d’un homme russe. Maintenant nous n’avons pas de viande. Récemment deux vaches ont vêlé. On se contente de la laiterie. Bien sûr il y a des pauvres qui n’ont pas même cela.

Je ne le nie pas. Si on cherche, on peut trouver de telles personnes. Mais est-ce que les affamés ont reçu la viande de l’étalon pie? Les fainéants et les fêtards l’ont bouffé! Ceux qui sont habitué à flâner à travers les auls, tandis que les autres plient sous le poids du travail, se procurent assidûment l’alimentation...

-Qui sont-ils? Est-ce que tu peux les nommer? – a demandé quelqu’un à côté. 

-Et pourquoi pas? Je peux les nommer. Par exemple, Erjakype. Est-ce qu’il n’est pas un fainéant? Est-ce qu’il a jamais travaillé? Un jiguite robuste, il pourrait plier le fer à cheval! S’il travaillait en été, il pourrait nourrir trois personne?! C’est lui qui doit être acculé!.. C’est pourquoi je sors de l’artel.

-  Camarade délégué! – un homme de petite taille s’est adressé. – On dit dans le journal que ceux qui sont traînés dans l’artel par force, maintenant peuvent sortir à leur volonté. Vous vous tiendrez à cette décision?

-Bien sûr.

- Et si les paysans moyens partent, vous ne les punirez pas?

-Non

-Alors je sors de l’artel. Seulement vous ne me demandez pas,et je ne vais pas vous dire pourquoi.

-Non, non! Qu’il explique! – la réunion exigeait.

-Camarades! Il est impossible de forcer la personne. C’est la loi soviétique. Et vous n’avez pas le droit de m’obliger..

-Je pourrais vous expliquer pourquoi il quitte l’artel, - a dit Jassybaï en se levant.

-Et quoi? Qu’il dise?!

-D’accord.

-Non, pas Jassybaï, qu’il réponde lui-même.

-Parle, Jassybaï!

Après de longues disputes et de l’agitation on a donné la parole à Jassybaï.

-Camarades! Je vais tout expliquer dès le début. – Le bout du nez de Jassybaï a sué. – Ce citoyen est appelé Aïssary. Son père était Janbura.

Les vieux disent: «Quand Janbura était le régent, personne n’osait souffler mot dans les auls...»

-Qu’est-ce que tu as avec son père?!

-Où Jassybaï se trouve, il y a de la zizanie.

 -Il règle ses comptes, il venge, - les voix se sont retenties. 

-Non, camarades, je ne venge pas. Je dis comme il est. A vrai dire, je ne connaissais pas Janbura mais je connais Aïssara. Je sais qu’il était le régent d’aul sous Nicolas pendant six ans. Je sais qu’il acceptait des pots-de-vin, et pas seulement moi, vous tous le savez...Est-ce qu’il a justifié votre confiance? Est-ce qu’il n’est pas comme un poulain grivelé dans le proverbe qui seul gâte tout le troupeau! Est-ce que ce n’est pas lui qui organise des attroupements secrets? Est-ce que ce n’est pas lui qui recueille de différents cancans et rumeurs dans les auls? Aïssary s’est levé brusquement:

-Camarades! Permettez-moi de prendre la parole...Ce n’est pas pour la première fois que Jassybaï se jette. Il y a déjà dix ans qu’il essaie de me détruire. Mais l’Allah me garde jusqu’à maintenant. Et j’espère que je vais vivre jusqu’à la mort. Il se trouve que le parti considère volontaire d’être ou ne pas être dans l’artel. Si c’est comme ça, je pars. Adieu!

Et Aïssary s’est dirigé vers la porte.

-C’est bon que tu partes toi-même, autrement on te mettra dehors tout de même, - Jassybaï lui a jeté dans le dos.            -Ainsi Jassybaï va nous tous faire voir du pays! – a marmonné Umirzak.

-Comme il n’est pas encore tard, je vais partir vite.

-Et je vais aller, - s’est levé Jaouket.

On a commencé à partir l’un après l’autre. Quelqu’un se disputait avec l’autre. Quelqu’un s’est pris de querelle. Le bruit s’est monté – c'était impossible de comprendre. Le président de la réunion Yyrsty a ouvert la gueule du désarroi. 

-Eh, eh, qu’est-ce que c’est? Qu’est-ce que c’est que ça? – c’était la seule chose qu’il marmottait.

Les membres de l’artel troublé, en s’entraînant, se sont dispersés. Douze personnes de soixante-huit sont restés. Non seulement le bout du nez de Jassybaï s’est couvert de la transpiration, la sueur ruisselait maintenant déjà sur les tempes.

De ceux qui sont restés, huit personnes étaient les membres du parti, neuf personnes étaient les komsomols. Il se trouve que ni la cellule du Parti, ni de komsomol n’ont pas pu influencer la majorité?..

-Comment est-ce que cela s’est passé? – Jassybaï s’est alarmé beaucoup.

-Très simplement! – a répondu Dutbaï. – Ce sont Aïssary et Sadvokas qui ont tout tramé. Ils ont troublé le peuple.

Et où est-ce que vous avez été? Où est votre travail de propagande? – le délégué a levé la voix. – Pourquoi est-ce qu’on a même laissé échaper les pauvres? Est-ce qu’un Aïssary est plus influent que vous?!

Vous le dites en vain à propos de nous, - a dit Jassybaï en essuyant la sueur du front. – Nous avons eu un bon collectif. Et on a eu assez de l’autorité parmi les pauvres. Mais la dernière campagne a fait un grand tort, elle a ruiné le crédit. On a matraqué les têtes des pauvres. Et c’est le district qui est coupable! Vous, les délégués et les différents militants malchanceux, vous êtes coupables de tout!

Jassybaï parlait d’une manière brusque et irrité à propos des exagérations et de l’illégalité, qui ont été comises dans les artels pas encore forts dernièrement...

Daïrabaï est entré, ébouriffé, troublé:

-Eh, pourquoi est-ce que vous êtes assis?!

-Et qu’est-ce qui s’est passé?

 -Quoi, quoi! Sadvokas et Aïssary aiguillonnent les gens, ils les incitent de quitter l’artel.

-Il a été le premier qui a entrepris la rixe, le balamut! Qu’est-ce qu’on peut demander d’Aïssary?!

-Laisse, Jassybaï! Не возводи на меня напраслину. – s’est vexé Daïrabaï. – Et de quoi est-ce que je parle? De l’illégalité du président de la direction. Et dès maitenant je vais dire!... Et je vais dire dans le comité de district!Est-ce que j’ai jamais dit que je vais quitter l’artel? Pourquoi?! Si tu me chasses, tout de même je ne quitterai pas l’artel!..Où est ce Tyntbaï?Lui aussi, il tempête?!

Daïrabaï est aussi vite sorti.

...Les gens faisaient du bruit de temps en temps. Les uns sortaient, les autres arrivaient. Ils se démenaient, criaient, se bousculaient. Soudain le nombre des gens s’est tellement agrandi qu’on a dû grimper sur les pupitres.

Camarade délégué! Ceux, qui ont dû venir, sont venus. J’ai partiellement exposé mes plaintes et ... – a annoncé Daïrabaï. – Je vais dire le reste dans le comité de district. Continuez votre travail. Cinquante familles de soixante-huit sont présentes ici. Ce n’est pas peu pour un seul kolkhoze, je pense. Nous écoutons – dites!

Et i a souri.

Il fallait commencer avec ça, l’intrigant! – s’est-échappé d’Alicha.

Oh, Aleket, est-ce que tu as eu des doutes à propos de moi? Tu penses que je me détache des pauvres? Que je m’accroche au bas d’Aïssary? Eeeh, non! Ce n'est plus possible de m’arracher au parti!

Daïrabaï est resté pensif un instant et a demandé:

Camarade délégué! Si je veux entrer dans le parti, est-ce qu’on m’acceptera?

On ne doit accepter que tels comme vous êtes.

Alors j’entre dans le parti! Eh, Jassybaï, note-moi dans ta liste. Note: dès le premier avril 1930 Daïrabaï est communiste.

Tous ont unanimement éclaté de rire.

Le délégué s’est levé et a commencé à lire le nouveau statut de l’artel.

1930 г.

 

 

 

 

Көп оқылғандар