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Ахмет Байтұрсынұлы
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Maïline Beïmbete «Monument de Chougua»

25.11.2013 1501

Maïline Beïmbete «Monument de Chougua»

Негізгі тіл: «Monument de Chougua»

Бастапқы авторы: Maïline Beïmbete

Аударма авторы: not specified

Дата: 25.11.2013

Nous sommes sortis de l’aul à midi. Les caravanes des nuages gris allaient au sud mais ils étaient si légers que le soleil les perçait  librement et illuminait la terre d’une lumière douce et tendre. Le vent était froid et brusque : il soufflait du nord et pénétrait à travers. Le septembre venait.

Nous étions deux.

J’étais sur un cheval gai, de petite taille mais assez alerte. Sa selle était usée. J’avais mis une veste matelassée du poil de chameau, je l’ai pris du maître de la maison où nous avons passé la nuit. Elle était déchirée, les aisselles étaient trouées. Mon compagnon aurait une quarantaine d’années. Il avait un visage foncé

Nous allons pendant une période mais il  semble que le chemin ne finira jamais. J’ai mis mon cheval au galop et la course m’a réchauffée. Mon compagnon s’est aussi fatigué en hâtant son hongre paresseux. Il m’a rattrapé en disant : «Vous allez trop à gauche. Tenez-vous près du coucher du soleil.»

« - C’est parce que vous retardez sans cesse et moi j’avance et je tourne.

- Que le diable emporte ce bourrin. Je me suis exténué à cause de lui ! Il pile du poivre !

- Nous sommes déjà près, dit-il, vous voyez ce grand lac ? Il s’appelle Camassacty. Nous irons à sa gauche, à travers le courgan. Nous le franchirons et nous rendrons sur la piste. Nous traverserons le monument à Chugua et sortirons sur la grande route.

- Oui ?»

Mon corps tremblait à cause des cahotages inhabituels et je voulais me divertir. Je ne connaissais pas mon compagnon et  pour ça je n’entamais pas de conversation avec lui. A pars cela j’ai une habitude, j’écoute plus que je parle chemin faisant.

Mon compagnon a dit quelques mots sur la route et s’est tu mais j’avais le sentiment qu’il voulait me raconter quelque chose et c’est à cause de cela je lui ai demandé : «Est-ce le monument à Chugua une montagne ?

-          Non , c’est tout simplement un coteau, il a frappé les flancs du hongre et m’a rattrapé. Vous n’avez rien entendu sur le monument à Chugua ?

-          Non, c’est la première fois que je suis dans ces lieux.

-          Dans ce cas-là c’est clair. Vous êtes jeune encore, d’où vous pouvez savoir ? Mais jadis tout le monde connaissais cette histoire.

-          Dans ce cas racontez-là s’il vous plaît, j’ai demandé, le chemin nous paraîtra plus court.

-          D’accord je vais raconter.»

Il s’est mis plus confortablement dans la selle :«Cette histoire n’est pas faible.»

II

L’aul d’où nous partons s’appelle «Aul Erecé». Plus loin le long de la rivière nous rencontrons d’autre auls. Ce sont les progénitures de la même famille. Il y a à peu près deux cents familles. Ils passent l’hiver séparément et en été ils se réunissent habituellement sur le même aul. Dans l’enfance on jouait sur cette colline. C’était un temps sans souci. Le bétail paissait là. C’est maintenant que le lac porte le nom Monument à Chugua, autrefois on l’appelait simplement «C’est là qu’on a abattu le bœuf bigarré.» C’était un grand lac, il y a des baies autour. Ces lieux étaient riches et beaux en ce temps-là ! Il y avait beaucoup de monde dans nos auls et ici  les Japas sont venus du sud, du littoral. Les Japas, c’est une tribu. C’est seulement ces derniers temps qu’il a cessé d’errer. Ecoutez donc … j’avais un relatif Bercimbay. Dans le temps il était riche puis il a voulu devenir l’intendant de volost et il a fait faillite en dissipant tout le bétail. Il est devenu pauvre. Son père avait un oncle du côté de la mère. On peut dire que dans la famille Japas il était le plus riche et le plus notable. Il s’appelait Essibec. En s’appuyant sur Bercimbay il occupait toujours les meilleures places du pâturage près du lac où l’on a abattu le bœuf bigarré. Tout le monde respectait Esimbec : il était généreux, charitable, hospitalier. En général il était chéri de Dieu. Il était riche de bétail et d’enfants. Quatre fils, robuste et audacieux comme des loups. Et parmi eux grandissait ne sachant ni douleur ni chagrin, une fille, Chugua. Belle ! Tendre, élancée, avec les yeux noirs. Mais elle se tenait strictement.  Elle parlait prudemment, avec dignité, la démarche souple comme une paonne, dans chaque geste, chaque mouvement il y a de la noblesse. Maintenant si tu racontes une jeune fille  tellement belle, elle saute comme une chèvre, comme si elle ne sait pas où se caser avec sa beauté. Quels temps sombre sont venus maintenant… On a inventé d’instruire les femmes… Pourquoi? Chugua n’était pas très lettrée mais je ne l’échangerai pas contre une dizaine de lettrées. Et quel sens l’enseignement a si Dieu n’a pas donné d’intelligence…

En ce temps-là j’avais à peu près vingt ans. J’allais souvent chez Essimbec. Mon frère cadet Basarbay paissait alors ses moutons. Il était habile, agile. Il est mort l’année passée. J’étais fourré avec lui dans l’aul de Bai jour et nuit. Je passais tout l’été là.  En ce temps-là Chugua aurait seize ans. Les gars de tous les alentours allaient autours de sa yourte avec des jambages. Les braves risquaient même de parler avec elle. Mon frère lui portait des lettres mais tout en vain. Les djiguites se mettaient en colère, s’offensaient. Elle est bine sûr la fille de Bai et elle est arrogante.

Dans notre aul vivait Karim qui avait mon âge. Il inventait sans cesse  différentes choses pour amuser le monde. Il convoitait la fille de Bai. Une fois nous avons trouvé sa lettre. Il avait griffonné des vers.

J’ai apporté des cordons du bazar

Je ne t’ai pas vu plusieurs mois

Et maintenant mon cordon serré me gèle.

Les jeunes veulent s’amuser, rire. Ils ont donc décidé d’écrire une réponse comme si de Chugua en forme de vers aussi. Quand Carim a lu notre message il s’est levé ainsi dit à la hauteur des cieux. Nous avons écrit le suivant :

Ta famille est connue, ton trésor est grand

Mais elle n’achètera pas mon âme

Je serais la plus heureuse du monde

Si on me dit que je suis à toi.

Oh, Allah, quel beau temps c’était…

Les parents de Chugua avait un atout. Maintenant les bais prennent une rançon pour leur fille à sa naissance, et Chugua n’était pas liée.  Plusieurs fils de bai voulaient se marier avec elle mais ils étaient refusés. On venait même des endroits lointains. Tout en vain. Dans les auls on disait : «Essimbec a privé sa fille de bonheur. Il n’arrivera plus à trouver un bon fiancé. » Mais c’étaient des bêtises. Tout se passe selon la volonté de Dieu.

Plus tard nous avons appris pourquoi Essimbec refusait tous les jeunes hommes. Dans la jeunesse son ami et lui avait donné un vœu que si l’un d’eux a une fille et l’autre un garçon,  ils se marieront. C’est pour lui que Essimbec gardait sa seule fille.

Chez le lac Camassacty nous nous sommes dépêchés, nous avons délaissé les chevaux, nous nous sommes reposés et ensuite nous nous sommes mis en route et mon compagnon a continué le récit.

III

Oui, c’était un beau temps ! La terre était fertile, les pâturages abondant, il y avait beaucoup de bêtes. D’habitude à la fin de mai ceux qui ont terminé les semailles vont à djaylau. Je me rappelle cette année nous sommes arrivés au pâturage d’été le vingt mai. Il pleuvait souvent et l’herbe était parfaite. Nous, les jeunes, nous amusons de matin au soir et attendons quand viendront les zhappas. Nous pensons sans cesse : «Quand Essimbec vinedra.» Une fois je suis revenu vers le matin ; je voulais aller me coucher quand ma mère m’a dit : «Les zhappas sont venus, ils mettent leurs yourtes. J’ai déjà couru les voir.»

Je suis sorti tout de suite de la yourte. Sur la rive droite il était noir à cause du bétail : des moutons, des chevaux, des girafes. J’ai couru vers l’aul. Tout me monde était déjà là. Dans la yourte principale de Essimbec il a foule. Les hôtes boivent du lait, font du bruit, s’amusent. J’ai visité tous les yourtes. Dans l’une j’ai raconté Chugua. On ne peut pas détourner les yeux. Tendre, blanche comme un cygne. Elle portait une robe de soie blanche, sur la tête elle avait un chapeau en renard avec des plumes. Une toilette riche. Elle lui tellement allait ! Elle était si belle.

«Vous ne vous dépêchiez pas trop de nous rencontrer, m’a-t-elle dit en riant.»

Je ne savais quoi répondre. Autrefois je bavardais librement avec elle mais maintenant comme si je n’avais pas de langue.

«Qui descend des chevaux, a soudain demandé Chugua.»

Je me suis tourné. Deux jeunes Kazakh attachaient les chevaux. L’un deux était vêtu comme les russes. Je l’ai reconnu.

«C’est Abrahman !, dis-je

-          Et qui est lui, demande-t-elle.

-           Le fils de Casacbay.

-          Celui qui est instiuteur ?

-          Oui, lui.

-          Il est tout jeune, a remarqué Chugua et elle est allé à la yourte.»

Je me suis rapproché de Abrahman lui ai dis bonjour et l’ai mené chez Essimbec. J’ai remarqué qu’à travers les fentes de la yourte Chugua nous regardais.

IV

Quand je suis allé à la maison, Abrahman était encore assis chez Essimbec. Mais comme il est devenu clair ensuite il est allé à la yourte de Bercimbay juste après moi. Je me suis levé après le coucher du soleil. Je suis sorti de la yourte. Les hommes s’étaient réuni derrière l’aul, Hadgeibay était assis au milieu.

On parlait de Abrahman. J’ai entendu les mot du vieillard de loin. Je me suis rapproché et j’ai écouté : «On ne peut pas le concidérer comme musulman, ces pareils croient en Dieu. Il ne croient pas en allah. Ils disent que ce n’est pas Allah qui rend la terre fertile, mais nous avec notre travail. Qu’est-ce qu’il a inventé. J’ai entendu qu’il veut baptiser les Kazakh. Il est allé apprendre les enfants parce qu’il veut tourner les musulman du juste chemin et les détourner des vices.»

Hadgeibay s’appliquait mais personne ne l’a cru. Il parlait et le djigites était assis : «Est-ce que vous savez pourquoi Essimbec est venu ici. Il voulait paître le bétail aux Carracums. C’est à cause de notre Carim, a dit l’un de djigites.

-          Avez-vous remarqué comment Chugua s’est enflammé à sa vue, a continué l’autre.»

Le troisième a inventé un vers en disant que c’est Carim qui l’a inventé en pensant à Chugua.

Je galope et mon hongre bai effraie le renard

Je ne devine même pas que la séparation nous attend

Tout le monde a ri. Carim s’est fâché et s’en est allé. Je suis allé chez Bercimbay. Abraham jouait de la dombra, appuyé sur le coude.

«Passe, assieds-toi, a-t-il dit.»

Nous avons parlé de ceci et de cela, nous avons échangé quelques blagues, après la conversation a roulé sur Chugua et j’ai demandé.

«Chugua t’a plu ?

-          Je ne l’ai pas vu, a-t-il dit.

-          Comment tu ne l’a pas vu ? je me suis étonné. Elle était assis près de l’entrée quand tu attachait le cheval …

-          Je ne l’ai pas distingué. Je voudrais lui parler.

-          Viens aujourd’hui, tu aura l’occasion de lui parler.

-          Oui ?, s’est animé Abrahaman. Sois mon ami, accompagne-moi, c’est la première fois …»

Je ne pouvais pas refuser. J’ai promis que j’irai avec lui.

Pourquoi je dois cacher quelque chose de vous ? Nous sommes jeunes nous devons comprendre que la jeunesse est un temps fou.

Trois des fils de Essimbec étaient déjà mariés. Sa belle-fille cadette, Zeycul était la fille de Cargeau de la famille Tama. Elle était gaie, sociable, gentille elle profitait de la réussite chez les djigites. Elle était assez intelligente et en même temps légère. Son mari, Irbay, était le plus calme et accommodant parmi les fils de Essimbec. Toute la journée il paissait les troupeaux de son père, il ne frayait pas avec les autres.  Quand Zeycul était encore jeune fille elle avait sondé son finacé : ce n’était pas lui qu’elle aimait mais Séid de l’aul voisin. Elle s’apprêtait à fuir avec lui mais le bruit a couru et tout a été gâté. L’intendant du volost Courgan était le marieur de Essimbec, et le père de Zeycul savait bien que si sa fille fuit avec Séide Essimbec se vengera et l’intendant du volost prendra sa partie. Il ne faut pas rivaliser avec les riches et les forts. Et le père effrayé s’est précipité à marier sa fille rebelle avec le fils de Essimbec.

Zeycul ne se résignait pas longtemps. Iybran la dégoûtait finalement mais qu’est –ce qu’une femme marié peut faire à l’aul ? Les djigites audacieux, prêts à risquer tout pour leur bien-aimé n’existent plus. Et pauvre Zeycul n’a pas trouvé son héros.

Je ne vous dissimulerai pas. J’ai déjà dit que j’étais tout le temps à l’aul de Essimbec et je suis devenu leur initié. Je me conduisais comme il faut, poliment. En un mot je me suis lié bientôt avec Zeycul. En ce temps-là j’étais célibataire. Elle m’a dit : «Je t’épouserai.» C’était tout.

Ainsi nous jouions aux amoureux  tant que ne comprenions que nous ne sommes pas prêts de mettre la tête sous la hache pour ce jeu.

Essimbec est riche, moi je suis pauvre. Si j’emmène sa belle-fille il ne restera rien de moi demain. Pauvreté, sacrée pauvreté. Zeycul était malicieuse, elle avait une langue de vipère ! De temps en temps elle me chantait en plaisantant :

C’est toi Casimjan qui me jurait ?

Est-ce que je ne vais pas avec toi par le même chemin ?

Non, Zeycul ne te laisserai jamais.

Est-ce que tu pourras te séparer de moi ?

Je n’arrive pas à inventer des vers, c’est pour cela que j’ai demandé à Toukay de composer des vers comme de ma part.

Zeycul ta beauté inouїe j’ai voulu décrire

Mes les mots me manque …

Je frappe ma tête au mur

Mais la désolation me répond.

VII

Nous avons dîné avec Abrahaman et nous sommes allés jouer. L’aul se préparer à dormir déjà. Il était noir comme dans la tombe. Du côté de l’aul de Essimbec des voix et des rires se portaient à nous. Nous marchions côté à côté, sans nous dépêcher. Soudain Abrahaman m’a dépassé. On écoutait du bruit, des va-et-vient, le rire de filles. Oudain nous avons entendu une murmure torride. Je me suis attaché à l’épaule d’Abdrahaman et nous sous sommes figés. Deus figures se sont lancé à côté de nous.

«-Il ne faut pas chéri

-          Oh, ma prunelle, a-t-il répondu d’un air suppliant.

-          Qu’est-ce que tu veux ?

-          Tu feras ce que je veux ?»

La fille a ri faiblement.

J’ai reconnu tout de suite la fille. C’était la fille de Aynabay. Elle est de la famille cerey et son aul qui comprend une septaine de famille se situe entre l’aul de Essimbec et le notre. Quand nous passions près de l’aul, nous entendions leurs voix. Il est devenu clair que leurs jeunes filles fréquentaient nos jeux aussi.

«- Culzipa vient, ai-je murmuré en riant.»

En entendant ce nom Abrahaman a sursauté. Il avait des raisons pour cela.

Bien que l’aul de la famille Cerey était peu nombreux et Aynaban était pauvre, tout le monde avait peur de lui.  Il semait la discorde sans cesse, était capable de méchaceté. On l’appelait «Mal aux yeux rouges». Il était sombre, morne, avec des cils épais. Sa fille qui avait dix-sept ans était lié depuis longtemps et la rançon avait été mangé. Mais les derniers temps Aynabay a monté son ménage et s’es mis à chercher un fiancé plus avantageux, plus beau. Le djigite le plus beau alors était Abrahman.

«-J’épargnerai le pauvre, lui céderai ma fille s’il me donne quelques bêtes,- disait le vieux coquin.» Quand Abrahaman venait à l’aul de Essimbec les paysanne l’appelaient «notre gendre». En général tout le monde était sûr que le maître épousera Culpizipé. L’hiver passé le père d’Abrahaman est venu chez Aynabay pour acheter du foin, et la femme d’Aynabay en le régalant a mis dans le chaudron deux morceaux de graisse de cheval. On accueille ainsi le hôte le plus cher. Et en le reconduisant l’épouse d’Aynabay lui a offert une voie de foin. Flattée de tout cela le père d’Abdrahman n’était pas contre de s’apparenter à Aynabay. Mais Abdrahman n’avez pas aimé Culzipa.

«- Comment je peux l’épouser, si elle me dégoûte, répondait-il aux petits rires et aux félicitations.» Mais c’était seulement les amis intimes qui savaient cela. En ce qui concerne Culpusara, elle rougissait en rencontrant Abdrahaman, s’enflammait en ne savait pas où mettre les yeux.

Maintenant en apprenant qu’elle était là Abdrahaman a essayé de disparaître sans qu’on s’en aperçoive mais j’ai voulu plaisanter et je l’ai retenu.

Les jeunes filles se sont heurtées à nous en bavardant vivement et se sont perdu.

«Ah, ce sont des hommes ! Nous avons pensé que c’est le bétail, s’est ressaisie l’une d’eux.»

Et elles se sont jetées à côté.

-          C’est toi, Margeanbicé ? Approche-toi de nous, ai-je gaiement.

-          Qui c’est ? Il connait mon nom …

-          Va voir qui c’est, a ordonné Culzipa. Abrdrahaman s’en est allé, et j’ai attendu les jeunes filles.

-          Qui était avec toi, elles ce sont intéressées.

-          Abdrahman.

-          Notre gendre ? Pourquoi il a fui ?, a ri Margeanbicé.

Culzipa s’est enflammée, a murmuré quelque chose à l’oreille de sa belle-sœur et toutes les deux ont éclaté de rire. Nous avons rattrapée Abrahaman, mais il ne nous a pas remarqué et regardait attentivement le côté où la jeunesse jouait.

Nous nous sommes approchés des balançoires. Maintenant on attendait clairement les rires, les exclamations on pouvait même distinguer des voix séparée. Deux jeunes filles se balançant sur les balançoires chantaient une chanson  lente. Elles nous saluaient de cette façon.

-          Chugua chante, Margeanbicé a remarqué.

Vraiment Chugua chantait. Elle chantait très bien, avec de l’âme, et la chanson était triste. Dès la naissance nous, les jeunes filles, sommes malheureuses, chantait Chugua. Il n’y a personne au monde qui soit plus malheureux. Et c’est parce que nos parents sont les prisonniers des vielles habitudes.» 

IV

Ce qui se passe pendant la jeunesse tout est admirable. J’ai retenu cette nuit dans ma mémoire tout au long de ma vie. Ce qui s’est passé et devant mes yeux jusqu’à maintenant. Les jeux viennent de commencer. Chugua et son ami ont disparu des balançoires. On attendait des questions, des plaisanteries, des petits rires. On a apporté la dombra à Abdrahaman et il s’est mis à chanter. Il était un djiguite glorieux !  Et pendant les jeux il se transfigurait. Cette nuit-là il était spécialement en verve. Il chantait, jouait de la dombra et tout le monde l’écoutait en retenant le souffle. Même certaines vielles sont venues écouter le jeune chanteur. En chantant et en jouant nous n’avons pas remarqué le jour commençait à poindre. Il fallait terminer. Margeanbiké s’est tournée autour de moi et m’a demandé en murmurant : «Vous n’allez pas à la maison encore ?»

Elle s’en est allé lentement en emmenant Culzipa avec elle. Nous sommes restés seuls, moi, Abdrahman, Chugua et sa belle- sœur Zeycul. J’ai emmené Zeycul à côté et lui ai dit que Abdrahman aimait Chugua éperdument.

«- Je ne sais pas, a répondu Zeycul, il est un djiguite cultivé, peut-être cela la séduira. Mais tu sais, elle a refusé aux tels. Et Zeycul a ri.

-          Allons à la maison, l’a appelée Chugua.

-          Pourquoi vous vous dépêché tellement ? , a demandé Abrahaman, s’est approché d’elle et ils se sont mis à parler à mi-voix. Je me tenais  à côté et j’ai entendu seulement ces parole : «le cœur jeune». Soudain nous avons entendu lui dire 

-          A dieu …

-          Je me suis tourné. Chugua allez au côté de l’aul avec hâte.

-          Ah, mon espiègle ! Tu me quittes ? , s’est exclamée Zeycul et a couru auprès d’elle.

IX

Sur le chemin de la maison Abdrahaman était sombre.

-          Tout est à cause de ma pauvreté. Si j’étais le fils de bai Chugua me répondra d’une autre façon.

Il avait laissé entendre ses sentiments à Chugua et elle a feint de ne pas comprendre. Bien sûr il s’affligeait en vain. On ne peut pas exiger une réponse immédiate de la jeune fille, spécialement de a Chugua.

Le matin prochain il m’a appelé et a tiré de sa poche une feuille pliée en quatre.

-          C’est ma lettre à Chugua, a-t-il dit. Si elle consent je l’emporterai furtivement. Je ne sais as ce qu’elle ne répondra.

Abdrahman avait un air abattu. La lettre était en vers. Je me rappelle quelques lignes.

La lune brille au ciel froidement

Mais elle remplit mon âme de flamme.

Je suis insignifiant près de toi, la lune

Mais mon âme ne veut pas guérir la blessure.

Je ferai taire la douleur : j’ai des forces suffisantes !

C’est la première fois que ma chanson est pleine de langueur,

Je ne m’attriste pas dans les chansons.

Je suis devenu prisonnier dès les premières rencontres.

Ta parole douce a enflammé mon désir.

Si tu m’écris «je suis d’accord»,

je garderai la lettre comme  sacrée.

Mais comment transmettre la lettre à Chugua.

Le cas a aidé. A midi en revenant des pâturages mon frère Bazarbay est entré aux auls. Nous lui avons passé la lettre en ordonnant de la donner à Chugua et si elle écrit quelque chose en réponse d’apporter ici tout de suite.

Je me rappelle comme aujourd’hui : il y avait une petite pelouse derrière notre yourte. Les hôtes qui venaient à l’aul laissaient là leurs chevaux et à cause de cela l’herbe était froissée. Sur la même place étaient couché les moutons en se serrant étroitement l’un contre l’autre. Ainsi ils se sauvent de la chaleur. On leur coupait les cheveux sur la place.

Je suis allé chercher Abdrahman. Il était couché face contre terre au grand soleil. Il était pensif et révoqué de tout.

-          Oh, mon ami, quelle place tu as chois ? je me suis étonné.

-          Qu’est-ce que je peux faire ? Je ne peux pas rester à la maison.

Il était distrait et regardait le loin avec inquiétude et impatience. C’était clair. Il attendait Bazarbay.

Il m’était intéressant si Chugua répondra ou non ou elle déchirera sans lire selon son habitude. Au début il hésitait : écrire ou non ? Mais je lui ai transmis les paroles de Zeycul : en se séparant de moi elle a chuchoté : «Il doit écrire à Chugua, il est un homme remarquable.» Et une fois elle a dit ainsi : «Le nom de ton ami est sur la bouche de mon espiègle.» Et les femmes se confient leurs affaires de  cœur. Et puis Chugua aimait et estimait sa belle-sœur et lui confiait tout. Et encore j’e comptait sur Zeycul car je savais : pour moi elle fera tout.

Abdrahman se taisait. Le soleil était haut dans le ciel, juste au-dessus de sa tête. Quand il fait tellement chaud d’habitude on se met à l’ombre, et nous étions couché au grand soleil.

-          Que dira Chugua, j’ai dit.

-          Qui sait, a soupiré Abdrahman. Dans ses yeux on voyait l’espoir et l’angoisse.

Nous nous apprêtions à aller à la maison quand nous avons vu Bazarbay. Il courait à nous. Abdrahman s’est tant ému qu’il a sauté de sa place. Nous avons fixé de regard notre courrier. Il s’est approché avec un large sourire et a tiré de la tige un bout de papier. Les mains d’ Abdarhman tremblait quand il l’a déroulé. «A Abdrahman respectable, écrivait Chugua. Je vous informe que j’ai reçu la lettre. Je ne peux dire rien de précis. Excusez-moi.»

Abdrahman s’est obscurci et s’est jeté sur l’herbe. J’ai demandé à Bazarbay comment il a trasmis la lettre à Chugua ? Où ? Qu’est-ce qu’elle a dit ?

-Elle était assise dans la yourte de son père. J'ai dit que le jéngué l'appelait et quand elle est sortie, je lui ai donné votre lettre. '' Qu'est-ce que c'est? diablotin'',- a demandé Chugua. '' Lis et tu sauras''-j'ai répondu. Elle a lu la lettre  et l'a cachée dans sa poche, ensuite elle a souri et elle est allée à la yourte, chez son jéngué. Je l'ai suivi. '' fichez-moi la paix, sale! Pourquoi tu  m'importunes ? Tout le temps tu apportes et apportes des lettres, - elle a grogné en souriant''. Autrefois quand je lui apportait des lettres qui étaient envoyées par d'autres jeunes, elle se fâchait et les déchirait immédiatement. Quand j’ai vu qu’elle ne se fâche pas je l’ai dit ’’Alla, tu peux écrire la réponse et je l’emmènerai. Personne ne remarquera’’. Et voilà elle a écrit.

Le gamin rayonnait de joie, il était fier qu’il avait pu faire cette difficile commission , il souriait.

Quoique Chougua n'ait pas dit ''oui'' ou bien ''non'', après le récit de frère il est devenu clair pour moi qu'elle n'était pas indifférant envers Abdrakhan.

-Tu auras cette fille,- j’ai dit avec assurance. Et Abdrakhman a rayonné de joie.

Peu de temps après ils ont déclaré leur amour. Leur amour était si fort qu'ils ne pouvaient vivre  l'un sans l'autre. S’ils ne se voyaientt pas  un jour, ils commençaient à ronger leur frein. Tous les deux ne me se cachaient pas. Quand je venais dans l'aul , Chugua  rayonnait de joie. A la prémière occasion quand nous restions en tête à tête, elle invariablement demandait :

- Où est ton ami ?

Pourtant il est indécent de rester dans un aul très longtemps et voilà Abdrakhmané est parti chez son père pour dix jours et Chugua était comme une âme en peine.

-Pourquoi il ne revient pas ? Est-ce que tu sais quelque chose ?

Bientôt tout le monde a commencé à parler de Chugua et Abdrakhmané. Au début personne ne les désapprouvait. Il n’y avait rien de honteux dans leurs relations. Le querelleur Aynibar était parmi les premiers qui a fait du pétard. On a fait courir un bruit que Kulzipa sanglotait tout le temps. Aynibar a annocé à Esimbek que Chugua aurait l’initation de fuire avec pauvre Abdrakhman et dans ce cas cela sera une vraie  infamie pour la famille d’ Esimbek.

Dans la famille d’  Esimbek s’est levé une vraie  tempête. Bazarbay a été chassé , moi aussi. Désormais je ne pouvais même m’approcher de l’aul. Les vieillards honorables –aksakal- ont dit au professeur : ’’ Nos auls sont amis depuis longtempes. Pourquoi tu brouilles les voisins ? Ce n’est pas bien. Deviens raisonable et démord!''

Mais Abdrakhman a répondu: '' Si Chugua ne tient pas sa parole, je me démordrai. Je peux faire tout pour elle’’. Après cela les vieillards ont maudit  Abdrakhman en disant qu’il est impossible d’avoir le bien d’une personne qui avait trahi la foi paternelle et avait fait ses études dans une école russe.

A ce temps –là il vivait dans notre yourte et les vieillards ont commencé à m’injurier en demandant pourquoi je gardais chez moi une personne qui n’a pas honoré nos lois paternelles. Et quand le cheval de Esimbek a été perdu, ils m’ont accusé en forçant de donner ma vache avec le veau à   Esimbek. Il était fâcheux mais, on ne peut rien faire car c’était la décision de la majorité : contre tout le monde il est impossible de lutter. Dans les auls ils commençaient à me regarder de travers. Les fils d’Esimbek avec quelques querelleurs guettaient Abdrakhman et moi pendant les nuits. Si nous tombions entre leurs mains, ils nous assassineraient.

Il devenait très difficile de se rencontrer pour les amoureux. En s'ennuyant de Chugua il commençait à écrire les verts suivants:

Je crois que nous somme nés pour l'un à l'autre

De jour en jour mon amour devient plus puissant

Chuguajan, en route j'excite le cheval

Pour écouter tes reconnaissances et tes serments,

Mais  ta tribu est hostile maintenant

Les ennemis nous poursuivent tout le temps

Pour nous séparer et vouer aux souffrances.

XI

Aynaba avait commencé non seulement à monter contre nous Esimbekm mais aussi il essayait de deshonorer Abdrakhman chez les pouvoirs. Quand j'ai entendu parlés qu'on prétendait qu' Abdrakhman faisait la quête pour les Turcs, j'avais vraiment peur. Mais Abdrakhman ne s'inquiètait pas mêmes des ces parlées. Il continuait à vivre chez nous et selon mois du matin au soir il pensait seulement comment organiser un rendez-vous avec Chugua. Bazarbay ne vivait plus dans notre aul. Moi aussi, je ne pouvais pas se rencontres avec Zeykul. Il était une période assez difficile pour nous.

Et voilà un jour nous étions assis sur la butte derrière l'aul et nous regardions l'aul d'Esimbek. La yourte de Esimbek s'élevait au centre de l'aul. Chaque fois quand Abdrakhman voyait quelqu'un  près de la yourte , il lui semblait que c'était Chugua. Nous nous sommes assis et nous nous sommes ennuyés. Je m'ennuyais de Zaykul, Abdrakhman s'ennuyait de Chugua. Bientôt les vaches se sont revenues du pâturage. Les chameaux s’étaient tenu d’un air sombre à côté des yourtes. Le bruit et le brouhaha planaient au- dessous de steppe. Les moutons bêlaient, les vaches mugissaient, les juments hennissaient. En gambadant les poulains galopainet en soulevant une bleue poussière. Nous regardions d’un air sombre l’agitation habituelle de l’aul vespéral. Nos pensées concernaient l’autre chose.

-Aujourd’hui j’ai reçu une lettre de Chugua,- Tout à coup a dit Abdrakhman

-Qu’est qu’elle a écrit,-je me suis reveillé

-Elle a écrit ’’Je m’ennuie, je m’épuise. La famille est contre. Je ne sais pas où donner de la tête. Qu’est que nous pouvons inventer ? Comment nous pouvons trouver une issue ?’’ Voilà sa lettre. Je l’ai répondu ’’ Nous devons fuir . Nous n’avons pas autre choix.’’  Mais comment envoyer la lettre ? Si elle approuve mon idée, je l’emmènerai immédiatement.

Pendant que nous parlions un tarantass a apparu entre les auls où maintenant les troupeaux tournent. Les chevaux couraient, la poussière s’élevait. Par- derrière le cavalier galopait  en sautant maladroitement dans la selle. Les voyageurs se dépêchaient. Un mauvais pressentiment m’a saisi car parmi les personnes assises dans le tarantass ressemblait au Russe.

-S’en allons dans la yourte !- j’ai proposé

-Tu as peur,- Abdrakhman a ri

Le tarantass a roulé hardiment vers notre yourte . Dans l’avant-train un jeune djighite était assis, les deux autres personnes étaient assis derrière lui. Un parmi eux étaient un Russe.

-Qu'est que c'est ? Un châtiment de Dieu ….,-J'ai échappé

Abdrakhman a aussi changé de visage. Nous sommes allés précipitammant à la yourte. Le Russe a sauté à bas de marchepied et il est allé à la rencontre.

-Qui est Abdrakhman?

-Moi,- le professeur a répondu

-Habille-toi! Nous allons au volost!

C'était le garde. Il avait le sabre dans son flanc et la cocarde brillante sur sa casquette.

-Et pourquoi?

-Je ne sais pas. Le commissaire de police a ordonné

Quoi faire? Ne pas donc contredire aux pouvoirs? Je me suis attelé sur le cheval pour emmener Abdrakhmana moi-même. Quand je me suis attelé ,  tout aul- dès les vieillards de de quatre-vingts ans  jusqu'aux grosses  des dix-huit ans se sont réunis autour de nous. Les uns nous sympathisaient, les autres au contraire se réjouissaient du malheur de nous. Ma mère pleurait tout le temps, et les autres au contraire suffisamment souriaient malicieusement - ça devait arriver! Arriver venir à ses fins. Et pourquoi je suis arrivé venir à ses fins? J'étais ami avec Abdrakhman et Allah est mon témoin, je savais qu'il n'avait jamais fait du mal à quelqu'un. Mais est-ce qu'il est possible de prouver quelque chose ?

XII

Quand nous  sommes partis de l'aul, le soleil s'est couché. Nous sommes allés à l'aide de deux chevaux. J’ai conduit les chevaux. La route passait par-dessus de l’aul d’Esimbek. Les chevaux venaient au grand trot. Abdrakhman regardait intensivement, il espérait voir Chugua. Jusqu’à la yourte d’Esimbek il y avait 50 sagènes, mais Chugua n’ apparaissait pas et il s’ennuyait. La séparation est une peine pour les amoureux.

Le chemin était uni , les chevaux prenaient son élan et ils arrachaient les guides de mes maines. Encore une minute et nous nous glisserions devant l’aul. Je réprimais les chevaux à tour de bras. Personne ne savait …Peut-être le djighite ne verrait plus sa  bien-aimée. Et s’il le voyait, bien sur ça ne serait pas bientôt. A ce moment-là il me semblait cela....Nous taisions parce que nous savions ce que ce passait dans nos âmes. Les chiens méchants d’Esimbek qui n’avaient pas laissé nous approcher de l’aul pendant les nuits, ont sauté à la rencontre en montrant les crocs. Devant l’entrée de la yourte il y avait la foule et tout le monde nous regardait avec curiosité. Il était clair que notre arrivée a interrompu leur conversation... La femme de frère ainé de Chugua trayait la chamelle en l’ attachant  par le lasso à la yourte noire. Entre la yourte générale et la yourte pour les jeunes Baybishé se promenait d’un air important. Il m’ semblé qu’ils savaient d’avance sur l’arrestation d’Abdrkhman.

Nous ne voyiont null part Chugua.

Abdrkhman s’est obscurci et a crié brusquement :

-Ayda

A ce temps-là seulement j’ai remarqué que les chevaux allaient au pas. J’ai baissé les guides et les chevaux se sont élancés. Et voilà deux femmes se sont apparues de côté de puits, qui était derrière de l’aul. C’était Zeykul et Chugua. Je me suis réjoui de telle façon que les larmes m'en sont sautées hors des yeux ! Elles nous ont aussi reconnus et elles se sont figées étonnement et confus.J’ai  présent à l'esprit comment Zeykul était avec deux seaux de l’eau. Chugua était à côté d’elle. Abdrakhan a sauté de la télègue et s’est jeté à elle. Je m’attendais qu’il  embrasserait Chugua, la serrerait sur son sein contre son cœur, couvrirait de baisers mais il n’a pas fait cela. Peut-être il s’est gêné de hommes qui étaient a côté de la yourte d’Esimbek. Et en vain !

-Où vous allez ?;- Chugua a demandé  avec effarement

-Ils m’ont apporté au volost,-Abdrakhman a répondu

Les larmes sont sautées par des yeux de Chugua. Moi aussi, j’étais à peine de me mettre à pleurer. Zaykul a regardé rapidement en arrière, elle était flippée à mort, et elle a crié en réparant la palanche sur son épaule:

- Ma polissonne, allons,allons, tu vois, on court de l'aul,,,

Mais il semblait que Abdrakhman et Chugua s'étaient figés… Par derrière on pouvait déjà entendre les cris, le bruit, les jurons, les piétinements. Devant le garde fâché nous disputait en se lévant dans le tarantass.

-Au-revoire

En chancelant Abdrakhman s’est approché de télègue et il s’est assis. Les larmes coulaient sur ses joues. J’ai piqué les cheveaux.

- Au-revoire, mon cher, mon cheri,-Chgua a crié d'une voix enrouée et en pleurant elle a tombée sans force sur la terre.

XIII

Le commissaire de police de voloste a apporté Abdrakhman dans le gouvernement. Nous nous sommes séparés en pleurant. Je suis revenu à la maison avec une lettre pour Chugua. Six jours ont passé, mais je ne pouvais pas la remettre.

Esimbek était entré en fureur, quand il avait appris que sa fille avait pris congé d'Abdrakhman au vu et au su de tout le monde. Les frères aussi étaient fâchés. Il était clair qu'on l'a grondé. Tout cela était si choquant pour Chugua qu'elle ne sortait pas de la yourte et même elle ne mangeait plus. Après quelque temps les rumeurs glissaient dans l'aul: la tristesse a tourmenté Chugua. Elle fondait à vue d'œil, elle  restait dans le lit. Même nos auls se trouvaient côte à côte, toutefois je ne pouvais pas venir chez Essimbek comme autrefois.

Le temps passait, mais Chugua se sentait plus mal. En voyant que sa fille tombait sérieusement malade, Esimbek s'est adouci. On appelait les guérisseurs, les chamanes- médecin, mais ils ne pouvaient rien faire. Chugua avait le délire et tout le temps il appelait Abdrakhman.

En voyant comment son unique fille s'est étiolée Baybishé était inquiétée et il demandait de sauver sa fille de la mort. Le sauvetage était seul: arriver à la justification de professeur par tout l’aul, organiser le mariage. Et enfin Essimbek a accédé, bien sûr à contrecœur. En demandant l’avis des parents il a décidé de demander au commissaire de la police de volost de libérer Abdrakhman.

Il a changé son comportement envers  moi. On a commencé à respirer à pleins poumons dans les deux auls. Un jour un des serviteurs d’Essimbek est allé chez nous et il m’ad it que Chugua voulait me voir. J’ ai bondi de joie et   j’ai couru chez elle. Elle était couchée dans la grande yourte. Le bord du feutre était soulevé. Elle m’a vu et a commencé à pleurer. Sa mère est fondue sur elle, elle a commencé à la consoler, essuyer ses larmes, lui embrasser, prier

-Calme-toi, ma fille, qu'est que je peux? si tout était selon ma volonté, tu ne serais pas dans une situation pareille…

-Mam,- tout à coup Chugua a appelé

-oui, ma chérie,- a répondu la mère

-Laisse-moi tête-à-tête avec lui…

-Bon, ma prunelle, actuellement, actuellement…

Baybiche est rapidement sortie, je me suis approché de Chugua

-Comment tu te sens ? N'est-il pas mieux ?

-Non,-elle a répondu tristement et ses yeux sont noyés de larmes,- et  à vrai dire je ne veut pas qu’il va mieux.-tu diras à lui que..... je....,- il était difficile pour elle de parler à cause des larmes, elle a tiré le mouchoir et s’est  tamponnée les yeux ,- tu le verras s’il est vivant encore.-elle ne pouvait pas continuer.

- Là où Dieu veut, il pleut;-j’ai répondu,- mais il ne faut pas dire les choses pareilles. Tu as une bonne aire, tu gueriras.

-Non, et pourquoi ? De toute façon je ne serrai pas heureuse. Mon père m’a eu pitiée maintenant, il voit comment je me sens. Il a peur. Mais démain quand je guerirai , il fera la même chose. je n’ai pas peur de la mort. Je regrette seulement que pendant notre dernière rencontre Abdrakhman n’ait pas dit quelques paroles affectueuses. Si je pourrai le voire encore une fois devant mon mort. Si tout à coupe il retrouvera ici, a côté de moi, collera sa joie à la mienne et dira : ’’ Ma Chugua’’ . Je serrai heureuse dans ce cas.

Elle a poussé un soupir.

Jusqu’à la soirée  j’étais à côté d’elle et je suis revenu à la maison abattu et accablé. Dans la maison j’ai appris la bonne nouvelle. On m’a dit que ce jour-là Abdrakhman était revenu. Il ne tardait de le voire et de l’emmener chez Chugua. Tout de suit j’ai galopé chez Abdrakhman. Dans l’aul de Abdrakhman tout le monde se rejouissait. Le professeur était revenu de gouverneur tout à l'heure et il avait demandé immédiatement Chugua. Sur le fait qu'elle était tombée malade on lui déjà avait dit. Je l'ai rassuré en disant qu'elle se sentait déjà bien. Il a cru sur ma parole.

Au matin, tant qu'on a amené les chevaux de pâturage nous sommes allés à notre aul. Les chevaux galopaient au grand trot. Le jour était assez chaud. Tout le temps Abdrakhman riait, plaisantait, me faisait rire. Il disait qu'il avait écrit une chanson quand on lui avait apporté chez le gouverneur. Il a commencé à chanter:

Dans les yeux de ma Chugua il y a une caresse

Son chaque mot est plus sonore que les chançons

En envoyant elle ne m’a serré pas dans ses bras

Seulement les larmes coulaient plus fortement.

En s'approchant de l'aul nous avons remarqué la foule tout près de la yourte de Berkimbey. En attachant les chevaux j'ai mené Abdrikhman à la yourte  et moi, je suis allé pour s'informer ce que s'était passé. A ce moment- là quelqu'un a galopé  et a dit quelque chose à la foule et il est allé grand train plus loin. Qu’est -ce qu'il a dit je n'ai pas entendu mais je ne sais pas pourquoi mon cœur s'est serré. Quand je me suis approche de la foule , j'ai entendu

- Que le bon Dieu le bénisse!

Tout le monde a passé religieusement les paules sur les visages. Je suis resté pétrifié, j'ai jeté un regard à Aytba

-As-tu entendu?- il a dit,- Chugua est décédée

J'étais figé sur sa place comme si on m'a été versé par l'eau glacée. Autour de moi tout le monde hochait la tête.

-Eh, Chugua, Chugua,  Peuvre Chugua, si jeune,,,,,

Puis la foule a dirigé vers notre yourte pour lui annoncer la nouvelle affigée. Il ne s'est pas mis à pleurer, seulement il est devenu livide. On a commencé à le consoler. Il se taisait… Nous avons dirigé vers l'aul d'Esimbek. Nous avons entendu les pleurs déchirants. En nous remarquena les belles-filles d'Esimbek se sont sorties. Il avaient les yeux rouges, enflés. Zeykul m' a fait le serre, m'a pris à part et a fait sortir un papier  de sa poche. J'ai compris que c'était la dernière lettre de Chugua.

Voilà ce qu'elle a écrit:

Ma beauté est devenue mon maleur

Elle t'a apporté seulement la peine

Mais je rêvais seulement à notre bonheur

Je croyais durement que notre destin est seul et unique

Je voudrais n'appartenir qu'à toi

Oh, le monde cruel, tu as cassé mes rêves

Je suis décédée dans la solitude

Je n'ai pas même vu les propres traits

J'espère que cette dernière lettre

Fera rappeler à pauvre Chugua

Quand Abdrakhman lisait cette lettre , ses larmes tombaient goutte à goutte sur le papier et quelques fois il a interrompu lq lecture. Esimbek a enterré Chugua dans le pays natal- dans le cimetière patrimoin et  il a galopé vers le Nord. Après un an, quand ils sont revenus, il a organisé une grande commémoration de mort.

Alors ils ont rempli ce kourgane.

... En racontant mon compagnon de route était si passioné qu’il avait oublié sa rousse qui trainait à peine ses pieds. En se ressaisissant il lui a donné un coup et il est arrivé près de moi. Bientôt nous sommes arrivés ai sommet du col et le grand lac s’est ouvert devant nous dans toute sa beauté. Il y avait une petite colline à l’ouest du lac.

-Voilà – mon compagnon de route a dit brusquement,- Voilà ce Kourgane- le monument de notre Chugua.. Eh Chugua, Chugua...

 

 

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